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Les vestiges antiques de l’Angélique à Lyon 5e

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Academic year: 2022

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Tome 67 | 2018 n° 190

Les vestiges antiques de l’Angélique à Lyon 5

e

Michel Lenoble

Édition électronique

URL : https://journals.openedition.org/rae/10697 ISSN : 1760-7264

Éditeur

Société archéologique de l’Est Édition imprimée

Date de publication : 1 février 2019 Pagination : 227-248

ISBN : 978-2-915544-42-8 ISSN : 1266-7706 Référence électronique

Michel Lenoble, « Les vestiges antiques de l’Angélique à Lyon 5e », Revue archéologique de l’Est [En ligne], Tome 67 | 2018, mis en ligne le 26 mai 2020, consulté le 16 janvier 2022. URL : http://

journals.openedition.org/rae/10697

© Tous droits réservés

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* Ingénieur, DRAC-SRA Rhône-Alpes, UMR 5138 ArAR ; cette opération a été réalisée avec la collaboration de Mathilde Aulas, Priscille Chapuis, Anne Flammin, Véronique Vachon et avec la participation de Sidonie Beauchalon, Amélie Daubas, Fabien Delrieu et Jordi Torgue.

Michel L

ENOBLE

*

Mots-clés Lugdunum, édifice antique, Angélique, Nicolas de Langes, château d’eau, aqueduc du Gier, thermes, terrasses, caves, voûtes de soutènement, sondages, archéomagnétisme.

Keywords Lugdunum, Antique edifice, Angélique, Nicolas de Langes, water tower, Gier aqueduct, thermal baths, terraces, cellars, supporting arch, test pits, archeomagnetism.

Schlagwörter Lugdunum, antikes Bauwerk, Angélique, Nicolas de Langes, Wasserturm, Aqueduc du Gier, Thermen, Terrassen, Keller, Stützgewölbe, Sondagen, Archäomagnetismus.

Résumé Parmi les nombreux édifices antiques encore en élévation à Lyon, l’Angélique est sans doute le plus méconnu. Souvent mentionnés dans la littérature, les vestiges ont d’abord été interprétés comme un ergastule, un temple et enfin comme le château d’eau terminal de l’aqueduc du Gier. À l’occasion d’une récente campagne de restauration par les Monuments historiques, des relevés et des sondages archéologiques ont été réalisés. Si à l’issue de ces travaux, l’édifice antique est mieux caractérisé, il ne peut plus être défini comme un château d’eau, mais son interprétation demeure incertaine. Il semble vraisemblable que les vestiges puissent être attribués à deux édifices antiques distincts : l’un supporté par des voûtes pourrait être lié à un usage hydraulique et l’autre, constitué par les élévations encore aujourd’hui visibles, serait un bâtiment public d’usage indéterminé.

Abstract Among the numerous Antique edifices still standing in Lyon, the Angélique is the least well known. Often mentioned in the literature, its remains were first interpreted as an ergastulum, a temple, and then a terminal water tower of the Gier aqueduct.

During a recent restoration of the edifice by the department of Monuments Historiques, plans and archaeological test pits were made.

Though following this work, the edifice is better known, it can no longer be defined as a water tower, and its interpretation remains uncertain. The remains probably belong to two distinct Antique edifices : one supported by arches could be related to a hydraulic function, while the other, composed of still visible standing parts, could be a public building with an unknown function.

Zusammenfassung Von den zahlreichen noch stehenden antiken Bauwerken Lyons ist die Angélique zweifellos das verkannteste.

Die in der Literatur oft erwähnten Überreste wurden zunächst als ein ergastulum interpretiert, als Tempel und schließlich als castellum des Aqueduc du Gier. Anlässlich einer kürzlich vom Amt für Denkmalpflege durchgeführten Restaurierungskampagne wurden Bauaufnahmen und archäologische Sondagen durchgeführt. Zwar verstehen wir das Bauwerk nun besser und die Deutung als castellum ist widerlegt, doch die Interpretation bleibt weiterhin ungewiss. Es liegt nahe, dass die Überreste zu zwei unterschiedlichen antiken Bauwerken gehören : das eine Bauwerk mit Stützgewölben könnte eine hydraulische Funktion gehabt haben, bei dem anderen, von dem noch Mauerfragmente sichtbar sind, könnte es sich um ein öffentliches Gebäude mit unbestimmter Funktion handeln.

1. UN ÉDIFICE MAL CONNU

À Lyon, parmi les vestiges antiques aujourd’hui encore en élé- vation, l’édifice de l’Angélique est sans doute le plus méconnu. En effet, situés à la pointe de l’éperon de Fourvière, au n° 12 de la rue Nicolas de Lange, dans une propriété privée close de hauts murs,

les vestiges ne s’offrent aux regards des passants qu’en pénétrant dans la cour1 (fig. 1, 2 et 3).

Pourtant, dès le XVIe siècle, les auteurs anciens ont souvent cité l’Angélique, sans doute parce que c’était la propriété de Nicolas de Langes (1525-1606), collectionneur et érudit, qui y avait amassé de nombreuses sculptures et inscriptions et où se

1. Les vestiges ont été inscrits au titre des Monuments historiques par arrêté du 18 février 1991. Nous adressons nos sincères remerciements à M. et Mme Aghetant, propriétaires des lieux, qui ont bien voulu nous autoriser à réaliser ces opérations.

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260

290 270

280

Basilique de Fourvière Tour métallique

Angélique

Parc des Hauteurs

ECAM

Montée N icolas de Lange

Montée N icolas de Lange

Esplanade de Fourvière

Place de Fourvière

X=1841.700

Chemin du Viaduc

Y=5175.300

0 100 m

0 1 km

Croix-Rousse N

Saint-Just la Saône

le Rhône

Basilique Gorge

de Loup

Presqu'île Fourvière

Angélique

Vaise

1

Fig. 1. Plan de localisation de l’édifice dans Lyon. DAO M. Lenoble.

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seraient réunis les académiciens de Lyon (FORTIS, 1821, p. 352- 356 ; ARTAUD, 1846, p. 19)2.

Ce n’est pas la collection d’antiquités présente encore en par- tie dans la propriété qui nous intéresse aujourd’hui, mais les ves- tiges qui se dressent dans la cour et le jardin de la maison actuelle.

Dans le cadre du programme collectif de recherches « Atlas topographique de Lugdunum » (LENOBLE et alii, 2001-2014), l’élaboration de la notice relative à la feuille d’atlas concernée nécessitait de documenter l’édifice de l’Angélique dont le seul plan détaillé publié remontait au XIXe siècle (CHENAVARD, 1850, pl. 7, fig. 19) (fig. 4).

Sur le plan scénographique de Lyon (aux alentours de 1550), la propriété de l’Angélique n’est pas mentionnée, mais elle est figurée, surmontée d’une croix, au nord d’une petite maison enclose légendée le Capot (fig. 5). De 1552 à 1558, Nicolas

2. E. Vial doute que la maison de Nicolas de Langes servît à réunir les académiciens. Trop rustique, pour lui, elle était plutôt destinée à loger un vigneron et son outillage. L’inventaire de la maison fait à l’occasion de sa vente aux Mascrany en 1669 « comprend avec les dépendances (cellier, pressoir, caves…) quatre petites pièces garnies d’un pauvre mobilier ’my uze’, rien qui puisse rappeler, même après un siècle, les restes d’une demeure luxueuse […]

où le président de Lange aurait reçu ses prétendus académiciens » (VIAL, 1946, p. 261-263).

de Langes, neveu de Claude Bellièvre, Conseiller du Roi, lieutenant particulier en la Sénéchaussée de Lyon, constitua, grâce à une série d’acquisitions, le domaine qui était appelé « Crocte Ronde » et qui prit plus tard, par un jeu de mots, le nom de son propriétaire : l’Angélique (fig. 6).

Nicolas de Langes acheta du chapitre de Fourvière en 1552 certaines vieilles masures désignées dans des actes comme mura sou crocta in loca Forverii existas appellata la crocta ronde sises sur le chemin de Fourvière à Saint-Paul. De Langes acquit ensuite, entre 1555 et 1558, une série de terrains contigus avec le précédent : de Bertrand du Liège, plumassier, une vigne, une petite maison sous la Crocte Ronde ; de Gabriel de Russy, armurier du Roi, une autre vigne sise sous la Crocte Ronde ; de divers, d’autres lopins joignant les premiers et enfin du chapitre de Fourvière « une place et herme vacants près de l’église » (VIAL, 1937).

À une date précise inconnue, entre 1586 et 1627, sur l’em- placement des anciennes maçonneries le président de Langes fit édifier la maison de l’Angélique (VIAL, 1946, p. 261-263).

À la mort de Nicolas de Langes, le domaine revint à sa fille Louise, femme de Balthazar de Villars. En 1630, la propriété fut transmise à la famille Sève puis, en 1669, à Jean-André Mascrany, seigneur de Thunes. En 1724, Philippe Billion, marchand et ouvrier en soie, agrandit encore le domaine (VIAL, 1937, p. 7). La vue de Lyon dessinée par François Cléric (ca. 1716-1723) montre la maison de l’Angélique surmontée d’une tour carrée (fig. 7). Un autre bâtiment situé à proximité, au sud, est lui aussi représenté en forme de tour carrée3.

3. Bibliothèque municipale de Lyon, Fonds Coste 259.

Fig. 2. Vue de la face ouest de l’édifice.

Cliché A. Flammin.

Fig. 3. Vue de la face est de la paroi occidentale prise du nord. Cliché M. Lenoble.

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Fig. 4. Plan de l’Angélique par A.-M. Chenavard (chenavaRD, 1850, pl. 7, fig. 19. Archives municipales de Lyon, 1C 450434). Le nord est en bas.

Fig. 5. Extrait du plan scénographique, ’Le Capot’.

Archives municipales de Lyon, 2 S Atlas 3. Le nord est à droite.

Fig. 6. Extrait du Plan de la « Partie du territoire de Montagnieu, à présent de Thunes, en 1677 ».

Archives départementales du Rhône, 10 G 1710.

Fig. 7. « Vue d’une partie de la ville de Lyon, dessignée dans la maison de MM. les chanoines réguliers de St-Antoine » par François Cleric, gravée par François de Poilly [ca. 1716-1723]. Bibliothèque municipale de Lyon, fonds Coste 259. Le nord est à droite.

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Catherine Billion succéda à Philippe Billion et loua la maison au vigneron Laurent Nicolas. Ils firent aména- ger en 1772 « au bas de l’Angélique du côté ouest et sur d’anciennes substructions romaines en forme de trapèze » le bâtiment appelé pavillon Nicolas, ou pavillon Billion (VIAL, 1937, p. 8) (fig. 8).

La propriété, fut vendue en 18614 à un négociant en tulles, Pierre Gay, qui ouvrit, dans la partie basse du terrain, le long de la montée, un jardin public payant, le passage Gay, dans lequel de nombreuses antiquités étaient exposées (fig. 9) (PÉLADAN, 1864, p. 104-105). La mai- son fut ensuite louée à un cuisinier réputé, le sieur Moret, qui y installa une auberge, où il avait fait aménager de vastes salles à manger destinées aux pèlerins de Fourvière (fig. 10).

Pierre Gay racheta certaines parcelles du domaine aliénées par ses prédécesseurs et revendit, en 1868, l’ancienne maison de Langes et son jardin (VIAL, 1937, p. 9). À l’occasion de l’expo- sition universelle de Lyon de 1872, Pierre Gay décora d’un clocheton chinois un petit édicule élevé sur la terrasse servant d’observatoire5 et en 1874, il bâtit plus au sud, face au Mont d’Or, un chalet restaurant (ibid., p. 9-10).

Après la mort de Pierre Gay, le 3 avril 18786, son fils Marius fit construire en 1894 la tour métallique7, à la base de laquelle se

4. Archives départementales du Rhône, 3 E 34675.

5. Cet observatoire était situé le long de la montée des Anges (VIAL, 1937, p. 9).

6. Archives départementales du Rhône, 3 Q 35204.

7. Demande d’autorisation de construction par M. Colonge, datée du 6 février 1892, Archives municipales de Lyon, 923 WP 311.

tenait un restaurant (fig. 11).

La tour fut ensuite vendue en 1953 pour servir de relais de télévision et de communica- tion, comme c’est encore sa fonction aujourd’hui.

Le plan cadastral de Lyon, levé en 1831, ainsi que le plan parcellaire au 1/ 500 de 1880, révèlent le bâtiment construit à l’emplacement de l’édifice antique8. C’est une maison avec une petite cour servant d’entrée sur la rue et présentant au nord, une abside (fig. 12). Les cartes postales du début du XXe siècle montrent la partie nord de la mai- son en forme d’abside et surmontée de deux petites tours carrées accolées (fig. 11 et 26).

Le plan dressé par Jules Tardy9 intitulé « Documents pour servir à l’établissement d’un plan gallo-romain de la ville de Lyon », établi en 1930 sur le plan général de la ville, édition de 1928, com- porte des annotations manuscrites au crayon à l’emplacement de l’Angélique : l’abside est indiquée ’mur antique’, et les caves sont dessinées au nombre de cinq ; deux s’étendent sous la rue Nicolas de Lange et sont bordées à l’est par un égout (fig. 13).

8. Plan cadastral daté de 1831 : section Q dite de Fourvière, 4e feuille, parcelle 358, Archives départementales du Rhône, 3P 977. Plan parcellaire de 1880 au 1/500 : secteur 149, Archives municipales de Lyon, série 4S parcelle 85.

9. TARDY, archives des Musées Gadagne, N. 1938.

Fig. 8. Gravure du pavillon Gay, ou Nicolas, archives du Musée d’art religieux à Fourvière. Ce pavillon était situé

le long de la montée Nicolas de Lange.

Fig. 9. Antiquités du Passage Gay en 1935, Carte postale,

Archives départementales et métropolitaines du Rhône et du Grand-Lyon, 11 FI 1827 (DR). Au fond on voit le pavillon Gay.

Fig. 10. L’observatoire Gay et le restaurant Moret (PéLaDan, 1864, p. 557).

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Fig. 12. Plan parcellaire de Lyon, 1880, au 1/500, secteur 149, Archives municipales de Lyon, série 4S, parcelle 85.

Le nord est à droite.

Fig. 11. La tour métallique, au début xxe s. Carte postale collection particulière (DR). La maison de l’Angélique, avec ses deux petites

tours, se trouve à gauche de la tour métallique.

Fig. 13. Plan de J. Tardy « Documents pour servir à l’établissement d’un plan gallo-romain de la ville de Lyon » établi en 1930 sur le plan général de la ville, édition de 1928. Archives des Musées Gadagne, N 1938.

Les nos 28 et 29 correspondent aux découvertes de mosaïques lors de travaux.

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Les photographies aériennes consultées sur le site de l’IGN, datées d’août 1947, montrent qu’à cette date la maison existe encore, et celles de juin 1954 révèlent qu’elle a été démolie ; à son emplacement, on distingue des massifs de végétaux10. Plus récent, le plan général de la ville levé en 1970 représente les vestiges antiques traversés par un chemin permettant d’accéder à la terrasse basse de la propriété.

2. DES VESTIGES DIVERSEMENT

INTERPRÉTÉS PAR LES AUTEURS ANCIENS

Les érudits et historiens des siècles passés ont tout d’abord interprété l’Angélique comme la prison d’un palais.

Jacob Spon en 1675, écrivait, à la suite d’une remarque sur Fourvière, que « dans la maison de Monsieur de Sève, qui n’en est pas éloignée [de l’église de Fourvière], il y a encore quelques masures et arcades antiques » (SPON, 1675, p. 55).

Le Père Claude-François Ménestrier mentionne en 1696

« une maison qui s’est nommée l’Angélique, pour avoir esté à Messieurs de Langes, où se voyent encore à présent plusieurs inscriptions & où sont de grandes caves voûtées sans aucune ouverture pour leur donner du jour, parce que c’estoient les Ergastules où l’on enfermoit de nuit les esclaves […]. C’est ce qui fit donner à cette maison le nom de Capot qu’elle a sur quelques vieilles cartes, parce qu’un capot en langue vulgaire est un cachot » (MÉNESTRIER, 1696, p. 7)11. Il précise plus loin « le palais […] occupait tout l’espace qui est depuis l’église de Fourvière, jusqu’au bâtiment des religieuses de la Visitation, dites de l’Antiquaille et jusqu’à la maison dite de l’Angélique, où se voyent encore les prisons de cet ancien palais et plusieurs voûtes souterraines » (ibid., p. 15).

Plus loin encore, C.-F. Ménestrier mentionne des inscriptions qui sont conservées à l’Angélique : « En voici quelques-unes, qui sont auprès de Fourvière dans une maison nommée l’Angélique, parce qu’elle appartenoit à Mr De Langes, lieutenant général de cette ville, à qui nous devons la conservation de plusieurs de ces monuments, qui se voyent encore de la Maison des RRPP Trinitaires qui était ancien- nement la maison des Bellièvres, et successivement des De Langes » (MÉNESTRIER, 1696).

Guillaume-Marie Delorme (1700-1782, architecte et ingénieur hydraulicien) avance en 1760, pour la première fois, l’interprétation des ruines comme réservoir d’aqueduc. Il fait une description très précise des caves, mais ne dit rien sur les vestiges en élévation : « Le grand réservoir de la maison Angélique, dont l’évier est couvert de terre, étoit supporté par plusieurs voûtes en berceaux dans la direction du nord au midi, séparées par des murs de refends de deux pieds et demi. Il reste encore cinq de ces voûtes de la longueur de 21 pieds et de 11 pieds et demi de largeur dans œuvre12.

10. Portail IGN, « remonter le temps.ign.fr », missions du 20-08-1947 et du 26-06-1954.

11. Il semblerait que C.-F. Menestrier assimile la Crocte Ronde avec le Capot. Joseph Pointet, qui a transcrit les nommées de 1493 et 1516 afin d’établir un historique des propriétés, précise qu’en haut de la Montée de Lange et sur la place de Fourvière était le Capot : « une petite vigne au plat de Fourvière appelée le Capot contient l’œuvre de deux hommes joignant au violet [petite voie] tendant de Fourvière à Confort devers le matin ». Fonds J. Pointet : original conservé aux Musées Gadagne ou copie aux Archives municipales de Lyon : 0037 II.

12. Si l’on considère la mesure du pied de France en usage à l’époque, soit 32,48 cm, les dimensions des caves sont 6,82 m par 3,73 m.

Elles sont à plain cintre, construites en moellons, avec des cours de briques en voussoirs dans les distances de 10 pouces et demi ou d’un pied romain, le tout sans être cimenté. La décharge sur un pied et demi de largeur voûtée sur quatre pieds de hauteur subsiste dans un mur de sept pieds et demi d’épaisseur à l’orient de ces voûtes. L’eau y descendoit par un puits d’un pied et demi en quarré qui joint le mur de midi qui a plus de dix pieds d’épaisseur. Cette décharge est sous le chemin qui sépare la maison Angélique d’avec le jardin de la maison de Madame Olivier appartenant au ci devant M. Decombles. L’on y trouva quantité de tuyaux de plomb, ainsi que je l’ai déjà rapporté d’après le père Decolonia13. Cet auteur n’ayant aucune connaissance de ce réservoir que j’ai découvert et auquel ces tuyaux étaient destinés pour distribuer l’eau dans le palais et dans les jardins de l’empereur Claude. C’est à cet ouvrage des Romains que je termine à présent mes recherches sur l’aqueduc du Mont Pila qui peuvent servir d’ébauche pour un ouvrage complet » (DELORME, 1760, p. 59-60).

Antoine-François Delandine (1756-1820), n’adhère pas à la thèse de réservoir d’aqueduc. La découverte, avant 1780, d’une tête de statue casquée de Mars et d’un fragment d’inscription, lui font avancer que la maison de l’Angélique était un ancien temple dédié à Mars : « …la statue de ce dieu trouvée près de cet édifice en prouve la destination. […] Les voûtes qui sont en dessous de cet édifice

& qui s’étendent au loin, les arcades & les ceintres qui supportent le bâtiment moderne, annoncent un temple de la plus haute antiquité.

[…] Dans la maison de l’Angélique, on a trouvé plusieurs inscriptions de Flamines. […] C’est près de l’Angélique qu’on a découvert, au commencement de ce siècle [le XVIIIe siècle] l’inscription d’un vœu fait à Mars […] par un Decimius » (DELANDINE, 1780, p. 62-71 ; DARBLADE-AUDOIN, 2006, NEsp Lyo AI.005*, p. 172 ; ARTAUD, 1846, p. 66).

Jean Rondelet (1743-1829, architecte), reprend en 1821 quasi intégralement la description de Delorme. Il est lui aussi per- suadé que le réservoir de fuite de l’aqueduc communiquait l’eau au réservoir de la maison Angélique (RONDELET, 1821, p. 31-33).

François Artaud reproduit lui aussi les informations données par ses prédécesseurs : « On prétend qu’il existe, dans une vigne, près de l’église, une crypte ronde et un lieu appelé vulgairement les Salles, qui pourrait bien être celui que nous avons désigné sous le nom de château d’eau ». Il ajoute (p. 9-10) : « …Lorsque M. l’abbé Caille a fait miner pour asseoir dans une position magnifique les fondements de son pavillon, il a reconnu dans son jardin un grand espace de terrain, ou plutôt une plateforme soutenue par des piliers énormes qui formaient des galeries souterraines. Il a remarqué, à fleur de terre, les restes d’une muraille très épaisse qui a dû faire partie d’un palais considérable contigu aux ruines du château d’eau qui reposait sur des voûtes (1) qu’on retrouve encore dans le pavillon Billon [sic].

Ce local a appartenu à la famille de Sève, ensuite aux Mascrani. Le réservoir dont l’évier couvert de terre laissait échapper ses eaux dans un puits d’un pied et demi en carré qui a été rétabli. Là était le terme de nos aqueducs qu’ont dit avoir été commencés par Antoine et terminés par l’empereur Claude… ». Il précise en note : « Ce château d’eau est connu sous le nom de réservoir de la maison l’Angélique […]. Quelques savants ont pris ces voûtes pour des ergastules ; ce qui prouve le contraire, c’est qu’elles ne communiquent les unes dans les autres que depuis qu’on a démoli les murs qui les divisaient dans la direction de l’est à l’ouest ». Page 66 : « …à la montée de Langes où

13. F. Artaud indique que la maison Olivier est celle qui a appartenu ensuite à l’abbé Caille (ARTAUD, 1846, p. 101, note 2).

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était l’ancienne académie de Lyon, ont aussi fourni des traces de voies publiques et d’habitations romaines ».

Et en note 3, page 66, il ajoute « On voit encore dans cette maison des inscriptions antiques encastrées dans les murailles par les académiciens de ce temps » (ARTAUD, 1846).

Dans son manuscrit Notes sur les aqueducs de Lyon, daté de 181814, il apporte d’autres réflexions : « …Notre savant auteur [Delorme] a dit peu de chose du réservoir ou château d’eau du pavillon Billon et l’on n’en trouve pas les dessins dans ses papiers.

Il serait intéressant d’avoir des détails exacts de cette portion d’aqueduc qui en était le terme. Nous avons trouvé dans les terrains qui sont auprès de ce château des porphires et quantités de marbres précieux qui annoncent les traces de quelque édifice important et peut-être des bains magnifiques qui étaient de la dépendance du palais impérial ; là on remarque encore à droite et à gauche dans le jardin de M. l’abbé Caille des conduits et des tuyaux de plomb qui allaient se décharger dans la Saône.

Ce réservoir du pavillon Billon m’avait fait soupçonner que l’eau de ces aqueducs aurait bien pu encore être portée sur le coteau opposé de la Croix Rousse au moyen d’un pont sur la Saône selon le procédé indiqué par M. de Lorme, mais comme aucun vestige apparent ne décèle cette entreprise difficile qui aurait cependant peu coûté aux anciens romains capables de tout entreprendre, nous ne nous permet- trons pas de nous arrêter à cette idée.

Nous avons trouvé dans cet ancien château d’eau 5 voûtes de 9 pieds de haut sur 21 de longueur et 11 de largeur qu’on a fait com- muniquer les unes dans les autres. Ces voûtes sont faites avec des rochers irréguliers espacées par un rang de tuiles minces à la distance de 9 en 9 pouces en longueur. Ces divisions ainsi faites sont au nombre de 20.

En mesurant la distance qui reste de la première voûte jusqu’au bout de la terrasse j’ai trouvé qu’il devait y en avoir encore 2 qui ont dû être démolies. La longueur de ce réservoir depuis la maison de M. Caille jusqu’à la fin de la terrasse du pavillon Billon aurait été de 55 pieds de largeur sans compter les deux voûtes que je suppose avoir été démolies. Une branche de cet aqueduc passait dans le réservoir de M. Caille pour arroser la partie du coté de Fourvière. La multi- tude des canaux que l’on trouve dans tous les sens porte à croire que ce château d’eau servait à fournir des eaux de toutes les parties des terrains environnants ».

Antoine-Marie Chenavard (architecte du département du Rhône et professeur d’architecture à l’école des Beaux-Arts de Lyon), avait collaboré dès 1824 avec F. Artaud pour réaliser un plan restitué de Lyon antique qui devait accompagner l’ouvrage Lyon Souterrain. Ce document fut finalement publié séparément (BRUYÈRE, LENOBLE, 2018). Il présente un plan de l’édifice de l’Angélique intitulé « Plan du château d’eau qui recevait les eaux de l’aqueduc de Saint-Irénée et de la rue du Juge de Paix à Fourvière » (CHENAVARD, 1850, pl. 7, fig. 19) (cf. fig. 4).

Le schéma préparatoire, examiné dans le manuscrit de A.-M. Chenavard15, est beaucoup plus précis que le dessin qu’il a publié dans Lyon antique restauré. Des mesures sont indiquées, tant pour les vestiges en élévation que pour les trois caves situées sous la terrasse (fig. 14). Mais on note que les deux caves repré- sentées sous la rue, à l’est, ne comportent aucune indication de mesure. La première est dessinée symétrique aux trois autres situées à l’ouest ; et la plus à l’est est représentée de forme carrée.

À la droite de cette cave est figuré un conduit qui communique

14. Lyon, Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts : ARTAUD, 1818, Ms 139, fol. 132.

15. Chenavard A.-M., Archives des Musées Gadagne, Ms 666c.

avec elle : sans doute, un égout ou la décharge mentionnée par Delorme. Mais si l’on croit les proportions données par ce schéma, ce canal serait aujourd’hui de l’autre côté de la rue, sous les mai- sons de l’ECAM. Cela semble indiquer que Chenavard a pu effectuer un relevé minutieux des vestiges accessibles, mais n’a pu visiter les deux caves sous la rue. Peut-être, découvertes anté- rieurement à sa visite, lui ont-elles été décrites par les riverains, ou il a simplement retranscrit les données publiées par Delorme.

Sur le schéma de Chenavard, l’accès vers ces deux cavités est indiqué dans le mur oriental de la cave 3, mais ce mur est hachuré sur toute sa longueur, comme si l’ouverture avait été obturée, alors que sur le plan de Lyon antique restauré (CHENAVARD, 1850, pl. 7, fig. 19), l’architecte a dessiné un accès ouvert vers ces caves. Lors de nos relevés, nous n’avons observé aucun bouchage dans ce mur.

Pour les trois caves actuelles, les dimensions indiquées sur le manuscrit de Chenavard sont sensiblement les mêmes que celles que nous avons mesurées, mais on notera que le couloir reliant ces trois caves n’est pas conforme à ce que nous avons constaté.

Pour les vestiges en élévation, l’architecte note pour la maçonnerie ouest, de l’extérieur de l’abside à l’entrée des caves 25,05 m. Pour le mur est, la dimension intérieure semble 18,25 m. La dimen- sion interne mesurée entre ces deux murs est 10,65 m. La mesure indiquée pour l’arc est 3,9 m. La mention d’un parement est notée sur la paroi extérieure de l’abside. On observera que ce dernier est représenté droit et non courbe.

Dans les notes accompagnant ce document, « Le réservoir des eaux amenées par l’aqueduc du mont Pilat était situé à l’extrémité septentrionale de Fourvière. Cette ruine considérable renferme trois salles qui se communiquent entre-elles. De là s’échappaient les eaux qui se distribuaient dans le palais de Trajan et dans la partie basse de la ville. Ces salles dont le revêtissement en ciment existe encore étaient surmontées d’autres salles à l’instar des thermes. Le château d’eau a été construit vraisemblablement sous l’empereur Claude... » (CHENAVARD, Ms 666c).

Alexandre Flachéron (architecte) en 1840, décrit précisé- ment les vestiges en élévation dans son mémoire sur les aqueducs romains lyonnais présentés à l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Lyon : « Le réservoir de distribution sert de subs- truction (1) à la maison dite Angélique ; il est sur l’arête de la mon- tagne et a 23 m. 40 c. de longueur totale, et 15 m. 70 c. de largeur.

Le mur de face occidentale a 2 m. 85 c. d’épaisseur ; il est percé dans le milieu par une arcade à plein cintre de 3 m. 75 c. de largeur, sur 6 m. 45 c. à la clef. Ce mur a plus de 8 m. de hauteur, tandis que celui qui lui est parallèle à l’est sur le chemin, est élevé de 3 m. 00 c.

seulement au-dessus de terre. Les parements et le radier n’existent plus ; cependant, on trouve deux rangs de briques posées par assises de mètre en mètre, pour séparer la maçonnerie de blocage dans toute son épaisseur, et l’on voit dans quelques endroits la naissance de la voûte qui supportait les eaux avant qu’elles prissent leur écoulement dans les tuyaux » (FLACHÉRON, 1840, p. 113-114).

Camille Germain de Montauzan, en 1908, dans sa thèse sur les aqueducs de Lyon, décrit la distribution de l’eau à l’aboutis- sement de l’aqueduc du Gier et le bâtiment auquel il le rattache :

« …Les dimensions de ce réservoir sont de 23 m, 40 pour la longueur totale, et de 15 m, 10 pour la largeur. Autant qu’on puisse en juger, il devait y avoir cinq compartiments voûtés, séparés par des murs percés de baies, de 0 m, 85 d’épaisseur. On ne voit plus aucune trace de l’en- trée et de la sortie des eaux. Les parements et le radier n’existent plus.

Le grand bassin dont les ruines, en bien mauvais état, servent de soubassement et de caves à la maison dite Angélique, au sommet de la montée des Anges, à Fourvière, se trouvant à une cote plus élevée

(10)

que le radier de tous les aqueducs, à l’exception de celui du Gier, n’a pu recevoir les eaux que de celui-ci. Le canal qu’on a découvert un peu avant ce réservoir est d’ailleurs le prolongement manifeste du dit aqueduc. En résulte-t-il que ce soit là qu’ait commencé la distribu- tion ? Évidemment non, et voici un indice assez probant du contraire.

Il résulte d’un nivellement très exact opéré sur la colline de Fourvière qu’entre le radier de l’aqueduc, tout près de ce réservoir, et le niveau du réservoir de fuite de Saint-Just, la différence d’altitude est de plus de 8 mètres. Ce n’est pas pour perdre, au dernier moment une hauteur d’eau si notable qu’on aurait, sur 35 kilomètres, maintenu à grands frais le niveau aussi haut que possible. Il faut donc penser qu’aussitôt

après les arcades qui suivent le réservoir de fuite du dernier siphon, et au niveau du point culminant de la colline, un château d’eau faisait une première répartition, au bénéfice des quartiers les plus élevés.

Le surplus était conduit du côté du réservoir de la montée des Anges, à l’extrémité orientale de la colline » (GERMAIN de MONTAUZAN, 1909 p. 319).

Un peu plus tard, en 1911, C. Germain de Montauzan écrit :

« Au-delà du forum se dressait un énorme bâtiment massif dont il reste des substructions voûtées et d’importants blocs de muraille. La maison du président de Lange s’est bloquée dessus où se réunissait vers 1550 des amis lettrés formant une petite académie. C’est un mauvais Fig. 14. Plan manuscrit de A.-M. Chenavard, archives des Musées Gadagne Ms 666c,

reproduction M. Douvegheant. Le schéma en dessous est celui du réservoir de l’Abbé Caille.

(11)

280 270

niche ?

niche ?

SD1 SD2

SD3

SD4

289,60 m NGF 284,00 m NGF

286,20 m NGF 5175380

5175360 5175360

5175380

1841720

18417001841700 1841720

système planimétrique RGF 93zone CC46

289,21 m NGF 288,04 m NGF

mon tée N

icolas de Lange

12

1 2

3 4 5

ancien bâtiment

Terrasse haute Terrasse basse

caves

citerne

Chemin du Viaduc Parc des Hauteurs

vestiges antiques ancien bâtiment bâtiments contemporains SD sondages

Tour métallique

Arc

0 20 m

Fig. 15. Plan de l’état actuel de l’édifice. Relevés M. Lenoble, V. Vachon (Inrap).

(12)

jeu de mots sous le nom du premier propriétaire qui fit appeler par la suite cette demeure maison de l’Angélique.

Elle est occupée depuis d’assez longues années par un restaurant, le restaurant Gay, où sont rassemblés un grand nombre d’objets, cha- piteaux, colonnes. […] L’architecte Delorme qui vers le milieu du

XVIIIe s étudia le premier les aqueducs antiques de Lyon fut le premier qui considéra ces ruines romaines comme étant celles d’un château d’eau, réservoir terminus de l’aqueduc du Gier […] » (GERMAIN de MONTAUZAN, 1912, p. 21).

Amable Audin en 1956 ne semble pas avoir visité les ves- tiges ; il cite les dimensions publiées par ses prédécesseurs : « On ne met pas en doute que la ruine appelée l’Angélique, jadis ’la crocte ronde’, grand édifice informe visible au sommet de la montée Nicolas de Lange, à l’extrémité nord de l’éperon de Fourvière, n’ait été un château d’eau dépendant de l’aqueduc du Gier et réservé au quartier du Palais. Ses dimensions, 23,40 sur 15,10, trahissent son importance et l’on sait qu’il se composait d’une grande salle et de cinq plus petites séparées par des murs percés de baies de 0,85 de large. Son altitude de base est de 285 environ, mais plusieurs salles devaient être sou- terraines. Il n’apparaît pas non plus que cet ouvrage ait été relié au précédent [le réservoir de la rue Roger Radisson] par des arcades puisqu’il pouvait facilement subir la nouvelle perte de charge résultant de l’établissement d’un siphon » (AUDIN, 1956, p. 87, p. 105).

« Au IIe siècle, elle [la rue du Palais] fut partiellement interceptée par la construction du château d’eau de l’aqueduc du Gier […]. Des salles souterraines dépendant de cet ouvrage étaient en outre établies sous son dallage. Il y a une quinzaine d’années, un effondrement de la rue révéla une de ces salles, à quelque 3 mètres de profondeur » (ibid., p. 64).

Amable Audin suppose lui aussi que la ruine de l’Angé- lique est le château d’eau terminal de l’aqueduc du Gier « réservé aux bâtiments de l’éperon de Fourvière » (AUDIN, 1956, p. 105).

Nous n’avons pas trouvé trace, dans ses publications ou dans ses archives, d’éventuelles observations qu’il aurait pu faire lors de la démolition, dans les années 1950, de la maison établie sur les vestiges.

3. LES OBSERVATIONS RÉCENTES

En 1986, Jean Burdy, dressant l’inventaire des grands réser- voirs de Lugdunum, constatait que l’état de mutilation du « réser- voir » de l’Angélique était tel que l’on ne pouvait en proposer une restitution sérieuse : « En particulier nous tenons pour pratiquement assuré que les compartiments rectangulaires, dont trois seulement […]

sont accessibles aujourd’hui, sont des sous-sols et n’ont jamais été des- tinés à recevoir de l’eau. La place du réservoir est à chercher dans la ruine attenante » (BURDY, 1986, p. 18).

En 1993, à l’occasion d’une restauration par le service des Monuments historiques, Laurent Goulpeau, Philippe Lanos (Laboratoire d’archéométrie de l’Université de Rennes I), ont réalisé des carottages sur cinquante-quatre briques du « réservoir » de l’Angélique dans le but d’effectuer des mesures d’archéoma- gnétisme. L’emplacement des prélèvements n’est pas indiqué dans le rapport, mais il semble qu’ils n’aient porté que sur les parties en élévation.

Les résultats offrent deux possibilités de datation : soit la fabrication des briques se situe vers 25 ap. J.-C., soit leur fabri- cation est à renvoyer au IIIe siècle, vers 215 ap. J.-C. ou 270 ap.

J.-C. (GOULPEAU et alii, 1993).

En décembre 2013 et au printemps 2014, dans le cadre du PCR « Atlas topographique de Lugdunum », afin de documenter les vestiges de l’édifice, Anne Flammin (Laboratoire ArAr, UMR 5138) et Véronique Vachon (Inrap), ont réalisé des opérations de relevés photogrammétriques et topographiques. Puis, en avril-mai 2015, durant une nouvelle campagne de travaux de restauration et de consolidation de l’édifice décidée par le service des Monuments historiques, des relevés de l’élévation ainsi que plusieurs sondages dans le sol ont été réalisés.

3.1. L’

ÉTATACTUELDESVESTIGES

L’Angélique se présente aujourd’hui sous la forme de maçon- neries discontinues plus ou moins informes qui devaient corres- pondre aux murs extérieurs de l’édifice (fig. 15). Les dimensions

Ouest

289,21

0 20 m

0 10 m

284,0

289,0

283,26

1 2 3 4 5

Montée N. de Lange Est

Édifice de l’Angélique

terrasse basse

Fig. 16. Coupe ouest-est, profil du terrain de la montée Nicolas de Lange, à la terrasse basse de l’Angélique. DAO M. Lenoble.

(13)

SD 4 SD 3 SD 1 1234

5

67

8

910 voutes de soutènement antiques reprises en sous-œuvre modernes

niveau supposé du sol antique niveau supposé du sol de l’Angélique à l’époque antique CAVE chemin d’accès à la terrasse basse

muret moderne sol actuel terrasse haute 0 020 m10 m

NORDSUD 283,26286,63 284,00

chemin du Viaduc

292,80 291,72 291,45 290,757 286,41

290,17 288,92 285,59 Fig. 17.Coupe nord-sud, profils des caves et relevé de la face est de la paroi occidentale. DAO M. Foucault, M. Lenoble. Fig. 18.Relevé photogrammétrique face ouest. A. Flammin (UMR 5138 ArAr).

(14)

totales hors œuvre des vestiges en élévation sont 15 m en axe nord- sud et 13 m en axe est-ouest. Leur orientation, mesurée à partir du mur occidental, est d’environ NL 8° est. Les maçonneries sont constituées d’épais massifs d’opus caementicium en moellons de gneiss liés au mortier de chaux, comportant des assises de deux ou, plus rarement, trois rangs de briques alternant avec quatre rangs de moellons de pierre. Les assises de briques sont traversantes, mais on n’en observe pas dans les parties hautes de l’élévation ouest, peut-être en raison des restaurations successives qui ont pu les masquer ou les faire disparaître.

Aucun trou de boulin, traversant ou superficiel n’a été observé, ce qui paraît signifier que les échafaudages utilisés lors de la construction devaient être indépendants.

3.1.1. La paroi occidentale

L’élément le plus remarquable est constitué par la paroi occi- dentale. Il s’agit d’un gros mur orienté nord-sud d’environ 13 m de longueur et 1,3 à 1,4 m d’épaisseur. Ce mur est aujourd’hui situé à la rupture de deux terrasses (la supérieure en pente vers le nord de 289 m à 285,50 m NGF ; l’inférieure à environ 284 m NGF) (fig. 16). Il s’élève, sur sa face est, sur environ 5 m et sur sa face ouest de près de 8,7 m en hauteur. Son point haut est situé à 292,80 m NGF.

Ce mur est percé d’une large ouverture en plein cintre de 4,05 m de largeur dont l’intrados est situé à 290,75 m NGF. L’arc en plein cintre, bloqué au mortier, comporte en partie basse, un muret construit à une période récente. La disparition de l’enduit qui devait recouvrir les moellons a enlevé toute trace éventuelle de planches de coffrage sur l’intrados de l’arc.

La face est de la paroi occidentale

L’observation de la face est du mur nord-sud présente quelques particularités. Outre la grande ouverture décrite pré- cédemment, on observe deux arcs formés par la disposition des moellons dans la maçonnerie (fig. 17).

L’un est situé au nord de l’ouverture en plein cintre qui s’ap- puie sur lui ; le rayon de son intrados est d’environ 1,5 m. Il n’est pas traversant, on ne l’observe pas sur la face occidentale du mur ; il ne s’agit donc pas d’un arc de décharge. Son prolongement vers le nord a disparu du fait de l’absence de maçonnerie à cet empla- cement, peut-être en raison de son effondrement ou du percement d’une ouverture à la période moderne16. Il s’agit probablement des traces d’accrochage d’une voûte aménagée à l’intérieur de l’édifice, peut-être une niche, dont les dimensions intérieures peuvent être estimées à environ 3 m de largeur et 1,5 m de profondeur.

Le sondage 3 réalisé à la base du piédroit nord de la grande ouverture en plein cintre montre que la paroi sud de la niche se prolongeait vers l’est.

Un autre arc est observable au sud ; il est situé dans une ante faisant retour vers l’est ; son rayon est d’environ un mètre. Sa maçonnerie est constituée de moellons de gneiss dans lesquels s’intercalent des briques de manière irrégulière.

La face ouest de la paroi occidentale

L’étude de la face ouest de la maçonnerie permet de faire d’autres observations (fig. 18). Le piédroit sud de l’ouverture en plein cintre a été repris en sous-œuvre, à une époque indétermi- née, du niveau de la terrasse haute jusqu’à celui de la terrasse basse.

16. Un escalier, permettant d’accéder à la terrasse basse, est visible à cet emplacement sur les plans cadastraux.

La reprise est constituée de petits moellons d’origines diverses (granites, gneiss…) qui sont, pour l’essentiel, de dimensions inférieures à celles des moellons de la maçonnerie d’origine. De nombreux lits de briques et de tuiles de différents modules le ponctuent et forment des arases qui semblent destinées à conserver un aspect esthétique à l’ensemble. Leurs intervalles sont irrégu- liers, surtout dans la partie supérieure. Certaines de ces arases sont réalisées avec des tuiles courbes médiévales ou modernes.

L’ouverture en plein cintre, entre les piédroits nord et sud, a fait l’objet d’un bouchage, du niveau de la terrasse basse jusqu’à celui de la terrasse haute. Ce bouchage est constitué de nombreux moellons de calcaire jaune du Mont d’Or, de blocs de calcaire blanc disposés en deux lits et de module supérieur à celui de la maçonnerie d’origine. Il ne comporte aucune arase de tuiles ou de briques, juste quelques fragments dispersés. On y trouve éga- lement des petits morceaux de marbre et de nombreux moellons de gneiss.

La césure verticale entre ces deux maçonneries très différentes est franche. Le bouchage de l’arc semble intervenu, après la reprise en sous-œuvre du piédroit sud, peut-être à la période où l’intérieur du bâtiment a été comblé jusqu’au niveau de la terrasse haute.

Le piédroit nord de l’ouverture en plein cintre est constitué par la maçonnerie antique en moellons de gneiss et de granite.

Des doubles arases de briques sont observables dans la partie basse mais pas dans la partie haute. Aucun enduit n’est visible sur la maçonnerie. La base des piédroits de l’ouverture en plein cintre, qui descendent jusqu’au niveau de la terrasse basse, semble indi- quer le niveau du sol d’origine de l’édifice antique, soit environ 284 m NGF. Au niveau de la terrasse basse, on observe la fon- dation débordante du mur, en partie découverte ; elle est large d’environ 1,8 à 2 m.

C’est probablement lorsque Nicolas de Langes a construit sa maison que l’intérieur de l’édifice antique a été comblé jusqu’au niveau de la rue, et que l’arc en plein cintre a été en partie obturé.

3.1.2. L’extrémité nord de l’édifice

La brèche provoquée dans le mur nord-sud a rompu la conti- nuité des maçonneries. Le grand mur percé d’une ouverture n’est plus lié à la maçonnerie très épaisse (3 à 4 m par endroits) et aujourd’hui informe, qui le prolongeait vers le nord et qui culmine aujourd’hui à 290,17 m NGF. Elle devait constituer une partie de l’extrémité en forme d’abside du bâtiment, tel qu’il est représenté sur le plan Chenavard et qui lui a, sans doute, valu le nom de

« Crocte Ronde ». C’est la création du chemin d’accès menant à la terrasse basse dans les années 1970 qui a fait disparaître en partie l’abside.

3.1.3. La paroi orientale

Située à environ 9 m du mur occidental, la paroi orientale de l’édifice est aujourd’hui une ruine très informe longue de 6 à 7 m et épaisse de plus de 3 m qui culmine à environ 292,75 m NGF.

Comme les autres maçonneries, il s’agit d’un opus caemen- ticium en moellons de gneiss liés au mortier de chaux et alternés avec des doubles assises de briques. Elle se trouve dans un état de dégradation encore plus avancé que la paroi ouest. De nombreux végétaux (lierres, ronces…) couvrent le sol et les murs. Un enduit de ciment moderne recouvre les moellons et il n’est pas possible

(15)

d’en réaliser un relevé précis sans l’enlever (fig. 19). Une portion de voûte reste en surplomb ; elle mesure 2,5 m de largeur, et une autre est effondrée sur le sol. Il est difficile en l’état de dire si cette voûte appartient à l’édifice antique ou si elle fait partie des aménagements postérieurs.

3.1.4. Les caves

Accessibles par la maison d’habitation actuelle bâtie sur la terrasse basse, trois salles voûtées, sensiblement de mêmes dimen- sions (environ 6,40 m de longueur par 3,50 m de largeur) et orientées nord-sud, s’étendent sous la terrasse haute et le chemin du Viaduc menant au parc des Hauteurs (cf. fig. 16 et 17). Le sol en terre battue de ces cavités se situe à 283,26 m NGF. Les intrados des voûtes 2 et 3 sont situés à 286,59 et 286,63 m NGF.

La hauteur des caves sous voûtes atteint environ 3,36 m.

Construites en moellons de granite et de gneiss liés au mortier de chaux avec, tous les 0,3 m environ, des assises de tegulae larges de 0,37 m mises sur bout (fig. 20), elles sont voûtées en berceau plein-cintre. La base des maçonneries, jusqu’à 1,60 m au-des- sus du sol, est faite en moellons de calcaire jaune (fig. 21). Des arcs doubleaux construits en même calcaire jaune les confortent (largeur 0,5 à 0,85 m, épaisseur 0,3 à 0,35 m). Les murs qui constituent les extrémités nord et sud de chacune des salles sont eux aussi construits en calcaire jaune. Aucune trace d’enduit sur les parois n’a été observée. Les murs qui séparent les salles voûtées mesurent de 0,75 à 0,85 m. Le centre de l’intrados des voûtes comporte une double rangée de tegulae ou de briques mises sur chant (fig. 22).

La première salle, à l’ouest, est partagée en deux dans le sens nord-sud ; la partie nord permet d’accéder aux autres salles et la partie sud renferme une citerne moderne. Dans la paroi nord de la deuxième salle, une niche (1,3 m de largeur par 0,3 m de profon- deur) est aménagée dans la maçonnerie en moellons de calcaire.

Le mur qui constitue le fond de cette niche est formé de deux maçonneries superposées faites de matériaux différents.

L’inférieure est réalisée en blocs divers (granite, gneiss, briques et fragments d’architecture en remploi), et celle qui la surmonte est construite avec des blocs de calcaires d’assez gros module (20 cm et plus). Le mur du couloir reliant les différentes salles a été construit contre ces maçonneries. Dans l’angle de la niche, on constate un alignement des moellons qui pourrait correspondre à un accès vers le nord qui aurait été muré (fig. 23).

La troisième salle comporte un mur de refend nord oblique et un mur oriental moins long que ceux des autres salles (4,6 m au lieu de 6,4 m). Peut-être parce que les cavités situées plus à l’est étaient moins longues ou en partie effondrées ?

Les intrados des voûtes, en gneiss, granite et tegulae, apparaissent bien antiques. Ils sont semblables, bien qu’un peu plus larges, que les voûtes de soutènement de la salle sur hypocauste du corps central des thermes claudiens de la rue des Farges17 (DESBAT, 1984, p. 67 et 77 ; SARTRE, 2013, p. 52-53).

À l’Angélique, les parties inférieures des murs ainsi que les parois nord et sud et les arcs doubleaux construits en calcaire jaune constituent des reprises en sous-œuvre et des soutènements aménagés postérieurement. Il devait s’agir à l’origine de voûtes de soutènement en berceau qui ont été vidées, sur-creusées et consolidées ultérieurement. La comparaison avec d’autres édifices lyonnais semblables permet d’estimer que le niveau du sol antique supporté par les voûtes était 0,6 m à 1 m plus haut que celui des intrados, soit à environ 287,50 m NGF.

Des fondations antiques similaires ont été observées sur le plateau de la Sarra, à Fourvière : en 1957, la construction d’un immeuble le long de la rue Pauline-Marie Jaricot permit à A. Audin d’observer des vestiges appartenant à un grand bâti- ment comportant trois salles en enfilade dont l’une reposait sur deux voûtes jumelles en plein cintre construites sur le sol natu- rel : « Longues de 12,20 m et larges de 2,20 m, ces voûtes se joi- gnaient en une masse de maçonnerie large de 0,80 m au contact du sol. Leurs assiettes extérieures, larges de 0,50 m, s’adossaient aux soubassements puissants des murs de la salle supérieure. Sur l’extrados de ces voûtes épaisses de 0,50 m à la clef, posait un béton épais de 0,30 m, comportant une couche supérieure de 0,12 m de mortier de tuileau assez grossier […] » (AUDIN, 1959, p. 61-63 ; 1960, pl. III).

A. Audin ne suggère aucune fonction au bâtiment ; pourtant, d’après la description de leur architecture, il semble qu’il s’agisse d’un édifice monumental, aux murs très épais et aux imposantes fondations. Les revêtements muraux (enduits de tuileau) et les sols dallés ou revêtus de mortier hydraulique le rapprochent d’un édifice de type thermal.

Comme nous l’avons déjà cité, le corps central des thermes antiques mis au jour rue des Farges à Lyon entre 1974 et 1980 a été construit sur des voûtes qui forment le soubassement de l’édi- fice. A. Desbat, qui en a dirigé la fouille, indique que « les caissons voûtés ont été construits selon un procédé original […] : les voûtes ont été réalisées avec un système de coffrage perdu posé sur des cintres installés dans des tranchées creusées dans le terrain mis en forme au préalable. L’intérieur des voûtes était donc rempli de terre à l’origine et destiné à rester ainsi. Cette technique permettait d’obtenir une fondation très solide répartissant efficacement les poussées en faisant l’économie d’un gros socle de maçonnerie » (DESBAT, 1984, p. 77) (fig. 24).

17. 3,5 m à l’Angélique et 2,9 m pour les thermes de la rue des Farges.

Fig. 19. La paroi est de l’Angélique vue de l’ouest en 1992. Cliché R. Royet (SRA Rhône-Alpes).

(16)

Fig. 20. Vue photogrammétrique de la cave n° 2 avec sa niche, vue du sud.

A. Flammin (UMR 5138 ArAr).

Fig. 21. Paroi des caves : la partie haute est réalisée en moellons de gneiss entrecoupés de lits de tuiles ; la partie basse et les arcs de soutènement sont en calcaire jaune. Cliché M. Lenoble.

Fig. 22.Vue de l’intrados des voûtes.

Cliché M. Lenoble.

Fig. 23. Vue du fond de la niche dans la cave n° 2 ; la maçonnerie située en arrière comporte un alignement vertical des moellons, témoignant peut-être d’une ouverture obturée. Cliché M. Lenoble.

Fig. 24. Voûtes de soutènement des salles sur hypocaustes F23 et F24 du corps central des thermes claudiens de la rue des Farges. Cliché A. Desbat.

20

21

23

22

24

(17)

3.2. L

ESSONDAGES

Quatre sondages manuels ont été réalisés en avril et mai 2015, aux pieds des maçonneries de l’Angélique (cf. fig. 15 et 17).

Ils ont été limités en emprise en raison de la présence de massifs d’ornement et du chemin d’accès à la terrasse basse.

3.2.1. Le sondage 1

Ce sondage a été ouvert contre la maçonnerie à l’intérieur de l’édifice, à un emplacement où un sol, voire un dispositif hydrau- lique, aurait pu être mis au jour et apporter des indications sur la fonction du bâtiment.

La maçonnerie à cet endroit forme un angle droit qui est peu lisible sur l’élévation très érodée, mais qui apparaît nette- ment dès les premiers centimètres dans le sol (fig. 25). Il ne s’agit pas de l’intersection de deux murs, mais d’une seule et même construction. Les lits de moellons chaînés, tout comme les arases de briques, en témoignent.

La cote inférieure atteinte par le sondage 1 est 285,30 m NGF, soit environ 1,4 m par rapport au terrain actuel. Ce sondage a révélé, appliqué sur l’opus caementicium, un enduit fait de mor- tier solide, lissé, épais de deux centimètres. L’inclusion en faible quantité de tuileau dans le mortier donne à sa surface un aspect rosâtre, mais il ne s’agit pas d’un mortier d’étanchéité comme on en trouve dans les citernes, les aqueducs ou les constructions destinées à un usage hydraulique.

Des doubles arases de briques sont observables dans la maçonnerie ; elles sont distantes d’environ 0,3 m entre elles et intercalées avec deux rangs de moellons de gneiss. Il ne s’agit pas toujours de briques entières mais parfois de fragments. Les plus longues peuvent avoir près de 0,4 m ; elles ont toutes 0,05 m d’épaisseur. Les dimensions de ces briques sont proches de celles observées sur le mur antique de la maison des Chapelains (0,30 x 0,05 m) (MONIN, 2016, p. 25), et bien inférieures à celles mesu- rées sur les piles de l’aqueduc du Gier, rue Roger Radisson (0,62 x 0,48 x 0,06 m). La présence de l’enduit lissé appliqué sur les moellons indique qu’il a été posé en aire ouverte. Il ne comporte aucun décor peint.

La stratigraphie du remplissage du sondage 1 est consti- tuée de terre jaunâtre mêlée de nombreux fragments de mor- tier provenant des parois de l’édifice, de fragments de briques et de céramiques modernes des XVIe et XVIIIe siècles, dont certains proviennent de céramiques engobées rouges avec décor jaune ou d’écuelles à oreilles décorées avec engobe jaune (HORRY, 2015, fig. 39-40). On note aussi parmi ce remblai quelques morceaux de métal (clous ou agrafes), des éclats de verre et deux fragments de céramique sigillée décorée (Drag. 29 et Drag. 37).

En redressant la coupe de la paroi sud du sondage, un mur orienté est-ouest a été mis en évidence. Il est construit avec des moellons liés au mortier de terre, moins réguliers que ceux du mur antique. Ce mur ne comporte pas d’arases de briques. Il devait s’agir d’un mur intérieur de la maison aménagée ultérieurement sur les vestiges. Aucune tranchée de construction n’ayant été observée, ce mur semble avoir été construit en aire ouverte et est donc antérieur au remblai rencontré dans le sondage 1.

Il n’a pas été possible, pour des raisons d’exiguïté et aussi de sécurité, de poursuivre le sondage 1 au-delà de 1,4 m. La base des maçonneries antiques n’a donc pas été atteinte, ni aucun niveau de sol. La cote atteinte par ce sondage est inférieure à celle de l’intrados des voûtes antiques observées dans les caves (286,63 m NGF), indiquant qu’elles ne se prolongeaient pas jusque-là.

3.2.2. Le sondage 2

Ouvert dans le massif végétal au nord, sur la terrasse basse, à la cote d’environ 284,50 m NGF, il était destiné à retrouver le parement extérieur de l’abside de l’édifice antique. Il a été réalisé au pied de la maçonnerie, à l’extérieur supposé de l’édifice, et a mis en évidence la fondation de l’édifice, constituée de moellons de gneiss liés au mortier de chaux avec quelques fragments de briques.

Le sondage, descendu à plus de 0,7 m, présente une fonda- tion débordante, réalisée en tranchée étroite. Des poches impor- tantes de mortier semblent témoigner du bourrage de la tranchée de fondation. La base de la maçonnerie n’a pas été atteinte.

mur moderne

angle de murs antiques Nord

286,41 m NGF

285,41 m NGF

Est Ouest Sud Ouest Est

0 1 m

Fig. 25. Le sondage 1, faces sud, ouest et nord. Relevés M. Aulas ; DAO, M. Lenoble.

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