• Aucun résultat trouvé

L'espace des classes moyennes

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "L'espace des classes moyennes"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

Appels à articles

L’espace des classes moyennes

Trente ans après l’intérêt qu’avait suscité au lendemain de Mai 68 l’essor des

« nouvelles classes moyennes » lié au développement de l’État Providence, et après une longue éclipse dans les années 1980 et 1990, les « classes moyennes » sont aujourd’hui de retour dans les débats publics et scientifiques (Le Nouvel Observateur, 7-13 Décembre 2006 ; Le Point, 17 Février 2007 ; Le Monde, 7 Mars 2009 ; Informations sociales, 2003 ; Éducation et sociétés, 2004 ; Problèmes politiques et sociaux, 2007 ; etc.). L’enjeu principal de ces débats est de saisir, à la fois, ce que sont les « classes moyennes », en termes de composition sociale, de valeurs, de modes de vie, de modes d’engagement, et ce qu’elles deviennent dans un contexte social et économique profondément renouvelé, marqué notamment par l’expansion numérique des « classes moyennes », la précarisation des emplois et le renforcement des inégalités. Qui sont aujourd’hui les « classes moyennes »? Constituent-elles un groupe, voire une classe sociale ? Sont-elles en déclin ou à la dérive (Chauvel, 2006) ?

Depuis le tournant des années 2000, ces questions ont suscité de nombreux travaux.

Mais, à quelques exceptions près (Jaillet, 2004 ; Cartier, Coutant, Masclet et Siblot, 2008), ces travaux ont rarement exploré ce que les « classes moyennes », dans leur ensemble et dans leur diversité, doivent aux espaces dans lesquels elles résident et aux espaces, plus ou moins éloignés de leur domicile, dans lesquels se déploie leur vie sociale. Pourtant, comme le relevait, il y a déjà fort longtemps, Maurice Halbwachs (1938), l’analyse des groupes sociaux suppose de prendre en considération les déterminations spatio-temporelles de leur existence, les modes d’inscription spatio-temporelle de leurs pratiques et les fonctions sociales de ces modes d’inscription.

Pour apporter une contribution aux débats contemporains sur « les classes moyennes », l’objectif de ce numéro d’Espaces et Sociétés est de traiter de « l’espace des classes moyennes », de ce que les « classes moyennes » font des espaces et de ce que les espaces font aux « classes moyennes ».

Dans cette perspective, des contributions pourraient porter sur la localisation résidentielle des « classes moyennes » : quels sont leurs lieux de résidence privilégiés ? Peut- on observer des différences (en termes de statut ou de secteur professionnels, de niveau de diplôme, de revenus, etc.) entre les membres des « classes moyennes » qui habitent dans les quartiers anciens gentrifiés de centre-ville et ceux qui résident dans des communes péri- urbaines ? Comment se construisent leurs choix résidentiels ? Dans quelle mesure leur distribution dans l’espace urbain est-elle liée aux nouvelles modalités de l’accumulation du capital ?

Une autre question à traiter serait celle des modes d’inscription spatiale des pratiques et des modes de vie des « classes moyennes » : quels sont leurs lieux de vie et quels rapports entretiennent-elles avec eux ? Qui y côtoient-elles et pour quel type d’interactions ou de relations ? Comment cohabitent-elles avec les populations qui les entourent, qui peuvent être socialement proches d’elles ou au contraire fort éloignées ? Quelles sont leurs pratiques de mobilité et de consommation urbaine ? Peut-on observer, dans ces registres, des différenciations nettes avec les autres catégories sociales (grande bourgeoisie, milieux populaires) et des différences internes, d’ordre générationnel, professionnel, de genre ou autre ?

(2)

Enfin, pour saisir ce que l’espace fait aux « classes moyennes », dans leurs manières d’agir, de penser, de se voir et de voir les autres, il serait intéressant d’examiner d’une part, comment la socialisation résidentielle et urbaine des « classes moyennes » se combine avec les autres instances de leur socialisation (familiale, professionnelle, politique…) ; et d’autre part, de mettre en évidence ce que l’approche contextualisée des « classes moyennes » apporte à leur étude et en particulier aux travaux (plus quantitatifs) portant plus largement sur la stratification sociale. Autrement dit, la prise en compte de l’espace aide-t-elle à y voir plus clair dans cette vaste mosaïque ?

Les articles attendus devront donc avoir explicitement pour objet l’étude des dimensions spatiales des « classes moyennes ». Ils pourront porter sur des contextes ou des processus variés ; mais ces contextes ou processus devront être mobilisés comme des entrées à partir desquelles il est possible d’observer le rôle de l’espace et des rapports à l’espace dans la construction sociale des « classes moyennes ». Les articles traitant de ces questions dans une perspective historique (ou générationnelle), ou proposant une comparaison internationale, seront particulièrement appréciés.

COORDINATIONDUDOSSIER

Jean-Yves Authier et Stéphanie Vermeersch CALENDRIER

15 avril 2010 : date limite de remise des articles 30 juin 2010 : informations aux auteurs ADRESSEPOURLACORRESPONDANCE

de préférence en version électronique par courriel Jean-Yves.Authier@univ-lyon2.fr

Stephanie.Vermeersch@paris-valdeseine.archi.fr ou par voie postale en quatre exemplaires :

Jean-Yves Authier Université Lumière Lyon 2 Campus Porte des Alpes – Bâtiment K

5, avenue Pierre Mendès-France 69676 BRON Cedex

Attention, dorénavant la revue ne demande plus de propositions d’articles mais directement les articles.

Les articles ne dépasseront pas 42 000 signes (espaces compris) en incluant : texte, notes, références bibliographiques, annexes, mais hors résumés.

Les conseils aux auteurs figurent dans chaque numéro.

Les normes de présentation et les conseils aux auteurs sont disponibles sur le site de la revue : http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr

Références

Documents relatifs

Plus qu’une opposition, on trouve ici une unité (une harmonie, dirait-on à Java) entre la nature et la culture, vue d’après les récits de fantômes, qui souligne au contraire

Il y a enfin le déclassement objectif et le déclassement subjectif (Duru-Bellat et Kieffer, 2006) : le décalage est notable entre ces deux notions, même si dans

Dans cette situation, une définition restrictive donnerait une classe aisée de 37,7% de la population alors qu’une définition extensive réduirait, au profit des classes

Si l’eschatologie des militants écologistes trouve son expression privilégiée dans la vision idéalisée et nostalgique d'une vie pacifique plus « communautaire » il reste

En ce sens, ce n'est pas tant la construction individuelle qui importait, mais l'acte juridique qui permettait de s'approprier à moyen terme une partie de

L’érosion actuelle et le malaise des classes moyennes signifient plus qu’un déclin de notre modèle social, mais représentent une menace pour la démocratie.. Dans l’Histoire,

La reproduction de leur statut social dépendant de l’école davantage que pour les autres catégories sociales, les classes moyennes seraient celles qui

Ils sont 21 enquêtés à reconnaître participer à une ou plusieurs tontines, mais quatre d’entre eux ne considèrent pas leurs mises financières dans ces