• Aucun résultat trouvé

Addis Ababa, ETHIOPIA P. O. Box 3243 Tel: Fax: Website:

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Addis Ababa, ETHIOPIA P. O. Box 3243 Tel: Fax: Website:"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

HHS52399 – 133/2/15

Sommet humanitaire de l’Union africaine et Conférence des donateurs Document d’information pour le thème 2 - Relever les défis de la sécurité

alimentaire et de la nutrition dans l’espace humanitaire Contexte et enjeux actuels de la sécurité alimentaire et nutritionnelles

1. L’insécurité alimentaire et nutritionnelle demeure l’un des défis de longue date en Afrique qui entrave le développement durable. Parmi les principaux facteurs d’insécurité alimentaire et de malnutrition sur le continent figurent les conflits, les phénomènes météorologiques extrêmes, la variabilité du climat et le ralentissement économique. La pauvreté et les inégalités multidimensionnelles, entre autres problèmes structurels, continuent également d’aggraver la prévalence de la faim et de la malnutrition en Afrique. Selon le Rapport sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région Afrique (2021), l’Afrique n’est pas sur la bonne voie pour atteindre l’objectif visant à éradiquer la faim et à assurer l’accès de tous à des aliments sûrs, nutritifs et suffisants tout au long de l’année, et de mettre fin à toutes les formes de malnutrition1. Le rapport de 2021 sur l’état d’insécurité alimentaire (SOFI) souligne que 282 millions de personnes sont sous- alimentées en Afrique, soit une augmentation de 49 millions par rapport à 2019.

L’Afrique subsaharienne est principalement touchée avec 24,1% de la population sous-alimentée, tandis que la sous-région Afrique du Nord a 7,1% sous-alimentée.

2. En outre, l’exposition prolongée à ces effets de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle entrave le développement économique et du capital humain de l’enfant africain parce que la malnutrition demeure chronique et constitue un défi, car l’Afrique compte parmi les pays où les cas de malnutrition sont les plus élevés, avec deux enfants de moins de cinq ans sur cinq (41 %) souffrant de retard de croissance et plus d’un quart (27 %) avec l’émaciation et le surpoids2. Le retard de croissance affecte non seulement la croissance physique des enfants, mais aussi leur développement cognitif et leur capacité d’apprendre, avec des conséquences à long terme, tandis que l’émaciation est un facteur clé de la mortalité des moins de cinq ans à l’échelle mondiale. Les jeunes enfants éprouvent également une « faim cachée » avec des carences en micronutriments essentiels qui nuisent à leur immunité et au développement cognitif.

3. L’état de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique s’est aggravé depuis 2019, selon le rapport annuel de la FAO, du PAM, de la CUA et des partenaires sur l’impact de la COVID-19. Cela a entraîné la perte des moyens de subsistance

1 FAO, CEA et CUA 2021. Aperçu régional de l’Afrique sur la sécurité alimentaire et la nutrition, 2020 : Transformer les systèmes alimentaires pour des régimes alimentaires sains et abordables. Accra, FAO.

2 Rapport sur l'état mondial de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, 2021 ; Les estimations conjointes de la malnutrition (2021)

UNIÃO AFRICANA

Addis Ababa, ETHIOPIA P. O. Box 3243 Tel: +251-115 517 700 Fax: +251-11-5 517844

Website: www.africa-union.org

(2)

et des ralentissements économiques dans les pays, et a affecté les systèmes de production alimentaire, les marchés et les chaînes d’approvisionnement ainsi que le commerce transfrontalier, interrégional et international de produits agroalimentaires et d’intrants3 .

4. Le rapport de FAO-PAM sur les foyers de famine relatif à l’insécurité alimentaire aiguë, met en lumière les 28 États membres qui sont des foyers de famine dans le monde, dont 17 en Afrique. Il s’agit notamment des États membres de la région de l’Ouest – Burkina Faso, République centrafricaine, Tchad, Libéria, Mali, Nigeria et Sierra Leone ; de la région du Sud – Angola, République démocratique du Congo, Mozambique et Madagascar ; et de la région de l’Est – Éthiopie, Kenya, Soudan du Sud, Soudan, et la Somalie4.

5. Le conflit perturbe les moyens de subsistance ruraux, y compris les activités agricoles et pastorales, le transport et la commercialisation parmi les communautés touchées. Il a conduit à des contraintes d’accès entravant la fourniture d’une aide humanitaire en temps opportun et le développement d’une aide aux moyens d’existence durables, aggravant encore les besoins des communautés qui, dans la plupart des cas, font face à des chocs à plusieurs niveaux. Dans des pays comme la Somalie, l’Éthiopie, le Soudan du Sud, les pays du Sahel et le Mozambique, les collectivités sont confrontées à des effets négatifs concomitants des extrémités du climat (inondations, cyclones, sécheresse), ainsi qu’à des conflits prolongés et aux répercussions économiques de la COVID-19.

Lien entre les conflits, les changements climatiques et la COVID-19

6. En 2020, l’impact économique des conflits et de la violence a connu une nouvelle année d’augmentation, minant les efforts visant à atteindre l’Agenda 2063 pour l’Afrique et les Objectifs de développement durable. L’indice de paix mondiale (IPG) de certains pays africains s’est considérablement détérioré. Certains pays d’Afrique qui ont enregistré un déclin de leur IPG comprennent le Burkina Faso, le Cameroun, l’Éthiopie, l’Érythrée, Madagascar, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Soudan du Sud, le Soudan et la Somalie. La plus forte détérioration de la paix dans la région subsaharienne s’est produite au Burkina Faso, Il s’agit également de la plus forte détérioration à l’échelle mondiale, l’IPG de 2021 ayant chuté de 13 places, principalement en raison d’une augmentation du conflit interne qui a entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes d’ici la fin de 2020.

L’Éthiopie a connu la troisième plus forte baisse de la paix dans la région subsaharienne, principalement en raison du conflit dans la région du Nord. Le Soudan du Sud est également resté l’un des pays les moins pacifiques de la région et du monde, malgré une amélioration de la paix par rapport à l’IPG5 de 2021. La majorité de ces pays où la paix et les conflits se détériorent ont un niveau élevé

3 FAO, CEA et CUA. 2021. Aperçu régional de l’Afrique sur la sécurité alimentaire et la nutrition, 2020 : Transformer les systèmes alimentaires pour des régimes alimentaires sains et abordables. Accra, FAO.

4Alertes précoces FAO-PAM sur l'insécurité alimentaire aiguë, août à novembre 2021

5 Global Peace Index Report, 2021

(3)

d’insécurité alimentaire et de malnutrition, susceptible d’augmenter si la situation persiste.

7. La sécurité alimentaire et nutritionnelle et les conflits sont interreliés. Les conflits demeurent l’un des principaux moteurs de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique, mais l’insécurité alimentaire et nutritionnelle peut également contribuer à l’émergence et à la durée du conflit. L’insécurité alimentaire et nutritionnelle est liée aux déficiences des systèmes alimentaires. Combinée à d’autres facteurs de risque tels que les inégalités économiques, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle peut devenir un facteur contributif de conflits violents. Ce coût élevé des régimes alimentaires sains et l’inabordabilité connexe des régimes alimentaires sains alimentent davantage la malnutrition.

8. Les facteurs les plus courants qui exacerbent le risque d’insécurité alimentaire et nutritionnelle contribuant à des conflits violents sont le stress environnemental et les pénuries alimentaires induites par le climat, la concurrence pour les ressources naturelles et les griefs liés aux problèmes sociaux et aux prix des produits alimentaires6. L’impact du changement climatique, parmi d’autres défis structurels, a été un obstacle à la croissance économique et au développement de l’Afrique et, par conséquent, à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Les catastrophes naturelles augmentent et deviennent plus cycliques. Les défis liés au changement climatique ont augmenté ces dernières années, entraînant une augmentation des déplacements (par exemple, la migration de l’Angola vers le nord de la Namibie en raison de la sécheresse); des niveaux de pauvreté accrus.

Les communautés les plus vulnérables sont touchées de manière disproportionnée en raison de la perte de moyens de subsistance et de la destruction des biens, de la croissance économique réduite et du sous- développement, car la plupart des pays africains dépendent des secteurs sensibles au climat pour leur croissance économique. Depuis 1970, l’Afrique a été confrontée à plus de 2000 catastrophes naturelles, dont plus de la moitié au cours de la dernière décennie7. En 2020, les conditions météorologiques extrêmes ont nui à la production alimentaire dans de nombreux pays. Le changement climatique a également eu un impact sur les systèmes alimentaires, en raison des conditions météorologiques extrêmes telles que les sécheresses, les inondations et les tempêtes. Celles-ci continuent de menacer les cultures et la production animale, mettant la vie de millions d’Africains en danger d’insécurité alimentaire.

9. Alors que le continent est toujours aux prises avec ces catastrophes, la pandémie de COVID-19 a aggravé les besoins humanitaires existants en Afrique. La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sur l’économie mondiale, entraînant une contraction de 3,5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2020. Des ralentissements économiques mondiaux ont été enregistrés au cours des deux dernières années, en particulier dans les pays à revenu moyen et faible.

La COVID-19 a entraîné une forte hausse des prix des aliments, a touché les

6 Systèmes alimentaires dans les situations de conflit et de consolidation de la paix, Cheminements et Interconnexions, SIPRI, juin 2021.

7 C'est de cela qu'il s'agit : Renforcer la résilience et s'adapter au changement climatique en Afrique

(4)

échanges commerciaux locaux, régionaux et internationaux et la chaîne d’approvisionnement, ce qui a perturbé les systèmes alimentaires, en particulier l’accès des gens à la nourriture. Des dizaines de millions de personnes vulnérables n’ont pas pu se payer des aliments nutritifs en quantité suffisante, car elles ont subi de graves pertes d’emploi et de revenus, souvent accompagnées d’une escalade brutale et de prix des produits alimentaires élevés. En 2020, les chocs économiques (y compris ceux découlant de la COVID-19) ont été le principal facteur d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë8.

Environnement politique propice à la sécurité alimentaire et nutritionnelle

10. Les défis en matière de sécurité alimentaire et de nutrition sont multiples et, par conséquent, une structure de soutien bien coordonnée et un environnement propice doivent être mis en place pour guider l’élaboration et la mise en œuvre de politiques alimentaires et nutritionnelles durables. Cela va dans le sens de la compréhension que la nutrition est intégrée dans diverses stratégies de développement sur la santé, l’éducation et l’agriculture ainsi que sur tous les aspects qui favorisent la croissance, la cognition et le développement pendant la petite enfance, générer ainsi des gains économiques à long terme dans le développement du capital humain et la productivité économique à l’âge adulte. De plus, l’insuffisance de poids à la naissance est l’un des principaux déterminants de la survie périnatale, de la morbidité et de la mortalité infantiles, ainsi que du risque de troubles du développement et de maladies dans la vie future.

11. L’Union africaine a continué de faire preuve de leadership, notamment en élaborant des politiques et des cadres pertinents pour relever les défis de l’insécurité alimentaire et de la nutrition. Au cours de la période 2005-2015, un grand nombre de pays africains ont mis à jour leurs politiques, stratégies et plans d’action nationaux en matière de nutrition et mis en place de nouveaux arrangements institutionnels pour soutenir une accélération ou un

« renforcement » des actions en faveur de la nutrition9. La mise en œuvre de ces politiques est essentielle, les pays qui ont réussi à réduire l’insécurité alimentaire et la malnutrition ont conçu des politiques et des cadres appropriés qui ont été efficacement coordonnés et mis en œuvre10 . L’Union africaine a mis en place des stratégies clés visant à aborder la sécurité alimentaire et la nutrition. Il s’agit notamment de l’adoption de la Déclaration de Malabo en 2014 (Assemblée/UA/Déc. 4 (XXIII); de l’approbation du Champion de la nutrition de l’Union africaine en 2014 (Assemblée/UA/ /Déc. 4 (XXIII); de l’adoption de la Stratégie révisée de l’Union africaine (2016-2025) en 2016 (Ex. CL/Déc. 638).;

l’approbation de l’Initiative des Leaders africains pour la nutrition (ALN) en 2018 (Assemblée/AU/Dec.681(XXX); et le lancement de la Carte continentale de responsabilisation en matière de nutrition en 2019 (Assemblée/AU/Dec.681(XXX) entre autres). L’UA, à travers les stratégies décrites dans la Stratégie régionale

8 Rapport mondial sur la crise alimentaire, 2021

9 Union Africaine. Stratégie régionale africaine de nutrition, 2015-2025

10 FAO et CEA. 2018. Aperçu régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Faire face à la menace de la variabilité et des extrêmes climatiques pour la sécurité alimentaire et la nutrition. Accra. 116 p.

(5)

africaine pour la nutrition 2015-2025, cherche à promouvoir l’exécution des politiques et cadres existants sur les défis de la nutrition.

12. L’Union africaine en 2022 a en outre approuvé le thème de l’année comme l’année de la nutrition sous le thème « Renforcer la résilience nutritionnelle et la sécurité alimentaire sur le continent africain : renforcer les systèmes agroalimentaires, sanitaires et de protection sociale pour accélérer le développement humain, social et économique ». Il s’agit d’une occasion de plaider en faveur d’investissements dans la nutrition, en particulier en mettant l’accent sur les défis humanitaires qui touchent le continent afin de s’assurer qu’aucune population n’est laissée pour compte dans les efforts visant à atteindre les objectifs et les cibles en matière de nutrition.

Renforcement de l’architecture pour répondre à la sécurité alimentaire et nutritionnelle

13. Pour relever les défis alimentaires et nutritionnels prolongés existants, l’UA reconnaît le besoin impératif d’une architecture continentale appropriée pour répondre efficacement et coordonner les crises humanitaires sur le continent.

L’architecture devrait être bâtie sur un environnement mondial propice pour assurer sa mise en œuvre efficace, qui comprend des partenariats mutuellement bénéfiques pour améliorer l’appropriation, la cohérence et l’alignement approprié du soutien international avec les priorités locales, nationales et régionales.

14. La Conférence de l’Union africaine dans sa décision Assembly/UA/Dec.604 (XXVI) du 30 janvier 2016, a appelé à la création d’une Agence humanitaire africaine (AfHA), pour piloter l’action humanitaire de l’Afrique. L’Union africaine est déterminée à faire de l’Afrique un leader dans la fourniture de ses propres solutions pour répondre aux besoins humanitaires croissants. La création de l’Agence humanitaire africaine (AfHA) centralisera les réponses aux défis de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afrique tout en renforçant les capacités nationales et régionales pour être en mesure de s’attaquer aux causes profondes des défis alimentaires et nutritionnels.

Un changement systémique dans la réponse aux défis de la sécurité alimentaire et de la nutrition

15. Pour relever les défis liés aux conflits, à la COVID-19 et au climat, qui ont contribué à accroître la sécurité alimentaire et la nutrition, l’Union africaine appelle à une approche multisectorielle, en s’appuyant sur les États en tant qu’acteurs principaux de l’action humanitaire. L’Union africaine reconnaît la primauté des États dans le développement social et économique de leurs pays.

16. La Position africaine commune (PAC) de l’UA sur l’efficacité humanitaire met en lumière les principes clés pour relever les défis humanitaires complexes en Afrique, soulignant le rôle crucial que jouent les États membres de l’Union africaine dans la refonte de l’architecture humanitaire en Afrique. Les systèmes humanitaires sont ancrés dans la capacité des États membres à : prévoir et

(6)

préparer les crises humanitaires grâce à des systèmes d’alerte rapide robustes;

prévenir les crises humanitaires; répondre aux crises humanitaires émergentes de toutes formes et s’y adapter en renforçant les capacités et les mécanismes d’adaptation des sociétés, des communautés, des institutions étatiques et non étatiques pour « rebondir » après avoir fait face à l’adversité, aux chocs et aux environnements changeants 11.

17. La nourriture est un agent potentiel de paix. La réduction des écarts de sécurité alimentaire et nutritionnelle et la fourniture de solutions durables et équitables pour améliorer les systèmes alimentaires pourraient contribuer à la prévention ou à la réduction des facteurs, déclencheurs et impacts des conflits, contribuant ainsi à la paix. Les recherches existantes soutiennent fermement que les voies par lesquelles la sécurité alimentaire et nutritionnelle peut contribuer à la paix passent par la résilience.12 Les principales voies identifiées comprennent le soutien aux moyens d’existence adapté au climat (ou résilient), la prise en compte des facteurs liés à la motivation à participer aux conflits et aux coûts d’opportunité de le faire, et la protection sociale.

18. Sur cette base, il est nécessaire que les États membres et les partenaires renforcent les systèmes d’alerte précoce existants afin de les rendre plus robustes et efficaces. Il faudrait mettre davantage l’accent sur l’amélioration de la résilience des collectivités pour qu’elles puissent s’adapter aux chocs actuels et émergents et pour renforcer les programmes de protection sociale pour les collectivités. Il faut définir des stratégies pour atténuer les répercussions des changements climatiques, notamment par des investissements dans l’agriculture intelligente, les systèmes de connaissances autochtones et la gestion post-récolte.

19. La paix et la stabilité économique sont les précurseurs d’une aide humanitaire et d’une aide au développement efficaces. La sécurité alimentaire et nutritionnelle peut aider à rétablir la stabilité, à renforcer la paix et à instaurer un sentiment de normalité. Afin de réaliser les résultats de l’agenda 2063 de l’Afrique, y compris celui d’améliorer le niveau de vie en s’attaquant à la pauvreté, aux inégalités et à la faim, il convient de mettre davantage l’accent sur une gouvernance efficace. En outre, le renforcement des efforts humanitaires-Développement-Paix par une meilleure programmation et une meilleure coordination est essentiel pour permettre la mise en œuvre de stratégies visant à répondre aux préoccupations à court, moyen et long terme en matière de sécurité alimentaire.

20. Des mécanismes de résilience renforcés pour aider les communautés à relever les défis alimentaires et nutritionnels découlant de divers facteurs (conflits, changements climatiques, ralentissements économiques) demeurent essentiels.

Pour ce faire, il faut adopter une approche axée sur les systèmes alimentaires dans l’espace humanitaire, en mettant l’accent sur l’amélioration de la résilience grâce au soutien agricole, à l’amélioration de l’accès aux marchés et à

11 Position africaine commune sur l'efficacité humanitaire

12FAO et al., L'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2017 : Renforcer la résilience pour la paix et la sécurité alimentaire (FAO : Rome, 2017) ; Holleman et al. (note 30); Delgado, C. et al., La contribution du Programme alimentaire mondial à l'amélioration des perspectives de paix (SIPRI : Stockholm, 2019) ; et Breisinger et al. (note 47).

(7)

l’autonomisation financière afin d’améliorer l’abordabilité des aliments. La COVID- 19 a mis en évidence la nécessité d’améliorer l’efficacité et de réduire les obstacles à la chaîne d’approvisionnement alimentaire. L’augmentation des prix des produits alimentaires due au ralentissement économique a affecté l’abordabilité des aliments, en particulier dans les communautés vivant dans des zones déjà marginalisées et confrontées à d’autres vulnérabilités.

Recommandations

a) Renforcer le développement humanitaire et la paix :

Pour relever les défis alimentaires et nutritionnels, la réponse humanitaire doit aller au- delà de l’aide humanitaire. Des approches multisystémiques doivent être adoptées, qui transcendent l’humanitarisme, le développement et la construction de la paix. L’UA met l’accent sur l’analyse et l’évaluation des conflits et contribue activement aux efforts de paix et de développement à long terme du continent. Les autorités nationales et les bailleurs de fonds doivent considérer la crise non pas comme un événement ponctuel, mais plutôt comme une flambée d’un problème cyclique à long terme et récurrent de sécurité alimentaire et de malnutrition. Il ne peut être résolu par une distribution ponctuelle de nourriture ou d’argent pour aider les gens à payer pour la nourriture, mais nous devons plutôt aborder la question sous un angle à plus long terme en mettant l’accent sur le renforcement de la résilience. Parallèlement aux interventions nécessaires en matière de sécurité alimentaire, les efforts visant à préserver les moyens de subsistance sont primordiaux.

Il est nécessaire d’identifier les meilleures pratiques documentées et les bonnes pratiques de haut niveau issues de l’intervention humanitaire dans les zones touchées par le conflit.

Cela exige des partenariats accrus entre divers secteurs, y compris l’agriculture, la santé et la nutrition, l’après-conflit, les migrations et les filets de sécurité. Entre-temps, il est essentiel de veiller à ce que l’aide humanitaire continue aux populations vulnérables, en particulier dans les communautés confrontées à l’insécurité alimentaire aiguë et à la malnutrition, soit priorisée, maintenue et intensifiée afin de s’assurer que des vies sont sauvées et immédiatement, les répercussions à moyen et à long terme.

b) Approches de prévention multisectorielles

Le mécanisme axé sur la prévention devrait être renforcé. Les causes profondes et profondes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition nécessitent des approches à multiples facettes axées sur la mise en œuvre efficace des politiques et des stratégies, la bonne gouvernance et les interventions qui mènent au développement à long terme, y compris l’éradication de la pauvreté.

Il convient d’aider les États membres à mettre en place des systèmes d’alerte rapide pour aider les gouvernements à se préparer aux situations d’urgence et à y répondre. En outre, des solutions à long terme telles que des filets de protection sociale inclusifs et contribuant à la nutrition devraient être adaptées et renforcées pour répondre aux besoins des communautés touchées par les crises. L’un des principaux filets de sécurité est le programme d’alimentation scolaire qui améliore la nutrition des enfants et les résultats

(8)

scolaires. En lien avec l’agriculture, l’alimentation scolaire peut avoir un impact sur la production locale, les économies et l’amélioration de la nutrition en intégrant des approches contribuant à la nutrition.

L’accent devrait également être mis sur des stratégies visant à modifier le comportement des consommateurs afin d’adopter des habitudes alimentaires saines et sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle et l’impact positif sur l’environnement.

c) Dans les endroits touchés par les conflits, la nécessité de respecter et de promouvoir le droit international humanitaire est essentielle pour assurer la sécurité alimentaire, et cela va au-delà de la question de l’accès humanitaire. Le DIH joue un rôle clé dans la prévention de l’insécurité alimentaire, par exemple la protection des cultures, du bétail, des installations hydrauliques et d’autres objets indispensables à la survie de la population, les règles relatives à la protection de l’environnement naturel, les règles relatives aux blocages et aux sanctions ainsi qu’aux interdictions et restrictions qui régissent l’utilisation et l’enlèvement des mines antipersonnel et des restes explosifs de guerre. Adopter l’agriculture intelligente climatique pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

L’augmentation des chocs climatiques exige un changement de paradigme dans la façon dont les interventions alimentaires et de sécurité sont programmées. Il faut mettre davantage l’accent sur les approches préventives et adaptatives qui visent à permettre aux collectivités de faire face aux effets néfastes des changements climatiques. Certaines des stratégies comprennent l’adoption et l’utilisation d’aliments autochtones pour une meilleure nutrition ; et le travail sur le soutien des petits exploitants agricoles, y compris les femmes et les jeunes, dans le cadre de la lutte contre les inégalités agricoles; et la transformation du secteur agricole pour assurer un approvisionnement alimentaire continu et des aliments de qualité. Cela devrait être soutenu par l’accès à la technologie pour une efficacité accrue, des finances et des conseils techniques.

L’UA et ses partenaires devraient collaborer avec les États membres pour veiller à ce que les plans nationaux intègrent les mesures d’adaptation dans les politiques et activités sous-régionales et régionales pertinentes. L’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans les cadres de politique économique permet de mieux comprendre l’impact des changements climatiques sur les économies nationales et de prioriser la mobilisation des ressources.

Un financement accru est nécessaire, Les États membres doivent être soutenus pour tirer parti des mécanismes existants, y compris le Fonds pour l’environnement mondial et le Fonds vert pour le climat, afin de relever les défis liés au climat, conformément à la contribution à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et les engagements de Malabo de l’Union africaine sur la croissance et la transformation agricoles accélérées pour une prospérité partagée et l’amélioration des moyens de subsistance.

(9)

d) Augmentation des investissements/financement des aspects humanitaires et de développement

Des solutions financières durables sont nécessaires pour une réponse humanitaire efficace. À cet égard, l’UA, les États membres et les partenaires plaident pour des investissements à long terme afin de pouvoir mettre en œuvre des solutions durables qui répondent aux défis immédiats et sous-jacents. Bien que de nombreux pays aient mis en place des politiques et des stratégies, les difficultés de financement entravent leur mise en œuvre. La mise en œuvre de politiques et de programmes qui renforcent la sécurité alimentaire et la nutrition en période de ralentissement économique ou de ralentissement économique nécessite un financement supplémentaire pour atteindre l’échelle et l’efficacité nécessaires13.

Il est primordial d’accroître le financement pour appuyer des interventions complètes, rapides et efficaces afin d’assurer la protection complète des populations touchées dans les régions difficiles d’accès.

e) Solutions locales et durables

Les États restent des acteurs de premier plan pour relever les défis alimentaires et nutritionnels. L’accent devrait être mis sur le renforcement de leurs capacités à mettre en œuvre des politiques en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle; trouver des solutions à la perturbation des chaînes alimentaires due à l’insécurité et coordonner les acteurs humanitaires au niveau national et régional pour s’assurer que les réponses répondent aux besoins des communautés. Les mécanismes locaux d’adaptation et les services publics essentiels doivent être renforcés. Les communautés touchées doivent être soutenues dans leur production alimentaire, la génération de revenus, l’accès aux marchés et le développement de la chaîne de valeur.

Dans la lutte contre les crises humanitaires, le développement à la base est nécessaire pour lutter contre le phénomène du syndrome de dépendance où les communautés affectées dépendent fortement de l’aide humanitaire et sont incapables de prendre des mesures pour changer leurs conditions. La conception doit être contextualisée comme étant la « meilleure solution » pour le contexte donné, ce qui peut nécessiter plusieurs conceptions au sein d’un pays14. Les solutions doivent être axées sur les besoins réels et les facteurs d’insécurité alimentaire dans un pays ou un contexte donné. Il est essentiel de se concentrer sur les approches communautaires grâce à l’engagement efficace et actif des acteurs locaux au niveau communautaire pour apporter une solution durable aux problèmes de sécurité alimentaire et de nutrition. Les acteurs locaux au niveau communautaire ont des connaissances et une expérience autochtones qui peuvent être nourries dans le renforcement de la résilience. Il est donc essentiel d’accroître les investissements dans les approches communautaires et de renforcer les capacités des acteurs locaux au niveau communautaire. Il y a aussi un grand besoin d’intégrer les femmes et les jeunes filles dans l’élaboration de stratégies.

13 AU, FAO and ECA. Africa Regional overview of Food security, 2019

14 UN, Policy brief on Food security

(10)

f) Prioriser les investissements dans les données et les systèmes d’information sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Des données et des systèmes d’information sur la nutrition plus solides nécessitent des investissements financiers et non financiers stratégiques. Ces investissements devraient comprendre :

I. Investissements dans les ressources humaines et techniques pour la gestion, l’analyse et le partage des données sur la nutrition, la santé et la sécurité alimentaire.

II. Affectation budgétaire spécifique pour le renforcement des données et des systèmes d’information.

III. Renforcer la capacité des systèmes nationaux d’information sur la nutrition pour une utilisation optimale des données – Notez que cela est essentiel lorsque l’on se concentre sur les systèmes d’alerte rapide et d’information pour soutenir les actions anticipatoires et qu’il offre donc un lien parfait avec les engagements décrits dans le document sur le climat/les catastrophes/les déplacements.

IV. Mettre en place des politiques de partage responsable et responsable des données, avec une désagrégation administrative et sexospécifique appropriée.

Références

Documents relatifs

En effet, les Ministres africains chargés de la décentralisation et les Ministres Chargés des Finances, se sont réunis à Windhoek (Namibie), dans le cadre du Sommet Africités 2 en

• dans l’intervalle, et s’appuyant sur l’expérience des modules d’appui initial et renforcé de l’ONU en faveur de l’AMIS, fourniture par l’ONU d’un appui similaire

La mise en place, la même année, du Centre Africain d’Etudes et de Recherche sur le Terrorisme (CAERT) dont le siège est à Alger, lequel s’est depuis

i) les États membres à procéder à des consultations nationales sur le document technique et la version vulgarisée de l’Agenda 2063 et à communiquer

18. Dans son discours liminaire, le Ministre des finances et du développement économique de la République fédérale démocratique d’Ethiopie a fait remarquer que la session

Félicite la communauté internationale pour son précieux soutien multiforme à la RCA, en particulier au processus électoral, ainsi que pour son engagement continu en faveur

La question du comment relier ou attribuer à une action donnée quelque changement dans un système plus vaste, représente un défi majeur et un obstacle important pour

648 (XXIX), notamment son annexe contenant les résultats du Sommet consultatif de Malabo en mai 2017, et les résultats de la réunion consultative du C-10 tenue en marge de