Enoncé D1866 (Diophante) Axes en croix Soient un triangle

Download (0)

Full text

(1)

Enoncé D1866 (Diophante) Axes en croix

Soient un triangle ABC et un pointM du plan.

La parallèle au côté BC passant parM coupe la droite [AB] au point P et la droite [CA] au pointP0.

La parallèle au côté CA passant parM coupe la droite [BC] au point Q et la droite [AB] au point Q0.

La parallèle au côté AB passant par M coupe la droite [CA] au point R et la droite [BC] au pointR0.

On trace les cercles (Γ) et (Γ0) circonscrits aux triangles P QRetP0Q0R0. Q1 Déterminer le lieu du point M tel qu’il appartient à l’axe radical des deux cercles (Γ) et (Γ0).

Q2 Indiquer une construction de ce lieu à la règle et au compas.

Solution de Jean Moreau de Saint-Martin

Figure : L point de Lemoine, XY axe radical ; si M est sur GL (droite rouge),M est sur XY (droite bleue).

Je travaille en coordonnées barycentriques de baseA, B, C.

A partir du pointM(u, v, w) (supposantu+v+w= 1), on aP(u,1−u,0), P0(u,0,1−u),Q(0, v,1−v),Q0(1−v, v,0),R(1w,0, w),R0(0,1−w, w).

L’équation de (Γ) est de la forme−a2yzb2zxc2xy+lx+my+nz = 0, oùl, m, nsont déterminés par la condition queP, Q, Rsatisfont l’équation.

On a ainsi

–pour P,−c2u(1u) +lu+m(1u) = 0, –pour Q,−a2v(1v) +mv+n(1v) = 0, –pour R,−b2w(1w) +l(1w) +nw= 0.

Ce système est, en écriture matricielle

u 1−u 0

0 v 1−v

1−w 0 w

·

l m

n

=

c2u(1u) a2v(1v) b2w(1w)

et se résout avec le tableau des mineurs, transposé pour permettre les produits ligne par colonne, en

(vw+wu+uv)

l m

n

=

vw −w(1−u) (1−u)(1v)

(1−v)(1w) wu −u(1−v)

−v(1−w) (1−w)(1u) uv

·

c2u(1u) a2v(1v) b2w(1w)

Le déterminant estvw+wu+uv du fait quue u+v+w= 1.

Cela fournit l, m, n et en particulier lu+mv +nw, produit du vecteur ligne (u, v, w) par le vecteur-colonne (l, m, n) ; le produit de (u, v, w) par la matrice des mineurs est le vecteur-ligne (uv, vw, wu), d’où

(2)

lu+mv+nw= a2v2w(1v) +b2w2u(1w) +c2u2v(1u)

vw+wu+uv .

De même, les coefficientsl0, m0, n0 de l’équation de (Γ0) satisfont le système

u 0 1−u

1−v v 0

0 1−w w

·

l0 m0

n0

=

b2u(1u) c2v(1v) a2w(1w)

qui se résout en

(vw+wu+uv)

l0 m0

n0

=

vw (1−u)(1w) v(1u)

−w(1−v) wu (1−u)(1v) (1−v)(1w) −u(1−w) uv

·

b2u(1u) c2v(1v) a2w(1w)

On en tire l0, m0, n0 et en particulier

l0u+m0v+n0w= a2w2v(1w) +b2u2w(1u) +c2v2u(1v)

vw+wu+uv .

L’axe radical de (Γ) et (Γ0) admet pour équation (l−l0)x+ (m−m0)y+ (n−n0)z= 0.

Ainsi la condition pour que M appartienne à cette droite est lu+mv+nw−(l0u+m0v+n0w) = 0.

Elle s’écrit, compte tenu que u+v+w= 1 uvw(u(c2b2) +v(a2c2) +w(b2a2)) = 0.

Le lieu de M se décompose donc en quatre droites dont les droites [BC],[CA],[AB]. Pour préciser la quatrième, observons que son équation est satisfaite par les triplets (u, v, w) = (1,1,1) et (a2, b2, c2) ; ce sont les coordonnées du centre de gravité G du triangle et de son point de Le- moine L, point de concours des symédianes. C’est donc la droite [GL], si ces deux points sont distincts (ABC non équilatéral) ; si ABC est équi- latéral, tout le plan convient ; si ABC est isocèle, la quatrième droite est l’axe de symétrie.

Les constructions classiques deG et L par la règle et le compas donnent la réponse à la question 2.

Figure

Updating...

References

Related subjects :