r'
~ =l''~·.'_.-li"''~' i..
!
'1i,
"
TRAITE"
I D E LA
1
l,JUSTICE CRIMINELLE
c 1 I~
1
1
, 1
1
f ,1.
"
'1;. ,,.
f l'
'11 , ij
f 1
,
1
"
"i
. TOM E SEC \0 N D. .
.... '
DELA
JU STI C ECRIMINELLE
DE FRA NeE,
Où l'on examine tout ce qui concerne les Crimes & les Peines en général & en particulier; les Juges établis pour, décider les Affaires Criminelles; les Parties publiques & priyées;
les Accufés ; les Miniflres de la" J ut1ice Criminelle; les
Experts, les Témoins ; & les autres Perfonnes néceflaires pour l'inflqlaion des Procès-criminels ; & aufli tout ce qui regarde la maniere de procéder dans la pourfuire des
~Crimes•
.Par M.
JOUSSE,Confeillerau Prëfldial cf Orleans,
•
TOM E SEC 0 N D.
..
A PARIS,
Chez DEn URE Pere, Libraire, Quai des Augutl:ias,
.à l'Image S. Paul.
M. DCC. L X XI..'
-
'./1'vE CAP P'fi. 0 BAT ION ET P RI VIL E GE J)U R
o
1."
; ;
,i'4 " r ~,; '\ .~" : )
\~.Pi.A~.A~.C:.iiA~~ .. ~g.'~œ
~1~!;#~~~~~~=<", " . . . ' . " . " " , ,,~
l '' . , 1
T··ABL E'
l
D' ES",
,.", ? f" "'T' l
1 • ~T:.'
J'RES
, , '.... ~ s , •~, ' , l ' ,l { " . J '.~'j, . ,
, ,
; '. ;' Çontenus -dans ce fecond Volume. ,:. ':::
.' • • : ',".~ ~.. ' l " " " 'A" ' , ' "'1 " . ; ' ,t.,4. " 1 \ ' / ' . . c i.
. :t~~S~~*;~~~~~~}~
'. T
t.: .~RO' 1S l'E:M:E ..
, '.~ ~'( ~' .v • ,PAR T
, , ' \ .:; J " ~1 E.:
tr V:R E SEC 0 N D.
, ~'; . ;. ~' ", • ~ ' , - " "~', • l ' . \
De la' Procedure criminelle ai gi12é,.al~ ,
, . : ' 1, ••' \
C' HAF 1 TR" ri: 'P' R 'E 'M rr R~'.· ,.:.. '. \
-/ ' , " , .,
"\ ' , <• .." •
_De. ce qui
fré~edele
RéglémelÙ,'~l'extraordinaire,
. ' . / . ' . , ' l v.•
"TITRE\
'1. D,ES infonnatù)~s en général,~ / Page
1.TrI:'.: J I.. DesinfOrmatiolls d'o./fice·, ,',
1 ['TI:r- Ll L DM' corps ede délit. ,.: &' de: la maniere' de le , : 'eonftaier ,. " . -. . ,: '...
' J9
, TIT.. )
V.. Des plainies ,. a'cctçflitiolts & dlnonctationt,4'5
TIT..
V..
1Des Procès - verbaux de' trtir{port
desJuges
, ,'el~
lamaiJon de
t4r:CUjé~!.& dit jeellé]ilr
fis
~ffits;,... ' .
1.!? erquijir.iotl d'accufés., eu de chofes volees en , '
~",;," la
1JZCfifln'd~autr:ui"~: '. '.62-
:T:l.r.. V L Des
e.ffets.~toztVéS(.lll{ tâ;"p~{jî./fiQn·âiX Z~~c.cuft,,\ " ,QU;·jèr.VtllltS,afa'é.bfZ:viaiolz:,~': ,'j,,;:,,',
o"'i6'9
,
TI'Ii'~VJ!.;.'Des
rnformali()Jls,~e,tém,çi/zs,!)!: ,": ,"
.7'~'1
'6
~TABLE
TIT.
Vlll, Des Monitoires&révélatiiifZs, ,.'
lr9
TIT. '
l X. Des reconnoijJànces d'écritures, en criminel,
1401'lT.
X. Des décrets, captures & empriflnnem,el1ts, r6J
TIT.
XL Des écroues e
recommandà~io!lS, 216rIT,
XII, Des prifans , GrifJicrs des geol'ls ft Guiche-
tiers , ,"'" ,', fiJ
rIT. XIII. Dei interrogalOirgs
d~saçcufls, '
2t5
~T.lT~·
XJV.Pes esoines
J ' , . ' p , \ : • 198
. TIT,'
X
V.·D~la compëtenee des accufés qui peuvelil
~'.. ~
, hre. jugés en dernier reffirt", . ' ; 04-
rrr...
~X VI~ 'De~ S-WUfilla8s.de provijiaflt . rj' aliments
Js, " ' ; ' , L .
'''"méditamertts·&:rc.-· ':""
_ "0-" , ' ,,, ~., ," 3"
"1 '1-,i . , ~
"'''-
P,e
~cc cqzÛfl fiit depuis If!
Rég~emell.t ~Pcxtraardlnaire, '
• ,c ,• . - ' ; , , ,
JHfql/
. (l,l{ !l{g~VJent,: .' ,
, ". .
lb ' " ' " .
' •
rrr~ :xVU~ Du
réglêmen
tLi I'extraardinalro , & des Ju-
~
-:
~.";" gunen,ts ·qf.{i
admeueni lapanie
publiqq~,
". 4
pre,~4redrQitpar.tintqrf.Qg.euoire;', de.l'ao ..
",
',;'~',. , '
dt/é~; ~,1!accûjèp,4 r les ç/?arges, '. '; ;. [
;
TrI'~XVIII, Des récolements & cortftaluatiol!.s ,
J4 [ TI1:.' X; LX. Des reproches de témoins
r'~dos. J;(oufàlio!Îs
" '" ,,' -d'Experts, ' , ' , ,66
',TIl', . X '4,
'D~$LettJ~esd"aholiûon
,Fém~ffion,ou par':1 4017, pour efler à droit; l'appel de Ban , :
~" auede Galefts ; 'commutation de poine ; , ,
t~hahilùalion-;& ré.viflQnd~proçès
J'375 .
"Trr.:4: X;J.'
,Des4ifauls":&"'~ontUJllaC~S,-
c\:;4,'7 '
''fIT.
XXII. De la'.Queftion ?@.zrTortztre,'" " 474
~
Tl!. XXI1l.
[)çla
çQlr)l~rflQn ',drts~froqês·~ivilseh
fri;çè~,'D EST. l, T·R ,E
'S~,
"ê7!
,criminels
;(1de lii
i'ceptip1t~.en
}J.f~Ç~~,. ' ordinaire , '.' . 497
-Tit. XXIV. Des conclujions des Procureursdu
R~i,ou
. ' Fiftaux,' . ,$:1
,~:~CHÀPITRE..
rTR:()lSIEME.
'" . ' \ i(r.IJe$' Sé1ft~nt~$, J1tgedttl1.l.si.~,. 4~~é.tf~ :)
,TITtX~X~V~~ ;P,e~. ~"en~~.pc~§~~·:J,.ugf"te1ZH·,·~&\~· A ~!4(c5V &
. des
~e~Qirs 4e~luges à cei'igard,
's['J
, '
.: ~ .C HA ;p 1 r R,E,'QLlA T~·J E M~.
"
pe 1", Procédure fa~ti:~u#fr~ .: ,~, fer~a0-s 'f~'" .,& Egurl . ./' " certaines perJànnés. . '. . "'. ".'
J.\
'1'rt. XXV
1;De u. ft ;qclâitte 'toùclzall~ kfiu,x pjùl~
:' " .... ,.. tijq,( &"
i~çi4~12t ~',.'.: "'6)S
rIr. "XXV1L:1?~,~lâ~JJzq~,îêr~',)~~~ Jaire ,le:·fJ:A~es !!.~
r ' . ' . ' " , ' , " '~ ••, . . ~.;
i:
,S{)~rf!s~&, 'Muets
~.,~â·· ceu:{,giû ':ifu"'ô
, : , " . i l '", ... " '·'fiiù··(té~r~poniJre,',
.:..
~ ~ '10, • • - ,'697
T.lÏ.
XXVIII.
De".l~,rnafJ-i~r~,,;~4e,ftif.ele "Pfogs
,Ç!~CA" , . ",'/;/' , ' \~ 1j H l '
d' . n r: ' ..
.:;" "" "".,;!,", ~}",,:"5:'."\.'·'Cqu\·;C;,$.Jj.!sll:"i..ç!!ft~. ellt
gaf L?
j;(i:ln!qll,. _ ...~ l ...'.,j w .. • • ..J. ..'fl -..lI. ,(".,fI.'>"J"f'~:f: ,':,J, o.i ~ li l', ~.
. '!lt. 'XX '1 X. ~~ :'lri\;;~h;;;tiè" Jaire ~e· ;~;~$ ~~;
~:~::
'::r:;,
.~(c.rps
:~ C~1!ZfflJUn,autis~-~\ ~"J' " ' \7°+' .
~ TIT-.
X XX. De la maniere élè faire ÏeProcèsau ca-
.~ .",~, ·,. "., ('~d ' t . ' ) ! . l:'. 'v . ....
c1!lfi '"
Jïff);- ."",." . . ' .... . , : , , " ! \ ' ;\.,1 llw.1je~ 'I511f\'q, u.tmD.m.rflit"~ ~~.u!U~~!f!}l ,,7.<?TJ
J1tt. X.X X 1. De la maniere
edt.\1~ire'le Procès aux . ..filüs & aux Femmes debauchees,
71g
TIT. XXXII~;JDt~7aP>rjj;bldiieial1ii!':iébs
de c017e8ion
~. ';-~ \ rI"
d'Enfants, 71.1s T AB]>'E .'D"'E S 'T IT RES.
TIT>·XXX1ItDe la RrlJiéduretpuchani les délits commis
" , j " , "
contre les Juges ëtant dans leurs fonc-
,
,~. , tians
~.~". .
1 . ' 7'L,~;1TIT. XXXIV. De la Procédure:,'toucha1)t.les délits com-
" "",' mis e.npréfll1,C~ du.[uge étant dans
0 , '
'{es flné/ions'; '" , /,
71.1-C M'A PITRE .",CIN:Q,UI,..E.ME.
.~ , , , ,\
~ ,, " " ' " .'".
" ~,1J.è$différi1ttes 'maniei'es de)~fl'!oUl'voif' coture: '".
\."
'~','-
.~'. .Ies
JZ!gemeius~':
TIT.'X X X V~iJes ~ppq(itions-:lu~ S~nzencés,& .Arràs;
, • ' . • , i , " i
72r J
'~f'iT·~"xxxvî. :Dë~ Arrét$'& ' S~ltténcès "dié~ifellfl$~
..''', , : ,,' ':,' " '., 7 26
'fIT. XXXYII~ Des ..fIppellations, ' : ' ": ",,' 71.8
1 ,
,
rrr./~XXVIII;Des(leina~des:en
càjfa~iond' Arrêt~,&l','
~
" " " , ; ,ii , ' ,411 ,:~ûge,!,:él1:t$ e~,~ernzer rdfon, 76,~,
1)T: ,~,X4IX_ fJ
e9/;e!tres d:, ,Rex/flon " ." , '77
1Trr, 'X' L. '. ',Des ~~qu~tes ci~i(c$'en matiere 'crimi..
.., , , ' , ,': . nelle,' .'"" .". ",
< , ' . , , ..7'9~,
Tri.: XL 1..._. ~e~:!flt,~'jufiific9tifs, ,.... ', . '797
J:)t~ X L 11. 1)~,$'
Prdêéilu'rè$',à
1'Peffit de purger la
;~i'~,,(,.
; \ .'!1felrJ-~,ir~ .. ,d'!f~ 'idéfu~t~ " .:... ,,, .7~ ~
> " " " <. ,-,~ / , " - l , • ' , ' , ' .. r_~
::,' CH A. 'PIT RE, S'1 XIE ME.
:. "~:'-;'.': ..">i'~\ ~~i ~' '.... ,~__.\~, ~:r. , "'. ~',; • •' , : "" I ..c • '1
liT•.
x L'I H; D;~$ .'.fr/lÎs .~. défells
en.'m~ti~r; ;,imi.
'. " ',' :;' ne/le, > ''', , '. .' :' "
~ Ro'~\ : , . , " ~~ ~1 :. " • \. •
'" Fin"· de. la .Table des
Titfe~J,:" " • If ,: 1.. "~~'
- _ - . . I P...-:O":~.4.., . . , . , . . . , _ . . . - . . - . ._ _~~_ _i I ! ! ' I ' ! ' ! ! ! ! ~ . : . - . . -_ _
TRAITÉ
DE LA'
JUSTICE CRIMINELLE•
çwsg. . . . Qk*t*
•••
:cucud_T R 0 1S1E'M E PART 1 E.
L 1 VR E 1
I~'.Dela Procédure Criminelle en généraL
·C H' API T R E P R' E M :1
4E·R,
De cc qui precede le ll.:églement a l'extraordinaire,
T 1 T R E P 'R: E MIE R.
Des Informations en
gé~éral.,AR·TICLE
l 'FREMIE,R.
.~-Ce' que c'ejl qu'inform(lt~on; & de [es différentes efpeces.' Nappellè en .général Information; tous Ies aétesqui tendent à établir la preuve d'un crime, & àen décou- vrirles auteurs; mais on donne plus particulièrement
1 . ce nom à l'aéte ou procès - verbal qui contient les dépofitio1Js des témoins qui font entendus fur le crime pour
Tome II. . ' A
- Desintormati
J 1l
2.'. '
es -znJ ormauonsen genertl.
raif~n{!uq~e~ on informe; Ai~û :da~sce 'te~ lY-1lfo.rn:ation eŒ,ret) manere criminellevce quefl: 1enquete en ttlatleteo.-v.J.!e..
rQuoÎ'l'!'on fe ferve éga1ementdu termeinformer, tant en 1lla.
tio/e ?ivile q~"~~ m1ltie~aiminelle,~commei1~éfu.be de l'ar~cl~
4
au
tlt~e 2.3 del0rdonnancede,I667~ & de l'article 2 .dutnre 26 de l'Ordonnance de 1670; neanmoms , àproprement pasler , on nedoitfefervir:dutermed.'înjormation,qu'enmatierecriminelle;( Ordoanance 'de 1670, tu.. 26;.) de même que le mot d'enquête>
ne s'emploie ., àproprementparler"qu'enmatiere civile;(Ordon- dOhn-anced'er667, tit•. ?-2', ) Quelquefois cependant on.fe fert du mot infirmation en civil; eomme quand on ditinformati()n de vie
fi mœurs; & quelquefois- au:ffi. on. emploie le motenquête en ma- tiere criminelle; ce quialieudans tous les cas Oùil s~agitde faire en criminel unepreuve autre que celle-du crime , comme dans, les.
procès civiliïés , dans les faits juftificatifs & de reproches , &c..
( VoyezOrdonnàrice de
1070,.
lit 2Q '- art" 3 ;/&,tit.,iS')'al_'t.S.)~.On donne aufIile nom. de charges ,. aux informations, qui fe' fonren matiere ,.eriminellejparcé quecesinformations chargent le plus fouvencfaccufé, du crime pour leqnel;ileftpourfuivi.
t'information qui: eonrient les- depofitions destérnoins ,. eit la, bafe , le fondement& la principale.piece d~unprocèscr-imine1.; &
c'efl fUî cettepièce que lesJuges 'S'arrêtent davantage pourfonder' Leur j:ugement.ftltla. condamnationou Yabrolution de faccufé..
Ilyadeusforres'd'informations;. la première e:ll: Itinformaûon'
généhzlèi.qiii fe,fait ,engén'é'ra1 contre les auteurs de tel 0&tel' crime , ou délit, :',laféconde eHl'inftrn,zati,an fp,écialé, qui fe fait contre telle 'Ou telle'per[onne, ,:,cotnme'p'te:venue d'avoir commis,
un tel crime, 1 r
Ces deux -fottes'd~iriformatio·l1s" 'peuv.entfè faite de deux ma...
· 0 cl' ,Il: ' 0 1':." ' • .
mères :'1" '0.v"~,e·::;,2..J.l.1f,plainte..' .
;. o. L'inform.a~o!}' d~0ffi.ce ~'efr celle qui eit faite par'le Juge, de fé1ll:
prop.re auterité, &'u:d~penda1't1mentd'aucune plainte '( id
eJi
de-.nuntlan~ famâvsl d'éjere.tue.-eiasnore offi.aii-fui;, comme il.eft:,ait' au!
C..qualiser&./juando ,.extrade accu{ar~
t'i:p.fo1!màtion fur pla-iftte').
'e:fr:celie-qUii'e
~ffi.it,·'"en
'[itr·lapraint~€i'ela'partie- privée ,O'11 fur 'la"plain:e:e,élelapàrtie,puBlique. Cette~
dernière-dt·<l>1idinairemen.tpté'e'étM'e ~dé dénonciation;~ mais elle p~~t"fe faite:'a~flif~ns auc,~l1è:éléno.n~i~i~~. 0~},app;Hequelque..,
fOlS
cette
fe,éonfieefBece. cbnformatton·',juzjonnat.tan..â'ojj}ce;;.parc\\l'
l
Partie III, Livre II, Titre
I~;
'que tout ce qui fe fait au nom des Procureurs du Roi, ou Fifcaux, fe fait en vertu des fonélions & des devoirs attachés à leuroffice, L'information d'office de la part des Juges, & fans aucune plainte, a été fagement établie pouJ: tenir lieu d'accufation , afin que les crimes fuirent punis avec plus de vigilance; & qu'en cas de négligence de la partie privée ou publique dans la pourfuite d'un crime, ce crime ne.demeurât point impuni. (Voyez
infra
~ titreDes Informations d'office, part. 3,live 3,tit. 2,1). 1&Juiv.) '\
( ./
ART 1 C L E Il.
lJ-es ~ondi~ons nédeJfai1'espOUf
rendre:
une;~nflr;nation' valahlë~ ..', ' . . .. ' ..
4- '. ~
n'ya plufteurs conditions néceflairespout rendre une,infottlla..nonvalable. . ' .
~~premiere., 'efr que cette informationfoi~ ~ertain~ ':claire '.,~
fpeclale ; & qu'elle renferme toutes les qualités & ç(t'c()nflé!nces du crime. C'eff pourquoi une information ohfcu~.e, g~'nér~le &in...
certaine, doit être rejettée : par exemple, une inféimation
qui
f~Toit faite contre un particulier " fous .te prétexte qu'il feroit dans l'habitude de commettre des homicides, des vols, des incendies, des,:blafphêmes,fic. , 11.e feroit pas b0l111e ; mais
il
faut, qu~ cetté iliformadonfoitdét~rminêe" & concerne un tel vol ,' ou un ~eJh6inidde commisenteltemps, & tel'jour ; & il en]eildem~in~
des autres crimes ou délits. , ,"
, L51' feconde condition requife , en: que l'information fbitfaitepar un Juge compétent , autrement elle eft nulle, (Farin. CJJl:' 1 j n.
53',
&
I;j.,
Voye~'ee, q~i ,~~té:dit'ci:deif~s ~"u. tit~e 'D,es!1x.
G~ftîq!Z1 &Déjenfes ,des accufes ,part. 3, liv, r, nt,2 ,11c' 33'
J.. ,
: , , i i'5 •
L~' tro!fi.em~ con~iti<:m , e~. que le cri~le ~e fo~t ?as:pr~fçfi~;!l .(~Fat1fl. l~ld. gUi l,.n. A6S. Voyez ce qUi ae,té d~t ~ ce, fUJet autitre De l Albon CJUl nau des cnmes , part. 3')lV. r ,titi I" n. 94..) La quatriernecondition, eft qu'il faut que raccllfe.1)'~it,pa~ aéj~
-été:,ahfous RO~.E
::raif:6n
idu mêl~~~r~me ~. ouqu)ll
p~~.1tFis,
obJ~p.~.fa grace,dU' Pr:tttce duémententérinée ; .car q:alls'lup.
8l:.
l autrede
5es'c~s'?, '~n"1'l~p~llt plusinformer. C,Faril1.q,~. i , n. ~2. 8<:'5-?~)
".VOl~l, ,encoreqt~~lques. regles générales en manere clia- "
.formation
.
' , . . .. . . ,., J
A ij
Des informations en général.
ART 1 C LEI 11.
Regle~ générales en matiere d'Information$~'
P remiere RegIt.
',. La premiere , ef1: qu'avant tout, on doit conflater le
c0r.ps
de' délit; carftce corpsae
délit n'~ pas confiant, c'e~ en ~alll que - le Juge feroit entendre des témoins pour en connottre1auteur ~ qu~lques indices q~'il y.eût.~'~i11~urs, co~tt~ lui. Sans cepr~alahie; toute la procedure feroit inutile & vicieufe , & ce feroit un
~~ifice. q~!, ~'étant bât.î fut aucun fondement, ne p~utroit ,man..
quer de s ecrouler. (Farin. quo r ,
n.
6; &qu.
2,,,n.1 • ~ul.Clarus,<J1:l. 4, n, 1 ; Theveneau furles Ordonnances, lw. 50,,'tu•. 1, art.. 2u
Voyez auifi laLoi 1, §.item illud, D. ad Sille ) , ,
.. Etilnefuffiroit pas que ce corps de délitfût conllaté par le bruit publici parce qi/il eft arrivé fouvent que cesfortes de bruits, quoi..
que généralement répandus ,. fe font trouvés faux. ,
A moins donc que le corps dedélit ne fait fuffifamment conftaté , on ne peut pafler à 1(J. condamnationde l'accufé, quelques preuves qu'ily ~e\tt d'ailleurs contre lui ; quand même ilconviendroit avoir commis-le crimepourlequel ileilpourfuivi. (Jul.. Clarus,n. to.) ,'. . . ; ." ' ..' , " _. ' ; ,
quo
55"7.
On nedoit pas nonplus
le condamnerdans
ce casàla queflion,( Farin,
1Û.
2, n, 3.) ,' , .' , . ~, , .Ni~eJlle leconflituer prifonnier;
(Farin.ibid.
n.2.,.
. La~aifon de cettenéceâitéde copfratè'r , 'avant tout, l'exiâence d~.dél!t, ~~~".fondé~fur cetteregle de droit, que quand la loi établit.
~be dlfpq(tnon à 1égard d'une certaine chofe ,il faut, avant tout, que cet~e"chofe.fo~t, con:O:até~";& cetter.~gle eftû importante dans
Ja.RroC'e.qu~e criminelle , qu11 eit, arrive que des Juges, pour ne
Yavoi~ pas exaétémeru obfervée , ont fait mouririnjufl:ement des
iri;t\~\tents pour vèn~er, l~ meurtre de· certaines perfonnes ,qui, apres , fe [onttro~vees VIvantes; comme on peut le.voir par les e,xemples
l rapportes par C~ro~~as en[es P~ndeae~ , IlV. 4 &.3, &
'l'V.
9 , rep. r ; & ~ar Q~mt1l1ell en faDéclamation 313. ':oyez auffi Valere .. Maxime , lib, 8, de quœfl. cap-4'; Imbert, lw. 3,Panie .J Il ; L'ivre l t, Titre J. 5
ch. 14~'n."; '; & l'Hiûoire de Frillet , rapportée aux.Cauïes Célebres, tom; 9' ' ' " "'"":" o;
s.Dans lecas même où il feroi; or?onné p~r leSouverain';~d'~
former contre une telle per[onne, 11 faudroit , avanttout , conf rater lecorps de délitpour raifon du crime quidonne lieu à cette information. ," ' . , .'" .. , ;, , Cette néceflitéd'établir,avantt011t,l'exifrence
du
corpsdedélit, a lieu ,p~inçipaleme~t~n matière d'ho1l)icideo!(~L.'2p
,Nèraiius}S,
ult;&:L.
z;promde, §.ult;O.
adLeg. aqui], fi l/Jl~Mornac. ) En effet ft l'on ne trouve point le cadavre de Ia perfonne que l'on pré:end avoi~.été tuee~ oneil ~n dro~t.de dire que cette pero.fonne s'eil abfentee, -ou qu elle a
pns
la,fuJt€k(q)1' "i" '" . ;
. 'Ilfautaufli
qqe
le,délitfoitcQnfr~~~.d'ul1~m~~i;er,~fpéciale:,; &il ne fuffiroit pas de,le ~?nfr~ter (J'ane m~Ulere generale. (Vorez titre Du Corps de d,Zu"cl-apres4,part. 3',Iw. 2,tu, 3,n. 16&JUlY.) Quantàla..m.t~ie,re dont cette preuve doit, être f~ite, VOJ:ez ce qui
a
été rl;(/ilU ~ltre IJe~ Preuves ,part.} ~ lw. r , tu, 3, n,389-, ; ~ , , • , ; . ',' ~ -••1. " ~"I l't'.: . ,/. -~':' """.}
Seconde Regle. "
,c: ,TI" , ' ( ' ""'.~' , " \ \
• '" " . ' , \ . ' ;~',;-,' . ' l , l ' ' ,.. , ,J<J1J~~
, II ne fuffit pas de .prouver I'exiïlence du .fait;, ilfaut..encoré
,fiprouver qu'il eft arrivé parunecaufe étrangere; & non naturelle;
v•.
g,
pour prouver qu'un homme aété.
tué, ilnefuffitpas de.prou- ver qu'il eft mort; mais il fautprouver qu'il eû.mon
d'ime.morr.violente, , . :"
Troifleme :Regle.
"
,} E). II nefuffit pas que le
fait
qui établit lecorps
dedélit, foit conf...tant , & même qu'ilY,ait preuve ,(dans ~e cas d'homicide,) que' i
• ,. , " , - 't (
, .
(a) Au livre 7 desMémoires du Sieur deVillars,page 526,il eft fait men- tion d'un)uge~~nt d~ more, & d~ fon eXé~ution contre unpa;ticulier pré- venu de 1homicide d un homme.vrvant , mais cru mort, dont 1accufé avait cOhf~ifé'êtrel'auteur~ p~r la force ,des tourments. On peut voir encore un
~arel1, e,xè~ple\ d~n;sle)Trait~d'A?fieRobe;t~
qui
a~~ur titr~ Rerumiudic~t• .lIb. 1~plald?yer '4,'La:~cuî~ ~V~lt 'èonfeffe,uhho1lUclde qtfll/~av;oIt pOlllt ,commIS,&: tl fut condamne ,a etre pendu par un Jugement Prefid1al; mais la perfonne qu'on. avait drumorte, revintdeux;ansaprès.Voyez dans' lémême plald?yer\d~•~ober~ pl~fieurs exemples de gens qu'on avait eni morts, &.. depuis ont ete trouves Vlv'ants,'• " i '. ,
-~'..~'.~"_~.._'---~----_:..=.. ~~.~---
6 Des infôl'marions en géne'ral.
celuiquia été tué, eft ml;)ft d'unë.mort.violente; mais
il
faut en..core prouver que ce fait a été commis par le dol ,ou la malice , oula fauredë'quelqu'ûn'; (Vo:1e:tce gui:eft ,dit ci-après au titr,e DesSefltéliCes '& Jugement& , part~3 , liv. 2, tlt.25 /1Tl. 196.) Mals li une perfonne avoit été tuée! diun 'coup de tonnerre, comme cette mortauroit été caufée pa~ un pur accident.,. & par· conféquent
ijû:"iLt1~y atItOi~~~ ëê~as :auë,titfdé,lit.ni aucun coupable, il îer,oit
~ntiéte·n'ient.:indtjle·d'irt.fotmer cfiminel1ernêl1t' pout, raifon ·de .ce
fait.{Fidri~\1ù. ~'~n\ ,le ) 'Maid alors
hi
p'r'éfompti~n ),~efl: que ce délitait·:arrivé phit('Jtparle fait de quëlqu'un ,que'par unaccident étra,nget., écHllme c'étuidu tonnerre ; ce-qui efl: fuffifant pOlflr in- forme,r. ( ~oyez,à
~e;fujt:~Farinrqu. ,2 ;'n~:'29 ;.i& ce qui, efrdit~i~~pl'~Srpaf~~:3·;·:tiy.'2.,.tu, 1,}aiftitté J)~ C~fpsd~ dé(~t, n~ 2.,)
<: ' " : . : . ' , .
"QU~;fi;~e R~gl~~:i" ·... ". ·
~• '
1 . ' , _
l 1;"·
Il f~ut l1~.n..feulement
que le délit faitconilaté ; tna\-l,il faut en- core conflater laqualité dudélit avec toutes fes circonfra);"'es. Par exemple, dans unhomi-éiq~ir.ne.fuflit pas de conûaterl'exl1~nce du cadavre del'homicidé , mais il faut encore établir la nature~ Iecnomhrede
fes,:hleffàresT; la'fttuatiou où'il efttrouvé; s'il .~été'étranglé,ou non; s'il av-olt des armes à la main, ou à côté de\, lui ;&'autreseirconûaaees{emb1ables.Dans le 'vol avec-effrac-
tion,~cilfaùtconftater la.nature,de:l'effra$ioh;fielle :~1'été faite' à un mur, ouà une porte,• àu:ne fenêtre~Aunearmoire , à
un
coffre}&'ê.1 , ' , ' ..., '
èiiiq~ie~e Regle.'
, \ . ,
12.. .Enfin ~dansles'délits qui penvenr.avoir,pluG.;urs caufes diffé- rentes,,.11·'.blilnefuffit uasde conftate·rr Iecorssdedélitr 'r mais il faut .enooré,en.eta" r a~aufe4,Pat e~empleua hommeeïbbleêê,&vient
-à:mo~n:r' e~fu1te,: 11 ne[u~tpas-decônûater les blefliires de cet ,homme, rnf~ mort; mais 11faut encore pro:uverque cettemortil
été. capséeparles bteitt{res ,; ceql.li fe fait parIe .rapport"~es M~
4ê.~,hl~'85'relrtG:J~sp.leffures fon~d~ngel:eufe~8.çChit.uJ::giens.,'
qur
",en e~a:mj.~J.:lt J~ét,atIDot,telles,9u non'9:0:.
bl~fle':~ ~Wc,~~;,&Ji-c~èiJ:.un cadavre , ils do-ivent décla:rers~i1s,:eftiment:,;ounon~u'il foit mort de {es bleflures; '.. :. . , ', .' ..' . ' . ; : Dans les délits, dont I'exiflence peut être-conflatée
par riaf-
,Partie ,1 1 J, Livre Il, ''litre 1. 7
peétionimtnédiate lOhI fait1 il peut arriverque'~l:~ <fu~f~té~:~ù!J.fia-·· ..
ture' t!u:cl:étit;foirrelleique t01'Lt'lem:0!ndeten. ptliffe4ugt~
i
.cotnthédansIecas,d'de le§r.aétion , d'un in.cemiie ,'.d'nuJh~iIUne~ ~~rt
,
d~Ull iihéUe .diffamaroiee.,{,tc.. ;o:m que la n.ature.dec€,.dé'lît·Ete pa;';
folie pas évidem:rm.em.; comme .dans le cas;cl"empoi:f0·1îtOO,me'l1t "
de vi(l)"l, de déflor.ation.,&c. -; même rlans1ecas cl':np,:homme.Dleff~
& mort, pour,fça;voirii 'fesh:leihr.es;rétoient-,m~rteHes: ~ &:,iû,1è
hleffé eft mort de ces mêm~s.h1etr~~s(Dans·:le prei~uér
eas:r1l!e
cc>rps .de délit'?oit fe-co.nttatter Jp>el; :lIe JlÙ~e,~ mais,:dans Je qe:ao.nd cas, le Juge.c1.o~u~mploy.er:le {eo.oursdes1experts., & oedonner que l'offenfé feravu&;v,j;fité-par.e*per.ts, "'~ ~ens ,â ge'çOJ.il'Pl~iifan~;·, cOJ;llmeMédeciss ,Chirul1gi'ens,J$ages-LHemme:s.):'~tO' 'f: :', .~:,
" " " , i . .' !.\ .",' t' ~-~ :.::-;-.1, •
, S ixieT(leiR,eg!e. ,;'.")' .
• ," ," " .. . ,. ~c c' r.,' (- -:
:1
3. '
Lorfque le :corps Ide,déti;a.:~é .f\llifamme~t ~~1îtt:aré
,:le
J\;Tge;peut pairer à:Yinfo.rma.tioh"~Otlr ."'o;nFloî~~, l'auteur
du.
,c{~~e,'8.t acquérir àcetégard toutes les.preuves <d?ht~1.arfue.f0ia•....1 •." ... '. " 'Mais,ilfàlQt obferver {Ilfi:ln"efl:pas n~e:éfâ1rê pour .êtaf.jiHr·l·l~
eorps de délit "de conno:ître le 1~0m:,de' La ,p:eFfonné: cmiite'q~~:\
quelle
il
a. é t é.cemmis ;'.«rommeilpeut;atfri~~ dans ;l:e ·ças'·,d~ J'~omicide.d'un étrangereu.aûtte perf0-1'l1îl:e .~,'on-ne Ç,0'lll:lOit.'poirtt;
(fta Jul, Clarus,'lu. 52,n. 8 ; & qu. 4, n.,4: &Farin, qu., i;,n~~:i8~) A~ refle , il Ya iciun~',d~{1a~QTh~clnant~ à faire ~,,:r.la né- cefiitéd.e prouv~r" avant tout, l'eXlftenc~ ducor:r~~,de délit ;' ç~:fl:
'Inr~l;:faut. fai~e:,.:avee:Julius -:Gtârus,1;q-îi'd#'~:·ft;,:~n~~ {"··:S{J:4··, ~'ne .., t~
di':ŒfuEtiQri ientPe 11e~,' GléLits :pe.rmaBe-nts,;&:' ~lès1ilêlits· pa·if-ag~s~'
Dans'les.délitstpermanoots,il:fé\ut15!é·ce(~i't€me:tl).t c0n-itat~ le'~0tps:
de.délit,~vant id':inf~:r.fl.?'et ,cQ~tt1e;!ee1u1:.qûJ9li' \pr.et~Fl:â: ~ff iê~-rei~~~~
~nt; mais ,dansl}es,"dêl~.~.affagef~ ,SrQt}ntilFie·tefte~(l~è·u~sJvef7~
t~es:,
.
GlDm!lle Jctans fhér€~ejle 'vtJIG'mple';,.t'aàijlt~r~y
~e~;f:.ë0't1,ps,;~d~nt,\~l~në f,ê~e aucune marque, &:autrescas'f~mJ)lahles
"çJil
ri'ëft:;pas nécefiaire .,{le lcç,nftateI:le corps de·d~lit· plinIr.poùv~ir~ 'in:fo-tme~'
&:,ld,écrêl1er<èmflis'au~té}t"aFres laF>'1ài~te ,.~lè,Jug-è:~pe'àt:î& :dd~t lp.~~
fôr~e~~gntte:.rl1a:coûfe ,,;~';niêmele: :;â.étllére~\,\Cf'l.l'r'~lesri~H:ticés;·:q~iï.,l .p0mr01It:~re prtiù:~es:~'~6ht-re:~tûi;autkm.eàf, ~!:.îi~~'~
Jüge
'1feltê~'~:l1?it;èett~:.:~o.n,duite ',,:~u.âe·'·in:Ïinité-de eF1i~~§cl1èTrie\1ii'er.'ciëllt: ~iiriÉù~P n~s.:: ~e~~e. ;}le~~ .'e~'~0fi~ahte,".&n.e· rd'0itlfas;:'fQu'irir'la~ riwi~s~'
t4fficû1te~ fuwant·f:e,1mêmeAutel:1r\l' . .
. '.ll
8 .',
~Des informations en général.
14.
_L\Ollne··.p·el:lt~ proc~der(; criminelle~ent contre celui qui a confeillé oudonnémandementà quelqu'un. de commettre un tel crime ".lorfque Je .délit 'du mandataire n'e~ pas confraté.; parce quele mandement " étant une chofe .accidentelle au cnme , ne peut fubftfter fans le principal;& que d'ailleurs ft le. délit,du man..dataire n'étoit ..,pas prouvé, le mandant ne.pourrolt a~legu~r.fes
défenfes .&'exceptions contre le mandataire ,pour établir fon inn~çence:ltaFarin.ac. quo 3, n. 1&[uiv., . ' ...
(:M~tis .il n'efl pas: néceflaire, fuivant le même Auteur, que la pre-uvecontre le mandataire, foitpleine & entiere, &ilfuffit qu'il
jr
ah , .contre ce. dernier, des indices fuffifants. (Ibid. n: 5.) . . Il faut auffi,oçfe!ver qu'ily
a des délits où le.!impIe mandateil:puniffable , quoique non fuivid'exécution. Ainfi dans ces fortes de délits, pour pouvoir punirlemandant,
il
n'eft pas néceflaire de conflater le délit du mandataire, fi on ne peut l'établir. ( Farin, 'lU. 3,n, 6 &fuiv. Voyezauffi ce quieil: dit autitreDes Semences 1cl!.Jlgemçnt$ , ci-après,.part. 3, live 1,tit. Z5 ,. n. 266;& au titre ]Jel'AIra/jilfat,part. :4;
;ti.r.
4;n. 5.) ", . ., .'. ' .):Qans.:!es,.:autres.qasi.Il fau,t,pour pOUVaIt. punir le man..
d~nt,.çQrii1:ater., le -délit du mandataire; mais il n'eil pas nécef-
fa~~e' "pour cela , de connoître le nomdecemandataire , pourvu qu'il foit çléfi~néd:lÇlil1e\1r& fuffifamm~nt. ,
Fadn,
ibid. quo 3 , l;l,~, 9.~
..x.;~~.). "~',~
.• ,:. .:~
"..' . , ;~;,
, ".' '," c • • ." " .. , .. : ,. . .
;Septum~.Regle~.. ,
" -, ~" }:.,_ , ..~.:) ;-~r~'~f ',.:J' ~,.,f.' ' •. ' . ; .'.', ,: ,'. .: ~;:l c:-' ~: l ' _ , '_, . ' ,' , ' '.. ~
15. ;..
Unè. autre o.'"bf~ry.a:.t~{)n.. :i11;).p,ortaiJ;..te'..'en,.
cette'matiere,:eft,q.ue
fi après uneinformarion faire contreun..accufé pour raifon d'un délit, i1rf~~yientcl~nsce mêmedélit
une qualité quile rende plus grave;'JI".g. Ift~pr~~; uneÏ!;fq1;lllation , faite pour.raifon.d'une hleifure , le QI~ffe
Yf en !:
:à;rpO\lr1l; ;:alor$.cette.premiereinformarion s'évanouit~&~~Y1~9-Finutile'pO+l~pQuvoirçQ1Jdamner , comme hernicide.celui qUI afaIt l~bleffurë ;~,:C\.nd même
il
y auroit contre lui des preu..ves convamcantes qu
Il
eil: .l'autel}.t de cette-blefliire , maisil .
(aut~ne,inJo!~ati9Jl toute. nOllvdle pour.raifçn de -l'homicida, (::f~t1n. qu::})~n. 79:)·"Çet·A'qt~l,1r:ex:ç.~Pt~néanmoins le cas Qùla:
Rl(!:lU1~qU1;, ~;:d9nJ.1..~ h~u.~ lapremtere .infonnation ,.au,tqit été.
donnée.,~non~f~j\ll.em~nt·. ;p.ç>1g: rai10n .dela bleffure , l1l,él,:isep:c<i>re ppu~ raifon dela mort qu;:lelle.pourrqit occafionner, ( Ibid, n; 73~
':oyez ce qui eil: dit Ià-deflus a:utitre .De t'Homicide , part. 4, '
nt, 2~ , n. 16
3. )
Huitiem~Partie Ill, Livre 1 i, Titre 1. 9
Huùieme
R~gle.~.t
6.
On peut faire plufi.eurs informations par addition dans le même procès criminel, fait avant le décret décerné contre I'accufé ,fait .depuis1e décret; fans être obligé, pour cet effet, d'obteniràchaque fois une nouvelle Ordonnance de Juflice, On peut même, après le récolement &la confrontation achevée, informer par addition des faits contenus en la plainte. ( Ainu jugé par Arrêt du 2 Sep- tembre 172; , fur les Conclufions de M. Talon Avocat-Général, )\Mais s'il s'agiffoit d'un nouveau fait qui donnât lieu à une nouvelle plainte , 'on ne pourroit entendre des ,témoins fur ce fait, fans une nouvelle permiffion duJuge. Il faut même obferver qu'après ledé- cret rendu, le plus fûr eR: d'obrenirpermiflion du Juge, quand il s'agit d'informer par addition pour raifon dufait-porté en
la
plainteoriginaire. . :
Lorfqu'un témoin dépofe cl'autres faits que ceux portés en la plainte, le Juge doit rendre une' Ordonnance, portantqu'il en fera informé [ur la plainte qui. en' doit être rendue 'par la partie publique. ( Arrêt du Parlement de Paris du 8 Juillet x738, qui l'enjoint au Lieutenant-Criminel d'Orléans. ) , . '
Le Juge peut néanmoins, dans ce cas, ordonner d'office, par un cahier féparé , qu'il fera informé de ces faits à la Requête du Procureur du Roi ou Fifcal; ou bien, ordonner qu'ils feront com- muniqués au Procureur du Roi, qui fera obligé de donner fon.re..
quifitoire fur ces mêmes faits; autrement le Juge ne doit pas dé- créter, ni interroger l'accufé fur ces nouveaux faits, fans avoir
• l , .
pns auparavant cette precautlon~ " . '
.'Neuvieme
0'Regle.
, '
\0
J
7.
Comme il n'y a point de difpofttion dans l'Ordonnance , qui po.rte qu'un Juge ne pourra permettre d'informer, qu'aprè~ avoir pns des Concluiîons du Procureur du Rail, ou Fifcal, on n eft pas tenu de s'aflreindre à cette formalité. Ces Conclufions ne devien- nent néceflaires que pour le décret. (Voyez ce qui eftditàce fujet dans le nouveau Commentaire [ur l'Ordonnance de 1670,tu.3, au préambule,page 118 &fuiv. de la feconde édition de 17)6.)Cependant au Parlement de Paris, on ne permet d'informer que
Tome 1/.. B .
D ',.{;' ,
1i.
10 .
es ln) ormauons en gelleJ'a '.
fur les Concluiions du Procureur-Général, ce qui eIl: fondé [ur ce que ceTribuna~ n'ordonne , ou ne permet,gue1'~s~. d)info~~er,que dans des cas tres Importants, & fur des dénonciations qUI intéref- fent la Police du Royaume, ou l'ordre public' troublé. d'une ma- niere grave.
On trouve même une Déclaration du17 Juillet 169 r ,.concer- nant les Subfrituts des Avocats & Procureurs du Roides Bailliages
& Vicomtés de Normandie , qui veut que les plaintes en matière criminelle leur foiént 'communiquées avant qlile d'en pouvoir in- former'; àpeine de nullité des Jugemens qui interviendronr,& de tout ce qui fera fait en eonféquence, Il y a aufli deux Arrêts du Parlement de Rouen , rapportés dans l'édition de l''75Jdu texte:
de la Coutume de Normandie , l'un du 17 Juillet 175 r , qui déclare' une plainte nulle, faute de conclufions de la partie publique; &' j'autre du 17Août 1752,.qui a déclaré une plainte nulle,. pour avoir'
été répondue fans, conclufions des Gens du Roi , encore 'qu'e le procès eùt été civilifé , & que I'accufé eût fait fon enquête con- . traire, & fourni des reproches avant d'avoir. allégué la nullité.L'Ar-
rêt.eû renduen: la Tournelle
au
rapport de M. ae Neuvillette..Mais cesréglements font particuliers pour la province de NOf- mandie , & l'on. obferve le contraire dans le reffort du Parlement' deParis.
,Panle 111
~Liore Il , 'Titrè. II. rr
- . . • • b ( '
T 1 T REl 1.
Des Informations d'.Office-,
ART'IeLE PREMIER
. Ce que c'éfl qûinjoflfuttio12 d' D.ffice.
r~
-Lo,.
ES,informations d'~ffice,font,ainE
qu'±1 a déjaétéobfervé ;'1 .' cellesquifefonr d'office p~rIeJuge , fans' plainte nt accu..·
fàtion. '. ' . , ., l " ' ' " , _ , • : " _ "
- .; C'eft une maxime
certaineen
rnatierecriminëlle ,'que
Fê Juge:peut& doit par lui-même, & envertu des fonEtions attachées
a
{on office, informer d'un crime; &qu'il n'efl pas néceflaire qu'il y ait.pour.cela aucun plaignant ni accufateur,(fta Jul. Clarus , 'lu.
S,n.3")' .' . . ',' -' . " "
Airault , en fon Inftruaion.}ttdlciair.è "lill.1.,pattI l ,. n: 2;5 {}
fuiy. pag. 172 , établit aufli comme
une
rnaximeincontetlable , quele Juge peut informer d'office & par lui-même, fi le Procu- reur duRoi, ou Fifcal,ne feporte partie; cequi réfulre d'ailleurs' dela difpoïition des Ordonnances. " " , · "2 .' Parl'Ordennance de 1,,39., an. 145 ,il eftdit~}>quefitôrquela
.}~ plairltedescrimes:,.e:rrc'ès, ou maléfices,'aura étéfaite~' Ou que les
}> Juges en auront autrement étéaverti's1ils eninformeront diligem..
» ment;pour., après I'informatiorr faite & communiquée auProcu-
}> rel:1~ duRoi ,.
Bt
-ç-u:fes conclufions, être décerné par,Iè'Jug,e~ce~~ qu'il appartiendra, » ' , ' ,.' .: . . ' . " '". ~.
M. Bourdin, Procureur-Général, fur cet a'rtfde;,.'ajÔt1tef:'(.;qu!~1t
). France, quand ils'agit d'un crime public,
ra
pourfuiteen
eft» 'faite àl'infrigâfionde l'accufateur
qUI
fe rendpartie , ou'du feul~~"office :?u.J:~~e'fat1s a'Cc~fatèut ; ..ra~ue~le ~.~?it .~tr~ ;i~conti~~nt ) commu1l1qu~~.au Prbcureu~ '4~ R~l~,: pottr'pten~r~ ..~e's Co~c~u~'
~~ ~{io,l1sc?,n1me'ü verra être talfontl~Rrê ,felonlaqualité du Crl:1~e "
}) ou de l'accuïë, }) . ' . ' . ,>"': ..' ! . .. " , ' : , '
-L:~rtide' ~3cle)'Qrc!b.h:nan~e· d'Or~ealls, dl:' conformé acette
lha:xHÏle ", & enjoint à tousJuges d'inforrner promptement des
Bij
1i
Des informations. d'Office..
') crimes & délits , fitôt qu'ils feront parvenusàleurconnoiflance , ,) ce qui efr auffi ordonné par l'article 184 de l'Ordonnance. de ') Blois, qui ajoute~ qu'ils dre1Teront. procès~verbal des plaintes
) & dénonciations qui leur en feront faites ».
~3 L'article 64 de l'Ordonnance d'Orléans, va même plus loin,
· & porte , " que les- Juges ne feront aflraints de communiquer. les
) procès crimit:els pen,àant l'i~frruaion auxProcureu~s duROI ou ) Fifcaux; mais que d eux-memes & de leur office, ils ordonne-
~) ront ce qu'il appartiendra jufqu'à l'entiere inflruéiion, (Voyez.
auffi Ju1. Clarus , in Praél. Cnmin. quo IO~ n. 3. )
L'Ordonnance de Châteaubriant, du mois d'Oélobre 1) 6) ,
an. 1 ; p~~e, " que fit?tque les crimes auron~ été co~mis ,. ceux.
)qu~ eu: auront connoiflance , feront tenu~ d en avertir les Juges ') les plus proches du lieu,' pour y pourVOir promptement, def-·
~ quels crimes lefdits Officiers feront tenus d'informer p:t:om-
'J. ptement & diligemment , & de décréter lefdites informations ,.
~). faps attendre la requifition des parties2 ou des Procureurs du.
,~ Roi ou " Fifcaux». ' . .
L'Ordonnance de 1670 , titre des décrets, art. r , à la vérité;
a' dérogé à.cetarticle 64 de-l'Ordormance d'Orléans, en voulant gue tous décrets foient .rendus fur les conclufions du Procureur du Roi ou,. Fifcaux ; & elley a auffi dérogé par les' articles 1 1 du titre 7 ,..22. du titre 1 0 ~& 17 du titre 14: mais hors ces quatre cas,1 elle ~'a 'pas dérogé au furplus. de ce qui s'étoit toujours. ob..
fer:ve<depuls)LOr9onnan~e de 1)39 ;,& notamment pour le pou- lI?i~CJ:u~ontles:J~g~s. d'infàrlller:& d'inflruire par eux-mêmes des deht~,,, fans requiïirion de la parne publique. (Voyez le Journal du Pala.Js·, tom; 2 ,pag. 130, caf. 2 , de l'édition in-jolio. ) . '
4.'
L!:~ten f~. Pr~~iqu~ Criminelle ,liv., l ,tÏt. l ,.dit auffi :. ~'qu'ès ) cnmes , le Juge doit informer .par Ini-mêrne de[on office, & à~»a,~equ~t~ de~Avocats
&:
Procureurs du Roi; qui font tenus»·de lm faire par.t de l~ur devoir, & de requérir .& pourfiiivra
*. envers. le Juge ce qu'ils aviferont pour le bien de la Juftice ».
. C,qrond~.s f ;eIl~a·~9te. [ur:,.e~t endroit deLi~et,. dit: ~~ qu'en-
1")~.or~· qu.d ~.y .a~~ Pél:ttl~, pr~xee '11i.eit.. cequ 11 y a toujours un
:. kJ::~ei~~::a,~~~~~r]e4':f-:t~.t~:~~~~~:~à~kt':..
~>.quête d'i~eiu,ir & ne le peut ledirProcucear du·Roi dé'favouer ' s finon qu'il Y'lit de l'animoïité, cuautre .abus & m~lY~rfatio~
,
Partie 1 1 r. Livre II,' Titre Il. 1;
t.' de la part du Juge, & qui l'aurait fait prendre à partie », Voyez auffi Theveneau fur les Ordonnances, liv, 5, tit, l , art. 2. '
, Au refle , cette maxime, CIue le Juge peut agir d'office fans accufareur , afon fondement dans les Loix Romaines. (Voyez la Loir3, D. de officio prœJ!dis ; & la note 41 d~AGodefroi fur c~tte
Loi ; Voyez auffi la LOI 1 au Code de cujlodta rerum ; laLOl 7 , Codde accuJationibus ; la Loi derniere , D. de' quœJlionihus ;& la Loi 4 ad leg. Iul.peculatûs, ) .
5.
Plufieurs Arrêts érabliflent anffi cette maxime.Un Arrêt du Parlement du18 Juillet 1648 , rendu pour le Bail- liage du Palais, porte que le Lieutenant-Général, en cas defla- grant délit, peut informer, interroger, & emprifonner les délin-
quants. " , '
C'eit: auffi la difpoGtion de l'Arrêt deRéglemenr du7Septembre
1660 , rendu pour Dreux, qui porte que le Juge pourra informer en flagrantdéli~ , [ans~oncluGons du Pr?cureur du Roi. , , Un autre Arret de Reglement du 20Decembre 1724,rendu pout la Prévôté Seigneuriale d'Efclaron , porte quele Prévôt pourra feul, & [ans concluûons du Procureur Fiical , faire emprifonner es cas de flagrant délit & de clameur publique.
Autre Arrêt du 6 Juin 1693 , rendu pour la Juf1:ice de Saint..
Florentin , q~i porte, que le Juge pourra informer en flagrant délit
& pour affaires préïentes , fans les conclufions du Procureur
Fifeal.
, Mais fiJe Juge informe hors le lieu de' fa demeure ~ il eH tenu de fe faire accompagner du Procureur du Roi, ou Fifcal. ( Même
Afr~t du 20 Décembre 1724 pour Efclaron.)
6.
Il faut auffi ohferver que cette maxime, que le Juge peut par lui-même, &\d'ùffice, informer des crimes fans qu'il y ait plainte ni dénonciation, n'a lieu qu'à l'égard des crimes publics;& non pour les délits privés ou Iimples délits qui n'exigent point la pour- fuite du miniflere public. (Farin, quo l , 12. 9 ; Theveneau fur les Ordonnances, Iiv, " tit, l , art. 2.)De plus ~ il faut, pour que le Juge puHrè informer d'office, qu'ily aitquelque caufe qui donne lieuà cette information ; comme la dénonciation, le bruit public, lanotoriété, oule cas defta~r~i1t délit,&c. ;(Jul, Clams,quo 5, n, 4, ) Ce qui aété fagement etabli pourprévenir les abus qui arriveraient infailliblement, :files Juges
r
4 Des informations d'Office.
pouvoient informer arbitraireme~t &,f~ns caule ; parce que cela occafionneroit fouvent des vexations.injufles contre des perlonnes innocentes. Maisftle Juge néglige de pourfuivre le crime, dans le cas dont:on vient de parler, il devient coupable de prévaricationJ fuivant la Loi 2., Cod. de commer. &mercator.
7
0 ' Le casde:zo~oriété, ef1: lorfqu'un crime vient d'être commisdans un lieu public alavue de tout le monde, ou devant un grand nom- brede
perfonnes , (Jul, Clarus,quo
9, n, 2 ; Farin, qu. 2 l , n. 41 ; ) Dans ce cas de notoriété, il n'ef] pas néceflaire qu'ily
ait une plainte ni même une dénonciation, pourque le Juge puiifeinformer;& il doit alors informer d'office, ainf qu'il vient d'être obfervé, ( Farin. quo 2l , n,62, )
. Al'égard du cas deflagrantdélit,Voyez ceque c'efrci-après-s. 8.
Il eft bon d'obferver , avant tout, que quandil ef1: notoire que I'accufé
a
commis le crime; v. g. quand il a été commis en pu- blic,& en préfence d'un grand nombre de perfonnes , ou que cet accufé a été furpris en flagrant délit; il faut inflruire fommai..rement & promptement
le
procès", & pafler tout d'un coup au jugement der
accufé. (Farin,quo t
l, n, 1)3 ; Conftit. Caroline ,çh~ 16.) , ' , . " .
1
A
R
T~ 1 CL· E 1I.Des. cas {:)ù les Juge:s peuveu, & doiven: informer d'o.fficei
8.
11' fattt diiHnguer le.~ ,informations q~i îe font [eule~ent pourcontlater le corps dedélit , de celles qUI fe font pour decouvrir le ' coupable lorfqu'il ,ef1: inconnu,'OU pour avoir des preuves fuffifan..
tes contre lui , lorfqu'il efr déja connu. " _
, 1°. Pour ,çonfl:ater d'offl,'.ce le corps
de
délit de dUO permanent•a: "' il.à d' d" , 1
vey,zgla ~ Ce~r- -,1re :J,lIn fait permanent & expofé aux yeux du public , rI [uBit qu'Il fe préfente un dénonciateur qui déclare verbalement au Juge ,. ou au Ptocurl;ur du Roi, ou Fifcal que tel
dél~t ~,~té commis, ( Jut Cl~tus, qu. 4 ,n'. 7 ; &
ï":
7 , ~" r, ) CeqUI a heu, à plus forte raifon, Icrfque le Juge s efr-.lui-rnême trouvéptéfent au délit, ou que depuis
il
l'a vu defesyeux.: Il en efr de même dans le cas' où un particulier 'eff trouve mort dans un chemin' ou autre endroit public , fans aucunes bleifures q!.ll