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ARTISANAT TRADITIONNEL EN COTE D’IVOIRE : TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA CERAMIQUE DE LA ZONE LAGUNAIRE ET COQUILLERE (GRAND-BASSAM – GRAND-LAHOU)pp. 74-84.

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ARTISANAT TRADITIONNEL EN COTE D’IVOIRE : TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA CERAMIQUE DE LA ZONE LAGUNAIRE ET

COQUILLERE (GRAND-BASSAM – GRAND-LAHOU)

KOUASSI Kouakou Siméon

Enseignant-Chercheur Département d’Archéologie de l’Institut des Sciences Anthropologiques de Développement (ISAD)

Université de Cocody-Abidjan / Côte d’Ivoire kksimeon@yahoo.fr / simeon.kouassi@univ-cocody.ci RÉSUMÉ

La céramique ou art de la terre cuite, est une technique ancienne connue dans toutes les régions de Côte d’Ivoire. Cependant, dans la région lagunaire et coquillère le constat est presque à l’abandon.

A travers les enquêtes orales et artisanales, notamment, auprès des traditionnistes et de quelques potières, nous proposons de faire découvrir cette production dans ses grands traits et dans son évolution. L’étude a montré une large couverture de l’espace étudié fondée sur les différentes qualités d’argile et une relative production à l’intérieur des terres, par contre sur la côte, celle-ci a totalement disparue.

Mots-clés : Céramique, Lagune, Potière, Amas coquilliers.

ABSTRACT

Ceramics or art of terracotta is one of the rare old techniques known by all the regions of Côte d’Ivoire. In forest zones and specifically in the lakeside and shell mounds regions the observation is a general state of neglect.

We try to make discover the production in its main features and in its evolution through the artisanal and oral investigations led close to traditionists and some potters essentially. The investigation showed that the space investigated is very well supplied with different qualities of clay and a relative production inland, while it has totally disappeared on the coast.

Key words : Ceramics, Lagoon, Potter, Shell mounds.

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INTRODUCTION

En Côte d’Ivoire, l’art de la terre cuite est connu depuis le néolithique. C’est ce qu’attestent les fouilles archéologiques effectuées à Songon Dagbé (à Dabou), d’Et- tiosika (dans les îles Eotilé) et à Kong. L’essentiel des exhumations est constitué de céramique ; ce qui montre que toutes les régions de la Côte d’Ivoire ont connu l’art de la terre cuite au cours de leur Histoire passée. Ce fait est illustré dans biens des traditions, relativement aux régions que nous avons parcourues. En effet, des contes mythologiques, relatent qu’à l’origine de l’univers, il existe un démiurge créateur qui façonne avec de la substance primordiale (la terre) les êtres vivants et les choses.

Aujourd’hui, cette activité est en perte de vitesse dans la mesure où les potières rompues à cette tâche s’amenuise. Aussi est-il nécessaire, de répertorier les différents aspects de cette technique, sur la base des données ethnoarchéologiques. Notre étude intitulée « Artisanat traditionnel en Côte d’Ivoire : tableau synoptique de la céramique de la zone lagunaire et coquillère (Grand-Bassam - Grand-Lahou) » couvrira, précisé- ment, l’espace s’étendant de Grand-Bassam à Grand-Lahou. Cette zone qui a servi de cadre à nos recherches doctorales et qui est estimée à 22820 km2 de superficie a ceci de particulier que la céramique n’y est pas suffisamment étudiée.

Sur la base des enquêtes orales et artisanales réalisées sur le terrain nous nous proposons de mettre, en évidence, les traits de cette production céramique en décrivant les techniques pratiquées d’une part, et d’autre part, l’évolution de ladite production.

I - QUELQUES ASPECTS TECHNIQUES DU FAÇONNAGE DES CERAMIQUES DANS LA ZONE COTIERE

Le constat général de la production céramique dans la zone côtière, (notamment, l’espace Grand-Bassam - Grand-Lahou) repose sur la relative conservation des techniques de façonnage. Les techniques employées ont fourni, par l’usage de la matière première sélectionnée de façon optimale, des récipients céramiques variées pour répondre aux différents besoins des populations.

I.1- Sources d’approvisionnement et matière première

L’argile abonde dans ces régions, et les sources d’exploitation de cette matière première sont les rivières Kossan et Kossampi (Kossandji / Alépé), Ehidi (Bécédi).

Elle est composée globalement de silicate, d’alumine hydratée, provenant surtout de la décomposition des feldspaths. L’argile la plus connue (kaolinite) se découvre en

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profondeur et très rarement en surface dans les endroits proches de la côte1 à : Ni- gui-Saff, Anyama, Attinguié et Yopougon Kouté. Elle est très prisée et vendue sur les marchés de Bregbo sous le nom de Lobo2. Le Lobo ou Lokpo est fondamentalement utilisé à Nigui-Saff et à Bécédi, à des fins pharmaceutiques3. Un échantillon de cette argile blanche provenant du secteur de Bongo (15 Km au NNE de la lagune Ono dans le marigot Wawa)4, présente la granulométrie suivante :

• sables (au dessus de 40 microns) = 52,40 % ;

• limons (de 2 à 40 microns) = 29,40 % ;

• colloïdes minéraux (moins de 2 microns) = 18,20 % ;

• cuisson très blanche même à 1200° c.

A côté des argiles blanches, les argiles noires et les argiles sableuses, localisées dans les bas-fonds et sur le flanc des mamelons, sont de faibles ampleurs. Elles sont mêlées des fois de schistes, de grès ferrugineux, de sable à la fois grossier, glauconieux, argileux de couleur grise ou ocre5 datant du mio-pliocène6. A certains endroits comme, par exemple, à Alépé, Tiagba, Grand-Alépé, on enregistre un grès ferrugineux, lorsque les eaux riches en oxyde de fer agglomèrent les grains de quartz.

La teneur réelle des argiles dans ces formations dépasse, dans certains cas, 30 %7. Dans les zones des savanes pré-lagunaires que sont N’Zida, Adiaké, Bingerville, on note une argile micacée à proximité des marigots8.

En définitive, l’on peut sans risque attester que le sol de la Côte d’Ivoire côtière de Grand-Bassam à Grand-Lahou, est relativement bien couvert en argile de dif-

1 - (C.) BACCHIANA, L’étude géologique de la région d’Abidjan, Anyama, Alépé, Bassam, Abidjan Ministère des Mines, Direction des hydrocarbures, Abidjan, Décembre 1982, p.12

- (H.) MADON, Les argiles de la presqu’île de Nigui-Saff, Abidjan, Rapport SODEMI n°234, juillet 1969, p.3 - Idem, Recherche d’argiles cuisant blanc de la région d’Abidjan (Anyama et Bongo), Abidjan, Rapport SODEMI

n°198, février 1968, p.4, p.15, p.18

- (J.P.) DORTHE, « Gisements d’argile kaolinique constitués à partir du sidérolithique du continental terminal en Côte d’Ivoire », in Eclogae géol, Helv, Vol 64/1, Bâle, Avril 1971, p.53

- Idem, Description sommaire d’argiles blanches du type Attinguié dans les environs d’Abidjan (Campagne 1964), Abidjan, Rapport SODEMI n°86, Décembre 1964, p.2

- (L.) SAGE, (P.) SIMON, Etude géologique de la région Grand Lahou, Yocoboué, N’zida, Abidjan, Ministère des Mines, Direction des Hydrocarbures, Décembre 1981, p.29

- (M.E.) BAGARRE, Recherches pour argiles céramiques dans la région d’Abidjan. Compte rendu de la campa- gne1963, s.l, Rapport SODEMI n°26, septembre 1963, p.11

2 - (C.) BACCHIANA, Op.cit, p.12

3 - Prospections archéologiques et enquêtes orales par nos soins à Bécédi en 2005

4 - (H.) MADON, Recherche d’argiles cuisant blanc de la région d’Abidjan (Anyama et Bongo), Abidjan, Rapport SODEMI n°198, février 1968, p.18

5 - BRGM, Syndicat fer et manganèse, s.l, B.R.G.M., Rapport annuel 1960, 1961, p.3

- (D.) BONI, « Le pays Akyé (Côte d’Ivoire). Etude de l’économie agricole », in Annales de l’université d’Abidjan, série G (Géographie), T I, Fascicule 1, 1970, p.37

6 - (C.) BONNEFOY, « Tiagba, notes sur un village Aïzi », in Etudes Eburnéennes, n°3, Institut Français d’Afrique Noire, Centre de Côte d’Ivoire,1954, p.9

7 - (H.) MADON, Quatre cuvettes argileuses du plateau de Gounioubé (P, C, J et D). Prospection et géologie complémentaires, Rapport SODEMI, n°221, oct. 1968, p.20

8 - (R.) OUATTARA, (B.) TEYTON, Les argiles des régions de Man et de Biankouma, Abidjan, SODEMI, Rapport n° 224, 1969, p.5

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férentes qualités. C’est à juste titre que son usage abonde dans la production des vaisselles.

Son approvisionnement intervient pendant la saison sèche, période où les femmes amassent le bois de chauffe pour la cuisson des récipients, sans satisfaire à des sacrifices particuliers. Ainsi à Bécédi, ce choix de période se justifie par le fait que, débarrassées des travaux champêtres pendant la saison des pluies, elles sont plus aptes à s’adonner au façonnage des céramiques. A Kossandji, l’argile est pilée et conservée dans des feuilles de taro, pour pourrissement. A Bakanou A, l’argile lissi est pressée dans un engin plat en bois de grande taille, pour la débarrasser de ses impuretés. La pâte ainsi obtenue était pilée et fermentée. Cette opération lui donne plus de plasticité en vue d’un façonnage adéquat.

I.2- Techniques de façonnage

Pendant la confection des céramiques à Bécédi (Photo n°1)9, l’argile est posée sur des feuilles d’attiéké (Tomatecus danielli) pour éviter le contact avec le sable.

Après avoir ramolli l’argile dans un mortier, la potière fait des colombins. La poterie posée sur un récipient en bois, est constamment tournée pour le modelage. Au fur et à mesure que la forme se dessine, la potière se déplace autour de son œuvre pour la parfaire. Les colombins multipliés et placés côte à côte, permettent d’aboutir à ce résultat. L’imperméabilité est obtenue après égalisation de la surface tant interne qu’externe du bloc compact obtenu. Un morceau de bois, une écorce de banane et la main, tous trempés dans de l’eau au préalable, servent à polir la surface de la poterie.

C’est celle-ci qui se prête, lorsque la potière le désire, à recevoir les décors.

Les décors sont obtenus soit par application de baguettes, de noyau de dioclea reflexa (fabaceae), de brindilles de balaie. Après quoi, le vase est exposé au soleil jusqu’à ce qu’il sèche. Il est plongé dans un liquide à base d’écorce généralement du sambé, végétal non identifié, ou dans de l’argile en guise d’engobe. Le produit ainsi obtenu devient plus résistant aux chocs thermiques. Après un second séchage au soleil, le récipient est soumis à la cuisson à l’air libre. Ce mode de cuisson est la méthode usitée dans ces régions. En fonction du dosage de l’engobe, elles obtiennent des céramiques soit noirâtres ou soit éclatantes.

9 - Sur la photo on peut observer Dame ASSARE Amani Juliette née en 1934, ancienne potière résidente à Bécédi région de Sikensi / Côte d’Ivoire.

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I.3- Morphologie des produits céramiques

NOBIE Poplo Clair de Lauzoua nous présente toute une panoplie de produits céramiques (mamaignidé) léguée par sa mère (Photo n°2).

On distingue des vases variés du point de vue fonctionnel et par rapport à leur envergure, mesurée surtout au niveau du diamètre à l’ouverture. Ce sont, en grande partie, des poteries domestiques qui servent à conserver l’eau ou des poteries à usage culinaire pour la préparation des repas.

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Récipients à conserver l’eau et autres boissons :

- les vases à col de 1,5 cm de diamètre à l’ouverture avec une panse renflée et une base concave d’une hauteur moyenne de 30 cm. Dites gnou gnidé, ces jarres servent à la conservation de l’eau de marigot ou de pluie. Elles peuvent être disposées soit à l’intérieur ou soit à l’extérieur de la maison. Bien fermées avec leur contenant, elles donnent une réfrigération à l’eau bien appréciée des populations ;

- les récipients pansus à col de 5 cm ou 6 cm de diamètre à l’ouverture et de 15 cm de profondeur pouvant recevoir en moyenne 2 à 4 litres de boisson. Appelés nõ gnidé c’est-à-dire petits pots à «Bangui», ces récipients sont utilisés dans l’extraction du vin de palme, extrait soit du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq) soit du palmier raphia (Raphia farinifera), beaucoup prisé par les popu- lations en Côte d’Ivoire ;

- les récipients de 10 cm de diamètre à l’ouverture et d’envergure restreinte soit 6 cm de diamètre maximum. Facilement transportables, ces Gourdes d’eau (gnidé) sont beaucoup usitées par les cultivateurs lors des travaux champêtres et par les chasseurs pendant leurs randonnées pour étancher leur soif.

Récipients céramiques à usage culinaire :

- Les vases à diamètre à l’ouverture mesurant : 19 cm, 25 cm, 28 cm, 35 cm ou 36 cm. Leurs bases peuvent être plates ou concaves ; ils, sont perforés pour laisser passer la vapeur contenue dans un autre vase posé sur le feu. Les deux récipients sont soudés par une pâte modelée. Le vase couscoussier (djélo), dont il s’agit, est destiné à la préparation de l’attiéké10. La farine de manioc renversée, à cette fin, dans le couscoussier cuit, sur l’action de la vapeur. Les couscoussiers, caractérisés par leur variété, sont choisis en fonction de l’activité et de la quantité de la cuisson à faire ;

- Les marmites à diamètre à l’ouverture de 21 cm et de type segmenté. Connus sous l’appellation (kõklé), ces récipients servent à la cuisson des aliments so- lides (riz, manioc…).

- Les vases présentant une morphologie à profil discontinu, sans point d’inflexion à marli. Le diamètre à l’ouverture observé équivaut à 22 cm. D’un volume assez important pour alimenter en sauce les familles de nombreux membres ils sont également dits kõklé.

10 - Mets à base de manioc, principale nourriture accompagnée de poisson, des populations de cette localité insulaire de la Côte d’ Ivoire.

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Les récipients à usage culinaire observés ne sont pas décorés dans la majorité des cas. Ils portent quelques incisions sur le bord et sont de couleur noirâtre. Le peu de soin apporté à la surface externe de ces récipients s’explique par le fait qu’ils sont permanemment exposés à la fumée.

Par contre les récipients servant à conserver l’eau portent des décors assez va- riés. Les décors sont exécutés soit sur le bord, soit sous la carène et rarement sur

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la panse. Les décors observés sont des incisions et des impressions. Ces différents vases montrent la richesse de l’activité céramique dans cette zone avant sa dégé- nération.

II- EVOLUTION DE LA PRODUCTION CERAMIQUE DANS LA ZONE COTIERE

De Grand-Bassam à Grand-Lahou, la production ne tire nullement son origine de l’existence des castes spécifiques. Elle relevait plutôt d’une exigence historique orientée vers la satisfaction de besoin. Les femmes ont développé cette activité à cette fin. Elles s’activaient sans avoir eu recours à des rites majeurs préétablis ni pour son apprentissage, ni pour sa pratique. Le constat amer aujourd’hui, est la disparition quasi-totale de cette industrie.

L’analyse spatiale de l’importance de la céramique dans la zone d’étude, donne deux ensembles distincts : une zone où la production céramique a complètement disparue, et une autre zone où on note une production à temps partiel (Carte).

Fig. : Carte de situation et des zones de production céramique de la zone lagunaire et coquillère (Grand-Bassam - Grand Lahou)

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II.1- Les régions de complet abandon

Ce premier ensemble correspond aux zones de forte agglomération ayant amorcé un relatif développement, par exemple Grand-Alépé. Cette localité est en effet, située à mi-parcours d’Abidjan, au Sud et d’Alépé au Nord. Dans cet ensemble, on note également les localités d’Akandjé, d’Elokaté (Bingerville, Lagune Ebrié), de Yaou (Bonoua, en bordure du Comoé) et de Lauzoua (Lagune Tadio). Toutes ces localités ont la particularité de se trouver sur la côte et, surtout, en bordure des cours d’eau navigables. Le fleuve Comoé, par exemple, drainait les marchandises du Nord à la côte avant et à la pénétration française11. Bingerville a connu une occupation fran- çaise assez précoce dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. En effet, cette localité a été la deuxième capitale de la Côte d’Ivoire de 1900 à 1934. Lauzoua, dans l’histoire de l’ancien cercle de Lahou, était en contact avec Fresco et la côte atlantique, par l’embouchure du Bandama à Lahou. La tradition recueillie à Groguida, sur l’axe lagu- naire Fresco - Grand-Lahou, fait cas du rôle prépondérant de Lauzoua comme zone prospère et point de transit des marchandises vers la côte12. On comprend, dès lors, la notoriété dont jouit Lauzoua, sur le plan historique, dans la région du Bas-Bandama, selon les traditions orales13. Dans cette zone, l’abandon de la production céramique est d’autant plus radical, qu’aucune potière n’est en activité14.

II.2- Les régions de relative production

Le deuxième ensemble regroupe les localités de Kossandji, Bakanou A et Becedi.

Ces localités situées dans les secteurs d’Alépé et de Sikensi, dans ce vaste ensemble côtier représentent l’intérieur des terres. Dans cette zone, l’on rencontre encore des potières (comme Bakanou A ) de la dernière génération de la production céramique.

Celles-ci ont arrêté leur activité depuis 1987 pour cause de maladie ou de vieillesse.

Leur âge est compris entre 74 ans et 75 ans15.

A Kossandji et Becedi la situation est quelque peu différente. Ici même, si l’activité n’est plus vivace comme par le passé, les potières travaillent tout de même occa- sionnellement pour leurs propres besoins ou sur commande. Dans ces localités, à Kossandji, notamment, on trouve des personnes qui continuent de servir leurs repas dans la céramique (talié) et surtout de conserver l’eau à boire dans les jarres qui procurent, à l’eau, une sensation de fraîcheur et une saveur «sucrée», dont elles ne veulent se départir16.

11 - (K.) AKA, « Les Etablissements de la Côte d’Or et l’influence commerciale française dans l’intérieur par la voie du fleuve Comoé au XXè siècle (1843-1893) », in Enquêtes & documents, Nantes, Ouest Editions, Centre de Recherches sur l’Histoire du monde atlantique, Université de Nantes, n°26, 2000, pp.59-70

12 - Entretiens avec NIAMBA Avi Kokora Joseph, 65 ans, chef de village, Groguida le 20 mars 2005 - Entretiens avec KROKO Augustin, 91 ans, Ancien pêcheur, Lauzoua le 24 mars 2005

- Entretiens avec ZOUKOUA Kokora Gabriel, 60 ans, chef de village, N’Zida le 22 mars 2005

13 - Le Bas-Bandama correspond sur le plan historique à l’ancien cercle de Lahou. On y trouve les grandes ag- glomérations telles que Grand-Bassam, Fresco, Grand-Lahou.

14 - A Lauzoua, NOBIE Poplo Clair, née vers 1936, fille d’ancienne potière, nous apprend que l’activité céramique était déjà tombée en désuétude à l’époque de sa naissance

15 - Il s’agit de YAO Bla Martine et BLA Alice.

16 - Entretiens avec GNANDO Yaba Catherine, 57 ans, Potière, Kossandji le 23 janvier 2005

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Dans l’ensemble des localités relevant de ces deux groupes, le dépérissement de la production céramique coïncide avec l’avènement des vaisselles en métal et en plastique, au début des années 1930. Ce cas de figure est commun à de nom- breuses régions de la Côte d’Ivoire17. A Bakanou A, la période de déclin de la poterie (début des années 1980), correspond à l’amplification de la sculpture des vaisselles en bois, activité spécifiquement masculine. Cette qualité de vaisselle va suppléer la poterie dans la préparation de la purée de banane ou d’igname à l’huile de palme

«foufou».

On observe, du point de vue des types de récipients, des vases à usage domesti- que aussi variés que dans le premier ensemble. Ceci dit, il nous semble important, au risque de nous répéter, d’insister sur les modes opératoires des céramiques encore observables dans cette partie de la Côte d’Ivoire côtière de Grand-Bassam à Grand- Lahou. La démonstration qui nous a été faite à Becedi (Cf. Photo n°1 ci-dessus), est d’autant plus intéressante, que l’activité céramique dans cette partie de la côte ivoirienne, est inscrite dans une dynamique de disparition quasi irréversible.

CONCLUSION

Au vu de ce qui précède, la production céramique de la zone lagunaire et coquillère de Côte d’Ivoire en général, et de l’espace Grand-Bassam - Grand-Lahou en particu- lier, se trouve dans une impasse. De l’intérieur des terres à la côte, son importance se réduit comme peau de chagrin. Les données ethnographiques qui importent dans l’étude des céramiques archéologiques des régions où il n’existe pas de textes anciens, se font de plus en plus rares. Il convient, dans ces conditions, de multiplier les enquêtes à l’instar de celles que nous avons entreprises ici. Elles concourent à enregistrer les différents modes opératoires avant leur complet abandon. Les vestiges céramiques constituant 90% de l’inventaire des fouilles en Côte d’Ivoire, l’étude du façonnage actuel, s’avère importante pour la constitution d’un corpus cohérent qui nous fait encore défaut.

17 - (B.) BIOT, « La poterie Wan et Mona dans la région de Mankono », in Annales de l’université d’Abidjan, série I (Histoire), Tome XVIII, 1989, p.45

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SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE A – SOURCES

1- Tradition orale

NOM ET PRENOMS AGE PROFESSION

GNANDO Yaba Catherine 57 Potière à Kossandji

BLA Alice 75 Potière à Bakanou A

YAO Bla Martine 74 Ménagère / Potière à Bakanou A ASSARE Amani Juliette 71 Ménagère/ Potière à Bécédi NIAMBA Avi Kokora Joseph 65 Chef de village de Groguida ZOUKOUA Kokora Gabriel 60 Chef de village de N’Zida KROKO Augustin 91 Ancien Pêcheur à Lauzoua

NOBIE Poplo Clair 69 Potière à Lauzoua

2- Sources imprimées

BINGER (L.G.), Du Niger au golfe de Guinée par le pays de Kong et le Mossi, Paris, Hachette, 1892, 518p.+ 417p.

BONNEFOY (C.), « Tiagba, notes sur un village Aïzi », in Etudes Eburnéennes, n°3, Institut Français d’Afrique Noire, Centre de Côte d’Ivoire,1954, pp.7-129

GRIVOT (R.), Le cercle de Lahou, Paris, Larose, 1948, 154 p.

JOSEPH (G.), La Côte d’Ivoire. Le pays- les habitants, Paris, Emile Larose, 1917, 223p.

3- Sources manuscrites

BACCHIANA (C.), L’étude géologique de la région d’Abidjan, Anyama, Alépé, Bassam, Abidjan Mi- nistère des Mines, Direction des hydrocarbures, Abidjan, Décembre 1982,11p.

BAGARRE (M.E.), Recherches pour argiles céramiques dans la région d’Abidjan. Compte rendu de la campagne1963, s.l, Rapport SODEMI n°26, septembre 1963, 24 p

BERTON (Y.), Les formations sédimentaires du continental Terminal de Côte d’Ivoire, s.l, Direction de la géologie et de la prospection Minière, Mai 1961, 44p.

B.R.G.M., Syndicat fer et manganèse, s.l, B.R.G.M., Rapport annuel 1960, 1961, 7p.

DORTHE (J.P.), Description sommaire d’argiles blanches du type Attinguié dans les environs d’Abidjan (Campagne 1964), Abidjan, Rapport SODEMI n°86, Décembre 1964, 12p.

DORTHE (J.P.), « Gisements d’argile kaolinique constitués à partir du sidérolithique du continental terminal en Côte d’Ivoire », in Eclogae géol, Helv, Vol 64/1, Bâle, Avril 1971, pp.53-61 MADON (H.), Recherche d’argiles cuisant blanc de la région d’Abidjan (Anyama et Bongo), Abidjan,

Rapport SODEMI n°198, février 1968, 32 p

MADON (H.), Quatre cuvettes argileuses du Plateau de Gounioubé (P, C, J et D).prospection géologie complémentaires, Abidjan, SODEMI Octobre 1968, 70p.

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MADON (H.), Les argiles de la presqu’île de Nigui-Saff, Rapport SODEMI n°221, Abidjan, juillet 1969, 8p.

OUATTARA (R.), TEYTON (B.), Les argiles des régions de Man et de Biankouma, Abidjan, SODEMI, Rapport n° 224, 1969, 18p.

SAGE (L.), SIMON (P.), Etude géologique de la région Grand Lahou, Yocoboué, N’zida, Abidjan, Ministère des Mines, Direction des Hydrocarbures, Décembre 1981,54p.

B- BIBLIOGRAPHIE

AKA (K.), « Les Etablissements de la Côte d’Or et l’influence commerciale française dans l’intérieur par la voie du fleuve Comoé au XXè siècle (1843-1893) », in Enquêtes & documents, n°26, 2000, pp.59-70

BIOT (B.), « La poterie Wan et Mona dans la région de Mankono », in Annales de l’université d’Abidjan, série I (Histoire), Tome XVIII, 1989, pp.31-52

BONI (D.), « Le pays Akyé (Côte d’Ivoire). Etude de l’économie agricole », in Annales de l’université d’Abidjan, série G (Géographie), T I, Fascicule 1, 1970, pp.7-103

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