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"Le monde s'éloigne de son objectif"

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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement

#476 - Lundi 11 Juillet 2022

Somalie : Un média 100% féminin

"Le monde s'éloigne

de son objectif"

L'Hebdomadaire

UKRAINE

Le financement de la reconstruction soumis

à des réformes

POLLUTION Les microplastiques

«sont partout»

Monde Afrique

Eradication de la faim

La Cédéao lève les sanctions au Mali, accorde 2 ans de transition au Burkina Somalie : L'UE lance

un pont aérien pour acheminer de l'aide La Centrafrique fait face à des besoins humanitaires "inédits"

La photo humanitaire,

de 1850 à nos jours,

star d'une exposition

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3 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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T E M P S F O R T S

P

lusieurs dizaines de pays, d’institutions internationales et le secteur privé se sont réunis à Lugano dans le sud de la Suisse pour redire leur soli- darité avec l’Ukraine et parler reconstruction.

“La reconstruction de l’Ukraine est la tâche commune de tout le monde démocra- tique” et “la contribution la plus importante à la paix dans le monde”, a lancé par visioconfé- rence le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Denys Chmygal, son Premier ministre, venu à Lugano à la tête d’une importante déléga- tion, a estimé qu’il faudrait au moins 750 milliards de dollars pour relever le pays des ruines.

“Nous, et vous, avons pris une première étape clé vers la longue voie qui mène à la reconstruction de l’Ukraine”, a affirmé le président de la Confé- dération suisse Ignazio Cassis, après une minute de silence pour les victimes de la guerre.

Eradiquer la corruption

“Nous devons rendre tout ce qui a été détruit meilleur que ce ne l’était”, a plaidé le Premier ministre ukrainien.

Dans la déclaration de Lu- gano qui énumère les princi- pes devant guider l’aide à la reconstruction, les signataires promettent de s’engager au long cours et reconnaissent que l’Ukraine elle-même doit être aux commandes.

La perspective de l’afflux de dizaines de milliards de dollars d’aide a ravivé les inquiétudes sur la corruption, endémique dans le pays malgré des progrès réalisés avant la guerre.

La déclaration commune insiste: “l’Etat de droit doit être systématiquement renforcé et la corruption éradiquée”.

Le financement de la reconstruction de l'Ukraine conditionné à des réformes

Nous allons “non seulement combattre la corruption mais la rendre impossible”, a promis Denys Chmygal, en détaillant les efforts de son gouverne-

ment dans la numérisation de nombreuses procédures qui doit empêcher “l’interaction humaine” et donc la corruption.

Il a cité notamment les efforts dans le secteur de la construc- tion - qui jouera un rôle cen- tral - ou encore les opérations douanières.

Dans son rapport 2021, Transparency International classe l’Ukraine 122e sur 180.

C’est mieux qu’en 2014 (142e), et mieux que la Russie (136e), mais encore très loin derrière ses voisins membres de l’UE (le moins bien placé, la Bulgarie, est au 78e rang).

Le Premier ministre a sou- ligné que son pays était impa- tient d’agir. “Quand nous disons que nous sommes prêts à aller vite, nous voulons vraiment dire vite”, a-t-il insisté.

M. Chmygal a exhorté les alliés à saisir les avoirs russes gelés dans le cadre des sanc- tions internationales et à les donner à l’Ukraine. Un pactole qu’il estime entre 300 et 500

milliards de dollars. Il a salué les initiatives de l’Allemagne et du Canada dans ce domaine.

A ses côtés, Ignazio Cas- sis, président d’un pays prisé

des oligarques russes pour y investir ou abriter leur for- tune, a rappelé l’importance de respecter la loi et le droit de propriété.

M. Chmygal a exposé son plan de reconstruction en trois étapes.

L’urgence est d’aider la po- pulation touchée par la guerre avant, dans un deuxième temps, de financer des milliers de projets de reconstruction et, à long terme, de préparer une Ukraine européenne, verte et numérique.

“Adoption” de régions par les donateurs L’un des mécanismes pro- posés par les Ukrainiens est

“l’adoption” par un pays allié d’une région spécifique en Ukraine pour être plus efficace.

Ainsi, la France concentre- ra ses efforts sur la région de Tchernihiv (nord), a souligné François Delattre, secrétaire général du ministère français

des Affaires étrangères.

“Cette région a été particu- lièrement durement touchée par les bombardements russes pendant les premières semaines

de la guerre” et elle a des liens avec la région Ile-de-France (Paris et ses environs), a-t-il expliqué.

Selon le même principe, la région de Kiev échoit au Royau- me-Uni. L’Australie et le Dane- mark sont aussi impliqués.

“Nous comprenons que notre effort sera de longue haleine et nous sommes prêts”, a assuré le diplomate français, annonçant également le don d’un laboratoire d’analyse ADN pour aider aux enquêtes sur les crimes de guerre.

Si Lugano n’était pas une conférence des donateurs où chacun y va de son chèque, elle est la première d’une très lon- gue série à venir.

M. Chmygal a salué le fait que deux conférences de suivi étaient déjà prévues, l’une di- rigée par l’UE dans quelques mois, et une nouvelle confé- rence sur la reconstruction de l’Ukraine l’année prochaine au Royaume uni. En 2024, ce sera au tour de l’Allemagne. en UKRAINE

GUERRE

Unicef

Des maisons détruites à Novoselivka, à la périphérie de Tchernihiv

L’Ukraine et ses alliés se sont accordés mardi en Suisse sur quelques principes généraux qui devront guider la reconstruction du pays, en échange de l’éradication de la corruption et de la poursuite de réformes.

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4 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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L’

a d m i n i s - t r a t e u r d u P N U D , A c h i m S t e i n e r , a e s t i m é q u e l ’ a t t e n t i o n p o r t é e à l’Ukraine ne devait pas f a i r e o u b l i e r l e r e s t e d u m o n d e , é g a l e m e n t t o u c h é p a r l e s c o n s é - quences indirectes de l’invasion russe.

“En tant que communauté mondiale, nous faisons face non seulement aux retombées de la pandémie de Covid-19, mais également aux pressions extraordinaires qui accompa- gnent la hausse des prix et l’augmentation du coût de la vie, par exemple sur les marchés de l’alimentation, de l’énergie et des capitaux”, a ex- pliqué le responsable, mercredi,

Le PNUD appelle à ne pas oublier le reste du monde

en marge de la conférence de Lugano sur l’Ukraine.

“Une crise financière extraordinaire”

“Tout cela s’aggrave en une crise financière extraordinaire”, souligne-t-il. “De nombreux pays en développement sont aux limites de ce qu’ils pour- raient emprunter, leurs budgets publics sont épuisés et pourtant ils doivent continuer à faire face à une crise après l’autre”.

“Pour l’ONU en général, c’est une période très difficile”, poursuit M. Steiner.

Quand “certains des pays les plus riches du monde com- mencent à réduire leur aide au développement, c’est un signal tragique” pour les pays du Sud qui s’inquiètent d’être laissés pour compte, met en garde le

chef du PNUD, actif dans plus de 170 pays et territoires.

“Beaucoup de nos appels

humanitaires dans des pays comme le Yémen ou la Syrie, (où sévissent) des conflits de longue date, ne sont même pas

financés à hauteur de 40%”, ajoute-t-il. “Nous réduisons en fait les rations, nous fermons

les postes de santé, nous ar- rêtons littéralement le soutien à certaines des personnes les plus nécessiteuses au monde”.

T E M P S F O R T S

en UKRAINE GUERRE

UNEP

L’administrateur du PNUD Achim Steiner

L

a Russie contrôle 22% des terres agri- coles ukrainiennes et la guerre menace les moissons prévues cet été, ce qui pourrait encore ag- graver la crise alimentaire mondiale, estiment des chercheurs de la Nasa.

“Le grenier du monde est en guerre” et “nous sommes au premier stade d’une crise ali- mentaire qui va probablement affecter chaque pays et chaque personne dans le monde d’une certaine façon”, explique Inbal Becker-Reshef, directrice du Programme sur les récoltes de

La Russie contrôle 22% des terres agricoles de l'Ukraine, estime la Nasa

l’agence spatiale américaine.

Selon des images satellites prises le 13 juin par la mission Sentinel-2 de l’Agence spatiale européenne et analysées par le Programme, 22% des terres agricoles de l’Ukraine sont sous le contrôle de la Russie dans l’est et le sud du pays.

Cela comprend 28% des cé- réales d’hiver (blé, orge, seigle) et 18% des récoltes d’été (maïs et graines de tournesol), précise la Nasa dans sa note.

Avant le début de l’offensive russe le 24 février, l’Ukraine fournissait 46% des récoltes mondiales d’huile de tournesol, 9% des exportations de blé, 17%

de l’orge et 12% du maïs, selon les données du ministère amé- ricain de l’Agriculture.

Les moissons compromises La période entre juillet et octobre est particulièrement importante pour les agricul- teurs ukrainiens, qui récoltent les céréales d’hiver et celles plantées au printemps. Les cé- réales d’hiver à récolter l’année prochaine doivent aussi être plantées avant novembre.

Mais les fermiers sont dé- semparés face à la flambée des prix du carburant et des fertili-

sants, et la menace de bombar- dements sur leurs champs.

Selon les estimations de la principale association de producteurs et exportateurs d’Ukraine, les récoltes s’an- noncent en repli de 40% pour le blé et de 30% pour le maïs.

L’Ukraine subit également un blocus naval russe et ne peut exporter ses récoltes par bateau, observe Sergueï Ska- koune, chercheur à la Nasa et à l’Université du Maryland.

La fermeture de la mer d’Azov et le blocus des ports ukrainiens de la mer Noire ont privé les marchés de plus de 25 millions de tonnes de céréales.

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5 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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“N

o u s a v i -

ons espéré qu’aujour- d ’ h u i l e monde serait sorti de la crise du Covid-19, mais la pandé- mie est toujours là”, aggravée par les conflits et autres ur- gences humanitaires, a cons- taté le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Qu Dongyu, lors d’une conférence organisée à New York.

“Entre 702 et 828 millions de personnes ont été touchées par la faim en 2021”, soit en- viron 9,8% de la population mondiale, indiquent dans un rapport conjoint la FAO, le Fonds international pour le développement de l’agriculture (Fida), l’Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Des progrès effacés C’est 46 millions de plus qu’en 2020 et 150 millions de plus qu’en 2019, deux années marquées par l’épidémie de Covid-19 qui a durablement af- faibli les systèmes alimentaires.

“Le monde s’éloigne de son objectif d’éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes d’ici 2030”, prévient la FAO, en référence à l’objectif de développement durable de l’ONU “Faim Zéro”.

Quelque 670 millions d’humains devraient toujours en souffrir d’ici la fin de la dé- cennie, “un nombre similaire à 2015”, lorsque cet objectif

Le monde s'éloigne de son objectif d'éradiquer la faim en 2030

a été fixé par la communauté internationale.

Si des mesures drastiques ne sont pas prises d’ici là, “tous nos efforts auront simplement servi à juguler les effets des grandes

crises que nous avons connues”, a regretté le président du Fida, Gilbert Houngbo.

Les cinq organisations

“tirent le signal d’alarme” face à “l’intensification des prin- cipaux moteurs d’insécurité alimentaire et de malnutrition:

les conflits, les évènements cli- matiques extrêmes et les chocs économiques”.

“La question n’est pas de savoir si ces épreuves continu- eront d’advenir”, concluent- elles, “mais comment pren- dre des mesures plus cou- rageuses pour renforcer la résilience face aux chocs fu- turs”, à l’image de la guerre en Ukraine, qui perturbe les chaînes d’approvisionnement et fait flamber les prix.

“Si nous avions réussi à faire ce travail dans le passé,

la guerre n’aurait pas eu un impact aussi catastrophique aujourd’hui”, a jugé lors de son intervention le directeur du PAM, David Beasly.

“Nous avons besoin de so-

lution politique de façon im- médiate en Ukraine”, a-t-il plaidé, afin que les productions agricoles bloquées dans les ports ukrainiens - évaluées à 25 millions de tonnes de graines -

“soient vendues sur les marchés à nouveau”.

Encourager le secteur privé La Corne de l’Afrique (Soma- lie, Kenya, Ethiopie) connaît en parallèle l’une des pires séche- resses en plus de 40 ans, qui décime troupeaux et cultures, menaçant de famine plus de 16 millions de personnes, selon l’ONU.

“Un des enjeux, c’est l’aide au développement, même si nous savons très bien qu’elle ne saurait répondre à elle seule”

aux besoins, relève Gilbert Houngbo. Il appelle les pou- voirs publics à prendre des

“mesures plus incitatives” afin d’encourager le secteur privé à soutenir l’innovation et la

transformation des systèmes agricoles.

Plus largement, 2,3 mil- liards de personnes ont souffert d’insécurité alimentaire grave ou modérée à un moment de l’année 2021, ce qui signifie qu’elles n’ont pas eu accès à une alimentation adéquate ou ont eu des difficultés à se nour- rir pendant certaines périodes.

La plupart d’entre elles vi- vent dans les zones rurales des pays en développement, en par- ticulier en Asie et en Afrique, précise le président du Fida.

“Le plus choquant dans cette situation est que la principale cause (de la famine) n’est pas tant un déficit global de produc- tion qu’un système alimentaire mondial profondément inégal et déséquilibré”, a réagi Oxfam France dans un communiqué.

T E M P S F O R T S

Monde

Unicef

Un enfant souffrant de malnutrition à Dolow, en Ethiopie

L’objectif d’éliminer la faim en 2030 s’éloigne dangereusement, ont prévenu mercredi cinq agences de l’ONU, qui dressent un “sombre tableau” de 2021 avant même le début de la guerre en Ukraine.

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6 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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T E M P S F O R T S

Monde

L

a flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie dans le monde a fait plonger dans la pau- vreté depuis mars, et en seulement trois mois, 71 millions de personnes vi- vant dans des pays à reve- nus faibles, indique un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) publié jeudi.

Cette accélération de la pau- vreté “est considérablement plus rapide que le choc de la pandémie de Covid-19”, note le PNUD, qui impute en partie à la guerre en Ukraine la flambée

Plus de 70 millions de personnes

tombées dans la pauvreté en trois mois

des prix.

Le document s’est penché sur 159 pays. Les Etats en situa- tion la plus critique sont dans les Balkans, dans la région de la mer Caspienne et en Afrique subsaharienne, en particulier au Sahel.

“Une vitesse époustouflante”

“Des flambées de prix sans précédent signifient que pour de nombreuses personnes à travers le monde, la nourri- ture qu’elles pouvaient se per- mettre hier n’est plus acces- sible aujourd’hui”, déplore l’administrateur du PNUD, Achim Steiner.

“Cette crise du coût de la vie fait basculer des millions de personnes dans la pauvreté”

au risque d’une “famine à une vitesse époustouflante”. En parallèle, “la menace d’une augmentation des troubles so- ciaux grandit de jour en jour”, estime-t-il.

Parmi les pays faisant face aux conséquences les plus dra- matiques de la hausse des prix figurent l’Arménie, l’Ouzbékis- tan, le Burkina Faso, le Ghana, le Kenya, le Rwanda, le Soudan, Haïti, le Pakistan, le Sri Lanka, l’Ethiopie, le Mali, le Nigeria, la Sierra Leone, la Tanzanie ou le Yémen.

Selon l’agence des Nations unies, “les transferts d’argent

ciblés vers les ménages sont plus équitables et plus rentables que des subventions énergé- tiques générales”.

Le PNUD considère dans le même temps que les pays concernés auront besoin d’un soutien du système multilatéral

“pour joindre les deux bouts”.

“Alors que les taux d’intérêt augmentent en réponse à la flambée de l’inflation, il existe un risque de déclencher une nouvelle pauvreté induite par la récession qui exacerbera en- core plus la crise, accélérant et approfondissant la pauvreté dans le monde”, avertit aussi l’agence onusienne dans son rapport.

AFP

L

es salles de classe vont complètement r o u v r i r e n n o - vembre aux Philippines, après plus de deux ans de fermeture à cause de la pandémie de Covid-19, a annoncé mardi le pré- sident Ferdinand Marcos Jr, les inquiétudes autour d’une crise de l’éducation se faisant de plus en plus vives dans le pays.

Le pays est l’un des rares à ne pas avoir encore rouvert pleinement ses écoles, fermées en mars 2020 de pair avec l’im- position de longs confinements et de restrictions.

“Nous avons un plan pour un retour en présentiel complet d’ici novembre cette année”, a déclaré M. Marcos lors de sa première conférence de presse

Covid : Réouverture progressive des écoles d'ici à novembre aux Philippines

en tant que président.

“Prudents”

mais “pressés”

“Faisons en sorte que cela soit fait rapidement. Bien sûr,

nous sommes prudents, mais nous sommes (aussi) pressés parce que nous devons faire beaucoup de choses en très peu de temps”, a-t-il ajouté.

M. Marcos a indiqué que la réouverture des écoles débu-

terait en septembre et s’accé- lérerait rapidement au cours des deux mois suivants, paral- lèlement à une campagne de vaccination.

Environ 64% des 110 mil- lions d’habitants du pays sont entièrement vaccinés.

Sous la présidence de Ro- drigo Duterte, les enfants de seulement 100 écoles sur plus de 61.000 avaient pu retourner en classe en novembre de l’an- née dernière.

Cette politique a été consi- dérée par les critiques comme exacerbant la crise de l’éduca- tion dans le pays.

L’année dernière, les jeunes Philippins âgés de 15 ans se si- tuaient dans les derniers rangs en lecture, mathématiques et sciences, selon les données de l’OCDE.

AFP

Xinhua/Archives

Réception de manuels scolaires dans une école des Philippines

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7 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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T E M P S F O R T S

Monde

L’

Inde a infligé une amende de près de 6,5 millions de dollars à la branche locale d’Amnesty International pour des délits financiers, après une enquête consi- dérée comme une “chasse aux sorcières” par l’or- ganisation de défense des droits humains.

L’Enforcement Directorate, l’agence qui enquête sur les délits financiers dans le pays, a indiqué vendredi qu’Amnesty avait violé la réglementation indienne sur le financement en utilisant des dons de l’étranger pour développer ses activités locales.

Dans une déclaration, l’agence précise que l’orga- nisation internationale doit s’acquitter d’une amende de 6,5 millions de dollars et son ancien responsable Aakar Patel d’une amende additionnelle de 1,3 million de dollars.

La branche indienne d’Am- nesty a déclaré que les allé- gations portées contre elle étaient “fausses” et a critiqué l’Enforcement Directorate pour

Amnesty sanctionnée par une amende de 6,5 millions de dollars en Inde

avoir publié des communiqués de presse sur cette affaire avant de signifier des avis juridiques.

“Mettre la pression sur ses détracteurs par le biais d’accu- sations créées de toutes pièces dans le cadre de lois répressives est devenu une routine pour ce gouvernement indien”, a dénoncé l’organisation sur Twitter.

“Motifs infondés”

L’ONG a mis fin à ses acti- vités en Inde en 2020 après le gel de ses comptes bancaires ordonné par le gouvernement.

A l’époque, elle avait estimé être victime d’“une incessante chasse aux sorcières menée par le gouvernement indien à l’en- contre des groupes de défense des droits humains pour des motifs infondés”.

Amnesty International et d’autres ONG s’estiment vic- times d’un harcèlement du gou- vernement nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi pour avoir critiqué la façon dont sont traitées les minorités indiennes et dénon- cé les abus commis dans des zones de conflit, notamment au

Cachemire.

Amnesty avait été poursuivie pour sédition après avoir orga-

nisé une conférence en 2016 sur les violations des droits humains au Cachemire. Les poursuites avaient ensuite été abandonnées.

Ses bureaux à Bangalore (sud) avaient été perquisition- nés en 2018 par l’Enforcement

Directorate.

Au début de cette année, M. Patel n’avait pu quitter le

pays en raison d’une action en justice et s’était vu refuser l’embarquement pour un vol en direction des Etats-Unis à l’aéroport de Bangalore par des membres du Central bureau of Investigation (CBI), agence d’enquêtes indienne.

Wikipedia

Aakar Patel

Directeur de la Publication: Sébastien Drans editions@lejournaldudeveloppement.com Abonnements et publicité: Arlette Sioblo arlette.sioblo@lejournaldudeveloppement.com Le Journal du Développement est publié

par l’association Information et Développement (I&D) 17, rue de la Ville ruinée

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A

voir aux Rencontres d’Arles, festival de photographie de re- nommée mondiale dans le sud de la France, “Un monde à guérir” est le fruit de plus de deux ans de recher- che au sein des collections du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant- Rouge.

Des milliers de photos sont ainsi présentées, souvent sans légende, ou affichées assez loin d’elles. Des photos noir et blanc de blessés de la guerre civile espagnole (1936-1939) y côtoient une distribution de nourriture au Soudan en 2006.

Une volonté des commissaires de souligner les ressemblances.

Représenter les victimes

“On est parti du constat que des images associées à des crises humanitaires, on en voit tous les jours, elles sont très fortes et on les comprend tout de suite, puis on passe à autre chose”, explique Pascal Hufschmid, commissaire de l’exposition.

“En s’arrêtant dessus, on se rend compte que des person- nages reviennent tout le temps”

dans la photo humanitaire, indépendamment de l’époque

La photographie humanitaire, de 1850 à nos jours, star d'une exposition

et du lieu, notamment pour

“rallier les donateurs”, analyse M. Hufschmid. Comme ces infirmières penchées sur les

blessés ou les orphelins, figures protectrices et maternelles aux airs de madones.

“Comment représente-t-on les victimes?”, s’est deman- dée Nathalie Hershdorfer, co- commissaire de l’exposition, remarquant que “la figure de l’enfant revient constamment, avec un impact extrêmement puissant”. Depuis le début du vingtième siècle, souligne-t- elle, l’enfant est représenté seul dans l’image, “comme aban- donné”.

Le genre de la photographie

humanitaire, raconte Mme Hershdorfer, vit un bascule- ment dans les années 50-60,

“quand on enlève la caméra

des mains des humanitaires” au profit des photo-journalistes, qui reçoivent des commandes de la presse mais aussi des ONG.

Hors-champ Comme en miroir à ces cli- chés de guerre montrant la mort et la souffrance, le Français Alexis Cordesse expose dans la dernière salle d’“Un monde à guérir” des photos pleines de vie et de joie: clichés de la vie d’avant de familles syriennes,

archives photos personnelles de ces anonymes devenus réfugiés, rencontrés dans des camps par le photographe.

Un anniversaire avec un gros gâteau, une virée en voiture en couple, une balade en bord de mer, des selfies de jeunes filles apprêtées... des photos pleines de sourires, d’embrassades et de soleil, qui contrastent avec les témoignages de leurs au- teurs, empreints de douleur et de deuils.

Cette lecture “hors champ”

de la guerre et de ses atrocités réussit tout autant à émouvoir le spectateur, confronté aux si- militudes qui l’unissent à ces personnes dont la vie a basculé irrémédiablement.

Alexis Cordesse a couvert plusieurs conflits avant de cons- tater “l’essoufflement d’une pratique”. Il prend alors peu à peu ses distances avec ce genre, lors d’un travail de longue hale- ine au Rwanda notamment, où il ajoute des sons à ses photos.

“La question de l’imagination est essentielle, pour que chacun puisse trouver sa propre inter- prétation dans les images”, ce que ne permet pas, selon lui, la photo de guerre, qui impose son autorité et “nous dit quoi voir et quoi penser”.

AFP

T E M P S F O R T S

Monde

Une vieille dame, pansement sur la tête, soutenue par deux infirmières, pendant la deuxième guerre mondiale, un enfant africain esseulé, dans un camp de réfugiés: les Rencontres photo d’Arles, en France, jusqu’au 25 sep- tembre, proposent une réflexion sur l’image humanitaire.

CICR

Des photographies de l’exposition “Un monde à guérir”

Les offres d’emploi

à l’ONU à l’UE dans les ONG

www.lejournaldudeveloppement.com

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9 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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T E M P S F O R T S

Monde

B

outeilles flottantes, tortue étouffée par un sac, amas de dé- chets au milieu du Pacifique... Depuis des années, les images de la pollution des océans par les centaines de millions de tonnes de plastique produites chaque année sont difficiles à ignorer.

Mais leur dégradation en particules de plus en plus pe- tites qui polluent en quantité l’eau et l’air a été plus récem- ment prouvée.

“On n’imaginait pas il y a dix ans qu’il pouvait y avoir autant de petits microplas- tiques invisibles à l’oeil nu et qu’ils étaient partout autour de nous”, commente Jean-Fran- çois Ghiglione, chercheur au Laboratoire d’océanologie mi- crobienne de Banyuls-sur-mer, en France. “Et on ne pouvait pas encore envisager les retrouver dans le corps de l’homme”.

C’est désormais chose faite, avec une multiplication d’étu- des scientifiques montrant la présence de ces microplastiques dans certains organes humains.

Comme les poumons. Pas si surprenant qu’on respire ces particules présentes dans l’air, notamment des microfibres issues des vêtements synthé- tiques.

Poumons, rate, reins, placenta

Mais “nous avons été sur- pris de trouver des microplas- tiques si profondément dans les poumons”, explique Laura Sadofsky, de l’école de méde- cine Hull York au Royaume- Uni. Son équipe a notamment identifié dans ces tissus du polypropylène et du PET (poly- téréphtalate d’éthylène).

En mars, une autre étude a

Des océans au corps humain,

les microplastiques "sont partout"

fait état, pour la première fois, de traces de PET dans le sang.

Vu le faible échantillon de vo- lontaires, certains scientifiques appellent à la prudence sur les conclusions à en tirer, mais

cette présence interroge sur la capacité du système sanguin à ensuite distribuer ces particules dans tous les organes.

Sans que leur voyage à l’inté- rieur du corps ne soit à ce stade connu, des microplastiques ont d’ailleurs été trouvés dans d’autres organes: “Poumons, rate, reins et même le placen- ta”, observe Jean-François Ghiglione.

En 2021, des chercheurs en avaient trouvé dans les tis- sus placentaires maternels et fœtaux, exprimant leur “gran- de inquiétude” pour les consé- quences potentielles de cette présence étrangère sur le déve- loppement du foetus.

Inquiétude ne rime toutefois pas avec preuve de danger. “Si vous demandez à un scienti- fique s’il y a impact négatif, il ou elle répondra ‘je ne sais pas’”, souligne Bart Koelmans, de l’université néerlandaise de Wageningen.

Mais “c’est potentiellement

un gros problème”, recon- naît-il. Alors, “l’autre question concerne les politiques: que devons-nous faire s’il y a une in- quiétude dans la société et pas encore de preuve scientifique”.

Les pistes d’études ne man- quent pas. Il évoque l’hypothèse que cette intrusion des micro- plastiques - qui bien que récem- ment détectée ne date pas d’hier - soit par exemple responsable de certains syndromes affaiblis- sant les organismes humains.

Une intrusion qui passe par la respiration mais aussi par ce qu’on mange et boit.

En 2019, un rapport choc de WWF avait avancé qu’un être humain ingérait et inhalait jusqu’à 5 grammes de plastique par semaine, l’équivalent d’une carte de crédit.

Des résultats et une métho- dologie contestés par des scien- tifiques comme Bart Koelmans dont les calculs concluent plutôt à une moyenne d’un grain de sel par semaine. Mais “sur une vie entière, un grain de sel par semaine, c’est déjà quelque chose”, admet-il.

Alors que les études sani- taires sur l’homme doivent encore être développées, la

toxicité chez certains animaux renforce les inquiétudes.

“Les petits microplastiques invisibles à l’œil nu ont des effets délétères sur tous les ani- maux que nous avons étudiés

dans le milieu marin ou sur terre”, assure Jean-François Ghiglione. La faute aux addi- tifs chimiques qu’ils contien- nent (colorants, plastifiants, stabilisants, retardateurs de flammes...) “qui peuvent avoir des impacts sur la croissance, le métabolisme, la glycémie, la pression artérielle, la sexua- lité...”

Principe de précaution Alors, “il y a un principe de précaution à prendre”, insiste le chercheur.

En tant que consommateur,

“on peut simplement limiter l’achat de produits emballés”, notamment les bouteilles en plastique, suggère-t-il.

Mais “les gens ne peuvent pas s’arrêter de respirer”, sou- ligne Bart Koelmans. “Même si vous changez vos habitudes alimentaires, vous allez les in- haler: ils sont partout”.

AFP

Du fonds des océans aux sommets des montagnes, les microplastiques sont partout dans l’environnement, mais pas seulement. Ils se fraient aussi un chemin dans le corps humain, des poumons au placenta, une contamination qui dérange même si son impact est incertain.

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10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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C O M M E N T A I R E

Monde

Démocratie et développement:

un modèle efficace ?

Par Jean-Paul de Gaudemar,

ancien recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF)

L

a démocratie, dit-on couramment en reprenant le mot de Churchill, est le pire de tous les systèmes politiques, à l’exception de tous les autres. Ce mot a au moins pour vertu de nous ras- surer, nous les Occidentaux.

Mais qu’en est-il de l’efficacité économique de ce système que nous chérissons entre tous?

Mario Draghi, le Premier ministre italien, a fait re- marquer il y a peu, que si l’Ukraine perd son combat contre la Russie, «il sera plus difficile de maintenir que la démocratie est un modèle de gouvernement efficace».

La question peut paraître saugrenue en Europe mais ailleurs, notamment dans les pays sous-développés?

La démocratie, un modèle efficace ?

Dans son dernier éditorial de «Jeune Afrique», Marwane Ben Yahmed, souligne ainsi que si l’Afrique savait exploi- ter son potentiel énergétique convenablement, non seule- ment ses hydrocarbures mais aussi ses énergies renouve- lables (solaire, éolien, hydro

électrique, géothermique), alors la bauxite guinéenne, par exemple, pourrait être transformée sur place. La tonne de bauxite vendue 30 dollars au port de Conakry se vendrait 3000 dollars la tonne transformée en alu- minium. Il pourrait en être de même avec le bois du Gabon transformé en meubles, avec l’agro-alimentaire ivoirien, avec la fin de l’exportation d’essence au Nigéria pourtant gros producteur de pétrole etc.

Quant au Sénégal, il rêve que les importants gisements de gaz présents sur son territoire puissent lui valoir le rôle de chef de file d’une industriali- sation africaine enfin advenue.

En face de tels espoirs, il y a les propos et les politiques conduites par la Chine et la Russie. La tonalité en est clairement que la meilleure stratégie pour sortir du sous- développement est la leur, celle de régimes autocratiques à parti unique et État fort, sachant manier à la fois plani- fication et marché, capitalisme financier et progrès social, mais sans trop se soucier des droits humains ou des libertés individuelles.

En face également, se dressent les contraintes envi- ronnementales souvent vécues en Afrique comme injustes tant les dégâts causés à la pla- nète par les gaz à effet de serre et le dérèglement climatique apparaissent d’abord comme les effets d’une industrialisa- tion à outrance et de modes de vie occidentaux dont le continent a jusqu’ici été privé.

On rappelle ici volontiers que le milliard d’habitants en Afrique ne produit que 4% des gaz à effet de serre.

On comprend dès lors que beaucoup de pays africains soient tentés par le modèle chinois voire russe. A la fois parce que leurs propres systèmes politiques sont plus près de ces régimes autocratiques et parce que ces modèles demeurent toujours comme des références dans la lutte contre le néo-colonia- lisme. Double revanche du Sud contre l’Occident, re- vanche contre le colonialisme et revanche contre d’injustes contraintes environnemen- tales privant l’Afrique d’une partie de son énorme potentiel énergétique.

Aux embarras de toutes sortes, produits par la démocratie, comment en effet ne pas préférer l’efficacité de modèles plus autoritaires?

La démocratie serait ainsi à la fois l’héritière mal venue du colonialisme et la source d’une inefficacité économique d’autant plus grande qu’elle se soucierait de donner la parole aux peuples au détriment des élites.

Une agriculture plus efficace ?

La question de l’efficacité dans l’agriculture est désor- mais clairement posée par un récent rapport conjoint de la FAO et de l’OCDE. On y lit que l’objectif visé pour 2030, à savoir l’éradication de la faim dans le monde et

la réduction des gaz à effets de serre provoqués par les activités agricoles ne sera atteint que si ce secteur gagne fortement en productivité, avec une progression de cette dernière de l’ordre de 28%.

Mais cette hausse ne peut être envisagée que si sont réunies des conditions dont on voit mal comment elles pourraient l’être dans les pays en voie de développement. La crise de l’énergie, de l’importation des céréales et des entrants (comme les engrais) venus de l’Europe de l’Est, la faiblesse de l’investissement agricole, l’insuffisance des formations, rendent peu réaliste un tel scénario. On rappellera par exemple que les formations agricoles ou agronomiques en Afrique ne représentent que 2% des étudiants alors que le PIB du continent dépend à 60% de ce secteur.

La vision macroécono- mique des deux organisa- tions internationales ne peut donc avoir du sens pour l’Afrique que si le commerce mondial des produits agri- coles se poursuit de manière suffisante pour permettre au continent de ne pas souffrir de ces famines répétitives.

Or, des évènements comme la guerre en Ukraine ou les catastrophes climatiques mais aussi les structures politico- économiques de ces pays créent des difficultés dont rien n’indique qu’elles pourraient n’être que provisoires.

On comprend dès lors que les États africains soient eux aussi tentés de gagner une (Suite prochaine page)

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11 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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C O M M E N T A I R E

Monde

plus grande souveraineté agricole. On note ainsi des tentatives, certes timides, mais qui attestent de cette volonté. Ainsi de la Guinée qui annonce vouloir dou- bler son budget consacré à l’agriculture. Certes, il ne s’agit que de passer de 2 à 4%

mais pour un pays à faible ratio budgétaire par rapport à son PIB, cela représente un réel effort, malgré la situation complexe sur le plan poli- tique. Autre exemple, celui de la Côte d’Ivoire qui déclare vouloir miser sur ses céré- ales locales, en l’occurrence la farine de manioc. Dans ce pays aux 2.500 boulangeries pour 25 millions d’habitants, le président de la Fédération des boulangers ivoiriens s’est ainsi déclaré en faveur d’une

«boulangerie africaine» qui saurait incorporer un pour- centage significatif de farine de manioc dans le pain qui constitue toujours la nourri- ture de base de la population, sans abaisser pour autant la qualité de l’aliment. Le pays serait ainsi moins dépendant du blé importé pour l’essentiel d’Europe (surtout de France).

Cette substitution partielle serait également à l’origine d’une économie substantielle pour les finances de l’État, obligé actuellement de bloquer le prix de la baguette pour éviter les émeutes, et, pour ce faire, tenu d’indemniser les boulangers.

Le Sénégal pourrait être tenté par une expérience sem- blable, et avec lui sans doute un certain nombre d’autres États.

Derrière ces modestes tentatives, on voit bien que la question est d’abord celle d’une certaine souveraineté alimentaire. Elle paraît illusoire aujourd’hui tant la dépendance est encore grande. La guerre en Ukraine joue à cet égard un rôle de révélateur non seulement des fragilités de certains pays mais aussi des inégalités du com- merce mondial. Dont l’Afrique et la plupart des pays en voie de développement ne sortiront que si ces inégalités et les déséquilibres correspondants reculent. Il n’est pas certain que dans l’urgence actuelle, cela renforce les tentatives de démocratisation des systèmes politiques. Comme si nous étions face à une victoire im- plicite du modèle chinois!

Un repli de l’Occident démocratique

sur lui-même ?

Tout consacré aux préoc- cupations nées de la guerre en Ukraine, l’Occident semble plus que jamais replié sur lui- même. Qu’il s’agisse d’efforts dans le domaine militaire, hu- manitaire ou environnemen- tal. Certes le G7 récemment réuni en Bavière a adopté une résolution augmentant de 4,5 milliards de dollars l’aide humanitaire envisagée en la portant désormais à 14 milliards. Mais ces promesses sont assorties de telles condi- tions qu’il est difficile d’en voir immédiatement la portée. Que pèsent en effet les injonctions incessantes à la Russie pour qu’elle débloque les ports ukrainiens? Que pèsent égale- ment dans un tel contexte ces appels au déstockage des pays producteurs de céréales dans

ce repli généralisé des écono- mies sur elles-mêmes?

En attendant, le Pro- gramme Alimentaire Mondial (PAM) peine à assumer sa tâche, obligé depuis plusieurs semaines de réduire les ra- tions distribuées dans les pays les plus touchés par les fa- mines ou l’insécurité alimen- taire. De même le programme humanitaire dédié au Sahel d’un montant de 3,8 milliards de dollars et destiné à soutenir une population de 30 mil- lions d’habitants n’a trouvé son financement qu’à hauteur de 15% seulement. Quant au Yémen, pays souvent oublié de 30 millions d’habitants dont plus de 12 millions ont besoin d’une aide urgente, le PAM doit réduire les rations quotidiennes à moins de 50%

pour cinq millions d’entre eux et à 25% pour les huit millions d’autres!

Panne de la solidarité internationale ?

Sur le plan environnemen- tal, le constat est identique. Le G7 toujours, a ainsi fortement déçu un grand nombre d’ONG.

Certes il a réitéré ses engage- ments en matière de renonce- ments aux énergies fossiles mais en introduisant dans son communiqué des clauses d’exception permettant à cer- tains pays dont l’Allemagne, l’Italie et la France de continu- er à y recourir pour faire face à des situations d’urgence liées notamment aux difficultés d’approvisionnement causées par la guerre en Ukraine. Les objectifs de développement durable sont priés d’attendre la fin de la guerre.

Pas un mot en revanche du

G7 ni de beaucoup d’autres organisations internationales sur ce récent rapport publié dans la revue «Nature Com- munications» selon lequel près du quart de l’humanité soit 1,8 milliard d’habitants serait menacé par de fortes inondations pouvant condui- re à de très graves dégâts économiques et environne- mentaux. 90% de ces popula- tions vivraient dans des pays pauvres ou à revenu intermé- diaire, dont près de la moitié avec moins de 5,5 dollars par jour. La Terre brûle et se noie et nous continuons de regarder ailleurs?

Un chroniqueur a récem- ment fait remarquer qu’avec la lutte contre la pandémie de Covid, on pouvait avoir eu le sentiment que l’Humanité tout entière faisait front commun contre un ennemi extérieur, un peu comme s’il s’agissait d‘un ennemi extérieur venu de l’espace intergalactique, à la manière des romans de Liu Cixin. Même si dans les coulisses la bataille entre laboratoires pharmaceutiques et les intérêts économiques et politiques associés continuait à faire rage.

La question de la démocra- tie et de son efficacité peut aussi être vue sous cet angle-là.

Dans la capacité des hu- mains à inventer de nouvelles règles et de nouvelles organi- sations moins centrées sur la confrontation de systèmes politiques différents que sur la lutte conjointe contre les fléaux de l’anthropocène, vi- rus, réchauffement climatique mais tout autant inégalités géographiques et sociales.

Démocratie...

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N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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13 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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L

a Centrafrique est confrontée à une grave crise a l i m e n t a i r e a annoncé mardi le Pro- gramme alimentaire mon- dial (PAM), qui demande des “financements immé- diats” pour faire face à cette situation.

“La République centrafricai- ne (RCA) fait face à des besoins humanitaires inédits, et la sécurité alimentaire se détério- re”, a déclaré Tomson Phiri, porte-parole de l’organisation, lors d’une conférence de presse à Genève.

Près de la moitié de la popu- lation centrafricaine, soit 2,2 millions de personnes, souf- fre actuellement d’insécurité alimentaire aigüe. Cette situ-

La Centrafrique fait face à des besoins humanitaires "inédits"

ation est notamment due à l’insécurité persistante et aux déplacements de populations dans le pays, en proie à une guerre civile depuis 2013. Elle est aggravée par le conflit en Ukraine, qui provoque une hausse du prix des denrées ali- mentaires.

Forte hausse des prix alimentaires Le PAM s’attend à une aug- mentation de 30% du prix du riz à partir d’août, alors que les hausses atteignent 67% pour la farine de blé et 70% pour l’huile végétale, a indiqué le porte-parole.

Confrontée à une augmenta- tion du coût de ses opérations sur le terrain, l’organisation onusienne réclame des “fi-

nancements immédiats” à hau- teur de 68,4 millions de dollars

pour faire face.

“Les besoins surpassent les ressources que nous avons à disposition”, a souligné M.

Phiri. “Si nous n’avons pas d’ar- gent, nous devrons prendre

la nourriture de ceux qui sont affamés, et la donner à ceux qui le sont encore plus. Ce n’est pas une situation désirable”.

Afrique F I N A N C E M E N T S

L

e FMI a annoncé vendredi avoir ap- prouvé un plan de 638 millions de dollars pour aider le Bénin, affecté notamment par l’insécu- rité, la guerre en Ukraine et la pandémie de corona- virus.

Cette décision du Fonds monétaire international (FMI) permet un décaissement im- médiat d’environ 143 millions de dollars, “que les autorités béninoises ont l’intention d’uti-

Bénin : Le FMI approuve un plan de 638 millions de dollars

liser à des fins d’appui budgé- taire”, précise l’institution dans un communiqué.

Ce programme, qui s’inscrit dans le cadre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (FEC), s’échelonne sur 42 mois.

“Besoins de financement

urgents”

“Le Bénin fait face à des défis importants dus à la détériora- tion de la situation sécuritaire

dans le nord du pays, les réper- cussions induites par la pandé- mie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, qui pourraient éroder les acquis économiques dure- ment acquis ces dernières an- nées”, a déclaré Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du FMI.

Ce plan d’aides doit “ré- pondre aux besoins de finan- cement urgents, mobiliser da- vantage les ressources auprès des donateurs, et ancrer le plan national de développement du pays axé sur la réalisation des

objectifs de développement durable”, ajoute-t-il.

Le Bénin “a fait d’importants progrès en matière de gestion macroéconomique et de trans- parence budgétaire, renforçant ainsi la confiance des inves- tisseurs comme en témoigne l’accès aux marchés internatio- naux des capitaux depuis 2019”, relève l’institution, citant no- tamment “la numérisation du système fiscal ainsi que des réformes institutionnelles de grande envergure”.

AFP

Minusca/Archives

Distribution de vivres à Bangassou

S’informer avant d’agir

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14 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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D

eux cas suspects de virus de Mar- burg, une fièvre hémorragique presque aussi mortelle qu’Ebola, ont été détectés au Ghana, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires du pays.

Les conclusions prélimi- naires sur les prélèvements sanguins de deux personnes r é a l i s é s d a n s l a r é g i o n

Ghana : 2 cas suspects de virus de Marburg

d’Ashanti (sud) suggèrent le virus de Marburg. Les échan- tillons ont été envoyés à l’Ins- titut Pasteur de Dakar pour confirmation, indique le ser- vice national de santé dans un communiqué.

34 personnes en quarantaine

“Aucun nouveau cas n’a été signalé depuis que ces prélève- ments ont été réalisés il y a deux

semaines”, ajoute le communi- qué, précisant que 34 personnes ayant été en contact avec les deux cas suspects avaient été mises en quarantaine.

En cas de confirmation par l’Institut Pasteur, il s’agirait des premiers cas de virus de Mar- burg détectés au Ghana, a indi- qué de son côté l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui dit préparer une réponse à une

“possible épidémie”.

L’OMS avant annoncé en

septembre 2021 la fin du pre- mier épisode du virus de Mar- burg en Afrique de l’Ouest, 42 jours après l’identification d’un cas unique en Guinée.

Il n’existe aucun vaccin ou traitement antiviral approuvé pour traiter le virus de Mar- burg, mais la réhydratation par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spé- cifiques améliorent les chances de survie.

AFP

L

a République dé- mocratique du Congo (RDC) a déclaré la fin de sa 14e épidémie d’Ebola, qui avait commencé il y a moins de trois mois dans le nord-ouest du pays, a annoncé lundi 4 juillet le bureau Afrique de l’Orga- nisation mondiale de la santé (OMS).

Durant cette épidémie, il y a eu en tout “quatre cas confirmés et un cas probable, qui sont tous décédés”, précise l’OMS dans un communiqué.

“Transmission limitée”

Cette épidémie avait été déclarée le 23 avril à Mban- daka, chef-lieu de la province de l’Equateur. Il s’agissait de la 3e épidémie relevée dans cette

Ebola : Fin de la 14e épidémie en RDC

province depuis 2018. Durant la précédente, qui avait duré de juin à novembre 2020, il y avait eu 130 cas confirmés et 55

décès, rappelle l’OMS.

“Grâce à une solide riposte des autorités nationales, il a été rapidement mis fin à cette épidémie, avec une transmis- sion limitée du virus”, se félicite Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS pour l’Afrique.

Un total de 2.104 personnes

ont été vaccinées durant l’épidémie qui vient de pren- dre fin, “parmi lesquelles 302 personnes contacts” et “1.307

travailleurs en première ligne”.

La vaccination avait été lancée quatre jours après la déclara- tion de l’épidémie, précise l’OMS.

“Traitement efficace”

“Des leçons essentielles ont

été apprises des précédentes épidémies et elles ont été mises en pratique pour concevoir et déployer une riposte à Ebola encore plus efficace”, a com- menté Mme Moeti. “La riposte à cette épidémie montre qu’en renforçant la préparation, la surveillance et la détection rapide des cas, nous pouvons garder une longueur d’avance”.

Identifiée pour la première fois en 1976 en RDC (ex-Zaïre), la maladie, rappelle l’OMS, “est grave et souvent mortelle. Les taux de létalité ont varié de 25%

à 90% lors des épidémies précé- dentes”. Néanmoins, poursuit l’organisation, “avec le traite- ment efficace actuellement disponible, les patients ont une chance de survie considérable- ment plus élevée s’ils sont traités de façon précoce et s’ils reçoivent des soins de soutien”.

AFP

Afrique S A N T E

Unicef/Archives

Une séance de sensibilisation à Ebola à Mbandaka

L

e ministre de la Santé du Burkina Faso, Robert Kargougou, a déclaré jeudi une épidémie de choléra dans l’est du pays, après la confirmation d’un cas à Kantchari, dans la province de la Tapoa.

Le patient, un homme de 25 ans, a été pris en charge, tout

Burkina : Epidémie de choléra dans l'est

comme les contacts recensés, a ajouté M. Kargougou, selon qui des mesures de désinfection ont été menées dans la commune.

Un deuxième cas suspect a été rapporté dans la même localité, a précisé le ministre.

(15)

15 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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ONU

Des habitants d’Afgoye, en Somalie, attendent une distribution d’aide

L’

Union euro-

péenne a an- noncé mer- credi l’orga- nisation d’un pont aérien pour acheminer une aide d’urgence aux populations de la Somalie menacées par la famine.

“Nous organisons une série de vols en vue d’apporter des fournitures essentielles, prin- cipalement des denrées ali- mentaires et des médicaments, à nos partenaires humanitaires dans des régions reculées de Somalie, dans lesquelles cette aide ne peut être acheminée que par voie aérienne”, a expliqué le commissaire européen Janez Lenarcic dans un communiqué.

L’UE a alloué 800.000 euros pour cette “opération logistique majeure” qui devrait nécessiter

Somalie : L'Union européenne lance un pont aérien pour acheminer de l'aide

entre 50 et 70 vols.

Les vols, prévus jusqu’au 11 juillet, doivent atteindre les ré- gions de Baidoa, Luuq et Wajid, indique le communiqué.

Une “sécheresse historique”

Les vols et les fournitures sont financés sur le budget de l’UE consacré à l’aide humani- taire, a précisé la Commission européenne.

“La sécheresse historique qui touche la Corne de l’Afrique, aggravée par les répercussions de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, entraîne des souffrances consi- dérables et des déplacements massifs”, a souligné le commis- saire Lenarcic.

La Somalie souffre de condi- tions météorologiques extrê-

mes, notamment de sécheresses et d’inondations récurrentes.

Le pays affronte une qua- trième saison des pluies consé- cutive ratée, et cette situation

est aggravée par un conflit pro- longé avec les jihadistes shebab, l’instabilité politique et une invasion de criquets pèlerins,

souligne le communiqué.

En 2022, l’UE a alloué 61 millions d’euros à des pro- jets humanitaires en Somalie, visant principalement à faire

face à la sécheresse en cours.

L’UE a déjà organisé un pont aérien humanitaire en Somalie en 2020.

Afrique A L I M E N T A T I O N

H

uit régions de Somalie connaîtront prochaine- ment la famine à cause de la sécheresse, a déclaré mercredi le porte-parole de l’ONU.

“Les agences humanitaires indiquent qu’en raison de la séche- resse, huit régions du pays connaîtront la famine d’ici au mois de septembre”, a affirmé Stéphane Dujarric.

Actuellement, “plus de 200.000 hommes, femmes et enfants subissent déjà des niveaux catastrophiques d’insécurité alimen-

Huit régions de Somalie au bord de la famine

taire, pour la première fois depuis 2017. La sécurité alimentaire ne s’améliorera probablement pas avant la moitié de l’année prochaine”, a-t-il ajouté.

Plus de 7 millions de personnes sont affectées aujourd’hui par une grave sécheresse, contre 6 millions au mois de mai. Plus de 800.000 personnes ont fui à la recherche de nourriture, d’eau et de pâturage. Au moins 200 enfants sont morts de malnutrition et de maladies depuis le mois de janvier et 1,5 million d’enfants souf- frent de malnutrition aigüe, a rapporté Stéphane Dujarric. Le JD

L’

Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé lundi 4 juillet avoir besoin de 93,4 millions de dollars de financements pour répondre aux besoins humanitaires de plus de trois millions de personnes à Djibouti, en Ethiopie, au Kenya et en Somalie.

Cela comprend les besoins alimentaires et non-alimentaires, le financement d’abris d’urgence, d’accès à l’eau, de systèmes sanitaires et d’hygiène, ainsi que d’opérations de protection et de réponse rapide, indique un rapport de l’OIM.

Corne de l'Afrique L'OIM demande 93 millions de dollars

L’Ethiopie et la Somalie comptent de loin les plus grands nombres de personnes présentant de besoins d’urgence, avec 1,1 et 1,25 million de personnes respectivement. A Djibouti et au Kenya, ces chiffres s’élèvent respectivement à 15.000 et 54.786, selon le rapport.

“Après quatre saisons d’affilée de pluies insuffisantes, la Corne de l’Afrique est exposée à sa sécheresse la plus grave depuis des décennies, et l’envolée des prix alimentaires provoque une crise de sécurité grave”, rappelle l’OIM. Xinhua

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16 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 476 - Lundi 11 Juillet 2022

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D E M O C R A T I S A T I O N

B

laise Compaoré,

chassé du pouvoir et poussé à l’exil à Abidjan par une in- surrection populaire en octobre 2014, répondait à l’invitation de l’actuel président, le lieute- nant-colonel Paul-Henri San- daogo Damiba.

Au pouvoir depuis un putsch le 24 janvier, M. Damiba avait souhaité réunir les anciens pré- sidents du pays afin d’“accélérer la réconciliation nationale” et trouver une solution pour en- diguer la violence jihadiste qui frappe le Burkina depuis 2015.

Parmi les invités, seuls Blaise Compaoré (27 ans au pouvoir) et Jean-Baptiste Ouedraogo (1982-1983) ont répondu pré- sent.

“Un parjure et une haute

trahison”

Mais la visite de trois jours de M. Compaoré a suscité de nombreuses critiques, notam- ment concernant sa condam- nation par contumace, le 6 avril dernier, pour son rôle dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, lors d’un coup d’Etat qui l’avait porté au pou- voir en 1987.

Visite de Blaise Compaoré au Burkina :

"réconciliation" ou "impunité" ?

“Dans le cadre de cette af- faire judiciaire, un mandat d’arrêt international a été lancé contre ce dernier qui n’a jamais daigné se présenter devant la justice. Le tribunal avait réaf- firmé ce mandat d’arrêt et en vertu de cette condamnation, le Président Blaise Compaoré devrait être immédiatement arrêté et conduit” en prison, a estimé le Front patriotique qui regroupe une vingtaine d’orga- nisations et de partis politiques.

La réunion des anciens chefs d’Etat est “un parjure et une haute trahison”, poursuit le Front patriotique.

Prosper Farama, membre du collectif des avocats de Thomas Sankara, juge que “les putschistes, parce que c’est comme ça qu’il faut les appeler, pseudo réconciliateurs, tentent d’assassiner tout simplement l’état de droit, la démocratie au Burkina. Il n’y a pas une autre lecture à faire”.

“Arrangements entre politiciens”

“Cette réconciliation ne doit, ni ne peut se faire en consacrant l’impunité ou en opérant des ar- rangements entre politiciens”, ont affirmé plusieurs centrales

syndicales.

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés vendredi à Ouagadougou devant le do-

micile de Roch Marc Christian Kaboré, président renversé en janvier, pour l’empêcher de participer à la réunion.

“Devons-nous immoler la justice, socle du pacte républi- cain, sur l’autel d’une certaine réconciliation nationale?”, s’in-

terrogeait le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti de M. Kaboré.

Le JD avec AFP

Afrique

L

es dirigeants ouest-africains ont levé dimanche 3 juillet à Accra les sanctions commerciales et financières qui étouffaient depuis janvier le Mali, plongé dans une grave crise politique et sécuritaire.

“Le sommet a décidé de lever toutes les sanctions économiques

La Cédéao lève les sanctions au Mali,

accorde deux ans de transition au Burkina

CTBTO/Archives

L’ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré

Des voix se sont élevées au Burkina Faso pour s’opposer à la visite de l’ancien président Blaise Compaoré, arrivé à Ouagadougou jeudi pour trois jours après huit ans d’exil, suite à sa condamnation à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara.

et financières à partir de ce jour” mais maintient les sanctions individuelles et la suspension du Mali des organes de la Cédéao jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel, a déclaré lors d’une conférence de presse Jean-Claude Kassi Brou, président sortant de la Commission de la Communauté économique des Etats de (Suite prochaine page)

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