SCIENCES PARTICIPATIVES DANS LE NORD-OUEST DE LA FRANCE
Vous avez observé des marguerites ?
Voici un premier retour Et c’est grâce à vous!
Photos d’observateurs
Bilan 2016
MARGUERITE SAUVAGE
EST DANS LE PRÉ ?
ARTICIPATIVES DANS LE NORD-OUEST DE LA FRANCE
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Marguerite a suivi les traces de papa Gui.
En quelques chiffres :
- plus de 2000 données pour 200 contributeurs !
- entre 110 000 et 145 000 fleurs observées sur notre territoire d’agrément (Hauts-de-France et territoire haut-normand) !
- 789 communes répertoriées !
Aucun doute : la connaissance autour de cette espèce s’est considérablement enrichie.
Et c’est grâce à vous !
Une vraie réussite
Fort du succès de « Gui est là ? » et l’engouement citoyen ayant porté l’opération, le Conservatoire a décidé de se lancer, en 2016, dans un nouveau programme de
sciences participatives intitulé « Marguerite est dans le pré ? ».
SCIENCES PARTICIPATIVES DANS LE NORD-OUEST DE LA FRANCE
Non, l’enjeu autour de la Grande marguerite concerne ses effectifs et, indirectement, son habitat.
Aujourd’hui, les prairies de fauche qu’elle affectionne tant disparaissent. Et quand elles ne disparaissent pas, elles se voient modifiées, amendées ou traitées.
Chassée de son milieu, la Grande marguerite (s.l.) trouve alors refuge au niveau de l’étroit corridor séparant la prairie du bord de la route.
L’intérêt scientifique de « Marguerite est dans le pré ? » est donc triple : - mesurer quantitativement la régression des effectifs de Grande marguerite
- localiser les habitats et milieux naturels dont la valeur écologique est intéressante - mieux cerner l’intérêt environnemental des bords de route et leur fonction de corridor biologique.
Etat des lieux de la présence communale de la Grande marguerite (s.l.), avant l’opération.
Les enjeux autour de la Grande marguerite (s.l.)
Une opération de sciences participatives ne cherche pas à faire participer juste pour faire
participer. L’objectif de sensibilisation est réel, certes, mais il est lié à une véritable problématique scientifique.
Il s’agit d’ailleurs de l’une des clés du succès : les participants sont utiles, investis d’une véritable mission.
Dans le cas de la Grande marguerite (s.l.) (Leucanthemum vulgare (Vaill.) Lam. et Leucanthemum ircutianum DC.), la préoccupation ne se situe pas autour d’éventuelles disparités de répartition.
A l’inverse du Gui, dont la présence est scindée entre l’Avesnois et l’arrière-pays Boulonnais, la distribution de notre belle Asté racée est relativement homogène sur l’ensemble du territoire d’agrément.
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L’étude des habitats recensés nous permet de tirer deux grands enseignements.
L’analyse des résultats
En rouge, les communes ayant fait l’objet d’une ou plusieurs observations de Grande marguerite (s.l.) au cours de l’opération
Le simple examen de la répartition communale des données n’a ici que peu de sens, car de toute évidence, l’inventaire est lacunaire.
Il est donc impératif d’étudier un peu plus finement la qualité des observations.
Sur la carte, les observations de Grande marguerite (s.l.) mettent clairement en évidence l’axe routier Abbeville/Amiens/Noyon
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- Le rôle des abords routiers est indiscutable : ils sont concernés par 75% des observations ! Cette statistique traduit sans ambiguïté les enjeux liés à leur gestion raisonnée. À l’instar des délaissés urbains (friches), eux aussi concernés par la valorisation d’un réel potentiel écologique, les dépendances routières représentent pour la Grande marguerite (s.l.) un véritable habitat de substitution.
Vigilance tout de même sur cette conclusion peut-être un peu hâtive. L’observation opportuniste du bord de route contraste évidemment avec l’implication que requiert un relevé dans une prairie perdue au cœur du bocage de l’Avesnois.
Un autre exemple de données sur les abords routiers
- En proportion, et comme nous pouvions nous y attendre, les prairies semblent être de moins en moins accueillantes. Cela traduit vraisemblablement une dégradation générale de leur qualité, elle-même liée à des modes de gestion se détournant d’une certaine cohérence écologique.
S’agissant d’un habitat recouvrant 16% du territoire du Nord et du Pas-de-Calais, les enjeux
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Vue aérienne présentant des observations en bord de route
Pour sa beauté, la Grande marguerite (s.l.) fait l’objet de nombreuses améliorations variétales.
Des capitules plus grands, des ligules déchiquetées, des couleurs modifiées.
Ces marguerites horticoles sont abondamment semées dans les parcs et jardins, desquels elles peuvent tout à fait s’échapper pour ensuite s’hybrider avec les souches sauvages.
Evidemment, notre enquête ne s’est intéressée qu’à la version sauvage de la Grande marguerite (s.l.). Le formulaire de saisie a été conçu en ce sens, détaillant quelques critères discriminants (taille du capitule, présence de nombreuses fleurs colorées à proximité) afin de faciliter la validation des données.
Sur les 2070 observations enregistrées, 25 sont relatives à des semis, 64 sont associées à un habitat de type « parc/jardin » et 197 font référence à des capitules dépassant 5 cm.
Si ces données sont à analyser avec tout le recul nécessaire (critères peu précis, erreurs de saisie ou de détermination, semis sous-estimés), nous pouvons affirmer que le biais lié à la nature horticole de certains pieds est négligeable.
Sauvage ou horticole ?
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Vue aérienne présentant des observations de Grande marguerite (s.l.) en milieu prairial
On ne va pas vous faire attendre plus longtemps : nous n’allons pas en rester là ! Dès ce printemps 2017, l’opération est reconduite avec le même objectif.
Le bilan que vous venez de lire est déjà riche d’enseignements, mais la démarche scientifique nous incite à travailler sur la durée, pour tendre vers l’exhaustivité et ainsi développer des analyses plus fines, plus cohérentes.
Et puis plus simplement, il est évident que de nombreuses populations de Grande marguerite n’ont pas été renseignées.
Le site www.margueriteestdanslepre.org est ouvert pour la nouvelle campagne de saisie ! D’ici la première floraison (et jusqu’à la dernière), nous nous tenons évidemment
disponibles pour tout renseignement, pour toute remarque, pour toute question.
Un grand grand merci pour votre implication qui, à son échelle, contribue à préserver la flore sauvage du Nord-Ouest de la France.
L’équipe du Conservatoire
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2017
Je participe !