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Responsable de la collection : Frédérique Guillard Éditions Nathan (Paris-France), 1998.

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Responsable de la collection : Frédérique Guillard

© Éditions Nathan (Paris-France), 1998.

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J A C Q U E S L I N D E C K E R

MORT SUBITE AU STADE

Illustrations de David Scrima

NATHAN

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J'avais gagné, grâce à un concours, le droit d'être l'un des ramasseurs de balle de la rencontre.

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12 JUILLET, 21 HEURES :

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COUP D'ENVOI

E étais ! Enfin, la fête allait com-

mencer. J'avais l'impression que le bruit me

soulevait de terre. 80 000 personnes qui hur-

laient à pleins poumons, quel raffut ! Des

yeux, je fis le tour des tribunes du stade : plus

une place de libre. Des dizaines de caméras

retransmettaient l'événement en direct sur

toute la planète. Le monde entier me regar-

dait, oui moi. Le monde entier retenait son

souffle : la finale de la Coupe du Monde de

foot allait commencer... et j'y étais, petit bon-

homme au bord de la pelouse. J'avais gagné,

grâce à un concours, le droit d'être l'un des

ramasseurs de balle de la rencontre. Aux pre-

mières loges qu' il était le p'tit père Jérôme, et

bien décidé à ne pas perdre une miette du

spectacle.

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Une seule idée en tête...

Les joueurs étaient alignés au milieu de la pelouse, les Brésiliens en jaune et vert, les Français en bleu, blanc, rouge. Entre les deux équipes, trois hommes en noir : l'arbitre et ses deux juges de touche. Les joueurs venaient de serrer la main de plusieurs types en costume- cravate. Parmi eux, j'avais reconnu le président de la République et Michel Platini. Nous, les ramasseurs, on se tenait au garde-à-vous près de la ligne de touche.

Et puis les messieurs en cravate ont regagné la tribune officielle, mais ils ne se sont pas assis.

Au contraire, tout le stade s'est levé pour écou- ter les hymnes nationaux. L'hymne brésilien, l'hymne français. Les joueurs ouvraient grand la bouche pour chanter, mais les paroles, ils ne s'en souvenaient pas trop. Pas grave, je sentais qu'ils étaient comme moi, qu'ils avaient des milliards de fourmis dans les jambes ; une seule idée en tête : courir, frapper dans le ballon, jouer ce sacré match. Et gagner ! Et remporter la coupe, si proche et si lointaine à la fois.

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À la fin des hymnes, la fanfare quitta la pelouse. Lentement, trop lentement, une, deux, une, deux, j'avais envie de les pousser pour qu'ils aillent plus vite.

« Allez la France ! »

Monsieur Éric, le responsable des ramas- seurs, une véritable armoire à glace, frappa deux fois dans ses grosses paluches. Ce qui signifiait : à vos postes, les gaillards ! Je pris la place qu'on m'avait attribuée au bord du terrain, non loin du but brésilien. « Allez la France ! » me disais-je entre les dents. Je ne voulais pas que monsieur Éric m'entende.

Une demi-heure avant le début du match, il nous avait pris à part : « Hyper-sérieux, les p'tits gars, avait-il claironné. Pas de favori- tisme et silence absolu dans les rangs. Le premier qui l'ouvre ou qui fait une conne- rie : viré ! » Il me fichait la trouille, celui-là, mais bon, dans le fond, il n'avait pas tort.

Croyez-moi, je n'allais pas gâcher la chance que j' avais d'assister à la finale de la Coupe du Monde.

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Les joueurs des deux équipes se mirent en place. Les deux capitaines se serrèrent la main.

Il y eut un immense silence, ce silence qui allait bien au-delà du stade, qui disait que des millions de gens retenaient ensemble leur souffle. Enfin apparut David Bago. David Bago, le seigneur du dribble, le meilleur buteur du championnat pendant cinq années de suite, la très, très grande classe. D'après moi le plus grand joueur de tous les temps.

David Bago, mon idole.

Il aurait eu sa place dans n'importe quelle équipe au monde, mais cet imbécile de Blaise Coriat, l'entraîneur de son pays, de mon pays, de la France, ne l'avait pas sélectionné. « Trop individualiste, trop star », avait dit Blaise Coriat. Pfff !

David ne pouvait être complètement absent de cette finale. C'est à lui qu'on avait demandé de donner le coup d'envoi de la rencontre. Lui aussi était en costard, mais sans cravate. Il attendait le coup de sifflet de l'arbitre pour

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taper le premier dans le ballon du bout de ses souliers vernis.

L'arbitre consulta sa montre. Je jetai un coup d'œil rapide au tableau d'affichage du stade : il était pile 21 heures ! L'arbitre siffla, David fit la première passe puis partit s'asseoir dans la tribune d'honneur. Le match pouvait commen- cer !

Aussi sec, les spectateurs se remirent à hur- ler comme s'il y avait le feu sous leur siège.

Pas de danger pour les fesses. La bataille se livrait sur la pelouse et elle promettait d'être acharnée...

Chaque équipe essaya aussitôt d'installer son jeu, de monopoliser le ballon, de mettre l'adver- saire en difficulté. Les contacts étaient rugueux.

On ne se faisait pas de cadeau. Les Brésiliens étaient les favoris mais, pour le moment, les Français faisaient jeu égal avec eux.

Un amateur aurait trouvé ça parfait. Moi non. Moi, je jouais au foot, j'étais un connais-

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seur, un pro du ballon rond. Très vite, j'eus le sentiment que quelque chose ne tournait pas rond. On aurait dit que le jeu se pratiquait au ralenti. Une sensation bizarre. C'était peut- être chez moi que ça clochait : l'importance du match me donnait-elle le vertige ? N'empêche, chaque fois qu'un joueur tou- chait le ballon, il faisait la grimace et regar- dait vers son entraîneur avec de grands yeux ronds. Et quand, pour la première fois, un joueur français prit le ballon de la tête, il se retrouva au sol de manière inexplicable : il s'était en quelque sorte assommé tout seul.

De plus en plus étrange !

Des spectateurs se mirent à huer les joueurs. Je n'avais donc pas la berlue ! Eux accusaient les footballeurs ; moi, je ne savais pas. Si mon père avait été là, il m'aurait glissé la solution à l'oreille. Mais il n'y avait pas la moindre chance qu'il le fasse. Papa... Quatre ans qu'il était parti. Il devait regarder le match du haut de son nuage, là-haut dans le

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ciel. Quatre années auparavant, il jouait dans l'équipe de France. Quand j'avais appris que j'assisterais à la finale, j'avais pensé à lui. Ça

m'avait fait pleurer, en cachette.

Maman aussi devait pleurer en cachette.

Elle n'avait pas voulu de la deuxième place que j'avais gagnée pour la finale. Le foot, il ne faut plus trop lui en parler. Elle aussi, elle essaie d'oublier.

J'avais offert la place à Sarah...

Alors, j'avais offert la place à Sarah, ma meilleure amie. Le foot, c'est pas non plus son truc, mais comme elle répète partout qu'elle veut devenir journaliste, je m'étais dit qu'elle ne passerait pas à côté d'une pareille occasion.

Je ne m'étais pas trompé. Elle avait accepté sans hésiter. En prime, elle m'avait sauté au cou et m'avait embrassé sur les deux joues.

Heureusement, la scène s'était déroulée dans la cage d'escalier de notre immeuble (nous sommes voisins !), en toute intimité, sans le moindre copain à l'horizon...

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Sarah, c'est tout le contraire de moi, elle rigole, elle n'a peur de rien, elle parle avec tout le monde. Tenez, là, au stade, elle n'avait qu'à venir avec moi et regarder, rien d'autre. Elle avait une place réservée dans les tribunes, point final. Mais non, elle avait trouvé le moyen de faire le plus beau sourire de l'univers à je ne sais plus qui d'important dans l'organisation...

et la voilà qui était chargée de veiller aux bois- sons fraîches pour les joueurs français ! Comme ça, comme dans un rêve, facile !

... une place réservée dans les tribunes.

J'aurais bien aimé savoir ce qu'elle pensait de ce match qui avançait à deux à l'heure.

Mais j'étais trop loin d'elle pour espérer l'approcher sans être accusé de désertion par monsieur Éric. Brrr, rien que de penser à ce gorille, j'en avais la chair de poule...

Soudain, tout s'accéléra. Le tir d'un atta- quant français fut dévié par un défenseur bré- silien. La balle s'échappa derrière les buts.

C'était mon territoire ! C'était à moi de la

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récupérer au pied des tribunes. Quand je me saisis du ballon, je compris enfin ce qui se passait : il était lourd, beaucoup plus lourd que d'habitude. Ce ballon ressemblait à un vrai ballon de foot, mais ça n'en était pas un : c'était un faux ballon, un ballon trafiqué ! Quelqu'un essayait-il de saboter la finale de la Coupe du Monde ?

Je pris alors l'initiative la plus folle de ma vie. Je décidai de faire disparaître ce ballon de malheur. Au lieu de le déposer au coin de cor- ner, là où l'arbitre l'exigeait, je fis demi-tour et le lançai dans les gradins. Aussi fort, aussi loin que je le pus. Le ballon passa de main en main... et, comme je l'avais espéré, ne revint jamais sur le terrain. Un souvenir comme celui-là, pas question de le rendre, devait se dire le spectateur qui l'avait récupéré !

Aussitôt, un nouveau ballon fut donné aux joueurs. Le match pouvait repartir dans de bonnes conditions. Grâce à qui ? Grâce à Jérôme !

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Dans sa folie, Bago avait oublié que l'allumette se consumait.

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MORT SUBITE, 3 : 2 !

A LIEU de partir tout de suite, ce bavard

de Bago continua de délirer devant nous.

- Ah, un dernier petit détail, ajouta-t-il. Une bombe explosera dans le vestiaire des joueurs français après la fin du match. Boum ! Une belle petite bombe de ma fabrication. Ça fera un véritable carnage. Je ne veux pas de survi- vant. Je ne veux pas que ces demi-portions de joueurs continuent de faire les fiers sur un ter- rain de football. Le football est un art, et l'artiste, c'est moi !... Tu comprends ?! Je suis le... Aïe !!

L'allumette.

Dans sa folie, Bago avait oublié que l'allu- mette se consumait, que la petite flamme atteignait ses doigts. Il venait de se brûler, l'allumette s'était éteinte. Nous étions à nou- veau plongés dans le noir complet.

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Il y eut autre chose.

Je l'entendis remettre la main sur sa boîte...

Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là? On ferme les yeux en guettant la mort ? On crie (même sous le bâillon) pour appeler les secours ? On se secoue dans tous les sens pour tenter de défaire ses liens (dans les films, à la télé, ça marche toujours) ? Moi, je ne savais pas, je n'avais qu'une seule expérience de la mort, celle de mon papa, mais je ne m'étais pas rendu compte qu'il était en train de mou- rir. Ça ne me servait à rien, je ne connaissais rien de ma propre mort...

Je ne bougeais pas et, ma foi, Sarah non plus.

Nous attendions la lumière. La deuxième allumette. Le dernier regard de Bago. Le der- nier regard que je jetterais à Sarah. Nos larmes peut-être.

Mais le plan de Bago ne se déroula pas comme prévu. Il y eut autre chose. Quelque chose d'inouï. Quelque chose d'extraordi- naire.

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Il faut le répéter : extraordinaire.

L'ombre de Jojo.

Oui, la flamme de la deuxième allumette revint danser sous nos narines. Oui, Bago riait encore, mais il n'en avait plus pour long- temps. Oui, quelque chose avait changé.

Quelque chose se déplaçait. Quelque chose venait nous sauver. Une ombre, une ombre lente, gigantesque, le fantôme d'une ombre, nos yeux s'écarquillaient, immenses étaient nos yeux, immense était notre espoir, immense était l'ombre...

L'ombre de Jojo.

Jojo, en chair et en os, Jojo ressuscité, réveillé, débouchait derrière Bago... et Bago ne le sentait pas, ne le devinait pas...

Soudain, Bago porta ses mains à son cou.

Jojo venait de lui mettre une corde autour du cou, et il serrait, il serrait, c'est incroyable comme il serrait fort. L'allumette était tombée par terre, le feu s'amusait à nous envahir.

Jojo serrait, serrait. Bago étouffait. Bago se débattait. Bago était à genoux. Mais Bago

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n'était pas battu. Il était plus fort que Jojo. Il l'entraîna dans sa culbute. Les deux hommes roulèrent sur le sol, ça faisait un drôle de numéro de cirque au milieu des flammes.

Deux acrobates, deux contorsionnistes, deux tigres. Mais ça n'était pas du cirque, c'était une lutte à mort.

Je comptais les points sans pouvoir interve- nir. Impuissant. La chaleur devenait insuppor- table. Vite, que Jojo et Bago arrêtent de se battre ! Vite, qu'on nous délivre !

Je commençais à suffoquer. Je n'avais que le nez pour respirer. Je me mis à tousser, mes poumons tentaient de recracher la fumée que j'avalais. Je respirais de plus en plus vite, je n'y arrivais plus, je m'asphyxiais, je pani- quais, je pleurais. Les flammes me léchaient.

Je les repoussai du bout des pieds, je me défendais comme je pouvais.

Dans le tourbillon des flammes, la mau- vaise nouvelle nous arriva dans un grand rire, un éclat de rire venu droit de l'enfer. Bago

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avait retourné Jojo sur le ventre et lui tordait le bras dans le dos.

- Arrête ! criait Jojo. Tu vas me le casser ! - Qu'est-ce que ça peut faire, rigolait Bago, puisque tu vas finir en cendres avec les deux mômes...

J'avais tant admiré la puissance de David Bago... et voilà ce qu'il en faisait ! Il y eut un craquement sinistre. Un craquement suivi d'un cri affreux. Bago venait de casser le bras de Jojo.

- Et maintenant, s'exclama Bago, on va fêter ma victoire !

Pendant que Jojo se redressait péniblement en se tenant le bras et en gémissant, Bago s'éloi- gna vers le fond de la pièce. Il en revint rapide- ment, avec une autre des bouteilles de Jojo.

- À la vôtre ! dit-il en la levant vers nous.

Au plaisir, enfin, de ne plus jamais vous voir.

Il but tellement vite que le whisky dégou- lina le long de ses mâchoires, le long de son cou, le long de son costume...

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On aurait dit que Bago avait oublié le feu.

Le feu, lui, ne l'avait pas oublié.

Une flamme vint soudain le caresser et, d'un bond, d'un ricochet, d'une cabriole, elle remonta le long de ses jambes, le long de son torse, le long de ses bras, le long de son visage.

David Bago brûlait. L'ennemi brûlait.

L'ennemi se cognait aux murs, se tordait de douleur, hurlait au secours, demandait de l'eau. Une torche vivante.

Jojo en profita pour se traîner jusqu'à la porte. La douleur se lisait sur son visage, mais sa volonté de s'en sortir, de nous en sortir était plus forte. Dans un dernier effort, il parvint à crier d'une voix désespérée « A l'aide ! A l'aide ! », avant de s'écrouler.

Nos vies ne tenaient plus qu'à un fil. Des secondes à attendre les pompiers.

Mais, déjà, ils étaient là. Ils avaient été aler- tés, dès les premières flammes, par l'un des milliers de détecteurs de feu qui équipaient le

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L'ennemi brûlait.

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stade. Le temps de sauter dans leurs camions, de filer sur la VDI, de repérer le bon couloir, la bonne porte... et nous étions recouverts, Jojo, Bago, Sarah et moi, de neige carbonique.

Un être casqué et entièrement vêtu de cuir noir se pencha vers nous :

- Ça va ? nous demanda-t-il.

- Mmmm, mmmmm, fut notre seule réponse.

Le pompier releva la visière de son casque.

Il souriait.

- Excusez-moi, dit-il, j'oubliais que vous aviez un petit problème pour parler...

Il nous arracha d'un coup sec le scotch qui recouvrait nos bouches. HAAAAAAAAAA ! La brute ! Ça faisait au moins aussi mal qu'une brûlure ! Enfin... nous n'allions pas nous mettre en colère contre notre sauveur. Surtout qu'il était en train de défaire nos liens.

- On va vous soigner, dit-il encore. On va vous mettre sur ces civières et on va vous emmener à l'hôpital.

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- Oh non ! Pas encore ! s'exclama Sarah.

Le pompier a fait la tête de celui qui a avalé un sabre et qui ne ne sait pas comment le recracher.

- Quoi ?? fit-il.

Le pauvre, il ne se rendait pas compte. Il n'avait pas idée de la soirée que nous venions de vivre. Il ne savait pas à qui il avait affaire...

Et il n'était pas au bout de ses surprises...

Je jetai un rapide coup d'œil à Sarah. Juste pour vérifier qu'elle était sur la même lon- gueur d'onde que moi. Impeccable. En un éclair, nous fûmes sur nos jambes.

Dans un coin, deux autres pompiers soi- gnaient David Bago. Il n'était pas beau à voir.

Tant pis pour lui. Sarah se jeta sur lui, le secoua en rugissant :

- La bombe ! La bombe ! Où tu l'as mise exactement, ta bombe ?!

Les pompiers écartèrent brutalement Sarah.

Ils devaient penser qu'elle n'avait plus toute sa tête avec ce qui venait de lui arriver.

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-N... Non... Non... Laissez-la...

La voix de David n'était plus qu'un mur- mure. Il releva un peu la tête, il voulait parler : - Y a... Y a... jamais... eu de bombe... jamais.

Je voulais pas, je voulais pas, je voulais pas...

Les infirmiers l'emmenèrent. Il continuait de répéter : « Je voulais pas, je voulais pas. » Il était bon pour l'asile ou pour quelques années de prison. Les pompiers décidèrent malgré tout d'aller inspecter les vestiaires...

Jojo avait pu être soigné sur place. Ses brû- lures étaient superficielles, comme les nôtres.

Un énorme plâtre recouvrait son bras gauche, la marque de sa douleur, la marque de son courage. C'est bizarre à dire, mais, avec tout ça, Jojo avait l'air heureux. Transformé.

- Il y a de quoi vous dégoûter de l'alcool quand on voit ses effets, nous murmura-t-il en regardant tout autour de lui, dans cette pièce qu'il connaissait si bien, et dont il ne restait presque rien.

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- Vous croyez que Bago a réellement posé cette bombe dont il parlait ? le questionnai-je.

Il haussa les épaules. Une voix que nous connaissions répondit à sa place.

- Il y a une bombe, mais pas dans les ves- tiaires.

Gervais se tenait juste derrière nous. Il nous prit, Sarah et moi, par les épaules. Il avait l'air soulagé. Et il parlait de bombe ?!?

- Elle est où alors, la bombe ? s'inquiéta Sarah.

- Sur le terrain, ma chère. Sur le terrain.

Une incroyable bombe sportive. La France vient de marquer le troisième but. C'est la mort subite pour les Brésiliens ! Pour la pre- mière fois de son histoire, la France remporte la Coupe du Monde de football ! !

Sarah devint toute blanche, comme ça, d'un coup. Et elle s'évanouit.

Allongée devant moi, elle me rappelait la pauvre Coquette... On aurait dit que Sarah ne respirait plus. Était-elle morte ?

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Gervais, qui s'était penché vers elle, me ras- sura :

- C'est juste un petit malaise. Je crois, tout simplement, que Sarah est tombée dans les pommes de bonheur. Ça te dirait de la réveiller ?

- Ben... oui, mais comment ?

- Eh bien, je pense qu'un petit bisou de toi ferait parfaitement l'affaire...

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