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Baron Alphonse de Haulleville.
Le Musée
du Congo Belge
à Tervueren.
Deuxième Édition
Bruxelles
Imprimerie Monnom
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Getty Research Institute
LE MUSÉE DU CONGO BELGE A TERVUEREN
L’idéepremière d’un
Musée
duCongo
belge date de iSgS.A
cette époque dansun
des greniersàfoin des écuriesdu
Roi, placedu
Trône,à Bruxelles, l’administrationdel’Étatdu Congo
avait fait déposer les objets envoyés
ou
donnés par ses agents d’Afrique etaussi quelquescollectionsprovenantdel’Exposition d’Anvers en 1894.A
l’occasion de l’Exposition de Bruxelles en 1897, on résolut defaire un grandeffort pourdonnerun
important accroissement à ce dépôt et pour mettre sous les yeuxdu
grand public lespreuves des progrèsaccomplis par lejeune État.
Sur les ruines
du
château incendié de Tervueren on cons- truisitun
bâtiment genre Trianon auquel furent accolées deux galerieslatérales. Celles-ci furent mises encommunication
vers leNord
aumoyen
d’un tunnel indestructible, invention nou-velle,... qui s’écroula deux années après.
En
vuede garnirconvenablementces galeries desinstructions furent expédiées auCongo
prescrivant de réunir leplus de col- lections possible.Deux
expéditions s’en allèrentrecueillir surle continent noirdes spécimens d’histoire naturelle. Dès la fin de 1895, deux bateaux voiliers entièrement chargés de bois et de produits duCongo
destinés à l’exposition abordèrent à quai à3
Anvers.
Le
résultatdece vaillanteffort fut la remarquable expo- sitiondu Congo
à Tervueren en 1897.Le
Gouvernement
del’Étatdu Congo
jugea àbon
droit qu'il importait de nepas laisser péricliter les résultats d’un travailsiintense et, après la clôture de l’Exposition universelle, il obtint
du Gouvernement
belge ladispositiondu
Palais de l’Exposition coloniale de Tervueren.Le Musée
duCongo
belge était enfin sorti de la période de gestation. Désormais il allait croître et s’étendre.Dans
le but de centraliser les efforts pour l’accroissement des collectionsdu
Musée, le gouvernement créa à l’admi- nistration centrale de Bruxellesun
bureau ayant, entre autres, dans ses attributions le servicedu
Musée. Dès lors une vive impulsionfut donnée aux contributions de la colonie à l’enri- chissementdu
Musée. Elles ne cessèrent de s’accroître et cinq ansne s’étaientpas écoulés depuis l’Exposition de 1897, queles sallesdu Musée-Trianon
étaient reconnues insuffisantes pour permettre de présenter les richessesdu Musée
d’une façon digne de leur importance.Le
roi Lépold II décida de construireun
bâtiment quiconstituerait àla foisune importantemanifestation d’art etune royale affirmation de l’activité colonialedu
pays. Il prit pour collaborateur de sa penséeM.
Girault,membre
de l’Institut de France.Je vois encore la visite d’où sortit la réalisation finale de la belleidée
du
Roi. C’était enjuin 1903.Le
Roiarrivaun
matinàTervueren sans officier d’ordonnance,
accompagné
seulement deM.
Girault. 11 se fit montreren détail ce qu’on estconvenu
d’appeler maintenantle« Vieux
Musée
». S’arrêtanttoutàcoup
danssatournée, ilsoumit à un interrogatoire en règle celui quile guidaitdans savisite.
Ne
voyant pas bienoù
il voulaiten venir,un
peu décontenancé, cedernier lui répondaitcomme un
étudiant quiamal
potassé sonbachot. «Jecrois, dit leRoiavec cette calmeironie qui mettait en déroutel’interlocuteurle plus sûr delui, jecrois que vous feriez bien de retourner à l’école. »L’interpellé, fortde
mes
amis,adhuc
loquitur^ pensa s’effondrersouscette sentence. Sur ce, continuantsesquestions, LéopoldII
lui dit : «
Que
pensez-vous dece que doit êtreun musée?
» Sai- sissant avec frénésie la perche que l’auguste interrogateur lui tendait, il répondit : «Ce
doit être une école. Sire. »Le
Roi rajusta son binocle, fixaun
instant son interlocuteur puis : «Vous
avez raison » prononça-t-il et, se tournant versM.
Girault, ildit à ce dernier:«Nous
construirons dansceparcun Musée
digne des belles collections conservées ici etqui con- courra efficacement, je l’espère, à l’éducation coloniale demes
compatriotes. »M.
Girault se mit à l’œuvre sans tarder et, au début de Tannée 1904, les travaux de constructiondu
nouveauMusée
étaient entamés ; ils furentachevés vers la finde Tan 1909.
Le
noble talent de l’architecte fraiiçais a produit uneœuvre
que des plumes compétentes ontdécriteailleurs.Le Musée du Congo
Belge estincontestablementun
Palaisdans lesens le plus élévédu
mot.Le
roi Léopold a légué aux générations futuresun monument
qui comptera parmi les plus beaux de notre pays.Pardes
moyens
très simples, sans artifice, parla seulemajesté harmonieusedes lignes et des proportionsM.
Girault a obtenuun
résultatqui fait l’émerveillementdesvisiteurs.L’histoire démontre que les petites nations peuvent jouer
un
grand rôle dans lemonde
si ellessaventnon passeulementvivre maissesurvivre.A
ceteffet il est indispensable qu’elles s’éten- dent par-dessus leurs frontières, qu’elles engendrentdes sociétés filles de leur sang etde leur cervelle. Or, parquelsmoyens un
petit pays pacifique peut-il s’épandre de par Tunivers sicen’est par
un
puissant effortéconomique
et intellectuel? Quel plus profitablechamp
d’action peut-on offrir à son énergie et à sa vigueur qu’unpaysneufoùtoutestàorganiseretdontles popu- lationsprimitivesattendentlesbienfaitsdelacivilisation.Legrand écueilpour une nation resserréedans d’étroites limites, ce sontles petites idées et les mesquines querelles, qui finissent par engendrer la veulerie etlapusillanimité.
Pour
éviter ce malheuril importe de lui indiquer
un
but dans la vie, de lui donnerun
idéal, etquel plus bel idéal quecelui offert parlapolitique colo- niale?Sous cerapportle
Musée du Congo
paraîtappeléà rendre d’éminents services àla Nation.Aussi, plus encore, si c’est possible, qu’il y a six ans, suis-je convaincu qu’il ne doit pas seulement être
un
conservatoire d’objets mais aussi une école vivante et agissante, dont l’ensei-gnement, incessamment perfectionné et amélioré, estappelé à fairel’éducationdes masses,àrendre conscientes d’elles-mêmesles forces intellectuelles latentes de la populationet à contribuer à donner
un
idéal à la nation.Un Musée
colonial doit être une incessante manifestation, tant del’activité actuelle de la métropole,quede l'extension que peuvent prendre ses efforts. Sa mission est,non
pas seulement d’instruire mais aussi de suggérer des notions neuves ou peu répandues. Il ne suffit pas, en effet, pour les citoyens désireux de tirer profit de la colonie, de savoir où il convient d’aller, ilfaut encore qu’ils sachent pourquoi ils doivent se rendre en
un
endroit déterminé,
comment
on y va etsurtoutcomment
on s’y maintient.J’ai dit quele Leitmotiv d’un
Musée
colonial doitêtrede faire l’éducation des masses. C’est à desseinque
j’emploie ce derniermot
; lessavants,eneffet, ontledroit d’exigerque leMusée
pos- sède le plus dedocuments
propres à leur permettre de contri- buer au progrès des connaissanceshumaines
; à leur intention lescollections doivent être classifiées de la façon la plus rigou- reuse et la plus perfectionnée. Mais le travail des savants se poursuit nécessairement dans des locauxoù
les profanes n’ont pas accès; les salles d’exposition sontprincipalementledomaine du
public,du
grand public.En
observant impeccablementpourles objets montrés à celui-ci les règles de la classification,
on
captive l’attention des
hommes
avertis; par l’art aveclequel onles présente on arrête l’œil et l’attention
du
visiteurprofane;par le soin mis à dégager la leçon de choses destinée à laisser trace dans l’esprit et dans le
cœur
on accomplit une salutaireœuvre
éducatricedesfoules.Le Musée
duCongo
Belge aencore une autre mission :il doit êtreun
instrument depropagande des idées coloniales. Présen- tées suivant des données scientifiques, ses collections parlent à la raison, enmême
temps que par l’exposé, séduisant bien qu’objectif, des résultats acquis grâce au génie et à l’énergie de notre race, elles émeuventlecœur
en suscitant les nobles enthousiasmes et les saines émotions.Cela encore nesuffit pas; il faut
non
seulement suggérer au passant l’idéedes entreprises coloniales maisencorelui indiquer lesmoyens
deles réaliser.On
n’exporte pas seulement lesmar-
chandises d’un pays mais aussisesidéeset seshommes. Une
fois cette vérité bien comprisedu
visiteur, celui-ci pourrait-il ima- ginerun plus vastechamp
d’absorption pourl’expansion d’une nation entreprenante qu’une colonie dansun
pays neufoù
tout està fairedansl’universalité desdomaines?L’attention du personnel scientifique
du Musée
est fixée d’une façon permanente sur le but multiple ainsi assignéà ses efforts.Cette préoccupation doit l’absorber dans la présentation de chacun des objets. Ilimporteque dans une simpleflèche le visi- teur aperçoive autre chose qu’un modèle de pure curiosité.
Accompagné
d’une notice exposant en peu de mots quelles sontles populations qui s’en servent,oùelles habitent,comment
elles lefabriquent, pourquoi elles lui ont
donné
telle forme, cethumble
objet acquiert une réelle importance etmet
l’esprit en éveilenmême
temps qu’il intéresse l’œil.Le
visiteur est ainsi mis àmême
de s’orner l’esprit de con- naissances capables delui ouvrirdes horizons nouveaux. Point d’uneimportancecapitale : ilsied quelesobjetsexposés dans les galeries publiques d'unMusée
soient présentés avec art.Pour
éviter l’encombrement qui éparpille l’attention,fatigue l’intelli- gence, produit dans l’esprit le videet la confusion,
mieux
vaut avoirlecourage de renoncer à présenter des exemplaires,même
intéressants,
mieux
vautsélectionner desmodèles typiques. Cha- queobjet sera donc mis bienen évidence, l’airetlalumière cir- culeront librement autour delui. C’est unecondition essentiellepour qu’il puisse collaborer efficacement à l’œuvre générale éducatrice.
Autre point à noter : danslamesure
du
possible l’objet doit être présentédans son évolution complète, depuis son origine jusqu’à sa transformationfinale. S’agit-il d’un produit d’expor- tation, d’une matière textile, par exemple, qu’on enmontre le fruit, la fleur, la feuille, la transformation etl’application éco- nomique; s’agit-il d’un objet ethnographique, il faut qu’onlecompare
avec ses modèles initiaux et intermédiaires, qu’on puisse en établir la technique et aussi chercher à dégager la pensée dont s’est inspiré l’indigène producteur.Ces considérations ont paru nécessaires afin d’indiquerl’idée directrice qui a présidé à l’organisation actuelle
du Musée
de Tervueren.Telle qu’elle existe actuellement cette organisation date
du
ler janvierdecette année.
On comprendra
qu’enun
aussi court espacede tempsces principes n’aientpu
recevoir tous leurs déve- loppements,—
cesera l’œuvre des années,—
et quelenouveau musée
n’enpuissemontrer qu’un simplecommencement
d’appli- cation.Au
demeurant, plus le temps s’écoulera, plus ledéveloppe-ment
des principes dominantsde l’organisation s’étendra, plus aussion
s’apercevra que chaque perfectionnement exigera à son tourune
nouvelle amélioration etqu’ensomme
l’œuvre entre- prise seraen continuelle gestation, glissera, en fait, surla voie d’un perpétuel devenir.Le Musée du Congo
Belgeest partagé en cinq sections : Éco-nomie
politique—
Sciences morales et politiques—
Sciences naturelles—
Ethnographie—
Photographieet vulgarisation.Quelques mots au sujet del’organisation de ces diverses sec- tions.
Scienceséconomiques,
— Dans
cette section l’exportation et l’importation- ont naturellement la prééminence.Le Musée
étant congolais, ces derniers
mots
s’entendent par l’exportation de etl’importation vers leCongo.
Dans
une vastesalle consacréeà l’importation ainsi entendueon
s’estappliqué à représenter l’universalité des marchandises actuellement importées auCongo.
L’emballageayantune importanceconsidérable, chaquegenre defabricat est
accompagné
d’un type d’enveloppe, fruit d’expé- riences de vingt-cinq années.Le
moindre objet estaccompagné
d’une étiquette indiquant sonpays de provenance, sa nature, le cas échéant sadécompo-
sition, son prix en gros rendu à Bruxelles.
Ce
prix doit êtreaugmenté
de 35 à i5oo pour cent pourla marchandise rendue en Afrique suivantles distances, la desti- nation et le genre de marchandises. Surun
tableau accolé aumur
sont indiqués pour chaque classede marchandises, d’après les régions de destination, les prix dont ces marchandises, ren- duesen Afrique, doiventêtreaugmentéesdu
chef des frais d’em- ballage, detransport etde douane. Les intéressés peuvent ainsi serendrecompte du
prixde revientdesmarchandisessurlemar- chédu Congo. Pour
certains genres d’objetscesfraisnécessaires atteignent des taux qui élèvent parfois les prix à dix fois la valeur d’Europe.La
partie disponible desmurs
est d’ailleurs couverte de tableaux donnant des indications statistiquesou
commerciales.On
yvoit le relevé des industries belges créées à proposdu Congo
et alimentées par lui, la statistique des établissements industriels belges et celle des industries étrangères vendant leurs produits au Congo.Les documents appartenantau
Gouvernement
ayantseulspu
être contrôlés pour dresser ces diverses statistiques, il n’a pas été tenu compte desrenseignements qu’auraient
pu
produire les établissements privésdu Congo.
Les chiffres cités sont donc dans une certaine proportion, i5 à 20 pour cent peut-être, endessous de la vérité.
On
va tenter de combler cette lacune en s’adressant aux établissements particuliers tant étrangers que Belgescommerçant
auCongo
en vue d’obtenir des renseigne- ments qui seront soigneusementtenus à jour.D’autres tableaux renseignent districts par districts, zone par zone les marchandises recherchées par les indigènes detelle
ou
telle région, d’autres encore indiquent les progrès desexporta- tions et importations depuis la création de l’Etat
du Congo;
d’autres
marquent
encore la diminution progressive des impor- tationsde l’alcooldepuis vingtans.De
1,325,641 litres en 1893, ces importation sétaientdescendues, en 1908, à 184,170 litres.Les marchandises d’exportation sontgroupées detelle façon que chaqueintéressé puisse trouver facilementlegenre de fabri- catqui l’intéresse.
Un
industriel désire-t-il savoir s’il y a des chances pour son industrie de nouerdes relations avec la colo- nie, il trouvera auMusée
de Tervueren des types desmarchan-
dises demandées tant par les Européens que par les indigènes, le prix auquel elles sont offertes, les régions
où
elles peuventêtreenvoyées, le pays qui actuellement les produit. 11 pourra, en consultantlestableauxstatistiquesacculésaux murs, calculer le prix de sa marchandise rendue au Congo.
De
son côté, l’Eu- ropéen qui désire partir pour le Congo, soit pour son propre compte,soitpourlecompte
d’autrui, verra dans lasection d’im- portation les objets qu’il doit emporter et l’outillage dont ilimporte de se pourvoir.
La
section d’importation est une création récente destinée à recevoir dansun
avenir assez prochain denouveaux
perfection- nements. Elle seratrèsprobablement pourvued’unofficede ren- seignements et de statistique.Grâce auxgraphiques accolésaux
murs
etaux étiquettes dont sontmunis
les objets, le profane le plus détaché peut trouver profit à parcourir la salle réservée à l’importation. Ilcompren-
dracomment,
dans une oeuvre de colonisation, tous les inté- rêts sont solidaires et contribuent, chacun pour leur part plusou moins
grande, à l’œuvre d’ensemble de la civilisation.Il pourra seconvaincre de cefait, encorecontesté dans beau- coup demilieux, quecelui qui, enpays neuf, poursuit de bonne foison profit matériel, collabore,
même
peut-être àson insu, au progrès de la moralisation. Voicià cetégardun
détail typique.Pendant les vingtdernières années les tissusont joué de loinde rôle prépondérant dans l’échange entre Européens et noirs :
l’exemple des blancset l’affluencedestissus offerts avaientappris à ces derniers qu’il était convenableet salutaire dese couvrir le corps. Depuis deux ans, cependant, on remarque
un
sensible ralentissement dans lesdemandes
detissus dela part des indi- gènes : à la suite de l’introduction de la monnaie, les noirs délaissent les tissus simples pourdemander
les tissus confec- tionnés,lesvêtements.C’est unephase nouvelle de l’action enva- hissante des usagesdelà civilisation Si l’espace ne m’était pas mesuré, que d’intéressantes considérations pourraient être faites à propos desphénomènes
causés parles progrès dumouvement
commercial entre leCongo
et laBelgique!Quatre salles
du Musée
sont consacrées à l’exportation dela Colonie.
Chacun
sait que, pour lemoment,
celle-ci est sur- tout concentrée sur quelques matières principales, le caout- chouc, l’ivoire, le copal, les noix palmistes, l’huile de palme;mais beaucoup ignorent les intenses efforts qui se poursuivent depuis plusieurs années pour étendrela culture et l’exportation de bien d’autresproduits exportables.
Le Gouvernement
et quelques particuliers ont introduit auCongo
des produits végétaux venus d’autres pays tropicaux:diverses graines de café, le coton, le riz, de
nombreux
fruits comestibles, des plantestextiles,oléagineuses, pharmaceutiques,industrielles, etc.
En
outre, l’activité de nos compatriotes s’est portée également sur l’exploitation du sous-sol.Tous
ces pro- duits devaient également trouver leur place au Musée. Ils sont présentés au public d’une façon intuitive.La
plante textile, par exemple, est arrachée de terre et montréeaccompagnée
de son fruit, de sa fleur, de sa graine ; la matière fibreuse est dégagée, la valeur de celle-ci est indiquée d’après experts, satransformation parl’indigène et parl’Européenestmisesousles
yeux
du
visiteur.On
s’efforce sur chaque étiquette d’instruire le passant en lui indiquant en peu demots
l’histoire et la significationéconomique du
produit.Le
but ainsi poursuivi n’est pas seulement d’intéresser ce der- nier, mais aussi de déposer dans son esprit des germes qui peuventun
jour devenir féconds, de provoquerdesinitiatives et desentreprisesaussi profitablespour lepaysque pourl’individu.A
ce proposune
constatation peut être faite : leMusée
a été ouvertle 3oavrildernier, noussommes
au 20 septembre et déjà 355,5oo personnes ont visité le palais colonial et parmi elles plus de 23,000 enfants, conduits par leurs instituteurs, leurs institutrices, leurs professeurs. Il ne se passe pas de jouroù
des écoles ne viennent visiter le Musée, professeurs entête. Biensouventilm’estarrivé de suivre ces écoliers,d’écouter lesprofesseurs et de chercher à surprendre surces visages d’en- fants leurs impressions. J’ai pu constater que c’est surtout le
département
économique
qui arrête le plus longtemps lesjeunes visiteurs et qui provoque leurs questions répétées et parfois embarrassantes. Ainsi, l’autrejour,un
enfant s’étonnaitqu’onn’ait pas propagé lefroment au Congo.
Le
professeurcherchait àexpliquerque chaqueclimat, chaqueterre ontleurproductions spécialeseten tolèrent difficilement d’autres. L’élèvene semblait pas bien comprendre lorsqu’un de sesjeunes camarades l’inter- pella «Tu
sais bien, lui dit-il, que cheznouson
cultivelecolza et cependant dans ta saladeonmet
de l’huile d’olive venuedu
midi. »Le
petit écolier était plus clair dans ses explicationsque
son maître : il luiavaitdamé
le pion!Une
salle spécialeest consacréeà l’exhibition des résultats de l’exploitationdu
caoutchouc. Des arbres à caoutchouc venus tout entiersdu Congo
montrent laméthode
rationnelle d’inci- sion pourla récoltedu
latex.A
leur pied sont placés des types de latex, de caoutchouc, de fleurs, de feuilles; dans des boîtes spéciales sont montrés les ravages causés parles parasites des essences laticifères.Lelong des
murs
de la salle sont posés des tableaux et des produits concernant ce qu’on pourrait appeler le caoutchouc sauvage : les lianes à caoutchouc, quel’indigène va saigner et dontil vend les produitsaux Européens.Dans
le centre sont montrés les résultats de l’exploitationdu
caoutchouccultivé. Iciencoreressortd’une façonremarquablele résultat des efforts dus à l’industrie de nos compatriotes.Le
caoutchouc importé jusqu’ici étaitrécolté dans la forêt sur des lianessauvages quel’indigèneincisaitou
plusgénéralementtran- chait. Cetteméthode
empiriqued’exploitation des richesseslati- cifères ne pouvait êtreque provisoire. Les rapportsdu
Ministre des Colonies à laChambre
ont montré dans quelle unité de vue remarquable l’ancien Etat du Congo, poursuivant avec persévéranceun
plan d’action arrêté, avait prescritun
peu partout sur son territoirelaplantation rationnelledu
caoutchouc en vue d’une exploitation industrielle.Au
début, il chercha surtout à replanter des lianes, puis il importa d’Amérique et d’Asie des semences d’arbres à caoutchouc. Ces grains furent semés dans desserres installésdanslejardincolonialde Laeken.Les jeunes plantes furent expédiées à Borna, soignées dans
un
jardin d’essaipuis acheminéesversEala, aucentre
du
continent,où
est établiun
superbe etvaste jardin botanique.De
là elles furent distribuéesun peupartout.Les
nombreux
échecssubisau début ne découragèrent pas lejeune Etat.
Qui
dira jamais lasomme
d’efforts, d’ingéniosité, d’énergieetd’argentqu’il afallupouramener
dansleHaut-Congo un
simpleplantde gutta-percha? Desmilliers de graines furent envoyées d’Océanie à Laeken : quelques-unes seulement germè-rent. Les plantes ainsi obtenues furent multipliées. Des 4,000 individus d’abord envoyés au
Congo
52 arrivèrent vivants.De
ceux-ci quelques-uns seulement parvinrent au Jardin d’Eala et c’est d’eux que sortirent les i5 à 16,000 exemplaires dePalachium
gutta qui prospèrent à Eala.On
remarqueun
peu partoutmaintenant au Congo, suivantles convenances des terrains et des climats, des Manihots, des
Castilloa, des
Hevea,
des Ficus. Ils ont prospéré au point quele Ministre des Colonies a
pu
annoncer à laChambre
qu’ils allaient devenirun
important élément de ressources pour la Colonie.Tous
ces arbres sortent de plantesou
de graines intro- duites.Un
seul arbre à caoutchouc est indigène auCongo
:rireh.
On
découvritun
jour dans la forêtun
arbre qui futreconnu
comme
pouvant être identifié avec leFuntumia ou
caoutchoutier de Lagos Mais il ya deux Ireh: l’un produit de l’excellent caoutchouc, de l'autre on ne peuttirer qu’une masse poisseuse. C’est ce dernier qui, découvert d’abord, fut planté dans diverses stations.On
s’aperçut bientôtdel’erreurcommise.Cetéchec nedécouragea pas l’autoriié : on arracha le mauvais Irehet on en planta
du
bon, Aprè^ de longs tâtonnements, desmécomptes
et des expériences répétés,on
réussit à déterminerles régions les plusfavorables aux diverses essences guttifères importées. Patiemment, celles-ci furent alignées suivant les
données de la science et de l’expérience. Aujourd’hui plus de 10 millions d’arbres sont mis en terre et élevés en vue des récoltes désormais prochaines.
Nous
avonssemé
dans la peine, la moisson promet d’être opulente Tels sont les souvenirs qu’évoquela salle des caoutchoucsdu Musée
: c’est l’histoire de l’œuvre Laborieuse, persévérante, ingrate parfois, de nos compatriotes, jamais rebutée, toujoursalerte et vivante et cou- ronnée enfin desuccès.Aussi les Belges qui veulent maintenant s’en aller créer des plantations au
Congo
feraient-ils bien de passer tous par leMusée
de Tervueren pour appécier ce qu’ils doivent faire et ce qu’il leur convient d’éviter. Ils profiteront ainsi des leçons que leurs devanciers ont apprises au prix de tant d’efforts et de sacrifices.Dans
lesdiverses galeries ci-dessus décrites, des maquettes de stations et devilles, d'établissementsde culture et de ports ont étédresséesavec soin, sousladirectiondu
Major Tollen, profes- seur de fortification à l’Ecole militaire.Deux
de ces maquettessont surtout intéressantes, celle de Matadi, tête de ligne
du
chemin deferdu
Bas-Congo, et Stanieyville,point de départdu
réseau duchemin
de fer des Grands Lacs. Il y a actuellement plus de 85o kilomètres de voies ferrées construites : 7,000 kilo- mètres sont en constructionou
concédés. Ajoutez à cela les 9,000 kilomètres de routes carrossables construites, les 12.000 kilomètres devoies navigables sillonnéespar lessteamers fluviaux et vousvousferezuneidéedes progrès énormesaccom-
plis par les Belges dans ce pays qu’ils n’occupent que depuis vingt-six ans. Quatre énormes cartes murales rendent cette vérité plus saisissante encore.
On
a relevé auCongo
plus de 8.000points géographiques, etplus de 2.,000 stationssont occu- pées par le gouvernement, lescommerçants ou
les mission- naires.Evolutionpolitiqueet
morale du
Congo.— Une
sallespéciale estconsacréeàcette partiedel’histoiredu
Congo.Ilyatrente-trois ans, une poignée
d’hommes
débarqua au Congo.L'homme
y était
un
loup pour l’homme. Sur la côte,même
à Borna, on voyait, d’après lemissionnaireprotestant Bentley, les cabanons qui avaient servi quelques années auparavant à parquer des nègres liésen grappes et destinés à alimenter d’esclaves certains pays riverains del’Atlantique. Sur les centaines de milliers de kilomètres carrés que représentait l’Afrique mystérieuse, rien n’existaitqui pût ressembler seulement à uneœuvre
de civilisa- tion.On
savait uniquement par Stanley, qui était descendu aufildel’eaul’immenseruban
du
Congo,qu’ilyavaitlàdes millions d’êtres humains, cannibales, esclavagistes, victimes de maladies révoltantes etde coutumes d’une affreuse barbarie. Trente-trois années ont passé! L’Afrique centrale n’est plus mystérieuse, elle est sillonnée de routes, de chemins de fer, de fils télégra- phiques, parsemée devilles, lajustice y règne, la guerre entre tribus a disparu, la traite a été extirpéedu
territoire, plusieurs centainesdefactoreriesconcentrentlesrichessesdesforêts et fontvivre des milliers de nos compatriotes. Des écoles, deshospices, deslazaretsontété établis.Plusieurscentainesdenos compatriotes,
mûs
parla seule force de l’idée, parle plus puramour
de leur prochain, ont édifié des missions florissantes. Cent cinquante mille cannibales ont été domptés par la croix, parlentcomme
nous, pensent
comme
nous, etadorent lemême
Dieuque nous!Aucune
nationcolonisatricedel’Afrique, pasmême
decellesqui sont établies depuis plus de cent ans sur le territoire qu’elles dominent ne peut alligner des résultats aussi considérables obtenus parmi les indigènes.C’est toutcelaque la section dontil s’agit icis’efforce defaire
comprendre au passant.
Deux
outrois ans avantsa mort, Stanley parlantà l’auteurde ces ligneslui disait : « J’ai passé et repassédans leManyema
etj’aifait le calculque pour vendre deux esclavessurle
marché
de Zanzibar, les arabes massacraient 45,000 êtres humains.Vos
compatriotes ont chassé ces bandits.Ce
fait seul efface toute tache s’il y en a!Que
l’on calculecombien
les Belges ont ainsi sauvéde vies humaines eton
sera convaincucomme moi-même
qu’ils ont rendu à l’humanité
un
inappréciable service! »Mais
l’action morale et socialedes Belges ne s’est pas bornéeunique-
ment
à extirper la traite!Dans
la salleconsacrée à la politique et à révolution moraledu Congo
on s’est contentéd’exposer, sans déclamation,tout simplement, les résultats de l’activité des Belges sous ce rapport.On
y constate les résultats de leurs efforts pour l’organisationdu
territoire, pour l’avancement et leprogrès des missions, pour l’assainissement des habitations, pour la luttecontreles maladies et les effets
du
climat.On y
aperçoit des trophées de drapeaux conquis sur les Arabes.
Dans un
coin est placéun
vieux drapeaudu Congo
sur lequelon
lit cesimplenom
et cette simple date : «Kassongo
1899- 1900. » Ceschiffres et cenom
parlent plus haut que les dithy- rambes les plus persuasifs.Ethnographie.
—
Iln’y a pas longtemps qu’onafiniparcom-
prendre que l’Ethnographie n’est pas seulementune passion de curieux oude collectionneur, unemanie
d’amateur de bibelots,un amusement
de coupeur de cheveux en quatre, mais une science véritable, hautement humanitaire et l’un des plus précieux adjuvants dela civilisation.Connaître
l’homme
duCongo,
sa manière de penser, ses préjugés, ses institutions, ses coutumes, sa législation, quelque rudimentaire qu’elle soit, sa mentalité, ses vices et ses qualités, c’est, en fait, préparer les voies àun
gouvernement rationnel destribus. Si nos concitoyens chargés de gouverner, de juger l’indigène, decommercer
avec lui, étaient toujours bien au courant de sa façon de vivreet des conclusions qui se dégagent d’une étude de ses coutumes, si, dis-je, l’Européen connaissait l’indigène, bien des causes de malentendus, d’injustices, de sévices, de révoltes seraientévitées.Au
début de l’occupation on croyait parfois bien faire en imposantaux tribuscomme
chefle filsdu
chef défunt. C’était contraire audroit decertaines tribusoù
l’hérédité du sceptreest réservéeaux
frères, puis aux fils delasœur
dudéfunt.De
làdes révoltes des noirs, convaincus qu’ils défendaient le droit etla légitimité.Une
science plus approfondiedescoutumesindigènes auraitévitéces effusions desang. Parcetexemple oncomprendra combien il est indispensable que dans toute école coloniale l’ethnographie soit enseignée convenablementetque l’on vulga- rise de diverses façons les connaissances sur les coutumeset les usages des tribus congolaises.
Ce
qui faitsurtoutla valeur des « Vieux Africains » ce sont précisémentcesconnaissances, acquises par expérienceaucours de nombreuses années passées au milieu des indigènes et ce parfois au prixdedouloureux mécomptes.Si la section ethnographique du
Musée
de Tervueren a une importance considérable ce n’est pas tant à cause de la valeur inappréciable deses collectionsmais surtoutparce que celles-ci permettent d’étaler aux yeux de tous une vivante leçon de chosesafricaines.De
fréquentesvisites à cette section devraient, dans la mesure du possible, êtresuggérées à ceuxqui partentpourleCongo.La
direction
du Musée
est à la disposition de chacun d’eux, sihumble
soit-il,non
pas seulement pour leur montrer les objets mais pourles expliquer.Dans
les galeries réservées à l’ethnographie et qui dés a présent, paraissent déjà devoir être insuffisantes, on n’apu
exposer qu’une partie des 55,ooo objets appartenant aux collec- tionsethnographiquesdu Musée
de Tervueren.Le
plan de cette section part d’un triple point de vue.On
examine d’abord les objets au point de vue idéologique :
on
cherche à en dégager le type primordial, leprototype, et à en suivre l’évolution.On
étudie ensuite les objetsau point de vuede l’histoired’une tribu.On
les groupe de façon à montrer dans une tribu déter- minéeles différentes phases de l’activitésocialeet dela vie.On
classe enfin les objets au point de vue ethnique :on
cherche, d’après l’état des connaissances acquises, à grouper d’après leur parenté présumée les divers objets d’une seule etmême
région, et une fois obtenue la connaissance scientifique certaine de la parenté des groupes indigènes,on
en expose les éléments sous lesyeuxdu
public.Ce
vasteprogramme
estl’œuvredu
temps.Quelquesmois suffisent pouren dresserdes éléments mais des années sont nécessairespour les développer.11importede procé- der dans ces questionsavec prudence et sérénité : Sapiensnihil ajffîrynat
quod non
probet.Ilserait facile d’organiser des galeries ethnographiques
du Musée
de Tervueren d’une façon attrayante, de montrer de bellespoteries, des boiselleriesdesBakuba, des armes curieuses, de donner le frissonaux visiteuses en leur exhibant descolliers de dentshumaines,des ceinturesdedoigtscoupésàdesguerriers,ou
de provoquer des cris admiratifs en faisant palper des étoffes veloutéesdu
Kasai ornées de riches dessins géométriques. Agirainsiégareraitl’espritet l’attention
du
visiteur, luidonnerait desi8
notions inexactes, et exposerait le
musée
à la risée deshommes
avertis.
Pour
le coup leMusée
ne serait plus une école niun
centred’enseignement mais bien
un
magasindecuriositésetde bibelots, une exposition amusante, chatoyante pour les yeux maissans réconfort pour lecœur
etpour l’esprit.Au
risque de mériter des reproches de lapart desesprits impa-tientsetchagrins, des plaintes
même
formulées par desspécialistes oublieux des méthodes sérieuses, conscientes et probes de la science, il n’a été exposé dans lesgaleriesdu Musée
que certains types ethnographiques étudiés etdont la méthode de classement indiquesurabondamment
pour les connaisseurs le procédé d’étude etd’organisation de la section.Au
fur et à mesure de l’avancementdes études de nouvellesséries seront mises sous lesyeux des visiteurs.
Sciencesnaturelles.
— On
saitparla publicationdes Annalesdu Musée
de Tervuerencombien
riches déjà sontles collections d’Histoire Naturelledu
Musée.Elles sont exposées en partie dans quatre salles de façon à imprimer nettement dans l’œil du passant une vision de la richesse
du
sol,du
sous-solet de lafaune congolaise.En
cequi concerne les mammifères,lesoiseaux, les poissons, les batraciens, l’ancienMusée
montrait déjàun
bel ensemble dontla plupart descorps savants de l’étranger se sont occupés de façon à flatter notreamour-proprenational.Deux
groupements inédits ont trouvé place dans le nouveauMusée
et il convient d’en dire quelques mots. Il s’agit des sciences minérales et géologiques etde l’entomologie.Dans
la salle des sciences minéralogiques et géologiques, les objets exposés sont rassemblés d’après les régionsphysiques duCongo
telles qu’ellesontétédélimitéesensuitedes étudesetdes travaux de
MM.
Cornet, Buttgenbach, Studt, Stainier,Dupont
et d’autresgéologuesDans un
avenirprochaincettepartiedu Musée
sera grandement améliorée encore. Il importe cependant de marcher
prudemment
dans cettevoie, dedonner au publicnon
pas l’impression d’un amoncellement decaillouxmais bien celle d’une coordination raisonnée et méthodique desproductions
du
sous-sol, permettant aux profanes d’apprendre des choses qu’ils ignoraientetaux savants d’acquérir des notions comparatives et
complémentaires
Un groupement
importantest venu accroître laforce scienti- fique duMusée
: il s’agitde l’entomologie.Iciencore il convient de bien se mettre dans l’esprit qu’il ne suffit pas de montrer de beaux papillons, des insectescurieux,grotesquesou
répugnants,il faut encore, et ce n’est pas une exagération de langage, faire de l’entomologie
un
adjuvantdu mouvement
civilisateur.La
science démontre que les insectes sont les plus puissants propagateurs de certaines maladies épidémiques qui atteignentl’homme
et les animaux.L’expérience a prouvé qu’un petit insecte,
un
peu plus gros qu’une tête d’épingle, peut ruinerles exploitations industrielles tropicales les pluspuissamment
montées.On
sait, d’autre part,quetel insecte nocif peut êtrecombattu partelautre quidevient ainsi
un
précieuxallié pourl’homme.La
sectionentomologiquedu Musée
de Tervueren,récemment
fondée, est dès à présent outillée pourmener
à bien la tâche de mettre ces points en lumière.Il y aurait lieu, pour tous ceux qui veulent s’occuper de médecine, d’agronomie, d’élevage au
Congo,
de passer par leMusée
de Tervueren et d’y étudier sur le vif lesmœurs,
les coutumes et la manière d’opérer des insectesdu
Congo.Pour
les
agronomes
et pourles médecinsun
stage de quelquesjours y paraîtra bientôt indispensable.Déjà le gouvernement de la colonie envoie au Musée, les insectes nuisibles remis parses services spéciaux pourlesdéter- miner et pour indiquer si possible les éléments de lutte et de
combat
contre ce fléau.En
vue de montrer son plan detravail et d’études en ces matières, leMusée
a ouvert une sectionqui sera grandement développée et accrue : la section éthologique.On
y étudie et on y expose les ravages causés par les insectes.on y montre au publicles
mœurs
de ces dangereux ennemis eton chercheàtrouver les
moyens
de lescombattre.LesArts.
—
LeGouvernement
a tenu à ce que les arts ne fussent pas oubliés dans une entreprise créée pour l’exaltation de notre génie national. Le grandbâtisseur qu’était Léopold II a édifiéun
bâtiment d’une majesté etd’une grâce incomparables.Il convenait de montrer combien nos artistes ont parcouru de terrain, en ces récentes années, dans
un domaine
qui est à eux depuis tant de siècles, celui de l’expansion de notre pays. C’est àla colonie duCongo
qu’on doitla résurrection de lasculpture chryséléphantine.En
vue d’encourager parmi nos artistes cet art gracieux et séduisant, le Gouvernement, sachant quelehaut prixdel’ivoirepouvaitêtrepourbeaucoupun
obstacle infranchis- sable, leur a procuré de l’ivoire au prix coûtant en les aidant à obtenirun
créditde quatre annéespourlepaiementdecettematière précieuse.De
cettefaçon les artistes peuvent espérer vendre leurœuvre
avant l’expiration du terme du crédit.Une
partie des galeries a été ornée de peintures murales,œuvre
de peintres belges en renom.De
plus, des sculptures ont étécommandées
à des statuaires de notre pays ettout indique que le Ministre des Colonies est bien décidé à continuer dans cette voie.L’auteur de ces notes rapides se berce del’espoir quede leur lecture on emportera l’impression que les prémissesoffertes par
le nouveau
Musée
donnent desérieusesespérancespourl’avenir.Le
personnelscientifique decette institution sedonne de toute sonâme
à latâche qui lui a été confiée II a l’espoir que, dans tousles domaines delascience, le chercheur pourra y trouveràsatisfaire son légitime désirde s’instruire.
Une
visite auMusée du Congo
s’impose à ceux qui veulent puiser dans les œuvres deleurs compatriotes des enseignements pourle présent et desmoyens
d’action pour l’avenir.C’est là qu’ils pourront se pénétrer le
mieux
de l’immensité de l’horizon ouvert dans la colonie à leur activité morale, maté-rielle et sociale, qu’ils pourrontcontracter la noble passion de la planète!