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L D comme déflation

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Academic year: 2021

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DICTIONNAIRE

D comme déflation

L’inflation, en novembre 2013, se monte d’après l’INSEE et suivant l’indice des prix à la consommation, à 0,7 % soit un niveau très faible. Ce résultat peut sembler bizarre pour les ménages confrontés à la hausse des prix des achats contraints comme l’énergie, le loyer ou les biens de consommation courants qui ont tendance à s’en- voler. En 2014, prévoit l’INSEE dans sa dernière note de conjoncture datée de décembre 2013 avec un titre qui a fait réagir François Hollande, « Une reprise poussive ».

L’inflation augmentera de 1,1 % du fait notam- ment de la hausse des taux de TVA. Un taux d’in- flation encore faible mais qui pésera pourtant sur le pouvoir d’achat des ménages salariés, les salaires nominaux devant rester stables, une volonté à la fois patronale et gouvernementale qui s’habille de l’im- pératif de compétitivité.

Le taux d’inflation est un indicateur global qui se reflète pas la composition du panier des ménages.

Son objectif est de rendre compte de la dévalorisa- tion de la monnaie, de sa perte de substance qui se manifeste par la hausse des prix. Il est obligé, sans pouvoir différencier ces mouvements en sens contraire, de prendre en compte les processus liés aux conséquences de la crise économique et finan- cière à commencer par les effets de la surproduction.

Choc déflationniste dans l’industrie

Pour arriver à ces 0,7 %, l’INSEE note que le prix des produits manufacturés a reculé de 0,5 %, ceux des services ont augmenté de 1,5 % et celui des pro- duits frais a augmenté plus encore, révélant que la récession touche pour l’essentiel l’industrie. Elle subit de plein fouet le choc déflationniste avec un effet sur les taux de marge (le

profit) qui ont tendance à diminuer. Les prix comme les marges connaissent un mouvement de baisse conti- nue, liée à l’impératif de compétitivité-prix pour prendre des parts de marché sur les concurrents. La déflation est

La déflation fait son retour dans le secteur manufacturier en France. Loin de faciliter la vie des ménages, elle indique que la récession est là et que la crise s’installe dans le temps.

donc la baisse des prix due à la récession, à la sur- production de marchandises. L’INSEE table, pour contrecarrer ce mouvement, sur le CICE – crédit d’impôt compétitivité emploi financé par la hausse de la TVA – qui permettrait d’augmenter le taux de marge de 1,8 %. Les effets devraient être d’ali- menter l’investissement productif et de créer des emplois mais le résultat pourrait être d’alimenter la spéculation dans la sphère financière qui rapporte plus et à court terme.

Une crise loin d’être finie

Ces 0,7 % étonnent davantage du fait de la politique monétaire des banques centrales et de la BCE en par- ticulier. Elles sont les seules à avoir tiré les leçons de la crise de 1929. Fermer les vannes du crédit, mettre en œuvre une politique monétaire restric- tive a été une erreur répertoriée notamment par Ben Bernanke, ex-président de la Fed, la banque de réserve fédérale américaine. Elles ont donc alimenté l’ensemble du système financier en liquidités pour empêcher les faillites et prendre la place d’un sys- tème de compensation toujours défaillant, faute de confiance entre les banques qui rechignent à se prê- ter les unes aux autres. La création monétaire bat son plein. Les taux d’intérêt sont faibles sauf pour les pays déjà endettés et les « bulles » grandissent. La perspective d’un krach n’est pas à exclure.

Dans la théorie économique, cette croissance de la masse monétaire devrait provoquer une dévalori- sation de la monnaie et se traduire par une inflation galopante.

Les 0,7 % sont le résultat de deux processus oppo- sés qui se combinent et s’alimentent l’un l’autre. La poursuite de la récession a comme conséquence la baisse des prix et le désinvestissement qui se mani- feste dans la multiplication des fermetures d’en- treprises, et la politique monétaire expansive pro- voque une montée inflationniste. La banque du Japon a bien compris l’étendue de la question lors- qu’elle a déclaré qu’elle voulait lutter contre la déflation en créant de la monnaie et en conservant un taux d’intérêt proche de zéro.

Le faible taux d’inflation fait la démonstration que la crise économique et financière est loin d’être finie...Les Échosdu 9 janvier titrent : « La zone euro face au piège de la déflation » pour indiquer que cette crise de l’euro pourrait connaître quelques rebondissements.

Nicolas Béniès

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US Mag 737 du 21/12/2013

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