2802
AUX DERNIERS LES
BONS, ou l''Trou d’Enfer,au caveau du Palais-Royal- 5, l. n. d. [1791], in-8 de 16 pp., br
(159) 25 fr.
Pamphlet noté anonyme, relatif aux agisse- mentsde LaFayetteàlatêtedelaGardenatio- naledeParis.
du
T
ali'as-royaL Ft^-c. i|7|AUX DERNIERS LES BONS, OU
Duefuîs
plusde trois semaines,une
quaran- tained’hommes,
les uns enjokeys, les autres en particuliers, avoient, dans ce café, adopté plulieurs tables , au fond, à gauche ducomp-
toir, 6c , la
, paroissent s’entretenir d’objets importants , dont les détails les échauffoient quelquefois teileiuent
, que je fus assez heu- reux,unjour
, pour entendre prononcer quel-
I
ques mots de Fhilippes
, de gardes
, de têtes ,
qui excitèrent
ma
curionté. Je crus devoir montrerle déhr d’unirmon
opinion à la leur,
6c feindre d’être de leur bord.Voilà
mes
chers amis , ce quim
a fait connoitre leurs intri- gues , 6c je dois dénoncer celles dont j’ai été témoin, ce que j’aivu
6c entendu.Comme
jene jouissüisque de moitié de leur confiance
, je n’ai
pu
connoître que moitié de leurs pro-jets.«
Tout
va bien , leur ai-je entendu dire une première fois ; notre parti prend fa-1» veur5on nesedoutera jamais deceluiquinôus Le trou
d*E
au caveaufait agir , ni de n(5tre but, d& Fhllippe au
tràm
^ si de tems en tems noustombons
sur» l’aristocratie.Eft-on content là haut? Je n’ai
>> reçu
que
moitié aujourd’hui ;mais, demain,v> je saurai exiger le refte...
La
soirée se passasansque je pusse en entendre davantage.L’on convint de se retrouver le lendemain lesoir,à l’heure ordinaire , de6à sept.Je
m’y
retrouvai avec eux ;on
butdu
punck.Et
,comme
jeme
plaignois des pertes que je faisois, l’un
d’eux , brun de figure, les cheveux coupés à l’anglaise ,dontje n’ai
pu
savoirlenom,
carau-cun
ne veut donner d’indication,me
serra lamain
, enme
disant : il exiileun
citoyen , quinedemeure
pasloin d’ici; ilnaquedebonnes vues; fivous voulez arborer sa cocarde , vous nemanquerez
de rien.On
ne voulut pasm’en
dire davantage. Ils se mirentà causer. Il
y a
»
une
chose intéressante , dirent-ils, c’ell de
>> mettrela gardenationale mal avecle peuple,
vt c’eftune
machine
quenousmonteronscomme
Ÿi nous voudrons ; tu sais ce
que
Philippe w nous a dit, en nous parlant de ces chiens>> de français. Il faut faire mettre l’habit bas.
Nous
ferons direlamême
choselelendemain>> par
Marat & Prud’homme.
Encoreune
ruedevarenne,&
lemâtin
de la... ,aura sa tête«V
7 éMumsr ^
3
y'» â bas.
Le
restaurateur^ quinzaine après (i),«
Ce
foutu, moitié n’a pas voulu faire feu ;» je tirois sur lui à bout portant. C’efl: toi ,
>> llotondo
^ qui a dérangé tout cela en
mon-
tant sur la borne,
&
en lui parlant.U
au»xerrois
me
l’avoit bien ditque tu ne rapporte->> rois pas sa tête à Philippe, << cejour -là;
après cesconversationsquejen’entendoisqu’avec assezde peine,onseséparales uns semirent près du püël,lesautres se mirent àdifférentes tables; le
même homme
auxcheveux
noirs coupés, se mit à dire :moi
, je ne porte plus l’habit>> bleu , je le laisse aux frippons
& aux,...
» de l’ancienne police.
Tant
que le général>> desbleuets fera
mouvoir
ses marionettes,mon» habit refiera dans l’armoire, philippedoit
en
» faire
un
; voilà celui que je porterai ;>> ilhabillerabien. le
ne
sais pas,
ditun autre,
>>
comment
nous souffrons dansun
café, des>> gens soldés
, je fais la motion qu’il n’y ait
» que les volontaires que nous connoîrrons ,
&
que les autres,ainfîqueles médailles,toussoient mis à la porte. »
(i) Ce ne peut-être que celuidela liberté françaisi»
^•uis XVI.
4
Le
vendredi 19Novembre
, fut le premier jour que; cet esprit de révolte fut connu.Un
volontairede Saint-Roch élevala voix;il faut
,
leur dit-il, Messieurs
, que vous soyezdesaris- tocratesbien enragés pourtenirdesproposaussi incendiaires :
non
, dirent-ils.Vous
êtes donc desgueux
de factieux, les aristocrates ne sont venus à bout ni de nous, ni de la Fayette,
la faction ne tuera pas plus l’un que l’autre.
Va
, ton maître nedemeure
pas loin d’ici ,porte-lui cette nouvelle, tu lui demandras la
haute
paye
, ilemprunte
assez pour pouvoir te ladonner, età l’instant, il lui appliquaun
soufflet d’une
main
ausd leste que pleine, la têtealla sans tournerse frottercontre une glace qu’elle cassa,et qui répétamillefoisaux spec- tateurs la joie rougissante et honteuse de ce trop-heureuxcoquinqui cria, àmoi
le district.C’étoit le
mot
de ralliement.Ce
fut alors que plusieurs honnêtes gens indignés se joignirent au peuple qui forma le cortègede ce brigand,
et le conduisirent, lui second, au district de Saint-Roch.
La
horde voulutlesuivre pourallertémoigner en sa faveur, lorsqu’un officier de
la garde nationale se trouvant également dans cecaffé,seplaçaàlaporteaussitôt, et latenant
,
je premier, dit-il, qui sortira pour suivre ces
5
<3enxsalaries
, passera sur
moi
avantde marchet surle pas de la porte, à l’instant, ceshonnêtes Messieurs,rentrèrentpacifiquementà leur plaee^en bourdonnantentr’euxqu’il ne falIôÎÉcepen- dant pas se faire blesser pour l’argent qu’ont leur donnoit.
Au
district, l’on voulut savoir quels étoient cesdeuxindividus arrêtés, l’un se trouva fils d’un cocher, mais se refusant à dire lenom
de son père, annonçant qu’il n’avoit pas decompte
à rendre ni de son état, ni desa
demeure,
qu’il lui sufîiroit de dire, qu’il ' étoitconnu
du cocher deM.
de Chartres qu’ij alloittouslesmatinsvoir,rueSaint-Thomas-du-Louvre
, aux écuries d’Orléans.On
fut obligé de séparer le second qui dît à l"*autre, veux-tu te taire , imbécile, tu vas tout découvrir, je vais te tirer delà.
Quant
àmoi
, dit-il, Messieurs, je suis le valet-da-
chambre
deM.
deSillery, je suis d’ailleurs
beaucoup connu
deM.
de la Clos. Ces motifs n’étant pas trouvé suffisans, cesdeux
frippons furent, à leur grandétonnement
, envoyés àla force, malgré leurs réclamations sur ce qu’on ne mettoit pas en prison des députés à l’As- semblée Nationale, et que tenant à eux,on
leurs avoient assurés qu’ils n’y iroient pas.
Le
lendemain , gardenationale qui, 'A
36
gréles
mëchans
a prisleparti desefaire antant aimerque respecter, étantvenuevoirsi laportedu
caveau lui seroit fermée , a profité des portes ouvertes pour en chasserun
de ces bas imrigans qui avoir à son chapeauun
bouton paroissantd’uniforme,etque
ledrôle aannoncé
qu’on lui avoitdonné
au Palais-Royal. Mais sur lequelü
avoitun O
avec trois fleursde lyssurmontées d’un lambelle, le chapeau et le
boutonont été à l’instant déposéschezle bou- tonniervoisin du caveau, afinqu’il veuille bien faire arrêter tous ceux qui lui demanderoient depareils boutons à l’avenir.
Mais
ledimanche
dès» lematin, cette société decontre révolutionaires factieux s’étoit enjiai- die la copie d’une note que l’on dit avoir été mise à l’ordre par le général, par laquelle il
manifestoit.sadouleur
du
trouble qu’ily avoit eu au caffésur-tout en ce qu’il avoit pu yêtre question d’y prendre ses intérêts et engageoit la garde nationale à la circonspection.
L’après midi, ils déclamèrent de nouveau contre l’uniforme.
Un
©fiacier du bataillonde
Saint-Eustache qui, à laBastille asut prouverqu’ilétoitaussibrave citoyenqu’honnête
homme,
n’a
pu
tenir à ce discours,eta défiél’un d’eux qui, sans vouloir quitter sa^place qu’il trouvoit7
bonne
, a invoqué la loi que l’on alloit faire contre les duel^.Neuf
deces honnêtes factieux sont tombés sur cet officier que le peuple a su défendre, en faisant fermer aussitôt le caffé^comme
n’étantrempli, ontdit hautement plu- sieurshabitansdelarueSaint-Antoine, arrivant pourdéfendrel’injure faite àlagardenationale,
que de lâches coquins vendus à
un
bougeonne.Jedois répétericiceque ces
hommes
sortant de mauvaisehumeur
se disoient, diable, ilfaut que Philippe double les fonds, il nous faut du
monde
; car si lagarde nationale vient sepromener
icicomme
cela^ etque le peuple s’entende avec elle , la Fayette va reprendre.Je vais monter au Palais-Royal voir si je trouverai quelqu’un,toi, vas-t-ende suite
aux
tribunesdel’Assemblée, direquellessètrouvent
ici
demain,
et Derval ira rueNotre-Dame
desChamps
rendrecompte
de tout celà.Depuis cet instant cette
promenade
tant redoutée dela garde nationale, a lieu tousles>oirs auPalais-Royal ; et le cri qui s’est faiten- tendrehier soir, sous les galeries,et devantle caveau,àbas lacabale d’Orléans!vive lanation!
vive,laFayette! rassureleshonnêtesgens.Jevais y recourrier encore»maisne
m’abandonnez
pas,mes
amis,carlesgueux
tomberont surmoi
,s’ils'
A4
me
reconnoissent;ils nese regardent pasencorecomme
battus; cariis parloient d’abordde dé- nonciations qu’ils alloienî faire à la section de?vîauconseil. et àcelle derOraroire par lecanal
X
d’un
nommé Hyon
, anciencuisinier de laDu-
barriqui pour 15liv. se chargeroit de faire la besogne, et ensuite d’aller dire aux jacobins
que M.
de la Fayette avoicdu monde
à lui,
qu’il payoit....Plus d’une illuminationqu’ilsde- vroient faire faire ; on nesaitpourquoi ,
comme
ces gueux-là veulent mettre le feu par tout, il
n’y auroit riend’étonnant.
Tenez-vous
sur vos gardes.Aduellement mes
amis que jevous parleun peu
des groupesqui sontsemés de pareilsgens;de leurs motions, &. de
mes
réponses, je n’ai point d’espiit
, je suis vieux,
&
n’iraipointme
Tbattre au pifloletpuisquelesvétérans n’ontquedè§.halbardes ; maisje crois servirégalementrra patrl^, en l’inilruisantdes procédésmisen usage contre’^le,
&
j’airépliquéavectantd’avantageà tous coquins là
, qu’ils craignent
mes
réponses.Pisr.
exemple
lorsqu’ilsme
parlent dela garde natidHals9 je leur dis, vous n’en êtes
donc
pas , vous’qui l’injuriez, vous ne faitesdonc
pas des sacrifices de tems&
d’argentcomme
nous, vous he soutenezdonc
pas la9
^liberté; car ce n’ed pas la langue, mais bled la bayonnette qui a sçu la faire respeâer des aristocrates :vous êtes doncdesintrigants , dea ennemis , ou des étrangers : auiïl-tôt vous les
voyez sedéclarer pour vouloir deslelendemain entrer dans
un
bataillon ,donc
ils se sentent coupables ; ils vousdemandent
des adresses, mais ne les enrôlez pas. Lorsqu’il parlent de peuple à qui il veulent faire entendre que lagarde nationale en veut ; mais tu ne sais pas leur ai-je répondu que l’un
&
l’autre c’eHlamême
chose, je suis
du
peuple parce que je n’ai point d’abit, maisdemain
je le mettraiSc tume
îrouverras en garde nationale quitefera marcher droit. D’ailleurs coquin es-ce à l’abitque tu attaches tans d’importance , eh bien!
moi
c’ed:l’homme;
le peuple 6c nous ce n’ell:qu’un, nous as-tu vu depuis la révolution, en méfintelligence ; mais ne les déshonorez pas en disant que c’eit lui qui veut faire telle
ou
telle insurreâion , ce sont des brigans devotre sorte, ce sontdesfadieux qui veulent déranger;
notre conititution, alors
somme
nous"voulons-.la soutenir , que nous Lavons juré y nous tomberons sur eux ,
&
jeme
sens assez,denerf encore pour
commander mes
halbardes.Diras-tu que c’eH le peuple qui avoit
fermé
)
ÎO
îe projet d’assaffiner la Fayette dans la ruede vareone.
Ce
malheureux général n’a du savie€e soir là qu*à son étoile heureuse,
&
parceque sa iigureaussicalme que son
cœur
, en a imposé aux a&saOans poilés ; ce fait n’a pasété assezconnu
, je suischarmé
dele publier, car tu sais que sa tête avoit été mise a prix par celui qui ètoitmonté
sur la borne habillé en anglaiss qui devoit donnerle signal, qui lui a parlé cette langue^ 6c auquel il a répondu en s’avançant seul près de lui&
donnantmeme
des ordres pour qu’on ne l’arrêta pas.
Diras-tu que c’eH
un homme
du peuplequi îe surlendemain rencontrant à minuit sur le^pont royal
M.
Etienne de la Rivière , ancien adminiRrateur de lacommune
auffi respeâable patriote que digne de foi, le prit pourun
dede
ses complises, en l’approchant lui dit enlui serrant la
main
, tu nest pas venu cefoir^non
répondit cet administrateur qui crOyott parler à un de sesamis
: tu sais bien cependant dîtr
autrequec"estdemain àtroisheuresdumatin queVon
cloît brûlerlaFayette^ onfera semblant dFJ.kr au palaisBowbon. On
peut s’assurerde ce fait, car le scélérat s’étant échappé de sesmains ^ il en a été faire déclaration à la-
se&on.
lî
Oseras-tu soutenir que c’efl: le peuple qui a • eu l’adresse de changer lestermes' de la lettre
du
roi pour sa garde ,&
sur deux phrases dont l’une concernoit les gardes nationalesdu royaume
,&
l’autrelestroupesducentre, d’avoir retranché la première, parce que sans cela il
n’y auroit point eu d’insurreâion
, puisqu’il n’y à
que
l’assemblée nationale qui puisse former sa maison.Eh
bien! je dis avouer ici que j’ai été autant étonnédu
froid de nos camaradesdu
centre , quedu mouvement
demes cama-
rades les volontaires. D’après l’intérêtmarqué
pour les uns éc les autres , il eft vrai que tous deux ont été trompés, il a fallu envenirà une _proclamation pour faire connoître la vérité;
c’efl ellequiadétruit ce piège adroit écinfâme dans lequel la Fayette devoit
tomber
sans lesavoir.
Eh
bien î je vais te dire ce que personne n’a jamais annonce : c’ell: que malgré que je croie bien qu’il faille bien nous consulterpour cette formation de maison , fi elle a lieu tou- tefois, je vais te répéter ce qùe j’ai entendu dire àun
aristocrate debonne
foi à ce sujet*Lz
Fayette a fait encoredessiennesaujourd* i,en s’aiméressfaut
aux
gardes françaises.Nous
leur avions dit qdil ne penseroitjamais à leurs
îl services
^ qu^llne les aimolt-pas ,
é
il va noué forcer d" avoir continuellement sous nosyeux
,&
au
château , encore deshommes
qui nous ont quittes ,&
que nous ne voulons recevoir dansaucun rertmicnt.O
Maïs je suis de
bonne
foi à cet égard.La
Fayette eut-il du être perdu ce jour-là , i!2Y02t fait son devoir, en satisfaisant à notre reconnoissance pour des
hommes
qui sont ve-fîus I nous >
&
en faisant donner aux gardesfrançaises
& du
centre ,une marque
générale de confiance&
d’intérêt ,&
aux gardes na- tionales la surveillance de la garde de la per- sonne du roi.Le
tocsin cependant a faillison- ner ; le cavean le vouloit ;&
il n’a falluqua
la lettre pourfiiire
tomber
tout en un in liant.Diras-tu que c’étoit le peuple quicrioit
que
laFayette soutenoit les anciens minières , pen- dant que tu savois qu’il montoit au château , .où
Fon
lui faisoit des mines pourdemander
leur renvoi , cc l’appel des miniUfes patriotes
que
tu vois abioprd’hui , qu’il a su tirer de réuit cî-devant médiocrité , pour braver Faris- torranc des richesses ,&
des ci-devant nobles.I\’on , sans doute , ceci ne vient point
du
peuple.Ces
finesses, ces bassesses ne luiappar- tiennent point : rends-lui lui plus de justice.Ta
donnes cenom
à un tasde brigands quiin- fe£tent la capitale, et qu’unhomme
,plusami
de l’Angleterre que de la France,fait mc^avoir par l’or qu’il .répand. Espères-m en répandre jamais assez dans le palais -royal,ou
sur la terrasse des thuileries, pour détruire en nous
l’idée que nous nous
sommes
faitsdu
guerrieir soutien de notre liberté ?Il n’a pas d’argentcomme
toi à verserdansdes mains criminelles.Sa fortune s’épuise aux dépenses de sa place;
il ne s’en plaint pas: il répond qu’il n’eri faut pas pour vivre citoyen ; mais il a pour lui des cœurs de soldats , des cœurs de patriotes
, qui
savent sentir ce qu’il vaut àprésent,
&
cequ’il vaudroit davantage encore s’il n’existoit plus,
'5c fl tes projets de t’en défaire réussissoient.
Cette clique du caveau
&
du cafré de fois’étonne de voir au paiais-royal des uniformes ;
mais crois-tu bien qu’il soitpossible à
un
soldat de la patrie de s’entendre dire que son habiteiltaché, d’entendre condnuellem.entcalomnier son chef, sans preuves, mais seulement parce qu’il aurale malheur de ne pas plaire à
un
parti de fadieux; parce que
Marat & Prudhomme
^
qui n’ont jamiais sçu parler que de son èheya}
blanc,de sa coëffure,de trahisons, ontjuré
de
le perdre,
&
que plus ilsen
disent, plus l’ar-gent coule dans leurs mains?
14
Je leur ferme la bouce d’un seul
mot
à tous ces auteurs à gages ainsi qu’à toi ,mon
cher_
Desmouiins
, que je sais disting^uer , malgrétes apostrophes insolentes contre notre
comman-
dant, parce que, ou je regarde ta tête
comme
s’égarant ^ ou je te crois
trompé
par cetce cabale , qui a sçu flatter tonamour-propre
,et cemot
le voici: pourquoi ne le dénoncez-vous pas, puisque vous êtes dans un état libre ,
&
que
vous en avez la faculté ?pourquoi ne don-nez-vous
pas de preuves ? pourquoi Marat se cache-t-il, lui et sa presse,
quand
il sait que toutes les vérités, toutes les accusations, nousles recevons avec transport?
Ce
n’est point la crainte de ses poursuites , puisqu’il eft sçu de tout lemonde
que lorsqueMarat
fût au châ- telet, la Fayette fût le plus ardent à solliciter sa liberté, en disant qu’il n’avoit écrit que sa pensée;qu’il fût le premierà solliciter celle de l’imprimeur de Savie, dont l’on avoir faitun
tissu d’horreur 6c d’invraisemblance.Cet impri-
meur,
libre aujourd’hui, peut l’attester. Qu’il fût encore le plus zélé àdéfendre Desmoulins,lorsqu’il fut questiondece dernier àl’assemblée nationale,en annonçant qu’illecroyoit honnête
homme
6cami
de la révolution.Nous
gagnons de l’argent disent dis, il n’y^
que
cela qui se vend. Si nous en disonsdu
1$
bien, tout le
monde
le connoit,&
pas unefeuille ne sortiroit de nos boutiques. Mais la Fayette je te ferai le reproche cependant de ne pas répondre à ces folliculaires, car
deux
mots écrits par toi faroienttomber
aumoins
quinze volumes brochés par j@ur.Quant
àmoi
puisqu’il faut que ces auteurs la existent ,&
que l’indolente police, ôc letrop complaisant maire n’y apportent pas de
remèdes,
il n’y a point de forcehumaine
qui puissem’empêcher
demésureràcoups debâtons sur leur dos courbés,&
beaucoup troprem-
plisdepouiïière,le mérite des écrits qui feront met;tion de
moi
dedesdeu^bierf-administrer jusqu’à •ce qu’ils désavouent leurs injures,&
fi
mes
vieux bras ne suffisent pas , je char- gerai de cette diflribudonmon
vigoureuxluron de fils.Avant
de finir ,mes
amis j’ai promis dire vérité,&
après m’être offert le premier pour dénontiateur de la Fayette, je dois redire ce qu’il
me
l’a fait dénoncer au caveau avec suc- cès. Admirateur de ses vertus^ deses brillantes qualités , de la confiance qu’il à sçu mériter deWasington, &
desAméricainsqu’iladéfendu pendant 9 années à la fleur de l’âge quia su quitter la cour&
la braver en lui parlant deliberté
,
quand
nousétions dansles fers de celledesAmërlcaius; maisleur ai-jedit,rrieiTienrs,sui-
vonslepasà pas,11noussufFit qu’il soit
homme
puissant,
&
àlatête d’unearmée
des patriotes de la capitale,&
de ceux de presque toute laFrance, Puisque les fédérés du
royaume
ont tous voulu l’avoir pour chef malgré son refus épions ses.démarches ,ses aPâons^&
enmême
tems que j’aisçu apprécier sa gravide
ame
,&
ses sacrifices de tout tems pour la hberté, eri
^nême
temsque
je luidois cette justice qu’il a sçumalgré lesmouvement
qu’ont occafionnés depuis dix-huit mois les projets d’aristocratie&
de fafiion , il nes’efi: peint encore répanduune
intérêts dupeupl'e,qu’ilai4»e auprèsdel’assem- blée, auprès
du
roi,
&
delamunicipalité pourles secours: autant je le répète l’on
me
verra|epremier insultera toutes les tribunes, le dé- noncers’ila mal agi, s’il noustrompe,faitesen tous autant