LES COURSES D'EPSOM
(Mercredi 20 mai)
I. — LA ROUTE.
Hurrah pour
le Derby, le seul jour de l'année où les Anglais
fassentcarnaval en
plein air! Hurrah
pourla route et le chemin
de fer! I-Iurrah pour
l'immense cohue de voitures qui transportent
les habitants de Londresau lieu de leur bonheur !En ce
grand jour, auquel est attaché le sort des princes, des ducs, des pairs, des millionnaires, des chevaliers d'industrie, des négociants, des boutiquiers et de la canaille, Londres s'émeut de
bon matin. Les chevaux
piaffent et caracolent dans toutes les
rues où se trouve une écurie. AuWest-End,
auxenvirons de Picca- dilly, dans Pall-Mall et dans les Squares, roulent équipages
suréquipages: le paticien four-inhand, 1
cdrag célèbre des officiers
du
régiment de Scot's
greys,remarquables parleur pardessus gris.
(Les officiers des Gardes peuvent sourire dédaigneusement, mais
le
pardessus des Greys est très-distingué, et,
sous cecostume, les Greys paraissent gentlemen des pieds à la tête.)
Puis viennentles carrossesde famille dans
lesquels
setrouvent
Paterfamiliasetson filsaîné, madame la mère,
sesfilles
engrande
tenue, avec
d'énormes crinolines, et
uncocher qui louche, et dé¬
terminé à s'enivreravant le retour. Puis l'insolent
dog-cart,
po¬pulaire parmi les legs
pourqui les
coursessont
cequ'est la bourse
pour
les spéculateurs. Des
ruesplus obscures, débouchent toutes
les tribus decharrettes, depuis la trap du boucher jusqu'au
waggon
vert du marchand de légumes, tiré
parle fidèle,, docile et passif âne.
Puis les
chevaux, oh les chevaux! Savent-ils donc
quec'est
au¬jourd'hui le Derby, qu'ils dressent la
queueet caracolent si fière¬
ment? Leurs tètes sont
garnies de fleurs et de rubans
commes'ils
allaient se marier
à
la fiancée de leurs sabots. Les fouets môme des cochersdes
voituresde place sont décorés de rosettes à la grande joie des enfants qui crient en donnant à leur père, fraî¬
chement
rasé,
soninstrument de flagellation.
Et en
passant, aristocrates
oubourgeois, tous sont fiers de voir
EN ANGLETERRE Aumoinsonaplaisiràse fairecasser le cou,quandon
•voit l'intérêtqu'ony porte.
EN FRANCE Nons faisons
semblant,
au fond tout cela nousest bien égal.
Unecinquantaine de chevaux audépart, à la bonne heure
!
EN ANGLETERRE. —
212
se
porter
sur euxles beaux
yeuxdes jolies élèves des pensions qu
se trouventsurles routes de
Kensington et de Clapliem.
Dans les rues,
les drapeaux voltigent partout
;quelques-uns portant des lettres d'or annoncent
auxpassants qu'ici
setrouve de
l'eau
bouillante; renseignement qui étonna l'an dernier les
am¬bassadeurs du
Japon autant
queleurs costumes étonna les gamins qui font la culbute
surle chemin.
Ce
jour-lâ,
cesgamins aux cheveux mal peignés sont au faîte
de leur
gloire et la plaisanterie qui s'échappe de leurs dents in¬
connues à la brosse est
du dernier goût.
—Une charrette vient à
passer
remplie de calicots et d'épiciers. Des hurlements de loups,
se font
entendre parmi les gamins, mélangés du cri de
« com¬mentvontvospauvres
pieds?» Les occupants de la charette répon¬
dent
évasivement, et les gamins crient
encoreplus fort:
«Je
vous verrai dimanche! »argot dans lequel
seglisse
un sarcasmequi
ne
peut être compris
que parles initiés.
—Un drag rempli de
swells de l'eau la
plus
pure passefièrement, leurs lorgnons
aux yeux,leurs voiles flottant
augré des vents, leur mise correcte,
leurstraits, leurs favoris, leurs fleurs à la boutonnière
sansdé¬
fauts; mais l'œil vif du gamin découvre
unfaible
: cesmessieurs portent tous des chapeaux et des pardessus blancs.
—
My
eye!
monœil! s'écrie
ungamin, What
asmell ofdough Quelle odeur de pâte!
Voulant dire par
là qu'ils avaient tous l'air de
garçonsboulan¬
gers.
Les swells, parmi lesquels
setrouvent quatre pairs du
royaume,
quelques fils d'honorables et
uncolonel des Gardes, supportent le choc
avec unsang-froid tout à fait anglais et
gen- illhomme;tout est permis
surla route du Derby.
Et les
nègres! Pardonnons-leur les sérénadeurs d'Ethiopie,
habillés de chemises et de
pantalons bigarrés, de chapeaux- gris défoncés, de faux-cols gigantesques, armés de bangos, d'os,
d'accordéons
etde violons.—
Voyons, Sambo ! dit l'un.
—Yah ! yah ! réplique Sambo.—
Suis-tu
prêt?
—Oui.
—Et ils commencent leur tintamarre effroyable.
—0
my poorNelly Gray, etc., etc.
Mais ni
plume ni papier
nepeuvent décrire la foule d'êtres
• humainsqui,
surplusieurs lieues, couvrent la route; à voir cette multitude,
unétrangerfs'imaginerait qu'il s'agit du sort de l'An¬
gleterre.
Hurrah donc une fois encore pour
le plaisir de cette route !
Hurrah pour
les rires, l'enjouement, la plaisanterie, le chaff, la poussière, le tintamarre, le bruit, l'espièglerie, la diablerie!
Hurrah pour
les vieux messieurs bilieux, qui condescendent à sourire, et
pourles policemen
auxtraits de bois qui ricanent!
II. — LES COURSES.
Hélas ! cette
route, si pittoresque et si joyeuse
unjour de beau temps, présentait cette année
unspectacle
assezpiteux !
Dès le
matin,
enm'éveillant, je regardai à la fenêtre et vis
un cielnoir, et la pluie, la vraie pluie anglaise,
uneéclaboussure
dans
chaque goutte tombant à torrents !
C'était un
jour de fête;
ons'attendait à me voir m'amuser.
Je
soupirai et
mepréparai à tout. Comme dit Shakespeare
:«
Qu'importe la pluie ! Ne pleut-il
pastous les jours ?
»Heureusement, même dans le climat bourbeux de l'Angle¬
terre, il
nepleut
pastous les jours de Derby comme il
aplu ce mercredi, 20 mai. Ce jour-là, les
nuages,le baromètre et la
boue crièrent à toutLondres: Avancez si vousosez, nous avons pour vous
des rhumes, des rhumatismes, la grippe, des fièvres,
des douleurs de reins et la
névralgie ! Mais, malgré tout et
sanspeur,
Londres part, munie de tous ses mackintosh, watterproof,
knickerbokers
etparapluies.
Quand je dis Londres, j'entends le Londres masculin. Bien des
damesqui avaient préparé des robes et des chapeaux charmants,
redoutant
de se voiren crinolinestrempées, le sein humide et
des brides dechapeaux salies, renoncent
aulunchcon,
auCham¬
pagne, en
soupirant, et,
pour sedédommager, elles volent
unpâté. Pauvres créatures !
Une dame de notre
connaissance, qui n'a point manqué
unDerby depuis dix
ans,sentit le choc si vivement qu'elle saisit les
favoris blonds de son mari et
tomba
enconvulsion,
ens'écriant
:— Macaroni!Macaroni!
C'était le nom d'un
des chevaux engagés. Comprenant
que l'odeur du lunch venait de lui donnerle don de prophétie, le mari
laisse sa femme
chérie
serouler
surle tapis,
seprécipite dans
sa
voiture, arrive
aux courses,parie
pourle cheval
que safemme
anommé et gagne
30,000 livres.
Il est convenu entreeux que
leur nouveau-né
—ils
enont
un tousles ans — doit êtrebaptisé Macaroni. Ainsi soit-il !
Surla
route, la boue et la fange, la fange et la boue, la boue
etla
fange, épaisses, gluantes, traîtres, attendaient les misérables
bêtes harnachées aux voitures
qui poursuivaient leur chemin
pareau etpar
terre jusqu'à Epsom.
—Les voiles de
gazequ'avaient
achetés cesmessieurs étaienttous dans leur
poche; il n'y avait
pasplus de poussière là
quedans l'Atlantique. L'habit de circonstance
était le
mackintosh, et des gouttes de pluie ruisselaient
surles favoris, qui tombaient droits et humides.
Le
champ des
coursesprésentait
unspectacle singulier. Foule
sur les
Stands, foule dans les voitures, foule
surle
gazonmouillé,
etdes
parapluies partout,
commedes champignons
surunterrain marécageux. Ces milliers de petits dômes, ruisselant de pluie,
étaienttoutà fait orientaux.
Surle balcon avancé du côté du
grand Stand
setrouvaient le prince de Galles, le prince Louis de Hesse et le duc de Cambridge.
Le
prince de Galles était le point de mire de tous les regards, et la populace le regardait,
commesi elle eût payé
ceprivilège. Les
gensdistingués évitaient de jeter les
yeux surlui. Il était là
comme tout autrejeune homme,
parcuriosité personnelle et
non pas par devoirpublic. Il était évidemment contrarié de
sevoir applaudi
et
remarqué.
Sur le sommet du
grand Stand, des hommes de toutes les
na¬tions: des
Européens, des Asiatiques, des Africains et des Amé¬
ricains rassemblés là-haut comme s'ilsse fussent rencontrés dans
un ballon. Les
Asiatiques paraissaient étonnés d'une telle
vueet
de tantdepluie
;ils croyaient assurément que les infidèles, deve¬
nus
fous, étaient
venuscélébrer
unsecond déluge. Les Améri¬
cains etles Australiens se faisaient remarquer par
leurs vociféra¬
tions ordinaires et leur
vulgarité. Ils formaient contraste
avecles tranquilles swells qui les entouraient. Ceux-ci,
envrais gentlemen
venuspour
voir les
courses,quoiqu'ayant des milliers de livres exposées, étaient aussi calmes
quetrempés. Le swell anglais est
décidément unmélange singulier de bon goût, de lorgnon, de
favoriset de
sang-froid.
Maudite soit la
pluie, qui avait chassé
cesdames du grand Stand;
Là se voit
d'habitude
la crème dela crèmede lacrèmedelàbeauté
etdel'aristocratie. Là étincellent
les yeuxbleus et le teint de lait mélangé de feuilles de
roses.Elles parient,
cesimpérieuses ladies,
fortinnocemment du
reste, tout
auplus des gants. Le Champagne
coule
dans des
coupesd'argent
queleur présentent les émissaires
de
Dorling, le chef du grand Stand; el les
yeuxdes dames brillent
avec
plus d'éclat à
mesure quele vin coule
sur ceslèvres for¬
mées
seulement
pourconjuguer le verbe aimer
Redescendons
sur cette terre. Parmila foule agglomérée
aupied des tribunes, la figure des bettingmen est
uneétude à la fois
intéressante ethorrible.
Malgré leurs prétentions
auxmanières du sporting gentleman,
endépit de la cravate
rougeet bleue, et du géranium à leurboutonnière, leur œil furtif, leur bouche mouvante
vous
rappellent vaguement les forçats des pontons. Pour plus d'un
deces
vagabonds à la mise recherchée, l'issue de la
courseest la
fortuneou le suicide.
Il n'est pas
étonnant de les voir jeter des
coupsd'œil plein de
sang
et d'une impatiente agonie
aupoint de départ où, malgré les
efforts de son
jockey Wells, le cheval du comte Bathiany, Tambour Major,
neveut
pasconsentir à marcher.
En vain lestarter
essaie
unefois, puis
uneseconde
;Tambour Major reste immobile; sa queue, seule, montre quelque signe de
vie.
Les
bettingmen deviennent furieux.
Une forte
prime est offerte contre les Outriders.
«40 contre 1
contre
Tanger, s'écrie-t-on.
—J'accepte Gillie à 8 contre 1
; 10 contre1, contre Saccharometer
;10 contre 1, contre Maca¬
roni! 4 contre
1, contre Lord Clifton-, 25 contre 1, contre Tom
Pool. »
Enfin, les chevaux s'élancent !
unrugissement pareil
aubruit
des vagues se
fait entendre
: «A bas les parapluies-! Quelques
pa¬rapluies
seferment, d'autres restent ouverts et sont cassés à
coups debâton',
ouarrachés
parforce des mains de leurs proprié¬
taires.
Onveut
voir, le moment est critique
:trente-et-un chevaux de
toutes robes sont
partis, montés
pardes jockeys vêtus de toutes
les couleurs de l'arc-en-ciel. Lesvoilà
courantvers lacolline, tous
ensemble, conservant leur distance
comme uneprocession lointaine
authéâtre. Comme il
n'y
aplus de parapluies à
casser, on se con-ente d'enfoncer
quelques chapeaux. Il
y a uneclasse de
gensqui
ne tiennent pas
à
unjour de fête s'ils
nepeuvent
sebattre.
Sur le gazon
de Tottenliam-Comcr,
onentend de
nouveaureten¬
tir les sabots des chevaux. La lutte est
déjà terminée
:Macaroni
est
victorieux, ayant battu le favori Lord Clifton de la moitié d'une tète.
Voilà donccegrand événement de l'issue duquel dépendaient
tant de fortunes ou tant de ruines ! Un
galop d'une demi-lieue ayant duré juste 2 minutes, 53 secondes!
On
prend les paniers, le lunch
commenceet la pluie continue.
Elle tombe
dans
lespâtés, mouille l'agneau, humecte le homard,
lave les
jambons et inonde le Champagne.
Peu de
femmes, mais beaucoup de lorettes dans les voitures.
Des
créatures magnifiques de taille et de traits
avecles manières
de la canaille; on a
mal à les voir
ronger un oset mordre leur pain.
Plus tristesencore sontles
diseuses de bonne
aventure etleurs enfants, demandant l'aumône et ramassant les restes la fête.
Une pauvre
femme de quarante
ans,dans
unétat de grossesse,
se
jette
sousla
roued'une voiture, pour ramasser un os de vo¬
laille etun morceaude gras
de jambon.
— S'ilvous
plaît, joli monsieur, puis-je avoir ça?
—
Prenez, dit le maître,
unjeune homme de vingt
ans,dans
un état d'ivresse
idiotique, et qui dans
unmois
aura200,000 livres
de rentes.
Et
maintenant, retournez à la station, bourrus pères de familles,
avecdes
poupées à
voschapeaux et des
nezde carton entre
vos yeux. —La pluie vous donnera un bain entre la course et la
station.
Trottez, chevaux, criez engins fumant dans l'air pesant,
Londres revient duDerby, et la nuit suivante, Londres prendra
du gruau
et
semettra des cataplasmes de moutarde.
WILLIAMS FITZBÀRLOW.
DE COURSE. EN 1;RANCE. —ON LIT QUELQUE PART :
m'il faut. «Auxdernières courses de....,unseul chevalengagé s'est disputé à lui-même
«leprix de lacourse. Onabeaucoupadmiré le sang-froid du jockey qui n'apa3
«riun seul instant.»
ENFRANCE : LA TOILETTE DECOURSE.
Toujoursplus, qu'il n'en faut.
LES COURSES EN FRANCE ET EN ANGLETERRE
(Suite)
deux lorettes anglaises.
L'amazone etsontocquet;l'an- géliqueetsonbibi.
un soldat anglais Une nuqued'anglais libre; — la mêmeaurégiment«où le cosmétique
est à discrétion,» comme disent les recruteurs du Duke-Street.
DEMANDEZ DEsCIGARUKS ET DUFEU1 Ici, le premier Rigolo venu;là-bas,
unprinceindien auquel les Anglais n'ont laissé que sesboucles d'oreilles et lapermission deleur vendre des allumettes.
les policemen.
Ne rions pasde cetteprovidencedes voyageurs, « si ellen'existait pas, il faudrait l'inventer.»
en angleterre. —le lunch après le derby.
C'estl'heure desnez dans les assiettes; du diablesi onleur ferait lever la têtepourautre chose que pourboire !
en france. —le monsieurqui amangé devant tout le monde le jockey anglais et le jockey français.
auxcourses DE longchamps.
Très-simpleen Angleterre, trop de clinquant Qu'ondîneetqu'on soupe àEpsom, c'e-t tout
simple
; onest parti le matin et l'on en France.Aux dernières
coursesde
Long-nerevient quedansla nuit. Mais à i a Marcheou a Longchampsl... Fi! que c'est champsonremarquait des jockeys àcasaques laid de manger comme caentreses repas. rouge et orvraiment partropthéâtrales. On
s'étonnait de nepas leurvoir derrière le dos,
unécriteau avec cesmots: «Aujourd'hui Hippo¬
drome.» mon ami sambo d'epsom.
Au moins voilàunvirtuose sans préten¬
tion. Cen'est pas comme nosmusiciensam¬
bulants auxquels on n'ose donner un sou tant on a peur de marcher sur quelques lauréats du Conservatoire.
etcontraint en angleterre : le retour.
Ils vont peut-êtreun peu loin; mais que voulez-vous, des gens qui ne samusent qu'un jourpar an!
en france : le retour.
Parce qu'on plane du haut d'un break, est-ceuneraisonprem de gensqui auraient un
commencement/
214 LA VIE PARISIENNE
chant: Voilà
quatre femmes ( dont
une sanstôte) auxquelles il
ne manque quela parole. Un pompier de
mesamis, qui m'entendait
émettrele môme
regret
mesourit d'un air malin, et
mefrappant
surl'épaule, ( des relations d'incendie mettent entre
nous unecertaine
familiarité
)
medit
:Cachez-vous
sous cettetoile,
nebougez
pas,et
vous verrez cette nuit des choses
étranges. Ce qu'on
valire est fan¬
tastique, renversant, impossible. Je n'ai qu'un mot à répondre
:je l'ai
vu de mesyeux,
entendu de
mesoreilles.
Les
premières heures de l'aube font briller les cadres. Paris dort
encoreetle
palais silencieux semble
unimmense tombeau.
LaZénobie de monsieur
Signol fait
un mouvement,éternue
et veut descendre desoncheval.la vierge sage du tableau voisin. — Prenez
garde, chère amie,
votre chevalva se cabrer.
ZENOBIE, avec unsourire etd'une voix flûtéc.—
N'avez-vous
pas vuqu'il est
en
carton,
ma sœur? Comment aurais-je
pu metenir
commeje le
faisais s'ileûtété autrement. —Que
cela fait plaisir de
retrouver un mouvementnaturel !la vestale.— Vous êtes
charmante, Zénobie
;croyez-vous que macave si propre
qu'elle soit
meplaise infiniment?— Songez
queje suis perchée
sur uneéchelle, et
quechacun de
cesbeaux plis qu'admire
un
public idolâtre est retenu
par uneépingle qui
mepique. C'est
bien la dernière fois
qu'on m'y reprend à travailler
pourl'académie !
lavierge sage. —Mes sœurs, vous
plaît-il récréer
nosesprits
parune
petite promenade à travers toutes
cescroûtes encadrées? Je suis
àvous;
le temps de lâcher
ma compagne sanstôte.
—(Elle lâche
sa com¬pagne, qu;s'aplatitsur le
sol). Les trois femmes
seprennent le bras
en marmottantdesvers dePonsard.ZENOBIE.—
Savez-vous,
mescolombes, qu'un profane vulgaire et
le nain géantde m.wihl. —Cet
homme, c'est moi, petites péron¬
nelles ; ce que
j'ai dit je le maintiens
:vousêtes de plates nullités.
;—savez-vous seulementce que
c'est
quel'audace de la conception, la vigueur du modelé?
—Je sais
ce quec'est, moi, et si je n'ai
pasproduit l'énorme effet
surlequel je comptais, c'est
quej'ai été placé
dansun coin.
Administration, voilà de
tes coups1
la vestale. —
Être
condamnéauxinsultes de ce butorgrotesque !
ôtreen but à la raillerie des
tigres
quemonsieur Tabar lâche dans
son festin
d'IIéliogabale ! s'entendre dire
partous
cesagités
sansprin¬
cipes qu'on est froide, plate,
sanscouleur, prétentieusement banale
et sérieusement
comique !
—Ecoute, Zénobie,
—je le jure
surla
tètede M.
Bouguereau, qui est dans la bonne voie
:c'est bien la
dernière fois
qu'on
merepince à l'académie.
—Je vais travailler
pour lespetits peintres
. :zenobie. — Qu'entends-tu ,
chère
soeurégarée,
parles petits
peintres?
'la vestale. — Eh
bien,
tousles autres. 11
y alà dans le voisinage
les femmes de M. Toulmouche ,auxquelles
on necherche
pasquerelle; elles sont heureuses !
lafemme 1808.—Eh!mon
Dieu, chère belle, je suis tranquille, cela
est
vrai, le public
ne metrouble
pas,mais j'ai aussi
mesennuis
; — cecompère loriot
quej'ai
surl'œil gauche n'est
pas sansm'agacer
horriblement.
femme 1806.—Et
moi,
mesamies,
croyez-vousqu'il n'est
pas con¬trariant d'avoir les bras
trop courts,
unerobe de velours trop noire,
un cou
trop
gros, unbas de figure trop large, etc... Ah ! je souffre ! cela
se
voit,
etcepetit plumeau qui jaillit de
mon vasede Chine suffit
àpeine à m'égayer.
femme 1807.—Vous vous
plaignez toujours,
mesenfants !
—moi je
LA VIE PARISIENNE
Nouspublionsaujourd'hui la deuxième série
de'notre
Revue du Salon(dessins)
:LES CARICATURISTES A L'HUILE
Viendront ensuite:les polissons; — les pieux; — les modistes; — les
étrusques;
— lesspécialistes:
[Choucroutiers; Bretons
bretonnant; I'ifferarts pifferarant);
— les batailleurs;— les fruitiers; — les photo-sculpteurs,etc.!Deplus,pourfairenotre Revueaussi complète que possible, nous
publierons, à côté des dessins,
commedans
cenuméro
et dans le précédent, untextequi, sans faire de double emploi, traitera le même sujetà
unautrepoint de
vue.N° 132" : un laboureur qui n'a
pastoute satète, paumillet Jesais bien queles Florentins ont mis quelquefois plus de huit têtes dans leurs figures, mais nous en voudrions au moins une pour ce malheureux cultivateur.
BaagMffi n° 1723: les vierges de m.signol
Unevierge follesetrouvant cassée a^ant l'âge par l'inconduite, une viergesagecherche à la raccommoder
— avecleciel.
N" 1725 :zénobje enlevée par rhadamisteet signol Cetableau,très-émouvantaupremiercoupd'œil,cesse3f
;Wde vous impressionner quand on s'aperçoit qu'il ne
®s'agitquede chevaux de bois. Plusque deuxtours, et j jgilsseseront amusés pourleurs quatre scus!
N° 1801: ledépartdem. tissot
Cetingénieux tableau-joujou secomposesimplementd'unjeu de cartesqui, placées lesunesà côté des autres, peuventau gré du joueur formertousles sujets qu'on voudra.
jn° ml ; le dejeuner de louisxi, tiré de l'uistoire de france par m. comte
Versla fin desavie, Louis XIaffec¬
tionnait tellement lesrats,qu'il passait lajournée sur un fourneau decuisirie
afin de mieux surveiller la cuisson de
sonplat favori.
N° 1543 :
As tuvu la casquette, >
Lacasquette,
Astuvula casquetteaupèreBugeaud'/
Airconnuîle M.Protais
L'artisteasaisi lemomentoù l'on vient de retrouvercette fameusecasquette, qui restera encore longtemps commeun
point d'interrogation dansnosfanfares militaires.
encore deuxerreurs du livret!
N°6975:portraitdem.x..
colonel de gendarmerie nature morte
N° 842 : un cataclysme peint d'aprèsnature par m. gudin Je n'auraisjamaiscru qu'uncata¬
clysme ressemblât autant àun bol depunch. Mais du momentque çaété fait d'après nature...
N° 9G1 : les antédiluviens
Onnous enpromet commeçapourle Jardind'Acclimatation.
quand on n'aime pas la peinture
— Prenez-vousdes billets de la loterie de l'Exposition '!
—Merci, je n'aurais qu'àgagneruntableau !
ÏN0 1037 : LES AMOURS DES ANGES, PAR M. LAEMLEIN C'est, je crois, la première fois qu'ellea l'honneur d'être illustrée, cetteballade populaire :
Je luiplus, Il meplut, Nousnousplumâmes !
ÎN'0 1344 : LE TRAVAIL DE M. DE CDA VANNES
Avoir lamanière donttravaillentces hommesprimitifs,ons'explique très- bien pourquoi ils sont sipeu
vêtus
;c'est qu'ils
sont tropparesseux pour se faire desredingotes.N° 760 : MOLIÈRE VENGÉ PAR M. GÉROME M.Gérômea encorerenchéri surle mot de Louis XIV, enfaisant de vraislaquais de ses courtisans! C'est lerégent qui disait des grands seigneurs qu'ils étaient fils de laquais.Etvoilà
comme on point l'histoire!
ÏS1" 771 : UN DOUCHER TURC (scène shakespearienne). — Un boucher turc en proie aux remords desonétat, croiten¬
tendreune tête de veau lui crier : Qu'as-tu fait de ton fî-ère ?
ÏN0 889 : LA JEUNE LILLE AU PUITS, OU LA CORDE DE PENDU Un jeune homme de mauvaisemine,quive¬
naitde se pendre, vient d'être dépendu par unejeune fille à laquelle il offresacorde :«Ça
nous porterabonheur ànotre mariage»,dit-il
envraiSavoyard qu'ilest.
Lesmodèlesquiontposépour cetableau duBepos ont dû être bien fatigués à la findelaséance! Ils ont déjà tous des crampes!
N" '1128: LES NOCES DE LA REINEDE NAVARRE, COS¬
TUMES PAR M. CHEVIGNARD Ces chausses collantes, convenables à la cour, se¬
raient bienrisquées àlaville.
N° 643 : LA MORT DE CLAUDE PAR DES (CHAMPIGNONS ET DUVEAU Ce qu'on remarque surtout dans cette croûte aux champignons, c'est la garde- malade qui semble s'écrier : «C'est duveau et d'ia saladequ'auront faitmal à c't enfant.»
N° 1543 : LE REPOS DE M. I)E CHAVANNES
bl0486.—LemaréchalBugeaud s'est illustré
enprenant la smala d Ab-del-Kader. M. Gou- verchel se l'ait connaître enprenant la smala d'Iiorace Vernet.
2'8 LA VIE PARISIENNE
n'ai pas
la bouche
sousle
nez,mais je n'en suis
pasplus triste
pour cela; quevoulez-vous
quej'y fasse? j'ai des
yeuxadmirables et des
tonsde chair dans la demi-teinte... du clair
obscur,
mesbelles !
zénobie.— Tuappelles cela du clair-obscur, pimbêche?
la femme 1809.—
Oui,
ça enest, et je te le ferai dire quand tu
voudras parM. Toulmouche lui-mOme... Après tout, laisse-moi la paix et
vaépousseter ton dada.
les têtes de m. timbal. —De
grâce, jeunes filles, contenez-vous.
L'horloge placée
avecraison dans le
paysagede M. Justin Ouvrié in¬
dique l'heure du réveil. Soyons dignes, froides et sérieuses devant les gardiens.
—Entendez-vous
ceshurlements? C'est le public qui arrive.
zénobie. —M. Justin Ouvrié dit
sept heures,
ce nepeut être le
pu¬blic.—Ne seraient-ce pas
plutôt
cesforcenés assassins de l'évêque de Liège qui demandent de l'air? On voit qu'ils étouffent, ils sont
rougescomme des coqs.
Mais
non,je reconnais la voix du Juif-Errant de
M.Guet, qui vocifère
pourqu'on lui change
sonciel. Ce gaillard-là
se
plaint toujours. Hier il voulait être redessiné
parCourbet; avant-
hier il demandait M. Orner Charlet pourle repeindre.
le nain géant.—
Taisez-vous, jeunes espiègles
;le Juif-Errant, qui
estune choseremarquable
en ce sensqu'on la
remarque, ne gagne¬raitrien à toutcela. Un peu
de silence. Et
vous,filles de M. Timbal,
que
je
vousdise votre fait. Vous
avez, mespetits
anges,tous les dé¬
fauts de M.
Ingres, tous les défauts de M. Flandrin, tous les défauts de
M.
Amaury-Duval et les qualités de
personne.Pourquoi
cesairs de
conviction
profonde?
—Ne dites
pas unmot,
ouje
vouspréfère le
Jésusde M. Ranvier.
le petit jésus de m. ranvier. —
Moi, c'est bien différent. J'ai de
l'onction vraie. Je suis dessiné avec un
clou, mais je suis
pur.Je suit
sanscouleur parce que
la couleur est
unechose profane, et les défauts
de mastructure
physique ajoutent
encoreà là beauté de
monâme.
Jevous
plains,
monfrère, d'être si laid et si mal placé;
vousn'aurez jamais
unelarme des âmes choisies.
le nain.—
Maniéré, va!
la vestale.—
Venez,
mesbelles, marchons à petits
pas...Ma petite vierge folle,
tute
remueset tu t'agites, et tout à l'heure, quand il
faudrarentrerdans ton
cadre, il
teseraimpossible de retrouver tes plis. Voilà déjà le pli 17 bis de
tatunique (tuyau d'orgue demi-brisé, qui est complètement perdu. Enfin, cela te regarde! Marchons
versces trois paysages
de M. Nazon dont tout le monde parle;
ça nousfera
dubien de voirunpeu
la nature.
Oh! mais
je
netrouve
pascela très-historique
; ça manqued'air,
c'est la naturecomme on la voit.
un roseau de la rive. —
Coulez,
marivière chérie, reflétez-moi
dansvotre
cristal, et laissez dire
cesvieilles blairotées. N'avez-vous
pas vuhier
commele public
sepressait devant
nous?
—Élégance,
distinction, couleur charmante ! disait la foule.
lavestale.—Votre maître est loin de
Poussin,
monpetit ami.
leroseau.—Monmaîtreest
près de la nature qu'il aime
;il
se con¬tente d'être charmant etde charmer. Pardon si
j'ai
puvousblesser,
mademoiselle.
uneitalienne de m. reynaud. — Tout cela est
très-gentil, mais
ça n'est pas assezchaud de ton.
—J'aime la brique dans les chairs, moi,
du bleu cru dans le
ciel, du blanc
purdans les vêtements, c'est hardi,
c'est
puissant, et c'est chaud, chaud, chaud.
les lions detabar.—
Oui, c'est chaud, mais
çan'est
pasrutilant.
— Ilfaut faire rutilantou nepas
s'en mêler.
le printemps de m. célestin nanteuil. —C'est
parfait, mais
vous n'avez pasidée de la fraîcheur et de la délicatesse. Je suis mal des¬
siné, c'est
convenu.Mais
voyez commeje suis peint dans
une gamme délicieusement fraîche! J'ai découvert le Pot auxRoses de M.Chaplin.
Le
Paysage de M.Justin Ouvrié
sonneseptheures et demie. La Jeune
•Fille de M. Plassan ouvre les yeux,
étend les bras et demande à
sa bonnesachemise àpetits plis.
LA JEUNE FILLE A LA CHEMISE.
(A
safemme de chambre.)
—Ma chère, j'ai
horreur du
public. Je
me sensregardée
pardes
yeuxsi... curieux...
Abaisse unpeu ce
pli
pourlaisser voir le satin de
monépaule. Laisse pénétrer plus de lumière
pouraugmenter la transparence de l'étoffe.
Jen'ai pas
grand'chosc à cacher,
machère, et
ce queje cache je
veux
qu'on le devine. Je suis chaste, mais
pasprude.
la femme de chambre.—Vous êtes
adorable, mademoiselle, et l'on
vous achèterait bien
cher, si
çan'était déjà fait.
la jeunefille. —Je ne me
plaindrais
pas sanscelte exhibition forcée,
sans ceslorgnons,
cesregards qui fouillent partout.
—Relève
un peu
le bas de
machemise, abaisse
encorele haut... Et puis
une chosedésolante, c'est la mauvaise compagnie.
le juif errant, d'une
voix êrailléc, braille dans le lointain
:J'ai un pied qui r'mue, etl'autre quine va guère;
J'ai un pied qui r'mue, etl'autre qui ne vaplus.
la jeune fille. —Le misérable est encore
gris, il
apassé la nuit
dehors.—Heureusement
qu'il est loin de moi. Mais le voisinage, l'af¬
freux
voisinage 1 Celte
nocebourguignonne
n°1G22 m'est odieuse.
Tous ces gens en
habit noir loué chez le fripier sentent le vin et la
sueur. Ces fillesen blanc sont
trop manifestement blanchisseuses de
gros.Le dessin, la couleur, tout est aussi
commun queles
personna¬ges
eux-mêmes. Il faut dire
que ça sevoit de loin.
lafemme decmambre.—
Mademoiselle, calmez-vous.
la jeunefille. — Jene veuxpas me
calmer. Je suis furieuse. L'Ef¬
fet de lune de M. Saal m'enlève du
monde, et Dieu sait
quecela n'est qu'un décor d'opéra réussi, rien de plus. Les tapisseries de M. Tissot,
un
peintre qui travaille dans le vieux, attirent les curieux, c'est ré¬
voltant...
Tiens, les Femmes de M. Signol qui passent !
la vestale.—
Bôjour, petite effrontée, toujours jolie de ton?
lajeune fille.
—Toujours
enbois,
mes sœurs...Pas mal, et vous?
legrand-prêtrede m. claudius jacquand.
(il
saute toutà
coupdans la
salle avec son citron à la
main). —Vous
me poussezà bout,
mespetites.
Vousbavardezsurl'artcomme
si,
envérité, la grande peinture n'exis¬
tait pas.
la jeune fille.—Eh bien ! mon
père, qu'avez-vous à dire à cela?
le grand-prêtre.—
Comment,
cequej'ai à direl...
Aufait cette petite
adu
sens;tous les grands tableaux de
masalle laissent diable¬
mentà désirer. La tartinede M.Duval le Camus semble
échappée des greniers de Versailles. M. de Vignon
nousimpose
unefemme à
man¬ches rouges avec
des nattes... Il est sûr
quecela n'est
pasdu Ra¬
phaël. Quant
autableau de M. Bin, c'est le triomphe de l'aplomb qui
ne craint rien que
de
passerinaperçu; mais moi, moi,
machère
en¬fant, je suis religieux. Ma Petite Fille
al'air, dit-on, d'une petite
vieille mal dessinée. — Je
l'admet.?, mais enfin j'appartiens à la grande peinture, je suis dans la voie sublime du grand caractère.
lajeune fille.—Mon
père,
vousm'enrhumez, passez-moi l'ex¬
pression. Vous tous, tant
que vousêtes,
vousparlez bien haut du
caracfère, du grand, du beau, et
vousn'avez
pas encore pu nous mon¬trer unepauvre
petite fois
ce quec'est
quetout cela.
—J'aime mieux
les choux de M.
Monginot. Voilà de belles salades, de beaux fruits,
des navets
énormes, du gibier superbe ! Une seule observation. Le jour
ouPotel
etChabot exposeront leurs vrais produits, M. Monginot
seraenfoncé. Jevous
préfère,
encore, monpère, le Chien
auCha¬
peau,
de M. Stevens. Ça fait toujours plaisir de voir
unchapeau qui
sortd'une bonne
maison, et puis l'on
sedemande si
cechapeau
est celui duchien;
onespère qu'il
vale remettre
sursatête, et la foule
attend.
Voyez-vous,
avecdes idées fines,
onémeut toujours le public.
le chasseurn° 278. — Desidées fines!
j'en avais bien
unequi
con¬sistait à mefaire passer pour un
Courbet. J'arrive
avec monidée.
—Bon, le venta
changé ! On trouve, cette année, M. Courbet laid, et
moi affreux. II estjoli votre public!
lajeune fille. —Je me sauve, mes
maîtres. Les Refusés hurlent
en demandant le
public. M. Justin Ouvrié
va sonnerhuit heures.
—J'aperçois
ungardien.
—Au revoir. Y....
MODES DU JOUR
Les toilettes d'été sont à
peine ébauchées, mais
onles devine splcndides. Voici
commeprémices deux toilettes de
campagne(heure
du
dîner.)
première toilette. —
Corsage et tunique
entaffetas blanc. La tunique s'arrondissant
pardevant jusqu'à mi-jupe, s'allonge
pardegrés
pourfinir
presque entraîne. Elle est ornée tout autour d'une
ruche.
Pardevant etsur les
côtés,
onnevoit de la sous-jupe
quele volant
de tulle
plissé, haut de cinquante centimètres.
Un étroit ruban— bouton(Cor— est
passé dans l'ourlet de
ce vo¬yant, lequel
setrouve surmonté d'une
grosseruche de tulle, égale¬
mentbordée du même ruban.
Immédiatementsous cette ruchese trouvent
placés
surle volant,
de dislanceen
distance, des nœuds de ruban
—bouton d'or
— avec pansllollants, jusqu'au bord de la jupe.
Le corsage
décolleté est garni d'une Marie-Antoinette
entulle plissé qui, s'arrondissant
parderrière, vient négligemment
se nouersur la
poitriue.
Ce
plissé est bordé du ruban bouton d'or (dix centimètres) qui
sou¬tient la ruche.
Lamanche courte,
formée de bouillon nés de tulle, sort du ruban
et de la ruche
qui la recouvrent.
Une
large et longue ceinture de tulle est nouée
parderrière. Le
ruban bouton d'or est
passé dans
unbouillonné qui l'encadre tout
autour. Du boutdes deuxlarges
pansretombe l'effilé plume.
deuxième toilette. — Robe en tarlatane blanche. Le bord
de la
jupe
setrouve garni d'un petit volant plissé ( vingt centimètres)
avecbord étroit de tulle jouant le
mousseux.Ce volant
est surmonté d'une
petite ruche de tulle.
Au-dessus de cette
première garniture serpente
une grosseruche
detarlatane,
avecbords de tulle formant dents jusqu'à mi-jupe.
L'intervalle de ces dents est
rempli
pardes barbes de dentelle
noire.On
peut ajouter
ungrand voile de tarlatane flottant
surcette jupe qu'il entoure. Ce voile est relevé
surl'un des côtés
par unchou da
rubans lilas. Le même chou serépète à la taille,
parderrière,
avec delongs
pans noncoupés, traînant
endemi-cercle
surla jupe.
Le corsage
est décolleté,
avecSévigné de tulle. Cette Sévigné est
décorée tout autour par unentredeux noir d'où s'échappe
unvolant
de blonde. Un chou de ruban lilas la fermesur la
poitrine.
La manche
courte, à bouillonnés, est surmontée du chou lilas, dont
esbouts non
coupés flottent
surle bras.
Boucles d'oreille et bracelets de
perles.
De fleurs il n'en est pas
question; l'usage les interdit à la
cam¬pagne.
Les
chapeaux ronds les plus jolis de forme sont
:l'Incroyable, le Montpensier, le Marie-Stuart et /'Alexandrin. On les garnit merveilleu¬
sement. A eux seuls ils
comportent souvent plus d'originalité, d'es¬
prit et de
verve quebien des livres de
cetemps-ci.
Quant à
l'ombrelle,
ellen'est plus,
—bien décidément,
—qu'un
nuage
de marabouts.
Vicomtesse de TROISÉTOILES.
220 LA VIE PARISIENNE
airs anglais
J'ai entenducesdeux airs àLondres,jouésparles fifres des Lifes-Gnards. L'un, Kiiiloch of Kinloch, estunairde danse irlandaise;l'autre, Avnie Laurie, est unechanson écossaise, dont voici les paroles:
«Lesbccag-es de Maxcœltinsontjolis,—quand tombe la rosée. —Et c'est là qu'Annie Laurie—m'a donnésafoi.
«—Je lui serai fidèletoutemavie, —etpourla jolie Annie Laurie,—je mourrai.»
Euris.—luip. VALLElî, 15.rue Ureda KINLOCH OF KINLOCH