SUPEteICIE DES PARCELLES-ECHANTILLONS LORS DE L'INVENTAIRE AERIEN DE L'ORIGNAL
PAR
MICHEL CRETE, BIOLOGISTE
MINISTERE DU TOURISME, DE LA CHASSE ET DE LA PECHE JUILLET 1978
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Superficie des parcelles-échantillon lors de l'inventaire aérien de l'orignal.
RESUME :
La précision nette relative qu'offraient pour le dénombrement aérien de l'orignal des parcelles- échantillon dont la taille variait entre 2,1 et 105 km2
a été calculée. Les résultats ont démontré que, du strict point de vue mathétique„ des parcelles de 84 km2
donnaient la meilleure précision statis- tique. Compte-tenu de considérations techniques, il a été toutefois suggéré qu'à l'avenir les parcelles couvrent 60 km2
lors des inventaires aériens de l'orignal.
Ta recommandation no.3 du rapport technique intitulé
"Expérimentation d'une technique nouvelle d'inventaire aérien de l'orignal dans les zones de chasse F
3 et F4 (Crête 1976) proposait que le traitement statistique
des résultats et la superficie idéale des places-échan- tillon des inventaires aériens de l'orignal fassent l'objet d'une étude particulière. C'est dans cet opti- que nous présentons le rapport qui suit.
MÉTHODE
Les données originales de l'inventaire aérien des zones de chasse F
3 et F4 (Crête 1976) et de la réserve de La Vérendrye (Grenier 1975) ont servi à déterminer la taille optimale que les places-échantillon devraient posséder lors du dénombrement aérien de l'orignal. Les résultats des deux inventaires ont été regroupés afin d'obtenir une taille-échantillon acceptable. Comme toutefois la densité de l'orignal différait sensiblement d'une région à l'autre, seules les observations faites dans la strate à forte
densité des zones F
3 et F4 et dans la strate à faible den- sité de la réserve de La Vérendrye ont servi aux calculs.
Ainsi, 28 parcelles-échantillon des zones de chasse F3 et F4 et
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de la réserve de La Vérendrye ont servi pour l'a- nalyse statistique.3
Les places-échantillon utilisées dans les zones F3 et F4 possédaient une superficie de 21 km2
alors que celles survolées dans la réserve de La Vérendrye couvraient 26 km2
. Dans un premier temps, afin d'uniformiser la procédure, nous avons enlevé au hasard le long du pour- tour des parcelles provenant de la. réserve de La Véren- drye une superficie de 5 km2 .
Nous avons par la suite comparé la précision nette relative (Cochran 1963 p.236) que donnaient des places- échantillon d'une superficie de 2,1 km2
, 5,3 km2
10,5 km2 1 21 km2
42 km2
1 63 km2
, 84 km2
et 105 km2
. Pour ce faire, nous avons d'une part subdivisé les parcelles-échantillon en 2,4 et 10 parties égales et d'autre part regroupé les parcelles deux à deux, trois par trois, quatre par quatre et cinq par cinq. Pour chaque aire ainsi délimitée, nous avons dénombré les orignaux qui y étaient présents. Nous avons calculé la variance de chaque type de place-échan- tillon pour en arriver à connaître la précision nette relative. Nous n'avons pas tenu compte du coût lors de ces calculs pour s'en tenir au strict point de vue mathé- matique mais nous discuterons quand-même de cet aspect plus loin.
variable. Les résultats indiquent clairement qu'il y a eu gain de précision au fur et à mesure que la superficie des parcelles augmentait jusqu'à une aire de 84 km2; la précision statistique a toutefois chuté pour les parcelles de 105 km2
mais la faible taille- échantillon de ce type de parcelle peut avoir contribué à cette baisse. Du strict point de vue mathématique, pour une même superficie échantillonnée dans le but de dénombrer les orignaux, les places-échantillon de 84 km2
donneraient la meilleure précision statistique.
Si l'on tient compte des ccUs, les grandes places- échantillon sont préférables au petites. En effet, les pertes de temps dl il n'y a pas de travail effectif sont le temps de navette, le temps de localisation des parcelles sur le terrain, le temps des virages au bout des lignes de vol et le temps où le navigateur de
l'équipe s'écarte du tracé à suivre. Sauf dans le dernier cas, toutes ces pertes de temps diminuent avec une aug- mentation de la taille des parcelles. Les coins accentuent donc les conclusions qu'ambnent les considérations mathé-
matiques.
Toutefois, la méthode d'inventaire aérien de l'orignal qui est actuellement utilisée (Crête 1976) nécessite des parcelles-échantillon de taille la plus petite pos- sible. En effet, cette méthode fait appel à une équipe d'observateurs à bord d'un avion qui survole d'abord les parcelles pour cartographier les réseaux de pistes d'ori- gnaux et à une équipe d'observateurs à bord d'un hélicop- tère qui dénombre les orignaux occupant chaque réseau de piste. Cette méthode d'inventaire nécessite donc des échanges de documents cartographiques entre les deux équipes; ces échanges doivent être les plus fréquents possibles afin qu'il n'y ait pas de perte de temps du côté de l'équipe de l'hélicoptère qui est la plus lente et par contre la plus dispendieuse à faire fonctionner.
D'un autre côté, l'échange fréquent des documents carto- graphiques empêche l'équipe à bord de l'avion de prendre une avance trop grande sur l'équipe de l'hélicoptère.
Cette avance n'est pas souhaitable car le travail serait à reprendre par l'équipe de l'avion dans l'évantualité d'une nouvelle chute de neige puisque les deux aéronefs doivent survoler une même parcelle dans des conditions similaires d'enneigement.
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Compte-tenu de ces considérations, nous suggérons que les parcelles utilisées pour l'inventaire aérien de l'orignal couvrent à l'avenir une superficie de 60 km2
et qu'elles gardent une forme rectangulaire. Cette superficie constitue un excellent compromis.
En ce qui concerne enfin le calcul de la densité moyenne et de l'intervalle de confiance, Fraser et Barbowski (1978) ont montré qu'une transformation des données pour norma- liser la distribution de fréquence n'apportait aucun gain de précision. En conséquence, il est convenable d'utiliser la distribution normale pour le calcul de la variance.
RFFLRENCES CITEES
Crête, M. 1976 . Expérimentation d'une technique nouvelle d'inventaire aérien de l'orignal dans les zones de chasse F3 et F4 . Service de L'Aménagement et de L'Exploitation de la Faune, rapport non publié, 27 pp.
Cochran, W.G. 1963 . Sampling techniques, 2ième édition.
John Wiley and Sons Inc., New-York, London, Sydney, 414
pp.
Fraser, D. & Barbowski, J. 1978 . Some Wildlife census estimates based on non-normal frequency distributions.
Proc.-verb., 14th
Moose, Conférence Workshop, Halifax. Sous-presse.
Grenier, P. 1975 . Projet de dynamique de population de l'orignal dans le Parc de La Vérendrye : inventaire aérien, hiver 1975. Service de la Recherche Biologique, rapport non publié, 21 pp.
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TABLEAU 1. Comparaison de la précision nette relative calculée pour des parcelles-échantillon de taille variable d'après des résultats d'inventaires aériens de l'orignal provenant des zones de chasse F
3 et F4 (Crête 1976) et de la réserve de La Vérendrye (Grenier 1975).
Taille relative
Mu) (s.)
Variance
2
Précision nette relative (M2 / 2
u
)
2,1 km2 1
0,95 1,05
(N= 370)
5,3 km2 3,50 1,14
(N. 148)
10,5 km2
4 8,18 1,96
(N= 74) 21 km2
10
14,59 6,86
(N= 37) 42 km2
20
30,65 13,05
(N= 18)
63 km2
3054,73 16,45
(N=
12) 84 km240
73,94 21,64
(N=
9
105 k
m2 50194,50 12,85
(N= 7)