A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
C. M ARLE
Sur l’établissement des équations de l’hydrodynamique des fluides relativistes dissipatifs. II. - Méthodes
de résolution approchée de l’équation de Boltzmann relativiste
Annales de l’I. H. P., section A, tome 10, n
o2 (1969), p. 127-194
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127
Sur l’établissement
des équations de l’hydrodynamique
des fluides relativistes dissipatifs.
II.
2014Méthodes de résolution approchée
de l’équation de Boltzmann relativiste
C. MARLE
Laboratoire de Physique Mathématique, Collège de France.
Ann. Inst. Henri Poincaré, Vol. X, n° 2, 1969, p. 127-194.
Section A :
Physique théorique.
RÉSUMÉ. - La
description
«microscopique »
d’un gazrelativiste,
par des fonctions de distribution obéissant à deséquations
de Boltzmannrelativistes,
a étéexposée
dans unprécédent
article. Nous examinons icicomment en déduire une
description
«macroscopique »
moinsdétaillée,
mais
plus simple.
Un bref
rappel bibliographique
montre combien lesdescriptions
pro-posées
par différents auteurs, et leséquations auxquelles
ellesconduisent,
sont variées. Il est donc intéressant de chercher à déduire ces
descriptions macroscopiques
d’unedescription plus fine,
au lieu de lespostuler.
Nousmontrons que les
principales descriptions macroscopiques
utiliséesprécé-
demment
peuvent
êtreprésentées
d’unefaçon unique :
lesgrandeurs physiques (telles
quepression, température,
flux dematière,
dechaleur,
tenseur de contraintes de
viscosité)
sont définies àpartir
des momentsd’ordre un et deux de la fonction de
distribution ;
lesdescriptions
propo- sées par divers auteurs diffèrent essentiellement à cause des définitions différentesadoptées
pour cesgrandeurs.
Deuxdescriptions classiques
ANN. INST. POINCARÉ, A-X-2 9
(celle
de Eckart et celle de Landau etLifchitz)
sontindiquées ;
unetroisième, nouvelle,
estproposée.
Cesdescriptions
sont touteségalement cohérentes,
et le choix de l’une de
préférence
aux autres nepeut
êtreguidé
que par des considérationsphysiques
ou des raisons de commodité.Les deux méthodes
classiques
de résolution del’équation
de Boltzmann(celle
deChapman-Enskog
et celle deGrad)
sont ensuiteadaptées
au casd’un gaz relativiste. La
première,
assezcomplexe
dans le casgénéral,
sesimplifie
considérablementlorsqu’on
substitue àl’équation
de Boltzmannrelativiste, l’équation
de Krook relativiste. Les calculs ont été effectuéscomplètement
dans ce cas, pour un gaz à unseul, puis
à deux constituants.Le
système
deséquations
del’hydrodynamique
ainsi obtenupossède,
comme en théorie non
relativiste,
des variétéscaractéristiques
du genre espace. Ce résultat peu satisfaisant d’unpoint
de vuephysique,
est dû audegré d’approximation
insuffisant de la résolution.Pour
adapter
à la relativité la seconde méthode de résolution(celle
deGrad)
une nouvelle famille de tenseurs a dû êtredéfinie, généralisant
lespolynômes
tensoriels de Hermite-Grad. Les calculs ont été faitscomplète-
ment dans le cas d’un gaz à un seul constituant. Le
système
deséquations
de
l’hydrodynamique
obtenuprécise
les résultats donnés par lapremière
méthode. L’étude du
problème
deCauchy (malheureusement
seulementdans un cas
particulier,
lacomplexité
dusystème n’ayant
paspermis
letraitement du cas
général)
montre que les variétéscaractéristiques
sontde genre
temps.
SUMMARY. - The «
microscopic
»description
of a relativistic gas,by
distribution
functions, obeying
Boltzmann relativisticequations,
hasbeen
presented
in apreceeding
paper. Here we examine the way to derive from it a less detailed butsimpler
«macroscopic » description.
A short
bibliographical
survey shows thevariety
of thedescriptions proposed by
different authors and theequations
to whichthey
areleading.
It is therefore
interesting
totry
to dérive thesemacroscopic descriptions
from a more acute
description
instead ofpostulating
them. We show that the mainmacroscopic descriptions, preceedingly used,
may be pre- sented in a unified manner: Thephysical quantities (such
as pressure,temperature,
matter and heatfluxes,
tensor of viscousstresses)
are definedfrom moments of order one and two of the distribution
function;
thedescriptions proposed by
various authorsessentially
differ because of the différent definitionsadopted
for thesequantities.
Two classicaldescrip-
tions
(Eckart’s
andLandau-Lifchitz’s)
areindicated;
a new third one isproposed.
All thesedescriptions
areequally coherent,
and the choice129 HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES RELATIVISTES DISSIPATIFS
leading
us toprefer
one to the others canonly
beguided by physical
consi-derations or
by
convenience.Both classical methods to resolve Boltzmann
equation (Chapman- Enskog’s
andGrad’s)
are thenadapted
to the relativistic gas. The first one, rathercomplex
in thegeneral
case, isconsiderably simplified
whenKrook’s relativistic
equation
is substituted to Boltzmann’s relativisticequation.
The calculations have beenthoroughly
made in this case, for a gas withonly
one, then twocomponents.
Thesystem
ofhydro- dynamic equations
soobtained,
possesses like in non-relativistictheory, space-like
characteristic manifolds. Thisresult, unsatisfying
from aphysical point
ofview,
is due to the insufficientdegree
ofapproximation
of the resolution.
To
adapt
torelativity
the second method of resolution(Grad’s one)
a new
family
of tensors had to bedefined, generalizing
Hermite-Grad’s tensorialpolynomials.
Thecalculations
have been made in the case of agas with
only
onecomponent.
Thesystem
ofhydrodynamic equations
obtained
precises
the resultsgiven by
the first method.Cauchy’s problem study (unfortunately only
in aparticular
case, thecomplexity
of thesystem having
not allowed the treatment of thegeneral case)
shows that the charac- teristic manifolds are time-like.SOMMAIRE
I. INTRODUCTION ... 130
1. Présentation de l’étude ... 130
2. Hydrodynamique relativiste : rappel bibliographique ... 132
2. 1 . Fluide parfait ... 132
2.2. Fluide non visqueux conducteur de la chaleur .... 133
2.3. Fluide visqueux non conducteur de la chaleur .... 134
2.4. Diffusion ... 135
2 . 5 . Discussion ... 136
II. DESCRIPTION MACROSCOPIQUE D’UN GAZ RELATIVISTE ... , 137
3. Description macroscopique d’un gaz relativiste à deux constituants. 137 3.1. Description de Eckart ... 138
3.2. Description de Landau et Lifchitz ... 140
3.3. Nouvelle description proposée ... 141 1 3.4. Comparaison de ces descriptions ... 143
4. Description macroscopique d’un gaz relativiste avec collisions élas- tiques, fusion, fission ... 144
III. PREMIÈRE MÉTHODE DE RÉSOLUTION APPROCHÉE DE L’ÉQUATION DE BOLTZMANN
RELATIVISTE ... 145
5. Principe de la méthode de Chapman-Enskog ... 145
5. 1 . Formation d’une suite d’équations récurrentes .... 146
_ 5.2. Solution de l’équation d’ordre zéro ... 147
5. 3. Conditions de solubilité de l’équation d’ordre n.... 148
5.4. Décomposition de
£T(9)1,
... 151 1 6. Cas de l’équation de Krook d’un gaz à un constituant .... 1547. Cas de l’équation de Krook d’un gaz à deux constituants ... 159
8. Étude du problème de Cauchy ... 162
IV. DEUXIÈME MÉTHODE DE RÉSOLUTION APPROCHÉE DE L’ÉQUATION DE BOLTZMANN RELATIVISTE ... 165
9. Principe de la méthode de Grad ... 165
10. Les polynômes de Hermite-Grad relativistes... 166
10. 1 . Rappel bibliographique ... 166
10.2. Nouvelle famille de polynômes tensoriels proposée ... 167
10.3. Expression des premiers polynômes tensoriels H.... 174
10.4. Relations entre les tenseurs H et les tenseurs de Hermite- Grad non relativistes... 174
11 . Application à la résolution de l’équation de Boltzmann relativiste.. 175
11 . 1 . Obtention d’une suite infinie d’équations ... 175
11.2. L’approximation d’ordre deux ... 178
11 .3. Cas de l’équation de Krook... 182
12. Étude du problème de Cauchy pour un fluide dissipatif simplifié. . 185
12. 1 . Les équations ... 185
12.2. Problème des données initiales... 187
12.3. Calcul des dérivées normales ... 188
12.4. Variétés caractéristiques ... 189
V. CONCLUSION ... 190
13. Résultats obtenus ... 190
14. Développements possibles ... 192
BIBLIOGRAPHIE ... 193
1 . INTRODUCTION 1. Présentation de l’étude.
Nous nous proposons d’établir les
équations
del’hydrodynamique
des fluides relativistes
dissipatifs,
àpartir
del’équation
de Boltzmannrelativiste,
dont lesprincipales propriétés
ont été décrites dans lapremière partie
de cette étude(*).
Dans lasuite,
nousemploierons
les mêmes nota-(*) Sur l’établissement des équations de l’hydrodynamique des fluides relativistes
dissipatifs. Première partie : l’équation de Boltzmann relativiste. Cette même revue, n° 1, page 67.
HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES RELATIVISTES DISSIPATIFS 131
tions que dans cette
première partie,
et les références à celle-ci seront dési-gnées
par[I ].
Dans
l’équation
de Boltzmannrelativiste,
le gaz est décrit à une échelle«
microscopique »
par une fonction de distribution desimpulsions
desparticules qui
leconstituent.
Leséquations
del’hydrodynamique,
aucontraire,
utilisent unedescription
«macroscopique »
où n’interviennentplus
que des fonctions dupoint
del’espace-temps
considéré. Ces fonctions sont la vitesse dufluide,
les variablesthermodynamiques,
le flux dechaleur,
le tenseur des contraintes de
viscosité,
etc. Il faut tout d’abord définir cesgrandeurs.
Un brefrappel bibliographique,
en find’introduction,
montreque les auteurs
qui
ont examiné ceproblème
ontadopté
diverses défini-tions,
et ont ainsi été conduits à proposerplusieurs systèmes
différentsdes
équations
del’hydrodynamique.
Enrapprochant
lesgrandeurs
macro-scopiques
introduites des moments despremiers
ordres de la fonction dedistribution,
nous pourronsprésenter paragraphe II,
defaçon
unifiée lesdescriptions proposées
par différents auteurs, et comparer leurs mérites.Une
description
nouvelle seraproposée, qui,
si elle est un peu moins natu- relle que celle due àEckart,
seprête
mieux à la méthode de résolutionapprochée
del’équation
de Boltzmanndéveloppée paragraphe
IV.Les
paragraphes
III et IV sont consacrés à deux méthodes différentes d’établissement deséquations
del’hydrodynamique
par résolution appro- chée del’équation
de Boltzmann. Ce sont lesadaptations
à la relativité des méthodesclassiques, respectivement
deChapman-Enskog,
et de Grad.La
première
conduit à unsystème d’équations
del’hydrodynamique parabolique,
si on se contentede l’approximation
d’ordre 1. Ce résultat est peu satisfaisant dupoint
de vuephysique,
et c’est cequi
nous a conduits àl’étude de l’autre méthode. Cette dernière avait
déjà
étéadaptée
à la relativité par Chernikov[3], qui
d’ailleurs n’avait pas conservé tous les termes deséquations auxquelles
elleconduit,
et aboutissait donc à unsystème
para-bolique.
Nous avonsadapté
la méthode de Grad à la relativité d’unefaçon nouvelle, plus
satisfaisante à notreavis,
et nous avonscomplètement explicité
leséquations auxquelles
elleconduit,
àl’approximation
d’ordre 2.Nous n’avons pu faire l’étude du
problème
deCauchy
pour lesystème
deséquations
del’hydrodynamique (assez compliqué)
ainsi obtenu. Nousnous sommes donc contentés de l’étude du
problème
deCauchy
pour unsystème d’équations plus simple,
assezanalogue.
L’étude montre que ce derniersystème
n’a pour variétéscaractéristiques,
que deshypersurfaces
de genre temps, et que par
conséquent
lessignaux
sepropagent,
dans le fluidequ’il décrit,
à vitesse inférieure à celle de la lumière.2.
Hydrodynamique
relativiste : aperçubibliographique
Nous
rappellerons
d’abord leséquations
del’hydrodynamique
desfluides
parfaits,
pour servir de référence.Puis,
pour la clarté de laprésen- tation,
nous exposeronsséparément
lesdescriptions proposées
pour les fluides nonvisqueux
conducteurs de lachaleur,
pour les fluidesvisqueux
non conducteurs de la
chaleur,
et pour les fluides avec diffusion. Ladescrip-
tion d’un fluide où ces
phénomènes
ont lieu simultanément s’obtient parune combinaison évidente.
2. 1. FLUIDE PARFAIT
Un fluide
parfait
relativiste est décrit par la donnée d’unchamp
devecteurs P~
(vecteur
flux dematière)
et d’unchamp
de tenseursTClP (tenseur d’impulsion-énergie)
de la forme :r, p et p sont
respectivement
la massevolumique, l’énergie volumique
etla
pression.
Ce sont desgrandeurs positives.
Le vecteurvitesse,
U" estunitaire et
dirigé
vers l’avenir :L’idée de
distinguer
entre p et r(qui,
comme nous le verronsplus loin,
est
proportionnel
à un nombre departicules
par unité devolume)
est dueà Eckart
[7].
Elle a étéexploitée
notamment par Taub[31] à [34]
et Lichne-rowicz
[20]. L’énergie
internespécifiques
est définie par :Deux seulement des
grandeurs
d’état telles que p, r, p, E, sontindépen-
dantes et les autres sont définies à
partir
de celles-ci par les mêmes relationsqu’en thermodynamique classique. L’entropie spécifique
s et latempéra-
ture
T,
parexemple,
sont définies par :133 HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES RELATIVISTES DISSIPATIFS
Les
équations qui régissent
l’évolution du fluide sont : ’Sur ces
bases, plusieurs
auteurs, notamment Lichnerowicz[19], [20],
Mme
Choquet-Bruhat [5],
Taub[31] à [34], Synge [30],
ont édifié une théorieextrêmement
développée
et cohérente.2.2. FLUIDE NON VISQUEUX CONDUCTEUR DE LA CHALEUR
D’après
Eckart[7]
et Landau et Lifchitz[18],
un fluide relativiste conduc- teur de la chaleur esttoujours
décrit par p0153 etT0153P,
obéissant auxéqua-
tions
(2. 6)
et(2. 7).
Mais leurexpression, plus compliquée,
fait intervenir le vecteur flux de chaleurQ0153.
Ces auteurs ontproposé
deux formulations différentes.Eckart conserve
(2 .1 )
etremplace (2 . 2)
par :Landau et Lifchitz conservent
(2 . 2)
etremplacent (2 .1 )
par :Dans les deux
formulations, Q~
est astreint à :Outre les
équations (2. 6)
et(2. 7),
une nouvelleéquation
doitgénéraliser
la loi de conduction de la chaleur de Fourier. Eckart utilise
l’équation :
tandis que Landau et Lifchitz utilisent une
équation
de la forme :g étant la fonction de Gibbs
spécifique :
Dans les deux
formulations,
la forme de ceséquations
est telle que ladensité de source locale
d’entropie s’exprime
par une formequadratique
non
négative (afin
d’assurer la vérification du secondprincipe
de la thermo-dynamique).
Costa de
Beauregard [6]
aproposé,
en relativitérestreinte,
une formu-lation très différente de celles
qui précèdent.
Pham MauQuan [27]
aensuite
proposé,
en relativitégénérale,
deséquations
semblables à celles de Costa deBeauregard :
il n’utilise pas le vecteurP~,
nil’équation (2. 6) qu’il remplace
par une «équation
de conservation de la chaleur » de la forme :Cet auteur utilise
toujours l’équation (2. 7)
avec la mêmeexpression
que Eckart(2.8)
deT~,
etemploie
commegénéralisation
de la loi de Fourierl’équation :
Ce même auteur
(Pham
MauQuan [28])
a ultérieurementprésenté
uneformulation
nouvelle,
utilisanttoujours (2.14), (2.15)
et(2.7),
mais avecune nouvelle
expression,
nonsymétrique,
du tenseurTap :
2.3. FLUIDE VISQUEUX NON CONDUCTEUR DE LA CHALEUR
Eckart
[7],
Lichnerowicz[19],
Pichon[29],
introduisent le tenseur des contraintes de viscosité0~°
dansTaP,
en écrivant :0~°, symétrique,
étant astreint àOutre les
équations (2.6)
et(2. 7), ((2.6)
étant éventuellementremplacée
par
(2.14)
dans le cas où le fluide estégalement
conducteur de lachaleur,
et où la formulation de Pham Mau
Quan
estadoptée),
uneéquation expri-
HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES RELATIVISTES DISSIPATIFS 135
mant
()ap
au moyen des dérivées des autres variables est nécessaire. Eckart et Pichon l’écrivent :tandis que Lichnerowicz l’écrit :
ga~
est le tenseurmétrique
pour lamétrique
auxiliaire :v (l désigne
la dérivation covariante pour la connexion associée à cettemétrique ; C~
est le vecteur :et ca le vecteur contravariant
qui
lui est associé pour lamétrique ds2.
2.4. DIFFUSION
Kluitenberg,
de Groot et Mazur[JO], [1 1 ],
etKluitenberg
et de Groot[12], [13], [14]
ontgénéralisé
la formulation de Eckartprésentée ci-dessus,
àun gaz
comportant plusieurs
constituants avec diffusion(et
éventuellement réactionchimique, polarisation électrique
etmagnétique).
Nousprésentons
ici à titre
d’exemple
la formulation pour un fluide à deuxconstituants,
indicés a et
b,
sans réactionchimique.
Un tel fluide est décrit par deuxchamps
de vecteurs
P:
etpC (flux
de constituant a etb, respectivement)
et un tenseurd’impulsion-énergie Tati. L’expression
de ce dernier n’est pas modifiée((2 . 2), (2.8)
ou(2.17)
suivant lescas),
et vérifietoujours (2.7),
tandis queP:
et
p~
vérifient tous deux uneéquation
de la forme(2.6). L’expression (2.1)
de
pa,
du fluide à un seulconstituant,
estremplacé
par :1
r est comme
précédemment
la massevolumique,
U~ le vecteurvitesse, toujours
astreint à satisfaire(2 . 3) ;
les flux de diffusionJ:
etJ~
vérifient :et les concentrations ca et cb :
Une
équation
nouvellegénéralisant
la loi de diffusion de Fick est néces- saire. Les auteurs cités l’écrivent :J1a et J1b étant les
potentiels thermodynamiques (définis
comme en thermo-dynamique classique).
Si le fluide est simultanément
sujet
au transfert de chaleur et à la diffu-sion,
des termes decouplage apparaissent
dans leséquations (2.11)
et(2. 26),
comme en
thermodynamique
desphénomènes
irréversiblesclassique.
2.5. DiscussiON
Les différentes
descriptions
des fluides relativistesdissipatifs rappelées
ci-dessus ont toutes le mérite de se réduire à la
description classique,
dansle cas limite non relativiste.
Mais,
comme enhydrodynamique
non relati-viste,
l’étude duproblème
deCauchy
montre que lessystèmes d’équations qu’elles emploient
sontparaboliques,
et rendent doncpossible
la propaga- tion designaux
à vitesse infinie(Pichon [29]).
Pour
supprimer
cettepossibilité, plusieurs
auteurs, et notamment Cattaneo[1] ]
et Vernotte[35]
enphysique
nonrelativiste, Kranys [15]
à
[17]
enphysique relativiste,
ontproposé
de modifier la loi de conduction de la chaleur deFourier,
en y introduisant un terme de relaxation. Il est d’ailleurs intéressant designaler
que Maxwell lui-même[24]
avaitremarqué
l’existence de ce terme,
puis
l’avaitnégligé
en écrivant que « l’établissement du flux de chaleur se faisaitrapidement
». Grad[9]
a, parailleurs, proposé
une méthode de résolution de
l’équation
de Boltzmann non relativistequi conduit,
dansl’approximation
dite « des 13 moments », à deséquations
contenant des termes de ce genre. Mais les
équations
ainsi établies sont bienplus compliquées
que cellesproposées
par Vernotte et Cattaneo.Grad a
longuement
discuté le fait que ceséquations
fontapparaître,
àcôté des ondes sonores
habituelles,
d’autres ondes sepropageant
à vitesseHYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES RELATIVISTES DISSIPATIFS 137
finie. Nous pensons
qu’un
travailanalogue
est nécessaire enrelativité,
car l’introduction arbitraire d’un terme
supplémentaire
dans deséquations,
devant elles-mêmes être choisies
parmi plusieurs
formulationsdifférentes,
n’est pas une solution satisfaisante.
II. DESCRIPTION
MACROSCOPIQUE
D’UN GAZ RELATIVISTE
3.
Description macroscopique
d’un gaz relativiste à deux constituants
Nous allons traiter dans ce
paragraphe
le cas d’un gaz contenant deuxespèces
departicules,
indicées a etb, n’ayant
que des collisionsélastiques.
Le gaz de
particules
toutesidentiques apparaît
comme un casparticulier,
et les idées
développées
ici s’étendent sans difficulté aux casplus complexes :
nous traiterons
d’ailleurs,
à titred’exemple,
le cas d’un gaz contenant troisespèces
departicules susceptibles
de fusion et defission,
dans leparagraphe
suivant.Comme en
hydrodynamique classique,
nous allons substituer à ladescription
du gaz par les deux fonctions dedistribution va
et v~ une autredescription,
dite «macroscopique
», moinsprécise
maisplus simple
cons-truite à
partir
des moments despremiers
ordres de ces fonctions de distri- bution. Les moments d’ordre 1 et 2 sont par définition :et ils obéissent aux
équations (7.6)
et(7 .11),
que nousrappelons :
La
description
laplus simple
consiste à assimiler les fonctions de distri-bution va
et v~ à des fonctions de distribution deMaxwell,
satisfaisant en toutpoint
les conditionsd’équilibre thermodynamique (c’est-à-dire
corres-pondant
toutes deux à la mêmetempérature
et à la même vitesse dugaz).
Les moments d’ordre 1 et 2 ont la forme
simple [I,
formules(9.6)
et(9.7)].
La donnée en tout
point
de 6quantités (par exemple
latempérature,
les2
pressions partielles
et les 3composantes indépendantes
de lavitesse)
suffit alors pour décrire l’état du gaz. Les
équations (3.3)
et(3.4)
sont enmême nombre que les fonctions inconnues. C’est le cas du fluide
parfait :
il a été traité notamment par
Synge [30] ;
pour un gaz à un seul constituant(c’est-à-dire
si lapression partielle
d’un des constituants estpartout nulle)
nous retrouvons la
description indiquée
auparagraphe 2.1,
le vecteurappelé
pcx dans ceparagraphe
n’étant autre queLe
degré d’approximation
suivant consiste à retenir pour décrire l’état du gaz les deux moments d’ordre un(3.1)
et la somme des deux momentsd’ordre deux
(3 . 2),
sans nécessairement les supposer de la forme[I,
formules(9. 6)
et(9. 7)] ([21],
dans le cas d’un gaz à un seulconstituant).
Nousdispo-
sons alors de 18
paramètres (14
dans le cas d’un gaz à unconstituant).
Il
s’agit,
afin de leur donner unesignification physique,
d’identifier 6 d’entreeux
(5
dans le cas d’un gaz à unconstituant)
avec lesgrandeurs déjà
intro-duites pour décrire un fluide
parfait,
et les 12 restant(9
pour un gaz à unconstituant)
auxcomposantes indépendantes, respectivement,
du flux de chaleur(au
nombre de3),
du tenseur des contraintes de viscosité(6)
desflux de diffusion
(3,
ou 0 dans le cas d’un gaz à un seulconstituant).
Plusieursauteurs, notamment Eckart
[7]
et Landau et Lifchitz[18],
ontproposé
différentes
façons
de faire cette identification(pour
un gaz à un seul consti- tuant, mais lagénéralisation
estimmédiate).
Nous les exposons ci-dessous :on reconnaîtra facilement les
descriptions
sommairement décrites dans lesparagraphes
2 . 2 à 2.4. Nousprésentons
ensuite unefaçon
nouvelle de faire cette identification que nous avons dûdévelopper
car elles’adapte
mieuxque celles
déjà
existantes à la méthode de résolutionapprochée
del’équa-
tion de Boltzmann utilisée
dans
leparagraphe
IV.3. 1 . DESCRIPTION DE ECKART
Cet auteur définit la masse
volumique
r, la vitesseU~,
les concentrationsen masse ~ et cb, les flux de diffusion en masse
J~
etJb,
enposant :
HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES RELATIVISTES DISSIPATIFS 139
Ces
grandeurs
vérifient :Puis il définit
l’énergie volumique
p, le flux de chaleurQ"
et le tenseurdes contraintes en
décomposant T~°
selon ’ces
grandeurs
devant vérifier lesconditions, qui
assurent l’unicité de ladécomposition :
Trois variables
thermodynamiques indépendantes (r,
p etca) ayant
étédéfinies,
toutes les autres s’en déduisent car nous leurimposons
des’expri-
mer au moyen de celles-ci par les mêmes formules que dans un fluide en
équilibre thermodynamique.
Nous définissons ainsi notamment la pres- sion p, cequi
nouspermet
dedécomposer
le tenseur des contraintesg-rxp
selon :eap
est le tenseur des contraintes de viscosité. Il vérifie :Les 6
équations (3 . 3)
et(3 . 4) peuvent
être mises sous la forme:.
Equation
de continuité:Équations
de bilan des constituants a et b :Système différentiel
auxlignes
de courant :Équation
de biland’entropie :
Ce
système
sesimplifie
un peu dans le cas d’un gaz à un seul constituant : les deuxéquations (3.18) disparaissent (leur
somme(3.17) subsiste), (3 .19)
estinchangée,
les termes en Ja et en ya ou ybdisparaissent
dans(3 . 20).
3.2. DESCRIPTION DE LANDAU ET LIFCHITZ
Ces auteurs définissent la vitesse U~ et
l’énergie volumique
p, comme vecteur propre unitaire de genretemps
et valeur proprecorrespondante
de
T°‘~. désigne toujours
le tenseur des contraintes :U~ et
g-cxp
vérifianttoujours (3. 8)
et(3 .14).
Puis ils définissent le flux de chaleur
Qcx,
la massevolumique r,
lesconcentrations en masse ca et cb, les flux de diffusion en masse
J~
etJ~
enposant :
Ces
grandeurs
vérifienttoujours (3.9), (3.10)
et(3.13),
maisplus (3.11), qui
doit êtreremplacé
par :~
Ayant
trois variablesthermodynamiques indépendantes,
on définittoutes les autres comme dans la
description
de Eckart. Ceci permet de définir le tenseur des contraintes de viscositéerxp
par(3.15).
Il vérifie tou-jours (3.16).
Les 6
équations (3 . 3)
et(3 . 4)
peuvent être mises sous la forme :Équation
de continuité141 HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES RELATIVISTES DISSIPATIFS
Équations
de bilan des constituants a et b :identiques
à(3.18).
Système différentiel
auxlignes
de courant :Équation
du biland’entropie :
Ce
système
sesimplifie
dans le cas d’un gaz à un seul constituant(a
parexemple) :
leséquations
de bilan des constituants a et bdisparaissent ; J~ disparaît
dansl’expression (3.25),
de sorte queJ~, proportionnel
àQ~, peut
êtreremplacé
par sonexpression
en fonction de ce dernier dansl’équation
du biland’entropie (3.28).
3.3. NOUVELLE DESCRIPTION PROPOSÉE
Nous serons amenés dans le
paragraphe
IV à fairejouer
un rôleimpor-
tant aux moments d’ordre zéro des fonctions de
distribution,
dont la sommen’est autre que la trace du tenseur
d’impulsion-énergie T"~.
C’estpourquoi
il sera alors
pratique
d’utiliser une nouvelledescription,
construite defaçon
telle que cette trace ait la même valeur que dans un gaz enéquilibre thermodynamique.
Nous
définissons r, U~, J~, J~,
ca et cb par leséquations (3 . 5)
à(3 . 7),
commedans la
description
de Eckart. Cesgrandeurs
vérifienttoujours (3.8)
à
(3.11).
Puis nous
décomposons T"~
selon :qui remplace (3.12).
Le tenseur des contraintes de viscosité le flux de chaleur vérifienttoujours (3.13)
et(3.16),
et lapression
ps’exprime
toujours
au moyen des fonctionsthermodynamiques
p, r et cagrâce
à lamême relation que dans un gaz en
équilibre thermodynamique ;
8 est latrace du tenseur
8"~ :
Ces conditions assurent l’unicité de la
décomposition (3.29).
Remar-quons que :
comme dans un fluide
parfait.
Nous poserons :
le tenseur
~°‘~
vérifie donc :Les 6
équations (3.3)
et(3.4)
se mettent, dans cettedescription,
sousla forme :
Équation
de continuité :identique
à(3 . 17).
Équations
de bilan des constituants a et b :identiques
à(3 . 1 8).
Système différentiel
auxlignes
de courant :Équation
du biland’entropie :
Dans le cas d’un gaz à un seul
constituant,
leséquations
de bilan des constituants a et bdisparaissent
et les termes enJ~
etJ~ disparaissent
del’équation
du biland’entropie.
HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES RELATIVISTES DISSIPA TIFS 143
3.4. COMPARAISON DE CES DESCRIPTIONS
Il est facile de voir que dans le cas limite non
relativiste,
les définitions des différentesgrandeurs physiques coïncident,
dans les troisdescriptions,
avec les définitions
classiques,
et leséquations (de continuité,
de bilan des constituants etd’entropie,
auxlignes
decourant)
se réduisent auxéquations classiques.
Les troisdescriptions
sont doncégalement acceptables
de cepoint
de vue. Elles sontparfaitement
cohérentes dupoint
de vue mathé-matique,
et seules des considérationsphysiques (ou
des considérations decommodité) peuvent
conduire àpréférer
l’une aux deux autres.On
peut reprocher
à ladescription
de Landau et Lifchitz de fairejouer
à
Q"
un rôletrop
semblable à celui d’un flux de diffusion. Celaapparaît beaucoup plus
clairement dans le cas d’un gaz à deux constituants que dans le cas d’un gaz à un seulconstituant,
traité par ces auteurs :l’équation (3.25)
montre en effet que
Q"
est intimement lié àJ~
etJ~,
et queJ~
est non nulmême dans un gaz ne contenant que des
particules d’espèce a (il
est alorsproportionnel
àQ0152).
Ladescription
de Eckart estplus
naturelle de cepoint
de vue. La nouvelledescription proposée,
un peu moinsnaturelle,
n’a été introduite que pour des raisons de commodité
qui apparaîtront
dans le
paragraphe
IV.Dans le
paragraphe III,
nous utilisons une méthode de résolution appro- chée del’équation
de Boltzmann danslaquelle
lesgrandeurs Q~, 6"~, J~, J~
(qui
sont nulles àl’équilibre thermodynamique)
sont considérées comme des infinimentpetits
du leur ordre. Il est alors facile[22]
de voir que lesgrandeurs
définies dans les trois
descriptions
sont encorrespondance
selon :Les indices
L, E,
Ndésignent
lesgrandeurs définies, respectivement,
dans la
description
de Landau etLifchitz,
dans celle deEckart,
et dans laANN. INST. POINCARÉ, A-X-2 10
nouvelle
description proposée.
Lesigne ~ désigne l’égalité
à des infini- mentpetits
d’ordre deuxprès.
Cesrègles
decorrespondance permettront d’exprimer
facilement dans les deux autresdescriptions
les résultatsétablis,
dans le
paragraphe III,
dans ladescription
de Eckart.4.
Description macroscopique
d’un gaz relativiste. avec collisions
inélastiques, fusion,
fissionAfin de montrer
qu’il
estpossible
d’étendre le mode de définition desgrandeurs physiques
décrivant un gaz donné dans leparagraphe précédent
à des cas
plus généraux,
nous allons traiter le cas d’un gazcomportant
troisespèces
departicules
indicées a,b,
c, danslequel,
outre les collisionsélastiques,
les réactions de fusion et fission suivantes sontpossibles :
Le cas le
plus général (avec
nespèces
departicules,
collisionsélastiques
ou
inélastiques, fusion, fission)
neprésente
pas de difficultésupplémentaire,
autre que de nécessiter des notations lourdes. Nous
utiliserons,
parexemple,
la
description
de Eckart.Les moments d’ordre 1
(3 .1 ) (avec
cettefois,
i =a, b
ou c au lieu de aet b
seulement)
et la somme des moments d’ordre 2(3.2) représentent
22 variables
indépendantes. Tap
vérifietoujours l’équation (3.4),
maisles
Nr
ne vérifientplus (3 . 3) : d’après
la remarque[I, paragraphe (5.1) (généralisant
le théorème4)]
nous avons maintenant :Nous écrirons ces
équations
en introduisant une nouvellevariable, j, représentant
l’intensité de la transformation departicules a
enparticules
bet c :
Nous définissons r,
U0152,
ca, cb, CC,Jâ, Jb, Ja,
p,Q", i"~,
p,6"~
exactement comme dans ladescription
de Eckart.Les 7
équations (3 . 4)
et( 4. 3), peuvent,
dans cettedescription,
s’écriresous la forme :
Équation
de continuité : .HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES RELATIVISTES DISSIPATIFS 145
Équations
de bilan des constituants a,b,
c :Système différentiel
auxlignes
de courant :identique
à(3 . .19).
Équation
du biland’entropie :
Remarquons
laprésence,
dansl’équation
du biland’entropie,
du termesupplémentaire (par rapport
àl’équation (3 . 20)) :
qui représente l’entropie
créée par la transformation departicules a
enparticules b
et c. Ce terme est nullorsque
la conditiond’équilibre
thermo-dynamique [I,
formule(9.29)]
est satisfaite.III.
PREMIÈRE MÉTHODE
DERÉSOLUTION APPROCHÉE
DE
L’ÉQUATION
DE BOLTZMANN RELATIVISTE 5.Principe
de la méthode deChampan-Enskog
La
description macroscopique
d’un gaz à deux constituants étudiée dans leparagraphe
3 fait intervenir 18 fonctionsinconnues,
alors que lesystème
constitué par(3.3)
et(3.4)
necomporte
que 6équations
indé-pendantes.
Demême,
ladescription macroscopique
d’un gaz à un seulconstituant fait intervenir 14 fonctions
inconnues,
et lesystème (3.3), (3.4) comporte
alors 5équations indépendantes.
Leséquations
man-quantes doivent être formées par résolution
approchée
deséquations
deBoltzmann.
La
première
méthode de résolutionapprochée
del’équation
de Boltz-mann non relativiste a été
imaginée indépendamment
parChapman
etEnskog (Chapman
etCowling [2]).
Nous allons montrer commentl’adapter
au cas de
l’équation
de Boltzmann relativiste. Poursimplifier,
nous traite-rons le cas d’un gaz à un seul
constituant,
et nousemploierons
ladescrip-
tion
macroscopique
de Landau et Lifchitz(§ 3.2).
C’est en effet avec cettedescription
quel’adaptation
relativiste de la méthode deChapman-Enskog
est la
plus simple.
5.1. FORMATION D’UNE SUITE
D’ÉQUATIONS
RÉCURRENTESL’équation
de Boltzmann relativiste[I,
formule(4. 5)]
s’écrit :avec :
Cherchons une solution de
(5.1) pouvant s’exprimer
sous la forme d’unesérie,
et voyons s’il estpossible
de calculer successivement chacun des termes de cette série. Pourcela,
posons :avec :
ne
dépend
que dev~°~, v(1),
...v~B
Ils’agit
maintenantd’exprimer
sous forme d’une série le
premier
membre de(5.1),
le terme d’ordre n nedépendant
que de~, v(1),
... Pourcela, décomposons
X suivant :U~ est la vitesse
macroscopique
du fluide. Y et Z sont leschamps
de vec-teurs de
P7 qui correspondent canoniquement
aux fonctions vectorielles Y~et