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L’iléus biliaire : points clés et pièges du diagnostic par l’imagerie en coupes

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Texte intégral

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J Radiol 2004;85:83-90

© Éditions Françaises de Radiologie, Paris, 2004

revue iconographique digestif

L’iléus biliaire : points clés et pièges du diagnostic par l’imagerie en coupes

C Barbary, F Orlandini, S Tissier, V Laurent et D Régent

Introduction

« Toute occlusion est grave, toute occlu- sion du vieillard l’est davantage, toute oc- clusion haute du grêle l’est encore plus, toute occlusion traînante est trompeuse et fait perdre du temps ». C’est à propos de l’iléus biliaire que Henri Mondor in- sistait en ces termes sur l’importance d’un diagnostic précis, fondé sur un in- terrogatoire orienté visant à retrouver

« les 3 temps évolutifs de l’affection : la li- thiase d’autrefois, les préparatifs cholé- cystiques et péricholécystiques, le drame engagé » (1). Le problème reste actuel, même à l’heure du scanner car cet iléus changeant est incomplet, trompeur par l’illusion des accalmies et reste souvent diagnostiqué trop tardivement, avec une morbidité et une mortalité post-chirurgi- cale regrettable pour une cause théori- quement bénigne (2). Nous disposons pourtant d’une technique diagnostique apparemment infaillible grâce à l’image- rie en coupe scanographique (3, 4) ; les échecs sont effectivement exceptionnels mais ce sont le recours à la méthode qui est souvent trop tardif, ou l’exploitation trop restreinte de ses apports qui peuvent les expliquer (5). L’analyse rétrospective

d’une série de 12 cas d’iléus biliaire ayant bénéficié d’une exploration scanographi- que et d’une confirmation chirurgicale permet d’insister sur les points essentiels du diagnostic et les éléments sémiologi- ques discriminants mais également de préciser les difficultés et les pièges qui peuvent être observés dans un diagnostic apparemment facile.

Caractères généraux

L’iléus biliaire est à l’origine de 2 % de l’ensemble des occlusions du grêle, mais au-delà de 70 ans, il pourrait être respon- sable de 25 % des occlusions (3). Il se ren- contre avec une nette prédilection chez la femme (sex ratios rapportés de 4 à 16 /1) (6, 7). En raison de son tableau clinique insidieux et des limites des clichés d’ab- domen sans préparation, son diagnostic est souvent retardé et les taux de mortali- té rapportés vont de 7 à 50 % avec une moyenne de 15 % et un taux de compli- cation post-opératoires de 50 % (5-7) (fig. 1).

Malgré sa dénomination d’iléus, il s’agit bien d’une occlusion organique par obs- truction, due au passage endoluminal duodénal, jéjuno-iléal, ou plus rarement colique d’un ou plusieurs calculs vésicu- laires volumineux (de diamètre supé- rieur à 25 mm pour entraîner des phé- nomènes occlusifs au niveau de

l’intestin grêle) (1). Le siège le plus fré- quent du calcul est la valvule iléo-caeca- le (60 % des cas) suivie par l’iléon proxi- mal (25 % des cas) et le jéjunum distal (9 %) (1). Dans la très grande majorité des cas, c’est à la faveur d’une fistule bi- lio-intestinale compliquant une cholé- cystite que s’effectue la migration du/

des calculs vésiculaires dans la lumière digestive (8-10). H Mondor évoque la possibilité pour un calcul cholédocien de gagner l’intestin « par des voies biliaires complaisantes et passagèrement surdis- tendues » (1).

Les formes typiques d’iléus biliaire jéjuno-iléal

et leurs variations

Le diagnostic classique par l’imagerie re- pose sur la triade de Riegler décrite en 1941 sur les clichés d’abdomen sans pré- paration : images d’occlusion intestinale, pneumobilie et calcul(s) biliaire(s) ectopi- que(s) mais aucun de ces éléments n’est constant et le diagnostic formel d’iléus bi- liaire n’est fait que dans 30 à 39 % des cas sur l’ASP (1, 8, 10) (fig. 2).

L’apport de l’opacification digestive haute avait déjà été remarquablement décrit et illustré par H. Mondor qui à propos d’une observation de 1928, rap- portée dans la thèse de Brémont décrit sur le transit opaque de Porcher,

Abstract Résumé

The gallstone illeus: key points and traps of diagnosis with sliced pictures

J Radiol 2004;85:83-90

Twenty-five per cent of obstructions in patients 70 years and over could be caused by gallstone ileus. Due to the variable clinical symptomatology, diagnosis can be delayed and results in poorer outcome than expected for this benign pathology. Early CT evalu- ation improves the accuracy of diagnosis. Based on a review of twelve cases, the typical imaging features and pitfalls will be reviewed.

L’iléus biliaire pourrait être responsable de 25 % des occlusions du grêle des patients de plus de 70 ans. Sa symptomatologie changeante et trompeuse entraîne souvent un retard diagnostique qui aggrave le pronostic de cette pathologie réputée bénigne. Le recours rapide au scanner multicoupes améliore l’efficacité de la prise en charge.

L’analyse de douze cas permet d’insister sur les points essentiels et les pièges qui peuvent être observés dans ce diagnostic apparemment facile.

Key words: Gallstone ileus. Pneumobilia. Obstruction. Computed Tomography.

Mots-clés : Iléus biliaire. Pneumobilie. Occlusion. Scanner.

Service de Radiologie, Hôpital d’adultes, CHU Nancy Brabois, rue du Morvan, 54511 Vandoeuvre cedex Correspondance : D Régent

E-mail : d.regent@chu-nancy.fr

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C Barbary et al.

Fig. 1 : Le diagnostic précis d’iléus biliaire par l’imagerie en coupes scanographiques permet d’évi- ter la réalisation d’une grande laparotomie pour une courte entérotomie.

Fig. 1: Accurate diagnosis of gallstone ileus at CT allows a short enter- otomy to be performed as opposed to a more extensive laparotomy.

Fig. 2 : Le diagnostic « classique » de l’iléus biliaire fait appel à l’abdomen sans prépara- tion qui montre :

a la triade de Riegler : pneumocholécyste et pneumocholédoque (flèche), b le calcul ectopique faiblement opaque et le syndrome occlusif (flèche).

L’opacification

c confirme la fistule bilio-digestive et

d montre le « serpent à tête claire » de Mondor (flèche).

Fig. 2: The “classical“ signs of gallstone ileus on abdominal plain film are the Riegler triad:

a air in the biliary tree (arrow),

b ectopic and slightly opaque gallstone and ileus (arrow).

Contrast opacification

c confirms the bilioenteric fistula and d outlines the lucent stone (arrow).

a b c d

« l’énorme serpent à tête claire corres- pond à l’anse dilatée en amont du cal- cul » (1) (fig. 2). Les radiologues dès cette époque ont perçu les limites de l’imagerie par projection dans la mise en évidence de calculs, même volumi- neux en les radiographiant après extir- pation. « La plupart des radiographes pensent que le calcul pour être bien vi- sible doit contenir 20 à 25 % de produits calcaires » (1) ; ils estiment que « si le calcul reste longtemps dans le grêle, il se recouvre d’une assez grande quantité de sels calcaires et peut alors devenir vi- sible sur une plaque faite sur le sujet lui-même ».

Le diagnostic scanographique de l’iléus biliaire a bien entendu été décrit dès que la technique a été employée de façon autre qu’anecdotique dans l’exploration des abdomens urgents (7, 11, 12) (fig. 3). Le premier cas de « triade de Riegler sca- nographique complète » a été publié en 1985 (9). Les travaux rapportent généra- lement des cas isolés et la série la plus im- portante publiée en 1998 ne comporte que 4 cas (3).

Les formes scanographiques observées associent un nombre suffisant d’élé- ments diagnostiques évocateurs mais dont il ne faut pas exiger qu’ils soient tous présents et accepter qu’ils se mani- festent de façon variable allant de l’évi- dence la plus criante à la subtilité la plus délicate (3-5).

La pneumobilie

Elle représente un élément cardinal du diagnostic signant (en l’absence d’antécé- dent chirurgical ou de sphinctérotomie endoscopique) l’existence d’une fistule bilio-digestive.

Elle peut intéresser les voies biliaires in- tra-hépatiques et doit alors être différen- ciée d’une aéroportie, ce qui est en règle facile puisque les images gazeuses des voies biliaires ont un calibre décroissant régulièrement à partir du hile et restent centro-hépatiques tandis que les images de l’aéroportie sont plus périphériques et dessinent des ramifications anguleuses avec changement brutal de calibre à cha- que dichotomie. Un pneumocholédoque peut ou non accompagner l’aérobilie des voies biliaires intra hépatiques (1, 4, 8, 10) (fig. 4).

La pneumobilie intéressant la vésicule biliaire (pneumocholécyste) peut être

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de diagnostic facile lorsque la morpho- logie de la vésicule permet son identifi- cation. Elle est au contraire délicate lorsque la vésicule scléro-atrophique vidée de ses calculs se réduit à une ima- ge gazeuse sous hépatique entourée d’une paroi épaisse. Le pneumocholé- cyste peut être isolé, sans aérobilie in- tra-hépatique ni pneumocholédoque associé. La lecture des clichés avec un fenêtrage de l’image adapté peut s’avé- rer utile pour dépister ces anomalies discrètes (4). La pneumobilie peut manquer si le trajet de la fistule bilio- digestive se collabe (8). Dans ce cas, c’est l’association d’une occlusion du grêle chez un sujet âgé et des signes in- flammatoires périvésiculaires qui doi- vent faire évoquer le diagnostic (2, 6).

Le calcul « ectopique » dans la lumière intestinale

Le scanner, grâce à sa grande sensibilité, parait susceptible de pallier toutes les in- suffisances de l’abdomen sans prépara- tion pour la mise en évidence des calculs intestinaux (4, 9). Il explique facilement certaines limites de l’ASP ; calcul faible- ment calcifié, calcul se projetant sur les éléments du squelette (1).

Il faut pourtant être conscient que les cal- culs biliaires, même lorsqu’ils sont volu- mineux, peuvent être presque exclusive- ment cholestéroliques et devenir alors très difficilement discernables du liquide intestinal accumulé dans l’anse d’amont (fig. 5 et 6).

C’est alors la perception d’un noyau et/ou de quelques strates plus opaques, la mor- phologie (noyau central plus dense, stra- tes régulièrement circonférentielles de densité variable cholestéroliques et pig- mentaires de carbonate et de bilirubinate de calcium), qui permettent l’identifica- tion du calcul (fig. 7).

Dans un cas de la littérature rapportant une obstruction par enclavement dans un diverticule de Meckel d’un volumineux calcul d’origine vésiculaire, c’est l’analyse chimique qui, en confirmant les compo- sants cholestéroliques, a permis d’affir- mer l’origine biliaire du calcul (13).

Il faut insister sur l’impérieuse nécessité de vérifier l’ensemble des anses grêles sur les coupes scanographiques à la recher- che de calculs multiples pour éviter la ré- Fig. 3 : Le scanner objective beaucoup mieux que l’abdomen sans préparation les éléments de la triade de Riegler :

a l’abdomen sans préparation, b-c l’aérobilie (flèche),

d le syndrome occlusif et

e le calcul radio-opaque (flèche) masqué sur l’ASP en raison des superpositions osseuses.

Fig. 3: CT depicts the elements of Riegler’s triad better than:

a plain film:

b-c pneumobilia (arrow), d bowel obstruction and

e the radio opaque gallstone (arrow) which is not visible on plain film because of overlying bones.

a b c d e

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cidive précoce d’un tableau occlusif et la nécessité d’une nouvelle intervention. Il est utile, si on en dispose, de vérifier le nombre de calculs identifiés dans la vési- cule sur des examens préalables (fig. 8). L’idéal est donc de réaliser l’examen sca- nographique au plus près du moment choisi pour l’intervention car il devient alors possible d’optimiser le siège et la longueur de la laparotomie pour limiter les dégâts pariétaux ainsi que la manipu- lation des anses distendues qui aggrave indiscutablement la morbidité post-opé- ratoire (2, 3, 5, 11).

L’occlusion intestinale

Elle est, comme cela a été décrit de lon- gue date, « capricieuse et changeante » expliquant les difficultés du diagnostic

clinique (3). En effet la migration lithiasi- que est le plus souvent asymptomatique.

Des épisodes sub-occlusifs se succèdent, cédant lors de la progression du calcul dans le tube digestif. L’obstruction complète ne se révèle qu’à la faveur de l’enclavement dans un segment digestif de calibre rétréci (iléon terminal par exemple), soit lorsque le calcul est rendu plus volumineux par la sédimentation du contenu intestinal. On ne sera donc pas surpris de trouver des degrés variables de distension liquidienne des anses en amont du/des calcul(s) (4, 5, 7) (fig. 6 et 8). Il est possible d’identifier un calcul biliai- re au milieu des structures intestinales en dehors de tout tableau occlusif. Il existe alors plusieurs moyens de différencier ce calcul biliaire d’un entérolithe d’autre origine (développé dans un diverticule de Meckel par exemple) (13) : préciser l’exis- tence d’une pneumobilie (en particulier

d’un pneumocholécyste sur vésicule scléro-atrophique) ; identifier le caractè- re cholestérolo-pigmentaire du calcul par sa morphologie.

L’iléus biliaire duodénal

C’est une forme particulière d’iléus bi- liaire dans laquelle l’obstacle endolumi- nal siège dans le duodénum et se traduit cliniquement par un tableau aigu d’obs- tacle pyloro-duodénal : le syndrome de Bouveret (1, 10, 14) (fig. 7).

Décrit en 1896 sous le terme de « dur- cissement épigastrique intermittent », il traduit l’obstruction duodénale ou plus exceptionnellement pylorique par un calcul biliaire. Fréquemment mé- connu, il évolue alors secondairement vers l’iléus biliaire « classique ». Les

a b c d e

Fig. 4 : Au scanner, les images de pneu- mobilie sont très variables. Elles peuvent intéresser :

a la vésicule isolément (flèche), b la vésicule (flèche) et le cholé-

doque,

c la vésicule et les canaux intra- hépatiques (flèche),

d la fossette vésiculaire (flèche), e le pédicule hépatique (flèche).

Fig. 4: At CT, pneumobilia may involve:

a the gallbladder only (arrow), b the gallbladder (arrow) and CBD,

c the gallbladder and intra-hepatic bile ducts (arrow).

d the gallbladder fossa (arrow), e the porta hepatis (arrow).

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Fig. 5 : La mise en évidence scanographique du calcul ectopique est de difficulté variable, fonction du degré de calcification.

a-b Les calculs riches en bilirubinate de calcium sont facilement objectivés (flèches).

c-d Les calculs très cholestéroliques peuvent poser plus de problèmes (flèches).

e L’échographie est une bonne solution lorsque les circonstances anatomiques sont favorables à sa mise en œuvre.

Fig. 5: Identification of the ectopic stone at CT is variably difficult and depends on the degree of calcification.

a-b Calcium bilirubinate rich stones are easily depicted (arrow).

c-d Cholesterol stones are more difficult to identify (arrow).

e Ultrasound is a good method when this exam is anatomically possible.

a b c d e

Fig. 6 : Erreur diagnostique due au caractère presque exclusivement cholestérolique du calcul a-b qui est noyé dans le contenu liquidien de l’anse distendue.

c L’exploration scanographique du calcul plongé dans une coupelle d’eau montre la très faible densité et la minceur des éléments pig- mentaires du calcul.

Fig. 6: A cholesterol stone

a-b surrounded by fluid in the distended bowel loop was overlooked.

c CT of the surgically resected stone immersed in a water bath showing the low density of the stone.

a b c

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Fig. 7 : Fistule cholécysto-duodénale a bien visible sur le scanner (flèche).

b due à une volumineux calcul cholestérolo- pigmentaire obstruant la lumière duodé- nale distendue.

c Noter l’absence d’aérobilie intra-hépatique et

d-e la présence d’un calcul du bas cholédoque.

Fig. 7: Cholecystoduodenal fistula a is well depicted in CT (arrow).

b due to a large cholesterol and pigment stone in a distended duodenum.

c Note the absence of pneumobilia and d-e the presence of a distal CBD stone.

a b c d e

Fig. 8 : Patiente présentant un syndrome occlusif récidivant a-b du à deux calculs endoluminaux.

c-d Un premier scanner 3 mois avant l’épisode occlusif montrait bien 2 calculs dans la vésicule (courtoisie N Mendjel).

Fig. 8: Patient with recurrent small bowel obstruction a-b due to two ectopic gallstones.

c-d CT performed three months previously showed these 2 stones in the gallbladder (courtesy N Mendjel).

a b c d

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Fig. 9 : Fistule cholédoco-duodénale avec

a-c calcul bloqué dans le premier duodénum responsable d’une occlusion haute.

Fig. 9: Cholecystoduodenal fistula with

a-c obstructing stone in the first part of the duodenum causing proximal bowel obstruction.

a b c

Fig. 10 : Syndrome occlusif haut majeur en relation avec une cholécystite lithiasique chronique sur a volumineux calcul cholestérolo-pigmentaire.

b-c La fistule bilio-digestive n’est pas encore constituée mais le retentissement intestinal est un argument pour l’intervention prophylac- tique de l’iléus biliaire.

Fig. 10: Proximal bowel obstruction and chronic cholecystitis due to a a large cholesterol and pigment stone.

b-c A bilioenteric fistula is not yet present but the presence of bowel distension requires surgical treatment to avoid future gallstone ileus.

a b c

a b

Fig. 11 : Patients aux antécédents de pan- créatite aiguë lithiasique un an auparavant, hospitalisés pour choc septique.

a Calculs intravésiculaires à l’origine d’une fistule cholédocoduodénale.

b Migration lithiasique dans les der- nières anses iléales.

Fig. 11: Patient with a history of gallstone pancreatitis one year ago now admitted with septic shock.

a Choledochoduodenal fistula sec- ondary to gallstones.

b Ectopic gallstone in the distal ileum.

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douleurs épigastriques aiguës s’accom- pagnent de vomissements plutôt ali- mentaires lorsque l’obstacle endolumi- nal est en situation sus-vatérienne ou de vomissements bilieux lorsque l’obs- truction est sous-vatérienne (1). La fis- tule bilio-digestive est en règle généra- le cholécysto-duodénale, plus rarement cholédoco-duodénale (fig. 9) et excep- tionnellement cholécysto-gastrique.

Un cas a été rapporté dans lequel, au cours de l’examen scanographique, un effort de vomissement a entraîné une rupture spontanée de l’œsophage (syn- drome de Boerhaave) (14).

Sur le plan scanographique, les images peuvent être impressionnantes associant le calcul endoluminal volumineux dans un duodénum à parois épaissies et rema- niées à une pneumobilie intéressant le cholécyste et/ou le cholédoque et les voies biliaires intra- hépatiques.

Conclusion

Le diagnostic de l’iléus biliaire est un des triomphes de l’exploration scanographi- que des syndromes occlusifs du sujet âgé (5, 9, 10).

Le point le plus important est de retenir l’aggravation très nette du pronostic en cas de retard diagnostique (2). Ceci doit donc encourager à un recours le plus libé- ral possible au scanner dans l’exploration

des syndromes occlusifs en particulier chez la femme âgée, sans oublier les diffi- cultés diagnostiques posées par cette pa- thologie : calcul cholestérolique, obstruc- tion en partie levée au moment de l’imagerie, calculs multiples et fistule bi- lio-digestive collabée sans pneumobilie.

Ces écueils ne sont pas toujours évités malgré un examen attentif avec des fenê- trages adaptés. Enfin, il est possible d’en- visager une prophylaxie efficace de l’iléus biliaire lorsque l’exploration d’un ta- bleau douloureux et/ou fébrile de l’hypo- chondre droit montre des remaniements importants des parois d’une vésicule li- thiasique à gros calculs, ainsi que du duo- dénum adjacent (fig. 10 et 11). L’analyse macroscopique permise par le scanner peut alors apporter des arguments en fa- veur d’une cholécystectomie même si la symptomatologie clinique n’est pas ma- jeure en laissant présager une possible évolution vers une fistule bilio-digestive (6, 12).

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