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Les opioïdes, efficaces dans le traitement de la lombalgie chronique ?

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Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 10 septembre 2014 1685 d’un coordonnateur onusien ? Il a des réu-

nions qui ont des objectifs avec des résultats fixés. «Je m’apprête encore à passer quelques heures avec le directeur général de l’OMS.

Je veux aussi m’assurer de l’implication des gouvernements, de ceux qui ont des liens avec les pays affectés. Je rencontre les com- pagnies aériennes… Bien sûr, les pays af- fectés ont besoin de deux fois plus, trois fois plus que ce qu’ils reçoivent. Mais je suis résolu à utiliser toutes mes capacités avec le secrétaire général de l’ONU pour obtenir plus. Plus d’argent, de personnel, de véhi- cules, de matériel, de centres de soins. Ce n’est pas si simple : on ne va pas acheter trois outils au magasin du coin !».

Le Dr Nabarro a d’ores et déjà annoncé que la guerre contre Ebola durerait «au

moins six mois». «C’est une estimation, dit- il. J’ai demandé à avoir les compétences et les capacités de concentrer notre réponse massive pendant six mois. Si nous ne pou- vons pas fournir cet effort majeur, nous ne prendrons pas d’avance sur l’épidémie. La situation s’aggraverait, elle continuerait à se propager et à semer la misère et la peur.

Mon ambition est de voir des signes de cet effort dans les deux semaines, et des signes que l’épidémie est sous contrôle d’ici deux mois. Je suis prêt à être jugé là-dessus.»

Il conclut : «Je suis responsable, je pourrai être la cible de critiques, mais tout notre travail sera public : combien d’argent est réuni, son utilisation. Nous travaillons jour et nuit. Et personnellement, j’y pense en permanence.»

L’épidémie sous contrôle d’ici deux mois ? Le rendez-vous est donc pris : pour la mi- novembre. Pour l’heure, on compte quatre pays touchés (Guinée, Sierra Leone, Liberia et Nigeria) et un cinquième menacé (le Sé- négal). Le bilan humain a déjà dépassé le nombre cumulé de victimes d’Ebola depuis la découverte du virus en 1976. «La grande dispersion des foyers dans les pays est sans précédent et fait du contrôle de l’épidémie une tâche titanesque» souligne pour sa part Sylvain Baize, directeur du Centre national français de référence sur les fièvres hémor- ragiques virales. Même si les différents trai- tements et vaccins expérimentaux, actuelle- ment discutés, représentent un espoir certain à moyen terme, il est clair que l’urgence consiste à enrayer la transmission interhu- maine pour circonscrire l’épidémie. Pour parvenir à ce résultat, il faut isoler les pa- tients au plus tôt, protéger les personnels soignants et, enfin, suivre les sujets contacts des malades afin de les isoler à leur tour dès les premiers signes cliniques.»

Pour lui, l’ampleur de l’épidémie et la

nécessaire exhaustivité dans le suivi impli- quent le déploiement de moyens humains et matériels colossaux. «Ainsi, alors que l’on croyait l’épidémie endiguée en Guinée, quel- ques cas passés inaperçus ont suffi à provo- quer la deuxième vague qui sévit aujour- d’hui. Ces moyens humains et matériels ne sont bien sûr pas à la portée d’une seule nation, mais nécessitent une implication soutenue et massive de la communauté in- ternationale.»

Une autre lecture est possible. Celle du Dr Mergo Terzian, 42 ans, président de MSF France. Sans emphase mais avec une vio- lence contenue, il fournit aujourd’hui une lecture politique et stratégique. Ce point de vue mérite d’être écouté. MSF est depuis cinq mois en première ligne sur le front de l’épidémie. Après une alerte, en avril, de la société française d’assistance «International SOS», cette ONG a annoncé dès la fin juin que l’épidémie était «hors de contrôle». «L’OMS n’est pas à la hauteur de la situation épi- démique et de la réponse qu’elle réclame»

affirme publiquement le Dr Terzian. Répé- tons : MSF accuse ouvertement l’OMS de ne pas répondre à sa mission sanitaire et hu- manitaire. C’est une accusation grave. Elle est datée des premiers jours de septembre 2014.

MSF ajoute que la réponse de la commu- nauté internationale actuelle est à la fois insuffisante et inadaptée. Que le Conseil de sécurité des Nations Unies doit se saisir de cette question, désigner un vrai leadership.

«Allons-nous regarder les Africains crever ?»

demande le Dr Mergo Terzian. La question est posée.

Jean-Yves Nau jeanyves.nau@gmail.com

lu pour vous

Coordination : Dr Jean Perdrix, PMU (Jean.Perdrix@hospvd.ch)

Les opioïdes, efficaces dans le traitement de la lombalgie chronique ?

Lors des consultations en urgence pour des lombalgies aiguës, les opioïdes sont fréquemment utilisés avec une bonne efficacité. Qu’en est-il en cas de lombalgie chroni- que ? Dans cette méta-analyse, les auteurs ont effectué une mise à jour de la revue Cochrane de 2007 à 2012. Ils ont analysé des essais randomisés comparant un traitement pendant au minimum

quatre semaines par opioïdes (non injectés) versus placebo ou autres médicaments. Les études devaient avoir évalué au moins un des élé- ments suivants : douleur, fonction ou amélioration globale. Les auteurs ont donc inclus quinze essais avec 5540 participants. Les cinq études comparant le tramadol au placebo (n = 1378) ont montré un plus grand soulagement de la douleur globale par la molécule active et une plus grande amélioration fonctionnelle, l’évidence clinique étant toutefois jugée faible. Dans les deux études

avec buprénorphine transdermique (n = 653), les auteurs ont trouvé des preuves de très faible qualité que cet agent réduise la douleur de manière supérieure au placebo, sans évidence d’une amélioration fonctionnelle. Les opiacés majeurs (six études avec 1887 patients) ont entraîné de faibles effets, tant sur la réduction de la douleur que sur l’amélioration de la fonction.

Commentaire : Globalement, chez les patients atteints de lombalgie chronique, les opioïdes sont modérément plus efficaces que le placebo dans le court terme pour soulager la douleur et un peu plus efficaces à court terme pour amé-

liorer la fonction. Toutefois, les données soutenant une utilisation à long terme sont à peu près inexistantes. L'utilisation à long terme des opioïdes reste donc con- troversée dans ce contexte, vu le risque d’effets indésirables non négligeables à mettre en balance avec une modeste efficacité clinique.

Dr Elodie Dory Policlinique médicale universitaire, Lausanne Chaparro LE, et al. Opioids compared with placebo or other treatments for chronic low back pain : An update of the Cochrane Review. Spine 2014;39:556- 63.

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