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La conduite des peuplements de Frêne (Fraxinus excelsior L.) et de Merisier (Prunus avium L.)

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Academic year: 2022

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HAL Id: hal-03444182

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03444182

Submitted on 23 Nov 2021

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La conduite des peuplements de Frêne (Fraxinus excelsior L.) et de Merisier (Prunus avium L.)

François Bessières

To cite this version:

François Bessières. La conduite des peuplements de Frêne (Fraxinus excelsior L.) et de Merisier (Prunus avium L.). Revue forestière française, AgroParisTech, 1992, 44 (S), pp.115-120.

�10.4267/2042/26366�. �hal-03444182�

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LA CONDUITE DES PEUPLEMENTS

D E FRÊNE (Fraxinus excelsior L.) ET DE MERISIER (Prunus avium L.)

F. BESSIÈRES

Pour ces feuillus dits « précieux », l'objectif du sylviculteur sera de produire du bois d'oeuvre . Ils n'existent que rarement en peuplements purs d'origine naturelle . La question se pose donc de savoir sur quels critères il faut se baser pour en conduire les plantations.

LES CRITÈRES À RESPECTER

Nous allons donc énumérer dans un premier temps les contraintes posées par ces essences.

Nous indiquerons les possibilités qui sont à la disposition du forestier pour les résoudre.

CONTRAINTES SOLUTIONS ENVISAGEABLES ?

— de forme

• La rectitude doit être recherchée en raison Sélection lors des opérations d'amélioration.

des contraintes de croissance, qui de plus chez le Merisier semblent responsables de la veine verte.

• La branchaison :

- fourches fréquentes chez le Frêne ; pseudoverticilles chez le Merisier ; grosses branches déformant le tronc chez les deux espèces ;

branches mortes persistantes en particulier chez le Merisier.

Défourchage.

Provenances adéquates.

Taille de formation à effectuer jusqu'à 6 m au moins.

Élagage artificiel.

— altérations du bois

• Chez le Frêne

- Chancre déformant les tiges, les branches et altérant le bois ;

Éradication de ces tiges lors des travaux d'amélio- ration .

115

(3)

F . BESSIÈRES

CONTRAINTES SOLUTIONS ENVISAGEABLES ?

Coeur noir affectant principalement la bille de pied et presque généralisé à partir de 70 ans (Thill, 1970 ; Devauchelle, 1974 ;

Bosshardt, 1985 ; Carminatti, 1988).

• Chez le Merisier

- Veine verte (cf. p . 115) ;

Choisir un âge d'exploitabilité inférieur à 70 ans.

Pourriture « rouge' descendante se déve- Une fois la hauteur de fût atteinte, garder le loppant, très rapidement, souvent à partir houppier libre de toute concurrence.

de la mort de grosses branches dans le houppier ;

Pourriture « blanche » à la souche qui Choisir un âge d'exploitabilité inférieur à 70 ans.

aurait tendance à augmenter après 70 ans .

Pour toutes ces raisons, l'âge d'exploitabilité de ces essences devra être voisin de 60 ans . Le diamètre à rechercher pour une bonne valorisation des produits doit être supérieur ou égal à 50 cm, soit un accroissement moyen annuel sur le diamètre de 8,4 mm (26 mm sur la circonfé- rence) . Cet accroissement est compatible avec une bonne qualité du bois (cf . article Nepveu, pp . 142-149, dans ce même numéro).

LES CONSTATS

Les études effectuées sur ces essences sont peu nombreuses et portent sur des peuplements existants dont la sylviculture depuis l'origine n'est que peu ou pas connue.

Tableau I

Cas du Frêne Accroissement du Frêne dans l'Illwald

J . Lux (1984) Lux (1984), dans les futaies

régulières de Frêne d'Alsace (Illwald), trouve les accroisse- ments suivants (tableau I, ci- contre) .

Age (ans) Ic/an/43 en mm *

10-12 7,7

13-17 6,3

18-22 4,7

— dans les taillis âgés de 25 à 35 ans au moment de l'intervention, on obtient un gain de 1,5 mm par an sur le diamètre ;

— dans les taillis plus âgés, l'effet de la coupe est non significatif.

Dans des taillis âgés de 24 à 28 ans, le CEMAGREF (résultats non publiés) a installé, en Seine- et-Marne, diverses modalités de balivage ' et une coupe très claire, proche de celle pratiquée en taillis-sous-futaie . Ces placettes sont mesurées annuellement depuis 13 ans . Les placettes

balivées » ont été éclaircies deux fois, et la coupe claire une fois . Les accroissements (tableau Il, p . 117) sur le diamètre ont été calculés dans les balivages sur les arbres désignés pour ce peuplement final (60 à 110 par hectare) et dans la coupe claire sur tous les arbres restant après l'éclaircie.

Legrand (1986), dans des peuplements « balivés ' selon la méthode IDF dans l'Oise, a comparé les accroissements

des cinq années avant la coupe avec ceux des cinq années qui la suivent ; les résultats sont les suivants :

' Accroissement courant annuel sur le diamètre en mm.

116

(4)

Les feuillus précieux

Tableau II AccroissementduFrêneen Seine-et-Marne CEMAGREF(résultatsnon publiés)

Circonférence initiale en cm Accroissement moyen annuel sur le diamètre en mm

« Balivage » Coupe claire

20 5,7

30 5,2 7,9

40 5,0 8,0

50 5,8 8,5

60 7,1

70 8,5

Ces différentes données montrent que :

l'accroissement chute très rapidement, dès 15 ans, en l'absence d'interventions (Lux) ; au-delà de 30-35 ans, les frênes ne réagissent plus aux interventions (Legrand) ;

— seule une coupe très brutale dynamise la croissance (CEMAGREF) . Il faut noter que les arbres naturellement dominants y sont indifférents ;

— dans tous les cas, l'accroissement nécessaire à l'obtention d'un diamètre de 50 cm à 60 ans semble difficile à obtenir.

Cas du Merisier

Legrand (1986), dans le même type de peuplements que pour le Frêne, observe un gain de croissance dû à la coupe de balivage, dans des taillis âgés de 36 à 58 ans, de 0,3 mm/an sur le diamètre . Cet effet n'est cependant pas significatif.

Ginisty et Millot (1989), en analysant deux essais de désignation dans des taillis, montrent que :

— dans un peuplement âgé de 30 ans (Meslay, Loir-et-Cher) sur une station à réserve en eau utile de 150 mm, avec une coupe forte (2,9 tiges dominantes enlevées par arbre désigné), l'accroissement moyen sur le diamètre pendant les cinq années qui suivent l'intervention est de 7,5 mm/an, alors que la première année il était de 3,5 mm ;

— dans un taillis de 36-38 ans (Marchenoir, Loir-et-Cher), la même opération a été réalisée sur la moitié des tiges, les autres étant conservées à titre de témoin . Deux coupes ont été réalisées (tableau Ill) :

Accroissement du Merisier C . Ginisty, M . Millot (1989)

Année

Accroissement moyen annuel

sur le diamètre en mm Intensité de la coupe par arbre désigné

Témoins Éclaircis et éclairci

1983 5 « dominants » *

1988 1989

4,9 5,2

10 « quelconques » **

5 brins de l'étage dominant enlevés autour de chaque arbre d'avenir.

10 brins dominants, codominants, ou dominés, enlevés autour de chaque arbre d'avenir.

117 Tableau III

(5)

F. BESSIÈRES

Les différences ne sont pas significatives pour la période 1983-1988 et le sont en 1989 . Est-ce l'effet de l'éclaircie ou plus simplement la diminution de la concurrence pour l'eau (1989 a été une année très déficitaire en eau dans la région), la réserve en eau utile n'étant à Marchenoir que de 110 mm . ..

Les données, que nous avons trouvées pour le Merisier, laissent penser que, après 30 ans, la réaction à une coupe est difficile à obtenir, et cela d'autant plus que la station est moins favorable.

QUELLE SYLVICULTURE ?

En futaie régulière

Pour le Frêne, Thill (1970), Faure et al . (1975) et Malo (1976) ont établi des normes sylvicoles à partir de l'évolution des houppiers (figure 1, p . 119).

Pour le Merisier, Malo (1976), Nicot (1983), Pryor (1988) et M . et H . Spiecker (1989) proposent des normes sylvicoles à partir de l'évolution des houppiers pour les trois premiers ou respectant un accroissement sur le diamètre de 8 mm pour le dernier (figure 2, p . 119).

Pour les deux essences, c'est une sylviculture très dynamique qui est préconisée puisqu'un espacement moyen de 7 m entre les tiges est atteint vers 30 cm de diamètre . Les éclaircies devront donc être à rotations très courtes et très fortes . Le nombre d'arbres intéressants sur le plan commercial que l'on récoltera, au cours de ces interventions, sera donc faible.

Remarques :

Dans les plantations effectuées à moins de 1 100 tiges par hectare que l'on réalise actuellement, il est à noter que la taille de formation et l'élagage artificiel sont nécessaires en raison des défauts de forme très fréquents :

• Pour le Frêne, la taille de formation doit être suivie par l'enlèvement, dès qu'ils apparaissent, de tous les rameaux non horizontaux sur la hauteur de bille de pied désirée, ainsi que le réalise H . Duflot, propriétaire forestier dans l'Aisne.

• Pour le Merisier, plus la station est favorable, plus ces défauts augmentent . Le suivi de plantations, réalisé dans le cadre de l'enseignement à I'ENITEF et avec le CEMAGREF pendant une dizaine d'années, vient confirmer les écrits de M . et H . Spiecker (1989), à savoir que, pour cette essence, il ne faut conserver par tige que trois pseudoverticilles vivants, en l'absence d'engainage, tant que la hauteur de bille de pied n'est pas atteinte.

En taillis-sous-futaie

Lorsque ces essences existent en taillis-sous-futaie, elles sont le plus souvent adaptées à la station . Ce traitement permet un développement optimal du houppier, ce qui évite bien des contraintes citées au début . Nous conseillerons de dégager vigoureusement les houppiers des tiges bien conformées (40 à 60 au maximum par hectare) quand la hauteur du taillis est voisine de 10 m afin de leur permettre un bon développement et une croissance en diamètre soutenue.

Cette opération leur permettra en outre de bien supporter la crise d'isolement lors de la coupe suivante.

Remarques :

• Lors de cette intervention, on réalisera l'élagage artificiel sur les merisiers jusqu'à 6 m.

• Le travail au bénéfice de ces tiges est facilité, s'il existe un cloisonnement d'exploitation tous les 30 à 40 m dans ces peuplements .

118

(6)

Les feuillus précieux

Figure 1 Figure 2

FRÊNE : ÉVOLUTION DU NOMBRE DE TIGES EN MERISIER : ÉVOLUTION DU NOMBRE DE TIGES EN FONCTION DU DIAMÈTRE SELON LES AUTEURS FONCTION DES DIAMÈTRES SUIVANT LES AUTEURS

Nombre de tiges à l'hectare Nombre de tiges à l'hectare

2 000 1 400

1 800

1 200

1 000

1 200 800

400 \

Faureet aL 600

1 \

\

\\\`

60 Diamètre (cm)

Tableau IV Synthèse des interventions sylvicoles suivantle type deconduite Futaie régulière

Hauteur

en m artificielle sans accompagnement

naturelle ou artificielle avec accompagnement

Taillis avec réserves

Taillis simple

0 m

10-12 m

Taille de formation Élagage artificiel

Dégagement

Nettoiements- dépressages Taille de formation

faible

Repérage des baliveaux potentiels

Désignation de 60 tiges -

Désignation de 60 tiges par hectare

Éclaircies très fortes désignées

Suppression des branches mortes

favorisant les tiges (rotation 5 ans)

Détourage laissant libre autour du houppier

au moins 2 m et élagage Coupe de taillis

avec réserves Essayer de passer

ou

Coupe de taillis laissant les brins désignés en futaie irrégulière 119

600

200

0

0 20 40 60 80

Diamètre (cm) i

Thill

Malo

1 600

1 400

1 000

800

400

200

o

o 20 40

(7)

F . BESSIÈRES En futaie irrégulière claire

Ce système doit pouvoir s'appliquer à ces essences dont la forme dans un premier temps (jusqu'à 10 à 15 m de hauteur) sera favorisée en raison de la position des jeunes arbres dans des puits de lumière.

CONCLUSIONS

Nous pouvons résumer les interventions sylvicoles suivant le type de conduite dans le tableau IV (p . 119).

Nous pensons que c'est dans les traitements de type taillis avec réserves ou de futaie irrégulière que l'on produira les meilleurs bois . La valeur économique des essences précieuses doit nous inciter à les favoriser partout où elles se trouvent même si cela nous entraîne par endroits à créer un manteau d'Arlequin .

F . BESSIÈRES IDTEF

ÉCOLE NATIONALE DE FORMATION AGRONOMIQUE BP 87

AUZEVILLE-TOLOSANE 31321 CASTANET-TOLOSAN CEDEX

BIBLIOGRAPHIE

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