HAL Id: tel-00011903
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To cite this version:
Béatrice de Beauvoir. Réalisation d’un étalon de fréquence à 778 nm : mesure absolue des fréquences 2S-8S/D des atomes d’hydrogène et de deutérium et détermination de la constante de Rydberg. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1996. Français. �tel-00011903�
ARIS
KASTLER BROSSEL
Thèse de
doctorat del’Université
Paris 6
Spécialité : Optique
etPhotonique
présentée
parBéatrice
deBeauvoir
Pour obtenir le
grade
deDOCTEUR
de l’UNIVERSITEPARIS 6
Sujet :
Réalisation
d’un
étalon
de
fréquence
à 778
nm : mesureabsolue des
fréquences
2S-8S/D
des
atomes
d’hydrogène
et
de
deutérium
et
détermination
de la
constante
de
Rydberg
Soutenue le 16 décembre 1996 devant
le jury composé
deM. B. CAGNAC Président M. C. CHARDONNET
Rapporteur
M. P. JUNCAR
Rapporteur
M. F. BIRABEN Directeur de thèse MME F. VEDEL
Dans ces
quelques
lignes
anodines,
quej’ai
écrites a lafin
mais quebeaucoup
liront en premier, je voudrais
faire
sentir au lecteur l’ambiancefamiliale
quirègne
à Jussieu au laboratoire Kastler Brossel. qui m’a accueillie voici presquequatre
ansdéjà.
A cette occasion. je remercie ses deux directeurssuccessifs. Jacques
Dupont-Roc,
Michèle Leduc et le CNRS qui afinancé
cette thèse par une boursede
docteur-ingénieur
A
Jussieu,
vit unegrande
famille...
Il
y a le
grand-père,
BernardCagnac,
qu’on
peut toujours
allerdéranger
si unproblème
nouséchappe,
sans savoirquand
onrepartira...
Je le remercievive-ment pour ces nombreuses
discussions,
pour sondynamisme
et sa ténacité pourl’installation de la
fibre
optique.
François
Biraben et Lucile Julien ontjoué
pour moi le rôle de"parents
scien-tifiques
"Le caractère
formidablement
optimiste,
enthousiaste et rieur deFrançois
m’aappris à
pondérer
mesdéceptions
et mes a priori et m’aencouragé
dans mesefforts
aussi bienexpérimentaux
quethéoriques.
Par dessus ses humeursquelque
fois bougonnes,
il n’a jamaisrechigné
àm’expliquer
troisfois
la même chose ouà me convaincre d’un
fait expérimental.
J’az aussi admiré sagrande
mémoire del’expérience
et sagrande
sagesse dans sapolitique
"despetits
pas"
Ce mémoirelui doit
beaucoup.
Lucile, elle,
a sutoujours
être à monécoute,
disponible
pour meréexpliquer
un
phénomène
que je n’avais pas compris. J’ai admiré son sens de lasynthèse
etsa
grande
pédagogie.
Je lui suis très reconnaissante pour son attention et la clartéde ses
explications.
François
Nez,
luz,
a été pour moi ungrand
frère.
Il m’aguidé
dans la manip Son enthousiasme et sonexpérience m
ontbeaucoup
aidée. Il a essaye de min-culquer
les bases del’électronique,
qui n étaient pas ’ma tasse de thé" Nous nousdisputions
detemps
entemps
car nous sommes tous les deux aussi têtus l’un quel autre.
Après
avoirpesté
contre les stations de travail. devantl’urgence.
il afait
toute la mise en page de ce mémoire
critiquant
au passage la rédaction Pour cela et tout le reste. je le remercze de tout coeurSophie
Bourzeix. quifinissait
sa thèsequand j
’ai commencé la mienne, m afait
découvrir la manip. Je la remercie pour letemps
qu elle apassé
a m initieraux joies de la
mécanique
ou au secret dudoublage
Je voudrais a
présent
remerczer tous mes oncles. tantes et cousins des autreséquipes
Dominique
Delande pour m avoir rassuréequand
letuyau
deprépompage
éclataitet
qu’il
n y avait personne del’équipe,
pour m’avoirpardonnée quand j
Agnès
Maître pour avoir été à l’écoute de mes états d’âmes et de mesimpres-sions
d’enseignante,
Jean-Michel
Courty,
pour nous avoirfait chaque
jour à la cantine lachronique
du
temps
qui passe,Francesca,
Thomas. Catherine.Pierre-François
et tous les autres pour lesquelques
motséchangés
quifont
d’un lieu de travail un lieusympathique,
Bernard
Rodriguez,
Alexis Poizat et Francis Tréhin pour leur insatiablepa-tience et
efficacité
devant lesproblèmes
demécaniques
ou deplomberie
que je leurposais, et
Sylvain
Pledel pour sagrande
serviabilité au magasin.Guy
Flory
pour avoir réalisé les cellules a rubidium ainsi que les tubes en pyrexpour la
décharge
d’hydrogène.
Jean-Claude
Bernard, Philippe
Pace et Jean-PierreOkpisz
pour les nombreuxmontages
d’électronique.
Jean-Pierre Plaut pour les
dépannages
informatiques
en tout genre.Blandine Moutiers et Karine Vasseur pour m avoir aidée pour les commandes et dans toutes les démarches administratives que j ai pu
faire
Je voudrais aussi remercier toute la
famille
du L PT F ,
André Clairon. OualiAcef,
Driss Touahri, et les autres. ainsi que Yves Millérioux de l’I N M pour leslongues
heurespendues
autéléphone
à savoir si oui ou non il y avaitquelques
choses a l’autre bout de la
fibre
C’est a eux que l’on doit la mesure de notreétalon de
fréquence.
Enfin.
je voudrais remercier vivement Christian Chardonnet. et Patrick Juncar qui ontaccepté
sans hésitation d être lesrapporteurs
de cette these. endépit
dufaible
délai qui leur étaitimparti
Je suis aussi reconnaissante a Fernande Vedelet André Ducasse. pour l intérêt qu ils ont
manifesté
àl’égard
de cette these enacceptant
defaire
partie
du jury.Pour
finir.
je voudrais remercier chaleureusement toute mafamille
et enpar-ticulier mon mari et ma
fille
qui ontaccepté
mes sautes d’humeurquand
la manipchiffres significatifs
répétées
rédaction de ce manuscritqui
fut
faite
à marcheforcée.
Pour tout cela etsimplement
pour leurprésence.
fondamentales ... 12
1.1.3 L’atome
d’hydrogène
une échelleatomique
naturelle ... 131.1.4 La théorie de l’atome
d’hydrogène ...
141.2 Considération
générale
et choix del’expérience
... 161.2.1 Les mesures de la constante de
Rydberg jusqu’en
1986 ... 161.2.2 La
spectroscopie
à deuxphotons
... 181.2.3 Considération
générale
... 191.3
Métrologie
del’hydrogène
à Paris ... 191.3.1 Premières mesures en
longueurs
d’onde ... 191.3.2 Entre l’interférométrie et la mesure en
fréquence
... 211.3.3 Première mesure de la constante de
Rydberg
tout enfréquence..
221.3.4 Mesure du
déplacement
de Lamb de l’état fondamental ... 231.3.5 Le
principe
de notre mesure ... 252 REALISATION D’UN ETALON DE
FREQUENCE
A 778 NM 31 2.1 Le laser de référence ... 312.1.1
Principe
et intérêts ... 312.1.2
Description
dumontage
... 312.1.3
Quelques
points théoriques
... 362.2 La fibre
optique ...
462.2.1
Description
de la fibre ... 462.2.2 Etude du
décalage
enfréquence ...
482.2.3 Etude d’un
élargissement
... 512.2.4 Etudes de
quelques
effets non linéairesspécifiques ...
542.3 La mesure de notre étalon de
fréquence ...
552.3.1 Le
principe
de la mesure ... 552.3.2 Etude de notre
système ...
572.3.3 Résultats ... 61
3 MONTAGE EXPERIMENTAL 65 3.1 Le
jet atomique
de métastables ... 653.1.1
Description
... 653.1.2 Tentatives d’amélioration du flux de métastables ... 69
3.1.3 Mesure de la distribution de vitesses ... 74
3.2.1
Description
... 793.2.2 Les asservissements ... 80
3.3 Les éléments du
montage
et la méthode de la mesure ... 833.3.1 La chaîne
hyper-fréquence
à 13 GHz ... 833.3.2 La diode Gunn ... 84
3.3.3 La diode
Schottky ...
853.3.4 La mesure ... 87
4 CALCUL DES FORMES DE RAIE 99 4.1 Taux de transition et
statistique
destrajectoires
... 994.1.1 Taux de transition ... 99
4.1.2
Statistique
destrajectoires ...
1004.1.3 Corrections
apportées
jusqu’à
maintenant ... 1054.2 Modifications
apportées
au calcul ... 1074.2.1 Structure
hyperfine
des niveaux excités ... 1074.2.2 Ionisation et saturation de la transition ... 108
4.2.3
L’intégrale
des vitesses et l’effetDoppler
du second ordre ... 1114.2.4 Déroulement du calcul ... 112
4.3 Effet Stark:
mélange
des niveaux ... 1124.3.1 Introduction ... 113
4.3.2 Calcul à
proprement
dit du taux de transition dans un modèlesimple117
4.3.3Application
à notreproblème ...
1224.4 Conclusion ... 124
5 DEPOUILLEMENT DES SIGNAUX EXPERIMENTAUX 131 5.1
Ajustement
des courbesexpérimentales
... 1315.1.1 Méthode la
plus simple ...
1315.1.2 Les causes
d’élargissements
parasites
... 1335.1.3
Ajustement
enajoutant
unélargissement
gaussien ... 1345.2
L’extrapolation
àpuissance
nulle ... 1375.2.1 Introduction ... 137
5.2.2
Exemple d’extrapolations ...
1385.2.3
Ajustement
dudiaphragme ...
1415.2.4 Autre moyen de contrôle de la
puissance ...
1435.2.5
Largeur
etélargissement
parasite ...
1435.3 Mesure des
populations
des niveauxhyperfins
métastables ... 1445.4
Analyse
de l’effet Stark ... 1465.4.1 Détermination du
champ
électrique
... 1465.4.2 Evaluation de l’effet Stark sur la
position
de la raie ... 1485.5 Etude d’un effet malconnu : le
désalignement
... 1495.5.1
Principe ...
1495.5.2
Résultats ...
1515.6 Effet de
l’intégrale
sur la vitesse ... 1526.2.1 Détermination de la constante de
Rydberg
dansl’hydrogène ...
1716.2.2
Analyse
des résultats concernant ledéplacement isotopique ....
1726.2.3 Détermination de
R
~
dans le deutérium ... 1756.2.4 Valeur du
rapport
m
p
/m
e
... 1766.2.5 Détermination de
R
~
à l’aide des mesures dansl’hydrogène
et dans ledeutérium; comparaison
avec les autres mesures ... 1776.3
Perspectives ...
179CONCLUSION 185 APPENDICES 189 A
Appendice
1 : Calcul de l’hamiltonien Stark ... 189A.1 Calcul de l’hamiltonien dans la base des états propres ... 189
A.2 Résultats
numériques ...
191B
Appendice
2 : Conservation dubarycentre
de la raie ... 195C
Appendice
3: Donnéesnumériques
(H
etD)
... 199C.1 Durée de vie des niveaux excités ... 199
C.2 Structure
hyperfine
des niveaux excités ... 199C.3 Taux de retombée ves les niveaux
hyperfins
... 201C.4 Taux d’excitation à
deux-photons ...
202C.5 Coefficient du
déplacement
lumineux ... 202C.6 Coefficients d’ionisation ... 207
C.7 Données
dépendant
dujet
... 207D
Appendice
4 : La transition5S
1/2
-
5D
3/2
du rubidium... 209D.1 Calcul du taux d’excitation ... 209
D.2 Calcul du
déplacement
lumineux ... 210INTRODUCTION
L’atome
d’hydrogène
a des transitions dans unlarge
domaine delongueurs
d’onde(depuis
l’ultravioletjusqu’aux
micro-ondes).
Sesfréquences
de transitions sont toutesreliées entre elles par l’intermédiaire de la constante de
Rydberg,
etpeuvent
êtrecal-culées avec une très
grande précision
connaissant cette constante et les correctionsà
l’énergie
des niveaux dues aux effets radiatifs(déplacement
deLamb).
Laspectro-scopie
à très haute résolution de l’atomed’hydrogène
est un moyen de déterminer laconstante de
Rydberg
ainsi que les corrections radiatives. La connaissance trèsprécise
de ces
quantités
pourrait
permettre
à l’avenir d’utiliser l’atomed’hydrogène
lui-même comme une échelle defréquences
de référence dans le domaineoptique.
Depuis
maintenant unequinzaine
d’années,
notre groupe s’est lancé dans une course à laprécision
dans les mesures defréquence
de l’atomed’hydrogène.
Cetteaventure a débuté dans les années 70 sous
l’impulsion
de BernardCagnac
qui
proposela méthode de
spectroscopie
à deuxphotons
sans effetDoppler
dans lesexpériences
de
spectroscopie
haute résolution. En1983,
François
Biraben débute uneexpérience
fondée sur cette méthode dans l’atomed’hydrogène.
En étudiant les transitions à deuxphotons
2S-nS/D (n=8,
10,
12),
François
Biraben et Lucile Julien obtiennent en 1986 unepremière
détermination de la constante deRydberg
parcomparaison
interféromé-trique
desfréquences
de transition del’hydrogène
avec le laser hélium-néon stabilisé surl’iode,
utilisé comme étalon defréquence.
D’année enannée,
l’expérience
secom-plexifie
et laprécision
s’améliore. En1993,
durant la thèse deFrançois Nez,
le groupefranchit un pas
important
en faisant lapremière
mesureuniquement
enfréquence
dela constante de
Rydberg.
Le schémaexpérimental
tireparti
de laquasi-coïncidence
entre la
fréquence
d’excitation des transitions 2S -8S/D (à
778nm)
et la différence defréquence
entre le laser He-Ne stabilisé sur l’iode(à
633nm)
et le laser He-Ne stabilisésur le méthane
(à
3,39
03BCm).
L’écart à coïncidence est mesuré par une diodeSchottky
enutilisant une source micro-onde intermédiaire. La
précision
sur la constante deRydberg
atteint alors
2,2 10
-11
.
Le travail de ce mémoire s’inscrit donc dans un travail de
longue
haleine. Le butde notre
équipe,
àprésent,
est double: d’unepart,
améliorer encore laprécision
surla constante de
Rydberg
defaçon
à atteindre les limites de lathéorie,
d’autrepart,
mesurer la constante de
Rydberg
avec différentestransitions,
cequi
est unefaçon
detester la
dépendance
en1/r
dupotentiel
coulombien. L’idée dedépart
de mon travailpremier
chapitre
développe
thèse. Une brève
présentation
de la théorie de l’atomed’hydrogène
permet
de donnerau lecteur
l’éclairage
suffisant pourcomprendre
l’ensemble des résultats. Je fais ensuite unrappel rapide
del’historique général
des mesures de la constante deRydberg
etprésente
le schéma del’expérience
qui
est décrite tout aulong
de ce mémoire.Un des
points principaux
de ma thèse a été la construction du nouvel étalon defréquence
dont lesqualités
métrologiques
sontpotentiellement
meilleures que celle du laser He-Ne stabilisé sur l’iode. Cet étalon defréquence
est une diode laser stabilisée sur une transition à deuxphotons
entre deux niveauxhyperfins
de l’atome de rubidium. Ladescription
de cet étalon faitl’objet
du secondchapitre
de ce mémoire. Cet étalon defréquence
a été mesuré au cours de cette thèsegrâce
à une chaîne defréquence,
mise enplace
au laboratoireprimaire
dutemps
et desfréquences,
qui
relie cet étalon àl’horloge
à césium. Pour cela l’installation d’une fibreoptique,
entre nos deuxlaboratoires,
apermis
de mesurer directement lafréquence
de cet étalon. Je décris donc en mêmetemps
dans ce second
chapitre,
l’étude descaractéristiques
métrologiques
de cette liaison par fibreoptique.
Pour atteindre la
précision
dequelques
10
-12
sur la valeur de la constante deRyd-berg,
il fautpouvoir pointer
laposition
des raies étudiées avecplus
deprécision.
Pourcela,
nous avons cherché d’unepart
à améliorer laqualité
de nossignaux atomiques,
d’autre
part
à affiner notre modèlethéorique
du calcul de formes de raie.Dans le
chapitre trois, je présente
nos essais d’amélioration dessignaux
atomiques
ainsi que le
dispositif expérimental.
Cedispositif
tirepartie
de laquasi-coïncidence
entre la
fréquence
du nouvel étalon et celle des transitions 2S -8S/D
dansl’hydrogène
(l’écart
à la coïncidence est de 40GHz)
ou dans le deutérium(144
GHz),
que nousvoulons mesurées.
Dans le
chapitre
quatre,
je
fais un brefrappel
du modèle de calcul des formes deraie, puis je
développe
les diverses modifications que nous y avonsapportées.
Enfinje
détaille l’étude
théorique
de l’effet Stark linéaire. Eneffet,
le moindrechamp
électrique
résiduel dansl’expérience
peut
provoquer ledéplacement
de lafréquence
de la transitionque nous étudions. Il est donc
important
non seulement d’évaluer cechamp électrique
mais
d’analyser
et dequantifier
son effet.Avec l’amélioration de la
précision,
nous arrivons aux limites del’expérience.
Lacompréhension
etl’analyse
des résultatsqui
mettent enjeu
un nombre trèsimportant
de
paramètres
sont fondamentales. Lechapitre
cinq
développe
donc notre méthode depart,
j’ai
aussi effectué un certain nombre de simulations afin de mieuxcomprendre
certains effets observés
expérimentalement.
Les résultats obtenus sont rassemblés dansce
chapitre.
Le sixième et dernier
chapitre
rassemble bien sûr les différents mesures que nous avons faites aussi bien dansl’hydrogène
que dans le deutérium. Lapremière
partie
de cechapitre
est consacrée à l’étude des incertitudes. Par lasuite, je
donne la nouvelle valeur de la constante deRydberg
ainsi que la valeur dudéplacement isotopique
et ledéplacement
de Lamb du niveau métastable du deutérium.Puis, je
fais uneanalyse
des différents résultats obtenus dans lemonde,
lescomparant
aux nôtres. Enfinje
décris laprochaîne
mesure de la transition 2S -12S/D
etprésente
les différentesperspectives
qui
font suite à ce travail.Enfin
quatre
annexes viennentcompléter
cemémoire ;
deux de ces annexesdon-nent des résultats
numériques
liés à ladescription
de l’effet Stark linéaire faite dansle
chapitre
quatre ;
une annexe est consacrée aux donnéesnumériques
du calcul des formes de raie pour les transitions2S - 8S/D,
et la dernière annexe est uncomplément
numérique
auchapitre
trois sur le nouvel étalon defréquence.
Tous les
chapitres
sontséparés
par une feuille decouleur ;
les références sont classées1
PRESENTATION
DE
L’EXPERIENCE
Son abondance dans l’univers et sa déconcertante
simplicité
font del’hydrogène
un atome àpart,
analysé
et étudié aussi bien par les théoriciens que par lesexpéri-mentateurs. Cet
atome,
uniquement
constitué d’unproton
et d’unélectron,
possède
unspectre
defréquences
très richequi
s’étend desradio-fréquences
à l’ultra-violet lointain.Depuis
une dizaine d’année notreéquipe, qui
s’est lancée dans laspectroscopie
à hauterésolution,
a fait de l’atomed’hydrogène
son cheval de bataille. Aussije
commencerai cechapitre
en décrivant les motivationsqui
nouspoussent
encoreaujourd’hui
à fairedes mesures de haute
précision
dansl’hydrogène.
Dans une secondepartie, je
dresse-rai un
rapide
historique
des différentes mesures etj’exposerai
un certain nombre de considérationsgénérales
qui
justifient
les choix de notreexpérience.
Enfin,
en dernièrepartie,
j’énumèrerai
les mesuresdéjà
effectuées dans notre groupe et décriraiplus
en détail leprincipe
de notre mesure.1.1
L’intérêt d’une
mesurede
grande
précision
dans
l’hydro-gène
1.1.1
Le modèle de Bohr
etla
constantede
Rydberg
L’étude
expérimentale
duspectre
del’hydrogène
débute dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle avec A.J.Ångström
qui
identifie lespremières
raies visibles.En
1889,
J.R.Rydberg
transforme la formule deBalmer,
trouvéequatre
ansplus tôt,
pour décrire
numériquement
larégularité
observée dans lespectre
del’hydrogène.
Il introduit alors les inverses deslongueurs
d’onde mesurées03BB
np
et écrit :avec n et p entier et où
R
H
est la constante deRydberg
pour l’atomed’hydrogène.
Cette découvertecomplètement empirique
ne trouve son aboutissementqu’en 1913,
lorsque
Bohr donne lapremière
explication physique
de l’atomed’hydrogène
et calcule lapremière
formulethéorique
de cequi
deviendra la constante deRydberg
R
~
.
Celle-cid’où
l’expression théorique
de la constante deRydberg :
1.1.2 Le
rôle clé de la
constantede
Rydberg
dans
l’ajustement
des
constantes
fondamentales
La nature fournit un
grand
nombre dequantités qui
peuvent
s’exprimer
enfonc-tion des constantes dites fondamentales
qui
sont parexemple
le nombred’Avogadro,
la vitesse de la lumière dans levide,
la constantegravitationnelle,
la constante deBoltz-mann, la masse du
proton,
celle del’électron,
sacharge
ou la constante de Planck. En combinant ces constantes on obtient des constantes secondaires suffisammentintéres-santes pour
qu’on
leur donne un nom. La constante deRydberg
comme la constantede structure fine en font
partie.
L’équation
1.4 suffit à montrer l’intérêt de la constantede
Rydberg,
qui
relie entre ellescinq
constantes fondamentalesqui
sont : la masse del’électron,
sacharge,
la constante dePlanck,
la vitesse de la lumière et lapermittivité
du vide. En1983,
lors de la nouvelle définition dusystème
d’unitésinternationales,
le mètre a été défini comme lalongueur
parcourue par la lumière dans le vide en1/299792458
ème
de seconde. Ainsi la vitesse de la lumièreprend
par la force des chosesune valeur exacte et par
conséquent
lapermitivité
du vide aussi(03B5
0
=1/03BC
0
c
2
).
Lenombre de constantes fondamentales reliées par la constante de
Rydberg
passe alors decinq
à trois. AinsiR
~
relie m, e, et h. Si maintenant on s’intéresse à une autreconstante secondaire
qui
est la constante de structure fine 03B1, elle s’écritOn voit immédiatement que 03B1 relie elle aussi m, e, et h. S’il existait une troisième
constante secondaire reliant ces trois constantes
fondamentales,
on obtiendrait troisconstantes fondamentales
indépendantes.
Mais malheureusement ce n’est pas le cas.Les constantes fondamentales et les constantes secondaires sont
régulièrement
me-surées par différenteséquipes
dans le monde avec des incertitudes réduites d’année enannée. L’ensemble de ces mesures est utilisé pour faire
régulièrement
cequi
estappelé
"un
ajustement
des constantes fondamentales". Ce travailconsiste,
àpartir
de tous lesrésultats
disponibles,
à déterminer par une méthode de moindres carrés les meilleures valeurspossibles
pour les constantes fondamentales. Les deux derniersajustements
ontété faits en 1973
[Cohen 1973]
et 1986[Cohen 1986].
Dans cetajustement,
certainesconstantes,
dont la valeur est connue avec une trèsgrande
précision,
sont considéréescomme fixes et ne sont pas
ajustées.
On lesappelle
"constantes auxiliaires". C’est le cas de la constante deRydberg
qui joue
donc un rôle clé dansl’ajustement
desconstantes fondamentales
[Petley 1992].
La mesure queje
vais décrire dans ce mémoiretrouve aussi sa
justification
dans le nouvelajustement
des constantes fondamentalesqui
devrait avoir lieu en 1997 ou 1998.1.1.3
L’atome
d’hydrogène
uneéchelle
atomique
naturelle
L’expression
1.3 montre que lespectre
de l’atomed’hydrogène
a comme constantede
proportionnalité
la constante deRydberg.
Ainsi,
pour relier le domaine desmicro-ondes de ce
spectre
à celui de l’ultra-violetlointain,
il suffit de connaîtreR
~
.
Cetteconstante constitue donc un facteur d’échelle naturel des
fréquences
de l’atomed’hy-drogène
et duspectre
visible"élargi".
Pour mesurer cestransitions,
il faut se raccorderà
l’horloge
atomique qui
définit l’unité defréquence.
En effet l’inverse de la secondeest
aujourd’hui
définie parrapport
à une transitionhyperfine
de l’état fondamental du césium(9,2
GHz).
Si on veut mesurerprécisément
une transitionatomique,
on cherchedonc à raccorder sa
fréquence
à celle du césium enmultipliant
ungrand
nombre de fois cette dernière à l’aide demontages
complexes
mettant enjeu
desmélanges
non-linéaires. Cesmontages,
appelés
chaînes demultiplication
defréquence,
permettent
defaire des mesures de transitions
atomiques jusque
dans le domaine visible. Mesurerplusieurs
transitions del’hydrogène
dans des domaines différents duspectre
électro-magnétique
est donc un test de ces chaînes demultiplication
defréquences
qui
ontl’inconvénient d’être souvent très
compliquées.
Dans le même ordred’idée,
il a étésug-géré
[Zhao 1986], [Julien 1986]
d’utiliser l’atomed’hydrogène
comme une échelle defréquence.
Comme lesfréquences
des transitions del’hydrogène
peuvent
être calculées avec une trèsgrande précision,
elles constituent desfréquences
de référence del’infra-rouge à l’ultraviolet. Cela
peut
donc éviter d’utiliser une chaîne defréquence
remontantjusqu’à
l’horloge
à césium. Mais il reste encore unlong
chemin à faire pour atteindreoù M est la masse du
proton.
L’équation
deSchrödinger
permet
alors de démontrer lerésultat donné par le modèle de Bohr :
où
Dans la
pratique,
l’expérience
permet
d’avoir accès à la valeur de la constanteR
H
.
La connaissance du
rapport
m/M
est donc nécessaire pour remonter à la valeur de laconstante de
Rydberg
R
~
.
A ce niveau de lathéorie,
les niveauxd’énergie
nedépendent
que du nombre
quantique
principal n
et sontindépendants
des nombresquantiques
Let mL. Cette théorie relativement
simple
permet
d’atteindre uneprécision
relative de10
-5
surl’énergie
des niveaux. Si on veut uneplus
grande précision
sur les calculsthéoriques,
il faut tenircompte
de différents effetsqui
sont les effets relativistes. lescorrections
radiatives,
les effets de taille du noyau et la structurehyperfine.
1.1.4.1 Les effets relativistes
Dans la
réalité,
la vitesse de l’électron n’est pasnégligeable
devant la vitesse de lalumière et il faut en tenir
compte.
C’est ce que fait Dirac dans sonéquation
qui
donne unedescription
à la foisquantique
et relativiste de ladynamique
de l’électron dans lechamp
duproton.
L’expression
exacte des niveauxd’énergie
trouvée par Dirac. enconsidérant la masse du
proton
infinie,
faitapparaître
une correction dupremier
ordre en03B1
2
,
appelée
structurefine,
qui
est de l’ordre de10
-5
en valeur relative. On obtientdes niveaux
d’énergie
qui dépendent
du momentangulaire
total J. Parexemple.
les niveaux2P
1/2
et2S
1/2
ont la mêmeénergie.
L’équation
de Dirac est soluble exactement pour unpotentiel
central. mais ne l’estpas pour le
problème
à deux corps. Pour traiter ceproblème,
on est doncobligé
departir
du résultat obtenu avec
l’équation
de Dirac et de faire undéveloppement perturbatif
enfonction du
rapport
m/M
et de la constante de structure fine 03B1. Lepoint
dedépart
de cedéveloppement
(ordre zéro)
notéE
03BC
nJ
(Dirac)
est le résultat del’équation
de Diracpour une
particule
de masse 03BC, cequi
estarbitraire,
mais al’avantage
de tenircompte
immédiatement de toute une série de termes enm/M.
Apartir
delà,
lapremière
l’état fondamental de
l’hydrogène
et elle a uneexpression
simple :
Comme le montre
l’équation
ci-dessus,
cette correction nedépend
que du nombrequan-tique
principal
n. Autotal,
onpeut
écrirel’énergie
d’un niveau défini par ses trois nombresquantiques
(n,
L,
J),
comme la somme de trois termes :Le dernier terme E
(Lamb)
contient par convention tous les autrestermes,
c’est-à-dire les effets de recul relativiste du noyau d’ordressupérieurs,
ainsi que les correctionsradiatives et l’effet de la taille finie du noyau dont
je
vaisparler
maintenant.1.1.4.2
L’électrodynamique quantique
ou les corrections radiativesL’interaction entre l’électron et le
champ électromagnétique quantifié
est traitéepar la théorie de
l’électrodynamique quantique.
La nécessité de celle-ci est apparuepour
expliquer
la levée de ladégénescence
entre les niveaux2S
1/2
et2P
1/2
,
mise en évidence dansl’expérience
historique
de Lamb et Retherford en 1947[Lamb 1947].
Cesauteurs observent alors une différence
d’énergie
entre les deux niveaux de l’ordre de1
GHz,
alors que la théorie de Dirac laprévoyait
nulle.On
peut
distinguer
trois corrections différentesqui
sont : la contribution desfluc-tuations du vide
(émission
etabsorption
dephotons
virtuels)
appelée
aussi termed’auto-énergie
del’électron,
la contribution du momentmagnétique
anormal del’élec-tron,
et la contribution de lapolarisation
du vide(due
à la création virtuelle depaire
électron-positron).
Lesplus
importantes
de ces corrections sont à l’ordre03B1
3
,
soit del’ordre de
10
-6
en valeur relative ou dix fois moins que la structure fine. Elles sontimportantes
pour les niveaux S etvarient,
enpremière approximation,
comme1/n
3
.
Les calculs des corrections d’ordres
supérieurs
sont un domaine de recherche enpleine
activité. Les résultats les
plus
récents ont étérépertoriés
dans les références[Mohr
1988], [Sapirstein 1990]
et[Pachucki 1996].
Laprécision
des calculs est de l’ordre de10
-11
.
1.1.4.3 L’effet de taille du noyau
Cet effet n’a
d’importance
que pour les états S oùl’équation
deSchrödinger
pré-voit une
probabilité
deprésence
non nulle de l’électron à laposition
du centre attractif. Cecicorrespond
à une certainepénétration
de l’électron dans le volume fini duproton.
L’expression
de la correction estproportionnelle
à la valeurquadratique
de la distri-bution decharge
duproton
<r
2
>.
L’incertitude de cette correction est donc liée à celle sur la taille duproton.
Aujourd’hui
nousdisposons
de deux mesuresindépendantes
dela taille du
proton
qui
ne serecoupent
pas : laplus
anciennequi
date de 1963 donne<r
2
>
=1.1.4.4 La structure
hyperfine
Enfin,
pour obtenir la valeur exacte des niveauxd’énergie
de l’atomed’hydrogène,
il faut
rajouter
la valeur de la structurehyperfine.
Ces corrections sontbeaucoup
plus
importantes
que lesprécédentes
mais elles sont bien connues et facilement calculablesgrâce
àl’équation
de Fermi(un
certain nombre de corrections de structurehyperfine
sera donné dans le
chapitre
quatre
de cemémoire).
Ce
rapide
inventaire des correctionsthéoriques
montre que laprécision
de la me-sure de la constante deRydberg
atteint maintenant celle des calculs. Par voie deconsé-quence, en améliorant encore la
précision
de cette mesure, on confronte la théorie àl’expérience.
1.2
Considération
générale
etchoix
de
l’expérience
1.2.1 Les mesures de la constante
de
Rydberg jusqu’en
1986La
première
mesure de la constante deRydberg
a été faite parRydberg
lui-même.En
corrigeant
ce résultat de l’effet de la masse réduite et de l’indice de réfraction del’air,
il obtient :R
~
= 109 747cm
-1
La
première
mesure effectuée dansl’hydrogène
date de 1927. Cette mesure faite parHouston dans le même
temps
sur l’hélium ionisé sera suiviejusqu’en
1973 parsept
autres avec une amélioration de la
précision
en 46 ans d’un facteur deux(la
dernière mesure étant celle de Kimble avec uneprécision
de7
-8
).
10
Cette si faible améliorations’explique
par la limitation due à l’effetDoppler.
Pourpallier
ceteffet,
diverseséquipes
tentent de s’en affranchir. En
1972,
laprécision
gagne un ordre degrandeur
grâce
àl’absorption
saturée, qui
n’est renduepossible
qu’avec
ledéveloppement
des lasers. Deux autres méthodes font leurapparition
à peuprès
en mêmetemps :
l’étude d’unjet
atomique
par un faisceauperpendiculaire
àcelui-ci,
et laspectroscopie
à deuxphotons,
qui
est celle que nous utilisons encoreaujourd’hui.
Les références[Garreau 1989],
[Nez
1993a]
et[Cagnac
1994]
font unecomparaison
détaillée des différentesexpériences.
De1974 à 1980 deux mesures sont faites par
absorption
saturée à Stanford et au N.P.L..Fig.
1: Evolution de la précision sur la valeur de la constante de Rydberg durant les 60 dermèresannées.
montre la
progression
fulgurante
de laprécision
avecl’apparition
des lasersqui
permettent
de s’affranchir de l’effetDoppler.
En 1981 lapremière
mesure parjet
etfaisceau
perpendiculaires
voit lejour
à Yale. Ce n’estqu’en
1986qu’a
lieu lapremière
mesure
grâce
à laspectroscopie
à deuxphotons.
La difficulté de cette méthode résideprincipalement
dans l’intensité des raies à deuxphotons
qui
sont nettement moinslargeur
spectroscopie
photons
Doppler
a été
proposée
indépendamment
par Chebotaïev[Vasilenko
1970],
etCagnac
[Cagnac
1973]
dans les années70,
c’est-à-dire bien avant d’être utiliséeexpérimentalement
dansl’hydrogène.
Considérons un atome
interagissant
avec une onde stationnaire defréquence 03BD
L
dans le référentiel du laboratoire. L’atome a une vitesse
v
decomposante
vx dans ladirection de
propagation
de l’onde.Dans son
repère
propre l’atome estimmobile;
ilinteragit
avec deux ondes defré-quences
respectives
03BDL(1 + v
x
c)
et L03BD(1 2014 v
x
c)
sepropageant
en sens contraire.Lorsqu’il
absorbe unphoton
de chacuned’elles,
la condition de résonance est la même pour tous les atomesquelle
que soit leur vitesse et elle s’écrit :Tous les atomes
participent
ainsi à larésonance,
et lesdécalages
dus à l’effetDoppler
secompensent
aupremier
ordre.Remarquons cependant
que, si lapolarisation
de l’ondealler est
identique
à lapolarisation
de l’onderetour,
lesrègles
de sélection sont les mêmes pourl’absorption
des deuxphotons
sepropageant
en sens inverse ou de deuxphotons
sepropageant
dans le même sens : les deux processus sont donc simultanémentautorisés. Pour
l’absorption
de deuxphotons
d’une même ondeprogressive,
la condition de résonance s’écritLa forme de raie
d’absorption
à deuxphotons
dans une onde stationnaire sera donc lasuperposition
de deux courbes :-
une
lorentzienne
étroite de forte intensitéayant
en théorie lalargeur
naturellecorrespondant
àl’absorption
desphotons
des ondes sepropageant
en sensinverse,
laforte intensité étant due à la
participation
de tous les atomes à larésonance,
-
une
gaussienne
large
(largeur Doppler)
de faibleintensité,
correspondant
àl’ab-sorption
desphotons
des ondes sepropageant
dans le même sens. sa faible intensitéétant due à la
participation
d’une seule classe de vitesse auphénomène.
Pour induire une transition à deux
photons,
lafréquence
du laser est la moitié de celle de la résonance. Laprobabilité
de transition à deuxphotons
se calcule commeje
le montre dans les
chapitres
deux etquatre.
Enfin,
il faut noter que les transitions à deuxphotons
se font naturellement entre des niveaux de mêmeparité
à la différence1.2.3
Considération
générale
Une fois l’effet
Doppler
dupremier
ordreéliminé,
leprincipal
obstacle àl’amélio-ration de la
précision
est lalargeur
naturelle des niveaux étudiés. Pour cela nous avonsle choix entre
quatre
types
de niveaux différents: l’état fondamental est le meilleur candidat mais sondéplacement
de Lamb est mal connu cequi
constitue une limitepour la mesure de la constante de
Rydberg.
Le second candidat est bien sûr le niveaumétastable
2S
1/2
delargeur
naturelle de1,3
Hz et dont ledéplacement
de Lamb a étémesuré très
précisément
parspectroscopie
micro-onde[Lundeen 1981], [Hagley 1994].
Les états de
Rydberg
(n
élevés et Lpetit)
constituent le troisièmetype
de niveaux.Enfin les états dits circulaires
(L
=n20141)
sont des candidatspotentiels
mais la difficultéà les
générer
limite leur intérêt.Comme le
déplacement
de Lamb de l’état fondamental est mal connu, toutes lesexpériences
faites enpartant
du niveau fondamentalsont,
plutôt
des mesures dudépla-cement de Lamb que des mesures de la constante de
Rydberg.
Dans ce cas, on utilise la valeur de la constante deRydberg
déduite d’une autre mesure dansl’hydrogène
pour calculer les termesE
03BC
nJ
(Dirac)
etE
n
(recul).
Onpeut
alors déduire le troisième termede
l’équation
1.11. Ainsi de nombreuses mesures ont été faites sur la transition1S20142S,
idéale à cause de salargeur
naturelle de1,3
Hz,
par T. W. Hänsch et ses collaborateursà
Stanford,
puis
àGarching
[Wieman 1980], [Weitz 1993],
et dans le groupe de D. N.Stacey
à Oxford[Boshier 1989]
et celui de E.A. Hinds à l’université de Yale[Berkeland
1995].
Pour mesurer la constante de
Rydberg,
il est doncpréférable
d’utiliser unetran-sition à
partir
de l’état métastable2S
1/2
.
Eneffet,
ledéplacement
de Lamb de l’état2S
1/2
a été mesuréprécisément
parspectroscopie
micro-onde,
cequi
permet
de réduire l’incertitude due à cet effet. Lespremières expériences
ont été faites en utilisant lestransitions à un
photon
2S - 3P[Goldsmith 1978], [Zhao 1986]
et 2S - 4P[Zhao 1987].
Cependant
laprécision
est alors limitée par lalargeur
naturelle des niveaux excitéscorrespondants
(30
MHz et 12 MHzrespectivement).
C’est cequi
a conduitFrançois
Biraben à construire au laboratoire une nouvelleexpérience
pour observer lestransi-tions à deux
photons
2S -nS/D
où n vaut de 8 à 12. Dans ce cas, lalargeur
naturelledu niveau excité est
beaucoup
plus
petite,
parexemple
144 kHz pour le niveau 8S. Deplus
ces transitions tombent dans leproche infrarouge,
domainespectral
où l’ondispose
de sources accordables facilement utilisables
(laser
à colorant et lasertitane-saphir).
1.3
Métrologie
de
l’hydrogène
à Paris
1.3.1
Premières
mesures enlongueurs
d’onde
L’expérience
de notre groupe a commencé en 1983 sur la transition 2S20148D à deuxphotons
dansl’hydrogène.
Le laser d’excitation est un laser à colorantdéjà
existantsignal proportionnel
au nombre de métastables est obtenu en
mélangeant
les niveaux 2S et 2P à l’aided’un
champ électrique
et en détectant à l’aide dephotomultiplicateurs
la fluorescenceLyman
03B1, comme le montre lafigure
2. A la suite decela,
ils obtiennent une mesureFig.
2: Diagrammed’énergie
des niveaux, de l’atomed’hydrogène.
utilisés dans l’expériencede la constante de
Rydberg
avec uneprécision
de5,2
-10
10
[Biraben 1986b].
Après
cespremiers
balbutiements, l’équipe
confortée par ce résultat modifieplu-sieurs
points
clés del’expérience
comme lebalayage
dulaser,
la méthodede raie. Enfin elle informatise l’ensemble de
l’expérience
afin depouvoir
accumuler les données. De tels efforts sont couronnés de succès et en1989,
une nouvelle mesureinterférométrique
[Biraben
1989]
de la constante deRydberg
donne la valeur suivante :soit une
précision
de1,7 10
-10
;
cela constitue la thèse de J.C. Garreau[Garreau 1989].
1.3.2
Entre
l’interférométrie
etla
mesure enfréquence
A
présent
que lespremiers jalons
sontposés,
l’équipe s’engage
dans une course à laprécision
delongue
haleine.Chaque
point
del’expérience
doit être amélioré afin dega-gner sur l’ensemble du tableau. La mesure de 1989 met à
jour
deux limitesintrinsèques
à la mesure : la
première
etprincipale
limite est laprécision
de la mesure enfréquence
du laser hélium-néon stabilisé sur l’iodequi
est en valeur relative de1,6 10
-10
,
c’est-à-dire de l’ordre degrandeur
de laprécision
de la mesure. En1992,
l’équipe
d’André Clairon remesure lafréquence
de ce laser parrapport
àl’horloge
à césium aulabora-toire
primaire
dutemps
et desfréquences
avec uneprécision
de1,2
-11
[Acef
10
1992].
Cette mesure est faitegrâce
à une chaîne demultiplication
defréquence
qui
relie le laser hélium-néon stabilisé sur l’iode au laser àCO
2
stabilisé sur une raiehyperfine
de lamo-lécule OsO
4
.
Ce dernier a lui-même été mesuré parrapport
àl’horloge
à césium avec uneprécision
de1,7
10
-12
.
Cette mesure, outre le faitd’augmenter
laprécision, corrige
de-137 kHz la
fréquence
usuellement utilisée du laser hélium-néon stabilisé sur l’iode. Lavaleur de la constante de
Rydberg
de 1989 se trouvedéplacée
de0,000
028cm
-1
.
Pour confirmer cedécalage
et améliorer encore laprécision,
notreéquipe
décide de refaireune mesure de la transition 2S -
8S/D
dansl’hydrogène,
en utilisant un schémapro-posé
par André Clairon. Ce schéma tireparti
de laquasi-coïncidence
entre lafréquence
d’excitation à deux
photons
des transitions2S - 8S/D
(A
= 778 nm, soit 03BD = 385THz)
et la différence en
fréquence
du laser étalon à 633 nm(soit 03BD
= 473THz)
et du laserhélium-néon stabilisé sur le méthane à
3,39
03BCm(soit
03BD =88,4
THz).
L’équipe dispose
alors de deux lasers étalons de
précisions
relatives du même ordre. Ainsi en réalisantl’équation :
on
peut
effectuer une nouvelle mesureinterférométrique
de la transition à deuxpho-tons dans
l’hydrogène.
Le détail de cette mesure estexpliqué
dans la thèse deFrançois
Nez. Cette
première
mesure n’est pas seulementinterférométrique
puisqu’on
y trouveles
prémices
d’une chaîne defréquences.
En effet seuls les 89 GHzrésiduels,
sont me-surés par une méthodeinterférométrique,
alorsqu’en
1989 il fallait mesurer par unetelle méthode un écart de 89
THz,
àprésent
comblé par le laserHe-Ne/CH
4
.
Par cebiais
même,
l’équipe
s’affranchit de la seconde limite del’expérience
de 1989qui
étaitl’important
écart à mesurer entre le laser d’excitation de la transition dansl’hydrogène
déphasage
Fresnelcompte
façon
négligeable
dans l’incertitude.1.3.3
Première
mesurede la
constante deRydberg
tout enfréquence
92 sonne leglas
des mesuresinterférométriques
et notreéquipe
se lance dansl’aven-ture des mesures absolues de
fréquence.
Lafigure
3 montre leprincipe
de la mesurequi
Fig.
3: Schéma général de la mesure de fréquence de 1993a constitué la seconde
partie
de la thèse deFrançois
Nez[Nez 1993a].
Ce schéma tireparti
de laquasi-coïncidence
ci-dessus. Mais à la différence de la mesure de1992,
l’écartrestant n’est pas mesuré
grâce
à unFabry-Perot
mais par l’intermédiaire d’une sourcehyper-fréquence
et d’une diodeSchottky.
Lapremière
partie
del’expérience
reste doncidentique
à la mesure de 1992. C’est la secondepartie qui
consiste à mettre aupoint
lemélange
à trois ondes entre les deux lasers et la source micro-ondequi
va être laplus
délicate. En effet dans un
premier temps,
lemélange optique+hyper-fréquence
est tenté dans une diode MIM.Après
delongues
semaines infructueuses à essayer d’obtenir unsignal
grâce
à la diodeMIM,
l’équipe
découvre en la diodeSchottky
un outilfantas-tique
beaucoup
plus
facile d’utilisation et efficace à noslongueurs
d’onde. Dès la mise enplace
de la diodeSchottky,
lesignal
est là avec unrapport
signal-à-bruit
suffisantpour être
compté.
Lapremière
mesure enfréquence
de la constante deRydberg
peut
avoir lieu... Ainsi en
1993,
laprécision
sur la constante deRydberg
est encoreamélio-rée: l’incertitude est de
2,2
x10
-11
[Nez
1993c].
La valeur de la constante deRydberg
est :
1.3.4
Mesure du
déplacement
de Lamb de l’état fondamental
Non contente d’avoir
gagné
sur laprécision
de la valeur de la constante deRydberg,
notre
équipe
se lance en 1991 dans une aventure non moins hasardeusequi
est la mesure dudéplacement
de Lamb du niveau fondamental de l’atomed’hydrogène.
L’idéedéjà
utilisée àGarching
pour les transitions 1S 2014 2S et 2S -4S/D,
est de comparerles transitions à deux
photons
1S - 3S et 2S -6S/D
dont lesfréquences
sont dansun
rapport quatre.
Onpeut
alors,
connaissant lesdéplacements
de Lamb des autresniveaux des transitions considérées en déduire celui du niveau fondamental. Le
principe
de la mesure est fondé sur le
quadruplage
de lafréquence
d’un lasertitane-saphir,
comme le montre la
figure
4. Le laser initial à 820 nmpermet
l’excitation de la transition2S - 6S/D.
Le faisceau doublé unepremière fois
dans un cristal de LBOplacé
dans unecavité, puis
une seconde fois dans un cristal de BBO lui aussiplacé
dans unecavité,
permet
l’excitation de la transition 1S - 3S à 205 nm. Cetteexpérience
constitue la thèse deSophie
Bourzeix[Bourzeix 1995].
Le seconddoublage
se révèle très difficileà mettre en oeuvre et la
puissance
lumineuse obtenue faible.Malgré
cela, après
un an de recherche dusignal
infructueux,
leprofil
tant attenduapparaît
enfin.Après
de nombreuses heuresd’enregistrements,
auxquelles
j’ai
participé
mais dontje
neparlerai
pas dans ce
mémoire,
le résultat est là. Nous avons mesuré ledéplacement
de Lamb duniveau fondamental