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L’Archéologie du savoir territorial à la croisée de l’urbanisme et des sciences sociales naissantes en Belgique dans la première moitié du XX siècle

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Academic year: 2021

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L’Archéologie du savoir territorial à la croisée de

l’urbanisme et des sciences sociales naissantes en

Belgique dans la première moitié du XX siècle

Geoffrey Grulois, 2015

Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de Docteur en Art de bâtir et urbanisme

Sous la direction de Jean-Louis Genard et Jean-Michel Decroly Université Libre de Bruxelles, Faculté d’Architecture La Cambre Horta

Membres du jury :

Claire Billen - Université Libre de Bruxelles

Catherine Blain - Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille Judith le Maire - Université Libre de Bruxelles

Michael Ryckewaert - Vrije Universiteit Brussel

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L’Archéologie du savoir territorial à la croisée de

l’urbanisme et des sciences sociales naissantes en

Belgique dans la première moitié du XX siècle

Geoffrey Grulois 2015

Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de Docteur en Art de bâtir et urbanisme

Sous la direction de Jean-Louis Genard et Jean-Michel Decroly Université Libre de Bruxelles, Faculté d’Architecture La Cambre Horta

Membres du jury :

Claire Billen - Université Libre de Bruxelles

Catherine Blain - Ecole Nationale Supérieur d’Architecture et du Paysage de Lille Judith le Maire - Université Libre de Bruxelles

Michael Ryckewaert - Vrije Universiteit Brussel

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REMERCIEMENTS

De très nombreuses rencontres ont enrichi la réflexion entreprise durant le long parcours de cette thèse. Si je les évoque dans l’ordre chronologiquement, je dois d’abord citer le défunt professeur Hiroyuki Suzuki avec qui j’ai entamé une thèse à l’Université de Tokyo au début des années 2000 dans le prolongement de mon travail de maîtrise. Au long de mes quatre années d’études dans le laboratoire d’histoire de l’architecture et de l’urbanisme du Professeur Suzuki, j’ai pu me former à la recherche sous sa direction grâce à un financement du Ministère de l’Education du Japon. C’est en 2007 que j’ai repris formellement le doctorat à l’Université Libre de Bruxelles en formulant les hypothèses explorées dans cette thèse grâce à l’appui des professeurs Jean-Louis Genard, Jean-Michel Decroly et Claire Billen. Durant les huit années d’exploration de la thèse, ils ont donné de précieux conseils pour affiner les

hypothèses et le sujet. Le caractère profondément interdisciplinaire de ce comité de pilotage, rejoint par Judith le Maire en 2010, est fondamental pour le développement de la thèse.

La présentation de l’état d’avancement du travail ou de chapitres de la thèse lors de séminaires encadrés par des référents a permis de consolider le propos et de

réorienter la recherche. Par leurs encouragements et leurs réflexions critiques, Marcel Smets, Bernardo Secchi, Jean-Louis Cohen et Hilde Heynen ont chacun contribué à l’aboutissement du projet. Je dois également remercier les deux co-auteurs des articles que j’ai publiés sur des sujets en rapport direct avec la thèse : Lauréline Tissot et Benoît Moritz1. Lors de la Réédition Complète de l’Equerre, Sébastien Charlier a fait part de ses réflexions et de ses sources précieuses2. J’exprime également ma

gratitude envers les relecteurs des deux articles scientifiques émanant directement de cette thèse3.

La thèse n’aurait pas été possible sans la collaboration active des services des Archives et bibliothèque d’architecture de l’ULB, des Archives d’Architecture Moderne (AAM), des Archives de la KU Leuven et des Archives de La Ville de Liège. Je

remercie vivement Anne-Sophie Daout et Anne-Sophie Maréchal (ULB), Maurice Culot et Anne Lauwers, (AAM), Fabienne Wijnants, Paul Peeters et Marc Nelissen (KUL) et

1 GRULOIS, Geoffrey, MORITZ, Benoit, « Pratiques urbanistiques » in AMANTI LUND Irene, COHEN, Maurizio, Baucher - Blondel - Filippone ; 3 architectes modernistes, Cellule

architecture et Faculté d'Architecture La Cambre /Horta de l'Université libre de Bruxelles , 2012, p225-246 ; GRULOIS, Geoffrey, TISSOT, Lauréline « La rationalité urbanistiques des années 1930 », in CULOT, Maurice (eds), Jean-Jules Eggericx : gentlemen architecte, Bruxelles, AAM Editions & CFC Editions, 2012, p244-265.

2 GRULOIS, Geoffrey « la fabrication d’une culture urbanistique », in CHARLIER, Sebastien (dir.), L’Equerre, Réédition - The Complete Edition, Liège, Fourre-Tout, 2012, p76-91.

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Françoise Jeuris (Ville de Liège) pour leur collaboration.  Je remercie également mes collègues du Laboratoire Urbanisme, Infrastructures et Ecologies (LoUIsE) pour nos discussions passionnantes sur l’histoire de l’urbanisme en Belgique : Benoit Moritz, Gery Leloutre, Judith Lemaire, Iwan Strauven, Nadia Casabella, etc. Je dois aussi adresser mes remerciements aux très nombreux étudiants du cours d’Outils, modèles et méthodes de l’urbanisme, de l’atelier Space Speculation et de l’option urbanisme pour leurs questions et réflexions fondamentales sur l’urbanisme. Je remercie

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ABSTRACT

L’histoire et la sociologie critique de l’urbanisme se sont construites, depuis les années 1960, en dénonçant le caractère technocratique d’une discipline qui substitue sa normativité à l’urbanité de la ville traditionnelle. Paradoxalement, elles ont contribué à couper les racines descriptives que l’urbanisme a puisées dans le champ des sciences sociales naissantes au début du XXe siècle. Le savoir territorial que les premiers urbanistes cultivent avec la géographie et l’histoire sociale sont réduites à l’influence épistémologique du positivisme scientifique d’Auguste Comte et du matérialisme historique de Karl Marx et Fridriech Engels. Dès lors, l’histoire critique de l’urbanisme moderne se construit suivant l’hypothèse d’une rupture spatio-temporelle avec le présent - l’utopie - et de la réduction de l’empirisme à des lois normatives. Les projets théoriques des grandes figures de son histoire - Camillo Sitte, Ebenezer Howard, Tony Garnier, Le Corbusier, Walter Gropuis, Frank Loyd Wright et Ludwig Hilberseimer - sont envisagés comme autant de témoignages de ce projet utopique et positiviste qui aurait été repris dans ses grandes lignes par une génération de professionnels qui imposent les lois de l’urbanisme moderne jusqu’aux années 1960.

Cette thèse se veut un questionnement fondamental sur le rapport entre l’urbanisme naissant et l’histoire sociale et économique et la géographie humaine dans la première moitié du XXe siècle en Belgique. En retraçant l’exploration parcourue par les premiers urbanistes belges de cette « grande génération » autour des notions de « ville

tentaculaire », de « société rurale primitive », d’ « agglomération rurale », de « ville marchande des Pays-Bas méridionaux », de « région industrielle » et de « ville

fonctionnelle », elle entend (re)découvrir les référents culturels et empiriques que ceux-ci vont partager avec le champ des sceux-ciences soceux-ciales naissantes en Belgique. En invoquant la pensée des socialistes Emile Vandervelde et Henri De Man, du sociologue Ernest Mahaim, des historiens Henri Pirenne et Guillaume Des Marez, de l’ingénieur Alexandre Delmer, de l’économiste Paul Michotte et du géographe Omer Tulippe, qui vont tous contribuer à forger les particularités d’une culture sociale, économique et géographique propre au territoire de la Belgique dans la première moitié du XXe siècle, la thèse veut réhabiliter les subtilités d’un réseau d’échanges transdisciplinaires que l’histoire de l’urbanisme moderne a négligé. Elle cherche également préciser le rapport que la discipline naissante entretient avec la rationalité moderne et en particulier le taylorisme.

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profondément inscrite dans le territoire et l’histoire de la Belgique4. De cette manière, la thèse entend révéler les particularités épistémologiques et conceptuelles que les premiers urbanistes belges vont construire en ancrant les notions de « ville tentaculaire », d’« agglomération » et de « région industrielle » dans une culture territoriale qui est nourrie par l’expérience quotidienne et l’empirie des sciences sociales. La thèse se penche en particulier sur quatre urbanistes qui vont initier des liens directs avec les sciences sociales - Raphaël Verwilghen avec l’étude du

peuplement, Jean De Ligne avec l’histoire sociale et économique, Jean-Jules Eggericx avec le taylorisme et Emile Parent avec la géographie humaine. Dans le prolongement de ces travaux théoriques fondateurs, cette étude s’intéresse aux liens entre ces protagonistes et d’autres urbanistes qui vont utiliser les référents culturels véhiculés par ces sciences sociales dans des projets urbanistiques: - l’ « agglomération rurale » de Raymond Moenaert, la « ville sporadique » de Louis Van der Swaelmen, la « ville tentaculaire » de Raphaël Verwilghen puis l’ « agglomération industrielle » de Jean De Ligne et Maurice Heymans et la « région industrielle » de Gustave Herbosch, d’Emile Parent et du Groupe L’Equerre.

À la différence des travaux monographiques existants d’histoire de l’urbanisme en Belgique, qui se sont plutôt focalisés sur la réception de modèles dominant la discipline dans d’autres nations européennes dans la première moitié du XXe siècle - le tracé de ville monumentale des métropoles, la déconcentration en cités-jardins, les villes denses bâties en hauteur des années 1930 et les cités industrielles linéaires des années 1940 et 1950 - cette thèse cherche à identifier les référents culturels qui ancrent la pratique urbanistique dans une étude empirique et historique du territoire de la Belgique que les sciences sociales naissantes contribuent à façonner.

En révélant l’enracinement de la culture urbanistique des protagonistes de la SUB et de l’Institut d’Urbanisme de l’ISAD La Cambre dans la « ville tentaculaire » de

Verhaeren et Vandervelde, le portus du Moyen-Age de Pirenne et Des Marez, L’idée socialiste de De Man, la « région industrielle » de Delmer, Michotte et Tulippe, cette thèse veut montrer qu’il ne s’agit ni de la « métropole monumentale

radioconcentrique », ni de la « déconcentration en cités-jardins », ni de la « ville concentrée bâtie en hauteur », ni de la « ville linéaire socialiste » mais d’un lieu

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d’échange économique aggloméré dans le bas de la vallée au carrefour des voies de transport inscrites dans l’oro-hydrographie et, dans le prolongement duquel on conçoit l’industrie et, dispersés sur les versants, l’habitat et les communautés.

Ce modèle qui se dégage progressivement de la réflexion des premiers urbanistes belges, au détour d’une longue gestation, ne peut être appréhendé que si l’on étudie l’expérience de ces intellectuels belges de manière globale et contextualisée, en ouvrant les limites du champ de l’histoire de l’urbanisme à l’empirie des sciences sociales naissantes et en se démarquant de l’approche mono-biographique qui a dominé le champ de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme. La figure socialiste-libérale de l’agglomération marchande et industrielle n’apparaîtra que si l’on relativise l’histoire critique de l’urbanisme occidental et, en particulier, les idées de rupture socio-spatiale et de réductionnisme scientifique, pour explorer les particularités de l’histoire sociale et économique du territoire des anciens Pays-Bas méridionaux, qui inspire la pensée urbanistique en Belgique jusque dans les années 1960.

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION - De l’histoire critique de l’urbanisme à l’archéologie du

savoir territorial et de la culture urbanistique

1

1. L’histoire du plan de ville et l’histoire critique de l’urbanisme 2 2. Figures et catégories de l’histoire critique de l’urbanisme 7

3. L’origine et l’avenir 11

4. La sociologie critique contre l’urbanisme 14

5. L’attitude « anti-industrielle » contre l’urbanisme 18

6. La question de la communauté 22

7. Histoire critique de la planification 27

8. La description socio-spatiale de la modernité 30 9. L’histoire de l’urbanisme et de la planification en Belgique 34

10. La culture intersubjective du socio-spatial 39

11. La Société des Urbanistes Belges (SUB) 42

12. Des objets de recherche intersubjectifs et transdisciplinaires : l’ « agglomération »

et la « région industrielle » 47

13. Organisation de la thèse 51

CHAPITRE I - Peuplement de la ville tentaculaire et société rurale

primitive

57

1. L’émergence de la ville tentaculaire et de la société rurale primitive dans le champ

naissant de l’urbanisme 58

2. Le milieu rural 69

3. L’agglomération rurale de Templeuve 72

4. La ville tentaculaire au-delà de la dichotomie urbain - rural 87 5. La figure dispersée de l’agglomération industrielle depuis Engels 91 6. Migration humaine et dispersion des agglomérations en Belgique 97

7. Planifier le peuplement de l’agglomération 107

CHAPITRE II - Histoire sociale et économique des villes marchandes des

Pays-Bas méridionaux

127

1. L’irruption de l’histoire des villes marchandes du Moyen Age dans le champ

naissant de l’urbanisme 128

2. Les travaux fondateurs d’Henri Pirenne 130

3. Le portus : fondement de l’agglomération économique 133

4. Le mythe des patriciens constructeurs 152

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9. Anvers et Bruxelles, agglomération portuaire et agglomération tentaculaire 181 10. Le réseau ferroviaire comme infrastructure de l’agglomération contemporaine193

CHAPITRE III - Taylorisme et rationalité urbanistique

199

1. Le taylorisme et l’émergence d’une esthétique rationaliste 200

2. Réformer et rationaliser l’habitat ouvrier 220

3. L’émergence de l’immeuble à appartements 224

4. Le zonage et le lotissement rationnel 228

5. La rationalité des Congrès Internationaux d’Architecture Moderne 232

6. Existenzminium, siedlung et zeilenbau 237

7. La discipline rationaliste d’Eggericx et Verwilghen à l’ISAD La Cambre 238 8. Le projet du lotissement rationnel à l’ISAD La Cambre 253 9. Le débat sur les typologies de logement au CIAM III à Bruxelles 259 10. Le lotissement rationnel de la Rive Gauche d’Anvers 268

11. Rationalité de la Cité Administrative 280

CHAPITRE IV - Région industrielle et agglomération fonctionnelle 295

1. Fonctionnalité de la ville marchande et industrielle du Moyen Age 296

2. La région industrielle dans la vallée 306

3. Termonde, agglomération fonctionnelle 321

4. Anvers, métropole portuaire 327

5. La rationalité urbanistique de l’agglomération liégeoise et la revue L’Equerre 339 6. La géographie de la Région Industrielle Liégeoise 354

7. Le Plan d’Urbanisation de Flémalle-Haute 365

8. L’aménagement de la Région Industrielle Liégeoise 373

CONCLUSION

401

BIBLIOGRAPHIE

417

1. Archives 417

2. Sources premières 417

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