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LA POPULATION DE LA FRANCE DES ANNÉES 80

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P R O F I L S O C I É T É

Collection Profil dirigée par Georges Décote Série Société sous la direction 'de Robert Jammes ÉCONOMIE - SOCIOLOGIE - SCIENCES SOCIALES

LA POPULATION DE LA FRANCE DES ANNÉES 80

Michel Louis Lévy

Chef du service de la diffusion

à l'Institut National d'Études Démographiques (INED)

HATIER

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Sommaire

Introduction 4

1. La transition démographique en France 5 Production et reproduction 5. Les révolutions démogra- phiques 6. La baisse précoce de la natalité française 7. De graves mécomptes 9. De 1946 aux années 80 13.

2. La mortalité 15

Au commencement était la mort 1 5. La baisse de la morta- lité en France 17. La mortalité par âge et par sexe 18. Iné- galités sociales et causes de décès 19. La signification nouvelle de la baisse de la mortalité 2 3.

3. Natalité et fécondité 24

La baisse séculaire de la fécondité 24. La révolution contraceptive 27. Déterminants de la fécondité : âge et catégories sociales 31. La fin des familles nombreuses 34.

L'évolution actuelle 37.

4. Les activités des femmes 41

Quand la reproduction était prioritaire 41. Domicile et lieu de travail 42. Métiers de femmes 45. Concilier métier et famille 49. Un monde nouveau 5 I.

5. Mariages, couples et familles 5 3

Nombre de mariages, âge au mariage 5 3. La déstabilisation du système matrimonial 5 . La montée du divorce 56. Le statut du couple 58. Familles, ménages, logements 59.

6. Migrations intérieures et extérieures, aménagement du

territoire 6 1

L'exode rural 6 I. Le poids de Paris 63. Les trois temps forts de l'immigration 64. Filières, spécialisation, assimilation 68. L'urbanisation et le dépeuplement aujourd'hui 70.

© HATIER - PARIS AVRIL 1982

Toute représentation, traduction ou reproduction, même partielle, par tous procédés, en tous pays. faite sans autorisation préalable est illicite et exposerait le contrevenant à des poursuites

judiciaires. Réf. Loi du 11 mars 1957

ISSN (en cours) ISBN 2 . 2 1 8 . 0 6 0 5 8 - 2

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7. Pyramide des âges et projections de la population . . . . 73 Croître ou vieillir 7 3. Et si on reculait l'âge de la retraite ? 76

Conclusion 78

Bibliographie . . . 80 Encadrés

La transition démographique 8

L'arithmétique démographique 12

La mesure de la mortalité 20

Les indicateurs de la fécondité 2 5

Lois sur la contraception et l'avortement : 1920-1980 . 30

L'équilibre des sexes 36

Le remplacement des générations 39

Populations urbaine, rurale, agricole 62

Les projections de population 77

Graphiques

i. Taux de natalité et de mortalité en France 10 2. Population de la France, de l'Allemagne, des Iles Britan-

niques, de l'Italie (1740-1980) 10

3. Mortalité infantile (1740-1980) 16

4. Espérance de vie, hommes et femmes (1740-1980) 16 5. Taux de mortalité par âge, hommes et femmes 22 6. Indice synthétique de fécondité et descendance finale

(1900-1980) 28

7. Baisse de la fécondité en Europe 32 8. Quotients de fécondité par âge (1964-1976) 34 9. Taux d'activité des femmes, longitudinal et transversal 44 10. Taux d'activité des femmes mariées 1962-1975 . . . 48 1 I. Nombre de mariages, taux de nuptialité (1960-1980) 56

12. Carte des étrangers en France 70

13. Les trois groupes d'âges (1740-1980) 75 14. Pyramide des âges au Ier janvier 1982 75 Tableaux

I. Utilisation des méthodes contraceptives (1971-1978) 29 2. Femmes ayant une activité professionnelle (1954-197 5 ) 46 3. Femmes ayant une activité professionnelle (1975-1981) 50 4. Population des départements (1861-1975) 64 5. Répartition de la population par catégories de communes 66

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Introduction

Considérer les phénomènes démographiques suppose une dis- position d'esprit particulière, dont on retrouvera au long de ce petit livre trois aspects essentiels.

e Raisonner sur le long terme, et même le très long terme.

Les nouveaux-nés d'aujourd'hui seront actifs et parents dans trente ans, retraités et grands-parents dans soixante-dix ans.

Tout événement en affectant le nombre, en plus ou en moins, n'en finit pas de retentir tout au long des âges. L'horloge des démographes est au fond comparable à celle des forestiers.

e Manier avec agilité les (c stocks » et les cflux ». Il faut savoir associer à toute population les flux qui l'augmentent et qui la diminuent, par exemple naissances mais aussi immigration, décès mais aussi émigration. Faire la liste complète de tous ces flux n'est pas aussi simple qu'il y paraît.

a Distinguer les phénomènes transversaux et longitudinaux.

Les premiers sont ceux qui se manifestent dans l'année civile.

Les seconds sont ceux qui, survenus sur une période débordant largement l'année, concernent un ensemble de personnes liées.

par quelque événement simultané, en particulier être nées, ou s'être mariées, la même année civile.

De plus, comme les adaptations successives aux transforma- tions démographiques se font avec des temps de réponse très variés, les mêmes phénomènes peuvent être successivement favorables et néfastes, cause et effet l'un de l'autre. Tenir un discours linéaire, avec un début et une fin, n'est pas facile dans une telle logique. Un artifice y aidera : présenter d'abord le schéma de la transition démographique, qui synthétise deux siècles d'histoire. On analysera ensuite les principaux phéno- mènes un par un : mortalité, natalité, emploi féminin, nuptiali- té, migrations. Les grandes caractéristiques de la population de la France contemporaine et quelques vues d'avenir feront l'objet du dernier chapitre.

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La transition démographique

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en France

Production et reproduction ou un peu d'anthropologie

L'homme n'a pu assurer la survie et le développement de son espèce à la surface de la terre qu'en se constituant en groupes, hordes et tribus à l'aurore de l'histoire, empires et nations depuis. Le groupe garantit à ses membres les moyens de sa survie et de sa sécurité, au prix d'une répartition des fonctions entre chacun. Parmi ces fonctions, il y a celle de production des biens, dont l'étude relève de l'économie. Mais pour que le groupe puisse durer, il faut aussi faire assurer la fonction de reproduction, c'est-à-dire la mise au monde et la formation d enfants, dont l'étude relève de la démographie, et les fonc- tions qui assurent la cohésion du groupe. Celles-ci impliquent l'adhésion à des mythes communs, religieux ou idéologiques, sources de rites, de calendriers, de hiérarchies sociales. Leur étude relève de l'ethnologie et de l' anthropologie.

Les données économiques, démographiques, ethnologiques (on dit aussi culturelles), anthropologiques, entretiennent entre elles de multiples rapports.

Ainsi dans les sociétés anciennes, selon que le mode princi- pal de production est la cueillette, la chasse, la pêche, l'élevage de tel bétail, la culture de telle céréale..., il découle que la pro- duction est assurée avec une certaine régularité, est sujette à certains aléas, climatiques ou autres, et que des stocks de sécu- rité peuvent être plus ou moins facilement conservés. De ces données dépendent de nombreuses règles sociales et morales.

Mais si les rythmes de production sont éminemment variables, ceux de la reproduction ne le sont guère, parce qu'ils appartiennent à l'espèce : la gestation dure neuf mois, et il s écoule une quinzaine d'années entre la naissance et la nubilité

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des filles, à partir de laquelle elles peuvent à leur tour enfanter.

Ce délai, beaucoup plus long que pour toute espèce animale, est un caractère anthropologique fondamental de l'homme. Il lui a imposé une organisation sociale rigoureuse de la fonction de reproduction, organisation à laquelle s'attachent tous les mythes fondateurs, et en particulier toutes les religions.

Les révolutions démographiques

Selon le démographe et historien J.-N. Biraben, une première révolution démographique fut provoquée, quelque trente mil- lénaires avant l'ère chrétienne, par «l éclosion des cultures du paléolithique supérieur , c'est-à-dire par le perfectionnement des techniques de la pierre taillée qui permirent l'accroissement des rendements de la chasse : il estime ! que l'humanité de l épo- que passa, en quelques... millénaires, d'environ 500 ooo indi- vidus à peut-être 4 millions, une multiplication par 8.

Une deuxième révolution démographique aurait été celle du

« 6e millénaire avant J.-C., dont le complexe culturel, lente- ment élaboré à partir du Proche-Orient par apports successifs, est appelé par commodité néolithique ». Alors les premières cul- tures agricoles des peuples sédentaires et les premiers élevages des peuples nomades permirent un accroissement très impor- tant de la population mondiale, d'environ 8 millions jusqu'à peut-être 50 millions, une multiplication par 6, vers le 5 e mil- énaire avant J.-C. Le mythe transparent de la Genèse, où l'homme (Adam), vivant d abord de cueillette, puis condamné ensuite à gagner son pain à la sueur de son front, soit par l'agriculture (Caïn), soit par l'élevage (Abel), mais promis en compensation à « croître et multiplier a, date manifestement de cette époque. Il montre que les choses allèrent assez vite pour que les contemporains qui en furent les dépositaires puissent comprendre le lien entre techniques de production et potentiel démographique.

Dans les sept millénaires qui suivirent, on ne discerne pas de révolution démographique de même ampleur. Le passage de l'effectif total de l'humanité d'environ 50 millions vers le 5e millénaire avant J.-C., jusqu'à environ 16 fois plus, 800 millions au XVIIIe siècle après J.-C., est lié à toute l'histoire des techniques agricoles et industrielles, des échanges commer- ciaux et des systèmes politiques. A titre d'ordre de grandeur,

u n e m u l t i p l i c a t i o n p a r 1 6 e n 7 2 0 0 a n s , c e l a f a i t e n m o y e n n e

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(mais l'évolution fut loin d'être régulière) un doublement en i 800 ans (actuellement 40 ans).

C'est au temps de Louis XV qu'une troisième révolution démographique, latente depuis la Réforme, arrive à maturité dans le bouleversement intellectuel qu'on a coutume d'appeler le mouvement des cc Lumières ». Deux Écossais peuvent la symboliser : James Watt (1 7 36. 1819), dont la machine à vapeur bouleverse les conditions de la production ; Adam Smith (172 3-1 790), dont la théorie du capitalisme libéral bouleverse l'organisation sociale ; mais aussi un Anglais, Edward Jenner (1749-1823) qui, montrant que la pratique déjà répandue de 1 « inoculation M de la variole peut se faire par la «vaccine», fait faire un pas considérable à la lutte contre la mort.

La baisse précoce de la natalité française

Cette troisième révolution développe ses effets sur plus de deux siècles. Les théoriciens préfèrent parler de «transition démographique» (encadré p. 8). Mais il n'y a pas deux pays dont la transition démographique se soit déroulée ou se déroule de façon analogue. En particulier, elle se fit fort diffé- remment en France et dans les autres pays d'Europe, y com- pris l'Angleterre, dont la révolution industrielle précéda pour- tant celle de la France. Alors qu'apparaissaient, à la fin du XVIIIe siècle, des signes de la baisse de la mortalité, au moins dans les classes sociales les plus aisées, dans les principaux pays d'Europe, la France fut le premier pays, et pendant longtemps le seul, où se réduisit aussi la natalité.

Déjà, au cours des deux siècles précédents, l'amélioration de l'administration monarchique avait grandement contribué d'une part à la limitation des épidémies, notamment de peste, par l'institution de «quarantaines» sévères et appliquées, d'autre part à l'atténuation des famines par l'amélioration sen- sible de l'acheminement et la conservation des vivres. Pour

«absorber» ces progrès, une certaine émigration avait été nécessaire ; plus ou moins spontanée vers le Québec et les Antilles, elle fut forcée pour ce qui concerne les huguenots per- sécutés par les dragonnades et la révocation de l'Édit de Nantes. Mais c'est surtout une certaine limitation de la natali- té qui répondit à la baisse de la mortalité. Elle résulta d'un régime de mariage tardif : alors que dans les pays plus pauvres,

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Conclusion

Il est raisonnable pour la France, pays de densité inférieure à ses voisins, à qui le baby-boom n a pas fait combler tout le retard pris par la baisse de la fécondité du XIXe siècle et à qui

l a p y r a m i d e d e s â g e s p o s e r a v e r s 2 0 0 5 u n p r o b l è m e d e f i n a n - c e m e n t d e s c a i s s e s d e r e t r a i t e s , s a c h a n t q u e l e s 8 0 0 o o o n a i s - s a n c e s o n t é t é à n o u v e a u a t t e i n t e s e n 1 9 8 0 , d e s o u h a i t e r q u e

le chiffre de 9°0 ooo soit atteint en 2000 et celui de 1 mil- lion en 2020. Cela représente un accroissement de seulement 0,6 % par an, et une fécondité de l'ordre de 2,3-2,5 enfants par femme, qui était celle des années 1969-1973. La société pourrait d'autant plus aisément assumer les frais d'éducation de ces enfants que la croissance de la natalité aurait été plus régulière : l'expérience du baby-boom montre le grave incon- vénient des discontinuités. Avec 2,1 enfants par femme, la France aurait environ 58 millions d'habitants en 2000, 61 en 2020. Avec 2,4 enfants par femme elle aurait 60 millions d'habitants en 2000, 67 en 2020. Ces projections ne comprennent pas les effets d'éventuelles migrations extérieures et sont établies sur la base d'une hypothèse de mortalité relati- vement pessimiste.

Mais cette ambition suppose d'en proposer les moyens, adaptés à l'époque. Ces moyens n'auront quelque chance d'aboutir que s'ils prennent en compte l'essentiel, à savoir l'ac- tivité professionnelle féminine. Or tout le système français d'allocations familiales, d'imposition directe (quotient fami- lial) et de cotisations sociales, a été conçu à un moment où le modèle dominant était celui de la mère au foyer. Il faudra donc le revoir entièrement, pour que la société prenne vérita- blement en charge les problèmes de la mère bloquée chez elle par ses enfants. Cela ne veut pas forcément dire la dédom- mager financièrement de ce handicap, cela peut consister aussi à lui donner les moyens, dans. cette situation, de gagner sa vie.

Les milieux de droite tendent aujourd'hui à privilégier les

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compensations monétaires, les milieux de gauche préfèrent insister sur les équipements collectifs, en particulier les crèches.

Les deux méthodes sont utiles et souhaitables, mais ren- contrent assez vite des limites budgétaires évidentes. Il serait moins coûteux, mais probablement plus difficile parce que cela suppose de multiples initiatives locales et de l imagination juri- dique, d'encourager l'expression de solidarités de voisinage.

Elles pourraient consister, dans notre monde urbain, en de petites crèches organisées dans chaque immeuble et animées contre rétribution par quelques-unes des mères qui l'habitent, en systèmes de gardes d'enfants, financés et gérés par les Comités d'entreprise, qui pourraient être communs à plusieurs entre- prises voisines, ou être négociés entre entreprise et collectivités locales avec, par exemple, un financement échangé contre des places réservées, etc.

Les solidarités de voisinage pourraient aussi diminuer sensi- blement l'isolement des personnes âgées. Celles-ci, naguère prises en charge par leur famille, le sont et le seront de plus en plus par une collectivité. Mais ici encore, plutôt que des insti- tutions lourdes, coûteuses, ségrégatives et inhumaines, ce pour- rait être par des initiatives d immeubles, de grands ensembles, de quartiers, qu'on organiserait l'aide pour faire le ménage, les courses, les formalités administrative, les petits soins médicaux des personnes âgées valides, qu'on diminuerait les contraintes liées à l'âge et à la solitude.

La croissance de la durée de la vie, de l'autonomie fémi- nine, de la maîtrise de la fécondité sont des faits positifs. Mais ils ont des contreparties : vieillissement, montée du divorce, étroitesse des familles, isolement. Rien ne doit être dramatisé, rien ne doit être minimisé. Il n'y aura pas d'apocalypse démo- graphique, ni par surpopulation, ni par extinction. Mais il y a de vrais problèmes d adaptation,- à court terme et à long terme, pour une société nyiâde de sjèç progrès.

Références

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