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La construction des savoirs et des compétences dans une formation du FOS à distance

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02051716

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02051716

Submitted on 28 Feb 2019

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

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La construction des savoirs et des compétences dans une formation du FOS à distance

Hani Qotb

To cite this version:

Hani Qotb. La construction des savoirs et des compétences dans une formation du FOS à distance.

L’université à l’ère numérique, 2010. �hal-02051716�

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1 Hani Qotb

Praxiling UMR 5267 CNRS Université de Montpellier III hani.qotb@univ-montp3.fr

La construction des savoirs et des compétences dans une formation du FOS à distance

- Résumé

Dans le cadre cet article, nous mettrons l’accent sur le processus de la construction des savoirs et des compétences dans une formation du Français sur Objectifs Spécifiques à distance. Cette formation s’est déroulée sur le site FOS.COM (www.le-fos.com) à l’attention des étudiants égyptiens en Master 2 du commerce à l’Université d’Alexandrie en Egypte. En adoptant une approche collaborative, la construction des savoirs et des compétences dans cette formation est basée sur quatre activités principales : les travaux collaboratifs, les forums thématiques et d’actualité, les exercices interactifs et les activités orales. Au cours de trois sessions, les apprenants sont chargés de réaliser des tâches authentiques dans leur domaine de spécialité.

Ces activités ont rendu les apprenants à la fois motivés et engagés dans les différentes étapes de la formation tout en améliorant leurs connaissances et leurs compétences en français des affaires.

Mots-clés :

Français sur objectifs spécifiques, approche collaborative, activités à distance, interactions, Summary

In this paper, we shall put the emphasis on the process of the building of knowledges and competences in a course of the French for Specific Purposes. This training took place on the site FOS.COM ( www.le-fos.com ) for Egyptian students in Master 2 of trade in the University from Alexandria. By adopting a collaborative approach, the building of knowledges and competences in this training is based on four main activities: collaborative activities, thematic forums and forums of actuality, interactive exercises and oral activities. In the course of three sessions, students are responsible for accomplishing genuine tasks in their domain of their speciality. These activities returned students at the same time motivated and

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hired in different stages of training while ameliorating their knowledge and their competences in French of business.

Key words

French for specific purposes, approach collaborative, activities on line, correlations 1- Les spécificités du Français sur Objectifs Spécifiques

Dans une formation du Français sur Objectifs Spécifiques (FOS), les apprenants cherchent à développer certaines connaissances et compétences bien précises dans leurs domaines de spécialité. Il est important de noter que les publics sont distingués par plusieurs spécificités que tout formateur doit prendre en compte lors de l’élaboration de ses cours. Vient en premier lieu, la diversité des apprenants (Challe, 2003) qui pourraient être professionnels, étudiants, émigrés, etc. Ensuite, les publics de FOS sont marqués avant tout par leurs besoins spécifiques. En fait, il s’agit essentiellement d’apprendre DU français POUR réaliser des tâches authentiques dans leurs milieux universitaires et professionnels (Lehmann, 1993). De même, les apprenants, dans ce type de formations, subissent la contrainte du temps dans la mesure où ils consacrent peu de temps à l’apprentissage vu leurs engagements professionnels ou universitaires et même parfois familiaux. Soulignons également la rentabilité des formations de FOS d’autant plus que les apprenants ont des objectifs assez clairs à réaliser en suivant des cours de FOS : trouver un poste mieux payé, participer à des stages professionnels dans un pays francophone, poursuivre des études supérieures, etc. Reste à noter la motivation des apprenants. Dans ce contexte, il s’avère important de mettre l’accent sur cette relation réciproque entre la rentabilité de formation et la motivation des apprenants : plus la formation est rentable, plus les apprenants sont motivés à suivre les cours de FOS. Mais les publics de FOS doivent faire face à plusieurs difficultés qui empêchent la réalisation des objectifs escomptés de la formation (Qotb, 2008).

La première difficulté concerne le temps limité des apprenants. La plupart des publics du FOS sont souvent des professionnels qui ont des charges professionnelles qui occupent une grande partie de leur temps. Ils sont alors obligés de suivre ces cours après une longue journée du travail ou pendant leurs jours de congé. Quant à la deuxième difficulté, elle concerne les déplacements dans la mesure où les apprenants de FOS, notamment dans les pays en voie de développement, sont parfois obligés de se déplacer à un endroit loin de leur domicile ou de leur travail pour assister aux cours de FOS. Par exemple, dans certains pays africains, ces

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derniers se tiennent souvent dans les grandes villes, alors les apprenants de province ont du mal à y assister régulièrement. De même, certains apprenants se voient parfois obligés par leur institution professionnelle ou universitaire de suivre des cours du FOS sans en connaître l’utilité. Alors, ils assistent aux cours proposés sans motivation. Pourtant celle-ci constitue un facteur-clé dans l'apprentissage en général et notamment celui du FOS. Notons également le coût élevé des cours du FOS. Les cours traditionnels de FOS coûtent cher vu le temps de leur apprentissage et les déplacements à effectuer. A cela s'ajoute le programme de FOS qui vise principalement un public très limité dans une spécialité bien pointue (chimie organique, ophtalmologie, chirurgie esthétique, gestion des entreprises, etc.) Reste à souligner la difficulté psychologique de certains apprenants. Ces derniers sont des adultes qui ont terminé leur apprentissage depuis un certain temps où ils se sont engagés dans le monde professionnel.

Il s'agit parfois de responsables et de cadres qui ont du mal à reprendre le chemin de la classe.

Ils se trouvent souvent à côté de jeunes qui suivent la même formation. Face à la réalité du FOS et ses difficultés mentionnées ci-dessus, nous avons opté pour l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Celles-ci ont réussi à changer la donne de l’enseignement/apprentissage en général et celui des langues en particulier.

Grâce aux apports des TIC, nous avons décidé d’y avoir recours en vue de rendre les formations de FOS efficaces répondant aux besoins des apprenants. Nos recherches se sont concrétisées par la création et la mise en ligne du site FOS.COM (www.le-fos.com) Dans l’espace éducatif, nous avons installé une plateforme éducative (Moodle). Les spécialistes en FOS recommandent aux formateurs de maximaliser la participation des apprenants dans les différentes activités de formations proposées (Mangiante & Parpette, 2003). C’est pourquoi, nous adoptons une approche collaborative dans le but de permettre aux apprenants de

« construire » leurs connaissances et leurs compétences dans leurs domaines de spécialités.

2- L’approche collaborative du FOS à distance

L’approche collaborative trouve ses origines dans le constructivisme ou plus exactement dans le socioconstructivisme. « Rien n’est donné, tout est construit », c’est ainsi que Bachelard (1934) pose les prémisses du constructivisme au siècle précédent. Selon ce courant, la connaissance est avant tout « construite » dans un processus d’interactions entre l’individu et son milieu. Notons que la connaissance «construite» du monde lors des différents stades par chaque individu selon ses expériences et son contexte, aboutit certainement à des réalités multiples et des représentations variées du monde.

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«co-laborer» trouve ses racines en latin : « labore » signifie travailler et «co» veut dire ensemble. D’après Le Petit Robert (1995), « Collaboration » est un « travail en commun ; un travail entre plusieurs personnes qui génère la création d’une œuvre commune ». Le dictionnaire de l’Office Québécois de la langue française définit l’aspect collaboratif à distance de la manière suivante : « Se dit de ce qui, dans un environnement informatisé ou en ligne, vise à favoriser la collaboration entre pairs, en permettant d’échanger et de partager des compétences pour mieux réussir un projet commun1 ». De son côté, Lebow (1993) établit une relation entre l’approche constructiviste et l’apprentissage collaboratif dont les caractéristiques principales au nombre de 7 sont: la collaboration, l’autonomie, la générativité, l’engagement actif, la réflexivité, la pertinence personnelle et enfin le pluralisme. Soulignons qu’outre son aspect collaboratif, ce type d’apprentissage contribue à développer les compétences personnelles et les habiletés cognitives chez les apprenants comme le soulignent Henri et Lundgren-Cayrol qui proposent une définition plus complète de l’apprentissage collaboratif :

« L’apprentissage collaboratif est une démarche active par laquelle l’apprenant travaille à la construction de ses connaissances. Le formateur y joue le rôle de facilitateur des apprentissages alors que le groupe y participe comme source d’information, comme agent de motivation, comme moyen d’entraide et de soutien mutuel et comme lieu privilégié d’interaction pour la construction collective des connaissances. La démarche collaborative reconnaît le caractère individuel et réflexif de l’apprentissage de même que son ancrage social en le raccrochant aux interactions de groupe. En fait, la démarche collaborative couple deux démarches : celle de l’apprenant et celle du groupe »

(Henri & Lundgren-Cayrol, 2001 : 184)

Pour concrétiser nos idées avancées ci-dessus, nous avons conçu un site Internet consacré complètement au FOS :

1 L’Office Québécois de la langue française : http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/dictionnaires,

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Ce site est marqué par deux aspects principaux. D’une part, le site propose, à travers ces différentes rubriques, des ressources qui concernent la didactique de cette branche du FLE:

historique, formation des formateurs, profil des publics, etc. D’autre part, le site se distingue par certains espaces dynamiques comme le forum, l’espace collaboratif et l’espace éducatif.

Ce dernier permet de proposer des formations complètement à distance grâce à une plateforme Moodle marquée par ses différentes fonctionnalités : mise en ligne des ressources, forums, clavardage, sondage, exercices interactifs, etc. A partir de cette plateforme, nous avons réussi à « construire » les connaissances et les compétences visées.

3- La construction des savoirs et des compétences du français des affaires

Dans un premier temps, nous avons commencé par analyser les besoins de nos apprenants.

Ces derniers cherchent à développer certains savoirs et compétences en français des affaires : lire et comprendre des documents en français des affaires, faire un exposé oral ou à l’écrit, rédiger des rapports, contacter avec leurs homologues dans des situations professionnelles et à réaliser un projet professionnel en français des affaires. Pour répondre aux besoins des apprenants, nous avons proposé une formation collaborative du français des affaires. Cette formation se déroule au cours de trois sessions dont chacune dure trois semaines. Chaque session porte sur la réalisation d’une tâche authentique dans le domaine de spécialité des apprenants : créer une entreprise dans un domaine donné, lancer un nouveau produit sur le marché et ouvrir une succursale de l’entreprise à l’étranger. Pour réaliser ces différentes tâches, les apprenants ont été divisés en petits groupes de deux ou trois apprenants. Ces groupes ont été formés sans aucune intervention de la part du formateur. Il semble important de souligner les multiples espaces qui permettent de mener les différentes activités proposées.

Il s’agit de cinq espaces principaux : l’espace éducatif, l’espace collaboratif, l’espace privé de l’apprenant, la toile et les conférences orales sur Skype.

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Pour réaliser les objectifs de la formation, nous proposons quatre activités principales à savoir :

3-1 Les travaux collaboratifs

Au début de chaque session, l’animateur-tuteur s’attache à expliquer la tâche collaborative à réaliser en donnant des consignes claires sur les étapes du travail collaboratif au sein de chaque groupe :

- lire les documents proposés sur la plate-forme,

- consulter les sites Internet proposés traitant la tâche en question, - chercher d’autres sources d’informations sur le Web,

- échanger des idées et propositions entre les membres de chaque groupe, - sélectionner les éléments pertinents,

- argumenter les idées choisies, - élaborer un plan de travail,

- partager les tâches au sein du même groupe, - rédiger les différentes parties,

- faire les révisions et corrections nécessaires avant le dépôt du travail final sur l’Espace Éducatif.

C’est pourquoi, l’animateur-tuteur a souligné les tâches des apprenants lors du lancement de chaque session. Les échanges sur le travail collaboratif se poursuivent au-delà du clavardage de lundi notamment à travers le forum Échanges avec le formateur. Au terme de leurs discussions, les groupes ont créé quatre entreprises qu’ils gardent tout au long de trois sessions de la formation. Le tableau suivant montre les entreprises créées et leurs domaines professionnels :

Nom du groupe Nom de l’entreprise Domaine professionnel

Groupe 1 Air Aile Transport aérien

Groupe 2 Fritos Fabrication des chips

Groupe 3 Drôle Bébé Fabrication des poupées

Groupe 4 Microtech Création des logiciels

Tableau 1 : Les entreprises créées par les quatre groupes

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Le tuteur attire l’attention des apprenants sur les différentes ressources disponibles à utiliser pour réaliser les tâches collaboratives de la formation. Pour ce faire, il présente ces ressources lors des rencontres synchrones sur le clavardage ou les conférences orales menées sur Skype.

3-1-1 Les interactions au cours de la réalisation des travaux collaboratifs

Une fois que la tâche collaborative a été lancée, les étudiants commencent à lire les différentes ressources proposées sur l’Espace Éducatif. Ensuite, ils ne tardent pas à échanger les idées et les propositions sur le devoir collaboratif. De tels échanges ne font que favoriser la naissance de la mémoire transactive au sein de la communauté d’apprenants : « Travailler ou apprendre en groupe et en collaboration mobilise un certain nombre de compétences sociales, préalablement nécessaires à la réalisation de la tâche et/ou susceptibles de se développer tout au long de la situation collaborative: définir ou négocier un objectif, des méthodes et/ou des rythmes de travail partagés, identifier et solliciter les ressources ou les compétences présentes au sein du groupe, etc.» (Simeone et al.

2007 : 565)

C’est pourquoi, l’animateur-tuteur s’attache à encourager souvent les apprenants à faire des échanges au sein de leur groupe et avec les autres groupes sur le développement de leur travail. De tels échanges ont pour but de créer l’esprit collaboratif entre les participants tout en permettant au tuteur de suivre le progrès de leurs travaux. Alors, ils se donnent parfois rendez-vous sur Skype pour discuter le plan de leur devoir collaboratif. Voici des exemples des messages laissés dans le forum Échanges entre les apprenants à propos de leurs rendez- vous d’échanges sur le projet collaboratif :

Figure 1 : Messages échangés entre les apprenants sur leur projet collaboratif

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8 3-1-2 La rédaction des travaux collaboratifs

Dans le cadre de cette formation, il est nécessaire de noter la présence de deux types d’écritures : la première est individuelle tandis que l’autre est collective :

« L’écriture collective en réseau est le résultat d’une tension entre un espace privé d’écriture individuelle et un espace public de diffusion et de communication. Le premier espace est le système d’écriture à travers un écran d’ordinateur, basé essentiellement sur un logiciel de traitement du texte et le deuxième espace est présenté ici par le forum de discussion; un lieu permettant une écriture commune, construite à travers d’une collaboration qui aurait pour propriété de profiter des possibilités techniques du réseau, tout en fonctionnant dans une logique de groupe.» (Lucas et al. 2007 : 3)

Après avoir échangé les idées et les propositions sur la tâche collaborative, les membres de chaque groupe commencent l’étape de la rédaction. Dans un premier temps, chacun rédige la partie dont il est responsable. Cette rédaction se déroule dans l’espace privé de l’apprenant.

Certes, il y a des va-et-vient entre, d’un côté, son espace privé et d’un autre côté l’Espace Éducatif, l’Espace collaboratif et d’autres sites sur la Toile. Ensuite, il dépose ses travaux au fur et à mesure sur l’Espace collaboratif pour qu’ils soient accessibles pour les autres membres de son groupe en particulier et pour les autres groupes en général. En vue de mieux favoriser les interactions entre les apprenants lors de la rédaction des devoir, le tuteur leur propose de réaliser une écriture collaborative à distance grâce à l’utilisation de G@mail.

Au cours de la troisième session, l’enseignant a demandé aux apprenants de créer des comptes sur G@mail et de lui envoyer sur le forum Échanges avec le formateur leurs adresses afin qu’il puisse les inviter à collaborer à la rédaction un texte en ligne. Pour préparer la séance d’écriture collaborative synchrone à distance, le tuteur a créé un document intitulé

« FOS.COM » avant d’envoyer des invitations aux apprenants pour mener l’écriture collaborative à distance. Il a proposé à ses apprenants de se connecter sur Skype pour qu’il puisse les guider à découvrir l’écriture collaborative à distance. Le tuteur demande aux apprenants de se présenter par écrit sur la page partagée. Alors, les étudiants commencent à rédiger des phrases de type « je suis M.E étudiant à la faculté de commerce d'Alexandrie »,

« je m'appelle S. A., je suis une étudiante à la faculté du commerce ». Lors de cette séance de découverte de l’écriture collaborative, certains apprenants ont l’idée de se distinguer par rapport à leurs homologues en choisissant une couleur différente :

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Dans le cadre de la troisième session de cette formation, les apprenants sont chargés d’élaborer une tâche collaborative portant sur l’ouverture d’une branche d’entreprise à l’étranger. Après la séance de guidage, les apprenants ont utilisé l’écriture collaborative pour réaliser une partie de leur travail collectif. Au cours du développement des travaux collaboratifs, le tuteur a incité les apprenants à mettre leurs travaux au fur et mesure sur l’Espace Collaboratif. Une telle démarche a pour objectif de favoriser les interactions entre les différents groupes. D’une part, elle permet de mieux organiser les contributions de chaque groupe et d’autre part, elle donne au tuteur la possibilité de suivre le travail collaboratif de chaque groupe. C’est pourquoi, le concepteur a créé dans cet espace quatre salles consacrées aux travaux de chaque groupe. L’interface de ses salles montre le titre du document déposé, le nom de l’intervenant et la date de dépôt et de modification.

Figure 2 : Les textes déposés à l'Espace collaboratif

La dernière étape consiste à faire les corrections et les révisions nécessaires tout en structurant les différentes parties du travail collaboratif pour le déposer sous forme d’un seul fichier dans la rubrique Devoir de l’Espace Éducatif. Ensuite c’est à l’enseignant-animateur de faire l’évaluation de chaque travail collaboratif en vue de corriger les productions des apprenants.

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Nous détaillerons cette étape importante de la formation collaborative plus loin dans la partie consacrée à l’évaluation.

3-2 Les forums d’apprentissage de la formation du FDA

Selon Mangenot (2002), le forum se distingue par sa dimension quadruple écrite, asynchrone, publique et structurée. D’abord, il d’agit des échanges qui se déroulent par écrit sans utiliser les autres modes de communication audio ou audiovisuelle. Pourtant, nous constatons parfois la présence des schémas ou des émoticons qui reflètent l’oralité dans les échanges écrits.

Quant à l’aspect asynchrone, il porte sur une communication qui se passe en temps différé permettant ainsi une souplesse temporelle aux participants selon leur disponibilité. De même, le forum est public (ou semi-publics s’agissant des groupes) en opposition aux discussions privées. Enfin l’aspect structuré qui différencie forum et liste de diffusion. De son côté, Bruillard (2006) ajoute deux autres aspects de forum qui se distingue par son aspect collectif ou polylogue où il faut la participation de plusieurs personnes en vue de mener le débat sur un thème donné. À propos du deuxième aspect, il s’agit de la permanence dans la mesure où on a la possibilité de garder le contenu de forum au-delà l’activité. Dans le cadre de notre formation du français des affaires à distance, nous proposons deux types de forums : forums thématiques et forums d’actualité.

3-2-1 Forums thématiques

Au début de chaque semaine, le tuteur assure le rôle du guide pour expliquer aux apprenants le thème à aborder. Pour rendre son guidage plus efficace, il a recours souvent aux séances d’interactions synchrones (clavardage ou la conférence orale sur Skype). Une fois que le tuteur a lancé le débat sur une de ces notions, les apprenants partent à la recherche des informations sur le thème en question. Vu la facilité de la recherche d’informations sur Internet, les apprenants prennent l’habitude de s’informer sur la notion traitée en utilisant des moteurs de recherche sur le Web (Google ou Yahoo). Après la collecte des informations, chaque apprenant sélectionne les éléments les plus pertinents. Ensuite, il rédige individuellement son texte dans le forum. Parfois certains apprenants rédigent deux textes dans le même forum en soulignant la source de leurs informations. En fait, les différentes présentations du même thème ont le mérite de couvrir plusieurs dimensions du sujet en question, ce qui enrichit certes la culture économique des apprenants:

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Au fur et à mesure, l’interface de forum ne cesse de se développer grâce aux différentes contributions des apprenants. Les forums thématiques sont marqués par trois caractéristiques principales. D’abord, certains apprenants ont tendance à faire des copiés-collés vu la facilité de trouver des informations concernant le thème abordé sur la Toile. Dans un premier temps, le tuteur n’a pas refusé complètement cette pratique mais il a demandé aux apprenants d’indiquer leur source d’informations en laissant le lien de leur site de référence. Ensuite, le tuteur leur demande de reformuler les phrases en leur propre style en vue d’améliorer leur niveau en français. Quant à la deuxième caractéristique, il s’agit de la complémentarité entre les forums thématiques et les travaux collaboratifs. Le tuteur en a profité pour favoriser cette interférence positive entre le sujet de forum et le travail collaboratif de la session. Une telle démarche a pour mission de créer des ponts communs entre les activités dites individuelles et les activités collaboratives. A propos de la troisième caractéristique, il s’agit des interactions bidirectionnelles entre le tuteur et les apprenants. On constate que les interactions apprenants/apparents sont complètement absentes dans la mesure où ces derniers considèrent les forums thématiques comme une activité purement individuelle. De son côté, le tuteur a encouragé les apprenants à lire les textes de leurs collègues pour qu’ils aient une connaissance plus enrichissante sur le thème proposé. Certes, il y avait une absence d’interactions directes entre les apprenants dans les forums thématiques mais nous remarquons une sorte d’interactions implicites dans la mesure où certains apprenants commencent à lire les textes des autres avant de rédiger les leurs. C’est grâce à la rubrique Historique de la plateforme qui permet au tuteur de connaître les actions de chaque apprenant.

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12 3-2-2 Les forums d’actualité

Il s’agit des forums qui permettent de suivre l’actualité des affaires dans le monde entier.

Dans un premier temps, le tuteur a laissé le champ libre aux apprenants pour choisir la source de leurs informations. Mais, les apprenants avaient tendance, comme dans les forums thématiques, à faire des copiés-collés afin de participer à cette activité. Pour surmonter cette difficulté, le tuteur a proposé à chaque apprenant de regarder le journal télévisé de l’économie, diffusé en vidéo sur le site de TV52 pendant 5 jours de la semaine et de sélectionner deux nouvelles pour les aborder dans le cadre de ce forum. Chaque jour, le journal présente entre 5 et 6 nouvelles différentes portant sur l’actualité économique dans le monde en général et en France en particulier. Lors de son suivi de ce forum, le tuteur a constaté les différentes manières de traiter les mêmes nouvelles. Un tel phénomène ne fait qu’enrichir le contenu présenté dans la mesure où chaque apprenant montre sa manière de comprendre l’actualité présentée sur TV5. De même, ces différentes présentations ont mis en relief la différence de niveau des apprenants en langue cible. Le tuteur se charge de corriger au fur et à mesure les différents textes produits par les apprenants dans le cadre de ce forum.

Ce dernier a permis aux apprenants, d’une part, de suivre de prés l’actualité de leur domaine de spécialité et, d’autre part, d’améliorer leur niveau en français des affaires.

3-3 Les exercices interactifs

Soulignons aussi qu’une des particularités de l’enseignement/apprentissage en ligne est l’autoévaluation qui consiste à donner la possibilité à l’apprenant de répondre aux questions, de noter ses erreurs, de reprendre l’exercice, de corriger, etc. Seul face à l’ordinateur, l’apprenant doit adapter sa façon de recevoir l’information, de l’analyser, d’établir des relations entre les différentes informations, de tirer des conclusions, etc. Il s’agit donc d’un processus intellectuellement actif dans la mesure où l’apprenant devient lui aussi son propre formateur. De telles démarches pédagogiques nous renvoient à l’approche du constructivisme déjà analysée. Donc, nous avons élaboré des exercices interactifs à l’aide du logiciel Hot Potatoes. Nous proposons 5 exercices par semaine dans le but de développer les différentes compétences communicatives du français des affaires (compréhension orale, compréhension écrite, production orale, production écrite)

2 Le journal de l’économie sur TV5 : http://www.tv5.org/TV5Site/info/jt_eco.php

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Dans le cadre de la formation du FDA, les exercices interactifs se distinguent par certaines caractéristiques qui ont marqué leur déroulement au cours de trois sessions. D’abord, le formateur s’attache à réaliser une complémentarité thématique entre les exercices interactifs et les travaux collaboratifs. Une telle démarche a pour objectif d’aider les apprenants à réaliser leurs devoirs collaboratifs. Le formateur propose, à travers les exercices interactifs, des aspects qui concernent le thème traité dans les différentes sessions. Par exemple, au cours de la première session (création et gestion d’une entreprise), les thèmes traités dans les exercices interactifs sont : interview avec un entrepreneur, les différentes catégories des entreprises, les relations salariés/employeur, etc. Notons aussi le degré des difficultés qui ne cesse d’augmenter d’une session à l’autre dans le but d’améliorer le niveau des apprenants en langue cible. D’une part Hot Potatoes donne la possibilité de limiter la durée de l’exercice tandis que la plateforme Moodle détermine le nombre de tentatives. Alors, le concepteur des exercices propose une gradualité des contraintes. Dès que l’apprenant lance ce type d’exercice, un compte à rebours se déclenche automatiquement. La durée accordée change selon le degré de la difficulté de l’exercice. Elle peut être de 3, 4, 6, ou 10 minutes.

Il s’avère important de souligner que lors de son suivi des exercices interactifs, le tuteur s’est rendu compte de deux cas de tricheries où certains apprenants ont coopéré à distance pour faire les mêmes exercices en même temps. Ces tricheries ont été découvertes lors de l’analyse régulière des rapports d’HotPotatoes fournis par la plate-forme. Le cas de la tricherie suivante concerne le premier exercice de la 2ème semaine de la première session. Face à cette tricherie à distance, le tuteur n’est pas resté les bras croisés. Alors, il a lancé un avertissement sous forme d’un message laissé au forum d’Échanges avec le formateur sans déterminer l’identité des quatre étudiants. Ce message a eu une influence positive sur le déroulement de la formation

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d’autant plus que ces étudiants n’ont pas reproduit cette expérience, ce qui garantit l’efficacité de ces exercices interactifs. Les apprenants ont réussi à développer certaines compétences communicatives (compréhension orale et compréhension écrite) tout en favorisant l’acquisition du lexique du français des affaires. C’est vrai que cette recherche propose une approche collaborative du FDA mais il est important aussi d’améliorer, entre autres, les compétences communicatives individuelles déjà mentionnées.

3-4 Les activités orales de la formation sur Skype

Dans le cadre de la formation collaborative, des activités orales ont été proposées sur VOIP dans le but de développer deux compétences communicatives importantes dans le monde des affaires : la compréhension et la production orale. Il s’agit de deux compétences nécessaires qui permettent aux apprenants de faire face à plusieurs situations professionnelles. Etant donné que la formation se déroule à distance, il faut trouver un outil informatique capable de réaliser une communication orale synchrone en vue de réaliser des activités orales en français des affaires. Malheureusement, la plate - forme Moodle n’est pas équipée de cette option. Alors, le concepteur a décidé d’avoir recours à VOIP à travers Skype3 afin de réaliser cette tâche communicative. Ce choix est du à la fois à la gratuité du logiciel et à la simplicité de son utilisation pour les apprenants et le tuteur.

Il s’agit d’un logiciel qui permet de passer des appels partout dans le monde à partir d’un ordinateur connecté à la Toile. Parmi ses différentes options, il y en a deux qui ont attiré notre attention : la conférence téléphonique (orale) et la messagerie instantanée. La conférence téléphonique peut regrouper dix personnes plus l’hôte pour mener une discussion orale en temps synchrone. Puisque les apprenants sont divisés en quatre groupes formant chacun une entreprise, dans un premier temps, des activités orales sont organisées concernant leurs entreprises sur Skype. Ensuite, il a proposé un rendez-vous hebdomadaire pour mener des activités orales.

3 Le site de Skype :http://www.skype.com/intl/fr/helloagain.html

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Dans le cadre des activités orales, nous abordons les sujets suivants : les travaux collaboratifs de chaque groupe, lecture des textes des apprenants réalisés dans le cadre des forums thématiques et d’actualité, des jeux de rôle (demande de rendez-vous avec le directeur, réunion sur les nouveaux projets de l’entreprise, entretiens d’embauche) et des simulations.

De son côté, le tuteur se charge d’animer la conférence : poser des questions, organiser les différentes parties de cette activité, favoriser les interactions entre les groupes, etc. Voici un extrait de la conférence orale du 23/02/2007 où le Groupe 1 présente ses travaux collaboratifs notamment des activités de son entreprise Air Aile :

1- T : bon (3s) je commence avec le groupe d’A., M. et V., est-ce que vous avez 2- préparé la conférence de [ la semaine /

3- Etu 1 : [ j’ai préparé \ 4- Etu 2 : [oui \

5- T : il y a deux points sur la conférence d’aujourd’hui. les activités de l’entreprise.

6- c’est ça / et les difficultés de [votre entreprise.

7- Etu 2 : [j’ai préparé monsieur, E.

8- T : bon. le premier groupe. le premier groupe / qui veut commencer à parler / 9- Etu 3 : nous avons préparé [ les fiches

10- T : [parle plutôt des activités de votre entreprise. quelles sont 11- les activités de l’entreprise /

12- Etu 3: ah / notre entreprise est consacrée pour le transport aérien dont les 13- secteurs sont transport aérien touristique commercial du haut niveau. en 14- plus notre entreprise offre des services de location des voitures ainsi du 15- transport de cargos

16- T : quelles sont les destinations de voyages de votre entreprise /

17- Etu 3 : ah / principalement vers l’europe et l’amérique et quelques pays asiatiques 18- T : bon V / quels sont les moyens pour faire connaître entreprise / qu’est

19- ce que vous avez fait pour faire connaître [votre entreprise /

20- Etu 2 : [nous avons fait annonce dans le journal 21- T : oui

22- Etu 2 : Il y a un site mais qui n’est pas un vrai site. il y a un site dans la fiche 23- d’identité quatre lignes [de téléphone

24- Etu 3 : [par la publication monsieur

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A partir de la deuxième session, la difficulté de ces conférences orales augmentent d’autant plus qu’ils mènent des activités orales plus difficiles comme des débats sur différents thèmes : les difficultés du lancement d’un nouveau produit sur le marché (S2) et l’e-commerce (S3).

Malgré la complexité des sujets traités aux conférences orales, la performance des apprenants ne cesse de s’améliorer de manière graduelle. Cette amélioration de performance est perturbée de temps en temps par des facteurs négatifs : problèmes techniques (mauvaise qualité de connexion Internet par exemple) et manque de préparation de l’activité orale. Ces trois facteurs ont influencé négativement les notes des apprenants dans cette activité orale. Notons enfin que la conférence sur Skype a des retombées positives sur d’autres activités orales de la formation. Dans le cadre du forum d’actualité, elle rend les apprenants plus capables à mieux comprendre les documents authentiques présentés par le journal de l’économie du site TV5.

Nous avons déjà souligné l’amélioration de leur performance dans la rédaction de leurs textes basés sur une bonne compréhension. De surcroît, les apprenants continuent, notamment à la 3ème session, à avoir de bonnes notes aux exercices interactifs de la compréhension orale malgré une contrainte de temps limité et un nombre de tentatives assez restreint.

- Conclusion

Voilà donc comment le concepteur et le tuteur de la formation ont mis en place le processus de la construction des savoirs et des compétences chez les apprenants. Ce processus constructiviste est basé sur quatre axes ayant en tête les tâches collaboratives qui ont réussi à développer les savoirs et les compétences communicatives en français des affaires des apprenants. Quant aux forums d’apprentissage (forums thématiques et forums d’actualité), ils ont joué un rôle important dans le développement de la compétence lexicale et de la compréhension écrite en incitant les apprenants à traiter des notions de leur domaine de spécialité (chômage, inflation, etc.). Les forums d’actualité ont aussi amélioré, à leur tour, une double compétence communicative chez les apprenants (compréhension orale et production écrite) tout en mettant les apprenants en contact avec l’actualité de leur domaine de spécialité.

Vu que la formation se déroule à distance, le concepteur propose des exercices interactifs ayant pour objectif de développer certaines compétences communicatives (compréhension orale, compréhension écrite et compétence lexicale). Reste à noter les activités menées sur Skype qui ont amélioré la compétence orale (compréhension et production) chez les apprenants. Grâce à ces différentes activités, les apprenants ont réussi à atteindre le niveau B2

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selon le Cadre Européen Commun de Références au cours de trois sessions de formation intensive.

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Références

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