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Carte des Morts pour la France de Limoges

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Academic year: 2022

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Carte des Morts pour la France de Limoges

La Carte des Morts pour la France de Limoges peut être utilisée à différents niveaux. À la recherche de soldats de Limoges morts entre 1914 et 1919, on peut imaginer s’en servir pour reconstituer des parcours individuels, en s’appuyant sur les registres matricules disponibles auprès des Archives départementales de la Haute-Vienne, de même que sur les journaux des marches et opérations et les historiques régimentaires disponibles en ligne auprès du site Mémoire des hommes. Dans une optique plus collective, les différents lieux de décès ont été reliés afin de suivre dans le temps les principales batailles et opérations de la Grande Guerre où les soldats de Limoges sont tombés. Il est également proposé de suivre le parcours du 63e régiment d’infanterie de Limoges depuis son départ pour le front le 5 août 1914, jusqu’à l’armistice du 11 novembre 1918. Les différentes étapes de ce parcours sont illustrées par des extraits de l’Historique et des JMO du régiment.

La Carte des Morts pour la France de Limoges s’inscrit dans le prolongement du Portrait statistique des Morts pour la France de Limoges, présent sur le site La Grande Guerre et le Limousin sous la forme d’un diaporama synthétique et d’un article détaillé. La carte comporte neuf calques qui permettent différentes approches.

Les six premiers calques : les Morts pour la France de Limoges de 1914 à 1919

Les 3003 Morts pour la France de Limoges sont répartis dans six calques en fonction de leur année de décès. Pour chaque année de décès, le menu déroulant qui accompagne la carte présente les Morts en fonction du genre de mort. Les repères sur la carte se distinguent par des couleurs différentes selon l'année (1914 : bleu ciel, 1915 : vert, 1916 : marron, 1917 : rose, 1918 : bleu foncé, 1919 : jaune) et par des formes différentes en fonction du genre de mort (par exemple : une "étoile" pour "tué à l'ennemi"). En saisissant le nom d'un Mort de Limoges dans l'onglet recherche de la carte, il est ainsi possible de découvrir son lieu de décès et sa fiche d'informations. Pour comparer les lieux de décès de plusieurs années, il suffit de cocher les calques associés.

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Septième calque : les lieux de décès des Morts pour la France de Limoges

Ce calque permet de visualiser les 1087 lieux de décès des 3003 Morts pour la France de Limoges.

Les repères sur la carte se distinguent par des couleurs différentes en fonction du genre de mort. Les repères en rouge désignent les lieux associés aux Morts au combat (tués ou disparus), ils sont particulièrement denses dans les départements de la ligne de front. Les repères en blanc concernent les lieux associés aux Morts à l’arrière, décédés de blessures ou de maladies, il peut s’agir d’ambulances situées quelques kilomètres à l’arrière du front ou

d’hôpitaux plus éloignés. Les repères en gris désignent les lieux associés aux Morts par accident, le plus dramatique étant celui de Saint-Michel-de-Maurienne en Savoie dans la nuit du 12 décembre 1917. Les repères en noir

désignent des lieux associés aux Morts en captivité en Allemagne, des suites de blessures ou de maladies.

Les lieux de décès au combat les plus des importants (10 Morts et plus) sont représentés par des repères en rouge foncé. C’est à Verdun dans la Meuse que l’on relève le plus de tués au combat avec 42 Morts. Viennent ensuite, avec plus de 30 Morts, des lieux de combat particulièrement meurtriers en 1914-1915 comme La Besace dans les

Ardennes ; Perthes-les-Hurlus et Jonchery dans la Marne ; Roclincourt, Rocquigny et Neuville-Saint-Vaast dans le Pas- de-Calais. Les lieux de décès à l’arrière les plus importants (10 Morts et plus) sont représentés par des repères en jaune. On trouve à la première place, Limoges qui compte 77 Morts des suites de blessures ou de maladies. Viennent ensuite Châlons-sur-Marne avec 27 Morts et Paris avec 23 Morts.

En dehors du territoire français métropolitain qui cumule 936 lieux de décès (86%), on recense également 151 lieux de décès à l’étranger (14%). Ces lieux de décès peuvent se trouver : dans des pays alliés comme la Belgique (55 lieux), l’Italie, la Serbie, la Grèce, et ponctuellement la Roumanie ; dans des pays ennemis comme l’Allemagne (29 lieux de captivité), et plus marginalement la Turquie, la Bulgarie, le Cameroun (colonie allemande), la Sibérie (contre l’Armée rouge) ; dans des territoires de l’empire français (Algérie, Maroc, Tunisie) ; et enfin en mer (12 lieux de décès identifiés par des repères en bleu, et situés pour la plupart en Méditerranée).

Huitième calque : batailles et opérations associées aux Morts pour la France de Limoges

Cette approche propose un parcours chronologique qui relie des Morts au combat de Limoges à une bataille (1) donnée.

Note (1) : « Quant à la Grande Guerre, nous persistons en effet à user du terme de “bataille” pour qualifier un type d’événement guerrier qui, en fait , ne répond plus le moins du monde à la définition de la bataille admise jusque-là ». Article de l’Encyclopédie de la Grande Guerre : Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 284.

Le huitième calque propose 44 étapes que l’on peut visualiser seules ou en combinaison avec les autres calques (il suffit de cocher ou décocher les calques pour en disposer ou non). Les 1380 Morts de Limoges associés à une bataille, et donc à une période de temps, sont reliés par des lignes (parfois des polygones quand les lignes se rejoignent) qui se distinguent par des couleurs différentes en fonction des cinq années de combats.

Les premières étapes du parcours chronologique concernent la bataille des frontières. Du 7 au 23 août 1914, dans le cadre d’offensives menées par les armées françaises, des soldats de Limoges sont tombés en Alsace-Lorraine (12 Morts), en Ardenne belge (28 Morts) et plus marginalement en Sambre-et-Meuse (5 Morts).

Les étapes suivantes concernent la Grande retraite des armées françaises qui se déroule du 24 août au 4 septembre 1914. On recense de nombreux Morts de Limoges le 28 août à La Besace dans les Ardennes (79 Morts), à Rocquigny dans le Pas-de-Calais (46 Morts), à Moislains et Sailly-Saillisel dans la Somme (22 Morts).

La première bataille de la Marne se déroule du 5 au 12 septembre 1914. Dans le cadre de cette vaste bataille, les soldats de Limoges appartenant à la 4e armée française du général de Langle de Cary sont engagés dans la bataille de Vitry (50 Morts) et plus marginalement dans la bataille des Marais de Saint-Gond (4 Morts).

Les étapes suivantes montrent qu’après la bataille de la Marne, les armées allemandes ne sont pas vaincues. Dans la seconde partie du mois de septembre 1914, on assiste à une fixation du front avec le creusement des premières tranchées. Les soldats de Limoges affrontent des combats meurtriers en Champagne (91 Morts) et dans l’Oise (29 Morts).

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Le tracé en noir sur la carte indique approximativement la ligne de front en octobre 1914 (729 km). Il montre en particulier combien le saillant de Saint-Mihiel est une position stratégique pour les Allemands qui fragilise l’approvisionnement de la place forte de Verdun, en coupant la voie Verdun-Nancy.

Avec le blocage de la ligne de front à l’ouest de la Marne, s’engage la course à la mer, dernière phase de la guerre de mouvement. En ce qui concerne les soldats de Limoges, ils participent à la première bataille d’Ypres en novembre- décembre 1914 (25 Morts). La ligne de front rejoint alors la mer du Nord au-dessus de Nieuport, et la guerre de position va s’installer jusqu’au printemps 1918.

De 1915 à 1917 vont se succéder une série d’offensives de la part des armées françaises et britanniques, dans l’espoir d’obtenir une véritable percée. Elles auront toutes pour résultat des gains territoriaux dérisoires, au prix de pertes humaines monstrueuses (2). Le tribut payé par les soldats de Limoges témoigne de l’importance du carnage.

Note (2) : « Il nous paraît particulièrement intéressant de relever que cette “mort de la bataille” – ou à tout le moins cette mutation complète du phénomène – a elle-même partie liée avec l’extraordinaire radicalisation de la violence de guerre à laquelle on assiste à cette occasion L’intensité du feu donne en effet une supériorité écrasante à la défensive sur l’offensive et, en empêchant le mouvement, empêche aussi la bataille ». Article de l’Encyclopédie de la Grande Guerre : Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau.

Édition du Centenaire, page 291.

On retrouve des Morts de Limoges lors de la première bataille de Champagne du 14 décembre 1914 au 19 mars 1915 (103 Morts), et quelques kilomètres plus au nord, on repère la seconde bataille de Champagne du 25 septembre au 6 octobre 1915 (prise de Tahure le dernier jour de l’offensive) (57 Morts). La première bataille de la Woëvre du 5 avril au 5 mai 1915 se traduit par des pertes importantes dans des lieux tristement célèbres (66 Morts):

le bois de Mort-Mare à Flirey, la crête des Éparges et le bois d’Ailly. La seconde bataille de l’Artois se déroule du 9 mai au 25 juin 1915 (49 Morts), et la troisième bataille de l’Artois du 25 septembre au 4 novembre 1915 (91 Morts).

Pour les soldats de Limoges, les combats en Artois se prolongent au premier trimestre 1916 au Labyrinthe situé à proximité des communes d'Écurie et de Neuville-Saint-Vaast.

Les soldats de Limoges ont également subi des pertes lors d’offensives allemandes, en particulier lors de l’immense bataille de Verdun du 21 février au 19 décembre 1916. Sur les dix mois de combats, l’enfer de Verdun se solde par 210 Morts tués ou disparus, auxquels il faut rajouter 29 Morts de blessures et 12 Morts de suites de blessures, soit plus de 8% de l’ensemble de 3003 Morts.

Il y aura encore de nombreux morts lors de la bataille de la Somme du 1er juillet au 18 novembre 1916 (102 Morts), de la bataille du Chemin des Dames du 16 avril au 24 octobre 1917 (65 Morts), et de la deuxième bataille de Verdun du 20 août au 18 septembre 1917 (22 Morts). L’échec sanglant de l’offensive Nivelle, dès les premiers jours des combats, sera à l’origine des mutineries dans l’armée française du printemps 1917.

Suite à la sortie de la guerre de la Russie révolutionnaire, les Alliés doivent faire face à la vaste offensive allemande du Printemps (21 mars au 18 juillet 1918). La guerre de mouvement reprend, l'offensive Michael fin mars frappe principalement les troupes britanniques dans la Somme, l'opération Georgette ou bataille de la Lys se déroule dans les Flandres en avril. La troisième bataille de l’Aisne et la bataille du Matz dans l’Oise se déroulent début juin. La seconde bataille de la Marne du 15 au 20 juillet 1918 est la dernière grande offensive allemande de la guerre, et elle se termine par un échec. Pour les soldats de Limoges, ces cinq bataillent se soldent par 62 Morts au combat.

La contre-offensive alliée du 18 juillet au 6 août 1918, et l‘offensive des Cent-Jours du 8 août au 11 novembre sont marquées par l’implication décisive des troupes américaines et l’utilisation des chars d’assaut. La progression dans la libération du territoire français peut se lire à travers le déplacement vers le nord-est des lieux de décès des soldats de Limoges. Pour les soldats de Limoges, l’ensemble des combats de cette dernière phase entraîne 92 Morts. La ligne de front à l’Armistice du 11 novembre 1918 (tracé en noir sur la carte long de 338 km) montre l’ampleur du terrain reconquis des Flandres en Belgique au saillant de Saint-Mihiel.

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■ Source du tableau : fichier « les 3003 Morts selon la date de décès », téléchargeable dans l’article « Les Morts pour la France de Limoges » sur le site La Grande Guerre et le Limousin.

Les deux dernières étapes proposées concernent deux autres fronts moins connus : le front d’Orient et le front italien.

Pour les soldats de Limoges, les combats sur le front d’Orient s’ouvrent avec le débarquement à la pointe de la péninsule de Gallipoli, le 26 avril 1915. La bataille des Dardanelles face à l’Empire ottoman est un échec, bloqués à Seddul-Bahr, les soldats de Limoges comptent 10 Morts jusqu’au 5 juillet 1915. Avec l’entrée en guerre de la Bulgarie au côté des Empires centraux, les troupes des Alliés sont évacuées de Turquie. Pour les soldats de Limoges, les combats se déroulent alors en Grèce et en Serbie, avec 11 Morts au combat du 24 septembre 1916 au 15 septembre 1918. Sur la période, il faut également prendre en compte une proportion relativement élevée de décès suite à des maladies (24 Morts) et à des blessures (11 Morts). Cependant, tous genres de décès confondus, les 56 Morts pour la France de Limoges sur le front d’Orient représentent moins de 2% du total des Morts.

Vers le front italien, de novembre 1917 à novembre 1918, permet de suivre les voies d’accès des renforts français (depuis Vintimille ou Modane) en direction des lieux de décès de 17 soldats de Limoges. Les 9 Morts au combat sont tombés sur le plateau d’Asiago de février à juin 1918, et sur les rives du Piave, dans les derniers jours de la guerre.

On compte aussi 5 Morts de maladie dans des ambulances de grandes villes (Vérone, Vicence, Milan). Le parcours permet également de s’informer sur la catastrophe ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne, dans la nuit du 12-13 décembre 1917. Le déraillement d’un train de permissionnaires de retour du front italien a fait près de 700 morts, dont une cinquantaine originaires du Limousin (on compte 7 Morts de Limoges).

► Pour disposer des informations du huitième calque de la Carte Google, vous pouvez télécharger sur le site La Grande Guerre et le Limousin, le document qui présente la liste des 44 étapes avec leurs descriptions (10 pages).

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Neuvième calque : le parcours du 63e régiment d’infanterie de Limoges

Il est proposé de suivre les différentes étapes dans la Grande Guerre du 63e régiment d’infanterie de Limoges, depuis sa mobilisation et son départ pour le front le 5 août 1914, jusqu’à son dernier engagement armé qui s’achève le 28 octobre 1918 à Vouziers dans les Ardennes.

Le 63e régiment d’infanterie n’est pas passé sur tous les fronts, mais son parcours est représentatif des multiples déplacements et combats endurés par les fantassins pendant les 52 mois du conflit. Le neuvième calque propose un parcours en 38 étapes pour l'ensemble du conflit. A chaque étape, une description est proposée, fondée le plus souvent sur l’Historique du régiment, et ponctuellement sur des extraits des Journaux de Marches et Opérations.

Au niveau des Morts pour la France de Limoges, le 63e RI est le régiment le plus touché avec 187 Morts sur un total de 3003 (6%). On retrouve l'hécatombe liée au combat du 28 août 1914 à La Besace dans les Ardennes (33 Morts), et celles liées aux offensives en Lorraine et en Artois en 1915 (52 Morts) (3). L'année 1916 compte 17 Morts dans le secteur de Verdun d’avril à juin. Dans l'attente des troupes américaines, l'année 1917 ne compte que 5 Morts. En 1918, les soldats de Limoges du 63e RI comptent 2 Morts au combat dans la défense de Reims entre février et juin, et 8 Morts de maladie en service, dont au moins 3 liés à l’épidémie de grippe espagnole entre septembre et novembre.

Note (3) : « 1915 sera après 1914 la plus meurtrière année de la guerre » (Duroselle) : 31 000 morts par mois en moyenne, soit 370 000 en tout pour l’année 1915, contre 60 000 morts par mois en 1914. Article de l’Encyclopédie de la Grande Guerre: Les batailles de la Grande Guerre, Gerd Krumeich et Stéphane Audouin-Rouzeau. Édition du Centenaire, page 288.

Pour conclure, il faut retenir que les JMO et l’Historique du 63e régiment d’infanterie de Limoges donnent une vision de la Grande Guerre centrée sur les faits militaires saisis dans l’instant. Pour élargir le récit, il faut se tourner vers d’autres sources qui traitent de l’ensemble des conditions de vie et de mort du soldat pendant la Grande Guerre.

Au niveau des ressources en ligne, il faut signaler le site de Christian Faurillon entièrement consacré au 63e RI pendant la guerre 1914-1918. Dans une perspective pédagogique beaucoup plus large, on retiendra deux ressources du réseau Canopé sur la Grande Guerre : le DVD Maurice Genevoix, l’expérience combattante, qui contient un entretien avec l’écrivain et des extraits de son livre Ceux de 14 ; l’ouvrage 50 activités autour de la Grande Guerre, qui en deux tomes fait un tour très complet de toutes les thématiques liées au sujet.

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► Pour vérifier vos connaissances sur les lieux de décès des Morts de Limoges, les batailles, et le parcours du 63e RI, vous pouvez répondre aux 20 questions du Quiz sur la Carte des Morts pour la France de Limoges.

Références

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