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Evolution des représentations maternelles après une psychothérapie brève centrée sur la parentalité durant la période périnatale

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Academic year: 2022

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Evolution des représentations maternelles après une psychothérapie brève centrée sur la parentalité durant la période périnatale

PELLET, Maeva, NANZER, Nathalie

Abstract

Cet article décrit la qualité des représentations maternelles chez 34 femmes consultant un service pédopsychia-trique ambulatoire durant la période périnatale (T1). Il questionne également l'évolution de ces représentations après une psychothérapie centrée sur la parentalité (PCP) (T2). Cette approche, dérivée des thérapies brèves mère-bébé, vise justement à modifier les représentations conflictuelles liées à la parentalité et, par-là, à réduire l'anxiété et la dépressivité caractéristiques de la période périnatale. Nous décrivons les représentations maternelles concernant l'enfant, le conjoint, la propre mère et l'image d'elle-même en tant que mère, et les corrélons au degré d'anxiété et de dépression à T1 et à T2.

PELLET, Maeva, NANZER, Nathalie. Evolution des représentations maternelles après une psychothérapie brève centrée sur la parentalité durant la période périnatale. Devenir, 2014, vol.

26, no. 1, p. 21-43

DOI : 10.3917/dev.141.0021

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:154351

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Evolution des représentations maternelles après une psychothérapie brève centrée sur la parentalité durant la période périnatale.

Maeva Pellet*, Dr Nathalie Nanzer**

* Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Hôpital Universitaire de Genève. Guidance Infantile, Ch.

des Crêts-de-Champel 41 1206 Genève. Université de Genève. Maeva.pellet@hcuge.ch

** Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Hôpital Universitaire de Genève. Guidance Infantile, Ch.

des Crêts-de-Champel 41 1206 Genève. Université de Genève. Nathalie.nanzer@hcuge.ch

Résumé:

Cet article décrit la qualité des représentations maternelles chez 34 femmes consultant un service pédopsychia- trique ambulatoire durant la période périnatale (T1). Il questionne également l’évolution de ces représentations après une psychothérapie centrée sur la parentalité (PCP) (T2). Cette approche, dérivée des thérapies brèves mère- bébé, vise justement à modifier les représentations conflictuelles liées à la parentalité et, par-là, à réduire l’anxiété et la dépressivité caractéristiques de la période périnatale.

Nous décrivons les représentations maternelles concernant l’enfant, le conjoint, la propre mère et l’image d’elle- même en tant que mère, et les corrélons au degré d’anxiété et de dépression à T1 et à T2.

Mots clefs: psychothérapie, représentations, périnatalité

Summary

Evolution of maternal representation after a brief psychotherapy centered on parentality during the perinatal pe- riod

.

This paper describes the quality of maternal representations of 34 women consulting a pedopsychiatric outpatient department during the perinatal period (T1). It also shows the evolution of these representations after a brief psy- chotherapy centred on parenthood (PCP) (T2). The aim of this approach, based on brief mother-infant therapies, is indeed to change conflicting representations associated with parenthood, in order to reduce anxiety and depres- sivity that can develop during the perinatal period.

We describe the maternal representations concerning the kid, the spouse, the own mother and how she views herself as a mother and, we correlate it to de degree of anxiety and depression at T1 and T2.

Keywords: psychotherapy, representations, perinatality

Introduction:

Devenir mère est un moment crucial dans la vie d’une femme. Cette étape développementale implique des renon- cements et des pertes (Nanzer, 2009) qui concernent l’identité occupationnelle, l’autonomie, les changements cor- porels, le fait de faire passer les besoins du bébé avant les siens et de ne plus être seulement la fille de ses parents mais aussi un parent à son tour (Nicolson, 2002). C'est une étape au cours de laquelle l'individu acquiert le statut de parent et fait le deuil de son enfance. Il acquiert une nouvelle identité. Tout ce processus nécessite un important

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travail d'élaboration psychique, qui s'accompagne d'un fort potentiel maturatif mais aussi d'une fragilisation et d'un potentiel dépressiogène.

La période périnatale est marquée par une résurgence du passé et de l'enfance de la femme (Bydlowski, 1991) qui va lui permettre de créer sa nouvelle identité de mère (Robert-Tissot, 1999). La mère en devenir voit resurgir des souvenirs et des peurs de sa propre petite enfance. D'anciens conflits internes tendent à se réactiver, expliquant la fragilité émotionnelle caractéristique de cette période. Chez 13% des femmes (Nanzer, 2009), cette fragilité don- nera naissance à une pathologie anxieuse ou dépressive qui peut avoir de graves répercussions sur la femme, le couple, la relation mère-enfant et le développement de l'enfant (Lusskin et Misri, 2011).

La dépression et l'anxiété périnatales sont conditionnées ou amplifiées par les représentations négatives que la femme a d'elle-même et de son enfant. La clinique nous montre que ces représentations sont souvent en lien avec des représentations négatives que la femme a de sa propre mère ou d'elle-même en tant qu'enfant.

Les représentations sont primordiales dans le domaine des relations interpersonnelles car elles précèdent et dé- terminent le déroulement des interactions. Ainsi, un même comportement du bébé peut être interprété de ma- nière différente par chaque mère selon ses anticipations et ses attentes (et donc ses représentations). Dans l’inte- raction qui s’instaure entre la femme et son bébé, la jeune mère va mettre en acte des représentations intérieures (Bydlowski, 2001). Dollberg, Feldman et Keren, 2010 expliquent que les représentations parentales se basent sur les expériences passées d’attachement du parent. Quand les mères ont un monde de représentations équilibré, le nourrisson fera preuve d’un attachement stable (Ammaniti, 1991). La qualité des liens précoces et le type d'atta- chement (sécure ou insécure) ont un effet à long terme sur le développement socio-émotionnel et sur l’adaptation globale de l’enfant (Ammaniti, 1991).

Beck, 2006 et Nicolson, 2002 (cités par Zauderer, 2008) ont montré que, dans la dépression périnatale, les femmes ont une perception négative de leur enfant et d’elles-mêmes en tant que mères. Les thérapies parent-enfant visent à faire évoluer les représentations pathologiques ou distordues que la mère a d'elle-même ou de l'enfant. En libé- rant les mères des conflits internes qui influencent leurs représentations, on favorise une plus grande disponibilité envers l’enfant (Bydlowski, 1991).

Deux études (Moayedoddin, Moser et Nanzer, 2013 et Nanzer, Sanchò, Righetti et al., 2012) montrent l'impact positif de la psychothérapie centrée sur la parentalité (PCP) sur la symptomatologie dépressive et anxieuse des femmes enceintes ou en postpartum. La PCP est une approche d'orientation psychanalytique directement inspirée des thérapies brèves mère-bébé conçues par Bertrand Cramer (Cramer et Palacio-Espasa, 1993) et adaptée pour la période périnatale. Elle permet un travail de mise en lien entre les représentations du passé de la femme (son enfance, la perception qu'elle a eu de sa propre mère) et ses représentations actuelles (son enfant, elle-même en tant que mère). La PCP permet à la femme d'observer ses interactions actuelles avec son enfant et de les com- prendre à la lumière de ses représentations passées et actuelles.

Description des objectifs:

Le présent travail est basé sur une étude dont l'objectif principal était de montrer l'évolution des symptômes an- xieux et dépressifs des mères ainsi que le changement de la relation mère-enfant au cours d'une PCP. Un article de Moayedoddin, Moser et Nanzer, 2013 en présente les principaux résultats. Le travail présenté ici se centre plus spécifiquement sur la description des représentations des femmes au moment où elles consultent un pédopsy- chiatre et sur l'évolution de celles-ci après la thérapie. Nous étudierons la manière dont elles se perçoivent en tant que mère, la manière dont elles perçoivent leur bébé, leur propre mère, leur partenaire; nous observons également la perception qu'elles ont de leurs affects (joie, tristesse, anxiété, colère, etc.).

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2 Cette étude a été approuvée par le comité d’éthique des Hôpitaux Universitaires de Genève. Les sujets ont été recrutés entre octobre 2009 et mars 2011 parmi les femmes qui ont consulté à la Guidance Infantile des HUG durant la période périnatale (de la grossesse à une année après la naissance de l’enfant). Il s'agit d'une consultation pé- dopsychiatrique ambulatoire pour les jeunes enfants et leurs parents. Les femmes consultaient soit pour leur enfant (troubles fonctionnels divers), soit pour des difficultés qu'elles rencontraient dans leur parentalité (sentiment de débordement, d'angoisse ou de dépression) ou leur relation avec l'enfant. Etaient exclues les femmes ne parlant pas français, qui avaient un retard mental ou une pathologie psychiatrique sévère nécessitant des soins intensifs.

Trente-quatre femmes ont accepté l'étude. La figure 1 décrit le nombre de participantes à chaque étape de celle- ci. Avant la première consultation thérapeutique, les femmes prenaient part à un entretien avec un assistant de recherche (T1) durant lequel elles signaient un consentement écrit et répondaient à plusieurs questionnaires en lien avec leur symptomatologie anxio-dépressive (Structured Clinical Interview for DSM-IV Axis I Disorders, Edin- burgh Postnatal Depression Scale, State-Trait Anxiety Inventory) et leurs représentations (Entretien R). Toutes les femmes ont ensuite bénéficié d'un maximum de 10 consultations thérapeutiques de 45 minutes avec des psycho- thérapeutes formés en PCP (formation théorique de 4 ans et au moins deux ans de pratique supervisée en PCP). Le nombre de séances était déterminé par les besoins cliniques. Si plus de 10 séances étaient nécessaires, la femme et/ou l'enfant étaient réorientés vers une autre thérapie. Après la fin de la thérapie (T2), les mères ont revu l'assis- tant de recherche pour répondre aux mêmes questionnaires qu'à T1.

La psychothérapie centrée sur la parentalité (PCP):

Cette psychothérapie centrée sur la parentalité a été décrite et illustrée de manière détaillée dans un manuel (Nan- zer, Knauer, Palacio Espasa et al., 2012). L'Ecole genevoise de pédopsychiatrie a longuement travaillé sur les théra- pies mère-bébé et avec les mères déprimées. Deux principaux axes d'intervention peuvent être distingués: le pre- mier cherche à identifier et à interpréter les contenus fantasmatiques parentaux problématiques et responsables des difficultés interactionnelles entre la mère et l'enfant; le second se centre sur l'observation, la compréhension et l'interprétation des interactions conflictuelles survenant en cours de séances et qui mettent en scène ces mêmes conflits fantasmatiques, rejoués in vivo durant la séance. La PCP adapte ce modèle thérapeutique mère-bébé pour en faire une intervention pré et post natale brève proposée non seulement aux dyades mère-enfant, mais aussi aux femmes à haut risque anxio-dépressif durant la période périnatale. Les représentations que la mère a de l’enfant et d’elle-même en tant que mère y sont élaborées. Ces représentations sont présentes avant la naissance de l’en- fant et peuvent donc être travaillées durant la grossesse déjà. En 2007, Mayes et Leckman ont montré l’impact des représentations mentales des expériences précoces des pères et des mères sur leur humeur et sur le développe- ment de dépressions périnatales. La perception des soins et de l’affection qui leur ont été apportés par leur propre mère sont prédictifs de fluctuations thymiques périnatales, c’est également le cas de la perception du degré de contrôle parental exercé sur eux. L’expérience clinique auprès de femmes souffrant de dépression du postpartum montre que la souffrance psychique est très souvent en lien avec des conflits internes non résolus impliquant leurs propres imagos parentales. Ces conflits sont réactualisés de manière aiguë au moment où elles accèdent à la ma- ternité. La prise de conscience de fantasmes inconscients concernant le futur bébé ou la représentation que la femme se fait d'elle-même et de ses capacités maternelles, lui permet de résoudre certains conflits internes en lien avec ses propres imagos parentales. Ce travail d'élaboration permet de réduire l'anxiété, le sentiment de culpabi- lité, la dépressivité, le sentiment de solitude et le manque d'auto-estime du futur parent.

La période périnatale est un moment privilégié pour ces thérapies car elle s’accompagne d’une importante trans- parence et mobilité psychique. L’abaissement de la barrière du refoulement et des résistances habituellement à l’œuvre suscite un surinvestissement de l’histoire personnelle avec une réactivation possible des conflits infantiles.

Cet état d’hypersensibilité rend la femme enceinte plus vulnérable mais elle lui permet aussi d’être davantage cen- trée sur elle-même et sur la petite fille qu’elle a été, ce qui explique la particulière efficacité de l’approche psycho- thérapeutique durant cette période.

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Cette intervention a été testée avec succès au cours d'une première étude (Nanzer, Sanchò, Righetti et al., 2012) sur des femmes enceintes à haut risque de dépression. Quatre séances de thérapie avec un pédopsychiatre-psy- chothérapeute expérimenté leur ont été proposées, deux durant la grossesse et deux autres avant le troisième mois postpartum. Cette intervention présente donc les caractéristiques d'une psychothérapie brève; elle se focalise sur un conflit central concernant un des aspects conflictuels de la parentalité comme par exemple une représenta- tion dévalorisée ou ambivalente de la femme en tant que mère, un idéal maternel trop élevé, une représentation négative ou trop rigide de son enfant ou de sa relation avec lui. Ce travail sur le monde interne et fantasmatique de la future mère se fait avec les outils propres à l'approche psychodynamique comme l'association libre et le rêve;

le transfert sur le thérapeute n'est pas interprété, excepté en cas de transfert négatif empêchant le déroulement de la thérapie brève. Les séances prénatales se focalisent sur les identifications parentales problématiques de ma- nière à aider la future mère à accéder de manière plus sereine à sa nouvelle maternité. Elle aborde son ambivalence, son anxiété, ses idéaux. Les thématiques émergentes sont mises en lien avec les représentations qu’elle garde des relations précoces avec ses propres parents. Les séances postnatales permettent d’élaborer les mêmes théma- tiques mais à la lumière de la présence de l'enfant réel. Les représentations et projections maternelles peuvent être analysées en présence de l'enfant. La psychothérapie évolue alors à la manière des thérapies mère-bébé classiques.

La présence de l'enfant permet de reconnaître des séquences interactives fantasmatiques, révélatrices des fan- tasmes maternels qui sont mis en actes dans la dyade mère-enfant. Lorsque la mère préfère venir en séance sans son enfant, son choix est respecté. Il peut relever de difficultés pratiques ou de réticences pouvant mettre en lu- mière des zones conflictuelles qui sont alors reprises par le thérapeute en séance. Ce dernier recherche aussi l'im- pact qu’ont eu l'accouchement et les caractéristiques du bébé réel sur les fantasmes maternels prénataux.

Outils:

- L’"Entretien R" est un questionnaire publié et validé en 1989 par Stern, Robert-Tissot, Besson et al. Il permet l’évaluation des représentations maternelles et contient 54 questions regroupées en cinq thèmes: les représenta- tions maternelles 1) de l’enfant, 2) de la femme en tant que mère, 3) de sa propre mère, 4) du père de l’enfant et 5) des affects de la mère au moment où elle remplit le questionnaire. Les représentations sont évaluées en présen- tant à la mère des paires de caractéristiques opposées matérialisées par une échelle bipolaire de 10 cm. La mère marque l’échelle pour indiquer comment elle perçoit son enfant. La même méthode est utilisées pour les quatre autres thèmes (Stern, Robert-Tissot, Besson et al., 1989). Ces données sont ensuite quantifiées en calculant la dis- tance en millimètres entre le pôle négatif et la marque de la mère. Cela permet d'obtenir un score se situant entre 0 (représentation la plus négative) et 100 (représentation la plus positive). Un score global est aussi calculé pour chacun des cinq thèmes. (Robert-Tissot, Cramer, Stern et al., 1996).

- Le "Structured Clinical Interview for DSM-IV Axis I Disorders" (SCID-I): la partie concernant la dépression du SCID-I a été utilisée pour diagnostiquer la dépression majeure (First, Spitzer, Gibbon et al., 2002).

- Le "Edinburgh Postnatal Depression Scale" (EPDS) est un questionnaire de 10 items validé pour détecter et quan- tifier la dépression périnatale (Cox, Holden et Sagovsky, 1987).

- Le "State-Trait Anxiety Inventory" (STAI) (Spielberger, Gorsuch et Lushene, 1983) est un instrument qui fait la différence entre la condition temporaire d’état d’anxiété (STAI état) et la condition durable de trait d’anxiété (STAI trait), sous la forme de deux échelles, contenant 20 items chacune. Les scores (de 20 à 80) augmentent avec le degré d'anxiété.

Analyses statistiques:

Tout d'abord, nous avons comparé les caractéristiques sociodémographiques des 23 femmes ayant terminé T2 avec celles des 34 ayant commencé la thérapie.

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4 Nous avons analysé la qualité des différentes représentations à T1 et les corrélations avec les scores d'anxiété et de dépression des femmes à T1 à l'aide d'un coefficient de corrélation de Pearson.

Nous avons ensuite analysé l'évolution des représentations entre T1 et T2 chez les 22 femmes ayant répondu à l'entretien R avec la méthode test-T pour échantillons appariés.

Finalement, nous avons analysé l'évolution des représentations en fonction de l'évolution du score de dépression à l'aide d'un test-T pour échantillons indépendants. Pour faire cette analyse, la population a été partagée en deux groupes selon l'évolution de leurs symptômes dépressifs: le premier comprend les mères dont le score EPDS a diminué de moins de 50% entre T1 et T2 (Groupe Evol-) (n=10) et le second celles dont le score EPDS a diminué de plus de 50 % entre T1 et T2 (Groupe Evol+) (n=12). Ensuite, nous avons comparé l’évolution des scores pour chaque item de l'Entretien R entre ces deux groupes. L’évolution des items pour chaque groupe séparément a été calculée ainsi: la moyenne du score de l’item à T2 moins la moyenne du score du même item à T1.

Les analyses ont été faites avec le logiciel IBMS SPSS 20.

Résultats:

Une des 23 femmes ayant répondu à T2 n'a pas rempli l'Entretien R à T1. Nous avons donc étudié les résultats de l'Entretien R sur la base de N=22.

Caractéristiques des sujets à T1:

Les caractéristiques des sujets à T1 sont décrites dans les tableaux 1 et 2. Presque toutes les femmes ont une vie stable, vivent avec leur partenaire et ont un bon revenu. 56.5% d'entre-elles présentent une dépression majeure (SCID), la moyenne du score EPDS est de 16.26 et la moyenne du score STAI ETAT est de 44.39. Il n'y a pas de différence significative trouvée entre les 23 femmes qui ont terminé l'étude et les 11 qui l'ont interrompue ou n'ont pas participé à T2.

Représentations à T1:

Les caractéristiques des représentations maternelles à T1 sont détaillées dans les tableaux 3 à 6. Au moment de la consultation, les mères ont une image très positive de leur enfant (moyenne globale 81/100). Le tableau 3 montre le détail des items. Les mères se perçoivent elles-mêmes dans leur rôle maternel de manière plutôt positive avec un score global moyen de 64/100. Le tableau 4 montre le détail des items. Elles perçoivent leur propre mère de façon moyennement positive avec un score global moyen de 59/100. Le tableau 5 montre le détail des items. Elles ont l’impression que les relations avec leur propre mère ont évoluées positivement depuis la grossesse avec un score globale de 60/100. Elles se sentent moins impliquées dans leur rôle de fille depuis la grossesse (47/100). Ces mères ont une vision positive de leur conjoint, le score global étant de 75/100.

La qualité des affects perçus par les femmes à T1 est inférieure à la moyenne pour la plupart des items. Par exemple, elles ressentent peu de joie, de la tristesse, de l’anxiété-peur, de la culpabilité et l’équilibre des émotions qu’elles ressentent est négatif. Le score global moyen est de 47/100. Le tableau 6 montre le détail des items.

Corrélations entre représentations et dépression/anxiété:

Nous avons cherché si, dans notre population, il y avait une corrélation entre les représentations maternelles et les scores EPDS et STAI à T1. Le tableau 7 montre des résultats statistiquement significatifs.

Items concernant la mère de la mère: Plus le score EPDS augmente, moins la mère de la mère est significativement perçue comme un bon parent, avec une corrélation de Pearson à -.434.

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Plus les scores STAI état et STAI trait augmentent, plus la mère de la mère est perçue comme peureuse (moins confiante) (corrélation de Pearson: -.475 et -.519).

Items concernant les affects actuels : Plus le score EPDS augmente, moins les femmes ressentent de joie (corréla- tion de Pearson: -.527), plus elles ressentent de culpabilité (-.536), plus elles ressentent de honte (-.541) et plus l’équilibre entre les émotions est négatif à l'entretien R (-.580). Plus les scores STAI augmentent, plus elles perçoi- vent d’anxiété-peur (-.543 et -.458), de culpabilité (-.655 et -.518), de honte (-.775 et -.524) et plus l’équilibre entre les émotions est négatif à l'entretien R(-.622 et -.502).

Items concernant la vision de l’enfant : Plus le score de STAI trait augmente, plus l’enfant est perçu comme nerveux à l'entretien R (corrélation de Pearson: -.578).

Items concernant les représentations de la mère en tant que mère : Nous avons trouvé que plus le score STAI état augmente, moins les mères se perçoivent comme affectueuses (corrélation de Pearson: -.425) et plus le score de STAI trait augmente, moins elles se perçoivent comme tolérantes (-.442) et confiantes (-.479).

Nous n’avons pas trouvé de corrélation significative entre le score EPDS et les items concernant la vision de l’enfant, ni de corrélation significative entre l'EPDS et les items de la mère en tant que mère à T1.

Evolution des représentations entre T1 et T2:

L'évolution des représentations pré et post thérapie est détaillée dans les tableaux 3 à 6. En T2, les mères perçoivent leur enfant comme significativement moins calme et plus gai (voir tableau 3). Les mères en T1 se représentent comme contrôlantes, peureuses, autoritaires. Elles trouvent que le rôle de mère est difficile. La plupart de ces ca- ractéristiques évoluent positivement en T2. Elles se perçoivent significativement plus satisfaites comme mère en T2 et elles trouvent que le rôle de mère est significativement plus facile (tableaux 4 et 5). En T2, les femmes pensent significativement moins à leurs propre mères qu'en T1 (score moyen pour l'item penser beaucoup à sa mère à T1=

63.9 et à T2 = 52.5 (t= 2.26, p< .05).

La représentation globale du partenaire baisse avec le temps (passant de 75.2 en T1 à 71.8 en T2), cependant de manière non significative.

Les mères ressentent plus de joie, moins de tristesse, d’anxiété-peur, de culpabilité et de honte en T2 qu’en T1.

L’équilibre des émotions devient positif en T2 (tableau 6).

Evolution des représentations en fonction de l'évolution du score de dépression

Items concernant la vision de l’enfant:

Les femmes du groupe Evol+ perçoivent leur enfant en T2 comme plus confiant (gain de 10.58 points), plus vif (gain de 8.33 points), plus affectueux (gain de 8.75 points), et ayant une meilleure santé (gain de 11.08 points). L’autre groupe perçoit par contre les enfants en T2 comme étant moins confiants (perte de 2,5 points) (t= 1.64, ns), autant vifs (t= 1.4, ns), moins affectueux (perte de 1,3 points) (t= 1.18, ns) et ayant une moins bonne santé (perte de 7,2 points) (t= 1.79, ns) qu'en T1.

On note une différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne l’évolution des items "beauté du bébé" et "réceptivité du bébé". Dans le groupe Evol-, l’enfant est vu en T2 comme moins beau (-1,7) et moins réceptif (-6.7) alors que dans l’autre groupe, il est vu comme plus beau (+12.08) (t= 2.48, p< .05 quand Levene's Test pour l'égalité des variances était positif) et plus réceptif (+ 6.83) (t=2.09, p< .05).

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6 Finalement, on note une différence significative pour l’évolution globale de la vision de l’enfant (t= 2.1, p< .05). En effet, chez les femmes du groupe Evol-, la vision de l’enfant se péjore (-3.63) tandis que chez les femmes du groupe Evol+, la vision de l’enfant devient plus positive (+ 4.64).

Items concernant la femme en tant que mère:

Les mères du groupe Evol+ se perçoivent en T2 comme plus confiantes (+18.91), plus disponibles (+4.58), plus

"mères poules" (+5.5) et plus donnantes (+8.83). Dans l’autre groupe, les mères se perçoivent comme moins con- fiantes (-3.9) (t= 1.88, ns), moins "mères poules" (-8.2) (t=1.8, ns) moins donnantes (-1.2) (t= 0.22, ns) et autant disponibles (t= 4.94, ns) qu’en T1.

Les items "satisfaite comme mère" et "rôle de mère facile" évoluent positivement dans les deux groupes mais cette évolution est plus marquée chez les mères du groupe Evol+: +24.25 et +17 points contre +2.6 (t=1.63, ns) et +11.8 points (t=0.39, ns) dans l’autre groupe.

Il est ressorti une différence significative de l’évolution des items "bon parent", "affectueuse", et "enjouée" entre les deux groupes. Les femmes du groupe Evol+, se voient comme de meilleurs parents (+12.5), plus affectueuses (+10) et plus enjouées (+11.58). Dans l’autre groupe, au contraire, les femmes se voient comme de moins bons parents (-3.6) (t= 2.18 p< .05), moins affectueuses (-6.2) (t= 2.31 p< .05) et moins enjouées (-2.6) (t= 2.33 p< .05) qu'en T1.

Les femmes du groupe Evol+ ont une vision globale d’elles-mêmes en tant que mère qui est devenue plus positive (+ 7.04), alors que dans le groupe Evol- la vision globale n’a pas changé (-0.67). Cette différence est significative (t=

2.25, p<.05).

Items concernant leur propre mère :

Globalement, la vision de leur propre mère devient un peu plus négative dans les deux groupes (-1.77 et -2,35) (t=- 0.15, ns).

Evolution des scores concernant les affects, selon l’évolution du score EPDS:

Dans les deux groupes, on note une évolution positive des items "beaucoup de joie", "pas du tout de tristesse",

"pas du tout de culpabilité", mais cette évolution est significativement plus marquée dans le groupe Evol+ (gain de +37.83, +33.58, +44.25 pour chaque item respectivement) que dans l'autre groupe (gain de +6.2 ( t= 2.92, p< .05), +12.5 (t=2.13, p < .05 corrigé quand Levene's Test pour l'égalité des variances était positif) , +13.3 (t= 2.13, p< .05)).

Les items "pas du tout d’anxiété-peur", "beaucoup de fierté" et "équilibre entre émotions" montrent une évolution favorable dans le groupe Evol+ (+34.16, +26.08, +32.16) tandis que pour l’autre groupe ces mêmes items diminuent en T2 (-2.5 (t= 3.27, p< .05), -2.7 (t= 2.35, p< .05), -2.3 (t=4.62, p< .05)). La différence pour ces items est significative.

Globalement, l'évolution des représentations des affects est favorable dans les deux groupes, mais le changement est significativement plus important dans le groupe Evol+ (+30.61) contre (+5.9) dans l’autre groupe (t= 3.93, p<

.05).

Discussion:

Dans cette étude, nous examinons la qualité des représentations maternelles durant la période périnatale chez des femmes consultant un service de pédopsychiatrie ambulatoire, ainsi que l'évolution de ces représentations après une intervention psychothérapeutique brève portant sur la parentalité. Le nombre moyen de séances est de 7 avec un maximum de 10 sessions.

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Caractéristiques des représentations maternelles au moment de la première consultation:

Les femmes de notre population ont une représentation plutôt positive de leur enfant, d’elles-mêmes en tant que mère, de leur propre mère et du père de l’enfant. Les enfants sont les mieux perçus (moyenne 81), tandis que les propres mères sont les moins bien perçues (moyenne 60). La moyenne de la perception que les femmes ont d'elles- mêmes en tant que mère est de 64, ce qui se situe au-dessus de la moyenne, mais tout de même relativement bas par rapport aux attentes que peuvent avoir les jeunes mères. Seule la partie concernant la moyenne des affects présente une valeur inférieure à la moyenne (46.6) (voir tableaux 3 à 6). Ces résultats confirment ceux de Robert- Tissot, (1999) qui avait trouvé que les mères, en général, se jugent de manière moins positive que leur enfant et leur partenaire, mais plus positivement que leur propre mère.

Bien que majoritairement déprimées et anxieuses, les femmes de notre étude n'ont pas une vision négative de leur enfant, de leur conjoint ou d'elles-mêmes en tant que mère, ce qui va à l'encontre des conclusions de plusieurs auteurs (Beck, 1992; Nicolson, 2002 cité par Zauderer, 2008; Edhborg, Friberg, Lundh et al., 2005; Beck, 2006). Ces derniers n'ont cependant pas utilisé de questionnaires permettant de quantifier ces représentations. Leurs infor- mations sont relevées de manière qualitative à partir du récit des mères déprimées. Il faut également relever que 43.5% des sujets de notre étude ne présentent pas de dépression majeure et ont pu participer à relever la moyenne des représentations (voir tableau 2). Cependant il n'est pas ressorti de corrélation entre le score EPDS et les repré- sentations concernant l'enfant ou elles-mêmes en tant que mère.

Les femmes trouvent leur bébé vif (score moyen de 88/100), peu agressif (89/100), réceptif (85/100), en bonne santé (score moyen de 83/100) et beau (score moyen de 88/100). Les scores les plus bas concernent l'image d'un bébé calme (71/100), confiant (72/100) et facile (75/100) (voir tableau 3). Au moment du recrutement, les enfants étaient encore jeunes (âge moyen de 4 mois) et il est possible que les représentations ne deviennent plus négatives qu'après une durée plus longue de la dépression. Il est ressorti que plus le score STAI trait en T1 est élevé, plus l’enfant est perçu comme nerveux (voir tableau 7). Ceci pourrait être expliqué par la difficulté que les mères pos- sédant une personnalité anxieuse éprouvent à comprendre et interagir avec leur enfant (Le Nestour, 2006). Ces bébés deviennent plus irritables et pleurent beaucoup. Il est également possible que les mères les plus anxieuses tolèrent moins les demandes de leur enfant et les perçoivent de ce fait comme étant plus nerveux.

La perception globale que les mères ont de leur propre rôle est moins positive que celle qu'elles ont de leur enfant, ce qui pourrait signifier que ce point est plus rapidement affecté par la dépression maternelle émergente. Cette perception reste toutefois globalement positive, en particulier en ce qui concerne le fait de se sentir un bon parent, affectueux, tolérant et donnant (tableau 3). Par contre, elles trouvent leur rôle de mère difficile, se perçoivent comme contrôlantes, autoritaires et peureuses. Il est intéressant de noter que ces mêmes jugements négatifs se retrouvent dans les représentations qu’elles ont de leur propre mère (voir tableaux 4 et 5). Nous avons trouvé que plus le score d'anxiété (STAI) est haut, moins les mères se perçoivent comme affectueuses, tolérantes et confiantes.

Ces ressentis peuvent contribuer à la baisse de l’estime de soi retrouvés chez les femmes présentant une sympto- matologie anxio-dépressive (voir tableau 7).

Les représentations les moins positives concernent celles que la femme a de sa propre mère (moyenne de 59.1) et une corrélation a été retrouvée entre certaines de ces représentations et les scores d'anxiété et de dépression.

Plus les scores d'anxiété augmentent, moins la propre mère est perçue comme confiante. Plus le score EPDS est élevé, moins la propre mère est perçue comme une bonne mère, moins les femmes ressentent de joie, plus elles ressentent de culpabilité et de honte (voir tableau 7). Cette constatation pourrait étayer la théorie psychopatholo- gique qui décrit la dépression périnatale comme la réactivation de conflits internes non résolus liés aux représen- tations que la femme a de ses parents et de ses relations avec ces derniers (Palacio Espasa, 2004).

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8 Comme le confirment les scores de dépression à T1 (EPDS moyen= 16.26 pour n=23), la perception que les sujets ont de leurs affects est inférieure à la moyenne pour la majorité des items. Ils ressentent beaucoup de culpabilité (score de 36 sur l'échelle "beaucoup de culpabilité" vs "pas du tout de culpabilité"), d'anxiété (score de 34 sur l'échelle "beaucoup d'anxiété" vs "pas du tout d'anxiété") et de tristesse (score de 40 sur l'échelle "beaucoup de tristesse" vs "pas du tout de tristesse") (voir tableau 6).

Il est intéressant de constater que durant la période périnatale les affects sont plus négatifs que les autres repré- sentations mais que ces femmes consultent tout de même un service de pédopsychiatrie, plutôt qu'un psychiatre d'adulte. Ceci pourrait s'expliquer par une meilleure information des professionnels de premier recours, sensibles aux risques que les troubles affectifs maternels font courir au bébé. Nous pouvons également faire l'hypothèse que les jeunes mères ont moins de réticences à consulter un spécialiste de la santé mentale par le biais de l'enfant ou pour évoque les aspects concernant leur parentalité.

Evolution des représentations entre T1 et T2:

Nous constatons une évolution significative de tous les scores d’affects individuels (excepté celui concernant la colère), ainsi que du score global de cette catégorie entre T1 et T2 (voir tableau 6). Les scores globaux des autres catégories n’évoluent pas de manière significative après la thérapie, conformément aux résultats qu’avaient trouvé Robert-Tissot, Cramer, Stern et al., (1996) dans leur étude. Cependant, à l’intérieur des catégories, plusieurs repré- sentations évoluent significativement.

Après la thérapie, l’enfant est perçu comme moins calme et plus gai (voir tableau 3), ce qui pourrait s'expliquer par l’évolution de son âge développemental qui était de 4.6 mois à T1 et de 9.8 mois à T2.

Alors qu’en T1, les représentations que les femmes ont d’elles-mêmes en tant que mères et les représentations qu’elles ont de leur propre mère ont des caractéristiques similaires (rôle de mère difficile, peureuse, contrôlante, autoritaire), nous constatons une évolution différente après la thérapie. En T2, les femmes se perçoivent comme significativement plus satisfaites en tant que mères et considèrent leur rôle comme moins difficile (voir tableau 4).

Par contre la perception qu’elles ont de leur propre mère évolue peu (voir tableau 5). Nous pouvons faire l'hypo- thèse qu'au début de leur vie de maman, les jeunes mères s'identifient à l'image qu'elles ont de leur propre mère et que, progressivement, elles se détachent de ces identifications pour se constituer une identité propre, plus po- sitive. Un des objectifs de la PCP étant de résoudre les conflits internes liés aux représentations que la femme garde de son enfance et de la relation à ses parents, nous aurions pu nous attendre à voir les représentations concernant la propre mère évoluer positivement après la thérapie. Mais comme l’avaient souligné Robert-Tissot, Cramer, Stern et al., (1996), les thérapies brèves ne modifient pas les représentations concernant des relations du passé qui sont incorporées dans la structure de la personnalité. Ainsi, les changements significatifs ont surtout été retrouvés parmi les représentations émergeantes et concernent l'enfant et le nouveau rôle de mère.

La perception que les mères ont de leurs propres affects constitue les résultats les plus parlants de cette étude (voir tableau 6). La plupart de ces items sont caractéristiquement affectés par la dépression en T1 et s’améliorent signi- ficativement en T2 (tristesse, joie, culpabilité, honte, anxiété). Ce résultat corrobore ceux obtenus aux échelles de dépression et d'anxiété, qui s’améliorent également significativement entre T1 et T2. Dans le papier principal con- cernant cette étude (Moayedoddin, Moser et Nanzer, 2013), il ressort qu’entre T1 et T2, le nombre de femmes avec un diagnostic de dépression (SCID) diminue de manière significative et passe de 13 à 3 (p<0.005) avec un score moyen de dépression à l’EPDS qui passe de 16.26 à 8.30 (p<0.001) et un score moyen d’anxiété à la STAI qui passe de 44.39 à 35 (p<0.006).

L'absence de groupe contrôle ne nous permet pas d'affirmer que cette évolution est entièrement due à l'effet de la thérapie et il est probable que l'évolution naturelle et le développement de l'enfant y contribuent. Cependant, selon NICE (2007) cité par Wylie, Hollins Martin, Marland et al., (2011), même si certains cas de dépression post-

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partum durent moins de 3 mois, 30 à 50% de ceux-ci se prolongent jusqu’à 6 mois, avec 25% des femmes encore déprimées à 1 an. Il est donc peu probable que l'évolution naturelle soit seule à expliquer cette progression et nous pouvons faire l'hypothèse que la thérapie a permis de faciliter l'accès au rôle de mère et la satisfaction que la femme éprouve dans ce rôle.

Robert-Tissot, Cramer, Stern et al., (1996) ont étudié les changements des représentations maternelles après une thérapie brève mère-bébé, dans des cas de troubles du comportement chez des enfants de moins de 30 mois.

Septante-cinq dyades mère-enfant ont été évaluées avant le traitement, une semaine après sa fin et six mois après celui-ci. L’Entretien R (Stern, Robert-Tissot, Besson et al., 1989) a été utilisé pour évaluer les représentations que la mère avait de son enfant, de sa propre mère, d'elle-même en tant que mère, d'elle-même en tant que femme et du père de l'enfant. Robert-Tissot, Cramer, Stern et al., ont retrouvé des résultats similaires aux nôtres, avec des représentations de nature positive avant et après la thérapie chez des mères consultant pour leur enfant âgé de 15.6 mois en moyenne à T1 et 26.1 mois en moyenne à T2. Là aussi, seuls les affects maternels ont évolué de manière significative entre T1 et T2, en sachant que les affects des mères de cette étude étaient moins patholo- giques en T1 que ceux de notre population (score global des émotions de 72.72 contre 45.77 dans notre popula- tion). Dans leur étude, comme dans la nôtre, les représentations des mères concernant l'enfant sont restées les plus positives tandis que les représentations concernant leur propre mère sont restées les moins positives. Dans leur étude après la thérapie, les mères se perçoivent comme plus intelligentes, plus confiantes, plus satisfaites, moins agressives et moins tristes. L'enfant est perçu comme plus facile, plus réceptif, plus indépendant, plus joyeux et plus confiant.

Evolution des représentations entre T1 et T2 en fonction de l’évolution du score EPDS :

Les mères avec un grand changement du score EPDS (Evol+) ont tendance à avoir une meilleure vision globale de leur enfant en T2 que les mères dont le score de dépression a peu évolué (Evol-). Plus particulièrement, on note que les premières perçoivent leur bébé comme étant plus beau et plus réceptif.

L'évolution de la symptomatologie dépressive pourrait donc être un objectif important des thérapies de la période périnatale, dans la mesure où elle permet au parent de se représenter un enfant de manière plus positive.

Le fait que l’enfant soit perçu comme significativement plus réceptif en T2 qu'en T1 par les mères du groupe Evol+

peut nous faire penser que les interactions mère-bébé se font mieux et qu’il y a une meilleure compréhension entre les deux partenaires quand les symptômes de la mère diminuent.

Les femmes du groupe Evol+ montrent également une meilleure évolution des représentations qu'elles ont d'elles- mêmes en tant que mères, en comparaison des femmes du groupe Evol-. Elles se perçoivent comme meilleurs parents, plus affectueuses, plus enjouées. En agissant sur la symptomatologie anxio-dépressive, on agit donc aussi sur les représentations que la mère se fait d’elle-même en tant que parent.

En comparant les deux groupes, nous constatons que le groupe Evol+ montre une amélioration significativement plus marquée que le groupe Evol- en ce qui concerne la plupart des items d'affects: plus de joie et de fierté, mois de tristesse, d'anxiété et de culpabilité. Il n'est pas ressorti d'évolution significativement différente entre les deux groupes de femmes, en ce qui concerne la vision du conjoint ou la vision de leur propre mère.

Une précédente étude réalisée sur une population non consultante (Nanzer, Sanchò, Righetti et al., 2012) a montré l'impact positif de cette thérapie centrée sur la parentalité sur la symptomatologie dépressive des femmes en- ceintes. En effet, cette intervention a pour objectif de libérer les (futures) mères de conflits internes concernant leur parentalité, conflits en lien avec leur vécu infantile et leurs relations précoces à leurs propres parents. Dans notre étude, ces conflits internes semblent avoir eu un impact important sur les affects maternels mais beaucoup moins sur l'image que la mère a d'elle-même en tant que mère, de son enfant et de sa propre mère. Il serait inté-

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10 femmes souffrant de dépression de plus longue durée. Il serait également intéressant de vérifier le rôle de la PCP dans la prévention de l'apparition des représentations négatives, en faisant appel à un groupe contrôle. Plusieurs études (Cooper et Murray, 1997; Murray, Fiori-Cowley, Hooper et al., 1996) ont démontré que la prise en charge précoce de la dyade mère-enfant permet d'éviter que la dépression maternelle ait des conséquences sur les inte- ractions mère-enfant ou de raccourcir la durée de ces perturbations qui peuvent avoir des effets très délétères sur le développement de l'enfant et sur l'apparition de symptômes fonctionnels ou affectifs chez ce dernier.

Cette étude comporte plusieurs limitations comme l'absence de groupe contrôle et le faible nombre de sujets. En effet, vu notre mode de recrutement (population clinique consultant un service de pédopsychiatrie), il était éthi- quement difficile à défendre de ne proposer aucune thérapie à un groupe contrôle ou même de leur proposer une approche différente de celle pour laquelle le service consulté est reconnu. Cependant, il serait utile de répliquer cette étude auprès de jeunes mères non consultantes ce qui permettrait de former plus facilement un groupe con- trôle et d'effectuer une étude randomisée. Le faible nombre de sujets inclus dans l'étude est également dû en grande partie à des raisons éthiques. Nous avons dû exclure les situations nécessitant une prise en charge très rapide ou pluridisciplinaire, ce qui est le cas de nombreuses mères consultant durant la période périnatale. Plusieurs femmes ont également refusé l'étude par pudeur ou honte de parler de leur ressenti à une personne autre que le thérapeute, ce qui était nécessaire pour l'évaluation initiale et à T2.

Conclusion:

Contrairement à notre hypothèse, les femmes de notre étude, bien que majoritairement anxieuses et déprimées, ont des représentations globalement positives de leur enfant et moyennement positives d'elles-mêmes en tant que mères et de leur propre mère. Nous constatons que, plus elles sont anxieuses et déprimées, moins elles se perçoi- vent comme affectueuses, tolérantes et confiantes, et plus elles perçoivent leur enfant comme nerveux.

Après une PCP, la perception de leurs affects évolue de manière significativement favorable: elles ressentent moins de culpabilité, de honte, d'anxiété et de tristesse. Elles se sentent plus satisfaites en tant que mère et trouvent leur rôle de mère plus facile. Elles perçoivent également leur enfant comme plus gai. Les mères avec un grand change- ment du score EPDS ont une meilleure vision globale de leur enfants, d'elles mêmes en tant que mères et de leurs affects que les mères dont le score de dépression a moins bien évolué.

La PCP est une thérapie particulièrement adaptée à la période périnatale qui permet de soulager les mères de leur symptomatologie en participant à la modification de leurs représentations. Cette évolution contribue à l'établisse- ment de liens précoces mère-bébé stables et au bon développement de l'enfant.

Figure et Tableaux:

Figure 1. Organigramme des participants aux différents temps de l'étude:

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Tableau 1. Caractéristiques socio-médico-démographiques:

Total n= 34 Ayant terminé T2 n= 23

Age moyen des mères (DS) 34 (5.3) 33.5 (4.4)

Age des enfants en mois: moyenne (DS) 4 (3.16) 4.62 (3.3)

Enceintes à T1: N (%) 3 (8.8%) 2 (8.7%)

Suissesses: N (%) 20 (58.8%) 12 (52.2%)

Niveau d'éducation universitaire: N (%) 18 (52.9%) 14 (60.8%)

Activité professionnelle 27 (79%) 16 (69.6%)

D'autres enfants à la maison: N (%) 10 (29.4%) 9 (39.1 %)

Revenu: N (%) - moins de 15'000 CHF - 15'000 à 60'000 CHF - 60'000 à 110'000 CHF - plus de 110'000 CHF

0 3 (8%) 6 (16%) 25 (76%)

0 1 (4%) 3 (13%) 19 (83%)

Vit avec le partenaire: N (%) 33 (97 %) 22 (96%)

Poids de naissance moyen (g) 3302 3295

Problème de santé de l'enfant à la naissance: N (%) 10 (31.2%) 7 (31.8%)

Tableau 2. Caractéristiques cliniques des participants a T1:

Total n= 34 Ayant terminé T2 n= 23

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EPDS: moyenne (SD) 15 (7.2) 16.26 (6.94)

STAI ETAT: moyenne (SD) 43.2 (12.6) 44.39 (11.90)

STAI TRAIT: moyenne (SD) 49.8 (12.5) 47.35 (11.06)

Dépression à T1 (SCID+): N (%) 18 (56.2 %) 13 (56.5 %)

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Tableau 3. Entretien R: Représentations maternelles concernant les caractéristiques du bébé:

T1 (n=22) T2 (n=22) Comparaison T1-T2

Score moyen Score moyen (DS) t- Test

Excité, nerveux/calme 70.5455 58.0000 26.83588 t= 2.193 *

Agressif/peu agressif 89.1364 85.5455 19.72830 t= .854 ns

Triste/gai 80.1818 88.5909 15.85848 t= -2.487 *

Difficile/facile 74.8636 68.1818 18.30531 t= 1.712 ns

Ni beau ni laid/beau 87.9545 93.7727 15.53992 t= -1.756 ns

Peu réceptif/réceptif 85.0455 85.7273 16.30479 t= -.196 ns

Peureux/confiant 71.8182 76.4545 19.33796 t= -1.125 ns

Eteint/vif 87.7727 92.9091 13.91229 t= -1.732 ns

Peu affectueux/affectueux 79.8636 84.0455 20.15567 t= -.973 ns

De santé fragile/bonne santé 83.2727 86.0455 25.08829 t= -.518 ns

Score global de l’ensemble des items 81.0 81.9 9.90 t= -.418 ns

*p< .05; ns non significatif

Tableau 4. Entretien R: Représentations maternelles d'elle-même en tant que parent:

T1 (n=22) T2 (n=22) Comparaison T1-T2

Score moyen Score moyen (DS) t-Test

Mauvais parent/bon parent 72.0455 77.2273 18.69718 t= -1.300 ns

Peu affectueuse/affectueuse 86.8636 89.5000 18.01202 t= -.687 ns

Peu tolérante/tolérante 73.9091 74.1364 18.21285 t= -.059 ns

Peureuse/confiante 47.4545 56.0000 30.07725 t= -1.333 ns

Occupée, préoccupée, ailleurs/disponible 66.3636 68.6818 23.15247 t= -.470 ns Pas très mère poule/plutôt mère poule 74.4762 74.0952 20.59970 t=.085 ns

Impatiente/patiente 63.8636 63.2273 22.75238 t=.131 ns

Autoritaire/permissive 50.2273 50.1818 24.01285 t=.009 ns

Sérieuse/enjouée 65.8636 71.0000 15.63054 t= -1.541 ns

Contrôlante/peu contrôlante 35.3182 37.8636 33.06520 t= -.361 ns

Peu donnante/donnante 80.4091 84.6818 18.61945 t= -1.076 ns

Insouciante/soucieuse 78.8182 68.9545 20.47599 t= 2.259 *

Insatisfaite/satisfaite comme mère 61.0909 75.5000 32.16869 t= -2.101 *

Rôle de mère difficile/facile 43.4545 58.0909 30.49207 t= -2.251 *

Score global de l’ensemble des items 64.2 67.7 8.74 t= -1.893 ns

* p< .05; ns non significatif

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Tableau 5. Entretien R: Représentations maternelles de sa propre mère:

T1 (n=22) T2 (n=22) Comparaison T1-T2

Score moyen Score moyen (DS) t-Test

Mauvais parent/bon parent 74.9091 75.4091 15.67452 t= -.150 ns

Peu affectueuse/affectueuse 62.2727 59.4091 19.48942 t=.689 ns

Peu tolérante/tolérante 55.4091 50.6364 18.28330 t= 1.224 ns

Peureuse/confiante 50.9545 50.3636 28.91146 t=.096 ns

Occupée, préoccupée, ailleurs/disponible 70.0000 63.7273 15.87505 t= 1.853 ns Pas très mère poule/plutôt mère poule 67.1818 59.9091 16.62237 t= 2.052 ns

Impatiente/patiente 55.3182 52.0000 16.32523 t=.953 ns

Autoritaire/permissive 44.0000 42.8182 27.08301 t=.205 ns

Sérieuse/enjouée 48.5455 49.4545 14.34576 t= -.297 ns

Contrôlante/peu contrôlante 38.1818 35.1364 24.54438 t=.582 ns

Peu donnante/donnante 74.0909 73.3182 20.31638 t=.178 ns

Insouciante/soucieuse 72.0000 71.2273 18.29372 t=.198 ns

Insatisfaite/satisfaite comme mère 67.8182 64.4545 22.31708 t=.707 ns

Rôle de mère difficile/facile 47.9545 51.5909 29.06732 t= -.587 ns

Score global de l’ensemble des items 59.1 57.1 8.86 t= 1.103 ns

* p< .05; ns non significatif

Tableau 6. Entretien R: Représentations maternelles concernant ses propres affects actuels:

T1 (n=22) T2 (n=22) Comparaison T1-T2

Score moyen Score moyen (DS) t-Test

Joie: pas du tout/beaucoup 47.3182 70.7727 29.47110 t=-3.733**

Tristesse: beaucoup/pas du tout 40.3182 64.3182 26.30227 t=-4.280***

Anxiété peur: beaucoup/pas du tout 34.2727 51.7727 31.68709 t=-2.590*

Colère: beaucoup/pas du tout 58.5455 60.4545 24.35239 t=-.368 ns

Culpabilité: beaucoup/pas du tout 35.7273 65.9091 36.67312 t=-3.860**

Fierté: pas du tout/beaucoup 53.0455 66.0455 31.55494 t=-1.932 ns

Honte: beaucoup/pas du tout 57.2273 82.8182 30.29012 t=-3.963**

Équilibre entre émotions: négatives/positives 45.7727 62.2727 24.44381 t=-3.166**

Score global de l’ensemble des items 46.6 66.0 19.07 t=-4.765***

*p< .05; ** p< .01;*** p<.001 ns non significatif

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Tableau 7. Corrélation entre les items concernant les représentations de la femme en tant que mère et les scores EPDS et STAI a T1:

Items de l'Entretien R Corrélation de Pearson

STAI Trait STAI Etat EPDS Représentation d'elle-même comme une mère peu affectueuse/affectueuse -.025 ns -.425* .020 ns Représentation d'elle-même comme une mère peu tolérante/tolérante -.442* -.130 ns -.329 ns Représentation d'elle-même comme une mère peureuse/confiante -.479* -.172 ns -.376 ns Représentation de l'enfant comme excité, nerveux/calme -.578** -.157 ns -.284 ns Représentation de sa propre mère comme étant un mauvais parent/bon parent -.229 ns -.245 ns -.434*

Représentation de sa propre mère comme étant peureuse/confiante -.519* -.475* -.028 ns Représentation de soi-même comme étant pas du tout joyeuse/très joyeuse -.287 ns -.128 ns -.527*

Représentation de soi-même comme ayant beaucoup/pas du tout d'anxiété peur -.458* -.543** -.391 ns Représentation de soi-même comme étant très/pas du tout coupable -.518* -.655** -.536*

Représentation de soi-même comme étant très/pas du tout honteuse -.524* -.775** -.541**

Equilibre entre émotions négatives/positives -.524* -.622** -.580**

*p< .05; ** p< .01;*** p<.001 ns non significatif

Remerciements:

Nous voudrions remercier le Dr. Amir Moayedoddin et Dominik Moser pour leur aide, ainsi que les Drs E. Henzen- Ifkovits, L. Stauffacher, G. Vaudan-Vutskits et Mme A. Spira pour la conduite des entretiens psychothérapeutiques.

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Références

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