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Les sept clés pour le respect

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Les sept clés

pour le respect

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Les sept clés pour le respect ISBN: 978-2-7640-3472-9

© 2016, Les Éditions Québec-Livres pour la présente édition

Groupe Librex inc.

Une société de Québecor Média 955, rue Amherst

Montréal (Québec) H2L 3K4 Tél.: 514 270-1746

Tous droits réservés Dépôt légal: 2016

Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Pour en savoir davantage sur nos publications, visitez notre site: www.quebec-livres.com

Éditeur: Jacques Simard

Conception de la couverture: Bernard Langlois Illustration de la couverture: IstockPhoto Imprimé au Canada

DISTRIBUTEURS EXCLUSIFS:

• Pour le Canada et les États-Unis:

MESSAGERIES ADP*

2315, rue de la Province Longueuil (Québec) J4G 1G4 Tél.: 450 640-1237

Télécopieur: 450 674-6237

* une division du Groupe Sogides inc., filiale du Groupe Livre Québecor Média inc.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

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L’Éditeur bénéficie du soutien de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec pour son programme d’édition.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

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Olivier Manitara

Les sept clés pour le respect

Pour une vie simple, belle et riche

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Je dédie ce livre

à la vie elle-même qui emplit toutes les créatures.

C’est pour elles qu’il a été écrit et, à travers elles, pour toutes les créatures du monde.

Offrir son respect à la vie, c’est vénérer tout ce qui existe, c’est entrer dans le sacré.

Ce livre est aussi dédié de tout cœur à ceux qui prendront conscience de la vie

et qui la célèbreront avec conscience et amour.

Olivier Manitara

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S OMMAIRE

Avant-propos

Introduction

Le premier fondement des droits de l’homme Placer la vie à la première place

Appliquer sept clés pour faire grandir le respect La naissance de l’Ange du respect

Éduquer vers le respect

Les deux piliers de la conscience supérieure: respect et responsabilité Le monde sacré

La beauté de la simplicité

Tu honoreras ton Père et ta Mère

L’amour affectueux et fraternel, source de la conscience magique Technique essénienne du grand merci

Les sept flammes du respect

Prière-invocation-méditation pour une culture du respect dans le monde À propos de l’auteur

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A VANT-PROPOS

Vous êtes sensible à tout ce qui contribue à votre équilibre, à votre épanouissement, à votre bien-être au quotidien?…

Après de nombreuses expériences, l’auteur a découvert une clé majeure qu’il vous offre aujourd’hui: le bonheur et la réussite dépendent d’une juste compréhension des lois du respect. Il ne s’agit absolument pas du faux respect de convention auquel on nous a tant habitués, mais plutôt d’un sentiment sacré et intime qui donne un sens positif et ouvre un nouvel horizon à la vie.

Il n’y a rien à fabriquer ni à inventer, il s’agit de retrouver les choses simples, vraies, essentielles enfouies au fond de soi.

Le respect est le seul remède capable de rendre l’humanité à l’homme et de guérir un grand nombre de maux qui empoisonnent nos sociétés.

Il enseigne une nouvelle pédagogie et une nouvelle façon d’être au monde qui ennoblit tous les domaines de l’existence.

Il tisse une ambiance de douceur, de subtilité, d’amitié, d’amour affectueux et fraternel.

Il apporte la patience et le calme, et devient un puissant remède contre le poison de l’irritation.

Il enracine la conscience dans le vrai et fait naître la confiance en soi, la responsabilité, la liberté et la force d’être authentique.

Il est la clé de la floraison individuelle et donc collective dans une dimension supérieure de la conscience.

Avec beaucoup de sensibilité, d’expérience et de clarté, l’auteur nous emmène à la découverte d’un savoir inné et d’un trésor précieux enfoui en chacun: l’identité.

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Bien sûr, tout ce qui est rare suscite la convoitise et beaucoup se font voler leur trésor pour ne devenir que l’ombre d’eux-mêmes. Ils vivent en s’ignorant. Paradoxalement, être soi devient souvent à la fois un défi et un art sacré.

L’ouvrage explique comment notre énergie personnelle influence notre destinée et comment chacun doit se prémunir des multiples énergies toxiques qui empoisonnent l’identité profonde et l’empêchent de se manifester, de se réaliser pleinement.

Tout le monde est concerné par cette pollution d’autant plus subtile qu’elle est invisible et agit sournoisement en dépossédant l’être de sa véritable destinée.

Une véritable invitation à mieux se connaître, à vivre en accord avec sa conscience profonde et à ne plus se laisser mener par tout ce qui veut empoisonner l’existence…

Un livre pratique, fourmillant d’inspirations, d’authenticité, de témoignages, d’instants rares de bonheur intérieur.

La vie est le trésor! Respectons-la et engendrons une humanité la vivant pleinement.

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I NTRODUCTION

Légion sont ceux qui passent en ce monde sans avoir jamais connu la vie.

À travers cet enseignement, je te transmets un secret qui est beaucoup plus grand que moi-même.

Ce secret vit en toi comme en moi et il n’y a que toi qui peux le découvrir en toi-même. Tu peux aussi passer à côté et ne jamais t’en apercevoir. C’est une question de destin.

Un secret ne peut jamais être prononcé. Il peut être indiqué, mais ensuite il faut le deviner…

Cet enseignement est destiné aux chercheurs et aussi à ceux qui veulent goûter une autre façon d’être au monde.

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L E PREMIER FONDEMENT DES DROITS DE L’HOMME

Parler du respect, concentrer sur lui sa pensée, vouloir découvrir sa demeure et expérimenter sa vertu, c’est déjà sortir du domaine terrestre grossier pour entrer dans le monde spirituel, fin et subtil; c’est éprouver en soi l’éveil de la conscience et du monde sacré.

Qui pourra s’approcher du monde sacré sans respect?

Qui pourra découvrir le grand en lui-même et en l’autre sans la présence du respect?

Comment parler de dignité humaine si le respect pour soi-même et pour le sublime en soi a été chassé de la vie et des consciences?

Comment appliquer les droits de l’homme si on ne respecte pas l’homme?

Le premier des droits et donc des devoirs de tout homme ne devrait-il pas être de cultiver le respect sacré? D’une telle culture émanent tous les bienfaits de la vie.

Si un homme ne considère pas la beauté de la vie et de l’intelligence universelle qui l’a créée et qui habite en lui comme en tout, il perd l’essence de son âme et avec elle, le sens de la vie juste et riche.

Aujourd’hui, la plupart des humains courent après la richesse, le succès, uniquement dans la vie extérieure et ils en oublient l’essentiel: la vie intérieure, la conscience, l’âme. C’est pourtant là que sont cachés le vrai trésor, le sublime, la source de la plénitude. Ce trésor est déjà là, en soi, mais pourtant rares sont ceux qui le cherchent au bon endroit.

Dans le fond, presque tous les hommes savent inconsciemment que la réussite absolue dans le monde extérieur serait une monstruosité et c’est pourquoi l’échec et l’insatisfaction sont toujours présents dans la vie des

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hommes. Ils sont là pour les protéger. De nombreux psychologues ont parlé de cette peur du succès qui est profondément ancrée dans l’inconscient.

Celui qui aurait atteint tous ses objectifs ne saurait plus quoi faire et la désillusion serait totale; il serait obligé de rentrer en lui et de découvrir le vrai trésor. Mais en réalité, les hommes veulent continuer à croire au succès extérieur, juste pour pouvoir entreprendre quelque chose, pour pouvoir espérer. Les yogis de l’Inde ont appelé ce désir d’illusion le samsara, la grande roue du recommencement perpétuel. C’est le monde de la souffrance et de la joie mélangées et inconscientes. L’éveil de la conscience signifie aussi le respect du précieux en l’homme: la vérité, ce qui est, l’essence de l’existence, que Moïse appelle «Je-Suis».

L’être en soi, voilà le trésor. S’approcher de ce trésor, c’est accepter de se transformer soi-même et d’être désillusionné. Les premiers pas sur ce chemin intérieur d’une nouvelle vie et d’une nouvelle conscience sont de cultiver un profond respect pour ce qui est vrai, pur, authentique, sublime en soi. Ce respect doit produire une intériorité et un éveil de la conscience intime. Celui qui ne respecte pas le précieux en lui-même ne le respectera pas à l’extérieur de lui. Il n’y a pas de plus grand malheur que de perdre son respect pour la vie et son intelligence divine. C’est devenir aveugle de l’âme, c’est perdre le sens de la vérité, c’est condamner la bonté fondamentale, c’est devenir un adorateur d’idoles dégénérées, c’est offrir son estime à ce qui est bas, vil et dégradé.

C’est ton sens du sacré qui détermine ton estime de toi-même et même ta valeur morale. Vivre en accord avec sa conscience, c’est vivre pour le bien de tous les êtres. Le respect t’enseignera à honorer ce qui est grand et beau et à reconnaître ce qui est juste, bon et vrai dans la vie universelle comme dans la vie terrestre. Le vrai respect est une flamme pure, vierge qui ouvre les portes du monde subtil. Le royaume invisible est vaste au-delà de toute limite.

La culture du respect doit commencer par de petites choses. Le respect n’est pas une abstraction de plus, une médaille d’honneur à accrocher à sa veste, un diplôme à encadrer au-dessus de sa cheminée. Il est plutôt une force d’âme qui se manifeste dans les gestes les plus simples du quotidien, dans sa façon de regarder, d’être attentionné, de vivre. C’est dans les détails, dans les petites choses que le respect s’enracine et gagne de la force pour donner à la vie tout son sens. Dans le petit détail sont cachées la profondeur de la conscience illuminée et la beauté de la vie. Ce sont toutes

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les petites attentions qui font l’élégance et qui donnent la force d’être envers et contre tout.

Le respect est la source sacrée de toute protection. Pour réaliser le divin dans la vie, l’homme a besoin de force et de Lumière. Depuis des milliers d’années, l’humanité reconnaît la suprématie de l’amour et de la paix, et pourtant, c’est la guerre qui ne cesse de gagner. L’humanité est conduite en esclavage par des forces sombres qui la poussent à s’entredéchirer et qui lui volent sa destinée. Le chemin de l’homme, c’est de vivre avec amour et bonté. C’est un idéal, un but, et pour le réaliser, il faut beaucoup de force;

pas une force inconsciente qui porte en elle une impulsion de destruction, mais une force consciente fondée sur le respect mystique qui porte en elle une impulsion de bénédiction et de guérison. Tout le monde respecte quelque chose. Parfois, c’est inconscient. Trouver et cultiver le respect juste, c’est transformer d’une façon radicale sa vie et même sa destinée future. Il faut apprendre à respecter ce qui nous élève, nous ennoblit, nous donne du courage et de la force. En plaçant le grand au centre de son respect, on acquiert la force de vivre le quotidien d’une façon juste. Le vrai respect donne de la force aux petites choses.

Beaucoup s’étonnent que la qualité de vie se dégrade, que rien n’aille plus, que les relations entre les hommes se détériorent, que l’environnement soit pollué, que le climat social soit détestable, mais tout cela dépend de la nature du respect qui vit dans l’âme. Du vrai respect émane une énergie, un champ de vie magnétique qui ennoblit. La véritable noblesse est un état intérieur de l’homme. Même dans la pauvreté et le dénuement le plus total, un homme peut garder sa noblesse, alors que d’autres qui nagent dans l’opulence ont délaissé le précieux en eux. La grandeur d’âme est au-dessus de la richesse et des apparences trompeuses. Le respect développe la vue pensante de l’âme en éveil.

Celui qui respecte le sacré en lui ne peut faire autrement que de se respecter lui-même et ensuite de respecter toutes les créatures du monde.

Cela va de soi. Par contre, celui qui offre son respect à celui qui est riche uniquement dans les apparences et qui dédaigne le pauvre s’est fait voler son propre respect, son âme, sa vie intérieure, sa conscience, son souffle, sa pensée, son immortalité.

Le respect est un état d’esprit qui engendre un état d’être, un état de vie.

Respecter l’origine, c’est gagner son âme. L’ignorer, c’est la perdre. Ce sont

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des lois et nul ne peut aller contre.

Fais l’expérience d’accorder ton respect à l’origine et tu constateras par toi-même les résultats dans ta propre vie et conscience. Ce qui est vrai fonctionne et chacun peut l’appliquer.

Accorde ton respect à l’origine de ton souffle de vie.

Accorde ton respect à l’origine de ta pensée et de l’intelligence aimante.

Accorde ton respect à l’origine de la conscience et de son développement.

En respectant ces choses invisibles et sublimes, tu t’éveilleras dans ta beauté d’être un homme porteur d’un corps merveilleux, d’une âme vivante, d’une pensée lumineuse et d’une conscience en devenir.

En offrant ton respect à l’invisible source originelle, tu recevras à ton tour son respect et ainsi une juste relation s’établira. Sans respect mutuel, aucune relation juste n’est possible.

Pour être respecté, il faut soi-même respecter l’autre, sinon c’est de l’égoïsme et de l’orgueil. En respectant l’autre, c’est soi-même que l’on respecte aussi.

Le respect juste ne supporte pas la politesse superficielle et fausse. Il lui faut de la profondeur d’âme. Il s’épanouit dans un sentiment mystique de la vie.

La véritable politesse est une émanation du respect et elle permet de manifester l’affection fraternelle qui doit vivre entre les êtres. De la politesse émanent la délicatesse et l’amitié. De l’amour émanent la connaissance directe, l’attention sincère. Lorsque les hommes cultivent de telles relations entre eux et avec toutes les créatures vivantes, le monde invisible leur offre sa bénédiction et la joie circule entre les êtres, les protégeant de la tentation et des influences sombres.

Il est temps que les hommes pensent de nouveau au respect comme à une entité vivante qu’ils peuvent appeler à leur secours comme un malade appellerait un médecin. Il faut non seulement l’appeler, mais l’inviter cordialement chez soi, dans sa propre sensibilité d’âme, apprendre à écouter son message et appliquer son remède.

Il est le commencement et l’aboutissement de toute prière qui permet à l’homme de s’unir avec le Plus-Haut. De tout temps, les hommes ont prié, et cela, à travers tous les peuples et les cultures. Il est fondamental de

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percevoir le sens profond de la prière. Il s’y manifeste quelque chose de poétique qui embellit la vie et lui donne du sens. Parler du respect est peut- être une prière ardente pour un éveil d’une humanité fraternelle. La prière est une recherche d’harmonie, de beauté, d’intelligence, de force, de consolation… Elle est l’essence de l’appel au trésor. Parce que le respect est la porte d’entrée de la prière et donc de l’union sublime, il est aussi le rempart sacré qui protège tout ce qui est beau, grand, digne, vrai dans la vie et dans l’humanité.

Qu’est devenu un homme qui a perdu son respect?

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P LACER LA VIE À LA PREMIÈRE PLACE

Personne ne peut nier que notre société est porteuse d’un certain malaise, d’une incohérence. Ceux qui en souffrent le plus, ce sont les enfants, eux qui sont le futur de la terre et de l’humanité.

Apprendre à respecter les enfants avec une nouvelle conscience serait peut-être la clé du respect de soi et de la vie. Si les enfants sont de plus en plus «difficiles», c’est tout simplement parce que nous leur avons bâti un monde empli de contradictions, un monde souvent absurde et surtout, un monde dans lequel ils perdent leur nature spirituelle, leur identité profonde.

L’adulte est habitué, il s’est formé une carapace, mais l’enfant prend tout pour de l’argent comptant et il est obligé d’assimiler chaque jour sa dose de violence, de peur, d’insécurité, de dysharmonie mentale et émotionnelle.

Il faut s’éveiller dans le fait que nous vivons dans une époque de pauvreté et de détresse spirituelle profonde. Le moi intime de l’homme est agressé sans cesse et refoulé dans l’inconscient. Les questions les plus essentielles qui pourraient nourrir la vie intérieure sont devenues taboues.

Nous essayons de combler ce «déficit» de la conscience profonde de soi en consommant sans intelligence, en regardant la télévision, en travaillant comme des mercenaires, en pratiquant toutes sortes d’activités artificielles qui traduisent un désœuvrement et une maladie de l’âme.

Le remède réside dans une nouvelle perception de la vie et dans une culture consciente du respect de ce qui est beau, vrai, pur et bon dans la vie.

À bien y regarder, nous avons oublié le côté vivant, nous n’avons pas mis la vie à la première place, mais nous nous sommes attachés à tout ce qui engendre la mort, à tout ce qui est passager. Se concentrer sur la vie, la mettre à la première place, c’est faire ressortir le côté éternel des choses et des êtres: l’essentiel, le précieux, le sens profond, la réalité.

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Souvent nous pensons que la vie est un dû et nous nous conduisons comme des enfants gâtés, sans prendre en considération le bien le plus précieux et sans nous emparer du trésor placé entre nos mains: avec la vie, nous pouvons tout obtenir; sans elle, plus rien n’est possible.

Dans son essence, la vie est invisible et c’est pourquoi il faut beaucoup de finesse et de subtilité pour s’en approcher et la considérer. Seule la conscience correctement orientée peut capter la beauté et la puissance de la vie. Jésus a dit: «Je suis venu pour qu’ils aient la vie en surabondance.»

Oui, il plaçait la vie à la première place et il pensait que c’est d’elle que tout dépend. C’est toute une philosophie, c’est une autre façon d’être au monde.

Prendre soin de la vie dans son essence et à travers elle, prendre soin du divin en tout était le fondement de l’enseignement et de la discipline des Esséniens et de l’école des thérapeutes dont Jésus était issu.

La vie possède ses propres lois, ses exigences. Si on s’y conforme, elle devient riche, puissante et belle. Si on ne les respecte pas, elle s’appauvrit, perd sa lumière, sa qualité, sa force. Ce qui différencie l’homme conscient de l’inconscient, c’est que le premier sait qu’il y a des lois à respecter et que l’on ne peut pas vivre inconsciemment. Toute la spiritualité, la santé, le bonheur, la réussite sont contenus dans cet art du respect de la vie. C’est une discipline, un nouveau comportement à développer, à instaurer. Pour le goûter, il faut impérativement s’y engager. C’est une démarche intérieure qui doit émaner d’une conscience en éveil et d’un besoin fondamental de renouveau. C’est pour décrire cette étape intérieure que dans toutes les écoles initiatiques des peuples, il est fait référence à la pratique de la prononciation des vœux.

C’est un moyen de traverser le voile de l’inconscience et de recevoir une force spirituelle qui permet de progresser réellement sur un chemin intérieur de santé parfaite.

À quoi servirait une prise de conscience si elle ne produisait pas une transformation de la vie par la suite?

L’application, la transformation de soi sont justement ce qui différencie l’enseignement de l’éveil du faux savoir.

Seul celui qui vit inconsciemment a peur de s’engager, car il ne veut pas découvrir ce qui vit au plus profond de lui et qui le forcerait à se remettre en question. L’inconscience cache un terrible secret que personne ne veut voir et c’est d’ailleurs cette peur qui pousse l’humanité actuelle à dénigrer la

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spiritualité saine des peuples et les chemins harmonieux de l’éveil de la conscience. S’engager à vivre consciemment et à prendre soin de la vie est un acte de Lumière, c’est une véritable initiation qui libère la vie intérieure de forces qui ont tout intérêt à la retenir dans l’illusion de soi et dans l’ignorance d’une vie inconsciente et morte dans le fond. Car il y a deux vies: une qui est vivante et une autre qui est morte. Dans la première, l’homme gagne son âme et goûte la vie universelle; dans l’autre, il perd tout en ne vivant qu’une vie plongée dans un faux égoïsme. C’est pour indiquer ce secret terrible que Jésus dit à un disciple qui voulait le suivre après avoir enterré son père: «Laisse les morts enterrer les morts.» Ce n’est pas un manque de respect de la part du maître, mais plutôt un moyen de transmettre à son futur disciple une énergie de vie capable de l’éveiller dans une réalité plus haute et de le délivrer de l’emprise de la mort, qui pèse si lourdement sur la conscience et la vie de l’humanité.

La mort et la peur déterminent nos actes beaucoup plus qu’on ne le croit et nous transforment en êtres faux, à notre insu. Jésus montre à son disciple que la relation qu’il a avec son père est fausse, que ce n’est que des conventions dominées par la mort. Il l’exhorte à aimer véritablement son père en arrêtant de servir la mort et en devenant un serviteur de la vie. Alors son père, qui est toujours vivant, ressuscitera en lui, car celui qui se met au service de la vie possède le pouvoir de ressusciter les morts et de bannir du cœur le pouvoir de la peur et son emprisonnement, son esclavage subtil.

La vie est une expérience profonde et essentielle, alors que la mort est toujours superficielle. Les humains se laissent aller au pouvoir de la mort par facilité, par peur de la transformation, par habitude. La mort est une passivité, la vie est une activité, une créativité incessante. C’est pourquoi Jésus parlait d’une vie intense, d’une vie pleine, d’une vie puissante et universelle.

Il existe une religion, une politique, une pensée, des sentiments, des actes et même une vie qui sont au service de la mort, alors qu’il est une pensée, un amour, une volonté qui sont au service de la vie. La vérité est que cette vie sacrée et sainte est un état de conscience supérieure que très peu d’humains connaissent. On ne peut s’en approcher que par l’expérimentation individuelle, bien que la rencontre d’un guide soit fondamentale dans cette expérience. Le guide protège du faux égoïsme et fait circuler l’amour et l’amitié.

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Un homme pense qu’il a bien profité de la vie, mais en réalité, c’est l’être de la mort qui a vécu à travers lui. Il lui a tout volé: son moi profond, ses rêves, son âme, son amour, sa sagesse, sa capacité de servir pour le bien de tous les êtres, son haut idéal de perfection… et maintenant, il va achever son œuvre: l’homme va mourir, recevant ainsi le salaire final de son maître.

Voilà le secret de l’inconscience: s’épuiser, se faire voler, dépouiller, tout perdre et être un esclave. Est-ce profiter?

En vérité, la majeure partie des humains ont perdu leur vie propre, leur moi profond, leur intelligence céleste, leur destinée de Lumière. Ils travaillent et vivent à leur insu pour un ennemi invisible qui les hypnotise et qui, caché en eux, leur vole leur âme et toutes leurs énergies précieuses.

Voilà le vrai secret de l’inconscience.

Vouloir parler de pollution de notre environnement, de dégradation des relations humaines, d’absurdité de la guerre, etc., c’est masquer le véritable problème, c’est refuser de voir la réalité comme ce disciple qui demande au maître la permission d’enterrer son père. Le maître lui montre que son amour, sa vie et sa vision sont faux. Il est un serviteur du pouvoir de la mort, il n’a pas placé la vie à la première place et il n’a pas respecté ses lois sacrées et invisibles, les lois de la conscience profonde, de l’amour, de la vie spirituelle. Oui, le fondement de la vie est spirituel, et son fruit est la conscience en éveil.

Pourquoi tout le monde aime les enfants? C’est tout simplement parce qu’ils sont le symbole de la vie, de la spontanéité, de la candeur, de la soif d’apprendre, de grandir. Ils sont ouverts, mais ils ne sont pas encore totalement fondus, moulus dans le faux moi artificiel, qui veut «profiter» et qui dans le fond ne respecte plus rien.

Servir la vie, c’est augmenter son énergie, sa puissance, sa bénédiction, sa richesse, sa beauté, sa conscience, c’est travailler sur soi pour écarter toutes les pensées, tous les sentiments, les attitudes, les comportements qui détruisent la vie dans son essence, qui l’appauvrissent, la dénaturent, c’est attirer en soi des pensées, des sentiments, des musiques, des coutumes qui servent la vie et la rendent universelle en tout. Ainsi, ne vivre que pour soi, ne penser qu’à soi, c’est être prisonnier du faux égoïsme inconscient du moi fabriqué. Unir sa pensée à l’intelligence, l’universel, élargir ses sentiments, sa sensibilité à l’âme de tous les êtres et œuvrer pour le bien général, c’est découvrir son être véritable et sa richesse d’âme intérieure. Respecter la vie

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et en prendre soin, c’est découvrir qu’elle n’est pas n’importe quoi, mais qu’elle est précieuse et rend précieuse chaque chose.

Augmenter la vie, c’est développer en soi les plus hauts pouvoirs de la magie divine et pure.

Entrer à l’école de la vie est une attitude de profond amour envers tous les enfants du monde et envers toutes les créatures. C’est aussi devenir un véritable adulte dans le vrai sens du terme, c’est-à-dire un être responsable, engagé qui, conscient de son imperfection, décide de travailler sur lui, d’étudier et de se mettre au service des plus grands professeurs qui soient:

la vie et l’amour.

Bien sûr, la mort a son utilité dans le monde; elle aussi doit être respectée et elle peut être même guérie, comme le pensaient nos ancêtres d’Égypte pharaonique, mais le chemin de l’homme est d’aller vers la vie, vers l’intelligence, vers la conscience, vers l’amour et cela, consciemment, volontairement et individuellement.

Une culture de la violence, de la mort, du faux savoir, de l’abrutissement, de l’asservissement, de l’exploitation est une contre- culture. Il faut s’en détourner et ne lui donner aucune force mentale, aucune nourriture psychique, aucune énergie subtile de l’âme. C’est là une clé fondamentale de notre époque.

La vie est là, partout répandue, à portée de main. Le secret est de l’augmenter en soi par des pensées lumineuses, des sentiments nobles, des comportements justes et bénéfiques, des actes à l’unisson cosmique. Il faut rayonner tout cela autour de soi pour le bien de tous les êtres. Il faut faire couler la vie pure et intense à travers toutes les activités et alors la vie redresse tout, purifie, nettoie, bénit et conduit vers la perfection. C’est un art subtil qui nécessite un entraînement, mais lorsque l’habitude est prise, cela se fait tout seul. Je peux qualifier cet art d’une recherche de la vérité.

Ce qui engendre la mort, c’est le mensonge, car il attire la fausseté, le semblant, l’imitation.

La feuille détachée de l’arbre pense qu’elle a une vie propre et c’est une vérité, mais cette vie n’est possible que parce qu’elle est profondément incluse dans la vie universelle. Cette loi est valable pour tout. L’homme pensant avoir une pensée qui lui est propre est dans le vrai, mais à partir du moment où il s’extrait de l’intelligence universelle, cela devient faux et laid.

Il va se servir de la pensée pour des buts contraires à l’univers et à la vie

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globale. L’homme qui porte une telle pensée est aussi dans le vrai, mais à partir du moment où il croit qu’elle est séparée de la vie universelle et qu’il peut en faire ce qu’il veut sans se préoccuper des conséquences, il entre dans le faux et dans le royaume de la souffrance.

Unir sa pensée à l’intelligence cosmique, ses sentiments à l’océan d’amour, sa volonté à l’être véritable éternel qui vit au plus profond de soi, ses actes au service de la vie universelle, c’est entrer consciemment dans l’apprentissage au respect et donc à la vie juste, belle et pleine.

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A PPLIQUER SEPT CLÉS POUR FAIRE GRANDIR LE RESPECT

Jésus disait: «Le royaume des cieux est semblable aux enfants.» Ce qui me frappe chez les tout petits, c’est leur amour instinctif de la justice. Ils sont tout oreilles et ils ont les yeux grands ouverts devant les adultes pour découvrir s’ils sont justes dans leurs paroles et leurs actes. C’est à travers ce sens inné de la justice qu’ils nourrissent leur conscience et le comportement de leur vie future.

Aujourd’hui, beaucoup ont constaté que les enfants sont de plus en plus irrespectueux, voire violents. Ceux qui travaillent en contact direct avec les jeunes se plaignent souvent de cette situation: «Les jeunes ne respectent plus rien, ni l’autorité, ni la loi, ni les règles morales, ni les règles de la société, de la vie collective…» Est-ce un bien ou un mal? Il est facile de rendre les enfants responsables, mais pour ma part, je pense que ce sont les adultes qui le sont. Je n’ai jamais entendu quelqu’un se poser la question:

«Sommes-nous respectables?» Pourtant, c’est une vraie question, car il est facile de se plaindre, voire d’accuser les jeunes, et il est beaucoup plus difficile de se poser les vraies questions, celles qui dérangent. On pourrait d’ailleurs en poser une autre: «Est-il bon, sain et juste de respecter ce qui n’est pas respectable?» Un tel comportement ne correspond-il pas à un appauvrissement de la conscience, à un avilissement de l’esprit humain, à une abdication du sens inné de la justice et de la noble aspiration à l’amour, à la beauté, à la fraternité? Tout cela vit dans l’enfance en potentiel et n’est- ce pas le devoir des adultes de préserver ce capital céleste et de le faire fructifier? Les enfants sont encore tout imprégnés du ciel et ils sont prêts à s’ouvrir au monde pour l’accueillir en eux. Mais quel monde leur avons- nous préparé et avec quoi voulons-nous féconder leur âme? N’était-ce pas

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la tâche de l’homme de faire fleurir le ciel sur la terre et de triompher des difficultés pour ceux qui l’aiment?

Il est facile de rejeter les échecs et les lâchetés d’une société sur sa jeunesse et d’exiger d’elle plus que ce que l’on fait soi-même. Peut-être que la révolte et la violence révèlent un mal-être inconscient. La jeunesse sent instinctivement qu’on lui a volé sa vie, ses aspirations profondes, ses idéaux, sa destinée.

Pour prendre un exemple plus terre à terre: comment faire comprendre à nos jeunes qu’ils ne doivent pas consommer de drogue, alors qu’un bon nombre de ministres avouent en avoir utilisé, et même des dures, en toute impunité, et que de nombreux sportifs, considérés comme des exemples pour notre société en dérive, améliorent leurs performances grâce à ces substances? C’est là un véritable apprentissage à ne pas respecter les lois.

C’est le rôle des adultes d’écouter les enfants, de les aider à devenir libres, responsables et créatifs de beauté et d’harmonie. La véritable pédagogie est cachée dans l’exemple et dans les atmosphères d’âme qu’il fait naître. Si on veut obtenir du respect, il faut auparavant en donner, en montrer par une attitude juste et sincère. On ne récolte que ce que l’on sème soi-même. Il faut devenir un modèle d’honnêteté et de bonté, pas forcément envers les autres, mais surtout envers soi-même, car les autres ressentent ce que l’on vit soi-même dans la vérité.

Aujourd’hui, tout le monde dit aimer les enfants, les respecter et être honnête, mais c’est bien souvent une affirmation gratuite, une inconscience, une autohypnose, une fuite de la réalité, une peur de la médiocrité intérieure, de la bassesse, d’une vie sans âme, sans idéal, sans spiritualité.

L’honnêteté consiste tout simplement à reconnaître que l’on est injuste. Les enfants sont capables de l’accepter et de comprendre qu’il faut trouver et choisir d’autres valeurs guides. Une telle attitude est le contraire de l’orgueil, de la suffisance et de la fausse autorité. Les enfants sont loin d’être bêtes, ils ont leur intelligence à eux et ils ont vite fait de repérer les faiblesses. Ils sont d’ailleurs les premiers à souffrir de cette hypocrisie et je pense que ne pas respecter le monde que nous avons bâti est en fait assez positif. Bien sûr, on ne peut pas s’arrêter là, car sans respect, il est impossible de grandir, de fleurir, de s’affranchir des influences qui aspirent à nous maintenir dans les régions inférieures de la vie, de devenir des hommes vrais.

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Mes nombreuses expériences dans le domaine de l’âme humaine m’ont montré que la jeunesse aspire inconsciemment à une autre façon d’être au monde, plus spirituelle, plus vraie, plus élevée dans tous les domaines.

C’est pourquoi je voudrais transmettre aux grands enfants que sont les adultes sept clés pour trouver et cultiver le respect. Un tel respect est une façon de renouer avec les forces d’âme profondément enfouies en chacun.

Il est tout d’abord nécessaire de comprendre intellectuellement la force intérieure que procure le respect et sa nécessité pour grandir. Il faut en arriver à la conclusion qu’aucune évolution intérieure de la conscience n’est possible sans sa présence magique. C’est le respect qui ouvre la porte des dimensions supérieures de l’être humain. Je parle de «présence magique», car le but de cette étude est de tisser un lien avec l’idée du respect, puis avec l’Ange et enfin avec la force

L’intellect a été rejeté par les deux camps: les matérialistes l’ont méconnu et l’ont surtout asservi pour qu’il serve leur propagande, et les spiritualistes l’ont condamné sans l’entendre par une mauvaise interprétation de la philosophie hindoue et asiatique. En réalité, l’intellect se tient à la frontière de deux mondes et il possède le pouvoir de les mettre en rapport. En dessous de lui bouillonne le royaume des sentiments personnels et au-dessus rayonne celui des idées impersonnelles.

Lorsque l’intellect est prisonnier des sentiments personnels, il ne voit le monde qu’à travers le filtre de ses propres préjugés. Il élabore alors toutes sortes de théories pour justifier sa nature limitée. Lorsqu’il s’affranchit de ce monde inférieur et qu’il s’élève vers le royaume des idées pures, il devient impersonnel et peut fusionner avec l’intelligence cosmique. Il attire alors en lui des forces bénéfiques, pures, divines, sacrées qu’il peut faire rayonner tout autour de lui. C’est parce qu’ils connaissaient tous ces secrets que les initiés de tous les peuples ont proclamé que l’homme était l’intermédiaire entre les mondes visible et invisible et qu’il pouvait bâtir sur la terre soit l’enfer, soit le paradis. Si un homme affranchit son intellect de l’emprise de la nature inférieure et le tourne vers la nature supérieure, il recevra des impulsions bénéfiques qui l’uniront de plus en plus à des pensées, à des sentiments et à des élans supérieurs, divins.

Il faut commencer par dire au moi terrestre qu’il ne connaît pas le respect. Ensuite, il faut envoyer des pensées vers le haut pour toucher l’idée

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originelle et pure du respect. C’est une recherche intérieure. Il faut tisser un lien magnétique, une communion d’âme. Lorsque l’idée impersonnelle touche l’intellect, elle l’illumine d’une connaissance nouvelle et elle prépare l’Ange à descendre à travers la pensée pour toucher le cœur.

Derrière toute idée se tient un Ange. Il est l’âme de l’idée. L’Ange descend dans l’homme comme une atmosphère respiratoire. Il transmet le ressenti intérieur. L’étudiant ne comprend plus simplement le respect dans son intelligence intellectuelle, il le comprend avec son intelligence du cœur. La lumière de l’idée se transforme en chaleur, en vertu. Lorsque l’idée et l’Ange sont parfaitement installés dans la pensée et le sentiment apparaît la force. Elle donne le pouvoir de l’acte juste, de l’acte noble, de l’acte fécondant. Ce pouvoir appartient uniquement à l’homme, c’est sa responsabilité, son devoir et c’est ainsi qu’il scelle l’alliance et qu’il écrit sa destinée. Oui, c’est par nos actes que chacun de nous inscrit son futur, son devenir.

Cette première clé s’apparente à la méthode que Jésus a suivie lorsqu’il jeûnait dans le désert. D’abord, il jeûne; ensuite, il est tenté; et enfin, les Anges descendent du ciel pour le servir, c’est-à-dire pour travailler sur lui et élaborer un nouvel homme, une nouvelle vie, une nouvelle destinée. Aller dans le désert, c’est faire table rase et en l’occurrence, c’est se considérer soi-même comme un ignorant au niveau du respect. Ainsi, l’intellect peut être libéré de la nature inférieure et de son faux savoir pour se tourner entièrement vers l’appel de l’idée pure. Cela correspond au jeûne du monde.

La tentation se manifeste ensuite: c’est la nature inférieure qui lance une attaque hypnotique. Elle tente d’influencer l’intellect, de le faire douter, de le décourager, de le distraire en lui faisant croire que son étude ne sert à rien, que le monde est bien comme il est… Si l’intellect maintient fermement son attention aimante sur l’idée du respect dans sa pureté, il triomphe de sa propre nature inférieure et reçoit la lumière d’en haut. La première clé est trouvée: une nouvelle conception, une nouvelle intelligence du respect. Le respect cache en lui toute une science et tout un art de vie méconnus.

Lorsqu’un homme accomplit un tel travail sur lui-même et qu’il parvient à attirer une inspiration impersonnelle, il ne fait pas que se transformer, il agit en même temps sur l’intellect et l’intelligence de l’humanité entière et donc de la terre. Les hommes qui font ce travail d’unir

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leur intellect à des idées supérieures sont de véritables héros et des bienfaiteurs de l’humanité. S’il est sincère, chaque homme ne peut nier qu’à certains moments de sa vie il a ressenti en lui des influences sombres qui l’incitaient à commettre des actes négatifs, alors qu’à d’autres moments, il se sentait inspiré par le ciel. Ce qui empêche les hommes de céder à la tentation du négatif, c’est justement ce lien divin qu’ils maintiennent avec le monde de la conscience supérieure. Couper ce lien, c’est enfanter un monde de monstres sanguinaires, de dépravés, de peur et de violence sans nom. Combien de guerres, d’horreurs ont été déclenchées par une simple parole de vexation. L’homme incapable de se maîtriser ouvrait alors la porte à toutes les influences les plus basses de l’enfer et de la damnation. C’est pourquoi il ne faut pas chercher le respect parmi les hommes, mais élever son intellect vers la source de l’esprit pur.

Il faut imaginer le ciel infini et toute la nature emplis d’un respect sacré.

Il faut nourrir son intelligence et son âme de la beauté de ce profond respect et alors, la protection et la joie descendent sur la terre.

La deuxième clé consiste à développer un juste discernement: le respect ne doit pas être passif, inconscient, car respecter une chose fausse, c’est s’avilir et perdre toutes les qualités de noblesse que l’intelligence cosmique a mises dans chaque créature. Celui qui respecte ce qui n’est pas respectable perd son propre respect intérieur. Le non-respectable ne doit pas être respecté. Cela demande du courage, du discernement, de l’écoute, de la patience et de la tolérance. C’est une attitude intérieure qui émane presque naturellement de la pratique de la première clé. La vision pénétrante apporte une désillusion qui doit être constructive. Il ne s’agit pas de détruire, mais d’abandonner le non-respectable et de construire quelque chose de nouveau, de pur, en profitant pleinement de l’expérience des échecs du passé. Ainsi, l’irrespectueux est transformé.

Il ne s’agit pas de devenir sectaire ni agressif, car ce serait ne pas avoir de respect pour soi-même. Je sais que dans le monde il y a beaucoup de choses qui sont absolument révoltantes, mais là aussi il faut discerner le piège sournois: un sentiment de révolte, s’il n’est pas suivi par des actes, transforme l’homme en un passif mécontent. La véritable révolution, c’est de choisir le monde de la conscience tournée vers le supérieur, de s’engager sur son chemin d’éveil croissant et de développer le discernement pénétrant afin de pouvoir regarder l’absurdité du monde inférieur en face, sans

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jugement condamnant, mais juste pour l’acquisition du savoir qui donne la force de ne plus tomber dans les pièges du filet des illusions.

Lorsque le discernement est parfait, c’est que l’intellect a été rendu conscient et indépendant. Il peut contempler l’essence supérieure et se nourrir en elle et il peut agir dans la nature inférieure. En haut réside la perfection et en bas, le perfectible. Dans la notion de perfectible, le mal en tant que principe absolu disparaît. Le travail devient le remède.

Beaucoup d’hommes sont tombés dans le piège du faux respect, de la prétendue estime de soi parce qu’ils ne possédaient pas cette clé du discernement et de la libération de l’intellect. Ils ont nié l’essence divine de l’homme et ont détourné les capacités de l’intellect pour justifier tous les débordements de leur petite personne. Ils se sont même servis de la philosophie, de la sagesse, de la religion, de la psychologie, de la science pour glorifier le moi né de la terre. Si on regarde autour de soi, on verra que c’est la pensée dominante qui gouverne l’humanité: se servir de toutes les énergies, les découvertes, les possibilités pour satisfaire tous les besoins, les caprices, les souhaits de la nature éphémère de l’homme. Et tous ces êtres sont pleins de respect les uns pour les autres. Ils s’estiment, car ils ont compris que sans cette nature, ils ne pouvaient pas avoir de force. C’est pourquoi ils ont créé une fausse estime de soi, qui va avec le moi fabriqué, programmé. Le discernement entre le vrai respect et le faux doit engendrer un équilibre, une harmonie dans le cœur. Celui qui contemple le respect en haut comprend la valeur du silence. Il acquiert un critère, un moyen de comparer, il devient conscient et il prend sa vie en mains. Le moi né de la terre ainsi que le corps physique doivent devenir des serviteurs, des outils de la nature supérieure de tous les hommes.

Rien ne peut remplacer le discernement: il te montrera toujours où se trouve ton véritable intérêt.

La troisième clé consiste à comprendre que la source du respect ne peut se situer que dans l’invisible. Avant de respecter ce que l’on voit, il faut toujours s’intéresser à ce que l’on ne voit pas, à ce qui réside et agit derrière le visible. Ceux qui ne s’arrêtent qu’aux apparences ont abdiqué leur intelligence et leur cœur. C’est une autre façon plus profonde et plus juste de regarder la vie. L’acte n’est pas tout, il y a aussi l’intention cachée, le mobile, la qualité de l’énergie.

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Pense que ton respect est précieux, il est la porte de ton âme. Tu dois vouloir l’accorder au monde entier, mais en réalité, combien ont justement perdu leur âme parce qu’ils ont accordé leur admiration sans aucun discernement? Ce que tu admires, tu le deviens. L’admiration produit une fusion de l’âme. C’est pourquoi, sur la terre, il faut cacher son âme et accorder son amour uniquement au monde invisible. Un homme ne vaut que parce qu’il a réussi à attirer et à manifester d’une façon pure de grandes et belles idées. Mais même en lui, ce qu’il y a de grand, ce sont les idées.

Sans elles, il n’est rien. C’est pourquoi en accordant ton respect et ton amour aux grandes idées, tu es certain de recevoir les énergies et les forces les plus divines qui nourriront ton âme de ravissement, de splendeur, de révélation.

Cultiver en soi un profond respect, un amour pour les hautes et belles idées et pour les grands hommes qui les ont incarnées et révélées est le secret de la troisième clé.

Respecter simplement les formes, c’est s’enfoncer dans le royaume de la mort. Accorder son respect à un scélérat, c’est lui donner de la force d’âme, le promotionner, l’encourager. Maintenant, un homme peut très bien accomplir un acte héroïque pendant une minute et ensuite, retomber dans la faiblesse. Pendant cette minute, il était en harmonie avec sa nature supérieure, il était habité par une grande et belle idée.

Dans le secret de ton cœur, sois un idéaliste et avec ton âme, rayonne ton amour vers tous ceux qui aspirent à s’élever vers la Lumière. N’accorde jamais ton respect à ceux qui se sont mis au service du moi éphémère. Pour eux, la compassion, la miséricorde, mais jamais, jamais, jamais le respect.

C’est un chemin qui peut paraître difficile, mais y en a-t-il un autre?

Pour être encore plus clair, je dirai que ce n’est pas parce que les hommes trahissent l’amitié que l’idée n’est pas vraie en elle-même. Un homme dit: «J’ai été trahi, je ne crois plus à l’amitié.» Mais il ne s’agit pas de croire, l’amitié est. Il ne faut pas se servir de l’amitié pour des satisfactions personnelles, mais aimer l’idée de l’amitié et se mettre à son service. À travers l’ami, aime l’amitié et à travers le traître, comprends la faiblesse de l’homme qui perd son âme immortelle pour plonger dans les régions du tourment, des remords. Ce n’est pas à l’ami qu’il faut être fidèle, mais à l’amitié. Alors l’Ange descend sur la terre et répand son baume dans le cœur des amis. L’amitié grandit et traverse les épreuves, car l’Ange est

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présent et protège. Sans l’aide des Anges, les hommes ne peuvent rien réussir de vrai en ce monde. Or les Anges sont liés aux idées. Même toi, si tu deviens un traître dans tes actes, continue à respecter l’idée de l’amitié.

Dis-toi: «J’ai échoué par faiblesse, mais d’autres peuvent réussir.» Ainsi, malgré ton infirmité, tu continues à grandir et un jour, tu te redresseras grâce à ton attitude intérieure de respect et de conscience en éveil.

Le respect des hautes idées protège l’homme du mauvais dans la vie. Il permet l’humilité, la simplicité, la juste connaissance de soi, la force de grandir, l’amour et la compréhension de l’autre.

Pour finir avec cette troisième clé, je voudrais encore dire ceci:

respecter ce qui n’est pas respectable, c’est perdre son énergie, c’est mourir intérieurement. La mort est une perte d’énergie. Il est évident que le vrai respect qui conduit à l’admiration, à la vénération, à l’amour est une lumière sacrée pour la vie intérieure. L’énergie vient d’un monde invisible supérieur.

L’amitié existe depuis le commencement des temps et lorsque nous serons morts, elle continuera à vivre. D’autres êtres vivront en elle. Prendre l’amitié pour une satisfaction personnelle, c’est détourner l’énergie, c’est comme affaiblir l’amitié. Les hommes sont tellement limités dans leur nature qu’ils ne voient plus les grandes idées et leur beauté. Ils ne pensent qu’à leur petit plaisir fabriqué, programmé, obligatoire. L’amitié n’appartient à aucun homme, elle est plus grande que l’humanité et sans elle, l’humanité est perdue. Il en est de même de son énergie, qui est un Ange. Lorsqu’un homme voit tout cela par lui-même et qu’il trouve l’attitude juste devant la splendeur du monde invisible, la fleur du véritable respect fleurit dans sa vie, sa conscience, son âme. L’amitié devient pour lui un sentiment illimité et il entre dans l’immortalité. Il a l’impression qu’à chaque fois que l’amitié fleurira sur la terre, il sera lui aussi présent et y participera à sa façon.

La quatrième clé consiste à chercher des femmes et des hommes qui, à un moment donné de leur vie, ont incarné de grandes idées et des nobles sentiments. Bien sûr, je l’ai dit, il est rare qu’un homme parvienne à incarner une idée dans la perfection, mais certains s’en approchent pendant un instant. Ce sont des héros, comme Martin Luther King ou certains résistants qui pendant la dernière guerre mondiale ont refusé d’obéir à l’État

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et ont protégé des Juifs, des témoins de Jéhovah, des théosophes, des anthroposophes.

Mais dans le fond, cette quatrième clé va beaucoup plus loin que l’estime et l’admiration que l’on peut éprouver de temps en temps pour certains personnages, elle touche à la relation qui doit exister entre un élève et son professeur. L’Inde, qui est la terre des maîtres, a su garder dans sa culture l’amour, la dévotion pour le gourou, pour l’instructeur, l’avatar, le prophète qui descend sur la terre pour restaurer l’enseignement de Dieu. Le peuple de l’Inde a naturellement cette vision du sacré. Le disciple choisit librement son maître, son guide et ensuite, il le vénère comme un miroir de la Divinité. C’est cette attitude intérieure de confiance, d’amour, d’admiration qui ouvre la porte.

L’homme qui n’a pas d’instructeur est un faux civilisé. Depuis la plus haute antiquité, cette loi est connue. Les Celtes et les Gaulois vénéraient leurs druides, et plus près de nous, les Chrétiens ont appelé «mon Père» un curé ou un prêtre pour affirmer qu’il est un reflet de l’être suprême. En Occident, ces choses se sont perdues. Depuis Jésus, les Occidentaux cherchent à tuer les envoyés de Dieu. Les mots «maître» et «gourou» sont très mal perçus et notre contre-culture tend plutôt à condamner, à critiquer qu’à faire confiance et à respecter. En réalité, un maître est un professeur, ni plus ni moins.

Si l’élève n’a pas de respect pour son professeur, il ne pourra rien apprendre de lui. Paradoxalement, l’expérience montre que les personnes qui savent se comporter le plus librement dans la vie sont celles qui ont connu le respect, l’admiration, la vénération envers un professeur qui le méritait. Il ne s’agit absolument pas de supériorité d’un être par rapport à un autre, mais de la transmission d’une force, d’un savoir-faire, d’un but à atteindre. Tout cela doit se produire dans l’amour et l’amitié. Le guide offre la lumière, l’amour, la force. Il allume le feu intérieur, il permet la discipline.

Quoi qu’il veuille obtenir, l’homme a besoin d’un maître. Il peut être intérieur, invisible, mais il faut qu’il soit présent, sinon aucun progrès n’est possible. Tant que l’élève est sincère et clair, qu’il reste dans la juste compréhension, qu’il poursuit un chemin intérieur, il ne peut jamais être véritablement lésé. Il y a ceux qui pratiquent la fausse vénération sans vouloir rien apprendre, sans vouloir travailler sur eux, en remettant tout

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entre les mains du professeur, mais le professeur ne peut qu’éveiller la vie intérieure et transmettre le savoir-faire, c’est l’élève qui doit appliquer et travailler. Vénérer un chanteur, un homme politique, un scientifique ne rentre absolument pas dans la méthode, à part si l’on veut devenir soi-même chanteur, homme politique, scientifique…

Si tu veux obtenir une vertu, un don, une qualité, offre ton amour et ta vénération à celui qui la possède et elle finira par venir naturellement en toi si tu es sincère. Le respect est la porte de l’amour supérieur et l’âme prend toujours la forme de l’être aimé. C’est une clé de la véritable pédagogie initiatique. L’amour envers son professeur spirituel est le plus fort, car il est un reflet du Très-Haut, donc il invite l’âme à ressembler à sa propre source, à sa propre origine, le sommet du respect étant de vénérer la sublime présence de l’être en soi, du je, du soi, de la source de Dieu et de Le servir pour le bien de tous les êtres. Alors toutes les créatures deviennent transparentes et on peut contempler en chacune ce qui est noble et bon: la semence de Dieu. Chaque chose, chaque être devient respectable parce que sacré dans son essence.

La contre-culture produit l’inverse, elle désacralise tout, fait apparaître les faiblesses, les critiques, le côté négatif. Elle nous montre, par exemple, des policiers qui défoncent la porte d’une église à coups de hache pour déloger ceux qui y ont demandé le droit d’asile. C’est pourquoi, plus que jamais, l’amour envers un guide est nécessaire. Il est préférable qu’il soit vivant, car il vaut mieux un petit professeur vivant qui nous oblige à travailler qu’un virtuose mort. Sa pensée plane encore dans l’atmosphère, mais il manque toujours un élément.

Il faut garder à l’esprit que le chemin intérieur est profondément humain. La relation entre élève et professeur n’a rien de fantastique, elle est naturelle, simple et vraie. À une époque où la vie était plus simple, le sens du sacré et du respect planait dans l’air. Les Dieux eux aussi avaient leurs habitations dans certaines montagnes. Il faut retrouver cette relation simple et naturelle avec la vie. Alors le respect apparaîtra lui aussi, naturellement.

Cela demande tout de même un certain courage, une volonté de s’éveiller et de préserver son âme des influences ternes et brisantes qui veulent l’assassiner. Tout ce qui en nous tue le respect vise en réalité à supprimer l’âme et à profaner son temple, qui est le corps et la personne humaine.

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Respecte et vénère ce qui est noble, beau, juste, vrai, simple, divin dans la vie et tu feras vivre ton âme. Ne te mets jamais du côté des profanateurs, même en pensée. Cherche la vérité dans l’intérieur. Trouve ton guide et mets-toi à l’école du respect et de la dévotion. Être dévoué, c’est chercher Dieu avec sincérité, pureté et honneur. Être dévoué envers la vérité de l’être en soi est le but de tout homme venant en ce monde. Être dévoué est l’accomplissement du moi terrestre qui se tourne vers sa propre source de vie à l’intérieur et qui contemple l’origine de sa vie et son accomplissement.

Alors il devient un professeur, c’est-à-dire un véritable élève, car il se met au service de la présence unique de l’être en tout.

Une vie sans respect, sans vénération, sans dévotion, sans amour est perdue.

Un homme qui n’a pas de guide est perdu, car qui va le conduire, qui va l’inspirer, qui va lui transmettre la force? En vérité, il est impossible de ne pas avoir de guide, donc il en aura un inconsciemment. Il pensera qu’il est son propre guide, qu’il se respecte lui-même, mais en réalité, il viole déjà les lois de l’amour et de la vie pour le tout. Que peut espérer apprendre un homme qui se prend lui-même pour la perfection? Que peut-il recevoir s’il est empli de lui-même? Que peut-il donner à l’autre s’il ne peut rien recevoir?

Celui qui aspire à progresser véritablement choisit lui-même son guide ou accepte le professeur que la vie lui envoie et il lui offre tout son amour.

C’est ainsi qu’il progressera. C’est un chemin difficile, car la contre-culture a rendu les hommes malades dans leur âme et dans leur relation avec la vie.

Le respect et la dévotion sont une lumière en chacun.

La cinquième clé consiste à se respecter soi-même et à ne permettre à personne de salir son âme. Cela n’exclut pas la remise en question positive, l’analyse impartiale. Depuis la plus haute antiquité, la science initiatique proclame: «Connais-toi toi-même et deviens ce que tu es.» Le premier conseil sous-entend que l’on ne se connaît pas et le deuxième que l’on n’est pas soi-même, mais un semblant. Être soi demande une étude et ensuite un travail, une transformation.

Estimer le semblant, respecter ses faiblesses, ses défauts, les accepter, oui, mais pour se transformer, pour se transcender, pour se mettre en chemin. L’estime de soi est là: être conscient de sa nature inférieure et de sa

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nature supérieure, et se mettre en chemin pour l’accomplissement de l’être vrai. Souvent, les êtres parlent de s’aimer et de s’estimer en ne faisant allusion qu’au côté éphémère de l’homme et en occultant la nature divine, céleste, parfaite. C’est un art de vivre avec bassesse, une astuce psychologique pour accepter l’inacceptable.

Étudier l’homme, c’est découvrir un être complexe qui est fait à l’image de la création. Il contient en lui le ciel et la terre, l’infini et le fini, le paradis et l’enfer. Si l’homme porte en lui des défauts et des qualités, des faiblesses et des forces, des vices et des vertus, c’est parce qu’il est descendu sur la terre pour guérir le monde. L’essence de l’homme est divine et il porte en lui une image du monde sur laquelle il doit travailler. Le respect naît lorsque l’homme accomplit sa tâche et il disparaît s’il la délaisse. Si l’homme perd son lien avec son essence spirituelle, s’il s’identifie à son corps ou à son moi né de la terre, il ne se connaît plus et il ne peut donc plus devenir ce qu’il est. L’estime de soi a disparu, elle est remplacée par l’estime du mensonge.

Se connaître, c’est comprendre et expérimenter que toute intelligence, toute force, toute vie viennent de Dieu, qui est le soi supérieur en toutes les créatures du monde. Ainsi, le corps ou la personne qui l’habite ne vit pas de sa propre vie ni avec ses forces ou son intelligence. La personne n’est qu’un reflet d’une conscience supérieure qui, elle-même, reflète l’origine des origines. Se connaître, c’est dépasser les semblants, les images pour s’approcher de la Source. Devenir ce que l’on est, c’est faire en sorte que l’image et la Source soient une. C’est le mariage mystique, le but de la vie:

être vrai.

Se respecter, c’est vénérer la présence sacrée en soi, mais jamais le moi né de la terre. Une telle attitude est un détournement des forces dans un but malsain. On peut accepter le moi né de la terre comme un travail, comme un moyen d’accomplir sa tâche, comme une matière à guérir, mais jamais le prendre comme origine et but de la vie. Être un homme est une bénédiction, mais c’est aussi le commencement d’un bon travail. On naît homme, puis on le devient. Lorsqu’une personne pense que le mérite d’une réussite lui revient ou que la vie lui appartient, ce n’est pas du respect ou de l’estime, c’est de l’illusion et de la prétention. Cette fausse estime de soi est profondément malsaine. Je comprends que l’homme ne peut pas vivre sans s’estimer et que c’est pour cette raison qu’il a inventé ces astuces psychologiques, mais ce n’est pas une raison pour rester indéfiniment dans

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une telle situation, car elle détruit ce qui est le plus précieux dans l’âme humaine, le respect de la personne qui a maintenu vivant son lien intérieur avec Dieu, la conscience supérieure commune. Être dévoué à cette présence intérieure et mettre les choses à leur vraie place est un trésor de bonne vie et de bénédiction pour toutes les créatures du monde.

Avoir confiance en soi, s’estimer, c’est être en Lui, l’essence véritable de tout homme venant en ce monde. Voir les défauts du corps et du moi terrestre et les accepter sans les juger, c’est se mettre au travail pour réaliser dans sa vie une œuvre d’art dans la volonté de Celui qui est tout.

Ainsi, il faut bien discerner: la conscience humaine née de la terre et celle qui vit dans l’éternité et qui est parfaite. Ces deux natures sont appelées à s’unir par la vie. C’est dans leur union que réside le secret du respect. L’homme n’est grand que par la présence de l’esprit de Dieu qui vit en lui. La beauté apparaît lorsque la conscience terrestre s’unit à cette présence par ses propres forces, par son propre travail. Cela correspond à l’élève qui canalise ses énergies pour réaliser la parole de son professeur. Si le professeur est violoniste, alors l’élève devient lui aussi violoniste. De même, les deux natures dans l’homme doivent s’unir pour qu’enfin des hommes vrais marchent sur la terre et la guérissent de toutes les maladies.

Le respect que l’on se porte à soi-même vient du respect que l’on porte à la présence de Dieu en soi et dans son maître. En respectant Dieu en soi, on en vient à respecter l’essence de toutes les créatures du monde. En se connaissant soi-même, on en vient à comprendre les autres et leurs faiblesses. En respectant l’essence du soi en tout et en cultivant la compréhension juste qui en découle, on devient soi-même noble dans sa personne. Le chemin de l’ennoblissement est celui du respect parfait.

La sixième clé est un peu spéciale, elle consiste en l’éveil de la vie intérieure. Lorsqu’un être cherche ce qui peut forcer son respect et nourrir son admiration dans la vie, il se développe en lui une sensibilité au monde invisible que le monde grossier ne connaît pas. Le respect qui touche à la vénération pousse la conscience à ne plus forcément s’arrêter sur les apparences, mais à pénétrer profondément l’intérieur, le subtil. La culture du respect donne de la profondeur, de l’intériorité à la vie.

Passer d’une chose à une autre sans jamais s’arrêter, c’est vivre en consommateur, c’est perdre le goût et le sens des valeurs. Le respect est

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économe, il ne gaspille rien, il fait ressortir la richesse cachée. En fait, il ramène tout vers le centre, vers la présence du soi, du trésor. Chacun contient le tout en lui.

Respecter l’autre, c’est se respecter soi-même. Rencontrer l’autre, c’est se trouver soi-même. Tu sauras que ton respect est juste lorsqu’il t’ouvrira la porte mystérieuse de la vie intérieure et qu’il te communiquera une force, une plénitude, un bonheur intérieur libre de tout conditionnement. Le véritable bonheur est l’état naturel de la vie et de la conscience. Lorsque tu es rentré chez toi, dans ta demeure, à ta place, tu es heureux, tout simplement. C’est le bonheur d’être soi. La méditation silencieuse mène à cela. Elle est une technique majeure du respect. Seul celui qui est empli de respect pour la terre et le ciel parviendra à méditer. Le bonheur n’a pas à être créé, il est déjà là de toute éternité, il est le fondement absolu de l’existence, la nature profonde, l’identité. Lorsque l’homme cesse de s’en écarter par une vie non conforme, il refait surface et confère un sens profond à la vie.

La septième clé consiste à percevoir la présence de Dieu, du bien, du parfait en soi et dans toutes les créatures du monde. Cette perception consciente ne supprime pas la vision du négatif, bien au contraire, mais elle permet d’acquérir la stabilité, de comprendre tous les grands mystères de la vie et de toucher la profonde sagesse, la connaissance de l’âme intime, le trésor intérieur inconnu.

Si un jeune homme regarde une belle jeune fille dans la rue, peut-être certains désirs et pensées apparaîtront en lui, mais si devant la beauté, il s’efforce d’éveiller la perception de Celui qui l’a créée, ses énergies s’élèveront pour nourrir son âme. La perception du Créateur à travers les créatures éveille une conscience supérieure dans l’homme et renforce son sens moral et sa noblesse de cœur.

La vie n’offre ses trésors qu’à ceux qui la connaissent pour ce qu’elle est vraiment et qui la respectent. Aux autres, elle ne laisse que les miettes et quelques écorces.

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L A NAISSANCE DE L’ A NGE DU RESPECT

À l’origine de toute civilisation, de toute tentative d’élévation de l’humanité se trouve l’impulsion de l’école des mystères. Depuis la plus haute antiquité jusqu’à nos jours, on peut suivre sa trace et contempler ses œuvres grandioses. Là où l’école des mystères est perçue, l’esprit et l’âme humaine s’éveillent dans la beauté et l’amour.

Son origine est céleste. Ce sont les Anges qui l’ont portée sur la terre à travers de grands maîtres spirituels et leurs élèves. Son développement s’appelle culture et éducation dans le respect. L’Ange du respect est né de l’union de l’âme de la terre en l’homme et de l’intelligence cosmique fondatrice des mystères.

L’homme vivait d’une façon terre à terre. Son âme était endormie, sa conscience sacrée était obscurcie, il ne se préoccupait que de ses besoins temporels, car il ne connaissait rien d’autre. Il avait oublié sa nature céleste divine, son âme immortelle, sa royauté. L’intelligence cosmique décida d’envoyer un rayon de Lumière pour féconder l’âme terrestre humaine. Elle descendit vers l’humanité avec une multitude d’Anges. Lorsque certains hommes virent cette beauté, ils furent saisis par l’étonnement, par l’émerveillement, par l’adoration et l’amour. Ils venaient de comprendre que la vie avait un sens infiniment plus grand que ce que leur propre petite compréhension leur avait révélé. Ils se souvinrent de leur propre origine et de leur vie au-delà du corps. Ils venaient d’être initiés aux mystères.

Lorsque l’intelligence cosmique se retira, l’émerveillement diminua et ce sont le respect, le sens du sacré qui emplirent l’âme des hommes.

Oui, l’Ange du respect est né de l’union de la terre et de l’intelligence cosmique à travers l’âme humaine incarnée dans un corps. Dès sa naissance, l’Ange du respect a aimé l’humanité et ses premières paroles, sa première prière ont été pour elle: il s’est voué devant l’Éternel à toujours

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