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Au jugement dernier, serons-nous acquittés? Printemps 2010

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Academic year: 2022

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Au jugement dernier, serons-nous acquittés ? Printemps 2010

Sur le jugement dernier, il se raconte n’importe quoi. Les théologiens en sont coupables, car ils ont enlevé la clé de la connaissance. Et cette clé c’est l’enseignement du Messie lui-même.

Car Jésụs parle du jugement dernier ; et c’est étonnant : il nous dit comment être sauvés.

Le scandale du jugement dernier

Qu’on y croit ou pas, le jugement dernier scandalise. Quoi ! Dïeu punirait par l’enfer éternel des fautes ponctuelles faites dans une vie brève ?

Je réponds : Il faut avoir confiance. Jésụs rendra le jugement dernier. Mais il dit (Mt 5:6) :

« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, ils seront repus. » Ayons confiance. C’est de cette justice dont nous sommes affamés que nous serons repus au jugement dernier. Il n’y a pas une justice, celle des humains, et une autre justice, cruelle et terrible, la justice de Dïeu. Il n’y a qu’une justice. Le juge- ment dernier sera juste, ayons confiance.

Or, sur le jugement dernier, il se raconte n’importe quoi ; et les théologiens ne sont pas en reste. Voici comment, d’habitude, on le présente. Les saints instruisent le procès de chaque pré- venu. Jésụs prononce le jugement : la damnation éternelle si le prévenu a mal agi, le salut éternel s’il a bien agi. Cette présentation est fausse. Pourquoi ? Elle fait fi de l’enseignement de Jésụs. Or il nous dit (Mt 23:10) : « Il n’y a pour vous qu’un enseignant, le Messie. » Donc écoutons Jésụs nous parler du jugement dernier.

Avant, je veux que tu notes qu’il va distinguer trois groupes : les brebis, les chèvres et « ceux que voici ». Je veux aussi que tu notes pourquoi les brebis sont acquittées, pourquoi les chèvres condamnées.

Évangile de Jésụs, messie, selon Matthieu (25:31-46)

« Quand le fils de l’humain viendra dans sa clarté, et tous les messagers avec lui, il s’assiéra sur son trône de clarté. Devant lui seront rassemblées toutes les nations. Il séparera les uns des autres comme le berger sépare les brebis des chèvres. Il placera les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche.

« À ceux qui seront à sa droite, le roi dira : “Venez, les bénis de mon père. Recevez en héritage le royaume qui est en préparation pour vous depuis la création du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu, j’étais malade et vous m’avez visité, j’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi.” Alors les justes demanderont : “Sei- gneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, que nous t’ayons donné à manger ? ou soif, que nous t’ayons donné à boire ? Quand t’avons-nous vu étranger, que nous t’ayons accueilli ? ou nu, que nous t’ayons vêtu ? Quand t’avons- nous vu malade ou en prison, que nous soyons venus jusqu’à toi ?” Alors il leur dira : “Amen, je vous parle. Pour autant que vous l’avez fait à l’un de mes moindres frères que voici, c’est à moi que vous l’avez fait.”

« Et à ceux qui seront à sa gauche, le roi dira : “Allez loin de moi, maudits, au feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses messagers. Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire, j’étais étranger et vous ne m’avez pas accueilli, j’étais nu et vous ne m’avez pas vêtu, j’étais malade, j’étais en prison et vous ne m’avez pas visité.” Alors eux aussi demanderont : “Seigneur, quand t’avons- nous vu avoir faim ou soif, être étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et que nous ne t’ayons pas assisté ?” Alors

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il leur dira : “Amen, je vous parle. Pour autant que vous ne l’avez pas fait à l’un des moindres que voici, à moi non plus vous ne l’avez pas fait.”

« Et ils s’en iront, eux au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. »

Donnons à manger et à boire, recueillons, habillons, visitons !

Voilà. Tu es déçue ? Tu aurais préféré entendre de Jésụs des invectives contre les assassins, les proxénètes et les violeurs ? Moi aussi, du moins jusqu’à comprendre. Jésụs le dit à la foule (Mt 15:10) : « Écoutez et comprenez. » Tu as écouté. Comprends maintenant qu’on n’est pas damné pour le mal qu’on a fait, mais pour le bien qu’on n’a pas fait. Car tous les prévenus au jour du jugement ont mal agi, selon que Jésụs dit (Jn 5:28-29) : « Voici qu’elle vient, l’heure où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix [la voix du fils de Dïeu]. Et ils sortiront, ceux qui font les choses bonnes, pour un relèvement de vie, ceux qui font les choses mauvaises, pour un relèvement de jugement (κρίσις, Vulgate : judicium). » Les théologiens falsifient la parole de Jésụs quand ils laissent traduire le mot grec κρίσις (krisis) par « condamnation », alors que ce mot a bien le sens de jugement. En effet, cette fausse traduction conforte l’idée fausse qu’au jugement dernier, les bons sont acquittés, les méchantis- simes, damnés. Non, Jésụs le dit : au jugement dernier, tous les prévenus ont mal agi ; c’est d’eux que Jésụs dit qu’ils sortiront des tombeaux pour un relèvement de jugement. C’est entre eux, je dis : les méchants, que va se faire le tri entre les brebis à droite et les chèvres à gauche.

Il y a donc des humains qui ne sont pas jugés ; et ce sont ceux qui ont bien agi. Ils sont là, au jugement dernier. Jésụs les montre aux justes (les brebis) quand il leur dit : « Pour autant que vous l’avez fait à l’un de mes moindres frères que voici, c’est à moi que vous l’avez fait. » Jésụs les montre aux réprouvés (les chèvres) quand il leur dit : « Pour autant que vous ne l’avez pas fait à l’un des moindres que voici, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. »

Entendons. Au jugement dernier, on n’est pas condamné parce qu’on a commis des crimes abominables, on n’est pas acquitté parce qu’on n’a fait que de petits péchés. Non, au jugement dernier, on est acquitté parce qu’on a fait quelque bien à « l’un de mes moindres frères que voici » : lui donner à manger ou à boire, l’accueillir, le vêtir ou le visiter ; et on est condamné parce qu’on ne l’a pas fait, au moins une fois dans sa vie.

Si on y réfléchit, c’est étonnant. Jésụs nous dit là qu’il ne suffit pas d’avoir fait du bien à autrui, il faut l’avoir fait à « l’un des moindres que voici » : il faut l’avoir fait à l’un de ces humains à qui le jugement dernier est épargné. J’insiste. Si un accusé a fait du bien à un prévenu juste (une brebis), ça ne compte pas. Si un accusé a fait du bien à un prévenu injuste (une chèvre), ça ne compte pas.

Seul est retenu à son actif le bien qu’il a fait à « l’un des moindres que voici », et ce bien suffit, si modique qu’il soit. Modique ? Jésụs dit quelque part (Mt 10:42) : « Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité d’apprenant, amen je vous parle : il ne perdra pas sa récompense. »

Alors, j’ai fait l’aumône à un clochard. Mais, s’il a mal agi et qu’il viendra en jugement, l’aumône que j’aurai faite ne comptera pas ? Et, s’il a bien agi, et qu’il ne vienne pas en jugement, cette aumône comptera ? Oui, c’est bien cela. Mais alors comment je fais pour savoir ? Il n’y a pas écrit sur le front du clochard : J’ai bien agi, ou : J’ai mal agi. Ou plutôt : ce clochard est un ivrogne, il a donc mal agi, donc il sera jugé au jugement dernier, donc il est inutile de lui faire la moindre aumône.

Voilà une bien mauvaise raison. Jésụs dit (Mt 7:1-2) : « Ne jugez pas, afin de n’être pas jugés » au jugement dernier. Le clochard a besoin de ton aumône. Ne juge pas. Peut-être c’est un futur damné. Tu n’en sais rien. Peut-être c’est « l’un de mes moindres frères que voici ». Tu l’ignores. Fais donc ce qu’il te demande. De gré, fais-le ; et que ce soit une habitude. Pourquoi ? Si c’est une habitude, nous ne manquerons pas, au moins une fois dans notre vie, de faire l’aumône à « l’un des moindres

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que voici ». Or il n’y aura que ce que nous aurons fait pour eux, si nous comparaissons au jugement, qui nous obtiendra l’acquittement. Et être acquitté au jugement dernier c’est merveilleux. Car l’ac- quitté est appelé au paradis autant que le saint.

Regardons la misère du monde !

Bien sûr, Jésụs, messie, quand il décrit le jugement dernier, a surtout à l’esprit les persécu- tions que nous allons souffrir, le massacre même, au temps de l’antiMessie, tout proche maintenant.

En ce temps, il sera interdit, sous peine de mort, de nous donner à manger, interdit de nous donner à boire, interdit de nous recueillir et de nous vêtir, interdit de nous soigner, interdit de nous visiter en prison. Le faire en cachette sera très risqué, et peu s’y résoudront. Nous aurons faim, nous serons affamés. Nous aurons soif, nous serons assoiffés. Nous serons sans toit, sans habits : nous aurons froid, ou trop chaud. Nous serons malades. Nous serons en prison.

Mais regarde aujourd’hui même. Des affamés, il y en a : au Sahel, en Mongolie, ailleurs, un milliard de nos frères ne mangent pas à leur faim. Des prostituées méprisées, saccagées, il y en a.

Des vieux délaissés, maltraités, il y en a. Faut-il donc te rappeler la misère du monde ? Et que fais- tu, toi ?

Oh je sais, nous avons tous été bouleversés, un jour ou l’autre, par l’exhibition atroce, au journal de vingt heures, d’enfants faméliques, au regard douloureux, épuisés, au ventre gonflé, des enfants qui vont mourir. Nous l’avons tous été, même les cœurs durs. Mais qu’avons-nous fait ?

Aimons en acte : donnons !

Jésụs dit (Mc 12:31) : « Tu aimeras ton prochain autant que toi. » Aimer comment ? Son esclave Jean commente (1 Jn 3:18) : « Mes petits enfants, n’aimons pas en parole ni avec la langue, mais en actes et en vérité. » Il ne suffit pas d’être bouleversée. Il faut des actes. Il ne suffit pas d’invectiver l’hypocrisie des nations, l’égoïsme des possédants. Il faut des actes. Son esclave Jacques nous instruit (Ja 2:14- 17) : « Si un frère ou une sœur se trouvent nus et manquent de la nourriture quotidienne, et que l’un de vous leur dise : “Allez en paix ! Réchauffez-vous et rassasiez-vous !”, mais sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? » Il poursuit (Ja 2:17) : « De même, la foi sans actes est morte. » Oui, il ne suffit pas de sentir (la foi se sent), il faut agir. Par foi, sans foi même, il faut agir. Si nous n’agissons pas, nous subirons le jugement dernier dans sa dureté. Si nous agissons, il nous sera fait merci parce que nous aurons nous-mêmes pratiqué la merci. Jacques dit encore (Ja 2:13) : « Le jugement est sans merci pour qui ne pratique pas la merci. Mais la merci se rit du jugement. » Agissons. Secourons. Donnons en acte.

Donnons en cachette !

Comment donner ? En cachette. Pourquoi ? Jésụs a ces paroles (Mt 6:2-4) : « Quand tu fais l’aumône, ne le claironne pas devant toi, comme les hypocrites, dans les synagogues ou dans les rues, afin d’être approuvés des humains. Amen je vous parle, ils touchent leur salaire. Pour toi, fais-tu l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, pour que ton aumône reste dans le secret. Et ton père, qui voit dans ce qui est secret, te le rendra. » Ainsi, si je donne pour être vu, j’ai mon salaire : le bien que les humains diront de moi.

Si je donne pour être vu, je n’aurai pas d’autre salaire, et mon don ne m’obtiendra aucun acquitte- ment au jugement dernier, même si j’ai donné à « l’un des moindres que voici ». Si tu donnes, ne sois pas vue. Certes, à mon avis, c’est dur de donner en cachette. À mon avis, on aimerait bien que tous le sachent, ou au moins deux ou trois personnes choisies. Mais non : en cachette, c’est Dïeu qui l’ordonne.

Tu me diras : Jésụs dit avant, dans le même discours (Mt 5:14-16) : « Que votre lumière brille devant les humains, pour qu’ils voient vos beaux actes et éclairent votre père qui est aux cieux. » Dès lors, si

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l’aumône est un bel acte, il faut le montrer. Je réponds : Non. Pourquoi ? J’ai un exemple à l’esprit.

Le philosophe Kierkegaard avait hérité de son père, un drapier, une fortune importante. Par amour du Messie, il a fait sienne la bonne nouvelle. Or Jésụs nous ordonne de donner en cachette. Il l’a donc fait. Ne gagnant pas sa vie, il a dépensé son pécule en publiant ses livres à compte d’auteur et en donnant aux pauvres. Comment le sait-on ? À son enterrement, son cercueil était entouré par un cordon d’honneur : des pauvres se donnant la main. Quel enterrement fut plus clair ? N’obtien- dra-t-il pas la main de Régine pour la vie éternelle ?

Peu ou prou, donnons !

Combien donner ? Autant que nous pouvons, autant que nous voulons, ce n’est pas le plus important. Pourquoi ? Jésụs nous enseigne (Mc 12:41-44). « S’étant assis en face du tronc, Jésụs regardait la foule y mettre de la monnaie. Et beaucoup de riches en mettaient beaucoup. Vint une pauvre veuve, qui mit deux leptes, c’est-à-dire un quart d’as. Appelant à lui ses apprenants, Jésụs leur dit : Amen je vous parle, cette veuve qui est pauvre met plus qu’aucun de ceux qui mettent dans le tronc. Car eux tous c’est de leur superflu qu’ils mettent, mais elle c’est de son nécessaire : tout le bien qu’elle avait, elle le met. »

Commentons. On peut supposer que cette veuve était très pauvre, et qu’elle n’avait que ces deux leptes pour la journée. Combien font deux leptes ? Cinquante centimes d’euro, le prix d’une demie baguette. Voilà tout ce qu’elle avait pour ce jour-là. Elle s’est donc privée de man- ger, on peut le supposer, pour donner au temple, si peu même que ce soit. Et Jésụs dit qu’elle a donné plus que tout l’argent qu’aucun riche ait donné.

Confions notre argent aux banquiers du ciel !

Donner c’est épargner, donner c’est investir. Pourquoi ? Jésụs a cette comparaison difficile, écoute-la. (J’agrège Matthieu 25:14-30 et Luc 19:12-27.)

« Un humain de haute naissance doit se rendre dans un pays lointain pour y recevoir la dignité royale, puis revenir. Il confie ses biens à ses esclaves : à l’un il confie cinq talents, à l’autre deux, à l’autre un seul, à chacun selon sa capacité, puis il part.

« Ses concitoyens le haïssent. Ils envoient derrière lui une ambassade pour dire : “Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous.”

« Celui qui a reçu les cinq talents, aussitôt commence à les faire valoir, et il en gagne cinq autres. De même, celui des deux talents en gagne deux autres. Celui qui a reçu un seul talent, s’en va creuser la terre et cache l’argent de son maître.

« Après avoir reçu la dignité royale, longtemps après, le Seigneur de ces esclaves revient, et il règle ses comptes avec eux. S’avançant, celui qui avait reçu les cinq talents, en présente cinq autres en disant : “Seigneur, tu m’avais confié cinq talents. Voici cinq autres talents que j’ai gagnés.” Son Seigneur lui dit : “C’est bien, esclave bon et fidèle.

Sur peu tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai. Entre dans la joie de ton Seigneur.” S’avançant aussi, celui des deux talents dit : “Seigneur, tu m’avais confié deux talents. Voici deux autres talents que j’ai gagnés.” Son Seigneur lui dit : “C’est bien, esclave bon et fidèle. Sur peu tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai. Entre dans la joie de ton Seigneur.”

S’avançant aussi, celui qui avait reçu un talent dit : “Seigneur, je sais que tu es un humain dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, qui ramasses où tu n’as rien répandu. Pris de peur, je m’en suis allé cacher ton talent sous terre. Tiens, tu as là ce qui t’appartient.” Mais son Seigneur lui dit : “Esclave mauvais et paresseux, c’est d’après ta bouche que je te juge. Tu savais que je suis un humain dur, que je moissonne où je n’ai pas semé, que je ramasse où je n’ai rien répandu. Il te fallait donc mettre mon argent chez les banquiers, et alors j’aurais récupéré ce qui m’appartient avec un intérêt. Prenez-lui le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.” “Mais, Seigneur, il en a dix !” “Je vous le dis, à qui a on donnera, et il aura en plus ; mais à qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera

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pris. Quant à l’esclave inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors. Là sera le sanglot, le grincement de dents. Quant à mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les-moi ici et égorgez-les tous devant moi.” »

Jésụs fait précéder de cette comparaison même sa description du jugement dernier qu’on a écoutée. Il nous faut la rattacher au jugement. Or je veux que tu notes qu’elle est étonnante. Alors que l’Église, au moins pendant le Moyen Âge, a interdit ce qu’on appelait le prêt à usure, ce qu’on appelle maintenant l’épargne investie (dans des actions, des obligations, des immeubles, etc.), Jésụs lui-même dit qu’il faut placer son argent chez les banquiers, afin d’en tirer des intérêts. Justifie-t-il, deux mille ans avant, ce capitalisme que nous abhorrons ?

Non, au contraire. Il nous dit d’investir non pour nous mais pour lui. Notre argent est son argent. Nous devons l’investir pour lui seul. Comment ?

Sur la montagne, Jésụs dit (Mt 6:19-20) : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre… Amassez- vous des trésors au ciel… Car là où sera ton trésor, là aussi sera ton cœur. » Il dit aussi au riche (Lc 18:22) :

« Vends tous tes biens, et donnes-en le prix aux pauvres, et tu auras un trésor au ciel. » C’est là, je dis : C’est là comment il nous faut investir pour Jésụs. Je dis : Les banquiers de la comparaison des talents, ce ne sont ni la Société générale ni Gan Assurances ; l’épargne à investir pour le Messie, ce ne sont pas les livrets, les actions ni le foncier. Non, les banquiers ce sont les organisations humanitaires.

Tu veux des exemples ? Les Restaurants du Cœur, Action contre la Faim (ACF), le Mouvement du Nid… Eux, des banquiers ? Mais ils ne placent pas notre argent, ils le dépensent (en prenant leur part au passage) ! Je dis : Non, ils le placent, ils l’investissent. Comment ? Ils nous permettent, même si nous n’allons pas sur le terrain, de faire du bien à beaucoup, si possible. Je dis : du bien aux brebis du jugement dernier, du bien aux chèvres du jugement dernier, du bien à… « l’un des moindres que voici ». Bref, ils investissent notre argent pour le jugement dernier. Et peut-être, par leur biais, le juge terrible, Jésụs, messie, nous dira : « Venez, les bénis de mon père, recevez en héritage le royaume qui a été préparé pour vous dès la création du monde. » Pourquoi ? Parce que les humanitaires auront pour notre compte placé notre argent pour le jugement dernier. Et d’ailleurs, si tu veux l’entendre, l’ar- gent que nous gagnons n’est même pas notre argent, mais celui du Messie (c’est le sens de la com- paraison des talents). Et voilà le premier trésor au ciel : ayant épargné pour Dïeu en donnant aux humanitaires pour qu’ils donnent aux pauvres, nous serons nous-mêmes (c’est à espérer) épargnés par Dïeu au jugement dernier.

En vérité, le retour sur investissement est extraordinaire. Si nous plaçons 1000 € sur un Livret A, au bout d’un an nous disposerons de 1017,50 €. Si nous plaçons 1000 € en les donnant à ACF, au jour du jugement (si toi ou moi nous comparaissons), nous serons peut-être épargnés (pourvu que nous ayons donné en cachette, comme on a vu).

Et ma retraite ? Jésụs dit (Mt 6:34) : « Ne vous inquiétez pas pour demain, car demain aura souci de lui. À chaque jour suffit sa peine. » Donc n’écoutons pas les banquiers et les assureurs, ni les politiciens, qui essayent d’accaparer notre argent, pour que nous l’épargnions dans leurs investissements. « C’est pour compléter votre retraite, qui sera très faible ! » On s’en balance. Jésụs dit (Mt 6:24) : « Nul ne peut s’asservir à deux maîtres. En effet, ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez vous asservir à Dïeu et à Mamon. » Mamon était le dieu des richesses, c’est au- jourd’hui le capitalisme. Le sens est clair. Nous ne pouvons nous asservir à Dïeu en plaçant notre argent au ciel (par le moyen des humanitaires) et au capitalisme en plaçant notre argent dans des livrets, des actions, du foncier. Et la leçon est claire : quand nous confions notre argent aux ban- quiers de la terre au lieu de le donner aux banquiers du ciel, nous haïssons Dïeu.

Les Français sont-ils généreux ?

Des chiffres. Je lisais dans le Figaro : « Les Français sont généreux. Encouragés par les avantages fiscaux, ils ont donné 1,7 milliard d’euros à des œuvres en 2009. » C’est beaucoup, ça, 1,7 milliards d’euros,

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non ? Eh bien oui, c’est non. 1,7 milliards d’euros, c’est très peu : c’est à peine 0,06 % de la richesse nationale produite en 2009 (PIB), même pas le millième. J’écoutais sur Europe 1 : « En 2009, le taux d’épargne des Français a atteint 16,2 %. Les Français épargnent plus que les autres Européens et les Américains. » Si les Français épargnent 16,2 % de leurs revenus, cela veut dire qu’ils épargnent en moyenne 7000 € par an et par individu ; et, si les Français donnent aux œuvres 0,06 % de leurs revenus, cela veut dire qu’ils donnent en moyenne 26 € par an, cela veut dire qu’ils donnent 1 € quand ils épar- gnent 270 €. Voilà la générosité des Français ! Mon calcul est approximatif, mais les ordres de grandeur sont les bons. Quand les Français confient 270 € aux banquiers de la terre pour des pla- cements capitalistes, ils ne confient que 1 € aux banquiers du ciel pour des placements sotériolo- giques. C’est quoi, ce mot ? Il signifie : « relatif au salut éternel ».

Les Français ne sont pas généreux !

Or, je le dis et redis, les banquiers du ciel (les humanitaires) placent notre argent ; et, si tu as la foi, c’est un placement sûr. Ils ne dépensent pas cet argent, ils l’investissent. Que dit Jésụs au riche (Lc 18:22) ? « Vends tous tes biens, et donnes-en le prix aux pauvres, et tu auras un trésor au ciel. » Ainsi, pareil investissement nous rapporte non seulement l’acquittement au jugement dernier mais un trésor au ciel. Et, si nous plaçons au ciel, je veux dire : si nous confions notre argent aux banquiers du ciel, ceux que j’ai dits, notre cœur sera au ciel, selon que Jésụs dit (Mt 6:20) : « Là où sera ton trésor, là aussi sera ton cœur. »

Tu me diras : D’accord, pourvu qu’on ait la foi. Car on ne voit pas ce trésor au ciel. Moi je ne crois que ce que je vois. L’argent confié aux banquiers de la terre me rapporte des intérêts : je les compte, je les vois. Mais tes intérêts célestes, je ne les vois pas. Je réponds. Jésụs dit (Jn 20:29) :

« Heureux qui croit sans voir. » Je te le dis : si tu places au ciel, tu y placeras aussi ton cœur. Donnons, et nous croirons.

J’en viens maintenant aux trois objections que j’ai entendues.

1re objection. L’argent des pauvres des pays riches va aux riches des pays pauvres.

« Moi je dénonce l’hypocrisie de l’État, quand il verse des aides aux États du tiers-monde. Car c’est prendre l’argent des pauvres des pays riches pour le donner aux riches des pays pauvres. C’est mon pognon, j’en ai peu ; et on me le prend pour le donner à ces pourris. »

La politique de notre État envers les pays du tiers-monde est définie par les politiciens que nous élisons, gauche ou droite. Si les politiciens sortants dérogent, il faut les sortir. Mais, dis-tu, on n’a le choix qu’entre les bleu-blanc-rouges (la droite) et les rouge-blanc-bleus (la gauche) ; les so- cialo-UMP noyautent toutes les élections. Bien. Prions pour la chute de la République.

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2e objection. Les humanitaires empochent les dons au passage.

« Moi je ne donne pas. Pourquoi ? Ils s’en mettent plein les poches au passage. Qui ? Ceux à qui on donne.

Ce sont des pourris. Ils ne consacrent presque rien aux pauvres, aux affamés. Tout cela est une vaste supercherie ! Et donner dans ces conditions n’est qu’hypocrisie, pour se donner bonne conscience à moindre frais : j’ai fait ma BA !... »

Je réponds. Non, Jésụs d’abord. Peu avant de louer la pauvre veuve qu’on a vue, qui avait mis dans le tronc tout son bien : un demi-euro, Jésụs avait dit à ses apprenants (Mc 12:38-40) :

« Méfiez-vous des scribes… Ils dévorent les biens des veuves en prétextant de longues prières. Ils en seront jugés plus sévèrement. » Les scribes étaient ce qu’on appelle maintenant les théologiens. Les veuves donnaient à la synagogue, et les scribes s’en mettaient plein les poches au passage. Et que dit Jésụs : « Ils en seront jugés plus sévèrement » au jugement dernier. Or ce n’est pas à nous de juger, c’est au juge terrible.

Si des responsables d’organisations humanitaires, ceux que j’appelle les banquiers du ciel, sont mal- honnêtes et accaparent les dons, ils en seront jugés plus sévèrement. Mais nous, nous aurons donné, et tout n’aura pas été perdu.

Quand j’achète 20 € un CD de Mylène Farmer, je ne l’achète qu’à cause d’elle et de son pygmalion. Or je sais que seuls 2 € environ iront dans sa poche. Cela veut dire : je donne 18 € à je ne sais qui : commerçant, distributeur, éditeur, producteur, etc. Bref, je donne 90 % à je ne sais qui.

Je dis : Si nous donnons 20 €, il n’y aura peut-être que 2 € qui iront aux pauvres, pour les vêtir, aux affamés pour les nourrir. Cela veut dire : nous donnons 18 € à je ne sais qui. Et pourtant cela vaut la peine. D’ailleurs, 2 € c’est quatre fois l’obole de la pauvre veuve qu’on a vue.

Maintenant, quand nous donnons 20 €, il y aura toujours plus de 10 % qui iront aux pauvres, surtout si nous choisissons avec soin à qui nous donnons. Il y a des fondations malhon- nêtes, mais il nous est facile de nous informer à ce sujet, notamment sur internet.

Si c’est trop peu, je vais prendre un exemple, le scandale de l’ARC en 1995. L’ARC est l’Association pour la Recherche sur le Cancer. Sous la présidence de Jacques Crozemarie, les frais généraux en 1995 ont atteint 41 millions d’euros, pour 57 millions d’euros de recettes. On n’a ja- mais fait pire en France. Calculons. Les trois-quarts des recettes ont disparu en fumée. Donc un quart des dons, on peut le supposer, ont servi à l’objet de l’ARC : la recherche sur le cancer. Cela veut dire : sur un don de 20 €, au pire moment de la gestion de l’ARC, la pire de toutes en France, 5 € allaient à la recherche. C’est beaucoup plus que les 2 € qu’on a vus, c’est beaucoup plus que l’obole de la pauvre veuve. Or je dis : Si c’est le prix à payer, s’il faut payer 20 € pour que 5 € aillent aux pauvres, aux affamés, si c’est le prix, payons-le ! Sinon, allons sur le terrain.

Dans les faits, il en va autrement. Les fondations agréée par le Comité de la Charte, et dont les comptes sont vérifiés par des commissaires aux comptes, présentent un bilan à peu près cré- dible. Prenons Action contre la Faim (ACF). Si nous donnons 100 €, où part notre argent ? 1 € part en communication, 6 € en frais généraux, 14 € en frais de collecte de fonds (les pubs qu’on reçoit) et… 79 € en missions sociales. Voilà le prix à payer : 21 € pour un don de 100 €.

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3e objection. Donner c’est faire payer les autres

« Moi je ne supporte pas ces humanitaires. On me sollicite. On me harcèle. Je n’ai rien demandé. Pire, l’État favorise ces agissements en accordant une déduction fiscale aux donateurs. Par exemple, si quelqu’un donne 1000 € à l’une de ces soi-disant fondations caritatives, il peut déduire de ses impôts environ 667 €. Cela veut dire quoi ? En fait, il donne 333 € et oblige les autres à payer les 667 €. Voilà sa BA : faire payer aux autres les deux-tiers ! »

Je réponds que les dons en France sont si maigres, 0,06 % de la richesse nationale annuelle, que le manque-à-gagner pour l’État est dérisoire. Je réponds aussi qu’un foyer sur deux ne paye pas d’impôt sur le revenu, de sorte qu’il ne bénéficie, pour tout ce qu’il donne, d’aucune déduction fiscale. Quant à faire payer les autres, dans l’État de droit, c’est une pratique généralisée. Quand la TVA de la restauration passe de 19,60 % à 5,50 %, n’est-ce pas faire payer aux autres l’avantage fiscal octroyé aux restaurateurs ? Quand la taxe professionnelle est remplacée par des taxes plus faibles, n’est-ce pas faire payer aux autres l’avantage fiscal octroyé aux entreprises ?

Conclusion

Voilà donc réfutées, autant qu’il m’est donné, les mauvaises raisons de l’égoïsme, les mau- vaises raisons de ne rien donner. Or, je le répète : Si nous voulons sauver notre peau au jugement dernier, nous devons donner, et donner beaucoup, afin d’avoir eu à donner, une fois ou l’autre, à

« l’un des moindres que voici ». Et donnons en cachette, comme l’ordonne notre seul maître et seigneur, Jésụs, notre Messie.

Maintenant, si tu demandes pourquoi les humains sont si ignorants des fins dernières, pour- quoi si peu comprennent, je réponds que Dïeu veut nous faire comprendre (et nous comprendrons

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trop tard) à quoi il attache de l’importance, et ce qu’il attend d’un homme ou d’une femme digne de vivre : il n’exige de nous ni la fréquentation de l’église ni l’intelligence des événements, il veut de nous des actes de justice, des actes de bonté gratuite, non partiale, selon que Jean dit (1 Jn 3:7,10) : « Que nul ne vous fourvoie : qui pratique la justice est juste… Et voici en quoi sont manifestes les enfants de Dïeu et les enfants du diable : qui ne pratique pas la justice n’est pas de Dïeu. » Et notre justice la voici : donner à manger à qui a faim, à boire à qui a soif, accueillir l’étranger, habiller le nu ou mal-vêtu, visiter malades et prisonniers.

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