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Diversité des ressources naturelles utilisées pour les soins dermatologique et cosmétique traditionnel dans la Commune de Ouidah (Bénin)

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

*******************

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI ********************

DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT

********************

Option : Aménagement et Protection de l’Environnement

*********************

RAPPORT DE FIN DE FORMATION Pour l’obtention du Diplôme Licence Professionnelle

Rédigé par Patricia AYEDEGUE

Sous la direction de

Année Académique : 2012-2013

Diversité des ressources naturelles utilisées pour les soins dermatologique et cosmétique traditionnel dans la Commune de

Ouidah (Bénin)

Dr. Céline DAN

Maitre-assistant des universités

Enseignante Chercheur à l’EPAC/UAC

Dr. Ir. Laurent G.HOUESSOU Enseignant Chercheur à l’Ecole Nationale Supérieure de Gestion des Aires protégées (ENSAGAP-Kandi)

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traditionnel dans la Commune de Ouidah

Rédigé par Patricia AYEDEGUE Page i

Dédicace

A :

- Marie-Yvette ADEOTI et Théophile AYEDEGUE qui m’ont donné la vie et l’éducation. La graine que vous avez semée a germé.

- Salomon ADEOTI mon feu grand-père et son épouse Véronique qui ont très tôt eu une préoccupation particulière pour mon avenir.

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REMERCIEMENTS

Plusieurs personnes, grâce auxquelles la réalisation du présent document a été possible méritent d’être remercier. Il s’agit de :

 Dr Céline DAN, Maître Assistant des Universités, Enseignante Chercheur au DGEn/EPAC/UAC, qui malgré ses nombreuses occupations, a accepté de diriger le présent mémoire. Elle a suggéré ce thème et nous a donné la motivation nécessaire pour son aboutissement ;

 Dr. Ir. Laurent G. HOUESSOU, Enseignant Chercheur à ENSAGAP-Kandi/Université de Parakou, à qui je tiens à exprimer ma vive reconnaissance pour son suivi permanent, ses conseils judicieux, sa sympathie et surtout pour son appui scientifique dans la rédaction de mon mémoire ;

 Professeur Brice A.SINSIN, pour m’avoir acceptée en stage dans son laboratoire ;

 Mr Marius H .YEITEIN et Lawal C.YAYA pour m’avoir aidé dans l’analyse de mes matrices de données ;

 tout le personnel enseignant du D-GEn/EPAC/UAC, pour la formation effective que nous avons reçue ;

 mon cher ami Sylvère ADJAHOUTO, pour son amour et soutien indéfectible;

 ma tante Séréna ADEOTI et mes oncles Pérégrin, Gaumier, Agapit, Olympias pour tout leur soutien, leur investissement, leur sens d’écoute et de disponibilité ;

 mes frères Roméo, Serge, Patrick, et mes sœurs Régina, Edwige, Caroline, pour l’amour fraternel qui nous lie. Ce travail est aussi le votre ;

 mes cousins, cousines et tous mes amis(es) pour leur collaboration, puisse nos liens parentaux et amicaux se maintenir et se consolider d’avantage ;

 Moriaque AKPLO et Odolysse BADOUSSI pour avoir fait de notre collaboration un fruit d’amitié solide ;

 toute la promotion de 3ème année 2012-2013 pour l’entraide et les agréables moments passés ensembles. Je vous témoigne ma gratitude.

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Table des matières

Dédicace ... i

REMERCIEMENTS ...ii

Listes des figures ... vi

Liste des tableaux ... vii

Liste des annexes ... vii

Résumé ... viii

Abstract ... ix

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE ... 1

1.1. Introduction ... 1

1.2.Objectifs du travail ... 3

1.3.Hypothèses de recherche ... 3

1.4.DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS ... 3

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE... 7

2.1.Localisation du cadre d’étude ... 7

2.2.Cadre physique ... 7

2. 2.1. Climat ... 7

2.2.2. Hydrographie ... 9

2. 2.3.Géomorphologie... 9

2. 2.4. Sols ... 9

2. 2.5. Flore et faune ... 10

2.3.Cadre humain ... 10

2.4.Cadre économique ... 11

CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES D’ETUDE ... 11

3.1.Matériel et outil ... 12

3.2.Méthodes d’étude ... 12

3. 2.1.Méthode d’échantillonnage ... 12

3. 2.2. Méthodes de collecte des données ... 13

3. 2. 3. Types de données collectées ... 13

3. 2.4.Méthode d’identification des plantes médicinales ... 14

3. 2.5. Méthode d’analyse des données ... 14

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3. 2. 6. Analyse des données ethnobotaniques ... 14

CHAPITRE 4: RESULTATS ET DISCUSSION ... 16

4.1. Résultats ... 16

4. 1. 1.Soins dermatologiques et médecine traditionnelle ... 16

4.1.1. 1.Affections dermatologiques traitées en médicine traditionnelle ... 16

4. 1. 1.2.Affections des phanères et de la cavité buccale traitées en médicine traditionnelle ... 16

4. 1. 2. Soins cosmétiques et médecine traditionnelle ... 17

4. 1. 2.1. Pratique de soins cosmétiques ... 18

4. 1.2. 2. Motifs de pratique des soins cosmétiques ... 18

4. 1. 2.3. Parties du corps bénéficiant de soins cosmétiques ... 18

4. 1. 2.4.Origine des produits de soins cosmétiques ... 19

4. 1. 3. Etude Ethnobotanique des espèces et d’autres ressources ... 20

4. 1. 3.1. Diversité des ressources naturelles utilisées dans le traitement dermatologique et soins cosmétiques ... 20

4. 1. 3. 2. Fréquence Relative de Citation (RFC) des ressources exploitées en soins dermatologique et cosmétique ... 29

4. 1. 3. 3. Organes utilisés dans les soins dermatologique et cosmétique... 30

4. 1. 3. 4.Formules d’utilisation en soins dermatologiques ... 31

4.1. 3. 5. Formules d’utilisation en soins cosmétiques ... 32

4. 1. 3. 6. Modes d’administration ... 32

4.1. 3.7. Degré de Consensus (Informant Consensus Factor, ICF) dans les soins cosmétique et dermatologique ... 33

4. 1. 4. Conservation des ressources naturelles intervenant dans les soins dermatologique et cosmétique ... 35

4. 1. 4. 1. Source de transmission des connaissances sur l’utilisation des ressources naturelles dans les soins cosmétique et dermatologique ... 35

4. 1. 4. 2. Lieux de collecte de plantes des ressources naturelles utilisées dans le traitement dermatologique, phanère, cavité buccale et soin cosmétique. ... 35

4. 1. 4. 3.Disponibilité perçue des ressources naturelles pour les soins dermatologique et cosmétique dans le milieu d’étude. ... 36

4.2.Discussion ... 37

4. 2. 1.Diversité des espèces végétales et autres ressources naturelles ... 37

4. 2. 2.Utilisation des organes des espèces végétales... 39

4. 2. 3. Méthode de préparation et mode d’utilisation ... 39

4. 2. 4. Degré de consensus et fréquence relative de citation ... 39

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4. 2. 5. Transmission des connaissances de l’usage des ressources végétale, animale et végétale. 40 4. 2. 6.Conservation des ressources végétales, animales et minérales dans le traitement ... 40 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 42 Liste des annexes ... xi

Liste des abréviations et sigles

D-GEn : Département de Génie de l’Environnement

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ENSAGAP : Ecole Nationale Supérieure d’Aménagement et de Gestion des Aires Protégées EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique LEA : Laboratoire d’Ecologie Appliquée

OMS : Organisation Mondiale de la Santé PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux RNIE1 : Route Nationale Inter Etat 1 UAC : Université d’Abomey-Calavi

UICN : Union Mondiale pour la conservation de la nature

Listes des figures

Figure 1 : Présentation géographique et administrative de la Commune de Ouidah 8 Figure 2 : Fréquence de citation des affections dermatologiques par les enquêtés 16 Figure 3 : Fréquence de citation des affections des phanères et de la cavité buccale par les enquêtés 17 Figure 4 : Fréquence de citation des ressources naturelles selon le traitement cosmétique 17

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Rédigé par Patricia AYEDEGUE Page vii

Figure 5 : Fréquence de citation des motifs de pratique de soins cosmétiques 18 Figure 6 : Fréquence de citation selon la partie bénéficiant de soins cosmétiques 19 Figure 7: Fréquence de citation de l’origine des produits de soins cosmétiques. 20 Figure 8 : Répartition des espèces de plantes au sein des familles de plantes utilisées dans les soins

dermatologique et cosmétique dans la Commune de Ouidah. 21

Figure 9 : Répartition des ressources végétales par nombre de citation 30 Figure 10 : Répartition des différents organes ou parties utilisés au niveau des ressources naturelles dans les soins dermatologique et cosmétique dans la Commune de Ouidah. 31 Figure 11 : Répartition des différentes formules d’utilisation en soins dermatologiques dans la

Commune de Ouidah 32

Figure 12 : Répartition des différentes formules d’utilisation des plantes dans les soins cosmétiques

dans la Commune de Ouidah. 32

Figure 13 : Répartition des différents modes d’administration des soins dermatologiques et soins

cosmétiques dans le milieu d’étude. 33

Figure 14 : Fréquence de citation des sources de connaissances de l’usage des ressources naturelles dans les soins dermatologique et cosmétique dans la Commune de Ouidah. 35 Figure 15: Fréquence des lieux de collecte des ressources naturelles dans la région d’étude 36 Figure 16 : Disponibilité perçue des ressources naturelles pour les soins dermatologique et cosmétique

dans Commune de Ouidah. 37

Liste des tableaux

Tableau 1: Taille des différentes catégories socioprofessionnelles enquêtées au sein de l'échantillon . 12

Tableau 2 : Caractéristiques socioculturelles des enquêtés dans les Communes d’étude ... 12

Tableau 3 : Ressources végétales utilisées dans le traitement des affections dermatologiques et soins cosmétiques dans la Commune de Ouidah . ... 22

Tableau 4 : Ressources animales utilisées en soins dermatologique et cosmétique dans la Commune de Ouidah ... 28

Tableau 5 : Ressources minérales utilisées en soins dermatologique et cosmétique dans la Commune de Ouidah ... 28

Tableau 6 : Degré de Consensus (ICF) des soins cosmétique et dermatologique au sein des populations dans la Commune de Ouidah (cas des espèces végétales) ... 34

Liste des annexes Annexe 1: Fiche d’enquête adressée aux vendeuses de plantes médicinales ... xi

Annexe 2 : Fiche d’enquête adressée aux guérisseurs traditionnels ... xv

Annexe 3 : Fiche d’enquête adressée aux ménages/personnes ressources ... xix

Annexe 4 : Entrée principale des marché Zobè et Kpassè ... xxii

Annexe 5 : Vue de quelques ressources végétales, animales et minérales utilisées dans les soins dermatologique et cosmétique ... xxii

Annexe 6 : Quelques personnes ayant participé aux entretiens. ... xxiv

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Résumé

Les soins dermatologique et cosmétique ont pris une grande ampleur depuis la fin du siècle dernier avec la mise au point et l’utilisation de produits de synthèse chimique qui malheureusement présentent des effets néfastes sur la peau et la santé des populations. De ce

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fait, on note depuis peu, un engouement de plus en plus croissant pour l’utilisation des produits naturels dans les soins dermatologique et cosmétique. Afin de disposer d’une base de données sur ces produits biologiques utilisés de façon traditionnelle par les communautés locales, cette étude investigue les ressources végétales, animales et minérales utilisées dans les soins dermatologique et cosmétique traditionnel dans la Commune de Ouidah. Pour ce faire, 85 personnes ont été aléatoirement échantillonnées dans différentes catégories socioprofessionnelles (vendeuses de plantes médicinales, tradipraticiens/guérisseurs, ménages). Les données ont été collectées à partir des enquêtes structurées au moyen d’un questionnaire. La Fréquence Relative de Citation (RFC), l’Informant Consensus Factor (ICF) des espèces utilisées dans les soins dermatologique et cosmétique ont été calculés. Au total, 99 ressources utilisées en soins dermatologique et cosmétique ont été inventoriées. Les plus dominantes sont les ressources végétales représentant près de 89% des ressources inventoriées. Les ressources animales et minérales ne représentent respectivement que 4% et 7% de ces ressources. Les feuilles (60,39%) constituent les organes les plus utilisés, la décoction (40,81%) le principal mode de préparation pour les soins dermatologiques, le beurre (21,6%), les huiles, extraction du jus (17,6%) sont les modes de préparation les plus utilisés dans les soins cosmétiques. Les voies orales (40,92%),application locale (22,75%) et le bain (20,74%) constituent les modes d’utilisation les plus courants. Les diverses ressources citées sont utilisées par les populations locales aussi bien dans les soins dermatologique que cosmétique. Il est donc important de prévoir des mesures de conservation et de valorisation de ces ressources.

Mots clés : Soin dermatologique, Soin cosmétique, Fréquence, Informant Consensus Factor, Commune de Ouidah, Bénin.

Abstract

The dermatological and cosmetic cares yielded a great extent since the end of last century with the development and the use of chemical products of synthesis which unfortunately present of the harmful effects on the skin and public health. Since then, there is a recent

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growing interest the use of the natural products in dermatological and cosmetic cares. In order to lay out a database on these natural products used by the local communities, this study investigated plant, animal and mineral resources traditionally used in the dermatological and cosmetic in the District of Ouidah. A total of 85 persons were randomly sampled from different socio-professional categories (saleswomen of medicinal plants, traditional healers, households). The data were collected based on structured interview using a questionnaire.

The Relative Frequency of Citation (RFC), Informant Consensus Factor (ICF) of the species used in the dermatological and cosmetic care was calculated. A total of 99 resources used in dermatological and cosmetic care were inventoried. The most dominant are the plant species which represent about 89% of the inventoried resources. Animal and mineral resources account respectively for 4% and 7%. Leaves (60.39%) represent the most used organs, the decoction (40.81%) the principal mode of preparation for the skin care, butter (21.6%), oils, juice extraction (17.6%) are the principal modes of preparation used in the cosmetic care. The oral application (40.92%), local application (22.75%) and the bath (20.74%) constitute the most common modes of use. The various quoted resources are used by the local communities in the dermatological cares as well as cosmetic ones. It is thus important to envisage strategies for better conservation and valorization of these resources.

Key words: Dermatological care, cosmetic Care, Informant Consensus Factor, Commune of Ouidah,Benin.

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CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE

La théorie étant la base de toute étude, il est important dans ce premier chapitre, de présenter le cadre théorique de l’étude à travers : l’introduction qui justifie le bien fondé de l’étude, les objectifs de l’étude, les hypothèses de travail et certaines définitions de concepts qu’il est important de connaître pour la bonne compréhension du document.

1.1. Introduction

Pendant des siècles, l'Homme s'est toujours soigné et entretenu par les plantes, de manière empirique, guidé par la tradition ou les coutumes. Aujourd’hui encore, la grande majorité de la population des pays en voie de développement se soignent par les ressources dont dispose la nature (Akérélé, 1991).Certaines de ces ressources sont prélevées dans les forêts, les champs, les jachères, les jardins, etc. La protection, la conservation, la gestion rationnelle et rigoureuse de ces ressources naturelles notamment les forêts doivent donc demeurer une préoccupation majeure de tous les pays. Ces forêts sont très utiles et constituent l’une des ressources essentielles et indispensables au maintien de l’équilibre écologique et au bien-être humain (Biaou, 1998). Les ressources dérivées de ces milieux sont utilisées dans plusieurs domaines dont le domaine dermatologique et cosmétique.

En effet, le terme cosmétique a fait son apparition au cours des dernières décennies et est régulièrement utilisé de nos jours (Google.fr., Cosmétique « Made in Africa »). On entend par

‘’Produit cosmétique’’, toute substance ou toute préparation destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles, du corps humain, notamment l’épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les ongles, les organes génitaux externes, les lèvres avec les dents et muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporels’’ Règlement européen CE n° 1223/2009, Article L.5131-1 (Google.fr., Wikipédia).

Dans une plus grande proportion, les femmes sont impliquées dans cette utilisation soit pour soigner leur apparence physique ou cacher un défaut corporel. Plusieurs produits sont appliqués dans ce type de soin dont les produits de synthèses fortement employés et ceux biologiques. Mais le constat actuel est que ces produits de synthèse qui sont mis sur le marché renferment des substances dangereuses (perturbateurs, endocriniens), qui ont des risques élevés. Par exemple, l’industrie cosmétique traditionnelle utilise plus de 9 000 produits chimiques différents dans ses formulations, dont la plupart sont soupçonnés d’être nocifs pour la santé. Il existe entre autres le PARABEN déclencheurs d’allergies, de cancérogénicité ; le PHENOXYETHANOL qui présente une toxicité sur la fertilité ; le SILICONE qui est un agent obstruant des pores de la peau ; les PHTALATES qui sont des allergisants ; les

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PARAFFINES obstruant des pores de la peau et ensuite le POLYETHLENE GLYCOL pétrochimiques (Google. Fr., Kelinfoconso).

Pour palier donc à ces effets néfastes des produits de synthèse sur la santé, l’utilisation des produits biologiques à base de plantes, de produits animaux et ressources minérales prend un regain d’intérêt de nos jours en dermatologie et en cosmétique. Certains de ses produits sont bien connus et utilisés. Il s’agit entre autres du (Karité), dont le beurre est fortement utilisé, de l’huile de coco(Cocos nucifera)utilisée comme ingrédient dans les remèdes pour la peau, du miel, de l’huile de ricin (Ricinus communis)(Wiley,2003).

Les travaux de (Péréki et al.,2012) ont révélé que 217 ressources biologiques sont potentiellement utilisables en cosmétiques et en soins corporels au Togo. De même, (Sanou, 2001) a effectué des études sur les espèces végétales utilisées en cosmétique local dans la partie ouest du Burkina Faso. Ce travail consiste principalement en l’inventaire des espèces utilisées pour le cosmétique. De cette, étude il ressort que 77 espèces de plantes appartenant à 39 familles dont 32 genres sont utilisées en cosmétique local à l’Ouest du Burkina Faso.

Les cosmétiques traditionnels sont décrits comme des préparations visant à soigner la peau à un niveau superficiel. Ces produits ont un effet temporaire sur la peau en adoucissant sa couche supérieure. La tendance en ce moment est carrément de revenir aux produits naturels, traditionnels utilisés dans ces différentes parties du corps : la peau, les phanères, les lèvres et la cavité buccale. Il se dessine donc que outre les fonctions écologiques et la fourniture des ligneux, les forêts africaines constituent un immense réservoir de diversité de ressources en offrant des produits biologiques utilisés en soins cosmétique et dermatologique (Ouédraogo, 1995). Ainsi, il s’avère aujourd’hui nécessaire de disposer une base de données sur l’ensemble de ces ressources utilisées traditionnellement en cosmétique et en dermatologie afin de mieux les valoriser et les conserver.

Au Bénin, à notre avis, aucune étude précédente n’a investigué sur les ressources utilisées en dermatologie et cosmétique traditionnel. Ainsi, au vu de l’importance que présentent aujourd’hui les ressources naturelles, il s’avère opportun voire indispensable de leur prêter une attention particulière en développant une base de données sur ces ressources pour leur utilisation durable. C’est dans ce contexte que se situe la présente étude intitulée «Diversité des ressources naturelles utilisées pour les soins dermatologique et cosmétique traditionnel dans la Commune de Ouidah au Bénin».

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1.2.Objectifs du travail

Objectif global

L’objectif global de cette étude est de contribuer à une meilleure connaissance des ressources naturelles utilisées dans les soins dermatologique et cosmétique.

Objectifs spécifiques De façon spécifique, il s’agit de :

OS1 Ŕ inventorier les ressources naturelles utilisées ainsi que leurs modes d’utilisation dans les soins dermatologiques ;

OS2 Ŕ inventorier les ressources naturelles utilisées ainsi que leurs modes d’utilisation dans les soins cosmétiques.

OS3Ŕ évaluer la perception locale de la disponibilité actuelle de ces ressources dans la Commune de Ouidah

1.3.Hypothèses de recherche

Des objectifs spécifiques ci-dessus cités, découlent les hypothèses suivantes :

H1 Ŕ la population de Ouidah utilise une diversité de ressources naturelles pour traiter les affections dermatologiques ;

H2 Ŕ la population de Ouidah utilise une diversité de ressources naturelles utilisées en soins cosmétiques.

H3Ŕ les ressources utilisées en soins cosmétique et dermatologique sont abondantes dans le milieu.

1.4.DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS

Dans le cadre de cette étude, il s’avère utile de clarifier certaines terminologies pour lever toute équivoque de compréhension. Les concepts clés qu’il convient de définir sont :

Ressources naturelles

Tout produit d’origine biologique ou minérale qui est directement prélevé dans la nature (par opposition aux produits de synthèse chimique) pour la satisfaction des besoins des populations pour différents usages. Ces derniers concernent notamment les soins cosmétiques et dermatologiques dans ce travail. On distingue :

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Ressources végétales

Les ressources végétales représentent l’ensemble des plantes utilisées par les communautés locales à des fins diverses. Dans le contexte de cette étude, elles représentent les plantes desquelles la population extrait des principes actifs pour les soins dermatologique et cosmétologique. C’est ce qu’il convient d’appeler plus généralement plante médicinale.

D’après le groupe consultatif de l’OMS (1979), les plantes médicinales sont toutes les plantes qui contiennent une ou des substances pouvant être utilisées à des fins thérapeutiques ou qui sont des précurseurs dans la synthèse de drogues utiles.

Ressources animales

Les ressources animales représentent l’ensemble des animaux utilisés par les communautés locales à des fins diverses. Dans le contexte de cette étude, elles représentent les espèces animales desquelles la population extrait des principes actifs pour les soins dermatologique et cosmétologique.

Ressources minérales

Les ressources minérales représentent l’ensemble des produits d’origine inorganique prélevé dans la nature pour les soins dermatologiques ou cosmétiques.

Produits cosmétiques

D’après le règlement européen CE n° 1223/2009, il désigne par produit cosmétique toute substance ou toute préparation destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles, du corps humain, notamment l’épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les ongles, les organes génitaux externes, les lèvres avec les dents et muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporels’’.

Soins cosmétiques

C’est l’ensemble des pratiques mises en œuvre pour nettoyer, parfumer, ou maintenir les parties externes du corps humain en bon état ou de corriger les odeurs corporelles. On inclut aussi dans les soins cosmétiques, l’hygiène capillaire et pilaire, l’hygiène du visage, l’hygiène du corps (y inclus l’hygiène intime) et l’hygiène de la cavité buccale. Il convient de noter que les soins cosmétiques ne sont pas destinés à guérir ou traiter une maladie donnée sur la peau

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mais à plutôt assurer l’entretien corporel et à en donner un aspect jugé par les praticiens d’agréable à voir ou à sentir.

Soins dermatologiques :

Dans ce travail, nous désignons par soins dermatologiques, l’ensemble des pratiques visant à guérir les maladies de la peau (acné, rougeole, varicelle, gâle, urticaire etc.), des phanères (cheveux et ongles), de la cavité buccale et celle de la partie intime.

Pharmacopée traditionnelle :

Désigne l’art de préparer les médicaments et d’en extraire les principes actifs utiles dans le traitement des maladies. Selon (Natabou, 1991), le terme pharmacopée servait initialement à désigner des ouvrages traitant des matières premières végétales, minérales et animales, de leurs propriétés et de leurs emplois. Dans ce travail, nous avons utilisé de façon interchangeable le terme médicine traditionnelle pour désigner la pharmacopée traditionnelle.

Formes d’administration :

Les ressources naturelles entrant dans les soins cosmétiques et traitement des affections dermatologiques sont utilisées sous plusieurs formes pharmaceutiques traditionnelles. Nous distinguons en accord avec (Sofowora, 1996) et (Adjanohoun et al.,1999), les formes suivantes

- Calcinât : le calcinât est le produit issu de la transformation en charbon du matériel végétal (drogue végétale ou tout autre associé) tout en évitant son incinération (Adjanohoun et al., 1999).

- Cataplasme : c’est un médicament ayant la consistance de bouillie épaisse que l’on applique à la surface du corps. Il est soit constitué de pulpes de plantes fraîches, soit à base de farines ou de fécules (Adjanohoun et al., 1999).

- Décoction : Elle consiste à maintenir le matériel végétal en contact avec le solvant porté à la température d’ébullition pendant un temps déterminé.

- Infusion : Une infusion est préparée en versant de l’eau bouillante sur une quantité spécifique de matériel végétal, en laissant reposer la mixture pendant 10 à 15 minutes.

- Macération : Elle consiste à laisser le matériel végétal en contact avec un solvant à froid (eau de mer, eau potable, alcool, vin de palme etc.) pendant un temps déterminé.

- Pilat : C’est la poudre obtenue après pulvérisation de feuilles sèches, d’écorces ou de tout autre matériel végétal dans un mortier à l’aide d’un petit broyeur manuel ;

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l’opération est suivie d’un tamisage qui permet de séparer la portion la plus fine de la poudre.

- Savon : Le savon médical renferme un médicament. On fait fondre du savon au four solaire. On ajoute le « principe actif » (ex. soufre, matériel végétal ou un désinfectant), et on laisse refroidir (Hirtet M’PIA, 1977).

- Trituration : Cette opération est la division de la drogue par pression continue.

(Adjanohoun etal., 1999).Dans notre étude elle consiste à réduire en parties menues une ressource végétale (feuille) entre la paume des mains ou entre les doigts.

- Ecrasement : Selon (Merlet et al., 2006), l’écrasement est l’action d’aplatir, de déformer, de broyer, de briser ou de meurtrir par une compression, un choc. Pour cette étude l’écrasement est l’action de broyer à l’aide d’une meule afin de passer de l’état solide à l’état liquide, pâteux, ou la réduction en poudre.

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CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

La Commune de Ouidah présente plusieurs aspects notamment ceux physiques et humains qu’il est important de montrer dans la présente étude. Mais avant, présentons la localisation géographique.

2.1.Localisation du cadre d’étude

Située entre 2° et 2°15 de latitude Nord et, 6°15 et 6°30 de longitude Est dans le Département de l’Atlantique, la Commune de Ouidah s’étend sur une superficie de 364 km2 (Figure 1).

Elle est limitée :

 au Sud par l’Océan Atlantique ;

 à l’Est par la Commune d’Abomey-Calavi ;

 à l’Ouest par les Communes de Grand-Popo et de Kpomassè;

 au Nord par la Commune de Tori-Bossito.

Elle compte dix (10) Arrondissements: Ouidah 1, Ouidah 2, Ouidah 3, Ouidah 4, Avlékété, Gakpé, Pahou, Savi, Djègbadji et Houakpè. Ces différents Arrondissements sont subdivisés en soixante(60) quartiers de ville et villages (Capo-Chichi, 2006). La figure 1 présente la localisation géographique et administrative de la commune de Ouidah.

L’examen de la figure 1 permet de constater que la Commune de Ouidah est côtière. Elle présente divers milieux constituant ainsi son cadre physique.

2.2.Cadre physique

Les éléments présentés dans le cadre physique sont composés du climat, de l’hydrographie, de la géomorphologie, des sols, de la flore et de la faune.

2. 2.1. Climat

Située au Sud du Bénin, la Commune de Ouidah appartient à l’ensemble géographique qu’il est convenu d’appeler « Zone humide ». Elle jouit d’un climat subéquatorial, caractérisé par deux saisons de pluie alternées de deux saisons sèches à durées inégales (ASECNA, 2013). La précipitation moyenne annuelle est en dessous de l’isohyète 1200 mm et la moyenne sur la période 1925-1985 serait estimée à 1155 mm et 1069,82 mm sur la période 1981-1990 (Capo Chichi, 2006).

La pluviométrie moyenne annuelle de Ouidah sur la période 1979-2009 est estimée à 1162,7 mm (Capo Chichi, 2006).

(19)

Figure 1 :Situation géographique et administrative de la Commune de Ouidah

(20)

L’évapotranspiration quant à elle reste élevée toute l’année avec les valeurs les plus élevées obtenues en saison sèche, alors que celles plus faibles sont obtenues en période de pluie (ASECNA, 2013).

2.2.2. Hydrographie

Le réseau hydrographique de la Commune de Ouidah est essentiellement caractérisé par un système lacustre et lagunaire dont les principaux plans d’eau sont les lagunes de Djessin, Donmè, et le lac Toho. Ils sont alimentés par les fleuves du bassin du Sud-ouest, notamment le Couffo et le Mono. Ils sont généralement très encombrés et leur production halieutique est en baisse à cause de la surexploitation anarchique et intensive par les populations riveraines (Capo Chichi, 2006)..

2. 2.3.Géomorphologie

Le relief de la Commune de Ouidah est composé de:

 une vaste zone marécageuse au Sud, caractérisée par une savane arborée dans les Arrondissements de : Pahou, Houakpè, Avlékété, Djègbadji ;

 un plateau fait de sol ferralitique ;

 un littoral qui est coincé entre l'Océan Atlantique et la zone marécageuse (Capo Chichi, 2006).

Ce relief ne constitue pas d’obstacle à l’obtention des ressources naturelles utilisées en cosmétique et en dermatologie.

2. 2.4. Sols

Les caractéristiques relatives aux sols, à la flore et à la faune du milieu d’étude se présentent comme suit:

du Sud au Nord, on distingue deux grands ensembles de sol : les sols de type sablonneux et les sols de type ferralitique. Les sols sablonneux sont limités au cordon littoral qui regroupe les Arrondissements d’Avlékété, de Djègbadji et de Houakpè-Daho (Adam et Boko, 1993).Cependant, ce type de sol se retrouve également dans la partie méridionale de Ouidah 1, Ouidah 3 et de Pahou. La RNIE1 marque la limite nord de ce complexe parsemé de nombreux îlots.

Au-delà de cette limite, s’étendent les sols de type ferralitique. Ils sont généralement localisés dans les Arrondissements de Savi, de Gakpé, et la partie septentrionale des Arrondissements urbains. Entre ces deux types de sols, existe la frange lagunaire, constituée de zones

(21)

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marécageuses et de plaine d’inondation (Capo Chichi, 2006).Ces sols se situent dans un écosystème particulier constitué d’une diversité floristique et faunique.

2. 2.5. Flore et faune

-Du point de vue formation végétale, la végétation est d’une manière générale dégradée, entièrement défrichée et qui laisse apparaître par endroits, l’existence de quelques îlots de forêts sacrées. En dehors de ces reliques de forêts naturelles, il existe plutôt de grandes plantations de palmiers à huile, de cocotiers, d’arbres fruitiers (notamment Mangifera indica), de bois de feu (Adam et Boko, 1993 ; Capo chichi, 2006) et la mangrove de Djègbadji qui est aussi fortement entamée.

-La faune bénéficie de la diversité des composantes naturelles du milieu constituées d’un microclimat de type humide continental, d’une pluralité floristique composée de plantation forestière et de ressources en eau (plans et cours d’eau et Océan), etc. La faune mammalienne sauvage est presque inexistante de nos jours du fait de la pression anthropique. Toutefois, on distingue encore une faune avienne riche et diversifiée ainsi qu’une faune aquatique composée de différentes espèces de poissons, les crustacés, les moules, les huîtres, tant d’origine continentale que marine.

2.3.Cadre humain

Au recensement général de la population de 2002, la population de Ouidah comptait 76555 habitants pour une densité de 210,3 habitants par km² (INSAE, 2002). La population est inégalement répartie sur l’ensemble du territoire communal. Les Arrondissements urbains concentrent près de la moitié de la population de la Commune sur moins du cinquième de la superficie. Cette densité diminue au fur et à mesure qu’on s’éloigne du noyau urbain. Un second pôle, moins important, se développe autour de Pahou.

La population de la commune est composée majoritairement de Fon (69,89%), d’Adja (16,5%) et de Yoruba (9,0%) (INSAE, 2002). Ouidah est un milieu où les pratiques ancestrales communément appelées ‘’Vodoun’’ demeurent vivaces. Ouidah est le berceau mondialement reconnu du ‘’Vodoun’’ cependant, on y observe la cohabitation de plusieurs religions. Le cas du Temple du Python et de la Basilique (Eglise catholique de construction centenaire) est édifiant (Capo Chichi, 2006).

(22)

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2.4.Cadre économique

Les principales activités économiques de la commune sont l’agriculture, la pêche, l’élevage, la transformation de produits divers, le commerce, l’exploitation de carrières de sable, le tourisme, l’artisanat et le transport (Capo Chichi, 2006).

Les activités économiques diffèrent d’un Arrondissement à un autre suivant la localisation et la nature des substrats qui les supportent. Si les quatre Arrondissements urbains, à savoir Ouidah 1, 2, 3 et 4 remplissent mieux les fonctions afférentes à une ville (tourisme, commerce et services), les autres Arrondissements se consacrent plus aux activités agricoles et connexes.

C’est dans ce cadre économique que se déroulent aussi les activités de commercialisation des produits naturels utilisés pour les soins cosmétique et dermatologique.

CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES D’ETUDE

L a collecte des données utilisées pour l’étude s’est faite à l’aide de matériel et outils basés sur une méthodologie qu’il est important de préciser dans le présent chapitre.

(23)

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3.1.Matériel et outil

- Appareil photo numérique pour les photos de terrain ;

- Fiches d’enquête ethnobotanique pour les enquêtes de terrain ; - Cahier de prise de note sur le terrain ;

- Papiers journaux pour la confection des herbiers

.

3.2.Méthodes d’étude

3. 2.1.Méthode d’échantillonnage

Notre échantillon d’étude est composé de 85 personnes aléatoirement retenues dans trois (03) catégories socioprofessionnelles à savoir : les tradipraticiens ou guérisseurs traditionnels, les vendeuses de plantes médicinales et les ménages.

Le tableau 1 montre la taille des différentes catégories socioprofessionnelles des enquêtés au sein de l’échantillon.

Tableau 1:Taille des différentes catégories socioprofessionnelles enquêtées au sein de l'échantillon

Catégories socioprofessionnelles Taille Pourcentage au sein de l’échantillon

Vendeuses de plantes médicinales 34 40

Tradipraticiens/guérisseurs traditionnels

20 23,53

Ménages (appliquant les soins traditionnels)

31 36,47

Total 85 100

Les caractéristiques sociodémographiques relatives aux enquêtés sont consignés dans le tableau 2. Il s’agit du sexe, de l’âge, de l’ethnie et de la religion des enquêtés.

Tableau 2 :Caractéristiques socioculturelles des enquêtés dans les communes d’étude

(24)

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Caractéristiques socioculturelles Nombre Proportion (%) Age

Jeune: ≤ 35 11 12,94

Adulte: 36 Ŕ 59 59 69,41

Vieux: ≥ 60 15 17,65

Sexe 85 100

Féminin 57 67,06

Masculin 28 32,94

Religion 85 100

Chrétienne 58 68,23

Musulmane 10 11,77

Traditionnelle 17 20

Ethnie 85 100

Fon-Mahi 64 75,29

Mina-Adja 5 5,88

Nago-Yoruba 16 18,82

Source: Enquêtes terrain Juin-Août 2013

3. 2.2. Méthodes de collecte des données

Les investigations ont été menées par des approches ethnobotaniques aussi bien qualitative que quantitative auprès des acteurs de la médecine traditionnelle et les utilisateurs de plantes médicinales. Les travaux de terrain se sont déroulés en deux phases :

(i)Une première phase au cours de laquelle, nous avons cherché à nommer les pathologies dans les langues des différentes ethnies afin de nous familiariser avec le terrain et le vocabulaire local, nous avons aussi pendant cette phase ciblée quelques points de vente de plantes médicinales, quelques ménages et tradipraticiens.

(ii)La deuxième phase est représentée par des entretiens structurés effectués auprès des tradipraticiens, des vendeurs de plantes médicinales et au sein des ménages.

3. 2. 3. Types de données collectées

Nous avons collecté pendant les entretiens les informations suivantes :

- profil sociodémographique (âge, sexe, ethnie, religion, situation familiale) de l’enquêté, - les plantes médicinales, les produits animaux et minéraux utilisés dans le traitement dermatologique et dans les soins cosmétiques ainsi que les recettes associées,

(25)

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- parties de ces ressources utilisées dans le traitement dermatologique et dans les soins cosmétiques, modes de préparation et d’administration, lieux de collecte de ces ressources.

- d’autres informations telles que le mode d’acquisition des connaissances ethnobotaniques dans le traitement dermatologique et soin cosmétique,

- mesures de conservation adoptées ou suggérées pour augmenter la disponibilité de ces ressources dans la région.

3. 2.4.Méthode d’identification des plantes médicinales

L’identification des espèces a été rendue possible grâce à la flore analytique du Bénin (Akoègninou et al., 2006).

3. 2.5. Méthode d’analyse des données

Les informations inscrites sur les fiches d’enquête ont été transférées dans une base de données et traitées par les logiciels Microsoft office (Module Word et Excel 2007).

3. 2. 6. Analyse des données ethnobotaniques

Les indices tels que le « Informant Consensus Factor (ICF) » (Valeur consensuelle) et la

«Fréquence Relative de Citation (RFC) » ont été calculés pour déterminer les espèces les plus significatives et les plus citées dans le traitement des affections dermatologiques et soins cosmétiques.

-

La Fréquence Relative de Citation(RFC) (Tardio et Pardo-De-Santayana, 2008).

Elle permet d’évaluer l’importance locale de chaque ressource (c'est-à-dire les ressources les plus fréquemment citées) dans le traitement des affections dermatologiques et soins cosmétiques. Elle est déterminée par :

RFC =

avec

FC le nombre d’enquêtés ayant mentionné l’usage d’une ressource donnée et N le nombre total d’enquêtés.

-

Le « Informant Consensus Factor (ICF)» (Heinrich et al., 1998)

Il est calculé pour chaque catégorie de maladie afin de déterminer l’homogénéité des connaissances dans l’usage des ressources naturelles pour les soins dermatologiques et

(26)

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cosmétiques. Le « ICF » est calculé suivant la méthode de calcul utilisée par Heinrich et al., (1998)

.

ICF =

avec

Nuc le nombre de citations d’usage pour une catégorie de soins donné;

Ns le nombre d’espèces utilisées par les enquêtés dans une catégorie d’usage donnée;

Cette valeur varie de 0 à 1. Elle est proche de 1 lorsque la ressource est utilisée par un grand nombre des enquêtés pour un soin particulier et/ou si l'information est échangée entre enquêtés sur l’usage de la ressource pour un soin particulier, et de 0 (faible) lorsque la ressource est choisie au hasard ou s’il n’y a pas d’échange d’information à propos de l’usage.

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CHAPITRE 4: RESULTATS ET DISCUSSION

Plusieurs résultats sont obtenus au cours de l’étude et sont consignés dans ce chapitre 4.

4.1. Résultats

4. 1. 1.Soins dermatologiques et médecine traditionnelle

4.1.1. 1.Affections dermatologiques traitées en médicine traditionnelle

Plusieurs affections dermatologiques ont été citées par les enquêtés dans la Commune de Ouidah. La rougeole est celle ayant une fréquence de citation la plus élevée (100%). Ensuite viennent la varicelle (92,59%) puis la dartre (31,48%). D’autres ont une fréquence de citation très faible. On peut citer entre autres l’urticaire et la vergeture ayant chacun (1,85%) pour fréquence de citation puis l’abcès (3,7%). Ceci montre que la médicine traditionnelle intervient dans le traitement d’une gamme variée de maladie.

Figure 2 : Fréquence de citation des affections dermatologiques par les enquêtés

4. 1. 1.2.Affections des phanères et de la cavité buccale traitées en médicine traditionnelle

Le panaris est celle ayant la fréquence de citation la plus élevée (51,85%). Elle est suivit de la mycose buccale (40,74%). La carie dentaire représente celle ayant la faible fréquence de citation (12,96%).

100%

92,59%

31,48%

18,51%

12,96%

11,11%

9,25%

9,25%

7,4%

7,4%

3,7%

1,85%

1,85%

9,25 %

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Rougeole Varicelle Dartre Erythème Gâle Bourbouille Acné Infections de la partie intime Teigne Plaie Abcés Vergeture Urticaire Autres

Fréquence de citation

Affections traies

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.

Figure 3 :Fréquence de citation des affections des phanères et de la cavité buccale par les enquêtés

4. 1. 2. Soins cosmétiques et médecine traditionnelle

En ce qui concerne l’usage des ressources naturelles utilisées en soins cosmétiques, le soin de la peau a un pourcentage élevé d’espèces (15,95%) puis s’en suit celui des cheveux (9,57%).S’agissant des soins représentés en faible proportion les lèvres (1,06%) et la partie intime (1,06%) sont les plus frappants.

Figure 4 :Fréquence de citation des ressources naturelles selon le traitement cosmétique

51,85%

40,74%

22,222%

20,37%

12,96%

0 10 20 30 40 50

Panari Mycose buccale

Cheveux Dentition infantile Carie dentaire

Fréquence de citation (%)

Affections traitées

15,95%

9,57%

7,44%

5,31%

3,19%

2,12%

1,06% 1,06%

02 46 8 1012 1416 18

Proportions des espèces

Soins cosmétiques

(29)

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4. 1. 2.1. Pratique de soins cosmétiques

La plupart des personnes enquêtées dans la catégorie des ménages ont mentionné avoir appliqué des soins cosmétiques. Elles affirment que toute personne en bon état doit appliquer des produits cosmétiques. Selon elles, la pratique de soins cosmétiques loin d’être une raison de beauté semble être une affaire de nécessité et d’obligation de tous les jours.

4. 1.2. 2. Motifs de pratique des soins cosmétiques

Plusieurs motifs sont donnés dans la pratique des soins cosmétiques. La figure 5 donne les différents motifs. Avoir une bonne apparence (30,76%) est le motif dont la fréquence de citation est la plus élevée. Elle est suivie de l’entretien de la peau (25%). Les soins de cheveux (7,69%) et raison de santé (9,61%) ont été des motifs donnés par une minorité des personnes enquêtées, donc à faible fréquence de citation.

Figure 5 :Fréquence de citation des motifs de pratique de soins cosmétiques

4. 1. 2.3. Parties du corps bénéficiant de soins cosmétiques

Plusieurs parties bénéficient de soins cosmétiques dont la peau est celle ayant une grande fréquence de citation (25,42%). Elle est suivie de la cavité buccale (21,18%).Les soins des aisselles, des lèvres et des ongles avec chacun (8,47%) sont celle dont les fréquences de citation sont faibles. (Voir figure 6)

30,76%

25%

15,38%

11,53%

9,61%

7,69%

0 5 10 15 20 25 30

Bonne apparence

physique

Entretien de la peau

Eviter les mauvaises

odeurs

Teint brillant

Bonne santé Soins des cheveux

Fquence de citation

Motifs de pratique des soins cosmétiques

(30)

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Figure 6 :Fréquence de citation selon la partie bénéficiant de soins cosmétiques

4. 1. 2.4.Origine des produits de soins cosmétiques

La figure 7 montre la fréquence de citation de l’origine des produits utilisés dans le traitement cosmétique. En effet (65%) des enquêtés utilisent à la fois les produits endogènes et de synthèses, (19%) les produits endogènes puis (16%) ceux de synthèses uniquement. Toutes ces personnes révèlent avoir une connaissance appréciable des ressources endogènes disponibles dans la région. Elles les trouvent très efficaces, moins chères et sans arrière effet.

Mais cette appréciation a suscité des interrogations, pourquoi utilisent- elles donc les produits de synthèse ou mixte ? Les raisons valables étaient que l’utilisation de certains produits endogènes leur prend assez de temps ou qu’elles ne supportent pas les odeurs que dégagent ces derniers. Par exemple pour le soin de la cavité buccale l’utilisation de la brosse végétale nécessite plus de temps que celle utilisée artificiellement, le beurre du Vitellaria paradoxa dégage parfois des odeurs peu appréciables.

25,42%

21,18%

14,40% 13,55%

8,47% 8,47% 8,47%

0 5 10 15 20 25

Peau Cavité buccale

Visage Cheveux Ongles Lèvres Aisselles

Fquence de citation

Parties du corps bénéficiant des soins cosmétiques

(31)

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Figure 7:Fréquence de citation de l’origine des produits de soins cosmétiques.

4. 1. 3. Etude Ethnobotanique des espèces et d’autres ressources

Les diverses ressources naturelles recensées sont utilisées par les différentes ethnies rencontrées (Fon, Nago, Yoruba, Mahi, Mina, Adja).

4. 1. 3.1. Diversité des ressources naturelles utilisées dans le traitement dermatologique et soins cosmétiques

Les investigations montrent que trois types de ressources sont utilisées dans les soins cosmétique et dermatologique dans la Commune de Ouidah. Il s’agit des ressources végétales (plantes), ressources animales (produits animaux) et ressources minérales (produits minéraux). Les tableaux3, 4 et 5 présentent respectivement les ressources végétales, animales et minérales inventoriées, les parties utilisées ainsi que leur mode de préparation et d’administration en soins dermatologiques et cosmétiques dans la commune de Ouidah.

Au total, 99 ressources utilisées en soins dermatologique et cosmétique ont été inventoriées.

Les plus dominantes sont les ressources végétales représentant près de 89% des ressources inventoriées. Les ressources animale et minérale ne représentent respectivement que 4% et 7

%.

Parmi ces ressources inventoriées, 88 espèces de plantes réparties dans 42 familles sont utilisées en soins dermatologique et cosmétique par les populations locales de la Commune de Ouidah. La figure 8 présente la répartition du nombre d’espèces utilisées par famille. Il ressort de cette figure que les familles des Leguminoseae avec 10 espèces, des Euphorbiaceae (07) espèces, des Asteraceae (06) sont celles disposant plus d’espèces. Ensuite suivent les familles des Simaroubaceae, Portulacaceae et Poaceae dont (01) espèce chacune sont faiblement représentées.

65%

19%

16%

Mixte

Produits endogènes Produits de Synthèse

(32)

Figure 8 :Répartition des espèces de plantes au sein des familles de plantes utilisées dans les soins dermatologique et cosmétique dans la Commune de Ouidah.

10

7 6

4 3 3 3 3 3 3 3

2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0

2 4 6 8 10 12

Leguminoseae Euphorbiaceae Asteraceae Lamiaceae Annonaceae Arecaceae Capparaceae Combretaceae Cucurbitaceae Meliaceae Verbonaceae Alliaceae Amaranthaceae Bignoniaceae Caryophyllaceae Clusiaceae Passifloraceae Rubiaceae Rutaceae Scorphulariaceae Sterculiaceae Zingiberaceae Anacardiaceae Apocynaceae Asclepiadaceae Asparagaceae Asphodelaceae Boraginaceae Casuarinaceae Commelinaceae Cyperaceae Lauraceae Malvaceae Leguminosae-… Moringaceae Myrtaceae Olacaceae Pedaliaceae Piperaceae Poaceae Portulacaceae Simaroubaceae

Titre de l'axe

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