conclusion
Au terme de ce travail, nous avons constaté que les messages de prévention n’ont que peu d’impact sur la population jeune. Une plus grande implication de la part de tous
les acteurs de cette problématique semble essentielle : la responsabilité individuelle, les messages de prévention de la LVC, les con
seils des médecins de premier recours et un soutien des autorités sanitaires.
Finalement, la population jeune n’a pas encore retenu le message essentiel : la crème solaire ne suffit pas.
1628 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 3 septembre 2014 Bibliographie
1 Bulliard JL. Epidémiologie et prévention du mélanome cutané en Suisse. Forum Med Suisse 2009;17:314-8.
2 Lund LP, Timmins GS. Melanoma, long wavelenght ultraviolet and sunscreens : Controversies and potential
resolutions. Pharmacol Ther 2007;114:198-207.
3 OFS. Epidémiologie du cancer. Le mélanome de la peau : état des lieux et prévention. Actualités OFS, Neu- châtel, 16.04.2012.
4 Planta MB. Sunscreen and melanoma : Is our prevention message correct ? J Am Board Fam Med 2011; 24:735-9.
• • •
La santé dans le panier de l’industrie alimentaire
Représentations des consommateurs vis-à-vis des allégations de santé et nutritionnelles
Frédéric Bacchetta, Jacques Bijon, Jean Degott, Pieter-Jan Gijs, Mihailo Obrenovic,
étudiants en troisième année bachelor de la Faculté de biologie et de médecine de Lausanne
introduction
Les allégations de santé et nutritionnelles (ASN) sont de plus en plus présentes dans les produits alimentaires. Cette augmenta
tion s’inscrit dans un changement sociétal global entraînant une adaptation aux niveaux politique, économique, scientifique et du système de santé. En effet, dans un con
texte de médicalisation de la société en gé
néral, et de l’alimentation en particulier, de nouvelles normes dans les différents terri
toires du champ social apparaissent, ce qui nous con duit à reconsidérer le rapport entre les aliments et la santé.1 Ces changements amènent donc les consommateurs à deve
nir autonomes visàvis de leur santé via l’alimentation.
Qu’est-ce qu’une allégation de santé ?
Il s’agit de toute mention utilisée sur les étiquettes, lors de campagnes de publicité, selon laquelle la consommation d’un aliment donné ou d’un de ses ingrédients peut avoir des bienfaits pour la santé ;2 par exemple, vitamines et minéraux, fibres et bactéries
«probiotiques».
Qu’est-ce qu’une allégation nutritionnelle ?
Les allégations nutritionnelles affirment ou suggèrent qu’un aliment possède des propriétés nutritionnelles bénéfiques spé
cifiques. Il s’agit par exemple des mentions
«faible teneur en graisse», «source d’acides gras oméga3» ou «riche en fibres».2
L’objectif de notre projet était d’explorer les représentations, opinions et connais
sances des consommateurs visàvis des ASN présentes dans la publicité de produits alimentaires.
méthodes
Nous avons effectué une revue de littéra
ture et mené des entretiens avec différents spécialistes afin de parcourir l’histoire des ASN, leurs dimensions sociales, politiques, économiques, comportementales et cultu
relles. Nous avons ainsi rencontré les inter
venants suivants : une représentante de la Fédération romande des consommateurs (FRC), le chimiste cantonal vaudois, un mé
decin nutritionniste, une diététicienne, un épidémiologiste, deux anthropologues et un publiciste. Nous avons interrogé 31 consom
mateurs lors d’entretiens qualitatifs semi
structurés, dans deux supermarchés de la région lausannoise.
résultats
Conformément aux observations faites lors de nos différents entretiens, nous re
marquons que peu de produits ASN sem
blent marquer les esprits. La compréhen
sion de l’ASN par les consommateurs se limite souvent au slogan publicitaire et la
grande majorité des personnes interrogées se dit noninfluencée par l’ASN de la publi
cité, bien que certaines seraient tentées d’essayer le produit par curiosité pour la nouveauté. Nous avons relevé que trois groupes de personnes se distinguaient se
lon la confiance accordée aux ASN : celles à confiance absolue, celles qui ont besoin de preuves, et les sceptiques qui n’accordent aucune crédibilité au message. Les consom
mateurs pensant que l’argument santé est surtout du marketing ne paieraient pas plus cher pour un produit ASN, tandis que les consommateurs sensibles à des ASN qui toucheraient un problème de santé person
nel paieraient le produit plus cher.
Cependant, à prix égal, nous constatons que les gens choisissent presque toujours le produit avec un plus santé, celuici étant considéré comme bon à prendre. En som
me, les critères du goût et du plaisir sont principalement ceux qui vont favoriser le maintien de l’achat d’un produit ASN plus onéreux, bien que de nombreux autres fac
teurs entrent en considération (figure 1).
L’opinion des spécialistes interrogés re
joint les tendances générales des consom
mateurs mentionnées cidessus. En effet, les consommateurs attachent plus d’impor
tance à la nonmalfaisance des produits plutôt qu’à leur bienfaisance, et il est diffi
cile d’établir si c’est l’ASN qui va motiver l’achat du produit ou plutôt son attractivité globale.
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Par exemple, sur l’emballage d’un pot de yoghourt LC1, figure bien l’allégation de san
té, mais aussi des images de fleurs comme allusion à la nature, un drapeau suisse pour montrer que la production est locale et, de plus, le logo LC1 a luimême un design qui fait penser à celui d’un réel médicament…
De plus, le consommateur associe le ca
ractère local, l’authenticité, le bio ou le com
merce équitable à la santé sans en être conscient, comme l’expliquent les spécia
listes interrogés.
Enfin, les experts ne considèrent pas les produits ASN comme une possibilité de pro
motion de la santé. Un retour aux produits de base, des repas équilibrés et des com
portements alimentaires adaptés restent les seuls éléments conseillés par les spécia
listes.
conclusion
Notre travail indique que les représenta
tions des consommateurs sont multifacto
riel les et influencent l’achat d’un produit ASN. Toutefois, il serait utile de faire une étude plus approfondie, quantitative et à plus large échelle, afin d’avoir plus d’informations sur les produits concernés. Enfin, la métho
dolo gie utilisée ne permet pas de généraliser nos résultats à la population générale et cons
titue la principale limite de notre travail.
Remerciements
Au Pr Bernard Burnand, aux spécialistes et aux con- sommateurs interrogés.
Bibliographie
1 Roberfroid M, Coxam V, Delzenne N. Aliments fonc- tionnels (2e ed.). Cachan : Lavoisier, 2008. 2008;1017-8.
2 Autorité européenne de sécurité des aliments. FAQ sur les allégations nutritionnelles et de santé. 2013. www.
efsa.europa.eu/fr/faqs/faqnutrition.htm
3 Siegrist M, Stampfli N, Kastenholz H. Consumer’s wil- lingness to buy functional foods. The influence of carrier,
benefit and trust. Appetite 2008;51:526-9.
4 Wills J, Bonsmann S, Kolka M, Grunert K. Symposium 2 : Nutrition and health claims : Help or hindrance European consumers and health claims : Attitudes, understanding and purchasing behavior. Proc Nutr Soc 2012;71:229-36.
5 Zezelj I, Milosevic J, Stojanovic Z, Ognjanov G. The motivational and informational basis of attitudes towards
foods with health claims. Appetite 2012;59:960-7.
6 Urala N, Lähteenmäki L. Attitudes behind consumers’
willingness to use functional foods. Food Qual Prefer 2004;15:793-803.
7 Williams P. Consumer understanding and use of health claims for foods. Nutr Rev. 2005;63:256-64.
Figure 1. Facteurs influençant les représentations 3-7
PRODUIT : Facteurs intrinsèques
• Produit de base – ASN : cohérence du message
• Type d’ASN
• Goût*
• Prix*
• Attractivité visuelle (packaging)
• Familiarité
• Confiance dans l’industrie*
• Connaissances nutritionnelles*
• Genre*
• Age*
• Niveau d’éducation*
CONSOMMATEUR : Facteurs intrinsèques
Attitude envers le produit CONSOMMATEUR : Facteurs influençables
* caractéristiques qui ressortent de nos entretiens avec le consommateur (public/expert) Maladie*
(présence/
absence)
Compré- hension de l’ASN*
Perception d’une bonne
alimenta- tion*
Attente par rapport
au produit Curiosité*
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Fer 69 mg (Fe
++) Vitamine C 300 mg
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®Formule optimisée:
Sans lactose Sans gélatine Sans colorants artificiels
C: fumarate de fer, gluconate de fer, vitamine C. I: anémie ferriprive et carence en fer latente.
P: 1 à 2 cps. filmés par jour. CI: surcharge en fer, troubles de l’utilisation du fer, hypersen- sibilité à l’un ou plusieurs des composants du médicament, anémies non ferriprives, intolérance, maladies hépatiques et rénales graves. EI: légers troubles gastro-intestinaux.
IA: tétracyclines, antiacides à base de sels d’aluminium ou de magnésium, cholestyramine, pénicillamine, sels d’or, biphosphonates. E: 40 et 100 comprimés pelliculés. Liste C. 10/2012.
Admis par les caisses-maladie.
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