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Sophie de Grouchy et Olympe de Gouges : la pensée au féminin à l origine d un modèle éthico-politique et pédagogique complexe.

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40 | 2021

École, Récits, Nation

Sophie de Grouchy et Olympe de Gouges : la pensée au féminin à l’origine d’un modèle éthico-politique et pédagogique complexe.

Antonia Criscenti

Édition électronique

URL : https://journals.openedition.org/narratologie/12579 DOI : 10.4000/narratologie.12579

ISSN : 1765-307X Éditeur

LIRCES

Référence électronique

Antonia Criscenti, « Sophie de Grouchy et Olympe de Gouges : la pensée au féminin à l’origine d’un modèle éthico-politique et pédagogique complexe. », Cahiers de Narratologie [En ligne], 40 | 2021, mis en ligne le 09 décembre 2021, consulté le 25 décembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/

narratologie/12579 ; DOI : https://doi.org/10.4000/narratologie.12579 Ce document a été généré automatiquement le 25 décembre 2021.

Article L.111-1 du Code de la propriété intellectuelle.

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Sophie de Grouchy et Olympe de Gouges : la pensée au féminin à l’origine d’un modèle éthico-

politique et pédagogique complexe.

Antonia Criscenti

1 Si, comme l’écrivait Condorcet, « la parole révolutionnaire s’applique uniquement aux révolutions qui ont pour objectif la liberté »1, alors l’objectif de la France révolutionnaire consiste à obtenir la liberté pour l’ensemble de ce pays qui, depuis longtemps soumis au despotisme, est devenu aujourd’hui l’unique république où la liberté se fonde sur une égalité totale des droits. Ainsi, la proposition de Condorcet intéresse avant tout la question de la révolution, envisagée comme instrument destiné à atteindre un but bien défini qui est, en cela, structurellement pédagogique. La liberté, objectif de la révolution et prémisse de l’égalité entre les hommes, ne peut être atteinte que par l’instruction : « (…) liberté et instruction ont toujours été réciproques ; (…) à tout moment de l’histoire, les efforts tendant à réprimer la liberté ont toujours été accompagnés d’une tentative pour limiter l’extension de la connaissance ; voici pourquoi l’élévation culturelle, prémisse et conséquence de la liberté, engendrera des avancées civiles et sociales (…), le développement de la science, des progrès dans les coutumes, dans les lois, dans la pratique de la justice »2.

2 Si, donc, la révolution implique de rendre possible un nouvel ordre socio-politique, fondé sur des modalités de gouvernance, de régulation, de liberté, d’humanité renouvelées, alors Sophie De Grouchy et Olympe de Gouges ont contribué de manière exemplaire à atteindre l’objectif de la reconstruction de la France de l’époque. Une telle révolution a été pensée sur la base de la fondation d’une organisation structurelle – économique, institutionnelle, culturelle – où l’homme est pensé dans son humanité entière, et vers laquelle seule une éducation adaptée pourrait le conduire. Mais si l’Homme est une notion qui englobe aussi la femme, paradoxalement, dans cette phase historique révolutionnaire, elle l’excluait. L’idée d’évolution sociale, pour Sophie de

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Grouchy et Olympe de Gouges, comme pour toutes les « femmes de la Révolution »3, passait, par conséquent et nécessairement, par l’affranchissement de la domination masculine. Il ne s’agissait pas de passer outre la fonction historique que l’homme a jouée dans la société, mais d’exprimer une ferme détermination à ‘niveler’ les deux genres. Aussi Sophie de Grouchy et Olympe de Gouges utilisent-elles, à des époques et selon des modalités diverses, l’écriture pour marquer, dans le temps, et pour transmettre, sur le moment, leur engagement et leur volonté de jouer un rôle dans cette transformation. Nicolas de Condorcet, mari de Sophie de Grouchy et ami d’Olympe de Gouges, offrira à chacune d’elles, selon des modalités différentes, l’opportunité d’entrer sur la scène politique, ‘en cultivant les lettres’.

3 Sophie de Grouchy et Olympe de Gouges ont donc partagé, à l’époque, des modalités d’intervention semblables, ainsi qu’un engagement politique dans la cause révolutionnaire des droits et des libertés, en particulier de la femme. Le statut social et culturel de ces deux femmes de la Révolution française, différent en termes de patrimoine et de caste, a influencé les caractéristiques de leur action : politique pour de Gouges, culturelle pour de Grouchy. Toutefois, croisant constamment leurs expériences, l’élan émancipateur qu’elles ont amorcé vers la modernité permet aujourd’hui de cerner la dette que la démocratie moderne, malgré les problèmes irrésolus qu’elle présente encore, doit aux théories et aux pratiques d’inclusion sociale proposées par ces « femmes de la révolution » célébrées par Jules Michelet.

Sophie de Grouchy

4 Sophie de Grouchy put profiter, dès sa naissance, de l’éducation et de l’instruction qui convenait à son rang aristocratique. Mariée à Nicolas de Condorcet, mathématicien et philosophe. Mais restée veuve bien jeune, elle a souvent été reléguée à un rôle subalterne par rapport à celui de son mari. Aujourd’hui, sa position d’intellectuelle a été réévaluée, à la lumière des nombreuses correspondances et manuscrits4, en bonne partie restés inédits, que conserve la Bibliothèque de l’Institut de France, et grâce à une évaluation plus attentive des Lettres sur la sympathie (1798). Certains même soulignent la dette que Condorcet lui-même reconnait envers sa jeune épouse. Il lui est redevable, en particulier, de l’attention particulière qui doit être portée aux sentiments et à leur sollicitation à des fins éducatives, dès la prime enfance, dans la structuration de l’empathie5.

5 Les parents de Sophie appartiennent à l’élite aristocratique dominante, et sont particulièrement cultivés : ils sont souscripteurs de l’Encyclopédie, soutiennent la libre pensée et la science, si bien que leurs enfants peuvent se prévaloir d’une éducation laïque et d’une instruction encyclopédique. Parallèlement à l’étude de la musique, du chant, de la danse et de la peinture, en vogue pour les femmes issues de la noblesse, Sophie et sa sœur Charlotte (qui épousera le médecin idéologue Cabanis)6, étudient aussi le latin, l’italien et l’anglais.

La morale de la sympathie

6 La rédaction des Lettres sur la sympathie semble dater de 17907, c’est-à-dire immédiatement après la naissance de sa fille Eliza (Alexandrine). C’est aussi à cette époque, vers le mois de juillet de cette année, qu’a été rédigé, avec son mari, le texte

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intitulé « Admission des femmes au droit de cité », dans lequel sont affirmées les revendications déjà présentes dans « Lettres d’un bourgeois de New Haven à un citoyen de Virginie » F02D elles aussi écrites avec son mari – sur le droit des femmes à l’accès aux fonctions publiques et à une instruction égale à celle des hommes. Dans cette collaboration politico-littéraire, on peut voir l’expression des objectifs politiques de Sophie de Grouchy, dirigés vers l’institution d’un nouvel ordre social susceptible de garantir l’avenir des filles dans le meilleur des mondes. Au cours de la même année, elle prête son concours à son mari pour la rédaction des cinq Mémoires sur l’Instruction publique8, dans lesquels est mise en avant, entre autres, l’importance d’une éducation mixte. Pour rétablir la justice dans une société corrompue, elle considère qu’il faut intervenir de façon prioritaire sur l’éducation, dans le but d’instaurer la plus naturelle des égalités, celle qui s’applique entre les sexes.

7 Comme sa mère l’a déjà fait à son égard, Sophie désire mettre en place pour sa fille une sorte de Traité sur la nouvelle morale, qui cadrerait ses comportements. Ainsi, il est probable que, en attendant la traduction de la Théorie des sentiments moraux d’Adam Smith9 et débattant avec Condorcet sur le destin de l’humanité, elle ait déjà dessiné les lignes de sa propre stratégie éthico-pédagogique, centrée autour de trois piliers conceptuels : 1/ l’insertion des sciences morales dans l’évaluation de l’évolution de l’enfant, à l’égal des sciences physiques, afin de modifier les fondements égoïstes de ses comportements et développer un sentiment d’appartenance à l’humanité, pour aller vers la solidarité universelle ; 2/ l’élaboration d’une nouvelle morale basée sur l’amour du genre humain ; 3/ le choix des instruments adaptés pour instaurer l’égalité entre les êtres humains et entre tous les peuples.

8 On peut, en accord avec la critique spécialisée10, admettre que la Morale de la sympathie, sur laquelle se concentre la réflexion de Sophie de Grouchy, se nourrit des travaux de David Hume, plus encore que ceux d’Adam Smith. Smith systématise cette doctrine des sentiments moraux (Theory of moral sentiments, 1759) qui intéresse Sophie de Grouchy, au point qu’elle envisage d’en faire une traduction. Mais quand elle la lit, elle prend ses distances avec certaines positions philosophiques qui, tout en l’attirant, ne la convainquent pas. En effet, dans « l’Avertissement » aux « Lettres », il semble que soient « examinées, modifiées et aussi combattues certaines opinions de Smith [… et que soit] tracée une frontière entre les deux écoles de philosophie française et écossaise »11. En traduisant les chapitres, Sophie de Grouchy avait, parallèlement, développé ses propres écrits, en suivant le fil de ses propres pensées, de ses émotions, parvenant à réaliser une critique de fond. Selon elle, aussi clairvoyante que soit son approche de la phénoménologie des comportements, en analysant la sympathie, Smith s’est limité à en démontrer l’existence, et à en exposer les effets principaux. Mais il n’a pas « osé » – comme elle l’écrit12 – aller plus loin, et interroger sa principale origine, de sorte à montrer comment celle-ci doit accompagner chaque être sensible capable de réfléchir.

9 Pour Smith, la sympathie est la motivation principale qui conduit l’individu à souhaiter recevoir un jugement positif de la part des autres, au-delà de ses propres intérêts personnels, et constitue la base de l’ordre social. Toutefois, il tend à amplifier l’attrait que la puissance et la richesse exercent sur l’imagination et sur la sympathie des plus humbles, en minimisant dangereusement la question des injustices sociales induites par le libéralisme économique. Sophie de Grouchy, observatrice attentive des dynamiques sociales qui désavantagent les plus faibles, ne se résigne pas à renoncer à

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l’idéal d’un bonheur partagé par tous les hommes, garanti par l’instauration d’une cohabitation pacifique et heureuse. C’est la raison pour laquelle le choix de Bentham, selon lequel l’utile devient l’unique mobile des comportements humains et de la législation, lui semble trop drastique, dès lors qu’il tend à remplacer, sans rien en garder, le principe même du bien13.

10 Pour Sophie de Grouchy, il est possible de prendre une autre direction, d’humaniser, si l’on peut dire, la morale traditionnelle, grâce aux contributions de la philosophie des sciences, héritée des grands esprits français du XVIIe siècle, Descartes en tête, combinée aux travaux du Pascal relatifs à l’esprit de finesse, sorte « d’esprit intuitif » capable de pénétrer les mystères les plus profonds de la nature humaine. Toutefois, l’influence exercée par la philosophie des Lumières amène Sophie de Grouchy à affirmer que la morale ne peut pas être uniquement fondée sur les sentiments, puisque c’est la raison qui indique ce qui peut être juste ou moins juste. Mais on ne peut pas non plus affirmer qu’elle ne soit fondée que sur la raison, puisque l’exercice de la raison est pratiquement toujours précédé et suivi d’un sentiment qui l’annonce et le confirme, et qu’au départ c’est vraiment en se basant sur le sentiment que la raison acquiert les idées morales et en élabore les principes14. La limite de la pensée de Smith, selon Sophie de Grouchy, se situe dans le fait qu’il ne consent pas à admettre que c’est justement la sympathie – fruit du développement de la sensibilité organique – qui est à l’origine du sentiment intime qui sous-tend le jugement moral15.

11 Sur la base de ces réflexions, Sophie de Grouchy développe sa propre théorie relative aux mécanismes vertueux qui lient les individus au sein de la société, avant que ne soit développée la pensée moderne relative au « système des besoins ». Sa réflexion savante et passionnée servira de base aux théories relatives au développement, à la socialisation, à la solidarité organique et mécanique, aux processus d’inclusion sociale développées au XIXe siècle, sans que personne n’ait jamais revendiqué cet héritage scientifique et culturel.

12 L’attention portée aux « raisons du cœur », aujourd’hui, constitue peut-être la révolution pédagogique la plus significative, s’il est vrai que « l’époque contemporaine a redécouvert la sensibilité16, et tend à valoriser l’apport de la formation affective dans la capacité de l’individu à atteindre l’autonomie et la responsabilité. On étudie aujourd’hui la sphère émotive, l’intelligence du cœur, comme une compétence susceptible d’avoir une fonction qui lui est propre, participant de la préfiguration et de la mise en œuvre de nouvelles formes de l’être : intime, social, relationnel. « Il me semble que l’homme ne propose pas de sujet de réflexion plus intéressant que l’homme lui-même »17 écrit Sophie de Grouchy, exprimant ainsi, deux siècles plus tôt, une exigence très contemporaine dont les fondements ont été régulièrement et coupablement oblitérés. Le problème, dirait Sophie de Grouchy, ne réside pas dans l’opposition faite entre les émotions et la raison, mais dans la nécessité de percevoir les autres comme une condition nécessaire pour raisonner, évaluer, juger. Il pourrait s’agir, comme on le dirait aujourd’hui, de combler non seulement un déficit de rationalité, mais aussi, et surtout, de sensibilité.

Olympe de Gouges

13 « La nature a doté ma personnalité de la fierté et de l’audace d’un homme courageux »18. Du courage, elle en a sans aucun doute eu besoin, Marie Gouze, pour

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revendiquer l’égalité des sexes à une époque où les hommes discutaient de la nature et du rôle des femmes dans la société. Celles-ci n’étaient reconnues qu’au regard de leur fonction au sein de la sphère familiale – en tant que fille, épouse ou mère – et n’avaient à cette époque aucune fonction sociale en tant que telle19.

14 Jusqu’au XVIIIe siècle, la condition féminine20 a été lourdement impactée par l’idée selon laquelle la femme, en tant que telle, relevait d’une nature spécifique, liée à sa corporéité et à son pouvoir de reproduction qui en déterminaient l’essence. La femme, inversement à l’homme, n’était pas définie au regard de ses caractéristiques en tant qu’être humain, mais au regard de son identité biologique qui devenait, ainsi, synonyme d’inégalité et d’infériorité. À la différenciation des deux sexes, on fait correspondre une nette distinction des tâches : à la femme reviennent

« naturellement » les rôles d’épouse et de mère, et sa valeur se mesure à l’aune de sa capacité à prendre soin de la famille et de la maison. On ne lui reconnait pas la capacité ni la possibilité d’envisager de façon autonome sa propre existence. Au cours du siècle des Lumières, même Rousseau – qui compte parmi les défenseurs les plus convaincus de l’égalité entre tous les hommes – souligne le rôle subalterne de la femme21. La pensée des Lumières et de la Révolution, au moment où elle crée l’espace public fondé sur le principe universaliste de l’égalité dans lequel on peut tirer profit des libertés enfin conquises, refuse de fait aux femmes la possibilité d’y accéder (à l’exception de Condorcet22) et ne leur reconnait pas la possibilité de bénéficier de droits, de sorte que la moitié du genre humain se trouve exclue de l’horizon égalitaire, tandis que le nouvel ordre politique reste une prérogative uniquement masculine.

15 Née en 1748 au sein d’une famille de la moyenne bourgeoisie de Montauban, dans le sud-ouest de la France, la petite Marie ne semble pas destinée à devenir la future Olympe de Gouges. En l’absence d’une véritable instruction, comme toutes les femmes de son temps et de sa classe sociale, elle suit la route qui lui a été tracée : elle épouse un vieil homme qui la laisse veuve et mère, un an à peine après les noces, à la suite d’un décès qui n’a jamais été bien éclairci. À dix-sept ans seulement, Marie décide de ne jamais se remarier et de donner libre cours à ses prédispositions artistiques et littéraires. Qui plus est, elle décide de faire une croix sur son passé, sans renier pour autant ses origines et les êtres qui lui sont chers, et s’offre une nouvelle identité, adoptant le prénom de sa mère, Olympe, et appliquant une particule à son nom de famille qu’elle transforme en de Gouges, convaincue désormais de ses origines aristocratiques. Son père naturel, en effet, semble être le marquis Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, écrivain de renom.

16 De la vie d’Olympe de Gouges, nous n’esquisserons que les éléments suffisants pour retracer son itinéraire politico-culturel, dans le droit fil des événements révolutionnaires qui permettent à la France de quitter la monarchie pour la République, entre 1768 et 1793. Nous tenterons de dresser une lecture de l’activité politique, réflexive et littéraire d’Olympe au gré du modèle historique de l’immédiateté.

Nous reviendrons, bien sûr, et en détail, sur l’importance paradigmatique du concept d’histoire immédiate23 en tant que motif important – parmi tant d’autres – de la

« nouvelle histoire »24. Jamais soulignée –ni même esquissée – par aucun chercheur jusqu’à aujourd’hui, nous posons l’hypothèse selon laquelle Olympe de Gouges a développé une activité historiographique, autour de cette proposition méthodologique particulière que l’on désigne sous le vocable d’immédiateté : « Proche, impliquée, rapide dans son exécution et produite par un auteur ou issu d’un témoignage ayant un lien

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avec l’événement ou la décision considérée, voici comme se présente le geste historique que nous souhaitons ici considérer […]. Mais qu’il est difficile de délimiter ce champ […

qui se situe] entre l’apologie d’un certain journalisme et la défense d’un certain type d’enquêtes socio-historiques, sans que ‘l’objet du délit’ ne puisse être à aucun moment clairement déterminé25 ».

17 Olympe de Gouges annonce un état d’esprit et des méthodes qui deviendront populaires et se diffuseront en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Avec plus d’un siècle et demi d’avance, les thèmes qu’elle développe au gré de brochures, pamphlets, pièces de théâtre, affiches, etc., rencontrent directement ses revendications de l’époque : droit au travail, droit à l’instruction et à une carrière, droit au divorce, loi pour les femmes abandonnées et pour les filles-mères, droit aux femmes mariées de disposer de leurs propres biens indépendamment de leur mari. L’œuvre la plus connue, toutefois, est sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne26, écrite en 1791 et dédiée à Marie-Antoinette, reine de France.

18 Olympe perçoit naturellement qu’elle a hérité de son père naturel un talent littéraire, et se propose de le développer, convaincue de contrebalancer ainsi l’injustice qui lui a été faite en la privant d’une bonne éducation et d’un statut social avantageux.

Accompagnée du petit Pierre, elle entreprend en 1767, jeune veuve et mère, une nouvelle vie dans la capitale, soutenue par son généreux amant Jacques Biétrix de Rozières, entrepreneur dans le secteur du transport militaire. Paris devient pour elle le lieu des plaisirs culturels et sociaux, des découvertes mondaines et intellectuelles, des relations politiques haut placées. Sans doute belle, si l’on en croit les descriptions que font d’elle y compris ses détracteurs27, intelligente et décontractée, elle savoure sa nouvelle vie, fréquentant des lieux engagés et influents : les ‘salons’28 de Sophie de Grouchy Concordet, de la marquise de Montesson, de Fanny de Beauharnais, ou de la veuve d’Helvetius. Elle y rencontre Benjamin Franklin et Thomas Paine29, y développe des amitiés et des relations amoureuses avec le dramaturge Louis-Sébastien Mercier, avec Philippe d’Orléans - le cousin du roi, aspirant à la régence, qui lui permet de lancer la carrière de son fils, le jeune Pierre Aubry. Elle fréquente les musées, les expositions de peinture, elle lit beaucoup, s’intéresse aux sciences et rencontre régulièrement Daubenton, Rivarol, Marmontel, La Harpe30. Entre 1767 et 1784, elle vit ainsi sa

« reconstruction » sociale et culturelle, sans se préoccuper encore de la condition de la femme. La mort de son père naturel, le marquis de Pompignan, l’amène à sortir du bois, et à écrire une sorte d’autobiographie sous une forme épistolaire : Mémoire de Madame de Valmont, inspirée des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos qu’elle publie en 1788, quatre ans après la publication de l’œuvre de Laclos). On peut y trouver de nombreuses informations dignes de foi sur sa jeunesse, son parcours, mais aussi sur ses sentiments, ses désillusions, ses attentes.

19 Ses débuts littéraires et les encouragements de son influent ami Mercier poussent Olympe de Gouges à écrire une pièce de théâtre, Zamore et Mirza ou l’Esclavage des Noirs.

Celle-ci ne sera mise en scène que cinq ans plus tard, en 1789, et sera l’occasion d’âpres échanges avec les acteurs de la Comédie-Française. L’héritage de son instruction, à peine plus qu’élémentaire, le recours à la langue maternelle, l’occitan – presque un dialecte – , ne l’encouragent pas à donner libre cours à son talent littéraire et anticonformiste. Il semble qu’elle ait dicté ses textes à des secrétaires31, ce dont elle n’avait d’ailleurs pas honte, même si ses ennemis recouraient à cet argument pour nier l’authenticité de ses travaux. Au contraire, elle opposait sa propre verve civique à leur

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écriture décadente. De 1784 à 1789, sa vie sera entièrement dédiée au théâtre, qui lui sert désormais de « tribune pédagogique » lui permettant d’exposer ses idées politiques pour instruire le peuple.

20 Olympe de Gouges commence à développer, de façon centrale, la question de la place de la femme dans l’ordre politique et social. Malgré le climat revendicatif relatif aux droits humains, qui concernait tous les niveaux et les déclinaisons de la vie sociale, l’inégalité entre les hommes et les femmes ne semble pas, alors, constituer un problème, comme si le sexe féminin n’existait pas. Il était automatiquement amalgamé à la question masculine quand il s’agissait des devoirs, alors qu’on le traitait à part quand il s’agissait de profiter des droits. La représentation de la comédie de Beaumarchais,Les Noces de Figaro, touche profondément Olympe de Gouges, et elle décide d’écrire la première œuvre dans laquelle une femme serait au centre de l’intrigue, mais écrasée par le pouvoir masculin, exercé par son père comme par son mari32.

21 À partir de ce moment-là, l’attention d’Olympe de Gouges est entièrement consacrée à la question féminine. Inquiète du climat politique toujours plus agité, et sensible au sort du peuple qui souffre en raison de la grave crise que connait le pays, sa fine conscience politique l’amène à emprunter de nouvelles directions. Elle soutient alors l’idée selon laquelle la question pédagogique, déjà abordée précédemment dans le cadre de ses « simulations » théâtrales, doit être activement soutenue par un militantisme politique et social33. En décembre 1788, sur le Journal général de France, elle publie

« Remarques patriotiques », un article dans lequel elle suggère que soient mises en œuvre des réformes sociales incroyablement anticipatrices : elle appelle à la création d’une assistance étatique pour les moins aisés et à la création de cliniques publiques pour la maternité – soulignant l’importance de l’hygiène, absolument négligée à l’époque34 – et propose un impôt sur le patrimoine. Quand, en mai 1789, Louis XVI accepte la convocation des États Généraux, Olympe déménage à Versailles, pour être là où l’histoire se déroule. Elle prend note de ce qu’elle y voit, elle écoute les débats, écrit ses propres réactions sur des affiches exposées à Versailles et à Paris. Bien vite, cependant, elle se rend compte que les conquêtes de la Révolution ne servent en rien la cause des femmes et que, même sous le nouveau régime, la liberté est piétinée. Aussi expose-t- elle de nouveau, à l’aide de discours enflammés et d’essais libertaires, les revendications propres à son sexe, celles qui – selon elle – permettraient le véritable succès des idéaux de la Révolution. Elle attaque le régime de Robespierre, et ce dernier n’hésite pas à la condamner à mort quand elle prend la défense de Louis XVI, au nom de la liberté. Elle écrit, en effet, « Les trois urnes »35, un appel à ce que le peuple puisse exercer sa liberté de choisir la forme de gouvernement. Olympe de Gouges sera guillotinée le 3 novembre 1793, « pour avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe et s’être immiscée dans les choses de la République36 ».

La micro-histoire du quotidien

22 Poussée par son militantisme et les projets qu’elle soutient, Olympe de Gouges réécrit la Révolution à sa manière dans ses pamphlets politiques, décrivant les avancées et les reculs qui accompagnent des événements37 sans négliger la chronique de ses mésaventures personnelles de femme ambitieuse et peu commode. Elle livre la micro- histoire du quotidien et de la vie dans la rue, les rêves d’une société idéale. Peu à peu, sa voix traverse Paris38, elle se fait entendre à l’Assemblée nationale, au Palais Royal des

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Tuileries, au cœur de la Constituante, dans les salles du Tribunal Révolutionnaire. Elle sera finalement traduite devant le Comité de salut public, où Robespierre décide de la faire taire pour toujours, l’accusant de porter atteinte par ses écrits à la souveraineté populaire, mais aussi parce qu’il craignait qu’elle puisse faire des adeptes. Elle sera guillotinée car reconnue coupable d’attentat à la République, en raison de la publication de manifestes considérés comme insidieux.

23 Olympe de Gouges écrit et agit, parce qu’elle sait que ses paroles et son comportement provoquent des réactions susceptibles de donner une nouvelle direction à l’Histoire.

Elle « recueille les faits et produits des effets, et ces effets sont immédiats »39. Le temps dont elle dispose est réduit, mais ce handicap est compensé par la diversification de ses sources d’information : ce qui caractérise justement le travail de l’historien de l’immédiateté. Nous nous proposons ici de ne pas nous focaliser sur une Olympe de Gouges lettrée, capable de prendre place sur la scène révolutionnaire, ce qui firent jusque-là toutes les recherches scientifiques, mais plutôt de confirmer son travail complexe d’historienne, qui a signé une page de l’historiographie révolutionnaire, en fabriquant l’histoire, selon la définition du paradigme de l’immédiateté.

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

24 Olympe écrivit une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne40 qui fut rejetée par la Convention. Ce pamphlet fut écrit un mois après la rédaction de la Constitution par laquelle l’Assemblée Nationale, en ratifiant les idées inaugurées par la Révolution – c’est-à-dire les principes de Liberté, Sécurité et Propriété – déclasse dans le même temps la moitié du corps social français, à savoir les femmes. Réduites à l’état de citoyennes passives, sans droits juridiques, celles-ci sont confinées dans une sorte de limbe avec les moins aisés, les enfants, les fous, les acteurs, les coupables de crimes infâmes. La publication de ce texte ne sera suivie d’aucun effet. Quoi qu’il en soit, avec le texte de Nicolas de Condorcet, en particulier Sur l’admission des femmes au droit de cité41 en juillet 1790, et celui datant de 1792 de Mary Wollstonecraft A Vindication of the Rights of Woman 42, cette déclaration constitue une étape fondamentale dans l’histoire du long processus de l’émancipation des femmes. Il s’agit d’un texte téméraire et dramatique, où l’auteure délégitime et désavoue une grande partie du travail de l’Assemblée, au nom de son propre sexe, écrasé et ostracisé. La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, formulée par Olympe de Gouges et publiée entre le 4 et le 14 septembre 1791 dans le Paris révolutionnaire, constitue l’un des documents fondateurs du féminisme.

Le projet, présenté à la Convention, fut rejeté. Mais s’il avait été approuvé, il aurait impliqué la reconnaissance des mêmes droits naturels aux femmes et aux hommes et, inévitablement, une représentation paritaire dans la sphère publique.

25 Ouvertement modelé sur la base de la Déclaration des droits de 1789 – non dans le but de l’imiter, mais de penser la spécificité féminine au sein du concept d’universalité – ce texte faisait émerger de façon provocatrice le problème central : pourquoi les droits universels, déclarés solennellement en France, comme cela avait déjà été le cas aux États-Unis en 1776, ne concernaient-ils que les citoyens de sexe masculin ? Comment se faisait-il que le mot “homme”, dans son ambiguïté, définissait la femme lorsqu’il s’agissait des taxes et des infractions, mais uniquement « les personnes de sexe masculin » lorsqu’il s’agissait de droits politiques et civils ?

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26 Olympe de Gouges, après le rejet de sa proposition par la Convention, déclencha une polémique et engagea une confrontation directe avec Robespierre. Accusée de trahison pour avoir proposé un modèle de gouvernement inconciliable avec l’État, Un et Indivisible, elle fut guillotinée le 3 novembre 1793, deux mois après la décapitation de Marie-Antoinette.

27 La Déclaration était dédicacée à la Reine de France. Olympe de Gouges lui demande, en effet, de promouvoir les valeurs de liberté et le droit des femmes. Elle est convaincue que Marie-Antoinette n’est pas coupable des vices dont tout le monde parle, mais qu’elle saura choisir la voie qui fera que l’on se souviendra d’elle comme d’une grande dame. La dédicace met en évidence la grande lucidité d’Olympe de Gouges dans sa volonté de soutenir l’émancipation féminine, consciente que celle-ci ne peut venir que des femmes elles-mêmes, de la conscience personnelle de leur déplorable condition.

N’ayant aucune vision idéalisée de son propre sexe dont elle reconnaît les défauts, elle se fixe comme objectif de « prodiguer de bons conseils ». La Déclaration se termine par un modèle de contrat matrimonial exemplaire, « Forme du contrat social entre l’homme et la femme »43, pensé en vertu de principes égalitaires.

28 Les articles de la Déclaration réclament la reconnaissance des femmes en tant que citoyennes, à travers la revendication des droits civiques, destinés alors uniquement aux citoyens actifs. Les dix-sept articles peuvent être structurés en deux parties : les droits des femmes et des hommes d’une part, les droits de la nation d’autre part. Les premiers, constitués de dix articles (I, II, IV, V, VII, VIII, IX, X, XI, XVII), traitent de sujets propres à la liberté, à l’égalité, à la propriété de chacun, c’est-à-dire aux droits des femmes et des hommes au sein de la nation ; les sept autres (III, VI, XII, XIII, XIV, XV, XVI) concernent les sujets centraux relatifs aux droits de la nation sur les hommes et sur les femmes, en développant des thèmes relatifs à la souveraineté nationale, au droit de participation à l’organisation des services publics, au droit de la représentation et au principe de la division des forces de gouvernement.

29 (Traduction : Christel Taillibert)

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NOTES

1. Condorcet, Nicolas de. “Sul senso della parola rivoluzionario”, Journal d’Instruction sociale, 1793. Disponible dans : Durante, Graziella (dir.). Condorcet. Gli sguardi dell’Illuminista. Politica e ragione nell’età dei lumi. Bari, Dedalo, 2009, p. 53.

2. Criscenti, Antonia. « Condorcet. Istruzione, potere, libertà nei Mémoires sur l’instruction publique (1791-92) », SpazioFilosofico, 9, 2014, pp. 163-171.

(13)

3. Michelet, Jules. Le donne della rivoluzione. Milan, Edizioni Aurora, 1935, pp. 85-110.

4. Sarti, Maria Alberta. “Sophie de Condorcet: per l’instaurazione di una società etica”, in Forcina, Marisa. ; Prontera, Angelo. ; Vergine Pia Italia. (dir.). Filosofia, Donne, Filosofie. Lecce, Milella, 1994, pp. 623-656.

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5. Au regard de la façon dont Sophie de Grouchy décrit la « sympathie » dans ses lettres, il semble que l’on puisse parler d’une véritable anticipation philosophico- psycho-pédagogique du concept d’empathie, sur lequel se fondent les recherches au cours des vingt dernières années du dix-neuvième siècle : « La Sympathie est la prédisposition que nous avons à ressentir ce que ressentent les autres […], nous éprouvons cette impression douloureuse lorsque, nous trouvant dans une situation où nous discernons les signes de la douleur, nous voyons souffrir un être sensible, ou que nous savons qu’il souffre […] ; nous pouvons voir comment un enfant, à partir du moment où son intelligence lui permet de discerner les signes de la douleur, sympathise avec l’être souffrant qui le lui manifeste […] ». (Extraits de : de Condorcet, Sophie. Sulla simpatia, op. cit. pp. 49-52). À propos de la préoccupation de Condorcet d’éduquer de façon précoce à la « compassion » (“pietas”, la pitié, pour Rousseau), cette voie primordiale pour devenir des adultes capables de penser de façon autonome et rationnelle, voir : Buisson, Ferdinand. Condorcet, par Ferdinand Buisson. Paris, Librairie Félix Alcan, 1929, pp. 125-137. On pourra aussi consulter : Criscenti, Antonia. « Il fondamento empatico della morale sociale. Rileggendo le Lettres sur la sympathie di Sophie de Grouchy (1798)”, in Iaquinta, Tiziana. (dir.). L’uomo contemporaneo tra pensiero e sentimento. Contributi interdisciplinari e prospettive pedagogiche per educare alle emozioni e ai sentimenti. Rome, Novalogos, 2019, pp. 56-83. Sur la collaboration intellectuelle entre les conjoints, on pourra se référer à : Farinetti, Giuseppe. « Condorcet, Sophie de Grouchy e la compassione : una vicenda “moderna” », La società degli individui, 3, 2003, pp. 39-56. Sur l’héritage de la place de l’affect dans la culture contemporaine : Goleman, Daniel. Intelligenza emotiva. Milan, Rizzoli, 1996 ; Ledoux, Joseph. Il cervello emotivo. Alle origini delle emozioni. Milan, Baldini e Castoldi, 1998 ; Contini, Maria Grazia. Per una pedagogia delle emozioni. Scandicci (Florence), La Nuova Italia, 2001; Borgna, Eugenio.

L'arcipelago delle emozioni. Milan, Feltrinelli, 2001 ; Nussbaum, Martha. L'intelligenza delle emozioni. Bologne, Il Mulino, 2004 ; Pert, Candace B. Molecole di emozioni. Milan, TEA, 2005

; Bellingreri, Antonio. Per una pedagogia dell'empatia. Milan, Vita e Pensiero, 2005 ; Rossi, Bruno. Avere cura del cuore. L'educazione del sentire. Rome, Carocci, 2006.

6. Criscenti, Antonia. Gli idéologues e il dibattito sulla pubblica istruzione nella Francia rivoluzionaria (1789-1799). Rome, Gangemi, 1990.

7. Sarti, Maria Alberta, op.cit., pp. 22-23.

8. Il s’agit de cinq Mémoires qui constituent la première réflexion systématique relative à l’un des grands problèmes sociaux que la France devra affronter et résoudre : les principes de liberté et d’égalité entre les citoyens, solennellement proclamés par la

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Révolution, ne pouvaient devenir réalité dans la vie publique sans l’affirmation de la nécessité d’une instruction publique. Voir :

Caritat de Condorcet, M.J.A.N. « Mémoires sur l’instruction publique », Œuvres, vol. VII.

Paris, Didot frères, 1847-49. Traduction italienne disponible dans : Jacoviello, Giuseppe.

Le memorie sull’istruzione pubblica. Milan/Rome/Naples, Dante Alighieri, 1911.

Criscenti, Antonia. Istruzione ed educazione negli scritti giovanili di Condorcet (1773-1782).

Cosenza, Pellegrini, 1996, pp. 33-39.

9. Smith, Adam. Théorie des sentiments moraux. Paris, F. Buisson, 1798. L’ouvrage a été traduit de l’anglais sur la VII et dernière édition par Mme de Condorcet. Elle y a joint huit lettres sur la sympathie. Cité dans : Sarti, Op. Cit., p. 34.

10. Condorcet (de), Sophie. Op. cit., p. 30 ; Farinetti, G., op.cit., pp. 50-56.

11. Farinetti, , Giuseppe, op. cit., p. 50, en référence au bref Avertissement de l’édition de 1798 des Lettres.

12. Grouchy (de), Sophie, Op. cit., pp. 48-49.

13. Ibid.p. 31.

14. Farinetti, Giuseppe, op. cit., p. 52.

15. Ibidem.

16. Rossi, Bruno, Op. cit., pp. 9 et suivantes.

17. Grouchy (de), Sophie. Op. cit., p. 47.

18. Extrait de : Gouges (de), Olympe. « Discours de l’aveugle aux Français (1789) », in Écrits politiques I 1788/1791. Paris, Côté femmes, 1993, p. 103.

19. Du côté des études en histoire de l’éducation, on pourra consulter l’abondante production de Carlo Pancera : « Figlie del Settecento », in Ulivieri, Simonetta. (dir). Le bambine nella storia dell’educazione. Un soggetto taciuto. Bari/Roma, Laterza, 1999, pp. 189-213; Pancera, Carlo.

L’istruzione è per le donne un diritto? Polemiche durante l’Assemblea Costituente del 1790-91, in Gallingani, Daniela. (dir.). Letteratura francese della Rivoluzione, vol. I. Bologne, Clueb, 1987, pp. 267-301; Pancera, Carlo. La tendre mère révolutionnaire, in Brive, Marie-France. (dir.). Les femmes et la Révolution française, vol. I. Toulouse-le-Mirail, Presses Universitaires du Mirail, 1989, pp. 473-480.

20. On se réfère à : Piettre, Monique A. La condition féminine à travers les âges. Paris, Éditions France-Empire, 1974, pp. 237-238 ; Fraisse, Geneviève. « Droit naturel et question de l'origine dans la pensée féministe au XIXe siècle », in Stratégies des femmes.

Paris, Tierce, 1984, p. 384 ; Rossi Doria, Anna. “Il pensiero politico delle suffragiste”, in Gagliani, Dianella. ; Salvati, Michele. (dir.). La sfera pubblica femminile. Percorsi di storia delle donne in età contemporanea. Bologne, Clueb, 1992, pp. 18-42.

21. Rousseau, Jean-Jacques. Émile ou de l’éducation, Tome II, Livre V, Sophie ou la femme. Paris, Ernest Flammarion Éditeur, s. d., p. 148.

22. Condorcet, dans le Journal de la Société (5, 1789) publie « Sur l’admission des femmes au droit de cité », soutenant l’absolue parité entre les hommes et les femmes, par nature et en vertu de tous les droits – civiques, politiques, économiques et professionnels – attribués aux hommes, sans distinction de sexe, de race, de croyance, de patrimoine… Il fut soutenu dans sa bataille pour l’accession à une pleine citoyenneté des femmes, par l’activité intellectuelle et politique de sa femme, Sophie de Grouchy, amie et compagne d’Olympe de Gouges dans cette bataille. Voir : Durante, Graziella. Op. cit. pp. 139-150 ; Criscenti, Antonia., op. cit., 2014, pp. 163-172 ; Criscenti, Antonia. « Culture mafieuse, imaginaire et rôle de la femme dans la société sicilienne. Une approche historique », Symbolon, 9, L’imaginaire féminin, la femme et la féminité, 2014, pp. 33-44.

23. Lacouture, Jean. “La storia immediata”, in Le Goff, Jacques. (dir.). La nuova storia. Milan, Mondadori, 1988, p. 222.

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24. L’adjectif “nouvelle” fait référence au mouvement parallèle de la New History lancé aux États-Unis en 1912, et en particulier à H.E. Barnes, qui avait publié en 1919

« Psycology and History: Some Reasons for Predicting Their More Active Cooperation in the Future », et présenté le mouvement dans The New History and Social Sciences (1925).

25. Lacouture, Jean. Op. cit, p. 210.

26. Gouges (de), Olympe. Dichiarazione dei diritti della donna e della cittadina. Gênes, Il Nuovo Melangolo, 2007.

27. Mousset, Sophie. Olympe de Gouges. Paris, Du Félin, 2003, p. 34, p. 37 et suivantes.

28. Nous faisons référence au cadre historique dressé par Marc Fumaroli : Il salotto, l’accademia, la lingua. Tre istituzioni letterarie. Milan, Adelphi, 2001 ; mais aussi à : Glotz, Marguerite. ; Maire, Madeleine. Salons du XVIIIe siècle. Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1949, pp. 11-58.

29. Mousset, Sophie. Op. cit, p. 71.

30. Gouges (de), Olympe. La musa barbara. Scritti politici (1788-1793). Milan, Medusa, 2009, pp. 5-10, pp. 136-142.

31. Mousset, Sophie, Op. cit., p. 34 ; Gouges (de), Olympe, La Musa barbara, op. cit. p. 8.

32. Il s’agit de la publication du Mariage inattendu de Chérubin, en 1786, qui provoque la colère de Beaumarchais : celui-ci l’accuse de plagiat et déclenche une longue dispute (Mousset, Sophie, Op.

cit., p. 44).

33. La « Lettre au peuple, ou projet d’une caisse patriotique, par une citoyenne », publiée en pleine page sur le Journal général de France (novembre 1788), date justement de cette époque (Gouges (de), Olympe, La Musa barbara, op. cit. pp. 16-22).

34. Cette position fit l’objet d’âpres critiques, et même de condamnations. En effet, le soin du corps et l’appel à l’hygiène donnèrent lieu à une étude psychiatrique au début du XIXe siècle (Guillois, Alfred. Étude médico-psychologique sur Olympe de Gouges. Lyon, A.

Rey, 1904). Son auteur affirmait que l’habitude de se laver pouvait être considérée comme une véritable maladie qui présentait « les symptômes de la manie de persécution, de l’hystérie, d’un féminisme aberrant […], de perturbations mentales […], au point que l’on peut la considérer comme une espère de ‘paranoïa réformatrice’ » (cité par Mousset, Sophie. Op. cit., p. 112).

35. Criscenti Antonia. « Olympe de Gouges, Les trois urnes, ou le salut de la patrie (1793), Elezioni », SpazioFilosofico, 2017, 19, pp. 175-190.

36. L’annonce de sa mort, selon la reconstitution d’Emanuèle Gaulier, paraît quelques jours après l’exécution sur une Feuille de Salut Public : « Olympe de Gouges, née avec une imagination exaltée, a confondu son délire avec de l’inspiration. Elle voulait être un homme d’État, et il semble que la loi ait puni cette conspiratrice pour avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe » (cité dans : Gouges (de), Olympe. Dichiarazione dei diritti della donna e della cittadina, op. cit., p. 69. Sophie Musset écrit que l’annonce paraît sur Moniteur (op. cit., p. 110).

37. Bien que « l’événement » soit resté pendant un bon siècle la matière première de l’histoire positiviste, objective et rétrograde, avant d’être écarté par l’école des « Annales » et remplacé par le concept de « longue durée », la nouvelle irruption qu’il fait sur la scène de l’Histoire est liée au concept « d’immédiateté historique » : « L’événement trouve une double définition dans sa signification de rupture et de connaissance, il a besoin de la différence, de l’écho qu’il suscite » (Lacouture, Jean, Op. cit., p. 226).

38. « Comme les tricoteuses, Olympe assistera […] aux séances de l’Assemblée, elle entrera dans tous les lieux permis aux femmes, sièges des associations ou cafés comme le Procope, pour

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soutenir ses idées et en découdre avec les plus célèbres orateurs de l’Assemblée Constituante » (Gaulier, Emanuèle, in Gouges (de), Olympe. Dichiarazione dei diritti della donna e della cittadina, op.

cit., p. 62).

39. Comme nous l’avons rappelé précédemment, il s’agit d’une dimension historiographique qu’il n’est pas aisé de délimiter, « l’image de ‘l’histoire immédiate’, telle que nous la percevons, est en constante évolution, elle échappe à une véritable définition », (Lacouture, Jean, op. cit., p. 209) 40.Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. À décréter par l'Assemblée nationale dans ses dernières séances ou dans celle de la prochaine législature.Le texte de référence en langue originale est conservé par la Bibliotheca Augustana, http://www.hs- augsburg.de/~harsch/gallica/Chronologie/18siecle/DeGouges/gou_decl.html. Le texte complet des articles y est présenté en langue française afin de restituer au lecteur la vitalité et l’authenticité de ces écrits, simples et essentiels ; les passages relatifs à la dédicace, au préambule et à la postface – tous d’un grand intérêt politique et social – ont été présentés dans leur traduction italienne, afin d’exposer clairement la dynamique complexe qui opposait la Monarchie et la Révolution telle que la considérait Olympe de Gouges. Cette dernière considérait que le Souverain, ainsi que la Reine, auraient dû garantir les droits des citoyens, par des lois appropriées, par la moralisation des traditions, évitant les excès que connaissait la Révolution. Pour l’édition italienne, c’est la traduction de A. Lo Monaco qui a été choisie.

41. Caritat de Condorcet, Marie Jean Antoine Nicolas. « Sur l’admission des femmes au droit de cité », in Œuvres, op. cit. pp. 119-130 ; Criscenti, Antonia. op. cit., 1996.

42. Il n’y a pas de traces d’échanges quelconque entre les deux femmes, malgré les causes qu’elles partageaient : Olympe de Gouges ne cite jamais Mary Wollstonecraft et réciproquement.

43. Daté du 14 septembre 1791, il commence de la sorte : « Nous soussignés, N et N, de notre propre volonté, nous nous unissons pour la vie, et pour la durée de notre inclinaison réciproque, aux conditions suivantes : d’un commun accord nous souhaitons mettre en commun nos biens, nous réservant toutefois le droit de les séparer en faveur de nos enfants, et de ceux que nous pourrions avoir par dans le cadre d’autres liaisons […] ». (Gouges (de), Olympe. Dichiarazione dei diritti della donna e della cittadina, op. cit., p. 33; mais aussi : Criscenti, Antonia. “Il contributo di Sophie de Grouchy e Olympe de Gouges agli intenti inclusivi della Grande Rivoluzione. Con il testo della Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (France 1791)”, Quaderni degli Annali del Dipartimento Jonico, Donne, Politica, Istituzioni, 2015, pp. 287-308).

RÉSUMÉS

Les parcours de deux “femmes de la révolution”, Sophie de Grouchy et Olympe de Gouges, sont envisagés dans cet article pour poser les bases de l’émancipation des femmes. L’engagement philosophique-littéraire de la première et l’engagement artistique-théâtral et politique de la seconde, peuvent en effet être rapprochés. Toutes deux ont travaillé à la cause de la liberté, des droits et de la femme. Mais leur situation sociale et culturelle explique la diversité de leur mode d’action, politique pour l’une, culturelle pour l’autre.

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Qui si descrivono i percorsi di due “donne della rivoluzione”, Sophie de Grouchy e Olympe de Gouges. Nell’incrocio delle loro esperienze abbiamo inteso collocare la lunga genesi della via per l’emancipazione del genere femminile. L’impegno filosofico-letterario della prima e quello artistico-teatrale e politico della seconda, differente per contenuti, tempi, modalità, può dirsi omologabile; l’azione politica volta alla causa rivoluzionaria della libertà e dei diritti, e della donna in particolare, è stata, infatti, comune ad entrambe. La condizione sociale e culturale di queste due donne francesi, differenti per censo e casta, ne ha diversificato anche l’operatività e l’incisività dell’azione: politica per Olympe, culturale per Sophie

INDEX

Index géographique : France Index chronologique : XVIIIe siècle

Mots-clés : Lumières ; Emancipation féminine ; Éducation ; Révolution

AUTEUR

ANTONIA CRISCENTI

Università degli studi di CataniaProfesseure retraitée en Histoire sociale de l’éducation

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