• Aucun résultat trouvé

Acide hyaluronique dans l’omarthrose.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Acide hyaluronique dans l’omarthrose."

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

32

Revue Marocaine de Rhumatologie

Résumé

L’arthrose de l’épaule est rare comme localisation.

Elle représente selon certains auteurs 3% de l’ensemble des arthroses. Elle peut être primitive sans cause spécifique et c’est la situation la plus fréquente ou secondaire consécutive à plusieurs situations pathologiques. Comme dans les autres localisations de l’arthrose, l’omarthrose est responsable de douleurs importantes et d’une gêne fonctionnelle majeure. La prise en charge de l’omarthrose passe d’abord par les traitements classiques de l’arthrose. Le traitement chirurgical comporte la chirurgie conservatrice et les arthroplasties totales de l’épaule anatomique ou inversée. Lorsque le traitement conservatif échoue, et que la chirurgie prothétique n’est pas envisageable, les thérapies intra-articulaires doivent être discutées en particulier les infiltrations à l’acide hyaluronique. Ce dernier constitue un moyen thérapeutique sûr et efficace pour le traitement de l’omarthrose en particulier chez le sujet relativement jeune. L’utilisation de guidage radiologique en particulier échographique, permettrait d’optimiser le repérage de l’injection et par la suite d’améliorer les résultats sur la douleur et la fonction.

Mots clés :

Omarthrose; Acide hyaluronique;

Viscosupplémentation; Traitement.

Abstract

Shoulder osteoarthritis represents 3%

of all arthrosis. The causes of shoulder osteoarthritis are divided into primary with no specific cause, which is more prevalent and secondary osteoarthritis with a known cause or predisposing factor. Shoulder osteoarthritis can causes severe pain and major functional discomfort. The management of shoulder osteoarthritis consists of conventional treatments for osteoarthritis. Surgical treatment involves conservative surgery and total anatomic or inverted shoulder arthroplasty.

When conservative treatment has failed, and prosthetic surgery is not feasible, intra-articular therapies should be discussed especially hyaluronic acid infiltration. This treatment is a safe and effective option for the treatment of shoulder osteoarthritis especially in the relatively young patient. The use of ultrasonographique guidance allows to optimizing injection and improve results.

Key words :

Shoulder osteoarthritis; Hyaluronic acid; Viscosupplémentation; treatment.

Acide hyaluronique dans l’omarthrose.

Hyaluronic acid in the omarthrosis.

Nessrine Akasbi¹, Mohammed El Idrissi², Taoufik Harzy¹

1 Service de Rhumatologie CHU Hassan II Fès - Maroc.

2 Service de Chirurgie Traumatologique et Orthopédique B4 , CHU Hassan II, Fès

Faculté de médecine et de pharmacie de Fès, Université Sidi Mohammed Ben Abdellah, Fès - Maroc.

Rev Mar Rhum 2018; 46: 32-5 DOI: 10.24398/A.311.2019

L’arthrose de l’épaule est une localisation rare. Elle représente selon certains auteurs 3% de l’ensemble des arthroses. [1] Elle concerne environ 32% de la population de plus de 60 ans, et est le plus souvent secondaire à la

pathologie de la coiffe des rotateurs. [2-7] Lorsque le traitement conservateur classique s’avère vouer à l’échec, les infiltrations intra-articulaires sont discutées en particulier la viscosupplémentation à l’acide hyaluronique (HA). [8] Cette

Correspondance à adresser à : Dr. N. Akasbi Email : nessrine_rhumato@hotmail.fr

Disponible en ligne sur www.smr.ma

DOSSIER SPÉCIAL

(2)

33

Revue Marocaine de Rhumatologie

option s’impose particulièrement chez le sujet jeune actif où le niveau d’activité entraine un risque élevé de descellement et d’autres complications des prothèses de l’épaule. [9]

CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DE L’OMARTHROSE

Il est important de comprendre les différents types d’omarthrose à fin d’établir un schéma thérapeutique clair.

Comme dans les autres localisations, l’omarthrose peut être primitive ou secondaire. [10] L’omarthrose primitive n’a pas de cause spécifique mais elle est la plus fréquente et touche aussi bien les sujets jeunes que les sujets âgés. L’arthrose glénohumérale secondaire est le plus souvent consécutive à la rupture de la coiffe, mais peut aussi être secondaire au traumatisme, à l’infection, à l’instabilité de l’épaule, et aux malformations congénitales de l’épaule.

Quel que soit le type d’arthrose glénohumérale, le maître des symptômes reste toujours une douleur d’intensité progressive lié à l’effort ressentie profondément dans l’articulation, et siègeant le plus souvent en postérieur. [11]

L’examen clinique trouve généralement une limitation de la mobilité active et passive. Des craquements marqués à la mobilisation peuvent être ressentis dans les stades avancés.

Le cliché radiologique de face en incidence antéro- postérieure met en évidence un pincement progressif de l’interligne articulaire, concentrique ou excentré, associé à une sclérose et une ostéophytose. Parmi les nombreuses classifications de l’omarthrose proposées dans la littérature, celle de Samilson et Prieto est la plus communément admise.

Elle classe l’omarthrose en trois stades. Dans le stade I, il existe un ostéophyte du pôle inférieur de la tête humérale ou de la cavité glénoïde ou les deux qui est inférieur à 3 mm, dans le stade II l’ostéophyte est entre 3 et 7 mm, et dans le stade III il est supérieur à 7 mm et il est associé à un pincement marqué de l’interligne articulaire et une condensation de l’os sous chondral. [12]

PRISE EN CHARGE DE L’OMARTHROSE

Comme c’est le cas dans les autres localisations de l’arthrose, il n’existe pas d’option thérapeutique qui permettrait de stopper l’évolution naturelle de l’omarthrose.

Le traitement vise essentiellement la lutte contre la douleur et l’amélioration de la fonction et de la qualité de vie. [11]

La prise en charge de l’omarthrose passe d’abord par les traitements classiques de l’arthrose à savoir le paracétamol, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les antiarthrosiques d’action lente, associés à la physiothérapie et à l’hygiène de vie. [2, 13] Le traitement chirurgical comporte la chirurgie

conservatrice d’une part, et qui permet de soulager les symptômes et améliorer la fonction tout en préservant l’épaule native. Cette chirurgie consiste au débridement arthroscopique, à la libération capsulaire, aux ostéotomies de réorientations et aux arthroplasties d’interposition, et les arthroplasties totales de l’épaule de l’autre part. Ces arthroplasties peuvent être anatomiques ou inversées selon l’état de la coiffe des rotateurs. [11] Lorsque le traitement conservatif échoue, et que la chirurgie prothétique n’est pas envisageable, soit à cause des comorbidités chez les sujets très âgés, ou chez les sujet jeunes moins de 60 ans surtout avec une coiffe toujours compétente, les thérapies intraarticulaires doivent être discutées en particulier les infiltrations échoguidées de l’acide hyaluronique (AH).

L’INFILTRATION D’ACIDE HYALURONIQUE DANS L’OMARTHROSE

Les publications sur l’utilisation de la viscosupplémentation dans l’omarthrose sont rares. La première série rapportée dans la littérature est celle de Leardini. [14] Elle incluait 29 patients traités par 3 injections intra-articulaire d’acide hyaluronique à trois jours d’intervalle. Les auteurs rapportent une nette amélioration de la douleur et de la mobilité avec baisse du recours aux antalgiques et sans effets secondaires. Parmi les premières études ayant discuté l’intérêt de l’AH dans l’omarthrose, celle de Blaine et collaborateur [15]. Dans cette étude comparative les auteurs ont traité une population de 660 patients présentant une douleur persistante de l’épaule en rapport avec une omarthrose, rupture de la coiffe, et/ ou une capsulopathie rétractile. Les patients ont été réparties en trois groupes : un groupe traité par des infiltrations intar- articulaires en IH hebdomadaires pendant 5 semaines, un deuxième pendant 3 semaines d’AH suivi d’injection de sérum physiologique en intar-articulaire pendant deux semaines, et un troisième groupe ayant reçu le sérum physiologique seule pendant 5 semaines. Les résultats de cette étude, première de son genre, ont montré qu’il y’avait une nette amélioration de la douleur chez les trois groupes pendant les 13 semaines après injection, mais avec une différence statistiquement significative entre les deux groupes ayant reçu l’AH d’une part et le groupe n’ayant reçu que le sérum physiologique de l’autre part à 26 semaines. En analysant les différentes indications les auteurs affirment que l’AH est plus efficace dans l’omarthrose que dans les autres indications. Une autre étude randomisée multicentrique publiée par Kwon et collaborateurs [16], et qui ont inclus 300 patients avec omarthrose et autres pathologies dégénératives de Acide hyaluronique dans l’omarthrose.

(3)

34

Revue Marocaine de Rhumatologie

N. Akasbi, et al

DOSSIER SPÉCIAL

l’épaule. Ces patients étaient randomisés en deux groupes le premier a reçu une infiltration hebdomadaire d’AH et l’autre groupe a reçu le sérum physiologique pendant 3 semaines. L’évaluation à 26 semaines du traitement a montré une nette amélioration de la douleur basée sur l’échelle visuelle analogique dans les deux groupes sans différence statistiquement significative. La différence était statistiquement significative avec une supériorité de l’AH chez les patients ayant uniquement une omarthrose.

Merolla et al. [17] avait comparé l’infiltration de l’AH à l’infiltration de corticostéroïde, dans une étude rétrospective. Les résultats sur la douleur étaient identiques pour les deux traitements à 1 mois après la dernière injection, mais ils se détériorent avec le temps (à 3 et à 6 mois) pour les corticoïdes. Donc pour les auteurs l’AH procure un résultat durable jusqu’à 6 mois. Le même délai d’efficacité a été rapporté par Brander et al. [18] qui a suggéré dans son étude pilote que l’AH doit faire partie de l’arsenal thérapeutique de l’omarthrose, et que son effet est potentialisé par les autres mesures du traitement conservateur.

Ces différentes études concernaient surtout des sujets âgés.

Pour étudier l’efficacité de l’AH chez le sujet jeune, Noel et al. [19] ont évalué l’efficacité de l’AH dans l’omarthrose sans rupture transfixiante de la coiffe des rotateurs dans une étude pilote prospective, ouverte et non randomisée.

Ils ont montré que l’AH est un traitement potentiellement efficace et bien toléré. Selon cette étude l’infiltration d’AH peut constituer une option réelle pour des patients présentant une omarthrose sans rupture de coiffe, dont les possibilités thérapeutiques sont limitées.

Sur le plan technique, l’acide hyaluronique est injecté en intra articulaire sous contrôle échographique.

La tolérance de l’AH a été bien démontrée dans les différentes localisations. Concernant l’épaule, Saito et ses collaborateurs [20] ont montré dans une méta-analyse publiée en 2010, que l’AH est aussi toléré qu’un placebo dans les infiltrations de l’épaule.

CONCLUSION

L’acide hyaluronique semble constituer un moyen thérapeutique sûr et efficace pour le traitement de l’omarthrose. La question qui reste à débattre est son efficacité chez le sujet jeune. L’utilisation de guidage échographique permet d’optimiser le repérage de l’injection qui doit absolument être en intra-articulaire, ce qui permettrait par la suite d’améliorer les résultats sur la douleur et la fonction.

CONFLIT D’INTÉRÊT

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêt.

RÉFÉRENCES

1. Ravault PP, Vignon G, Lejeune E, et al. L’arthrose de l’épaule ou omarthrose. Rev Lyon Med 1962;9:615–24.

2. Lo IKY, Litchfield RB, Griffin S, Faber K, Patterson SD, KirkleyA (2005) Quality-of-life outcome following hemiarthroplasty ortotal shoulder arthroplasty in patients with osteoarthritis. J BoneJoint Surg Am 87:2178–2185.

doi:10.2106/JBJS.D.02198

3. Cofield RH (1990) Degenerative and arthritic problems of thejoint. In: Wood CA Jr, Matsen FA III (eds) The gleno- humeralshoulder. WB Saunders, Philadelphia, pp 678–742 4. Cooke TD (1986) Immune pathology in polyarticular

osteoarthritis.ClinOrthop 213:41–49

5. Edelson JG (1995) Patterns of degenerative change in the glenohumeraljoint. J Bone Joint Surg Br 77-B:288–292 6. McCarty DJ, Halveron PB, Carrera GF, Brewer BJ, Kozin

F(1981) Milwaukee shoulder: association of microspheroids containinghydroxyapatite crystals, active collagenase, and neutralprotease with rotator cuff defects. Arthritis Rheum 24:464–491

7. Neer CS, Craig EV, Fukuda H (1983) Cuff-tear arthropathy.J Bone Joint Surg Am 65-A:1232–1244

8. Merolla G, Sperling JW, Paladini P, Porcellini G. Efficacy of Hylan G-F 20 versus 6-methylprednisolone acetate in painful shoulder osteoarthritis: a retrospective controlled trial.

Musculoskelet Surg. 2011 Dec;95(3):215-24. doi: 10.1007/

s12306-011-0138-3. Epub 2011 May 13.

9. Jong BY, Goel DP2 Biologic Options for Glenohumeral Arthritis. Clin Sports Med. 2018 Oct;37(4):537-548. doi:

10.1016/j.csm.2018.06.001. Epub 2018 Aug 3.

10. Gerber A, Lehtinen JT, Warner JJ.Glenohumeral osteoarthritis in active patients: diagnostic tips and complete management options Phys Sportsmed. 2003 Apr;31(4):33-40. doi:

10.3810/psm.2003.04.312.

11. Millett PJ, Gobezie R, Boykin RE. Shoulder osteoarthritis:

diagnosis and management.Am Fam Physician. 2008 Sep 1;78(5):605-11.

12. Elsharkawi M, Cakir B, Reichel H, Kappe T. Reliability of radiologic glenohumeral osteoarthritis classifications.J Shoulder Elbow Surg. 2013 Aug;22(8):1063-7. doi:

10.1016/j.jse.2012.11.007. Epub 2013 Feb 1.

(4)

35

Revue Marocaine de Rhumatologie

Acide hyaluronique dans l’omarthrose.

13. Mehl J, Imhoff AB, Beitzel K. Osteoarthritis of the shoulder:

pathogenesis, diagnostics and conservative treatment options. Orthopade. 2018 May;47(5):368-376.

14. Leardini G, Perbellini A, Franceschini M, et al. Intra-articular injections of hyaluronic acid in the treatment of painful shoulder. ClinTher 1988;10(5):521–6.

15. Blaine T, Moskowitz R, Udell J, et al. Treatment of persistent shoulder pain withsodium hyaluronate: a randomized, controlled trial. J Bone Joint Surg Am 2008;90(5):970–9.

16. Kwon YW, Eisenberg G, Zuckerman JD. Sodium hyaluronate for the treatment of chronic shoulder pain associated with glenohumeral osteoarthritis: a multicenter, randomized, double-blind, placebo-controlled trial. J Shoulder Elbow Surg. 2013 May;22(5):584-94.

17. Merolla G, Sperling JW, Paladini P, Porcellini G. Efficacy of Hylan G-F 20 versus 6-methylprednisolone acetate in

painful shoulder osteoarthritis: a retrospective controlled trial.

Musculoskelet Surg. 2011 Dec;95(3):215-24. doi: 10.1007/

s12306-011-0138-3. Epub 2011 May 13.

18. Brander VA, Gomberawalla A, Chambers M, Bowen M, Nuber G. Efficacy and safety of hylan G-F 20 for symptomatic glenohumeral osteoarthritis: a prospective, pilot study. PM R. 2010 Apr;2(4):259-67

19. E. Noël et al. Efficacité et tolérance de l’Hylan GF 20 au cours de l’omarthrose sansrupture de coiffe. Étude ouverte, prospective, multicentrique. Revue du Rhumatisme 76 (2009) 1327–1330

20. Saito S, Furuya T, Kotake S. Therapeutic effects of hyaluronate injections in patientswith chronic painful shoulder: a meta-analysis of randomized controlled trials.

Arthritis Care Res (Hoboken) 2010;62(7):1009–18.

Références

Documents relatifs

In order to try to reduce complications associated with trabeculectomy surgery, non-penetrating filtering procedures have been developed to reduce intraocular pressure by

La demande esthétique de la part des patients est fréquente au cabinet dentaire. Souvent, elle s’arrête aux dents, ou dans les cas les plus poussés au

Il s’agissait d’une étude qui a comparé chez 60 patients, l’efficacité de deux injections à quinze jours d’intervalle soit d’acide hyaluronique, d’un placebo, ou

Une autre étude réalisée par Park et al.[16] portant sur 90 patients répartit en deux groupes, 45 patients du groupe A ont été traités par lidocaïne 0,5% plus une injection de

Mises en chantier (mars) – Après avoir atteint un niveau très élevé d’un point de vue historique en janvier, le nombre de mises en chantier a diminué en février, passant de 284

Quatre laboratoires ont été sollicités, Allergan (gamme Juvederm ® ), Galderma (gamme Restylane ® ), Merz (gamme Belotero ® ) et Vivacy (gamme Stylage ® ), regroupant au total

L’AH, au sein de la matrice extracellulaire, joue un rôle fondamental dans l’organisation du réseau vasculaire tout au long du processus cicatriciel : mise en place des cellules

Considérant le niveau de résultat élevé pour 2007 et des perspectives favorables de la société, le Conseil d’Administration a décidé de proposer à l’Assemblée Générale