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Caractérisation spatiale du rayonnement acoustique d’un rail à l’aide d’un réseau de microphones - Simulations
Baldrik Faure, Olivier Chiello, Marie-Agnès Pallas, Christine Serviere
To cite this version:
Baldrik Faure, Olivier Chiello, Marie-Agnès Pallas, Christine Serviere. Caractérisation spatiale du
rayonnement acoustique d’un rail à l’aide d’un réseau de microphones - Simulations. CFA 2010 -
10ème Congrès Français d’Acoustique, Apr 2010, Lyon, France. �hal-00542597�
10`eme C ongr`es F ran¸cais d’ A coustique
Lyon, 12-16 Avril 2010
Caract´erisation spatiale du rayonnement acoustique d’un rail `a l’aide d’un r´eseau de microphones - Simulations
Baldrik Faure
1, Olivier Chiello
1, Marie-Agn` es Pallas
1, Christine Servi` ere
21INRETS, 25 avenue Fran¸cois Mitterrand Case 24, F-69675 Bron Cedex,{baldrik.faure, olivier.chiello, marie-agnes.pallas}@inrets.fr
2GIPSA-Lab, Domaine Universitaire BP 46, F-38402 Saint Martin d’H`eres Cedex, christine.serviere@gipsa-lab.grenoble-inp.fr
Le bruit de roulement est la source de bruit principale des transports ferroviaires pour des vitesses inf´ erieures ` a 300 km/h. L’objectif de cette ´ etude est, ` a partir des signaux acoustiques mesur´ es par un r´ eseau de microphones, de caract´ eriser le champ acoustique rayonn´ e par le rail pour ´ evaluer sa contri- bution au bruit de roulement. G´ en´ er´ e au niveau du contact entre la roue et le rail, cette composante du bruit r´ esulte de la propagation d’ondes vibratoires plus ou moins att´ enu´ ees dans le rail. Le champ acoustique rayonn´ e pr´ esente des propri´ et´ es h´ et´ erog` enes qui d´ ependent de la fr´ equence, des amplitudes des forces d’excitation, ainsi que des caract´ eristiques vibratoires du rail sur son support (att´ enuations, nombres d’onde).
Les m´ ethodes classiques d’identification de sources par formation de voies ne sont pas adapt´ ees ` a ce type de champ acoustique li´ e ` a une source ´ etendue de grande longueur de coh´ erence. Dans cette ´ etude, le rail est mod´ elis´ e par une ligne de sources ponctuelles corr´ el´ ees. Les param` etres d´ eterminant le champ acoustique sont estim´ es par minimisation de l’erreur entre les matrices interspectrales mesur´ ee et mod´ elis´ ee. Les prin- cipaux r´ esultats des simulations sont pr´ esent´ es, et diff´ erentes hypoth` eses sur le mod` ele vibro-acoustique discut´ ees.
1 Introduction
Dans un contexte de d´ eveloppement des transports ferroviaires urbains et p´ eri-urbains, la r´ eduction des nuisances sonores apparaˆıt comme un enjeu majeur.
Afin d’agir efficacement ` a la source, il est indispensable d’identifier et d’´ etudier les sources responsables de ces nuisances. Pour des vitesses inf´ erieures ` a 300 km / h, le bruit de roulement constitue la source principale du bruit ferroviaire [1].
La mod´ elisation du bruit de roulement a ´ et´ e initi´ ee par Remington et reprise par Thompson [2], notam- ment ` a travers le mod` ele TWINS [3]. Dans ce mod` ele, le d´ eplacement vertical relatif au niveau du contact roue/rail (dˆ u aux irr´ egularit´ es des surfaces de roule- ment) engendre des vibrations qui se propagent dans la voie. Le rayonnement acoustique des ´ el´ ements tels que le rail, les roues et les traverses constitue le bruit de roule- ment. Ce mod` ele a montr´ e que la contribution du rail au bruit de roulement reste importante pour des fr´ equences comprises entre 500 et 1200 Hz [2]. Ces pr´ edictions ont en partie pu ˆ etre observ´ ees lors de campagnes de me- sures utilisant des m´ ethodes d´ eriv´ ees du principe de for- mation de voies ; une source importante et ´ etendue a ´ et´ e identifi´ ee au niveau du rail [4]. Cependant, le principe du traitement d’antenne tel qu’il est utilis´ e actuellement est mal adapt´ e ` a ce type de source [5]. En effet, le compor- tement vibro-acoustique du rail, en particulier la propa- gation de vibrations sur une tr` es grande distance dans certaines gammes de fr´ equences, conduit ` a le consid´ erer comme une source ´ etendue ayant une grande longueur de coh´ erence.
Dans l’´ etude pr´ esent´ ee ici, le rayonnement acous-
tique du rail est caract´ eris´ e par des param` etres vi- bratoires (amplitudes des excitations, nombres d’ondes complexes) que l’on cherche ` a estimer ` a l’aide d’un r´ eseau de microphones. La m´ ethode propos´ ee consiste
`
a minimiser l’erreur entre les matrices interspectrales mod´ elis´ ee et mesur´ ee sur les microphones de l’antenne.
Dans un premier temps, le mod` ele vibro-acoustique retenu pour le rail est pr´ esent´ e. Les caract´ eristiques du champ acoustique qui en r´ esultent sont ensuite ´ etudi´ ees.
Enfin, par minimisation de l’erreur entre mod` ele et me- sures, certains param` etres vibratoires sont ´ evalu´ es dans le cas simple d’une ou plusieurs excitations fixes, en ne consid´ erant qu’un seul type d’onde vibratoire. Des r´ esultats de simulations viennent appuyer et compl´ eter l’´ etude analytique.
2 Mod´ elisation du rail
2.1 Mod` ele vibratoire
Un mod` ele continu classique est adopt´ e [6] dans
lequel le rail est assimil´ e ` a une poutre ´ epaisse de
Timoshenko. Pour cette ´ etude, une pose sur ballast
est retenue. Les syst` emes ballast-traverse-semelle sont
mod´ elis´ es par des imp´ edances m´ ecaniques localis´ ees de
type ressort-masse-ressort not´ ees s ( ω ). Pour des lon-
gueurs d’onde inf´ erieures ` a l’espacement a entre tra-
verses (jusqu’` a environ 1500 Hz), ces supports dis-
crets peuvent ˆ etre remplac´ es par un support continu
de raideur lin´ eique ´ equivalente s
( ω ) = s ( ω ) /a . Une
repr´ esentation sch´ ematique de ce mod` ele est donn´ ee fi-
gure 1.
Figure 1 – Mod´ elisation du rail sur son support
Lorsqu’il est excit´ e par une force appliqu´ ee en un point, le rail est parcouru par des ondes vibratoires qui se propagent de part et d’autre du point d’exci- tation : des ondes de flexion, de compression, ou en- core des ondes de torsion. Dans cette ´ etude, seules les ondes de flexion verticale sont prises en consid´ eration.
Le d´ eplacement vertical du rail en r´ eponse ` a une force unitaire en z
0, appel´ e fonction de Green, s’´ ecrit [7] :
G
ω( z, z
0) = F
de
−kd|z−z0|+ iF
pe
−ikp|z−z0|(1) Dans l’´ equation 1, on distingue deux types d’ondes de flexion qui peuvent se propager dans le rail, de part et d’autre de l’excitation. Elles sont caract´ eris´ ees par une amplitude et un nombre d’onde complexe qui d´ ependent des param` etres physiques du rail et de son support (les param` etres utilis´ es dans cette ´ etude sont donn´ es table 1). On peut ainsi distinguer :
- une onde potentiellement propagative d’amplitude F
pet de nombre d’onde complexe k
p;
- une onde de champ proche d’amplitude F
det de nombre d’onde complexe k
d. Cette onde fortement att´ enu´ ee est ´ egalement appel´ ee onde ´ evanescente, elle existe dans un proche voisinage du point d’excitation.
Rail Support
Module d’´elasticit´e
(N/m2) 2·1011 Masse d’une demie traverse (kg) 80 Coefficient de
pertes internes 4·10−3 Raideur de la se- melle (N/m) 3·108 Module de cisaille-
ment (N/m2) 7.7·1010 Facteur de pertes dans la semelle 3.107 Masse volumique
(kg/m3) 8000 Raideur du ballast
(N/m) 7.5·107 Rigidit´e en flexion
verticale (Nm2) 6.4·106 Facteur de pertes dans le ballast 3·107 Masse par unit´e de
longueur (kg/m) 60 Coefficient de ci- saillement 0.4
Table 1 – Param` etres m´ ecaniques de la voie [7]
La figure 2 repr´ esente l’att´ enuation en dB / m de ces deux ondes ainsi que les fr´ equences caract´ eristiques du syst` eme. Ces fr´ equences correspondent aux r´ esonances des diff´ erents ´ el´ ements de la voie. Pour une onde de type e
−γ|z−z0|, l’att´ enuation Δ en dB / m est calcul´ ee ainsi : Δ = ( γ ) × 20 log e . Avec ( γ ) la partie r´ eelle de γ .
2.2 Mod´elisation acoustique
Comme dans la r´ ef´ erence [8], le rail est assimil´ e ` a une ligne de monopˆ oles r´ epartis continˆ ument sur son axe comme le montre la figure 3.
0 200 400 600 800 1000 1200
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Fréquence (Hz)
Atténuation (dB/m)
Onde propagative Onde de champ proche
350 Hz 550 Hz 125 Hz
Figure 2 – Att´ enuation des ondes de flexion verticales dans le rail
Figure 3 – Mod´ elisation du rail par une ligne de sources ponctuelles
La pression acoustique en un point de l’espace de coordonn´ ees cylindriques ( r, z ) est alors donn´ ee par l’int´ egrale :
p ( r, z ) =
+∞zs=−∞
iωdQ ( z
s) e
−ikrs(z,zs)4 πr
s( z, z
s) (2) avec :
z
sl’abscisse d’un monopˆ ole ´ el´ ementaire sur l’axe z , r
sla distance entre le monopˆ ole d’abscisse z
set le point d’observation.
dQ ( z
s) est le d´ ebit massique ´ el´ ementaire de la source plac´ ee ` a l’abscisse z
s; il est proportionnel ` a la vitesse vibratoire du rail en ce point. Pour effectuer le calcul num´ erique de la pression, l’int´ egrale (2) est discr´ etis´ ee.
La distance D
zsentre deux monopˆ oles successifs doit ˆ etre suffisamment petite par rapport aux longueurs d’onde vibratoires dans le rail et dans l’air. Une pr´ ecision suffisante est assur´ ee pour :
D
zs= 1
5 min( λ
air, λ
rail) (3) en imposant D
zs< 0 . 1 m pour assurer une bonne esti- mation proche du rail.
Une source est plac´ ee en z
0, puis tous les D
zsm` etres
de part et d’autre du point d’excitation jusqu’` a at-
teindre 60 dB d’att´ enuation pour l’onde vibratoire pro-
pagative. L’amplitude de chaque source est proportion-
nelle ` a la vitesse vibratoire du rail, elle-mˆ eme d´ etermin´ ee
en utilisant le mod` ele d´ ecrit dans la section 2.1. Ainsi,
les sources ´ el´ ementaires sont coh´ erentes et les champs
associ´ es interf` erent ; ceci conf` ere au champ acoustique
r´ esultant des propri´ et´ es particuli` eres (cf. [8]).
3 Particularit´es du champ acous- tique rayonn´e par le rail
La figure 2 montre que l’att´ enuation de l’onde propa- gative varie avec la fr´ equence de l’excitation. L’onde de champ proche est quant ` a elle fortement att´ enu´ ee quelle que soit la fr´ equence. Les cartographies suivantes illus- trent les cons´ equences de ces diff´ erents comportements sur le champ acoustique rayonn´ e par le rail pour deux fr´ equences caract´ eristiques.
Abscisse sur le rail (m) (z0 = 0)
Distance à l’axe du rail (m)
0 4 8 12
4 8 12
Figure 4 – Phase du champ acoustique rayonn´ e par le rail ` a 350 Hz
Sur la figure 4, la phase du champ de pression est trac´ ee pour f = 350 Hz, lorsque l’att´ enuation de l’onde propagative est importante (Δ = 16 dB / m). Les fronts d’onde sph´ eriques indiquent que le rail se comporte comme une source ponctuelle localis´ ee au point d’ex- citation.
Abscisse sur le rail (m) (z0 = 0)
Distance à l’axe du rail (m)
0 4 8 12
4 8 12
Figure 5 – Phase du champ acoustique rayonn´ e par le rail ` a 1000 Hz
Sur la figure 5, la phase du champ de pression est trac´ ee pour f = 1000 Hz, fr´ equence pour laquelle l’onde propagative est peu att´ enu´ ee (Δ = 0 . 35 dB / m). Les fronts d’onde plans indiquent que le rail se comporte comme une source ´ etendue. Ces ondes cylindriques sont rayonn´ ees suivant un angle par rapport ` a l’axe du rail.
Appel´ e angle de directivit´ e, cet angle est li´ e li´ e au rap- port k
p/k ( k est le nombre d’onde dans l’air) et varie donc avec la fr´ equence.
Entre ces cas extrˆ emes, le champ acoustique pr´ esente une structure spatiale interm´ ediaire complexe. Ceci
confirme que le choix d’un type de traitement d’antenne classique (onde sph´ erique ou onde cylindrique) n’est pas adapt´ e au rail, dont le rayonnement poss` ede des pro- pri´ et´ es h´ et´ erog` enes avec la fr´ equence. D’o` u la n´ ecessit´ e de d´ evelopper de nouvelles m´ ethodes.
4 M´ ethode d’optimisation pa- ram´ etrique
Le champ de pression d´ ecrit pr´ ec´ edemment est me- sur´ e au moyen d’un r´ eseau de N
micmicrophones. Pour une fr´ equence f , on construit la matrice interspectrale Γ de dimension N
mic× N
mic. Parall` element, une matrice spectrale mod´ elis´ ee Γ
modest calcul´ ee ` a partir du mod` ele vibro-acoustique d´ ecrit dans les sections 2.1 et 2.2. Elle d´ epend de plusieurs param` etres (amplitudes des forces de contact, nombres d’onde complexes dans le rail) que l’on cherche ` a d´ eterminer par minimisation d’un crit` ere bas´ e sur l’erreur quadratique entre les matrices spec- trales Γ et Γ
mod:
Λ =
m,n
Γ
m,n− Γ
modm,n2(4) o` u l’indice m, n indique l’´ el´ ement de la matrice sur la ligne m et la colonne n .
4.1 Cas simple : un seul contact d’am- plitude inconnue
On consid` ere dans un premier temps le cas d’un contact unique ` a l’abscisse z
0. Les nombres d’onde com- plexes dans le rail sont connus pour l’onde propagative et l’onde de champ proche ; les param` etres dynamiques de la voie ont par exemple ´ et´ e d´ etermin´ es au marteau de choc. Seule l’amplitude du champ, li´ ee ` a l’amplitude de l’excitation et au facteur de rayonnement, est inconnue.
Pour ce cas simple, une ´ ecriture analytique de la solution du probl` eme de minimisation est possible. Le champ de pression p ( r, z ) donn´ e par l’´ equation (2) est proportion- nel ` a un champ de pression ´ el´ ementaire p
0( r, z ) :
p ( r, z ) = A · p
0( r, z )
= A ·
+∞zs=−∞
−ω
2G
ω( z
0, z
s)
e4−πrikrs(z,zs)s(z,zs)
d
zs(5) o` u A est l’amplitude complexe du champ ´ el´ ementaire.
Le crit` ere Λ peut donc s’´ ecrire :
Λ =
m,n
|Γ
m,n− |A|
2( P
0· P
0†)
m,n|
2=
m,n
|Γ
m,n− |A|
2M
m,n|
2(6) avec :
P
0le vecteur des N
micpressions ´ el´ ementaires sur l’an- tenne
M la matrice spectrale ´ el´ ementaire mod´ elis´ ee.
En posant |A|
2= α ( α > 0), le crit` ere (6) atteint un minimum lorsque sa d´ eriv´ ee par rapport ` a α est nulle :
∂ Λ
∂α = 0 ⇔ α =
m,n
M
m,nΓ
∗m,nm,n
|M
m,n|
2(7) o` u Γ
∗m,nest le conjugu´ e de Γ
m,n.
Remarque : A est suppos´ e ici d´ eterministe. Dans le
cas d’une variable al´ eatoire, les expressions (6) et (7)
restent valables : il suffit de substituer ` a |A|
2la variance
σ
a2de A .
4.2 Performances de l’estimateur en pr´ esence de bruit
Dans le cas o` u un bruit additif spatialement blanc, centr´ e et de puissance moyenne σ
2, se superpose aux signaux mesur´ es, la matrice spectrale est donn´ ee par :
Γ ˆ = Γ + σ
2I
Nmic(8) avec I
Nmicla matrice identit´ e de dimension N
mic(nombre de microphones).
En pratique, ˆ Γ est estim´ ee par une moyenne sur K observations. Soit ˆ α l’estim´ ee de α en pr´ esence de bruit.
En utilisant les ´ equations (7) et (8), on peut ´ ecrire le biais relatif (´ equation 9) et la variance relative (´ equation 10) de l’estimateur :
α ˆ − α
α = 1
N
mic· 1 R
s/b(9)
V ar ( ˆ α ) α
2= 1
K ·
2 N
micR
s/b+ 1
N
mic2R
s/b2(10) o` u R
s/best le rapport signal ` a bruit lin´ eaire, d´ efini par le rapport de σ
2et de la puissance moyenne sur les microphones de l’antenne.
Les ´ equations (9) et (10) montrent que les per- formances de l’estimateur ne d´ ependent pas de la fr´ equence. Mˆ eme lorsqu’il y a autant de bruit que de signal, l’erreur d’estimation sur α reste inf´ erieure ` a 1 dB en moyenne.
Sous cette hypoth` ese de bruit spatialement blanc, seule la diagonale des matrices spectrales porte la contri- bution du bruit, introduisant de ce fait le biais ´ evoqu´ e pr´ ec´ edemment. Pour pallier ` a ce probl` eme, il est pos- sible de modifier le crit` ere ` a minimiser, en excluant les
´ el´ ements diagonaux des matrices spectrales. L’estima- teur ainsi d´ efini n’est plus biais´ e, mais une attention toute particuli` ere devra ˆ etre port´ ee aux r´ esultats obte- nus dans les cas plus complexes.
4.3 Performances de l’estimateur en pr´ esence d’erreurs sur le mod` ele
La m´ ethode d´ ecrite pr´ ec´ edemment repose sur la mi- nimisation d’une erreur entre mesures et pr´ evisions is- sues d’un mod` ele. Jusqu’` a pr´ esent, les param` etres de ce mod` ele sont suppos´ es connus, ` a l’exception de l’ampli- tude A de l’excitation. Cette partie pr´ esente les r´ esultats d’une ´ etude de robustesse vis-` a-vis d’erreurs sur ces pa- ram` etres, sans bruit de mesure sur les microphones.
La matrice spectrale mesur´ ee est simul´ ee ` a par- tir du mod` ele vibro-acoustique. Pour la matrice spec- trale mod´ elis´ ee, des erreurs sont introduites sur les pa- ram` etres suivants : position du contact, att´ enuation ou nombre d’onde de l’onde propagative. Dans les illustra- tions num´ eriques, pour une fr´ equence f donn´ ee l’an- tenne comporte 13 microphones, espac´ es de fa¸con ` a v´ erifier le crit` ere de Shannon spatial ( d ≤ λ
air/ 2) ; sa longueur L est donc sp´ ecifique ` a chaque fr´ equence. L’an- tenne est dispos´ ee parall` element au rail ` a 3 m de celui-ci.
La position du centre de l’antenne z
csur cet axe est un
param` etre qui varie de 0 ` a 5 m (l’origine z
c= 0 ´ etant face au contact z
0).
Lorsqu’une erreur est introduite sur l’att´ enuation de l’onde propagative, la robustesse est v´ erifi´ ee pour les fortes att´ enuations : pour une erreur de ±10 dB / m sur l’att´ enuation, on constate moins de 1 dB d’erreur sur l’estimation de α . Pour les faibles att´ enuations, une impr´ ecision sur l’att´ enuation peut se traduire par une forte erreur sur l’estimation de α , et ceci d’autant plus que l’antenne est excentr´ ee du point de contact (figure 6). Plus g´ en´ eralement, c’est lorsque l’antenne est en face du contact que l’erreur d’estimation est minimale.
0 1 2 3 4 5
0 5 10 15
Atténuation en dB/m (Valeur exacte de Δ : 0.28 dB/m)
Erreur en dB sur l’estimation de α
Zc = 0 m Zc = 1 m Zc = 2 m Zc = 3 m Zc = 4 m Zc = 5 m
Figure 6 – Erreur d’estimation sur α en fonction de l’erreur sur l’att´ enuation, ` a 1000 Hz (Δ = 0 . 28 dB / m) Dans le cas d’une erreur sur le nombre d’onde de l’onde propagative, les observations sont similaires : bonne robustesse en basse fr´ equence, erreur d’estima- tion minimale lorsque l’antenne est en face du contact ( z
c= 0). En hautes fr´ equences, o` u les ondes rayonn´ ees par le rail s’apparentent ` a des ondes planes (cf. section 3), l’angle de rayonnement mis en ´ evidence est directe- ment li´ e au nombre d’onde dans le rail [8]. Une erreur sur le nombre d’onde dans le rail ´ equivaut ` a consid´ erer un angle de rayonnement inexact au niveau du champ acoustique mod´ elis´ e. La figure 7 illustre ce comporte- ment ` a 1000 Hz. Les courbes sont similaires ` a celle de la r´ eponse ` a une onde plane d’une antenne avec forma- tion de voies : la m´ ethode est d’autant moins robuste que l’ouverture L/λ de l’antenne est grande. Enfin, les
0 5 10 15
0 10 20 30 40 50
Nombre d’onde en m−1 (Valeur exacte du NbO : 4.29 m−1)
Erreur en dB sur l’estimation de α Zc = 0 m
Zc = 1 m Zc = 2 m Zc = 3 m Zc = 4 m Zc = 5 m
Figure 7 – Erreur d’estimation sur α en fonction de l’erreur sur le nombre d’onde, ` a 1000 Hz
(( k
p) = 4 . 3 m
−1)
r´ esultats montrent que la position z
0du contact est un param` etre ` a connaˆıtre avec pr´ ecision, surtout pour les basses fr´ equences. En effet, en hautes fr´ equences, lorsque les ondes rayonn´ ees par le rail sont planes, la position de l’antenne dans un tel champ invariant dans l’espace importe peu. En pratique, cette information de position du contact par rapport ` a l’antenne sera a priori assez bien connue.
4.4 Amplitude et att´enuation inconnues
4.4.1 Etude du crit` ´ ere ` a minimiser
On suppose ` a pr´ esent que deux param` etres sont inconnus, ` a savoir l’amplitude de l’excitation et l’att´ enuation de l’onde propagative dans le rail. La so- lution de ce probl` eme, par une approche de minimisa- tion de l’erreur entre les matrices spectrales mesur´ ee et mod´ elis´ ee, n’a pas de solution analytique simple. La r´ esolution n´ ecessite l’utilisation d’une m´ ethode d’opti- misation. Au pr´ ealable, nous analysons le comporte- ment du crit` ere ` a minimiser, et notamment l’existence
´ eventuelle de minima locaux ou de zones plus vastes o` u la fonction coˆ ut varie faiblement autour de la solution.
On consid` ere une antenne microphonique de structure similaire ` a celle de la section 4.3.
Quelle que soit la fr´ equence observ´ ee, et quelle que soit la position z
cdu centre de l’antenne par rapport au contact, on constate l’existence d’une vall´ ee le long de laquelle Λ varie tr` es peu. La figure 8 illustre cette remarque pour f = 550 Hz et z
c= 3 m ; le crit` ere Λ est trac´ e en ´ echelle logarithmique sur une grande plage de variation pour l’amplitude et l’att´ enuation. La forme et l’orientation de la vall´ ee d´ ependent de la fr´ equence et de la position de l’antenne. L’algorithme d’optimisa-
Amplitude |A|2
Atténuation (dB/m)
0 1 2 3 4
x 10−3 6
7 8 9 10 11 12 13
14 −300
−200
−100 0 100 200 300 Point Solution 400
Figure 8 – Visualisation de Λ autour du point solution ( f = 550 Hz, z
c= 3 m)
tion que nous utilisons dans un premier temps, est un algorithme de programmation s´ equentielle quadratique (m´ ethode SQP), particuli` erement adapt´ e aux probl` emes non lin´ eaires sous contraintes comme le nˆ otre [9]. Mˆ eme lorsque l’on initialise ` a proximit´ e du minimum, l’algo- rithme converge vers une mauvaise solution quelle que soit le cas ´ etudi´ e (fr´ equence, position de l’antenne). Le probl` eme ainsi d´ efini est mal conditionn´ e.
4.4.2 Utilisation de deux positions pour l’an- tenne
L’existence d’une vaste zone (ou vall´ ee) o` u la fonc- tion coˆ ut varie faiblement autour de la solution, indique que notre probl` eme d’optimisation est mal conditionn´ e.
Pour surmonter cette difficult´ e, nous avons d´ efini un nouveau crit` ere utilisant deux jeux de matrices spec- trales pour deux positions z
cdu centre de l’antenne diff´ erentes. Soit Λ
1le crit` ere calcul´ e ` a la position z
c1et Λ
2le crit` ere pour la position z
c2. On d´ efinit le crit` ere suivant :
Λ = Λ ˜
1· Λ
2(11)
Ce choix d’utiliser deux positions d’antenne diff´ erentes est motiv´ e par le fait que lors de mesures in situ , le v´ ehicule se d´ eplace par rapport ` a l’antenne.
Dans cet article, les signaux sont certes suppos´ es station- naires, mais l’objectif final ´ etant de r´ ealiser ce type de mesure au passage, on peut raisonnablement supposer que les diff´ erents contacts seront ”vus” pour plusieurs positions de l’antenne. La figure 9 repr´ esente le crit` ere Λ pour ˜ f = 550 Hz, z
c1= 3 m et z
c2= 5m. L’antenne utilis´ ee est la mˆ eme que dans la section 4.4.1.
Amplitude |A|2
Atténuation (dB/m)
0 1 2 3 4
x 10−3 6
7 8 9 10 11 12 13
14 −300
−200
−100 0 100 200 300 Point Solution 400
Figure 9 – Visualisation du Crit` ere ˜ Λ ( f = 550 Hz, z
c1= 3 m, z
c2= 5 m)
Le crit` ere ˜ Λ tel qu’il est d´ efini pr´ esente un minimum
plus marqu´ e que lorsqu’il est d´ efini en n’utilisant qu’une
seule position pour l’antenne. Le point solution se situe ` a
la crois´ ee des vall´ ees minimum de Λ
1et Λ
2. Les premiers
tests effectu´ es avec un algorithme d’optimisation bas´ es
sur une m´ ethode SQP montrent que la convergence
vers la solution est syst´ ematique ; le probl` eme ainsi
pos´ e est mieux conditionn´ e. De nombreux param` etres
d’entr´ ee peuvent et doivent ˆ etre ajust´ es afin d’am´ eliorer
les performances de l’algorithme ; le choix des condi-
tions initiales est notamment d´ eterminant. L’objectif de
notre ´ etude ne portant pas sur cet aspect, nous nous
arrˆ eterons ` a ces r´ esultats pr´ eliminaires obtenus pour une
utilisation na¨ıve de l’algorithme. Nous avons n´ eanmoins
pu v´ erifier qu’avec le crit` ere (11), la convergence est as-
sur´ ee sur l’ensemble de la gamme de fr´ equence, mˆ eme
lorsque l’on initialise loin de la solution, ou proche d’une
vall´ ee minimum.
4.5 N contacts d’amplitude inconnue
On consid` ere ` a pr´ esent N contacts, associ´ es ` a N roues sur le rail. Les contacts sont suppos´ es d´ ecorr´ el´ es et d’amplitudes inconnues. Par extension de la section 4.1, chaque contact d’indice u ` a l’abscisse z
u( u ∈ [[1 , N ]]) en- gendre un champ acoustique qui s’´ ecrit sous forme d’un champ ´ el´ ementaire p
u( r, z ) multipli´ e par une amplitude complexe A
u. Le champ acoustique total rayonn´ e par le rail excit´ e par l’ensemble de ces N contacts s’´ ecrit :
p ( r, z ) =
Nu=1
A
u· p
u( r, z )
=
Nu=1
A
u·
+∞−∞
−ω
2G
ω( z
u, z
s)
e−ikrs(z,zs)4πrs(z,zs)
d
zs(12) Sous l’hypoth` ese de d´ ecorr´ elation des N excitations, la matrice spectrale mod´ elis´ ee sur les N
miccapteurs s’´ ecrit :
Γ
mod=
N u=1σ
u2Γ
u(13)
avec :
σ
u2la variance de l’amplitude du contact u ,
Γ
ula matrice spectrale sur les N
miccapteurs relative au contact u .
Des ´ equations (13) et (4) on d´ eduit le crit` ere Λ pour N contacts :
Λ =
n,m
|Γ
n,m|
2− 2
u
α
uU
u+
u,v
α
uα
vV
u,v(14) avec :
U
u=
m,n
( P
u)
∗mΓ
m,n( P
u)
n,
P
ule vecteur de la pression unitaire mod´ elis´ ee sur l’an- tenne, relatif au contact u ,
V
u,v=
m
( P
u)
m( P
v)
∗m2