• Aucun résultat trouvé

Une crise semble s’installer pour certaines filières

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Une crise semble s’installer pour certaines filières"

Copied!
22
0
0

Texte intégral

(1)

AVRIL 2020 N°04

AUVERGNE- RHÔNE-ALPES

Une crise semble s’installer pour certaines filières

Après 32 % de baisse de PIB durant la seconde quinzaine de mars, l’activité économique française diminue de 27 % en avril,

selon la Banque de France. La crise sanitaire et le confinement impactent lourdement de nombreuses filières agricoles et alimentaires. Après des engagements du gouvernement à soutenir la profession, l’Union européenne annonce le 22 avril de nouvelles mesures de soutien à l’agriculture (aide au stockage privé, flexibilité facilitant les mesures de soutien, dérogations aux règles de concurrence).

Quasiment tous les prix sont touchés à la hausse ou à la baisse par les conséquences de cette crise sanitaire inédite. La filière laitière, les bovins de boucherie, les oléagineux, le vin, les pommes de terre figurent parmi les filières les plus impactées par la crise. D’importants volumes de certains produits sont stockés tandis que d’autres produits sont en rupture permanente malgré

la réalimentation continue des rayons de GMS.

Les habitudes de consommation sont profondément bouleversées. Ces bouleversements portent les idées de résilience et de

souveraineté alimentaire sur le devant de la scène.

SYNTHÈSE DU MOIS

Météo – Un mois très sec qui se termine de manière humide (page 4)

Après les 3 dernières semaines de mars sans pluie, celle-ci ne tombe qu’à partir du 20 avril et le mois est déficitaire de 44 % en précipitations et les températures sont supérieures de 3 degrés aux normales. Ces 6 semaines sèches consécutives pénalisent la végétation en plein débourrement. Le déficit pluviométrique depuis le début de l’année atteint 33 % et reste proche de 50 % dans le tiers nord-ouest de la région. Les gelées de début de mois sont fortes, avec parfois les températures les plus basses de tout l’hiver.

Contexte national, international

- La température moyenne du 1er trimestre en Europe est la plus chaude jamais enregistrée, 3,2°C au-dessus de la moyenne du 20e siècle.

- En France, avril a été le 3ème mois d’avril le plus chaud depuis 1900 (source : Météo France).

Contexte national, international

- 40 à 50 000 ha de colza sont touchés de manière irréversible par le gel en région Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté.

- Le quota russe d’exportation de céréales est atteint fin avril et les exportations sont suspendues jusqu’au 1er juillet. Les exportations françaises de céréales sont très sollicités, y compris par des clients inhabituels comme l’Egypte et la Chine. Le prix moyen du blé tendre bénéficie de cette conjoncture, à 201 €/t en avril, soit 8 % de plus qu’en mars et 11 % de plus qu’en avril 2019.

Fourrage – Pousse de printemps dynamique (page 7)

La pousse des prairies permanentes en avril est excédentaire en région. Elle est relativement homogène sur l’ensemble de la région, excepté le nord de l’Ardèche et l’extrême sud de la Loire.

Grandes cultures – Le retour de la pluie est bienvenu mais bien trop tardif (page 5)

Le gel de fin mars / début avril impacte lourdement les parcelles de céréales les plus exposées, ainsi que le colza.

Pour ce dernier, les conditions agro-climatiques durant la floraison sont défavorables et conjuguées aux impacts du gel, les parcelles abandonnées au profit d’une autre culture sont désormais nombreuses. L’avance végétative des céréales s’accélère. Le retour des pluies en fin de mois sera probablement trop tardif pour éviter les conséquences de la sécheresse de fin d’hiver (nombre limité d’épis, faible hauteur des pailles). Ces pluies favorisent le développement de nombreuses maladies sur les cultures.

(2)

Fruits & légumes - Retour à une situation plus habituelle mais avec des prix élevés (page 10)

La profession s’adapte à un nouveau contexte de distribution et de consommation. Les prix augmentent fortement en avril. Par ailleurs, les producteurs craignent une pénurie de main d’œuvre pour les futures récoltes. La fraise régionale est mise en avant dans les GMS, avec une faible concurrence espagnole. Elle est vendue au stade expédition 32 % plus chère qu’en avril 2019. De même pour le kiwi (24 % plus cher), la laitue (+ 26 %), le radis (+ 17 %), le poireau (+ 7 %).

La production régionale de châtaigne a diminué de 42 % en un an (et de 37 % par rapport à la moyenne quinquennale).

Les premières estimations de rendement 2020 en abricot sont d’environ 8 t/ha, soit 28 % de moins que la moyenne quinquennale. Ce faible rendement tient à une mauvaise dormance des arbres (hiver trop doux) et des gels tardifs. La région représente 51 % des surfaces nationales d’abricot.

Contexte national, international

- La filière pomme de terre confirme 500 000 t de surplus lié à la fermeture de la RHD (et 650 000 t en Belgique, plus d’un million aux Pays-Bas). Moins de 10 % de ces tonnages pourraient rallier facilement d’autres circuits de commercialisation.

Une crise se profile.

- La récolte de châtaigne en France en 2019 diminue de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale. En 10 ans, la production française a perdu 28 % du fait du déclin des châtaigneraies et de problèmes sanitaires récurrents.

Viticulture – La vigne continue sa croissance tambour battant (page 8)

La vigne conserve une forte avance végétative. Les travaux actuels dans les vignes se déroulent assez bien, de la main d’œuvre est trouvée même si la gestion est beaucoup plus compliquée qu’à l’accoutumée. L’inquiétude porte désormais sur le recrutement et l’hébergement de la main d’œuvre pour des vendanges qui s’annoncent précoces. Les transactions vrac d’avril sont très limitées. En cumul sur les 9 premiers mois de campagne, les transactions vrac de Beaujolais sont 20 % en dessous de celles de 2019 et celles des Côtes du Rhône régional sont en repli de 13 %. Les ventes aux particuliers se heurtent à des difficultés logistiques.

Contexte national, international

- Les ventes de boissons alcoolisées en France ont chuté de 40 à 50 % du fait du confinement. Faute de pouvoir se réunir, les alcools festifs sont très peu consommés. En région Grand Est, la viticulture perd 75 % de son chiffre d’affaires (lié au champagne).

- Les brasseurs indépendants, quasiment à l’arrêt, sont en danger économique suite à la fermeture des bars et restaurants.

Les grands producteurs enregistrent une petite hausse des ventes en GMS qui ne compense pas la forte baisse de la RHD.

- L’Europe a autorisé en avril la distillation de crise et le stockage de vins mais sans y associer de fonds publics.

- Les vendanges se terminent dans l’hémisphère sud et pourraient être 5,5 % en dessous de 2019, selon l’OIV. Malgré une sécheresse historique, la récolte australienne n’est en retrait que de 4 %. Les productions argentine et chilienne diminuent respectivement de 11 et 12 %.

Lait – Vers une crise laitière mondiale ? (page 12)

La collecte laitière 2020 était prometteuse avant le frein exercé par la crise sanitaire. Malgré une forte pousse de l’herbe ce printemps, les consignes de réduction de la production semblent avoir été entendues car cette dernière stagne depuis 3 semaines au lieu de suivre le pic habituel d’avril. Les prix du lait en mars suivent la tendance habituelle mais pourraient fléchir en avril. Malgré de nombreuses initiatives locales, les produits laitiers sous Siqo restent en difficulté.

Contexte national, international

- Malgré de nombreuses initiatives locales, la filière continue de subir une crise majeure, du fait d’une diminution et d’une mutation de la consommation qui s’est portée sur des produits de base (beurre, lait liquide, crème notamment).

- Comme en région, la collecte nationale stagne en avril, contrairement à la tendance saisonnière. Les consignes de baisse de la production ont été entendues, d’autant que la pousse de l’herbe est dynamique sur une grande majorité de la France.

- Les cours de la poudre maigre de lait et du beurre diminuent fortement en quelques semaines et se retrouvent très proches des prix d’intervention. Le prix du beurre se maintient en Océanie mais chute en Europe (- 12 %) et aux Etats-Unis (- 30 %). Le cours de la poudre maigre suit les mêmes tendances.

- La conjoncture est encore plus dégradée aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, où un nombre croissant d’éleveurs doivent détruire du lait.

- Une enveloppe de 16 Md$ de paiement direct a été allouée aux agriculteurs des Etats-Unis (et pas seulement les éleveurs laitiers) pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire.

(3)

Bovins - Baisse des cours des bovins de boucherie (page 15)

Les envois vers l’Italie se poursuivent mais les acheteurs font pression sur les prix en fin de mois malgré des disponibilités contenues. Les cours sont stables ou en très légère baisse. Les achats espagnols (principalement veaux et broutards moins bien conformés) sont à l’arrêt du fait de la crise sanitaire. Les prix moyens des bovins de boucherie diminuent dans quasiment toutes les catégories, jusqu’à - 5,2 % en un mois pour les veaux. Pour ces derniers, les volumes abattus en mars se maintiennent mais pourraient avoir chuté de 35 % en France en avril. De même, le cours du jeune bovin U perd près de 3 % en un mois, en partie du fait d’un très fort déséquilibre carcasse (nette hausse de la consommation de steaks hachés durant le confinement, faisant perdre de la valeur à l’ensemble de la carcasse).

Porcins, volailles, ovins - Les petites filières de volailles de chair fortement pénalisées par la crise sanitaire (page 17)

Le prix du porc charcutier du bassin Sud-Est diminue de 2,2 % en avril sous l’effet de la crise sanitaire et à l’identique des autres places européennes. Il est probable que les prix ne repartiront pas à la hausse tant que la crise ne sera pas terminée.

Le cours de l’agneau perd 4 % en avril sur un mois. Les fêtes de Pâques permettent finalement la commercialisation d’une majorité d’agneaux, dont il était craint qu’ils restent en ferme. Les abattages de poulet progressent en mars de 15 % par rapport à 2019 mais d’autres filières avicoles restent très pénalisées par la crise. Enfin, la consommation d’œufs augmente très fortement avec le confinement.

Zoom du mois - Tendances alimentaires pendant la crise, enseignements pour la suite (page 20)

Le confinement imposé à l’ensemble de la population a profondément et brutalement modifié les habitudes alimentaires durant près de 2 mois. Les changements observés seront-ils durables ? Par ailleurs, la crainte d’une pénurie alimentaire et de difficultés majeures d’approvisionnement font ressurgir le besoin de réfléchir à la souveraineté alimentaire de la France, tout au moins à sa résilience.

David Drosne Contexte national, international

- Le déséquilibre carcasse des bovins se maintient (vente de hachés frais en hausse de 34 % et de 38 % pour le surgelé entre mi-mars et mi-avril, par rapport à 2019). Il entretient la baisse des cours du jeune bovin (les arrières étant plus difficiles à placer que les avants, servant au steak haché). Les cours sont désormais les plus bas constatés depuis 4 ans. L’approche de l’été et des pièces à griller pourrait contribuer à atténuer ce déséquilibre.

- Les moins belles conformations de veau souffrent d’une forte baisse des prix et se retrouvent en crise. Les mises en place en engraissement diminuent, limitant les débouchés des veaux nourrissons.

- Le commerce avec l’Algérie est très dégradé, du fait des confinements mais également de la chute du prix du pétrole. Les envois vers la Tunisie sont à l’arrêt.

- Après de fortes baisses en mars, les cours polonais de la viande bovine se stabilisent à un niveau inférieur de 10 % à l’an dernier. Les cours allemands et irlandais suivent les mêmes tendances.

Contexte national, international

- L’interprofession des œufs estime à 44 % la hausse des volumes d’œufs vendus durant le 1er mois de confinement.

- Les stocks de volailles pourraient atteindre 40 000 tonnes fin juin, selon l’interprofession Anvol. Des retards de mise en place de poussins sont constatés, l’ensemble de la filière et quasiment toutes les espèces sont impactés à différents degrés par la crise.

- Fin avril, 400 tonnes de chevreau sont congelées. Ce stock pourrait peser sur la filière jusque l’an prochain.

- Afin d’accélérer la restructuration de sa filière porcine et à l’identique d’autres filières alimentaires (notamment le lait ou le vin), le gouvernement chinois publie le 16 mars un plan de développement des élevages porcins chinois dans d’autres pays que la Chine. La filière porcine chinoise bénéficie de 2,2 Md€ de fonds publics.

- La production porcine russe poursuit son développement et sa concentration. Le pays est autosuffisant depuis 2019 et pourrait s’orienter prochainement vers l’export.

(4)

Source : Météo France

Bilan d’avril 2020

+ 3 °C - 44 % + 28,4 %

(écart par rapport à la normale)

Un mois très sec qui se termine de manière humide

MÉTÉO

Le déficit hydrique régional observé depuis le début de l’année se poursuit et atteint 44 % en avril. Le sud de la Drôme et de l’Ardèche sont les plus impactés. Après deux décades sans pluie en mars, avril poursuit cette tendance et il faut attendre le 18 pour recevoir les premières gouttes.

Ces quarante jours sans pluie sur une grande partie de la région stressent fortement la végétation en plein débourrement. Heureusement, les pluies deviennent plus fréquentes bien qu’hétérogènes lors de la dernière décade, sans compenser le fort déficit hydrique de début de mois.

Les sols restent très secs et le déficit régional depuis le début de l’année atteint 33 %. Il reste proche des 50 % sur un vaste territoire allant de l’Allier au Rhône et passant par la Loire, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme.

Avril débute par des gelées. Elles sont particulièrement fortes à Vichy + xx %

Climatologie d’avril 2020

Source : Météo France

Le choix a été fait de retenir une station par département disposant de données

mensuelles homogénéisées sur un temps suffisant pour définir des moyennes de référence.

Hte-Savoie - Annecy-Meythet 48,0 mm

102,8 mm 12,8 °C

10,2 °C 13,6 °C

10,5 °C

Ain - Ambérieu-en-Bugey 54,9 mm

95 ,2 mm 15,1 °C

11,4 °C 42,6 mm 74,9 mm

Loire - Saint-Etienne 13,0 °C 10,0 °C 45,0 mm 61,3 mm

Allier - Vichy-Charmeil 13,4 °C 9,8 °C 30,4 mm 69,3 mm

Puy-de-Dôme - Clermont-Ferrand 14,3 °C 10,2 °C 28,9 mm

53,4 mm

12,3 °C 8,5 °C 86,5 mm 115,5 mm

Cantal - Aurillac

Haute-Loire - Le Puy-Loudes 10,2 °C 7,0 °C 31,1 mm 60,2 mm

Ardèche - Aubenas 13,9 °C 12,0 °C 45,0 mm 87,3 mm

Savoie - Chambéry-Voglans 53,4 mm

92,2 mm 13,4 °C

10,7 °C

Isère - Grenoble-Saint-Geoirs 46,2 mm

83,0 mm 12,4 °C

9,8 °C

Drôme - Montélimar 31,1 mm

81,3 mm 14,6 °C

12,4 °C

Rhône - Lyon-Bron

précipitations (en mm) température moyenne (en °C)

Normales saisonnières 1981-2010 xx mm xx °C

« Avril le doux, quand il se fâche, est le pire de tous »

et au Puy-en-Velay où l’on relève des températures inférieures à – 6 °C.

A Ambérieu-en-Bugey, Grenoble et Saint-Etienne, le mercure descend à – 4 °C. Ensuite une grande douceur l’emporte tout au long du mois avec des températures journalières, dépassant souvent 20 °C, voire 25 °C certaines journées. Au final, la température moyenne régionale dépasse de 3 °C les normales de saison. Avril est le onzième mois consécutif au-dessus des normales.

Depuis le début de l’année, la température moyenne est 2,4 °C au-dessus des valeurs habituelles et provoque une avance végétative importante.

Le soleil brille partout. Le nombre d’heures d’ensoleillement est élevé et dépasse partout 200 heures (de 202 heures à Aurillac à 267 à Ambérieu-en-Bugey).

Philippe Ceyssat Bernadette Josserand

(5)

Le retour de la pluie est bienvenu mais bien trop tardif

GRANDES CULTURES

Avec des températures excédentaires de 3 °C en avril, l’avance végétative des céréales observée depuis la fin de l’hiver augmente. En plaine, les orges sont entre épiaison et floraison et les blés entre gonflement et épiaison (stades habituellement observés entre le 10 et le 15 mai). Les fortes gelées de fin mars-début avril (qui ont oscillé entre - 8°C et - 4°C dans les secteurs les plus touchés) provoquent des gels d’épis parfois conséquents dans les parcelles les plus avancées et denses, mais ces dégâts ne concernent que quelques centaines d’hectares et les zones de fond de vallée. Les pertes d’épis, parfois supérieures à 50 %, ne pourront être partiellement compensées que si les conditions redeviennent durablement pluvieuses.

Les dégâts dus au déficit hydrique sont beaucoup plus étendus. Les secteurs précoces et les terres peu profondes souffrent beaucoup de la longue absence de pluie entre le 10 mars et le 20 avril. Dans les parcelles équipées, des irrigations sont réalisées pour maintenir le potentiel des cultures et permettre une bonne assimilation des engrais azotés. Cette sècheresse qui intervient pendant la montaison, limite le nombre d’épis et la hauteur des pailles. Le retour des pluies en fin de mois est sans doute trop tardif dans les situations les plus délicates. Il permet néanmoins de stopper la dégradation des cultures. Au niveau sanitaire, les symptômes de virose continuent d’apparaître et laissent craindre des chutes de rendements dans les nombreuses parcelles touchées. Les maladies sont plutôt discrètes mais la rouille jaune redémarre en fin

Prix moyen mensuel des céréales

avril 2020 avril 2020 /

mars 2020 avril 2020 / avril 2019

€/t (%) (%)

Blé tendre rendu Rouen 201 + 8,4 + 10,8

Maïs grain rendu Bordeaux 155 - 2,2 - 1,2

Source : FranceAgriMer, La Dépêche

de mois. De nombreuses colonies de pucerons sont observées sur feuillage et demandent la vigilance des agriculteurs dans les semaines à venir.

Les semis de maïs s’échelonnent sur le mois. Les premiers semis dont les levées sont souvent hétérogènes par faute d’humidité du sol atteignent le stade 4 à 5 feuilles. Les semis de mi-avril ont une à deux feuilles alors que les dernières implantations sont en cours de germination. Quelques dégâts de sangliers et d’oiseaux sont visibles sur certaines parcelles.

Après la forte volatilité du mois dernier, les cours du blé retrouvent des couleurs. La forte demande mondiale et l’épuisement progressif des blés de mer Noire favorisent les exportations européennes. Les cours du maïs sont toujours en berne suite

à la chute des cours du pétrole et de l’éthanol aux Etats-Unis.

C e d é b u t d e p r i n t e m p s e s t marqué par des aléas climatiques particulièrement nuisibles au colza : le gel et le stress hydrique. Le temps sec pendant toute la durée de la floraison, cumulé à des températures élevées limitent fortement la floraison et la fécondation. Les fortes gelées de fin mars-début avril accentuent nettement la problématique dans certains secteurs de la région comme le sud et l’ouest de l’Allier, le nord de l’Ain ou encore le nord de l’Isère où des retournements de culture se poursuivent en avril. Hormis les cas les plus sévères, le peuplement semble encore viable et suffisant pour espérer atteindre le potentiel de l’année. La pression des maladies est relativement faible, mais les

240 220 200 180 160 140 120

Source : FranceAgriMer, La Dépêche

Cotation du blé et du maïs grain

juil.17 janv.18 juil.18 janv.19 juil.19 janv.20

Blé rendu Rouen

Maïs grain rendu Bordeaux

€/t

(6)

pucerons cendrés sont très présents.

La généralisation de la résistance de certains insectes aux rares produits encore autorisés et les difficultés multiples posent la question du maintien de cette culture dans certains secteurs de la région.

Les semis de tournesol sont bien avancés. Les stades vont de cotylédons à 4 feuilles suivant la date de semis.

La pression des oiseaux est très importante malgré la mise en place de nombreux effaroucheurs et de levées assez groupées. Les surfaces sont en nette hausse cette année.

Fortement influencés par les cours des biocarburants et donc du pétrole, les cours des oléagineux sont inscrits dans une tendance baissière depuis le début de l’épidémie.

Philippe Ceyssat Bernadette Josserand

Cotation du colza et du tournesol

Source : FranceAgriMer, La Dépêche Colza rendu Rouen

Tournesol rendu Bordeaux 450

400 350

300

250

€/t

juil.17 janv.18 juil.18 janv.19 juil.19 janv.20

avril 2020 avril 2020 /

février 2020 avril 2020 / avril 2019

€/t (%) (%)

Colza rendu Rouen 362 - 7,1 + 1,8

Tournesol rendu Saint-Nazaire 336 - 2,7 + 3,9

Source : FranceAgriMer, La Dépêche

Prix moyen mensuel des oléagineux

(7)

Pousse de printemps dynamique FOURRAGE

Malgré une végétation en avance, la pousse de l’herbe est freinée par le gel et l’absence de pluie.

E n p l a i n e, l e s s o m m e s d e températures cumulées depuis le 1er février sont nettement au-dessus d e s n o r m a l e s e t d e s a n n é e s précédentes. Avec la douceur de la fin d’hiver, la pousse de l’herbe débute très tôt en février (elle ne s’est pratiquement pas arrêtée dans les situations les mieux exposées) et se poursuit jusqu’aux fortes gelées de fin mars/début avril. Ce gel, conjugué à l’absence de pluie, stoppe la pousse sur la première quinzaine d’avril. Il faut attendre le retour de la pluie et de la douceur à partir de la mi-avril pour retrouver la pleine pousse de l’herbe. Les températures douces provoquent un début d’épiaison des graminées très précoces. Les récoltes en ensilage ou enrubannage débutent entre début et mi-avril avec des résultats très hétérogènes. La

récolte d’ensilage du Ray-grass est parfois peu abondante mais de bonne qualité. Les autres prairies sont également en avance. Les luzernes montent et ne semblent pas trop souffrir du sec.

Les mises à l’herbe se sont déroulées dans de bonnes conditions en faisant attention à la période de fortes gelées. Les pluies conséquentes de fin avril et début mai laissent espérer une pousse abondante en mai.

En altitude, la conjugaison de fortes gelées et du temps sec bloquent le démarrage de la pousse de l’herbe qui commençait mi-mars. L’effet du sec est maintenant marqué sur les sols filtrants, peu profonds et les coteaux. Comme en plaine, il faut attendre la dernière décade d’avril pour être en pleine pousse de l’herbe avec l’arrivée des pluies significatives.

Les premières récoltes des parcelles précoces débutent en toute fin de

mois aux altitudes intermédiaires.

L’affouragement en vert démarre mi-avril et remplace progressivement le foin.

La mise à l’herbe des troupeaux se passe dans de bonnes conditions et s’étale dans les 2 Savoie de mi-mars dans l’avant pays savoyard (500 m d’altitude) à mi-avril dans le Beaufortin (800-1 700 m d’altitude).

Les semis de maïs fourrage sont bien avancés en plaine. Il reste les parcelles après prairie temporaire et les zones de montagne à ensemencer.

L e s r é s u l t a t s d u s y s t è m e

« informations et suivi objectif des prairies » (isop) font apparaître une pousse excédentaire en mars/avril sur l’ensemble de la région hormis dans la Vallée du Rhône, en Ardèche et une partie de la Haute-Loire.

Philippe Ceyssat Fabrice Clairet

(8)

La vigne continue sa croissance tambour battant

VITICULTURE

Après un mois en grande partie sec, les pluies de fin avril permettent une accélération de la pousse végétative. L’avance que l’on avait depuis plusieurs semaines est ainsi conservée. Les stades phénologiques de la région varient de 1 feuille étalée dans le haut Diois à 5 à 9 feuilles dans les Côtes d’Auvergne et à boutons floraux entièrement séparés dans les secteurs précoces des Côtes du Rhône, Ardèche sud ou Savoie.

L’état sanitaire est bon. Les maladies cryptogamiques sont pour l’instant limitées. Le risque mildiou est modéré mais augmente en fonction des pluies relevées en fin de mois.

Des contaminations primaires ont pu se produire très localement.

Le risque oïdium reste également modeste mais s’élève lentement avec le développement des vignes.

Pour l’instant, on note assez peu de dégâts visibles suite au gel de fin mars-début avril. Il faut attendre de voir la sortie puis l’évolution des grappes pour appréhender pleinement les conséquences de ces épisodes de gel. Elles seront vraisemblablement assez limitées.

Dans le vignoble auvergnat, les bonnes conditions climatiques font que très souvent les contre- bourgeons gelés repartent. On voit cependant quelques rares séquelles, peu inquiétantes.

Recrutement, transport, hébergement des cueilleurs… Face à la crise sanitaire, c’est toute la logistique des vendanges qu’il faut repenser. Dans le Beaujolais, les responsables de la filière observent avec soulagement le bon déroulé des travaux en vert.

70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0

Source : Inter Beaujolais

Ventes en vrac de Beaujolais rouge et Beaujolais Villages

période du 1er août 2019 au 30 avril 2020

2014-2015 2015-2016 2016-2017 2017-2018 2018-2019 2019-2020 hectolitres

Source : Inter Rhône

Ventes en vrac de Côtes du Rhône

période du 1er août 2019 au 30 avril 2020

2014-2015 2015-2016 2016-2017 2017-2018 2018-2019 2019-2020 1 000 000

900 000 800 000 700 000 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0

Beaujolais rouge Beaujolais Villages rouge dont volume d’avril dont volume d’avril hectolitres

Côtes du Rhône rouge dont volume d’avril

Désormais, ils sont concentrés sur les vendanges qui s’annoncent très précoces. Si les viticulteurs ont réussi à mobiliser quelques personnes locales pour les travaux en vert, ils doivent maintenant trouver des cueilleurs, sans pouvoir compter sur la main d’œuvre étrangère. Les viticulteurs n’ont souvent trouvé que des candidats disponibles pour de très courtes durées. Si les frontières ne s’ouvrent pas, cela ne suffira pas.

Marchés

La vente aux particuliers tourne au ralenti malgré la mise en place de drive et le recours au e-commerce Les caves se heurtent à des problèmes logistiques comme le manque de cartons à l’expédition.

Les transactions en vrac demeurent très limitées en avril. A 9 mois de la campagne 2019-2020, les ventes de Beaujolais accusent désormais un retard de 19,5 % sur celles de la campagne précédente. Les ventes de Côtes du Rhône régional sont en repli de près de 13 %. Le point crucial reste le maintien des cours au niveau actuel. Pour cela, il faut que les pays et les appellations en surstock distillent leurs excédents.

Pendant que l’urgence de trésorerie s’aggrave dans le vignoble entre la baisse des commercialisations et la poursuite des dépenses pour les travaux viticoles, les viticulteurs attendent de l’Etat des mesures fortes et un budget conséquent, à la hauteur des enjeux.

(9)

Transactions de vins des Côtes du Rhône - Millésime 2019 - Vente en vrac et au négoce

cumul campagne 2019-2020 situation fin avril 2020

évolution / campagne précédente

volume cours volume cours

hl €/hl (%) (%)

Côtes du Rhône régional 703 968 153,8 - 13,1 - 4,0

dont rouge 601 579 152,5 - 13,1 - 4,6

rosé 70 178 155,5 - 17,0 - 1,3

blanc 32 211 175,1 - 4,6 - 1,2

Côtes du Rhône Village avec NG* rouge 27 641 216,6 - 25,7 - 3,2 Côtes du Rhône Village sans NG* rouge 51 226 174,0 - 14,4 - 4,1

Grignan Les Adhémar rc** 7 389 119,8 + 42,7 - 0,5

Crus :

Crozes Hermitage rc** 7 140 594,2 + 2,6 + 10,6

Saint Joseph rc** 7 179 686,2 - 18,7 + 8,0

Source : Inter Rhône

*NG : nom géographique

**rc : rouge conventionnel

ns : non significatif ; moins de 3 contrats enregistrés

Transactions de vins du Beaujolais - Millésime 2019 - Vente en vrac et au négoce

cumul campagne 2019-2020 situation fin avril 2020

évolution / campagne précédente

volume cours volume cours

hl €/hl (%) (%)

Beaujolais génériques 190 612 196,6 - 23,8 + 12,8

dont Villages rouge nouveau 53 114 205,5 + 2,7 + 2,3

rouge nouveau 67 633 204,4 - 11,1 + 3,5

Villages rouge 45 550 181,0 - 25,4 + 18,5

rouge 12 658 170,8 - 72,5 + 32,4

Beaujolais crus 103 821 281,3 - 10,1 - 2,2

dont Brouilly 27 576 250,0 - 8,4 =

Morgon 24 887 300,6 - 11,1 - 0,7

Moulin à Vent 7 337 366,8 - 32,5 - 5,2

Total millésime 294 433 226,4 - 19,5 + 7,8

Source : Inter Beaujolais

Porté par l’Association Générale de la Production Viticole, le plan d ’aide demandé par la f ilière s’élève à 500 millions d’euros.

Avec notamment le souhait d’une exonération des cotisations sociales des exploitants et des charges sociales patronales jusqu’à la fin 2020, ainsi que la baisse de la TVA pour les vins sur le réseau des cafés, hôtels et restaurants. Le gros des demandes viticoles concerne le financement d’une distillation de crise (260 millions € pour au moins 3 millions d’hectolitres à 80 €/hl pour AOP/IGP et 65 €/hl pour VSIG), sans oublier une aide aux distillateurs, à un stockage privé (sur les mêmes ordres de prix), à des vendanges en vert et à une réduction des rendements.

Ces derniers outils de retrait des marchés sont désormais autorisés par la Commission européenne, à défaut d’être financés par elle. Ne débloquant pas de nouveaux fonds, Bruxelles permet en effet aux Etats membres de gagner en flexibilité d’interventions, notamment via leur Plan National d’Aide viticole (PNA) permettant de financer la distillation et le stockage privé avec des fonds européens, mais la filière vin en appelle au financement de ces mesures avec de nouveaux fonds nationaux.

La filière souhaite un plan d’aide de 500 millions €

Le 11 mai, les ministres de l’agriculture et de l’économie ont annoncé aux professionnels de la filière viticole un premier volet d’aides de 160 millions d’euros : 100 millions concernent des exonérations de charges patronales pour les entreprises vitivinicoles. Ces exonérations pourront aller jusqu’à 100 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires a le plus chuté. Les 60 millions restants sont prévus pour la distillation de crise. Pour compléter le financement de celle-ci, 80 millions d’euros devraient être pris sur l’enveloppe viticole annuelle allouée à la filière française. Cette somme permettrait de distiller 2 Mhl de vin, sachant que les professionnels demandaient 3 Mhl.

Un 1er volet d’aides de 160 millions d’euros à la filière vin

Source : Agrafil du 12 mai 2020 Source : Vitisphère

Bernadette Josserand

(10)

Retour à une situation plus habituelle mais avec des prix élevés

FRUITS - LÉGUMES

La campagne abricot 2020 en France est marquée par les effets du climat : - hiver exceptionnellement doux, les besoins en froid de nombreuses variétés n’ont pas été satisfaits, la dor man ce de s ar b re s a é té insuf f isante d ’où une f loraison erratique, très longue, avec souvent présence de bourgeons malformés ou nécrosés.

- plusieurs épisodes de gels tardifs en mars et avril et un épisode neigeux fin mars.

L e s p r é v i s i o n s 2 0 2 0 p o u r l a production française sont de 93 500 tonnes soit une baisse de 29 % par rapport à 2019 qui était déjà une année déficitaire et une baisse de

34  % par rappor t à la moyenne 2014/2018.

Au niveau de la précocité, alors que la saison avait démarré avec de l’avance sur les premières f loraisons, le mauvais temps a recalé le calendrier sur des dates plus classiques avec un début des récoltes autour du 15/20 mai dans les zones les plus précoces.

Les surfaces régionales d’abricotiers devraient être stables en 2020 (6  250 ha). Le potentiel de production est en nette baisse (- 25 %) par rapport à l’année dernière, soit un rendement de 8 t/ha et une production estimée à 50 000 tonnes.

A p r è s u n m o i s d e m a r s q u i a déstabilisé la filière fruits et légumes, la profession s’est rapidement adaptée à cette nouvelle conjoncture.

Les consommateurs sont présents et les campagnes en faveur de l a c o n s o m m a t i o n d e p r o d u i t s d’origine française ont porté leurs fruits. Cependant, des inquiétudes persistent, notamment la gestion de la main d’œuvre nécessaire pour les cueillettes à venir. Les cours restent à des niveaux très élevés par rapport à 2019.

Fruits

En pomme, la fin de campagne est annoncée. Les ventes restent fluides et rapides sur une offre composée principalement de pommes Golden.

La tendance demeure à la fermeté des cours.

La campagne se lance pour la fraise rhônalpine. Le temps doux et ensoleillé fin mars, puis en avril, a permis une belle floraison pour les plantations sous abri, entraînant environ 10 jours d’avance sur le calendrier de production. Le potentiel de récolte reste identique à l’année dernière (6 300 tonnes).

L’offre se diversifie avec l’arrivée des variétés Charlotte et Mara, en plus des Gariguettes et des Darselect. Les commandes sont fortes et les apports demeurent insuffisants pour satisfaire toutes les demandes. Les GMS ont mis en avant le produit français, avec une faible concurrence espagnole. En avril, les conditions de récolte sont bonnes, mais avec l’augmentation des volumes, la main d’œuvre pourrait manquer. Les cours sont élevés pour ce début de campagne (+ 32 % par rapport à 2019).

Le marché du kiwi est très actif, la demande est forte en cette période de crise sanitaire. Les derniers metteurs en marché peinent à répondre à toutes les demandes et freinent parfois les commandes des centrales d’achat. Les stocks se réduisent donc rapidement et, si l’engouement pour ce produit reste aussi vivace, la fin de campagne semble s’annoncer plus précocement. Pour cette dernière ligne droite de la saison, les cours restent relativement stables mais toujours très hauts par rapport à 2019 (+ 24 %).

En cerise, la floraison s’est déroulée dans des conditions climatiques favorables, grâce à un ensoleillement généreux et des températures douces au mois d’avril. Deux épisodes de gel (le 25 mars et le 1er avril) ainsi que des averses de neige le 26 mars, ont touché très localement des vergers de l’Ardèche avec des pertes estimées de 20 à 50 % pour les parcelles touchées.

La floraison a été abondante dans la majorité des vergers, la nouaison est en cours. Les fruits commencent à grossir pour les secteurs les plus précoces. La charge est correcte

Source : FranceAgrimer/RNM

Prix des fruits - stade expédition

avril 2020 évolution avril

2020/mars 2020 évolution avril 2020/avril 2019

€/kg cts/kg cts/kg

Pomme Golden Rhône-Alpes - cat 1 -

170-220 g - plateau 1 rang 1,07 + 2 + 2

Fraise standard Rhône-Alpes - cat 1 -

barquette de 500 g 5,30 /// + 128

Kiwi Hayward - Rhône-Alpes - cat 1 -

85-95 g (33 fruits) - plateau le kg 2,05 + 4 + 40

Premières estimations 2020 en abricot

(11)

dans les vergers. Le potentiel de récolte s’annonce supérieur (+ 10 %, s o i t 1 1 3 0 0 t o n n e s ) à l ’ a n n é e dernière (année déficitaire suite à nombreux aléas climatiques). Sur le plan sanitaire, les traitements contre le développement de la monilia et la prolifération des pucerons s o n t e ff e c t u é s . L e s p r e m i è r e s commercialisations sont prévues à la mi-mai, avec 10 jours d’avance par rapport à l’année dernière.

Légumes

En laitue, la demande fait preuve de plus de retenue et l’offre, aux volumes plus conséquents, s’écoule avec davantage de difficultés. Un réajustement des cours à la baisse est nécessaire pour garder un flux suffisant de sorties. Les prix conservent toutefois un niveau très correct pour la saison (+ 26 % par rapport à 2019).

En radis, bien que l’offre gagne nettement en volume, et que le produit soit parfois fragilisé à la fane, les prix sont relativement hauts par rapport à 2019 (+ 17 %). Le radis reste le produit recherché en cette saison et la météo très favorable augmente un peu plus son attrait.

En poireau, le mouvement haussier, enclenché le mois dernier, se poursuit tranquillement, porté par une offre de plus en plus réduite. Malgré un temps printanier, ce disponible limité trouve relativement facilement preneur.

Jean-Marc Aubert

Prix des légumes - stade expédition

avril 2020 évolution avril

2020/mars 2020 évolution avril 2020/avril 2019

€ cts cts

Laitue Batavia blonde Rhône-Alpes -

cat 1 - colis de 12 - la pièce 0,53 - 4 + 11

Radis Rhône-Alpes - la botte 0,69 + 5 + 10

Poireau Rhône-Alpes - cat 1 -

20-40 mm - colis de 10 kg - le kg 1,12 + 16 + 7

Source : FranceAgrimer/RNM

E n A u v e r g n e - R h ô n e - A l p e s , l a production (2 185 tonnes) est en net recul de 42 % par rapport à 2018.

Les aléas climatiques malmènent à nouveau la production ardéchoise et entraînent ainsi la plus faible production de ces dix dernières années. Cette baisse de production provoque une rivalité entre les entreprises avec pour conséquence une augmentation des prix à la production. Pour autant, si ces prix d’achats plus élevés sont bénéfiques aux produc teurs, ils impac tent f o r t e m e n t l e s e x p é d i t e u r s e t transformateurs. La filière se trouve alors plus affaiblie. Les stations d’expédition peinent à collecter les volumes afin de garantir leurs partenariats commerciaux tant sur le territoire français qu’à l’exportation.

En revanche, le Sud-Ouest, avec 4 683 tonnes, affiche une légère amélioration des volumes par rapport à 2018.

Cependant, avec un total de 6 868 tonnes, la production française est en recul : - 16 % par rapport à 2018 et - 10 % par rapport à la moyenne quinquennale. Des actions sont menées afin d’enrayer le déclin de la châtaigneraie française par des campagnes de plantations de jeunes châtaigniers plus résistants aux attaques sanitaires. Pour rappel, la production française en 2010 était de 9 500 tonnes alors qu’en 2019, elle n’est plus que de 6 868 tonnes, - 28 % en à peine 10 ans !

La châtaigne en 2019, une production nationale en recul

(12)

Vers une crise laitière mondiale ?

LAIT

Lait de vache

La pousse de l’herbe est dynamique cette année et favorise la production de lait. Dans ce contexte, il est d’autant plus difficile d’appliquer les consignes de réduction de la production pour tenter de maîtriser la crise due au confinement et aux excédents laitiers.

La collecte laitière 2020 était prometteuse : 4,7 % de hausse pour les 3 premiers mois par rapport à 2019. La production française était à l’avenant avec 2,1 % de hausse.

Les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer montrent en avril une stagnation, voire une légère baisse de la collecte, contrairement au pic saisonnier qui se produit précisément en avril. Les consignes semblent donc avoir été entendues.

Les prix en mars se maintiennent 3,3 % au-dessus de 2019 (et 2,6 % pour la France), à l’identique de février. La crise laitière pourrait impacter les prix à partir d’avril si l’on en croit les prix annoncés par les plus gros collecteurs et les pénalités envisagées en cas d’excédent de production. Malgré ces efforts, la production reste excédentaire et d’importants volumes de lait sont détournés vers la production de beurre et le séchage. Les prix de ces deux produits chutent brutalement en avril (Cf. encadré et graphique).

Le fléchissement des débouchés et de la consommation touche toute l’Europe et la collecte européenne est trop importante : 1,2 % de hausse en février (année bissextile prise en compte, Royaume-Uni exclu) par rapport à 2019, soit la plus forte

Livraisons de lait de vache

mars

2020 mars 2020/

mars 2019 cumul 2020 2020/2019 million de litres % million de litres %

Auvergne-Rhône-Alpes tous laits 231 + 3,6 663 + 4,7

Auvergne-Rhône-Alpes lait bio hors Savoie 14 + 9,0 38 + 11,2 Auvergne-Rhône-Alpes lait non bio hors

Savoie 183 + 3,4 528 + 4,8

Auvergne-Rhône-Alpes lait savoyard 34 + 2,9 96 + 2,0

France 2 157 + 0,6 6 275 + 2,1

Union européenne à 27 (février 2020) 11 444

(fevrier) + 4,9 (/fev.19) 23 254 + 3,2

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 05/05/2020

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

600 550 500 450 400 350 300

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 05/05/2020

Prix des laits de vache en région en valeur réelle

€/1 000 litres

Savoyard 3 mois glissant 2020 Savoyard 3 mois glissant 2019 Bio hors Savoie 2020 Bio hors Savoie 2019

Tous laits 2020 tous laits 2019

Non bio hors Savoie 2020 Non bio hors Savoie 2019

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 05/05/2020

Prix des laits de vache en région, France et Europe en valeur réelle

€/1 000 litres

Tous lai ts régio n 2019 Tous lai ts régio n 2020 Fran ce 2019

Fran ce 2020 UE 2019 UE 2020

Alle ma gne 2019 Alle ma gne 2020

440 420 400 380 360 340 320 300

Source : FranceAgriMer

Collecte française 2017, 2018, 2019 et 2020 - semaine 17/2020

million de litres

500

480

460

440

420

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51

(13)

production européenne depuis 7 ans. De même, la production de lait aux Etats-Unis en mars est 2,2 % supérieure à l’année précédente alors que le pays traverse une crise conjoncturelle encore plus forte, de plus en plus de producteurs devant détruire leur lait.

Lait de chèvre

P o u r l e s s y s t è m e s d ’ é l e v a g e classiques hors zéro pâturage, les chèvres pâturent une herbe abondante et de qualité qui favorise la production de lait. En mars, la hausse saisonnière de la production régionale s’accélère (+38 % par rapport à février). La collecte est en nette hausse de 11 % sur un an.

Le dynamisme des livraisons peut s’expliquer par le début de cycle des lactations mais aussi par un apport supplémentaire de lait grâce à l’installation d’éleveurs caprins. En cumul sur 3 mois, les livraisons sont en hausse de 11,7 % comparées à celles de 2019. Au niveau national, la tendance est similaire avec des livraisons qui bondissent de 52 % en un mois et une collecte cumulée en progression de 6,6 % comparée à celle de l’an passé.

Livraisons de lait de chèvre

mars

2020 mars 2020/

mars 2019 2020 2020/2019

hectolitre % hectolitre %

Auvergne-Rhône-Alpes 39 774 + 11,1 91 925 + 11,7

France 498 610 + 6,1 1 086 264 + 6,6

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 05/05/2020

Prix moyen du lait de chèvre

mars

2020 mars 2020/

février 2020 mars 2020/

mars 2019

€/1 000 litres % %

Auvergne-Rhône-Alpes 746 - 8,9 + 3,4

France 726 - 4,9 + 3,4

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 03/04/2020

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

44 000 39 000 34 000 29 000 24 000 19 000

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 05/05/2020

Livraison mensuelles de lait de chèvre

hl

2019 2020

2018

Le cours de la poudre maigre de lait (consommation humaine) perd plus de 700 €/t en 6 semaines, à 1 880 €/t mi-avril et seulement 180 € au-dessus du prix d’intervention (1 698 €/t). Fin avril, le prix remontait un peu à 1 910 €/t.

Marchés du beurre et de la poudre maigre

Le cours du beurre se maintient en Océanie (4 240 €/t fin avril) mais chute également en Europe (2 480  €/t fin avril) et aux Etats-Unis (- 30 %).

La poudre maigre suit les mêmes tendances.

sources : USDA, FranceAgriMer, Idele 1 5 11 15 21 25 31 35 41 45 51

Source : FranceAgriMer

Prix national du beurre spot standard et de la poudre 0 %

5 000 4 500 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000

€/tonne

Le beurre sur le marché spot (au comptant) suit cette chute de la poudre en perdant 900 €/t en 6 semaines, à 2 700 €/t mi-avril et seulement 400 € au-dessus du prix d’intervention (2 218 €/t). Fin avril, le prix se maintient.

(14)

Filière lait

La situation de confinement dû au cov id -19 e s t d ’au t ant plus problématique qu’elle survient dans une période de forte production de lait de chèvre. La filière caprine encourage donc les éleveurs laitiers à modérer leur production afin d’atténuer le pic saisonnier et d’éviter des invendus ou des destructions de lait.

La production fermière et artisanale de fromages est particulièrement impactée par la fermeture de la RHD, les limitations des marchés de plein air et la modification des comportements des consommateurs qui se tournent davantage vers les produits de première nécessité et de stockage.

Une partie des producteurs fermiers caprins par vient à s’adapter en s e p o s i t i o n n a n t s u r c e r t a i n s circuits de distribution (magasins de producteurs, la Ruche qui dit Oui, livraisons à domicile, retrait de commandes à la ferme...) et retrouvent tout ou partie de leur activité.

La filière caprine est pénalisée par les mesures de confinement liées au covid-19

La production de fromages en AOP est particulièrement impactée. La baisse des ventes entraîne le recours à la congélation, à la fabrication d’autres produits (tommes) et à la conservation sous vide.

Filière chevreau

Les dernières tournées de ramassage des chevreaux se terminent. Il reste des chevreaux issus des mises bas les plus tardives, les fins de lots. Certains éleveurs ont fait le choix de mettre les chevreaux sous les mères en l’absence de ramassage, et compte-tenu des difficultés de commercialisation des fromages. Cela reporte donc la question de la commercialisation et du devenir de ces chevreaux gras.

En ce qui concerne l’écoulement sur le marché de viande fraîche ou congelée, le bilan global est moins catastrophique que redouté grâce à un sursaut des ventes en GMS dans la dernière semaine avant Pâques. Mais malgré tout il s’agit d’une situation extrêmement préoccupante pour une viande ayant peu de notoriété auprès du consommateur.

Le prix moyen du lait régional poursuit sa baisse saisonnière. Il se déprécie de 8,9 % en un mois et s’établit à 746 €/1 000 litres en mars mais reste supérieur de 3,4 % sur un an.

En France, la tendance baissière est moins marquée avec une diminution de prix limitée à 4,9 % comparée à février. Avec 726 €/1 000 litres en mars, le prix moyen national est supérieur de 3,4 % à son niveau de mars 2019.

Fabrice Clairet David Drosne

(15)

Baisse des cours des bovins de boucherie

BOVINS

Bovins maigres

Les exportations de bovins maigres vers l’Italie se poursuivent sans restriction ou difficulté majeure. Le nombre de bovins exportés en mars est 4 % supérieur à 2019, de même que le cumul depuis janvier. La totalité des exportations françaises est également au-dessus de 2019. Malgré des volumes qui se maintiennent, la demande italienne est forte en début de mois et les prix évoluent à peine à la hausse. La tendance de fin de mois serait plutôt à une pression des acheteurs pour diminuer les prix.

Sur l’ensemble du mois, excepté les bovins charolais, les cotations sont à la stabilité ou à la baisse de quelques centimes, ce qui maintient les prix 2020 jusqu’à 10 % en dessous de ceux de 2019. Un début d’explication pourrait être trouvé dans l’encadré ci-dessous.

Le marché espagnol, qui concerne les veaux et les broutards les moins bien conformés, est à l’arrêt.

mars

2020 mars 2020/

mars 2020 2020 2020/2019

têtes % têtes %

Auvergne-Rhône-Alpes 24 870 + 3,7 77 680 + 3,9

France 96 791 + 2,6 294 960 + 1,5

Source : Agreste/BDNI janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000

Source : Agreste-BDNI - extraction du 04-05-2020

Source : Agreste/FranceAgriMer

Exportations mensuelles de bovins maigres

2020

avril

2020 avril 2020/

mars 2020 avril 2020/

avril 2019

€/kg vif % %

Mâle Croisé U 400 kg 2,51 - 0,8 - 5,3

Mâle Aubrac U 400 kg 2,52 = - 4,9

Mâle Salers R 350 kg 2,12 - 0,9 - 5,4

Mâle Charolais U 400 kg 2,66 + 0,9 + 1,4

Mâle Limousin U 350 kg 2,62 = - 3,3

Femelle Croisée R 270 kg 2,17 - 1,8 - 9,4

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

2,85 2,75 2,65 2,55 2,45 2,35

Source : Agreste/FranceAgriMer

Mâle Croisé U 400 kg -

commission de cotation de Clermont-Ferrand

€/kg vif

2020

2018

2019 2017

2018 2019 tête

D’après plusieurs opérateurs italiens, les viandes importées, notamment des globes (haut de la cuisse) français et irlandais, commenceraient à prendre davantage de place dans les rayons des GMS et à des prix très compétitifs (1 € moins cher que les globes italiens). Cela pourrait contribuer à ralentir la demande pour la viande italienne produite à par tir de broutards français.

Ces animaux engraissés en Italie constituent habituellement le cœur de gamme des GMS.

Le s aloyau x , dont le pr incip al débouché était la restauration, passent depuis le confinement italien en vente au détail au prix d’une perte de valeur. Les industriels doivent donc compter sur une revalorisation du globe italien pour équilibrer les prix, ce qui est compliqué dans un contexte de concurrence accrue.

Les abattages de vaches de réforme sont réduits au strict minimum.

En effet, la viande de réforme est en grand majorité destinée soit à

l’exportation notamment vers la France, où la demande pour la viande importée a très fortement chuté, soit au segment de la RHD pour la production de burgers (en vente à emportée ou en restauration à table). Les steaks hachés achetés par les ménages sont le plus souvent issus de jeunes bovins et génisses.

Les steaks hachés surgelés, souvent à base de viande de vaches, restent très minoritaires dans les achats des ménages en Italie.

source : Idele Viande bovine sur le marché intérieur italien

Cotation départ ferme des bovins maigres

- commissions de cotation de Clermont-Ferrand, Dijon et Limoges

(16)

Bovins de boucherie

Quasiment toutes les cotations des bovins de boucherie diminuent en avril, jusqu’à - 5,2 % en un mois pour le veau rosé clair de conformation R.

L a b a i s s e d e s c o u r s e s t particulièrement marquée en fin de mois pour les veaux (voir graphique de la cotation hebdomadaire du veau rosé clair R).

Les volumes de veaux abattus en mars se maintiennent identiques à 2019. En cumul depuis le début de l’année, les abattages de veaux augmentent de 0,7 % par rapport à l’an dernier. Le confinement aurait provoqué une baisse nationale de 35 % des abattages de veau à partir d’avril. Les restaurants représentent 20 % des débouchés.

Les professionnels espagnols sont également acheteurs de veaux. Or, les achats espagnols sont à l’arrêt.

Les mises en place en engraissement diminuent en avril, limitant les débouchés des veaux nourrissons (qui sont habituellement valorisés via 3 canaux principaux : le veau de boucherie, le jeune bovin et l’export vers l’Espagne).

Pour les autres catégories de viande bovine en mars, la moyenne mensuelle des abattages se maintient, légèrement supérieure à 2019.

Le cours du jeune bovin U perd près de 3 % en un mois et se retrouve 4,1 % en dessous d’avril 2019. Le déséquilibre carcasse constaté depuis plusieurs années s’est accentué avec le confinement (consommation de steaks hachés en forte hausse). Ce déséquilibre induit une perte de valeur sur les arrières des jeunes bovins, habituellement destinés aux pièces nobles. Une simulation de ce que devrait être le prix détail des steaks hachés lorsqu’une grande majorité de la carcasse est haché

Source : FranceAgriMer

Cotations des bovins finis entrée abattoir

avril

2020 avril 2020/

mars 2020 avril 2020/

avril 2019

€/kg carcasse % %

Vaches viande R 3,65 -1,8% -3,3%

Vaches mixte O 2,99 -4,8% -8,9%

Génisses viande U 4,56 0,6% -3,1%

Jeunes bovins viande U 3,83 -2,8% -4,1%

Veaux de boucherie rosé clair R 5,95 -5,2% 1,3%

Production de viande bovine en Auvergne-Rhône-Alpes

mars

2020 mars 2020/

mars 2019 2020 2020/2019

tonnes

éq-carcasses % tonnes

éq-carcasses %

Vaches 7 236 + 0,7 23 167 + 3,5

Génisses 3 603 + 1,1 10 650 + 3,0

Bovins mâles 2 843 + 3,9 7 630 -2,4

Veaux de boucherie 1 959 + 0,3 5 678 + 0,7

Source : Agreste/BDNI

2018

2019

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 semaine Source : FranceAgriMer

Cotation hebdomadaire du veau rosé clair R entrée abattoir - bassin Centre-Est

€/kg de carcasse

2020 6,80

6,60 6,40 6,20 6,00 5,80 5,60 5,40 5,20

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Cotation du jeune bovin U entrée abattoir - bassin Centre-Est

€/kg de carcasse

2020 4,20

4,10 4,00 3,90 3,80 3,70 3,60

2019 2018 2017

Source : FranceAgriMer

montre que les prix actuels devraient probablement être nettement augmentés et qu’à défaut, le prix d’achat des carcasses ne peut que baisser.

David Drosne

(17)

Les petites filières de volailles de chair fortement pénalisées par la crise sanitaire

PORCINS - OVINS - VOLAILLES

Porcins

Les abattages régionaux cumulés de porcs sont en hausse de 4,2 % en 2020 par rapport à 2019.

Le prix du porc du bassin Grand Sud- Est se déprécie de 2,2 % en avril par rapport à mars et s’établit à 1,74 €/ kg.

Il reste néanmoins supérieur à son niveau de l’an passé (+ 7,7 %).

Le marché du porc continue de subir les effets économiques de l’épidémie en France comme dans le monde.

La consommation de viande porcine semble bien résister même si les ventes sur le marché intérieur sont freinées par l’absence de débouchés h o r s d o m i c i l e . L a r e p r i s e d e s exportations vers la Chine compense en partie la diminution des ventes sur le marché intérieur. Dans le bassin Grand Sud-Est, la situation devient plus tendue pour l’ensemble des sociétés d’abattage avec une offre surabondante en porcs gras en fin de mois qui s’écoulent difficilement avec des prix moins soutenus.

En mars, le prix de l’aliment IFIP s’est renchéri de 2 €/t en un mois, à 245 €/t. Cette hausse, combinée à la baisse des prix perçus, impacte la marge des éleveurs (- 5 % en un mois) même si pour l’instant les prix actuels restent rémunérateurs pour l’amont de la filière porcine.

Les cours du porc connaissent un important mouvement baissier en Europe. Le cours de référence allemand s’est effondré de 19,5 centimes, suivi par ceux des pays voisins qui enregistrent des baisses

Abattages de porcs charcutiers

mars 2020 mars 2020/

février 2020 2020 2020/2019

tonne équivalent-carcasse % tonne équivalent-carcasse %

10 905 + 4,4 332 69 + 4,2

Source : Agreste

Source : FranceAgrimer

Cotation du porc charcutier -

bassin Grand Sud-Est

avril 2020 avril 2020/mars 2020 avril 2020/avril 2019

€/kg % %

1,74 - 2,2 + 7,7

2018 2019

2017

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Source : Agreste-FranceAgriMer

Cotation du porc charcutier entrée abattoir classe S - bassin Sud-Est

€/kg de carcasse 2,00

1,90 1,80 1,70 1,60 1,50 1,40 1,30

de 14 à 17 centimes. Les méventes du jambon sur l’Italie encombrent le marché. Le marché espagnol souffre à l’export et la demande intérieure est impactée par la fermeture des restaurants et l’absence de tourisme. À l’échelle mondiale, une des principales préoccupations aujourd’hui est la situation critique et inédite aux Etats-Unis avec la fermeture de plusieurs abattoirs des grands leaders de la filière porcine américaine du fait de nombreux cas de Covid-19 déclarés au sein de leurs effectifs. Leurs capacités d’abattage,

déjà très sollicitées, s’avèrent désormais insuffisantes, entraînant des pressions inévitables sur les prix. Si la demande de la Chine reste élevée, celle-ci exerce une pression sur les européens en faisant jouer la concurrence américaine aux prix très compétitifs.

La poursuite à court terme de la tendance baissière des cours sur les marchés français et européen semble inévitable suite aux tensions liées à la situation internationale.

2020

(18)

Ovins

Les abattages régionaux d’agneaux grimpent globalement en mars par rapport à février malgré les perturbations fin mars suite à l’instauration du confinement car les agneaux sont finis pour répondre à la demande potentielle forte lors des fêtes pascales.

Le cours de l’agneau s’établit à 6,61 €/ kg, en baisse inhabituelle de 3,8 % en avril par rapport à mars en raison des effets de la crise sanitaire. A 6,62 €/ kg carcasse, le prix de l’agneau zone sud perd 3 % par rapport au mois dernier, celui de l’agneau zone nord cède 6,5 % à 6,58 €/kg carcasse.

La demande de viande d’agneau s’arrête net après le confinement et fait plonger les prix à partir de la semaine 13 pendant trois semaines.

Les ventes reprennent la semaine précédant Pâques mais les prix ne remontent qu’après Pâques en semaine 16. Cette reprise de la commercialisation des ovins juste avant Pâques permettant l’écoulement en grande partie des stocks d’agneaux sur pied en ferme, est due à la campagne d e c o m m u n i c a t i o n l a n c é e p a r l’interprofession auprès des médias pour appeler les français à continuer à consommer de l’agneau français.

Le moindre recours aux viandes importées pour valoriser l’agneau français a semble-t-il provoqué une chute des disponibilités supérieure à la baisse de la demande et permet une remontée des cours. La filière espére que les achats pendant le Ramadan du 23 avril au 23 mai dopent la demande.

Au Royaume-Uni, la situation reste inhabituelle avec des cours qui rebondissent après Pâques comme en France. L’Espagne fait face à

Abattages de volailles et lapins

mars

2020 mars 2020/

mars 2019 2020 2020/2019

tonne équivalent-carcasse % tonne équivalent-carcasse %

Total volailles 6 537 - 4,1 18 229 - 11,7

dont poulets et coquelets 6 042 + 15,2 16 833 + 7,7

dindes 124 - 89,5 389 - 89,9

pintades 248 - 2,4 640 - 10,6

Source : Agreste

Abattages régionaux d’agneaux

mars

2020 mars 2020/

février 2020 2020 2020/2019

tonne équivalent-carcasse % tonne équivalent-carcasse %

323 + 44,3 769 - 4,4

Source : Agreste

Cotations des agneaux couverts classe R 16/19 kg - moyenne des régions

avril

2020 avril 2020/

mars 2020 avril 2020/

avril 2019

€/kg carcasse % %

6,61 - 3,8 - 2,3

Source : FranceAgrimer

d’importants stocks de viande en frigo et sur pied en élevage suite à la fermeture de la RHD (canal de distribution primordial pour la filière).

Des exportations conséquentes de vifs vers les pays arabes, pour le Ramadan, soulagent ponctuellement les éleveurs. En Océanie, tandis que la cotation australienne continue de s’apprécier malgré un impact certain du Covid-19 sur les exports, le cours néozélandais poursuit sa chute.

Volailles

En mars, les abattages régionaux de poulets progressent de 15,2 % par rapport à mars 2019. Au niveau national, la tendance est la même, mais avec une progression plus modeste (+ 6,6 %).

A Rungis, les cours ne varient pas.

Situation inquiétante pour certains types de volailles

Selon l’interprofession de la volaille de chair (l’Anvol), le marché de la volaille de chair a reculé de 10 % suite à la fermeture de la restauration hors foyer.

La filière essaye de reporter vers la grande distribution la volaille destinée initialement à la restauration hors domicile (RHD), mais c’est loin de compenser les pertes totales. Sur le marché du poulet et de la dinde, la perte globale de volume est limitée grâce à un transfert d’une partie des volumes destinés à la RHD vers la grande distribution alimentaire. Mais ce changement de circuit de distribution est très difficile pour certaines petites filières (pigeons, canards, pintades, caille et poulet de Bresse) dont les ventes ont fortement chuté. Les ventes directes locales de volailles de Bresse augmentent ainsi que le recours à la surgélation.

(19)

Lapins

Avec 2,03 €/kg en avril, le cours national du lapin vif départ élevage atteint un plateau et devrait initier sa baisse saisonnière le mois prochain avec la consommation qui diminue quand les températures augmentent.

La cotation est en légère hausse sur un an.

Fabrice Clairet

Le confinement fait exploser la demande d’œufs

Depuis le début du confinement le 17 mars, l’œuf se trouve au cœur de l’approvisionnement des familles pour faire des pâtisseries. Cet aliment fournit également une protéine bon marché, un point à ne pas négliger quand les cantines sont fermées. Selon le Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO), du 16 mars au 12 avril, 611 millions d'œufs ont été vendus aux consommateurs en France, soit 44 % de plus par rapport à la même période en 2019. Tous les modes d'élevage sont concernés par cette demande croissante : bio, plein air dont Label Rouge, sol ou cage. Pour répondre à cette demande, les centres d'emballage tournent à plein régime, avec un renforcement des équipes et des horaires élargis. Les centres se sont organisés pour réorienter vers les magasins les œufs à coquille brune mais également à coquille blanche habituellement destinés à la restauration.

Cotation Rungis - découpe

avril

2020 avril 2020/

mars 2020 avril 2020/

avril 2019

€/kg % %

Poulet PAC* standard 2,3 = =

Poulet PAC* label 4,1 = =

Dinde filet 5,3 = + 10,4

Source : FranceAgrimer

Cotation nationale du lapin vif

avril 2020 avril 2020/

mars 2020 avril 2020/

avril 2019

€/kg % %

Lapin vif hors réforme départ

élevage 2,03 - 0,4 + 0,7

Source : FranceAgrimer

Références

Documents relatifs

Puis, vous constaterez l’apparition de nouvelles rubriques autour du numérique dans tous ses états : actions pour aider les personnes en diffi culté à s’approprier

• Le nombre médian de chantiers en cours avec des maîtres d’ouvrage particuliers, s’élève à 2?. • Le nombre médian de chantiers en cours avec des maîtres

Face aux évolutions liées à la crise sanitaire, nous vous invitons à vérifier que l'activité ou l'animation à laquelle vous souhaitez participer a bien été maintenue2.

- une conscience de responsabilité climatique plus développée au Nord qu’au Sud, que l’on retrouve dans un classement très proche du précédent, sous réserve que

Inscriptions à la résidence les Centaurées : lundi matin et lundi, mardi, mercredi, vendredi de 17h30 à 18h30 bureau des Guides du m t aiGuiLLe | randOnnées en raquettes à neIge

Ici dans cette image, c’est Cétautomatix qui lance son marteau, mais dans la réalité, la victime émissaire est attaquée par tous les membres du groupe pris par

Les membres bénévoles mars 2019 – février 2020.. Un

La fermière est très fâchée contre la vache farceuse Arrête immédiatement, Liselotte, lui crie-t-elle lorsqu’elle voit que la petite vache fait de nouveau fuir le facteur.. -