• Aucun résultat trouvé

Etude de la variabilité des caractéristiques des ressources en eau du bassin versant de Konkouré

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Etude de la variabilité des caractéristiques des ressources en eau du bassin versant de Konkouré"

Copied!
13
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02954064

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02954064

Submitted on 30 Sep 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Etude de la variabilité des caractéristiques des ressources en eau du bassin versant de Konkouré

Tidiane Camara, Idrissa Diaby, Mamby Keita

To cite this version:

Tidiane Camara, Idrissa Diaby, Mamby Keita. Etude de la variabilité des caractéristiques des ressources en eau du bassin versant de Konkouré. Sciences et Techniques, A paraître. �hal-02954064�

(2)

1

Etude de la variabilité des caractéristiques des ressources en eau du bassin versant de Konkouré Tidiane Alpha CAMARA (1), Idrissa DIABY (1), Mamby KEITA (1),

1. Laboratoire d’Enseignement et Recherche en Énergétique Appliquée (LEREA) – UGANC ;

RESUME

Les résultats de l’étude sur le bassin de Konkouré ont permis de caractériser les principales manifestations de la variabilité des paramètres climatiques et hydrométriques sur la période de 1982-2012. L’observation faite depuis plus de trois décennies au niveau du bassin fait ressortir une variation moyenne mensuelle de 379,04mm de pluie sur tout le bassin avec une moyenne annuelle maximale de 221,34mm avec un débit moyen inter annuel de 331m3/s . La variabilité climatique se manifeste par une croissance monotone interannuelle des températures de l’air au niveau du bassin. Le bilan hydrologique montre que le bassin Konkouré reçoit en moyenne 1516,16 mm de pluie chaque année et l’évapotranspiration potentielle (ETP) interannuelle est de 129,05mm. La valeur de l’évapotranspiration réelle (ETR) qui constitue la frange d’eau qui retourne dans l’atmosphère sous forme de vapeur est de 93,73 mm, soit près de 9,21% de la lame d’eau précipitée. La lame d’eau infiltrée est dans l’ordre de 6,25 mm, soit 0,61% de la lame d’eau précipitée. La quantité d’eau ruisselée est dans l’ordre de 28,92 mm, soit 2,84% de la lame d’eau précipitée. Par ailleurs, l’indice du débit annuel montre une aridité modérée de 1982 à 2000. Une variation d’humidité s’est observée de 2001 à 2003. A partir de 2004 jusqu’à 2005 une humidité modérée s’installe au niveau du bassin de Konkouré pour se terminer par une aridité modérée de 2006 à 2012 avec une aridité forte en 2007.Tenant compte de la longue période d’aridité (1982 à 2000 à peu près 20 ans), la modification constatée sur les cumuls de hauteurs pluviométriques de la dernière décennie s’est accompagnée d’une modification de la durée des saisons pluvieuses, soutenue par une légère croissance du débit au niveau du bassin. Ainsi une tendance au raccourcissement de saisons des pluies a été constatée.

Mots clés : Bassin versant, Variabilité climatique, Pluie, Débit, Hydrologie ABSTRACT

The results of the study on Konkouré basin have characterized the main events of the variability of climatic and hydrometric parameters over the period 1982-2012. The observation for more than three decades in the pelvis shows a variation of monthly average rainfall 379,04mm throughout the basin with a maximum annual average of 221,34mm with an inter annual average flow of 331m3 / s. Climate variability is manifested by a monotonically increasing interannual air temperatures in the pelvis. The water balance shows that the Konkouré basin receives an average of 1516.16 mm rainfall annually and potential evapotranspiration (PET) is interring 129,05mm. The value of actual evapotranspiration (ETR) which constitutes the water fringe that returns to the atmosphere as vapor is 93.73 mm, or about 9.21% of the precipitated water slide. The water layer is infiltrated in the order of 6.25 mm, or 0.61% of the precipitated water blade. The amount of water run-off is in the order of 28.92 mm, or 2.84% of the precipitated water blade. Moreover, the index of the annual flow shows moderate aridity from 1982 to 2000. A variation of moisture was observed from 2001 to 2003. From 2004 to 2005 a moderate humidity sets in the pelvis Konkouré of ending with a moderate dryness of 2006-2012 with high aridity 2007.Tenant account the long period of aridity (1982-2000 almost 20 years) and the change observed on the cumulative rainfall amounts of the last decade has been accompanied by a change in the duration of the rainy seasons, supported by a slight increase of the flow in the pelvis. And a trend towards shorter rainy seasons was found.

Keywords: Watershed, Climate Variability, rain, flow, Hydrology

I. INTRODUCTION

La Terre est la seule planète du système solaire à disposer, grâce à sa position privilégiée, de l’eau liquide à sa surface. L’eau est indispensable à la vie. Habitat d’une partie de la faune et de la flore, source de production d’hydro-électricité, élément indispensable à l’agriculture, élément vital d’alimentation, l’eau devient une denrée convoitée et de plus en plus rare pour la population mondiale.

L’enveloppe d’eau couvre une superficie de 71% de la planète. Elle est constituée de 68%

d’eau salée et de 3% d’eau douce. Cette eau douce est un principal enjeu de convoitise à l’échelle mondiale dont les trois quarts sont stockés sous forme de glace, Cans (1994) dans son ouvrage La guerre de l’eau, dresse un tableau parfois alarmant de l’avenir de cette

(3)

2

ressource. Sa répartition quantitative à l’échelle du globe est très hétérogène, et souvent différente de la répartition des populations.

En Guinée, de nombreuses études ont été menées par différents auteurs aux échelles régionale et locale. Toutes ces études ont mis en exergue les impacts de la variabilité climatique sur les ressources en eau et les écosystèmes y afférant. Ce qui dénote le déficit pluviométrique observé durant ces dernières décennies [1].

Les bassins versants de Guinée et ceux des pays de la sous région, forment une entité de gestion intégrée de la ressource en eau. Ainsi, de nombreux modèles, permettant de simuler le fonctionnement des bassins et leur réponse au climat, ont été élaborés. Toutefois, la ressource simulée par ces modèles dépend de la stabilité du climat ainsi que de la stationnarité du comportement du bassin versant. L’objectif de ce travail est de déterminer les caractéristiques principales aux termes du bilan hydrologique, pour mieux comprendre et modéliser les écoulements et les transferts d'eau.

Le Bassin Versant de Konkouré et ses affluents restent aujourd’hui sous l’impact de cette variabilité climatique constatée (élévation de température, baisse de la pluviométrie, déficit hydrologique, sècheresse…).

II. OUTILS ET METHODES

2.1 PRESENTATION SOMMAIRE DE LA ZONE D’ETUDE

Le bassin versant de Konkouré traverse deux régions naturelles de la Guinée : la Moyenne Guinée et la Basse Guinée.

Basse Guinée

Elle couvre 15% de la surface totale du territoire (soit 36.200 km2) et comprend une zone côtière marécageuse derrière laquelle s’étend une plaine s’élevant lentement jusqu’au pied des collines du Fouta Djallon. La pluviométrie annuelle varie entre 2000 et 4000mm avec une densité de population actuelle estimée à 29 hab. /km2 (excepté Conakry). Sa croissance démographique est évaluée à 2,3% et regroupe 1,85 million d’habitants (soit 32% de la population totale de la Guinée dont 0,91 million de ruraux (50% de la zone).

La capitale Conakry est située dans cette zone (0,7 million d’habitants). Le potentiel des terres agricoles est de 1,3 million d’hectares, dont 0,38 million de terres cultivable. Le riz de mangrove et de bas-fonds, le manioc et le palmier à huile sont les principales cultures vivrières dans la zone côtière, alors que le riz, le maïs, le fonio, le manioc et les légumes sont cultivés dans le piedmont.

(4)

3

L’aménagement de plaines pour la culture intensive y fait souvent l’objet de transactions monétaires et de problèmes fonciers. La pression foncière (démographie et recherche de bonnes terres par des hommes d’affaires de Conakry) oblige à réduire le temps de jachère et à puiser dans le capital de fertilité. Il y a donc une préoccupation majeure autour du maintien de la fertilité des terres de culture qui pourrait trouver des solutions à travers les techniques des jachères améliorées. Il se pose également le problème de perte des bois de défriche qui pourraient être valorisé sous forme de charbon au lieu d’être abandonnés dans la nature ou calcinés.

La zone sud des bas plateaux côtiers (Kindia, Forécariah, Coyah, Dubréka) est bien adaptée à une agriculture de rente diversifiée et l’émergence d’une agriculture moderne grâce aux potentialités naturelles (fruits d’exportation, vivriers de rente, petit élevage, légumes, tubercules, riz pluvial, etc.) et à la proximité de la ville de Conakry.

La dégradation du potentiel forestier, suite à l’extension des terres agricoles (y compris la riziculture dans les mangroves) et l’exploitation de bois de chauffe pour Conakry, sont très accentuées dans cette région. Actuellement, les forêts couvrent environ 8% de la superficie.

Au nombre de ces forêts il faut compter les 50000 ha du reste de la forêt dense mésophile (forêt relique de Kounounkhan à Forécariah) et les 250000 ha en plus de formation de mangrove (dont 120000 ha susceptibles d’une gestion forestière). La mangrove est essentiellement composée de Rhizophora et d’Avicenia. La production est estimée à 55m3 /ha, soit un volume sur pied de plus de 6 600 000 m3 dans les zones de production forestière.

L’élevage transhumant principalement en provenance du Fouta Djalon est de plus en plus important dans cette région et entre souvent en concurrence avec l’agriculture, et plus particulièrement avec la riziculture dans les bas-fonds qui servent de pâturages humides en saison sèche.

Moyenne Guinée

Elle couvre 63 600 km2 du territoire guinéen soit 26% de la superficie du Pays et regroupe 1,6 million d’habitants (soit 27% de la population totale du pays, selon le recensement de 2014), dont 1,4 million de ruraux. La Moyenne Guinée comprend au centre et au Nord les hauts plateaux du massif du Fouta Djalon, où l’altitude varie de 600 à 1500 m et au Nord-Ouest, les plaines basses des régions de Gaoual et de Koundara.

La pluviométrie annuelle varie entre 1500 et 2 000 mm. Les sols sont en grande partie très dégradés. Les principales cultures sont le fonio, le maïs, le manioc, les arachides, le riz et les légumes. La grande richesse à exploiter de la zone est la culture stabilisée dans les tapades avec fumure organique à hauts rendements. Le potentiel en terres cultivables est de 800 000 ha, dont plus de 450 000 ha sont cultivés chaque année avec 80 000 ha en tapades. Les

(5)

4

tapades et les fonds de vallée présentent des possibilités réelles d’agriculture de rente et d’intensification [2].

Le manteau forestier ne couvre que 13% de la région, soit 800 000 ha de forêt dense sèche et 50 000 de lambeaux de forêt dense mésophile, relique de l’ancienne forêt dense d’altitude. En réalité, il n’existe plus de massifs forestiers en dehors de quelques petites forêts classées relativement conservées avec les 450ha de plantations de pins de Dalaba. Ailleurs, il s’agit essentiellement de bosquets en tête de sources, de galeries le long des rivières encaissées et d’arbres épars sur les Bowés. Ces maigres ressources forestières sont suffisantes pour la satisfaction des besoins locaux en bois, mais elles présentent souvent des difficultés d’accès.

Le Nord-ouest de cette zone (plaines de Gaoual - Koundara) présente les plus grands effectifs de bovins grâce aux pâturages humides de moyennes vallées. Le déséquilibre marqué entre la demande et les disponibilités en terre a provoqué une migration des activités pastorales vers la Basse Guinée. Quant aux sols, la baisse de leur fertilité est liée aussi bien à une érosion physique différentielle qu’à une dégradation de leur structure physico-chimique. Sur les plateaux et les pentes, les Bowés dominent et s’étendent rapidement par décapage. Les sols de bas de pentes sont en général acides et chimiquement pauvres ; ceux des plaines sont souvent mal structurés, très acides et peu riches en matières organiques décomposées. Seuls quelques sols de bas-fonds, correctement travaillés, présentent un bon potentiel de production.

Suite à son importance écologique régionale en tant que Château d’eau Ouest - africain, cette zone a déjà attiré un grand nombre de projets aux approches d’amélioration et de protection multiples. Le massif du Fouta Djalon fait l’objet d’un programme régional de restauration et d’aménagements intégrés [2].

Figure 1. Carte du bassin versant Konkouré [3]

(6)

5 2.2 Données

Les données climatiques utilisées dans cette étude sont la pluviométrie, le débit et la température de l’air au pas de temps mensuel. Ces données proviennent des Directions Nationales de météorologie et de l’hydraulique. Elles ont été collectées auprès des stations météorologiques de Télémélé, Labé, Mamou et Kindia sur une période de 1982-2012.

2.3 Méthodologie d’analyse de la variabilité climatique

Pour apprécier la variabilité climatique, des méthodes statistiques ont été utilisées à cause de leur performance et de leur robustesse. Une rupture est définie comme un changement dans la loi de probabilité des variables aléatoires dont les réalisations successives définissent les séries chronologiques étudiées.

2.4 Analyse des paramètres météorologiques

Les paramètres météorologiques du bassin versant ont été déterminés à l’aide des méthodes statistiques et l’utilisation du logiciel Excel. L’analyse a permis de comprendre la variation saisonnière et interannuelle de la température dans le bassin versant Konkouré. Ce paramètre influence les précipitations dans une région donnée [9]. En ce qui concerne la pluviométrie, on s’est appesanti sur l’indice pluviométrique qui est le rapport de l’écart à la moyenne interannuelle sur l’écart type des hauteurs pluviométriques annuelles. Cela nous a permis d’observer la variabilité interannuelle et les périodes de déficits et d’excédents pluviométriques.

La méthode de l’indice pluviométrique est appliquée pour apprécier la variation pluviométrique au cours d’une période d’observations donnée. Cette méthode a l’avantage de mettre en évidence les périodes excédentaires et déficitaires. Ainsi, pour chacun des postes pluviométriques retenus, un indice de la pluie interannuelle a été déterminé et se définit comme une variable centrée réduite exprimée par l’équation ci-dessous [4] :

i i

P P

I

 

(1) Où Ii - Indice pluviométrique (indice de Nicholson)

Pi - valeur de la pluviométrie moyenne annuelle de l’année i ;

- Valeur moyenne interannuelle de la pluviométrie sur la période étudiée ; - valeur interannuelle de l’écart-type de la pluviométrie sur la période étudiée

La représentation des indices pluviométriques interannuels, calculés par décennie sur la période 1982-2012, traduit l’évolution dans l’espace de la variable centrée réduite étudiée tout en soulignant les zones tantôt déficitaires ou excédentaires. Cette méthode permet de suivre

(7)

6

les fluctuations des régimes pluviométrique et hydrologique. Selon l’indice de NICHOLSON on peut classifier les aridités en six catégories suivant le tableau ci-dessous.

Tableau 1 Classification des indices pluviométriques

CLASSE INDICE DE PLUIE

DEGRE DE

L’ARIDITE Ip > 2 Humidité extrême 1< Ip < 2 Humidité Forte 0 < Ip < 1 Humidité modérée -1< Ip < 0 Aridité modérée -2 < Ip < -1 Aridité Forte

Ip < -2 Aridité extrême

2.5 Lames d’eau écoulées

Après la reconstitution des modules à l’exutoire des bassins versants, les lames annuelles écoulées seront calculées par la relation :

31,536.Q LeS

(2) Où Le - la lame annuelle écoulée (m) ; Q – module du débit (m3/s) ; S - superficie du bassin versant (km²) ; la constante 31,536 est relative au temps en secondes dans l’année. La lame écoulée (Le) est lie au Coefficient d’écoulement (Ké). Les coefficients d’écoulement sur les bassins versants sont déterminés par la relation suivante [6] :

Le

P

(3) P- précipitation en mm

2.6 Calcul de l’évapotranspiration potentielle (ETP)

L’évapotranspiration potentielle (ETP), qui est définie comme l'ensemble des pertes en eau par évaporation et transpiration d'une surface d’un bassin versant de hauteur uniforme, couvrant totalement le terrain, en pleine période de croissance et abondamment pourvue en eau. L’évapotranspiration potentielle peut être évaluée à l’aide de nombreuses formules (Thornthwaite, Turc, Penman…) que nous ne détaillerons pas ici. Comme l’évapotranspiration est le terme le plus délicat à évaluer dans le bilan, dans notre cas précis on a utilisé la formule de Turc [8].

 

ETP 0, 40 T° lg 50 T° 15

 

(4) T°- la température moyenne du mois en degré Celsius (°C)

(8)

7

lg- la radiation globale réelle en cal/cm².jour (2 cal/m².Jour).

Par conséquent, connaissant la pluviométrie totale et l’évapotranspiration potentielle on peut déduire la pluviométrie efficace par la relation :

ef t

P   P ETP

(5)

- pluviométrie efficace en mm – pluviométrie totale en mm

2.7 Méthode de détermination de l’ETR

L’évapotranspiration réelle, est la quantité d’eau réellement évaporée et dépend des conditions naturelles et de la quantité d’eau disponible dans le sol aussi appelé réserve utile.

La détermination de l’ETR a été réalisée à partir de la méthode de Coutagne. Elle donne des résultats appréciables dans l’étude du bilan hydrologique. L'évapotranspiration réelle (ETR) est donnée par l'expression : [7]

(6) Avec

T- Température moyenne annuelle en °C

P- Précipitation moyenne annuelle en mètre (m).

2.8 Analyse de la variation des saisons

L’étude de la variation des saisons des pluies est basée sur une analyse comparative des valeurs d’évapotranspiration potentielle (ETP) et réelle (ETR) au pas de temps mensuel. Les valeurs d’ETP et ETR ont été calculées par les méthodes de Thornthwaite et de Turc. La méthode de calcul de l’ETP selon Turc a été présentée précédemment. La méthodologie de calcul de l’ETR selon Thornthwaite peut être décrite ci-dessous.

On admet que le sol est capable de stocker une certaine quantité d’eau (Reserve Utile) et cette eau peut être reprise pour l’évapotranspiration par l’intermédiaire des plantes. La quantité d’eau stockée dans la réserve est comprise entre 0 (la réserve est vide) et 200 mm (la réserve est pleine) avec une moyenne de 100 mm. Cette quantité varie suivant les sols et sous-sols considérées. On admet que la satisfaction de l’ETP a priorité sur l’écoulement. Par ailleurs, la compétition de la réserve utile est également prioritaire sur l’écoulement. On établit ainsi un bilan à l’échelle mensuelle a partir de la pluie (P) du mois, de l’évapotranspiration potentielle (ETP) et de la réserve utile selon les règles suivantes [9] :

si P ≥ ETP → ETR = ETP si P < ETP → ETR = P+ΔRU

(9)

8

Il est évident que l’étude de la variation de la température, de la durée de l’insolation, de l’humidité relative, de l’évapotranspiration potentielle en relation avec la pluviométrie contribue à la compréhension des processus complexes liés au fonctionnement d’un hydro - système.

2.9 Méthode de détermination du ruissellement

L'estimation du ruissellement (R) est faite par la formule de Tixéront-Berkaloff qui utilise la pluviométrie et l'évapotranspiration potentielle calculée par la méthode de Thornthwaite. La formule de Tixéront-Berkaloff pour l’évaluation du ruissellement (R) se présente comme suit : [11]

3

3

2

R P

ETP

(7) Avec:

R : ruissellement en mm; P : précipitation moyenne annuelle en mm; ETP : évapotranspiration potentielle moyenne annuelle calculée par la méthode de Thornthwaite en mm.

2.10 Méthodologie de détermination de la lame d’eau infiltrée

La méthode du bilan hydrologique est la plus utilisée pour la détermination de la lame d’eau infiltrée. L’infiltration est évaluée à partir de l’équation ci-dessous :

 

I   P ETRR   S

(8) I : Lame d’eau infiltrée (mm) ; P : Pluviométrie (mm) ; ETR : Evapotranspiration

Réelle (mm); R: Lame d’eau ruisselée (mm); S : Variation du stock d’eau.

3. RESULTATS ET DISCUSSION

Les données des paramètres météorologiques ont servi à l’étude de la variabilité climatique sur une période de 30 ans. L’analyse des pluies tombées sur le bassin versant Konkouré drainées vers la station hydrométrique au pont de Télémélé est basée sur les relevés de pluies, de débits et de températures.

La variation des précipitations représente le facteur le plus important du climat tant pour les habitants que pour les écosystèmes. Ce qui explique la résonance exceptionnelle que prennent les anomalies qui affectent ce paramètre.

3.1 Pluviométrie moyenne annuelle

Figure 2 - Moyenne pluviométrique Annuelle 0

50 100 150 200

1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Hauteur pluviométrique (mm)

Années

Moyenne pluviométrique annuelle

(10)

9

La figure (2) montre la plus grande quantité de pluie enregistrée en 2006 (183,26) et un minimum de (103,13) en 1984.

3.1 Pluviométrie moyenne annuelle (Kindia)

Figure (3) - Moyenne Pluviométrique Annuelle

La figure (3) montre une grande quantité de pluie enregistrée en 2012 pour une valeur de 206,9mm avec un minimum de 137,38mm.

3.2 Variation annuelle du débit

Figure 4 - Débit Moyenne Annuel (Télémélé)

La figure (4) montre le débit moyen maximal enregistré en 2001 pour une valeur de 1116m3/s avec un minimum de 113m3/s en 2007

3.3 Indice pluviométrique annuel

Figure 5 Indice pluviométrique annuel

0 50 100 150 200 250

Hauteur pluviométrique (mm)

Années

Moyenne Pluviométrique Annuelle

0 500 1000 1500

1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Débit (m3/S)

Années Débit Moyenne annuel

-2 -1 0 1 2 3

1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Indice pluviométrique

Années

(11)

10

Sur la figure (5), on constate que de 1982-2000 nous avons observé une aridité modérée et une aridité forte en 1984 avec quelques d’humidité modéré en 1991 ; 1993 et une humidité forte en 1997 ; de 2001-2012 nous observons une humidité modérée avec une humidité forte en 2003-2007 ; une humidité extrême en 2002 ; 2006 et certaines années d’aridité modéré en 2004 ; 2009 et d’aridité forte en 2010 et 2011.

3.4 Indice pluviométrique annuel (Kindia)

Figure 6 Indice Pluviométrique annuel (Kindia)

La figure (6) montre les années d’aridité modérée de 1982-1991 ; de 1992-2012 on observe une humidité forte en 1994, 1999, 2011, 2003, 2007, 2011 et 2012 ; quelques années d’humidité modérée en 1992, 1995, 1996, 2002, 2005 et 2006 ; d’aridité forte en 1993 et 2000 en suite d’aridité modérée en 1997, 1998, 2004, 2008, 2009 et 2010.

3.5 Indice du débit annuel

Figure 7 - Indice du débit moyen annuel (Télémélé)

La figure (7) montre que de 1982 jusqu’en 2000, on constate une aridité modérée ; de 2001 à 2002 nous avons une humidité extrême ; humidité forte en 2003 ; humidité modérée en 2004, 2005 et 2010 avec certaines années d’aridité modérée en 2006, 2008, 2009, 2011, 2012 et une aridité forte en 2007.

3.6 Corrélation entre pluies moyennes annuelles et le débit

-2 0 2 4

Indice pluviométrique

Années

-2,00 -1,00 0,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00

1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Indice

Années

(12)

11

Figure 8 - Corrélation entre pluies et débit pour les Stations de Kindia, Mamou et Labé Dans la figure (8) la corrélation entre pluie et débit dans les trois stations est peu significative car la valeur moyenne (0,345) est au dessous du seuil (0,5).

3.7 Variation de l’évapotranspiration potentielle

Figure 9 - Variation de l'ETP des Stations Kindia, Mamou et Labé

Dans la figure (9), on constate une chute marquée de l’évapotranspiration potentielle à Labé.

Dans le cas général, la variation des courbes est presque la même.

CONCLUSION

Les résultats de l’étude sur le bassin de Konkouré ont permis de caractériser les principales manifestations de la variabilité des paramètres climatiques et hydrométrique sur la période de 1982-2012. L’observation faite depuis plus de trois décennies au niveau du bassin fait ressortir une variation moyenne mensuelle de 379,04mm de pluie sur tout le bassin avec une moyenne annuelle maximale de 221,34mm avec un débit moyen inter annuel de 331m3/s . La variabilité climatique se manifeste par une croissance monotone interannuelle des températures de l’air au niveau du bassin. Le bilan hydrologique montre que le bassin Konkouré reçoit en moyenne 1516,16 mm de pluie chaque année et l’évapotranspiration potentielle (ETP) interannuelle est de 129,05mm. La valeur de l’évapotranspiration réelle (ETR) qui constitue la frange d’eau qui retourne dans l’atmosphère sous forme de vapeur est de 93,73 mm, soit près de 9,21% de la lame d’eau précipitée. La lame d’eau infiltrée est dans l’ordre de 6,25 mm, soit 0,61% de la lame d’eau précipitée. La quantité d’eau ruisselée est dans l’ordre de 28,92 mm, soit 2,84% de la lame d’eau précipitée.

0,00 200,00 400,00 600,00 800,00 1000,00 1200,00

1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31

Mamou Labé Kindia debit

0,00 50,00 100,00 150,00 200,00

1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

ETP (Labé) ETP (Mamou) ETP (Kindia)

(13)

12

Par ailleurs, l’indice du débit annuel montre une aridité modérée de 1982 à 2000. Une variation d’humidité s’est observée de 2001 à 2003. A partir de 2004 jusqu’à 2005 une humidité modérée s’installe au niveau du bassin de Konkouré pour se terminer par une aridité modérée de 2006 à 2012 avec une aridité forte en 2007.

Tenant compte de la longue période d’aridité (1982 à 2000 à peu près 20 ans), la modification constatée sur les cumuls de hauteurs pluviométriques de la dernière décennie s’est accompagnée d’une modification de la durée des saisons pluvieuses, soutenue par une légère croissance du débit au niveau du bassin. Ainsi une tendance au raccourcissement de saisons des pluies a été constatée.

Au terme de cette étude, nous recommandons la réalisation dans le bassin des activités suivantes afin de limiter les effets de la variabilité et les changements climatiques sur le bassin de Konkouré :

 Etudier l’impact de la variabilité pluviométrique et hydrométrique de ce bassin

 Eduquer et sensibiliser la population vivant aux alentours du bassin sur les problématiques de la gestion durable de leur écosystème ;

 Conserver et protéger les ressources en eau par le reboisement des rives dégradées des cours d’eau du bassin.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

[1]. S. SANGARE et all., Friend AOC, Sud Sciences et Technologies décembre 2002- Bilan hydrologique du fleuve Niger en Guinée de 1950-2000,

[2]. Monographie de la Guinée

[3]. Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie « le bassin versant » Juillet 2012, France.

[4]. Pierre DUBREUIL « Les CARACTERES PHYSIQUES et MORPHOLOGIQVES des BASSINS VERSANTS » Mars 1966

[5]. Les ressources hydro-électriques de Guinée par M. Lamine TOURE

[6]. Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (IEPF)-mars 2006

[7]. Ardoin S., Lubès-Niel H., Servat E., Dezetter A., Boyer J.F., 2003, « Analyse de la persistance de la sécheresse en Afrique de l’Ouest : caractérisation de la situation de la décennie 1990 », IAHS Publication, vol. 278, 223-228.

[8]. Ardoin B.S. 2004, Variabilité hydro climatique et impacts sur les ressources en eau de grands bassins hydrographiques en zone soudano-sahélienne, Thèse de Doctorat, Université de Montpellier II, France.

[9]. Bi Tié Albert Goula, Issiaka Savane, Brou Konan, 2006 « Impact de la variabilité climatique sur les ressources hydriques des bassins de N’Zo et N’Zi en Côte d’Ivoire (Afrique tropicale humide) »

[10]. Assani A., Tardif S., 2005, « Classification, caractérisation et facteurs de variabilité spatiale des régimes hydrologiques naturels au Québec (Canada). Approche éco- géographique », Revue des Sciences de l’Eau, vol. 18, No.2, 247-266.

[11] -Bilan hydrologique en Guinée JV Sutcliff & BS Piper-1986

Références

Documents relatifs

Concernant la grille finale, la carte des écoulements traduit bien les contrastes hydrologiques très marqués, résul- tat confirmé par la grande variabilité spatiale de

25 La cohérence (ou l’incohérence) du régime peut être observée au sein du système des droits de propriété : définitions imprécises des droits de propriété/usage et des

Dans le cadre du projet « Evaluation des risques liés à la dissémination des antibiotiques et de leurs impacts sur les fonctions écologiques des sols dans le bassin versant

Plusieurs formulations trouvées dans la littérature ont été testées en vue de choisir celle pouvant s'adapter le mieux à notre zone d'étude, et d'estimer par la suite, à l'aide

Cela signifie que, pour s'engager dans la gestion intégrée par bassin, il est nécessaire au préalable de bien comprendre le cadre de gestion de l'eau, dans lequel sont prises

[r]

Le déboisement d’origine anthropique est susceptible de contribuer à la contamination de l’eau de surface ainsi qu’à la dégradation des milieux aquatiques

 Pour contourner ce problème, nous allons ajouter plusieurs pluviomètres fictifs pour que le découpage des aires d’influence couvre l’ensemble du bassin versant (ce