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Le concept à géométrie variable de "centre/périphérie"

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Évolution des structures e t dynam ique s sociales

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Patrice Brun (UMR ArScAn - Protohistoire européenne)

La notion d e système centre / périphérie a é té utilisée à plusieurs reprises lors du prem ier séminaire du th è m e « Évolution des structures e t dynamiques sociales », selon des acceptions e t d e s échelles spatio- tem porelles diverses, à l'im age d e c e qui se produit au sein d e la com m unauté des g é o g ra p h e s, et d a n s celle d e s archéologues anglophones depuis une vingtaine d 'a n n é e s. C'est pourquoi il m 'a paru utile d e l'exam iner plus attentivem ent.

La notion d e systèm e centre / périphérie a été élaborée, sous sa forme actuelle, par les économ istes du sou s-d év elo p p em en t. Elle exprime une relation dissymétrique entre un sous-ensemble central, exploiteur e t un autre éloigné, dom iné. Un m alentendu majeur vient d e l'utilisation d e c e tte terminologie à propos d e n'im porte quelle disposition auréolaire. D'autres m odèles existent pourtant, en particulier c eu x d 'é c o n o m ie - m o n d e ou systèm e-m onde, qui constituent des outils théoriques précieux pour rendre c o m p te d es relations e n tre sociétés d e niveaux d e d é v elo p p em en t inégaux, mais d é n u é e s du c a ra c tè re d'exploitation, au sens marxiste du term e.

Une é tu d e d e c a s perm et d'illustrer les heurs et malheurs d e c e tte notion. La docum entation d e la fin du 1er â g e du fer e u ro p é e n suggère l'existence d e relations à g ra n d e échelle du type « sy stè m e-m o n d e », c o m m e l'ont très tôt rem arqué Frankenstein e t Rowlands (1978). Définir les causes des c o n ta c ts entre colons e t indigènes au milieu du 1er millénaire av. J.-C. ne constitue plus un sujet d e d é b a t pour la p ériode e t la z o n e considérées. Les sources littéraires grecques stipulent les approvisionnem ents que les com ptoirs coloniaux a v a ie n t pour but d e satisfaire ; il s'agissait surtout d e matières prem ières e t d'esclaves. Les d é b a ts d em eurent vifs, en revanche, sur les modalités d e ces éch an g es entre partenaires inégaux et sur les c o n sé q u e n c e s d e c e s contacts. C ela est dû à l'imprécision des sources littéraires en c e qui concerne le volume e t l'origine d e s biens é c h a n g é s, mais aussi à l'incapacité d e l'archéologie pour identifier l'origine d e c e s biens (sauf exceptions co m m e l'am bre) e t ainsi pour évaluer le volume du trafic. Les seuls témoins conservés d e c e s c o n ta c ts sont des objets ou des élém ents stylistiques importés depuis les cités-états m éditerranéennes. L’état d e la question

Tout d'ab o rd , il convient d e souligner, av ec C. G rataloup (1993), qu'il faut éviter d e confondre, com m e on le fait souvent les m odèles c e n tre / périphérie e t les m odèles auréolaires. Dans un m o d è le centre/périphérie stricto sensu, i existe une contradiction spatiale, i_n rapport d'exploitation entre les deux, tandis q u e dans un m odèle auréolaire, la contradiction est a b sen te . De plus, on imagine à tort q u e le rôle d e la d istance est inhérent à ces m odèles, alors que des configurations centre/périphérie non circulaires (p a r ex em p le lorsque le « centre » s'ap p u ie sur une discontinuité d e milieu ou topographique, telle qu'une f a ç a d e maritime ou m ontagneuse), d e m êm e que des m odèles hiérarchisés mais non auréolaires, dits alors sectoriels, sont fréquents.

I convient aussi d'insister sur la polysémie potentielle des représentations auréolaires. Ces dernières p euvent figurer une « to m b é e d e la distance » après avoir défini des o n d e s jugées plus significatives q u e d'autres pour le sujet traité. Elles peuvent représenter des zones fonctionnellement em boîtées, com m e d a n s le « p a y s a g e d e von Thünen ». Elles peuvent enfin correspondre aux é ta p e s d'un p hénom ène d e d é v e lo p p e m e n t spatio- tem porel. Ces trois significations sont parfois com binées.

Dans la manipulation d e ce s m odèles, il s'avère, bien entendu, crucial d e travaillera une é ch elle a d a p té e au systèm e auquel on a affaire. Ces m odèles peuvent en effet s'appliquer à diverses échelles. La plus locale est celle du village d e von Thünen au sein d e son aire d'approvisionnem ent directe. À un niveau plus régional.

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on trouve le réseau hiérarchisé d'établissem ent; ici, des déform ations deviennent importantes, c a u sées par les irrégularités naturelles. À des échelles supra régionales, continentales et au-delà, existent des systèm es auréolaires d e g ra n d e envergure, a p p e lé s économ ies-m ondes ou systèm es-m ondes.

On trouve l'idée et l'expression d 'é c o n o m ie-m o n d e chez F. Braudel. Cette notion conférait une tram e puissante à son c é lè b re ouvrage sur le m onde m éditerranéen à l'ép o q u e d e Philippe II (Braudel 1949) et faisait l'objet d 'u n e définition e t d 'u n e application élargie d a n s sa som m e intitulée ; Civilisation matérielle, éco n o m ie e t capitalism e, XVe-XVIIIe siècle (Braudel 1985). Les économ istes d e l'école d e la d é p e n d a n c e en étaient très p ro c h e s; en particulier A.-G. Frank (1967) qui s'est intéressé depuis au systèm e-m onde d e l'â g e du bronze (1993). Mais c 'e st par la lecture du livre d'I. Wallerstein (1974) que la notion a p é n é tré le milieu des arch éo lo g u es anglo-am éricains. Ces précisions sont indispensables pour co m p ren d re l'état actuel du d é b a t.

I. Wallerstein a d é v e lo p p é la notion d'éco n o m ie-m o n d e en 1974 dans le premier volum e d'un o u v rag e consacré à l'évolution du système capitaliste (traduction française en 1980). Pour lui, une é c o n o m ie-m o n d e, « c'était un systèm e ' mondial ', non p a rc e qu'il s'étendait au m o n d e entier, mais p a rc e qu'il était plus v a ste que toute unité politique juridiquement définie... » e t« p a rc e q u e le lien fondam ental réunissant les parties du système était d 'o rd re éco n o m iq u e...» (Wallerstein 1980, p. 19). B faisait narfre c e systèm e à la fin du XVe siècle ou au d é b u t du XVIe siècle d e notre ère, en liaison étroite a v e c l'avènem ent du capitalism e.

F. Braudel p a rta g e a it a v e c le chercheur américain une g ra n d e complicité intellectuelle. Il précisait c e p e n d a n t : « Nos points d e vue, pour l'essentiel, sont identiques, m êm e si, pour I. Wallerstein, il n'y a d'autre éco n o m ie-m o n d e q u e celle d e l'Europe, fo n d ée à partir du XVIe siècle seulement, tandis q u e pour moi, bien a v ant d'avoir é té connu par l'hom m e d'Europe dans sa totalité, dès le moyen â g e e t dès m êm e l'antiquité, le m onde a é té divisé en zones écon o m iq u es plus ou moins centralisées, plus ou moins cohérentes, c'est-à-dire en plusieurs économ ies-m ondes qui coexistent » (Braudel 1985, p. 87). Ainsi, par-delà un a c c o rd profond sur l'existence d e c e type d'organisation e t sur sa structure form ée d e trois zones concentriques hiérarchisées : un centre, une semi-périphérie e t une périphérie, il y a une d iv erg e n ce d e vue sur son origine ; une d iv erg e n ce non n égligeable pour les protohistoriens. Braudel écrivit ailleurs : « Il y a eu des éco n o m ies-m ondes depuis toujours, pour le moins depuis très longtem ps»... «En d e s c e n d a n t le cours d e l'histoire a v e c des bottes d e sept lieues, nous dirions d e la Phénicie antique qu'elle fut, f a c e à d e vastes empires, l'esquisse d'une éco n o m ie-m onde. De m êm e C a rth a g e au tem ps d e sa splendeur. De m êm e l'univers hellénistique. De m êm e Rome à la rigueur » (Braudel 1979, p. 14). En bref, pour Wallerstein l'économ ie-m onde est p a r e s se n c e capitaliste stricto sensu, tandis q u e pour l'historien français, l'économ ie-m onde a largem ent p ré c é d é le capitalisme e t n'entretient donc p a s a v e c lui un Sen d e causalité direct.

Com m e F. Braudel, d e s arch éo lo g u es ont utilisé c e m odèle pour d es contextes antérieurs au XVe siècle. S. Frankenstein e t M. Rowlands ont, les premiers, suggéré l'existence d'un système d e c e ty p e à la fin du premier â g e du fer e t au début du deuxièm e, dans un article p h a re consacré aux manifestations « princières » en Allem agne du sud-ouest (1978). I a curieusement fallu atte n d re la s e c o n d e moitié des a n n é e s 1980 pour que c e tte notion se diffuse réellem ent dans le milieu archéologique. Pour c e qui c o n c e rn e l'Europe, on note, coup sur coup, un recueil d'articles édités sous la direction d e M. Rowlands, M. Larsen e t K. Kristiansen (1987) deux ouvrages d e synthèse (Brun 1987, Cunlrffe 1988) e t une série d e contributions p rése n tée s sur le th èm e « centre e t périphérie » au congrès mondial d e Southampton, en sep tem b re 1986 (Cham pion T. 1989).

Si l'économ ie-m onde a p ré c é d é le capitalisme, il convient d e se d e m a n d e r com m ent a pu fonctionner aussi tôt un systèm e é co n o m iq u e unissant plusieurs sociétés différentes, interdépendantes bien q u e d 'u n niveau d e d é v e lo p p e m e n t inégal, sur in e s p a c e d 'échelle continentale. En théorie, il faut un ou plusieurs centres moteurs exprimant loin une d e m a n d e e n produits non disponibles sur place, des nœ u d s intermédiaires pour relayer c e trafic sur d'aussi longues distances e t un système d 'é c h a n g e performant m algré l'a b se n c e d e monnaie.

Au d é b u t du premier millénaire a v a n t notre ère, un systèm e d 'é c h a n g e souple e t e ffic a c e est en p la c e depuis bien longtem ps. I s'agit d e l'é c h a n g e d e dons q u e l'on a p p e lle plus couram m ent l'économ ie d e s biens d e prestige. C om m e elle en p ré c è d e largem ent la mise en p lac e , l'économ ie d e s biens d e prestige ne suffit pas pour q u e se forme une éco n o m ie-m o n d e précapitaliste. Celle-ci exige aussi une hiérarchie d e partenaires ordonnés spatialem ent. Eh G rèce puis en Italie, une form e urbaine a ém e rg é a u cours des Ville e t Vile s. av. J.-C. C e tte forme d e centralisation politique, éco n o m iq u e, dém ographique a logiquem ent en g e n d ré un élargissem ent progressif d e l'aire d'acquisition, non seulem ent pour la subsistance d e c e s concentrations humaines, mais aussi pour bien d'autres com m odités plus sociales q u e strictement économ iques : artistiques, architecturales, artisanales, etc.

Notons q u e Wallerstein (1991, traduction française 1995) a depuis p eu admis l'existence d 'au tres systèm es- mondes, différents d e l'économ ie-m onde capitaliste, précisant (Wallerstein 1995 : 304) : « Chris Chase-Dunn e t Ja n e t Abu-Lughod ont en tam é c e tte réflexion, ainsi qu'un certain nom bre d 'a rc h é o lo g u es dont les écrits

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sont en g é n é ra l ignorés des spécialistes des systèmes-mondes, qui s'intéressent_avant tout à l'é p o q u e m oderne. Si c e tte réflexion se poursuit, alors se produira une triple évolution : d 'abord, ii nous fau d ra rectifier c e qui, en fait, n'est propre q u 'à notre systèm e-m onde m o d e rn e ; ensuite, nous devrons rectifier notre définition g énérale, en term es d e tem ps com m e en termes d 'e s p a c e ; enfin, nous com m encerons à com parer, systém atiquem ent, différents types d e systèm es-mondes ».

Les o p p o sa n ts au m odèle d e l'économ ie-m onde considèrent celui-ci co m m e un diffusionnisme rafraîchi. I est vrai q u e c h e z Wallerstein, la notion d e systèm e-m onde se prête à c e tte critique puisqu'elle s'élabore sur l'idée d 'u n e contradiction entre le cen tre e t la périphérie, où c e tte dernière se trouve dans une situation d e d é p e n d a n c e vis-à-vis des centres exploiteurs du système capitaliste. Les opposants conséquents sont eux aussi anglophones. C 'est peut-être pourquoi ils n'ont pas consulté les travaux d e Braudel où le c o n c e p t d 'é c o n o m ie-m o n d e p o ssèd e une définition qui d é b o rd e l'histoire m oderne et contem poraine. Pour l'historien français, la d é p e n d a n c e d e s zones intermédiaires e t périphériques est moins unilatérale que c h e z Wallerstein. Des centres dominaient, certes, mais la diffusion d e leur influence s'opérait selon d e s m odalités plus subtiles e t réalistes, qui ad m e tta ien t les adaptations indigènes aux caractéristiques des réseaux d 'é c h a n g e s .

Les perspectives

Pour les Vie e t Ve siècles av. J.-C., l'application à laquelle je m 'étais livré (Brun 1987) empruntait explicitement la conception d e Braudel. Elle utilisait aussi le m odèle d e redistribution des biens d e prestige d e Polanyi (1957), com m e l'avait déjà fait Wells (1980) pour rendre co m p te d e la diffusion des biens d e prestige m éditerranéens dans l'hinteriand eu ro p éen . La formulation d e Wells pouvait laisser penser q u e ces biens avaient modifié, par leur simple présen ce, l'organisation politique des « barbares ». On com prend bien q u 'e n v isa g é e s sans nuance, les idées d e Wallerstein e t d e Wells prêtaient le flanc aux critiques d e s adversaires d e l'école d e la d é p e n d a n c e . Il convient d e se d ém arq u er d e c e tte caricature diffusionniste. I s'est bien produit la diffusion d e formes d'organisation sociales plus com plexes, du centre vers la périphérie, mais elle p ro c é d a moins d'u n e adoption, d'une copie conform e d'élém ents étrangers, que d'une ad a p ta tio n d e s formes locales à d e s conditions économ iques c ré é e s par les centres m éditerranéens e t intégrant un m onde d e plus en plus vaste. Les élites nord alpines n'imitèrent pas plus les structures politiques des cités g rec q u e s ou étrusques q u e le symposium ou b a n q u e t cérém oniel ; elles renforcèrent leur coordination en se hiérarchisant afin d e mieux tirer a v a n ta g e d e la d e m a n d e m éditerranéenne. La différence est essentielle ; elle sé p are la conception m écanique traditionnelle d'une conception pleinement systém ique.

C e m odèle ne correspond pas à la présentation qu'en font ses principaux contradicteurs e n protohistoire (Dietler 1989 ; Fitzpatrick 1993 ; Woolf 1993). D'une part, il ne som bre pas sur l'écueil d é n o n c é tôt, d e l'intérieur m êm e d e l'éco le d e la d é p e n d a n c e ; croire que la situation socio-politique est m écaniquem ent conditionnée par la domination extérieure, c'est-à-dire croire q u e tout est fonction des contingences historiques (Cardoso, Faletto 1978). i a d m e t c e principe central d e la sociologie d e l'action qui place les acteurs au c e n tre d e l'analyse des p h én o m èn es sociaux ; par exem ple d an s les choix sélectifs des biens proposés p a r les Grecs e t les Étrusques e t dans les modalités d'utilisation d e ces biens pour leur stratégie d e pouvoir propre. D'autre part, il s'a v è re com patible a v e c l'idée d e travail-fête d é v e lo p p é e par M. Dietler, d 'a p rè s d e s exem ples ethnographiques (Dietler 1990), puisque c e tte m anière d e mobiliser une main d 'œ u v re a b o n d a n te représente une des variantes d e l'économ ie des biens d e prestige.

Terminons p a r une référence a u réc e n t article d'A.-G. Frank (1993), é v o q u é plus haut. Critiquable sur plusieurs points, surtout l'imprécision d e certaines définitions et la co nception m écan iq u e e t unilatérale d e la d é p e n d a n c e , c e papier est à la fois stimulant e t em blém atique d e la q u ê te faite par des chercheurs d'autres sciences hum aines dans les travaux archéologiques. Voilà un des penseurs du capitalism e e t du sous- d é v e lo p p e m e n t qui se tourne vers notre docum entation d e v a n t la nécessité d e g a g n e r une profondeur d e c h am p suffisante pour étudier les cycles pluriséculaires d e croissance e t d e déclin des grands systèm es économ iques. Il em prunte aux contributions des archéologues qui ont appliqué la notion d e sy stèm e-m onde au fonctionnem ent d e l'Asie o ccidentale, surtout pendant les llle e t Ile millénaires av. J.-C. (Ekholm 1980 ; Kohi 1987; Lamberg-Karlowsky 1975; Wilkinson 1987) e t s'appuie aussi b e a u c o u p sur celles qui articulent les évolutions asiatiques e t eu ro p éen n es à c e tte é p o q u e (Kristiansen 1987a, 1994; Sherratt, Sherratt 1991). L'enjeu intellectuel d é b o rd e là très largem ent l'archéologie.

A.-G. Frank souligne, d e surcroît, a v e c une g rande justesse q u e la notion d e systèm e-m onde heurte le courant d e p e n sé e aujourd'hui dom inant dans les sciences humaines, qui rejette les grandes théories au profit des dimensions individuelles, microsociale, locale, du relativisme e t d e la pluralité des sens. C e m odèle, politiquement incorrect, offre pourtant une précieuse clé pour décrypter la protohistoire dan s quelques-unes d e ses te n d a n c e s lourdes. C ette clé m acroscalaire n'ouvre sans do u te pas toutes les portes, mais l'une

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Évolution des structures et dynam iques sociales

d 'e n tre elles e t non d e s moindres. Il reste à découvrir, ou préciser, d'autres clés e t à les com biner en un systèm e d e systèmes, à l'exem ple d e c e q u e trois géographes ont ten té c e s dernières a n n é e s (Durand, Lévy, Retaillé 1992). Ils o n t coordonné quatre m odèles du m onde : un ensem ble d e m ondes (aires culturelles héritières d'u n e longue tradition), un cham p d e forces (fondé sur une logique géopolitique), un réseau hiérarchisé (éc o n o m ie - ou système-monde), une société (échelle d e légitimation mondiale, d o n c à venir). Rem arquons d é jà la b o n n e ad équation des trois premiers modèles a v e c les outils dont nous disposons pour les périodes qui nous intéressent ici ; a v e c le premier, nous sommes d e plain-pied dans nos entités culturelles, d a n s le deuxièm e se rangent les p e e r polities d e C. Renfrew (1977), le troisième correspond rigoureusem ent à c e q u e nous venons d e discuter.

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