Travailleur dans l’industrie fruitière, Antoine attend un permis de séjour légal.
Son parcours casse tous les préjugés :
il montre l’intérêt de la formation en alternance et l’apport des jeunes migrants à notre pays.
Antoine Barry (élève du CEFA) est un jeune travailleur occupé dans le secteur de la culture fruitière. Ce jeune homme est originaire d’un village de Guinée qui compte à peine 150 habitants et qui tente, avec des moyens dérisoires, de vivre (pour ne pas dire survivre) de l’agriculture. La situation politique de son pays est particulièrement instable et la sécurité n’y est pas garantie.
Jeune, dynamique, Antoine voulait faire quelque chose de sa vie. Il a donc quitté son pays, ses attaches, et il a demandé l’asile à la Belgique où il a commencé à étudier. Pour obtenir un permis de séjour légal, il s’est engagé dans un véritable parcours du combattant… A ce jour, malgré tous ses efforts et son excellente intégration, il n’a toujours pas obtenu ce permis. L’angoisse d’être arrêté et renvoyé dans son pays ne le quitte pas et le jeune homme fait régulièrement de terribles cauchemars.
Jeune bien intégré, mais
pas (encore) bienvenu
La CSC Alimentation et services, en charge du secteur horticole, s’est penchée sur son cas. Elle lui a apporté son soutien. Elle veut aussi faire connaître son histoire qui va à l’encontre des stéréotypes et montre bien que de nombreux migrants sont une véritable richesse pour notre pays.
Antoine Barry est engagé dans le système de formation en alternance en vigueur dans l’horticulture. Concrètement, il va à l’école deux jours par semaine et il travaille les trois autres jours avec un contrat d’apprentissage industriel. Le mois passé, il a réussi l’examen du jury avec grande distinction.
Le centre de formation en alternance (CEFA) où il est inscrit lui apporte un soutien total car il est un étudiant modèle : toujours de bonne compagnie, ponctuel aux cours, avide d’apprendre et enthousiaste. L’employeur chez qui il travaille à mi-temps est prêt à l’engager à temps plein dès que sa situation sera régularisée (NDLR : Antoine a depuis lors obtenu un permis de séjour valable pour 5 ans) et lui non plus ne tarit pas d’éloges à son sujet :
« Au fil des ans, j’ai
véritablement vu grandir Antoine. Il s’entend bien avec tous
ses collègues et c’est un plaisir de le voir travailler. Quel
enthousiasme ! De plus, les ouvriers saisonniers l’apprécient
énormément car il maîtrise non seulement le français (qui
est sa langue maternelle), le néerlandais, mais aussi l’anglais
et l’espagnol. Et il commence même à bien se débrouiller en
polonais ! Ses talents de communicateur font de lui un
maillon indispensable dans notre entreprise. C’est pour cela
que je souhaite l’engager dès que possible »
.Un vrai professionnel
Antoine et son employeur sont très contents du système de formation en alternance. Il en va de même des autres étudiants qui ont présenté leur jury en même temps qu’Antoine.
« Ce système est encore trop peu connu des employeurs mais je peux attester qu’il permet réellement aux jeunes d’évoluer. C’est surtout vrai pour ceux qui aiment travailler en entreprise tout en ayant suffisamment envie d’apprendre pour continuer à aller à l’école à temps partiel.
Le fait que les étudiants soient déjà actifs dans l’entreprise, parmi les autres travailleurs et encadrés par mes soins, leur offre une véritable opportunité de progresser »
, explique l’employeur. Il ajoute :« Antoine a maintenant acquis le profil des travailleurs les plus recherchés sur le marché du travail : il peut effectuer un travail manuel, il a de l’expérience et il est qualifié. Bref, c’est un vrai professionnel »
.Il reste à espérer qu’Antoine pourra réaliser son rêve en Belgique. Comme il le dit lui-même :
« Je veux faire quelque chose de ma vie mais pas aux dépens des autres. Mon père m’a appris que ce qui compte dans la vie ce n’est pas d’être riche, mais c’est d’atteindre son objectif à la sueur de son front »
.