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Criquets et autres insectes à Mari

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HAL Id: halshs-00821266

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Criquets et autres insectes à Mari

Brigitte Lion, Cécile Michel

To cite this version:

Brigitte Lion, Cécile Michel. Criquets et autres insectes à Mari. J.-M. Durand et J.-C. Margueron.

Mari Annales de Recherches Interndisciplinaires, ERC ADPF, pp.707-724, 1997, MARI 8.

�halshs-00821266�

(2)

«Criquetset autresinsecte sàMari», B.LionetC.Michel, MARI8,1997,pp.707-724

CRIQ

UETS

ET A

UTRES

INSECTES

À MARI'

BrigitteLION Université de Paris1

etCécileMIC HEL CNRS. Paris

«Mo n livre, heureuxtesm oin demesheureu sesveilles.

Ne rougis de porterlesmouches.lesabeilles. Les papillonscom us el cent mille autres vers, Peins surtonblan cpapierducrayon demesvers.» Guillaume de Sallustedu Bartas. La Sepmaine ou Creationdu Monde,Le Cinquiesm eJour.

Avec la publicat ion d'ARMTXXVI! par M.Birot,le corpus relatif aux invasion sde criquets dansle royaume de Mari s'est considérableme ntétoffé.En effet, ce fléaurevient comme un leitmotiv dans la correspondance de l'un des gouverneurs de Qattunân, Une dizain ede nouveaux textes s'ajoute ainsiàla documentation disponibl e surcesuj et.Les contextesgéographiques et historiqu esde ceslettr es perme ttent de dater approx imative ment certa ines de ces invasions et de délimiter les régions plus partic ulièreme nt touchées.Les sources docume ntent égaleme nt les différentes mesures prises par les autoritésfaceàce fléau, poursauverlesrécoltes.

Par ailleurs,ces insectes intervie nnent dansl'aliment ation en tant que gourmandisesoffertesau roi. Unpetitlot de tablettes permetde préciserl'usageculinaire quien est fait.

D'autres insectes apparaissentdanslesarchivesroyales deMari,maisle urs attestationsrestent rares.Parasites ou insecte sinoffensifs.ilnousa paruutile de lesénumérerdans lecadre de cette étude. 1. LES MENTIONS DE CRIQUETS DANS LES TEXTES DE MARI

1.1. Corp us

Le dossier le plus fourni désormais se co mpos e des lettres de Zakira-Harnm û, l'un des

gouverneurs de Qattunân sous le règne de Zimri-Lîm, publiées dan s ARMT XXVII. Dans cette corres po nda nce, ARMTXXVII 26 à 34.ainsiqu'ARMT XXVII 38. font clairement référen ce à des invasionsde criquets.Troisautres lettresde gouverne urs mentionnentdescriquets:deux missivesde Yaqq irn-Addu,le gouverneurde Saggarâturn,ARMII 107 et 136;une de Kibrî-Dagan,le gouverneur de

Nous avons bénéfi cié , pourceueétude,de raide de plusieurs chercheu rsqueno ustenon sàremerc ier.J.·M.Duran d

no us apermisdetrava illersur les text esinéd itsdeMar iA.68 etA.3816+A.3872 .J.-R . Kup per,qui doit éditer prochainement

A.2943=B.81dansARMT XXVIIIabienvoulu nous communique rses collations despassa ges difficiles.B.André-Sal vini nous a accueillies au musée du Louvre et no us a autorisées à publier les de ux petites mouches en lapis-lazulide Mari, dont

C.Florimont afa it le dessinautrait .Lesdiscu ssions amica lesavec N.Wa...serman nous ontpermisde compléte rnotre corpus de

ré fé re nces.Nou sre me rc ion sD.Cadellipo ur l'interprétation des textes méd icau x.Enfi nM.Launoi s. du labo ratoired'ucndolog ie

de Montpellier(CIRA D)no usaappo rté so ngénéreuxconcours enmat ièred' e nto molo gie.

(3)

BrigitteLIONet CécileMIC HEL

Terqa,ARM III 62. Trois text es inédits. mais cités dansdiver ses études consacrée s à Mari , relatent également des ravagescauséspar les criquets: ils'agitd' A.68(lettredeMenîhumauroi), A.294 3(lettre de Zakura-abum au roi) et A.3816+A.3872 (lettre de Sumhu-rabi au roi)l Enfin un mém orandum,

ARMTXXIII 101,relatif à la collectedescriquets età leur utilisation dansl' alimentati on,complète ce dossier.

La documentation surces insectes,du point de vue ducontenu, se répartiten deux groupes.Le premier concerne lesarrivéesmassivesde criquets, qui prennent desallures decatastrophe.Leseconda trait àleur consommation.

],2, Terminologi e

Le terme le pluscouramme ntutilisédansces textes pourdésignerlesinsectes estceluid'erbum .

sous différent esgraphies :

- er-bu-umouer-bi-im : ARMTXXVII26:7, 8, II,13,21 ARMTXXVII 27:24,27 ARMTXXVII28:26 ARMTXXVII 29:6, 15, 31,32 ARMTXXVII30: 5,7',8' ARMTXXVII31:3 ARMTXXV II32:18' ,20' ARMTXXVII33:8 ARM TXXV II34:8' ARMTXXV II38:18' A.2943:5 A.38 16+A.3872:4,24

- er-bu-liouer-bi-i:ARMIII 62 :8et 15

- e-er-bu-ü -um;A.68:18

Dansquelqu esautresdocumentsfigure le terme desa rsa r: - $a-a r-$a -a r:

ARMIII36 : 6

ARMTXXVII27:4, 6,21

ARMTXXVII28:4,27 - sa -as -sa-ar:ARMTXXIII lOI :6' - buru,,a-an-, a-a r: ARM II 107:22

Enfin buru, semble,en deux occurrences,alterner avecsa rsa r:

- buruj-ha:ARMII 107:25reprendburu, ,a -an-~a-a rquifigure dansle mêmetexte,1. 22

- buru, :ARM TXXVII27:7reprendsa-ar-sa -a rdelaligneprécédente.

Dan s les huit attest ati ons connues , le mot sarsar se présente touj ours sa ns déclinaison. D.Bonn etcrre, qui étud ie ce terme dans NABU 19 88/56, a suggéré d'y voir une «construction onomatopéique»2inspiréepar la stridulation ducriquet.

1A.68 a étécitéparJ.-M.DuranddansARMTXXVIII. p.148,n. 65.A.38 16+A .3872 est mentionnéparJ.-M.Durand. «Problèmes d' eaueld'irrigationauroyaumedeMari:l'apportdestextes anciens»,dansB.Geyeréd..Techniques etpratiques

hyâro-agricoiestraditionnellesen domaineirrigué.Paris,1990,p.109et n. 26, ainsi que p.120 ;les1.4-8 son!citéesdansNABU 198811 7.J.-M.DuranddoitéditercetextedansARM TXXVIl3.A.2943

=

B.81

=

RA42, 1948, p.71,n"10.a été en partie traduit par J. Sasson, «Shunukhra-Khalu». dans E. Lelcbry éd.. A Scientific Humanist. Studies ill Memory of Abraham Sachs, Philadelphie,1988, p. 336, n.31; un autreextrait figure dansM.A.R.!.5, p.230.

211 envade mêmeenfrançais: «criquet: decric, onomatopée;nom populaire dediversinsectes:sauterelle,cigale. grillon;spécialisé parl'entomologie...Envieuxfrançais:criquillon.crikillon.crikellon,criquelic n.crisson.crisnon. crignon.

(4)

-Criquets et autres insectesàMari

L'usage précis desdeuxtermessarsareterbumdanslestextesdeMariestdélicatàcerner. On peutremarquer que dansles contextesoù ils'agitclairementd'invasiond'insecte s,erbum est maj oritairem ent emplo yé, tandis que lorsqu'il s'agit d'insecte s utilisés en cuisin e, ce dernier terme

n'apparaîtqu'uneseulefois(surquatretextes).

Lesdeux motserbum etsarsa r.comme l'a notéM.Birot,«ne correspondentsansdoute pasà

deux espèce sd'insectesdistinctes,maisplutôtàdeux niveauxde vocabulai re différent s»(ARMT XX VII,

p.10).Eneffet,ledébut d'ARMTXXVII28etceluid'ARM T XX VII 29constitue ntdequasi-dupl icats, le second docume nt employant erbum là où le premier utilise sarsa r- ,Lesdeuxmotsparaissent ainsi

permuter indifféremment. M.Birota donc faitlapropositionsuivante :«Le prem ier term e [erbum]est sansdouteleplus courantou leplus général, leseco nd [$ar$ar]étant plusprécis ou pluspopulaire''.»

Plusieurshypothèses sont envisageable s :

- il peuts'agir d' unesimpleconfusion de vocabula ire,comparableàcelle qui exis teenfrançais où l'onutilise coura mme ntle terme de «saute relle~)pourdésigner lecriquet. On parle ainsi par exemple d' «invasion de sauterelles», alorsque seul le criquetestun animalgrégaire,susceptible de provoquer

desravages considérables;

- selon la suggestion de M.Birot, sierbumreprésent eleterme générique,sarsarpourraitavoir

un se ns plus spécifique, désignantpar exemple la larve ou lejeun e criquet(cf.ci-dessous,listelexicale,

pour lezirzirruï;

- l esdeux termes peuve ntressortir àdeux niveaux de voca bulaire différen ts.Ou encore,l'un des termespeutavoiruneorigine amorriteet l'autrecorrespo ndreàl'appellation akkadienne.

DansARM Il 107,buru, ~a·a n-~a ·ar(1.22)et burue-hâ(1.25)sem blent équivalents;de même dansARM TXX V I! 27,sa-ar-sa-ar(1.6)etburu,(1.7).Or danslaliste lexicaleHh XIV (MSL8/2),on

trouve :

227 buru, e-ri-bu

227a buru, e-ri-bu-ü

Sileterm eeribudésigne parfoislescorbeaux,une[elleéquivalenceestexcl ue icicar lerestede cetteliste estclaireme ntconsacré auxinsectes.Il faut donc comprendreeribucommeunevarianted' erbu. Le buru, équivalent àMari ausansar.est donc tradu itdansla liste bilingue par ertiïbu,ce qui incite encoreà considérer

s

anlrsar

eterbucomme synonymes.

Lamême listelexicale connaît diverses sortes de buru-.dont cert ains semblent très prochesdes criquets :

230a buruj-tur zi-i-ru

231 burue-tur- tur zir-zir-ru

Le «petit criquet» et le c criquet minuscule», ûru1zi rz irru , pourraient éventuell em ent désigner de jeunes animaux,ou bien une espèce particulière.Com me dans le cas du sa rsa r,on peut

penserquece terme dérived'uneonomatopéeimitantle bruit del'animal. 236a buru,za-pa-âg sa-si-ru

236b buru,za-pa-àg-tir-ra sa-si-ruqts-u

Le (criquet bruyant»et le «criquet bruyant des bois», ousasiru, doivent désigner aussi un anima lqui stridule.Il peut s'agirsoit du grillon,qui appartient à la même famille que le criquet,celle des ortho ptères,soitducriquet lui-même.Dans cecas,ilfautrapproch erle sa sirudu $ar$aruqui figure

quelqueslignesplusbas5

cri nçon. crinson.crinchon.cruchon.Ontdésignédiversinsectes chanteursdentlegrillon... Criquet"dérivéde criquer(faireun bruitsec). désignela cigaledans l'ancie n français" »(R.Pasqui er...Scbisrocerca. la sauterellepèlerine».Agria. 179. 1955. p.3-94.cité parJ.-F.Duramen. M.Launois.~1.- H. Launois-L uang. M.Lecoq.Manuelde prospection acridienne en :one tropicale sèche .Paris.1982.1.1.p.105=Manuel deprospection acridiennev

3Cf.ARM TXXVII28g)et29 a). 4ARMTXXVII28g).

5B.Landsberger.DieFuuna des alten Mesopotamien nacttderJ.I.Taf elder SerieHar-ra -hubullu.Leipzig.1934. p.124. considère quesarsaruelsâsiruSOnt deux forme sdumême motet range ces deux terme s souslarubriq ue..Grille».Le CAOS.

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si-in-na-ra-bu-ti si-in-na-ra-bu-ti

Brigitt eLION et CécileMICH EL

244 buru,balag-ga-na sar-sa-ru

Ce «criquet-harpet-deschamps» doitêtrelemême animal que dansladocumentati ondeMari, si l'onencroitsa forme akkadienne sarsaru. Le nom sumériense réfère là encore au bruit produit par l'i nsecte .

Alorsqu'à Mari les termeserbuetsarsar perm utent, un texte beaucoup plus tardi f. l'hymne à Nanay ade SargonII,mentionneenparallèle lesravagescomparablesdeseribuet deszirzirru :

«Le vilaineribuqui détrui tle grain,

Leméchantrirzirruquifaitdisparaîtrelesvergersv,»

On peut noter que lezirzirru de ce textes'enprend aux vergers. alorsqu' il existe dans la liste

lexicaleunsôsirudesarbres.

Enfin le syntagme :jennu eribu ,«vilaincriquet»,quiapparaît danscet hym ne,s'est lui-même contractéen un seul mot,lesinnarbu,présent aussi dansla liste HAR-ra;;;;hubullu,commeéquivalent

du«grandcriquet» : 228 buru--sag 229 buru-.gal

Lesrapportsexactsde touscestermes restentdoncdifficilesàpréciser,toussemblanten rapport

extrêmem ent étro itslesunsavec les autres.Plusieurs se retrou ventdansdescontextes similaires,comme

insectesdévastateurs appartenant visiblementàla même famill e.À Mari.les deuxseuls motsattestés. erbuetsarsar, paraissent quasim ent équivalents?

Cesdifférentstermesdoiventserapporteràl'espèceSchlstocerca gregaria ,appeléeaussi criquet

pèlerin ou crique t du désert. respon sable des invasions dans cette région. D'après le Manu el de Prospection Acridienne.t. l,p.569-57 1 :

«En Afrique orientale. la première reproduction a lieu pendant la saison des pluies, de juillet à octobre. Les essaimsrésultants se dirigent vers l'est et le nord-est.Ilsconvergentversles bordsde la mer

Rouge où les conditions écologiques à partir de novembre sont généralement propices à la reproduction:

température élevée, pluieséparses. Lesdescendantsmigrent vers le norden Arabie Saoudite,Israël,Jordanie. Syrie.Irak,Turquie ouvers l'estauPakistan et en Inde,selon lesrégimesdevents . )~

2, LES INVASIONS

Le dossier le plus fourni à proposdes criquets, dans les archives deMari,décrit leur arrivée

massive, qui constitue un grave danger pour lescultures et susc ite l'émoi desadministr ateurs . Leurs

lett res,qui s'adresse ntle plus souvent au roi, décrivent le fléau et permettentparfoisde s'e n faire une idée assezprécise.

2.1.Les régions touchées

Toutesleslettresd'ARM TXXVll,écrite spar Zakira-Hammû,seréfèrentau districtdeQattu nân qu'i lgouve rne.Laprovince esttouchée parce fléau «depuisTehrân jusqu ' àRabatum»,c'est-à-dire du nord au sud, dansson ensemble (A R M T XXVII 32). La région située à la frontière nord du distri ct , auto ur de la ville de Zilhân, semble aussi particulièrem ent menacée (A R M TXXVll 26).ARMTXXVll

27.28 et29 indiquent que le phénomène touche lesdeux rivesdu Hab ur,mais sanspréciser àquelle

«sarsaruA ($ii$iru)».p.115a. suitceneinterprétationettraduitlemot par cricket.demêmequele AHw,«sâsirutm).sars aru III~>,p.1086b -1087a , quidonne pourtraductionGrille.

6SAAIII5:r.ii24' -25· ri-in-nue-ri-bumu-hal-l iqdI-na-a[nJ,lem-nu ti-ir-t i-rumu-ub-bil$ip-pa-a-rlij.

7NolOnségalementqueletermeburu, désignetantôt lecriquet .tantôtlecorbeau,de même quesonéqu ivalent akkad ien erbunüerebumtaribum, ce qui rend parfois lestextes ambigus(cf.ci-desso us. n.34). Demême ,àcôté du$ar$ar-criquet,il semble existerunoiseau-$ar,w ru(i[$-,I'ujr sar-sa-riïconnupar un fragmentbabylonien tardif del'épopéede Gilgames:E.von weiber. ADFUiz,5bTU1Il,p.19.1. 10.

(6)

CriquetsetautresinsectesàMari

hauteurde soncours a lieu l'invasion.DansARMTXXVII 28,toute lapartie nord du districtàpartirde Qattunânsem bleêtretouc hée'[.

L'inédit A.2943 est une le ttr e de Zakura-abum à Zimrî -Lî m. L'auteur y indique que des invasions de criquets ont, trois années consécuti ves, ravagé son royaume,mais que le Yapturum, sur l' autrerive,a été éparg né:

«Depuis trois ans. à cause des criquets. mon royaume n'a pu faire la moissonet iln'y a(même) plus d'orge ancienne.Mais leYapturumsur l'autre rivea de l'orgeancienneet ils fontla moisson'".»

Zakura-ab urnestconnucommeroi de Zalluhân, une importante cité de l'Ida-maras. situé esur la rive gauc he du Habur, en amon tde Kirdahat, à prox imité deMalh ânumlO Le Yapturum s'étend entrela rive droite du Hab ur et le Bali h. Ils'agit don c là enco re d'in vasi on s touc ha nt le cours supéri eur du Habur,maiscirconscrites cette fois àlarive gaucheseulement.

En revanchelesdeux derniersinédits docum ententdes criquets dansunsecteur différent.

A.3816+ A.3872 atte ste leur présence àDérll .Commecette missive émane deSumhu-rabi,qui

s'e st trouvé en poste à Mari au début du règn e de Zimrî-Lîm, ilne peut s'agir quede la ville de Dêr

situéeen aval de Mari. ausud mêmede l'alvéo le.

A.68 est unelettredeMenîhumqui setrou vealors àNaser,un district situéluiauss i enaval de l'alvé ole de Mari. Cette missive informe le roi qu' «il y a des crique ts depu is Urbânjusqu'en avalde Yabliyal2»,deux villesà situer dan sleSuh ûm,sur le moyen-Euphrate inférieu r l 3.

Ces deux textesmontrent donclaprésen ce de criquets le longde l'Euphrate,ausud du royaume de Mari.

Onpeutremarquer queles missive spubliéesdesgou verneurs ou fonctionnaires en postedan sles districts ce ntraux des Bord s-de-l'Euphrate ne fontque rarementréféren ce à ces phénomène sd'invasions.

Des cri quetssontsignalés dan sle districtde Terqa par Kibrî-Dagan ,mais,dufait de la cha leur, ilsnes'y posen t pasl4 Seule une lettre de Yaqqim-Addusignale leurprés ence massivedu côté de Dûr -Yahdun-Lîm:

«En outre, il vientdesurvenirdes criquets-sema-dansla vallée,(exactement) la partiede lavallée de Dûr-Yahdun-Lîm entre la Table et leDétour.Les criquetsrecouvrent(tout)15.))

81. 27-36: i-na-an-na <i-na> sa-ar -sa -ar an-ni-tm. (ka-l]u-ma ill-ra-su i-nafa ma-si,[x x x] ie-er-hu-um ka-Lu-sa.[i-na qa- a]/_/u_lIa_allki/à-ba-tim ki• [ü-if- j/Ql-a" kiùbàd-,w-bi-jm, [ma -ii-aJout ùsa-bu-um all-nu-um. /inHi J-mai-na -an-na be-ifli-ii -ra-al-ma. Wme]sa-ba-ambe-if li-if-ru-dam-ma,su-li]?e-bu-ra-am an-né-ém. [l]i·ik -mi-is _"À présent,toussont troublés dufait dece s criq uets.Non seulement[...J.tousles sillons,àQattun ân.Tabâtum.[Zilh]ânet au FortMilitaire.en[sompleins].maisces hommes [somen nombre insuffisant]. À présent.quemonseig neurréfléchisse et qu'il m'envo ie [cent]?hommes afin qu'il s engra nge ntcelte moisson ! "Notreinterprétationdu passagediffère decelledel'édileur,quitranscrit 1.28-29i-nala-ma-si [be-U-ia]_«grâce au génieprotecteur{demonseigneur]", etrestitue 1. 32[sa-aL-ma]-a {? quimontreraitquelamoissondetoutela partie nord dudistrictestintacte.D'une part.la valeursi dusigneZIest exceplionnelledansles lettresdeZakira-Hammû:dans toute sacorres pondance, ZIse lit 50foisst.25 foistiet 2 ou3 foisseulementsi ,en revancheontrouve 35 attestationsdesi. D' autre part.il est peu probable que le gouverneurénumère dans le détail des localitéssauvées dufléa u,alors que la lettre commencepar unedescription catas trophiq uede lasituationels'achève par une demande d' hommes enrenfort.L' expression

inalamastsetraduit littéralementpar«en ne suffisantpas».

9A.2943:5-9 ii-tumu3-kam i-naqa-at er-bi-im, ha-al-si e-b u-ra-am û-ul[i)·p u-us-ma,~eüsû-uli-i u-ûùia-a [p?-/ u?-ru]m,sa a-ha-ra -tim~eüsi-Su-û,ùe-bu-ra-a mi-ip -pë- ëu.Halsuma été icitraduit par«royaume» dansla mesureoùce terme désig ne la zone surlaquelle s'exerce une autorité.quelleque soitlanature de celle-ci:dans le casprésent ,il s'agildupays gouverné par Zakura-abum.

10J._M.Durand ,MA R.!.5.p.161.elFM Il nO65n. g).

Ill.4:er-bu-um i-nadi·irki.«les criquetssontàr».

121.16-19:ii-tuur-rbaL ali.a-di sa· pa-[allia- [ab]-li-ia.e-er-bu-u-um, i-bo-al-l i. I3J._M.Durand dansARMTXXVIIi.p.148,n.65.

14ARMIII62.

l5ARM11107:22-25ùburu,sa-on-sa-ari-na ha-am-qi-lm. saha-am-ol-imsa bàdkLia -alt-du-li -im.ir-ra -ab -l iii-tupa. su- ri -im.a-disa-nar-ra-ta-aburuc-bâra-ki-b[a J.L.25:le participerâkibumestici conj ugué au permansif:l'image eSIcelledes criq uets qui " chevauchent"ou «(re jcouvrent . lepays. cequiévoqueclairement une invasion(cf. ARMT XXVII32et ARMT XXVII27: Il.où le terme estemployé dans le mêmesens pour décrire égalementuneinvasion de~a r$a r):le sensdérivé de

(7)

Brigitte LION et CécileMICHEL

Il s'agit là de la partie de la vallé e de l'Euphrate s'é tendant des contre forts du Djeb el Bisri jusque vers Saggarâtum. Le terme employé à propos de cette vallée, hamqum, renvoie aux pâtur es

herbeusesdesbassesterrassesalluviales.

Enfin J.-M. Durand nous signale une lett re iné dite de Bah dî- Lîm, gouverne ur de Mari. qui

mentionne l'arrivée des criquets dans le pays (M.7922). Cela pourra it donc signifier que le cœ ur du

royaumealuiaussiété touché par ce fléau. 2.2. La chronologie des invasions

La plus ancienne desinvasions rapportées dans ce corpus doit êtrecelle que relate la lettre de

Sumhu-rabi (A.3816+A.3872). Si elle note la présence de crique ts à Dêr, elle date logiquem ent de l'époq ueoùSumhu- rabise trouvaitenposte àMari, soitavantZLl'. car dansle courant de cette même année ilestmutéàSaggarâtum.

Tou tes le s missives en provenance de Qattunâ n sont dues à Zakira-Hammû, gouverne urde ce districtentre ZL3' etZL 10'. Celafournitune four chette chrono logiq ueassezlarge. qui peutcependa nt parfois êtreprécisée.

M. Birota remar qué que le fléau se man ifestaitdurant au moinsdeux années conséc utives ,car

les textesARM T XXVII 27 à 30insistent surle faitque les criquetsont déj àdévasté la régionl'année

précé de nte(ARM TXXVII,p.10.§6).Cesquatrelettresforment un dossier cohérent.carchac une d'entre

elles possède un ou plusieurs pa ssage s parallèles aux autres et elles sont vrai sembla blement

contemporaines. La seconde invasionest antérieureàl'ann éeZL6' ,puisqu'ARMTXXVII3Dest adress ée

à Yassi-Dagan et mentionne Sammêtar;orces deux personnagesne sont plus attestéscommeactifs après j'anZL 5'.Les criquetsauraien tdonc sévi deux annéesde suiteentreZL 2'etZL 5'.

ARMT XXV II 38 doit mentionne r une autre invasion. Ce tex te faitéta t d'un recensement. par Yasîm- Sûm û.de personnelvivant sur ledom aine qu'Asqudum déte nait à Qattunân .Celalaissepenser

qu'àcette date.Asqudum est mon 16.Dans cecas, outre le sinvasions antérieures àZL 6'. ilYenaurait uneautrepostérieureàZL8'. puisqu' Asqudumadû dispar aître cetteannée-là17.

ARMTXXVII 26doit aussidaterde la seconde moitié, voiredes derni ères années durègnede

Zimrî-Lîm car lafin de lalettre. malh eureusem entperdue ,notel'arri vée àQattunânde chargés d'affaire s d'A tamrumetde Hammu-rabi.Harnm u-rabi désigneiciselon toute vraise mblance le roi deKurdâ,arrivé au pouvo irà la finde l'année ZL6'.Quant àAtamrum,ilestsurtoutattes té à partirde l'annéeZL9', épo que à laquelle il s'emp are du trône d'Andarig, même s'il est aupara vant déjà attesté comme roi d'Allahad18

Il n'estcependa nt paspossible dedéterminersiARMTXXVII26 et 38 fontréféren ceàlamême invasionouà deuxannées différent es.Enfaveurde la premièrehypoth èse, onpeutéventue lleme ntreten ir

le fait que les deux missives mentionnent les ravages causés par les criquets sur la ré colte tardive

(uplîtum).

A.2943, la lettre de Zakura-abum, fait état d'invasions de criquets à Zalluhân pend ant trois

année s successives.Letex te mentionne par ailleursAsq ur-Addu , quiseraitmontésur letrônede Karanâ au débu t de ZL 10'19 et la lettre paraît se situer peu auparavant-v. Si la moissondon t ilest question cf.J.-M.Durand,NABU 1993/113 .La collatio nsa-na r-ra-ta-aa été faite par J.-M .Durand.M.A.R.I.5.p.229.L.22:pourla lectureburu.. cf. W.von Soden.OrN S22,1953.p.201 et ARMTXXI, p.98,n.2.Cene lettreafait l'objet decollati ons etd' une nouvelletraduction parJ.-M .Durand.Archivesépistolairesdu pa lais deMari(àparaître),quiy étudieégaleme nt lalocalisation des lieux-dits «LaTable »(paSJurum)et«Le Détour »(saharratâ).

t6A RM T X X Vtl.p.lOtO, 17ARMTXXVII I. p.77.

18

e

r.F. Joannês.ARMT XXVI/2 . p.242-24 3.On peut ra pprocher ARMTXXVII26 d' une autremissive,touj ours de Zakira-Hamm ù.ARMTXXVII45,dan slaquellelegouvern eurdeQanun ânprometau roi delui envoyerlesinformationsqu'il recevraconcernant le pays deSubartu . de Hammu-rabi deKurdâetd'Atamrum.

19ARMTXXVI/2.p.249.Ilest attestéàKaranâcommeroi de façon sûrele9-xi-ZL 10'(M.11665. cf.ARM TXXVI/2. p.131. n.8.

20Lesgen sdu Yapturum . appare mme nt pourcontre rl'action de ceux de Zalluhân.vont chercher Asqur-Addu.qui ne paraît pasencore êtremontésur le trônede Karanâ(1.17-19).

(8)

Criquets etautresinsectesàMari

dans ce texteest celle de l'année 10 ' ,les trois invasion s correspondraie nt donc auxannées ZL 8',9' et

10'. On peut envisageraussi quelestribulati onsd'Asqur-Adduavan tsonarrivée au trône aientété plus

longueset quelestrois années concernéessoienten fait ZL7',8' et 9'.

L'une de ces trois invasions de criquets versZalluhân pourraitéventuell eme nts'êtreéte ndue au royaume de Zimrî-Lîm etcorre spo ndre àcelle qui estdécrite,dansle districtde Qattunân, parARM T XXVII26 ouARMTXXVII38;maisilpeutaussis'agird'uneinvasiondifférente.

Quant à la lettre A.68, elle ne peut être datée avec préci sion . Elle se place à un mome nt où

Menî humest en poste dan s le district de Naser et elle semble indiquer qu'il existe alors une tension

politiq ueentre le royaumed'Esnunn aetcelui de Qa!na21.

De même,lecontexte chro nologiqued'ARM II 107peut difficilementêtre précisé,Elledate de

l'ép oque où Yaqqim-Addu esten poste dansledistrict deSaggarâtum, c'est-à-dire entre ZL 2' etla fin

du règne.

Pour autant que les invasions de criquets soient datables, elles ne représentent don c pas un phénom èn e isolé,ponctu el. mais une catas trophe récurre nte,puisque ces insec tes ravagent la provincede

Qattunân àtroisreprises au moin s,sinon davantage.Ilen vademêm epourleroyaumedeZallu hân. Des invasions répétée s sur plusieurs années conséc uti ves sont possibles dans cette région du Proche-Orient. Lors de la derniê re grande invasion de criquets pèlerins,de 1949 à 196 3,la Syrie a été touchéedurant les sixpremiersmoisdes années 1958à 1962 par des bandes larvaires22

2,3,Lesmoy ensdelutte con tr e les criquets

Face aux dévastation sprovoquées par les criquets, la populati on n' aque peu de recours.Les effons se portent dans deux directions: d'une pan, éliminer ces prédateurs; d'autre part. sau ver la majeure partie delarécolte.

2,3,1.Le remplissage des ca na u x

Lapremi ère mesure en casd' invasion consisteàlimiter le périm ètreaffecté.Pour cela,lescours

d'eau , canauxou rivières, se mb lent êtreconsidérés commedes obstaclesàlapropagationdufléauet les leures précisen tparfoislariveducoursd'eausur laqu elleles criquetssont présents.Ainsi Zakura -ab um

fait unedifférence entreson pays,envah ipar les criquets et le Yapturu m.surla rive opposé e duHabur, quia été épargné.Larivièresembledoncavoirconstituéunebarrièreefficace23_

Enrevanche, dansARAfTXXV II27,le gouverneurfait remarquerque lessarsaronttraversé le

Habur,qui appare mme nt n'apas jouéle rôle d' ob stacle,etsontprésents sur lesdeuxrives:

«À présent, cescriquets se sont abattussurlesmoissons, ils sesontprécipitéspourdévorerle grain:

les deux rives du Habur en sont pleines. Ceux qui (étaient) sur la rive orientaleont traversé le Habur et

recouvrent le grain:ilsnoussubmergentde tous côtés24.»

Remplir d'eau les canauxestconsidéré comme un moyen d'arr êter l'invasion.Mais ce moyen s'avère peuefficace,si l'onen croitARMTXXVII 28et 29:

«Précédemment,[j'ai écritune]fois,deuxfoisà monseigneurausujet des criquets-serrer.Alors mon

seigneur m'a [écrit]:"RemplislecanalSadttum, afin qu'il sne(le)traversentpas!"[Voilà]ce que mon seigneur

m'a écrit. Alors, selon le message de mon seigneur. j'ai rempli le canal Saditum ,mais dès lo rs qu'Us

tra vers aie n t (d éj à) le(canal)Sadttum. ils traversaient (aussi) le Habur, et, en suivant le lit des rigoles qui

21 En effet.un messagerdu roi de Qatnarentrant chez lui depuisEsnunnase plaint auprèsdeMenîhum denepas avoir reçu d'escorte.

22Manut'ldeprospectionacriâienne.t.1.p.552. 23A.29~3: 5-9.cf.ci-dessus.n.9

24ARMTXXVII27:6-12:i-na-on-nafa-ar-fa-a rsu-u.a-na çe-tim [o] im-ta -qû-ut{buru,'su. Ii).le-em ir-tû-uba-k a-lamaq-da-ma -atha-bu-ur,ùa-ha-ra.tumçma-li, sa i-na aq-da-ma-timi,ha-bu-ur.i-bi-ra-am -ma.f[e~·e)m?ir-ta-ka-ab.i-mi-ta m

(9)

BrigitteUON el CécileMICHEL

irriguent leschamps.(ilsont fait en son e) qu'aprèsavoir traversédonc le canal Sad ilum. le lit des rigoles s'en est rempli25.»

Penser qu'un coursd'eaupuisse limiter les dégâtsnese conçoitques'il s'agitd'une invasionde bandes larvaires.les jeunes criquetsfi'étant pas encore pourvu sde leursailes.Contrairementaux essaims d'adultesqui sc déplacent en volant .les bandeslarvaires se meuventàterre.en suivantune directionfixe dontaucun obstacle nepeut lesfaire dévier26.Mettre en eau lescanaux revientalors soit àleurcouperla route. soitàles noyers'ilsont déjàenvahi le litdes canaux et rigolesd'irrigation.

À l'époque néo-assyrienne.lalutte contreles jeunesinsectesest bienattestée.Dans SAA 1103. il est question de «combattre» les crique ts au momen t où ils «sorte nt» (a.,ç û) , c'est-à-di re vraisemblableme nt au mome nt où les œufs éclosent. Les champs où les criquets adultes sont venus pondre sont donc marqués à cette fin27.

2.3.2. La destruction

La destructionpar le feu, quisemble avoirété prépondéran tejusqu'à l'utilisation des produits chimiques,n' est cependant pasattestéedans lesdocuments de la pratique du Proche-Orient ancien.En revanche. untextelittéraire. le Lugal-e,yfaitpeut-être allusion.évoquant lesdestructionscauséespar le héros Ninurta:

«Lebétaildelasteppe.ilr affama. illefit griller comme descriquels28.»

Resteà savoirsi l'image renvoie à l'incendie volontaire deschamps.danslequel périssent lescriquets, ou àunefaçonde faire cuirelesinsectes pourlesmanger.

Une mesureradicalepourveniràboutdescriquetsest mentionnéedansleslettresARM TXXVII 27.28 el 29 dans des termes trèsproches;lesdeuxderni erstextesconstituentdequasi-duplicats,Deu x verbessontemployésàce propos. ma h âsumetkabâsum.

Le verbemahâs um apoursujet Zakira-Hammû,Ilfautcomprendre.nonqu'il fait l'action lui-même. mais qu'il la fait faire par tous les gens du district jusqu'aux femmes et aux enfa nts. réquisitionn éspourl' occasion29.Mah âsum aàla fois le sensde «frapper » et de«tuer »(par exemple 25ARMT XXVII28:4-17:[i-na pa -n )i-rim-ma al-lum$a- ar'-$a-a1r.[ki-ma Il-lu2-Iu u-nese-er be-li-ta.[aIpu ra] -am ùbe-l iki-a-am.(iI-p u-r]a-am um-ma-mi i, Ia -di-ram. [me-e muï-ul-li-ma ak-ki-ma lai-ib -bi-ru.[an-ni -ram bïe-ttil pu ra

-am. ri-na -an1-na ki-ma na-ai-pa-ar-ti,be-li-iai,la-di -tam me-e û-ma-li-ma,ii-tuta-di-toml-ib-bi-ru,ÙÎ,ha-bu-u ri-ib-bi-ir-ma. i-nali-bia-ta-op-pa-tim.laa-Ià-bâi-l a-aq-qû-û. i,Ia-d i-rami-bi-ra-am-ma.fi-bia-ta-pa-nm ma-li. ARMTXXVII29:6·12

constitue unquas i-duplica r de ce passage.Surlecanal-IadÎtum.cf.M.Birot,ARMTXXVII.p.83.a).

26Les bandes larvaires.tout comme lesnuage sd'adultes.peuventcomporter plusieurs centaines demilliardsd'individus

et provoquentdesdégâts comparables.Lachroniq ue de Miche lle Syrien.recopiant DenysdeTell-Marné .montre lesravages

causésen Haute-M ésoporemie.puis en Syrie . par l'une decesinvas ionsde bandes larvaires querienne peut arrêter.au

vnrs

s.

ap.J.-c. :..Enl'an 1095 [= 784 ap.J.C.I.vintlasauterelleailéequ'onappelle kalbaita [=canine). Tout le Djézirehen fut

rempli ; aprèsavoir dévastélefromentl'orgeel tous leslégumes. elle déposa ses œufsdanstoutlepays.danslesplaineset dans

lesmontagn es.et après être restéeunmois enterre.saprogénituresortit. semilàramperetàcouvrir laterre.Elles'a ttac haità

tout.montait surlesmurs. lesparois,lescloisons,entraitmême danslesmaisonspar lesfenêtresel lesportes;lesol et le plafond

enétaientcouvert s. ainsique lesoutres.leslapis.lestables. les vases ; quandelle entra itdansune maison parlecôtédusud. elle ensortait parle Côté du nord.marchant toujour sdevantelle;quandellepassait sur letoitousurlesbriquesdesmaisons. elle marchaitcommesurunesurface plane, sansêtre arrêtée. Elledévoraittoutcequ'ellerencontrait:lesherbes etles arbres. les

étoffesde laine etles vêtementsdeshommes.Elle se répanditsurtoutàEdesse.à Saroug.àRêéKêpha.Quand elleeutépuisé

tOUIce qu'elletrouvadanslarégion de Djézireh, ellesetraça en quelquesorte uneroute el passaen Occident oùelledétru isit

toutes les céréales.Elledévoraensuite les vignes ,les arbres ettoute espècede plantations;personne nepeur riencontrece fléau. "J.-B.Chabot.Chroni que deMichel le Syrien.vol.

m

.

Paris. 1905.p.~

27Les œufs peuvent subsisterplusieursmoisel attendrepourécloredes conditions climatiques favorables.Plinel'Ancien

noie égale ment qu'en Cyrén aïqu e la populatio n lune contre les crique ts aux différents stadesde leur dével op pem enr:œufs. jeunesetadu ltes.Cf.ci-dessousn. 30.

28edin _na mas -an se-bi û-ku-ukmi-ni-rb-dun buruc-re-essu mi-ni-ru-ùz [laEDI]N?bu-ut-Luuk-ku-ukki-maar-bi-ii-la-a-me

J.van Dijk.LUGAL UV -MELAIH·biNIR-GAL.Leiden.19 83.p.~.1.9~.

29AR M TXXVII28: 18·22 ù na-al-sa-amka -la -su. ar-gu·um -m(}.a-Jimi-rneâ.~el-.rl-I:"-ri-im ùse-he -er-aino -ma, al-pu-ut-malaki -ma ma-ha-si-im,am-ha-as• ..J'aidoncalertétoutledistrict.réqui sitionné jusq u'aux femmesetauxenfantsdes

deux sexes. etluétantque j'ai pu...ARMTXXVII29:13-18i-na së-eh-ri-imùsë-he-er-tim.[g]u~-haù udu-hâet-hé-ma.[i·nJa

(10)

Criquets et autresInsectes aMan

desanimaux)et peutégalementavoircelui d'«écraser»:ilestprobable qu'icilesdeuxsens se rejoignent et que le gouverneurchercheàéliminerles criquetsenlesfaisant écraserparles gensdudistrict30.

Notonstoutefoisque lapratique encoreattestée denos jours. quiconsiste à frapper le sol pour rabattre les criquetsversdes endroitsoù ils seront plus facilement exterminés.pourrait égalementêtre décrite par le verbemahâsum«frapper(lesol)» ;celaoffre une secondeinterprétation des textescitésci -dessus.

Le verbekabâsum,traduitpar«fouleraux pieds.piétiner»,exprimelamême idée.En revanche,

ilapour sujet ou pour agent lesbovins etlesovinsde lapopulati on dudistri ct3!.

Une lettre du roi de Kar kérnis, trouvée à Uga rit. montre que lors d'une de ces invasions, l'ensemble de la popula tions'était mobiliséepour exterminerles criquets32 De même.à l'époqu ené o-assyrienne. encasd'invasion. onchercheavanttoutà tuer lesinsectes.maislesméthodesutiliséesàcet effet nesont pasprécisées33.En revanche.il nesemblepasêtrequestiondelesfairefuir.contrairementà cequelaisse entendre un textedeMari.

2.3.3.Fairefu ir les criq uets

Seul le texte A.3816+A.3872 envisage clairementdechasser les criquets de l'endro it où ilsse sontabattus.plutôtque de les détruire:

«J'essayedelesfaires'envoler.mais je nepeuxabsolument pas les faire s·en\loler3~.»

Leverbedekû.«fairepartir»(àprop osde vola tiles).quiest utilisé ici.apparaîtégalement dans la sérieana ittisu,àpropos de laprotection des champscontreles corbeaux35,

2.3.4. Hâterles travaux de moisson

Celaneconstituepasà proprementparler un moyen de luttercontre les criquets, maisdemeur e souvent laseulechance deconserverunepartiedelarécolte36.Deuxtextes aumoinsmentionnent le fait quelescriquets s'enprennentauxrécoltestardives37•lorsquel'invasion s'estproduiteaprèslapremière moisson . Mais les insectes peu vent aussi survenir plustôt dans l'année etdévorer lesdeux récoltes,

peuple.lesbœufs et lesmoutons et.faceauxcriquets.je me postecomme jele fais constamment; je tue tantque je peux...Les bœufset lesmoutonsn'Intervi ennentpas directementici.leuractionestexplicitée par le verbesuivant.kabôsum,cf.ci-desso us.

3°Lamême méthode étaitemployéeàl'époque romaine enCyrénaïque.d'aprè sPline l'Ancien.XI.35.106:..Dans la Cyrénaïque .une loi mêmeordonne de leurfaire laguerre[aux criquets]troisfoispar an.en écrasant (obterendo) d'abordles œufs. puis lesjeune s. enfinles adultes;celui qui s' y dérobe est punicomme un déserteur(...) En Syrie.les troupes sont employées à lestuer.Tant ilya decontrées surla terreoùce fléause répand...

31ARMT XXVII28:22-24 udu-bâgu-sa -tila dumu-rresma-tim; ü-pa-ah- hi-ir-mala ki-maka-ba-si-sm.ik-bu-sa• ..J'ai rassemblélesmoutonsguz ôluqui appartiennentauxhabitants du pays.et ils ontpiétinétoutcequ'ilspouvaientpiétiner...ARMT XXVII29:18-19ùla ki-maka-ba-si-tm.Ig ud-héùud u-hâi-ka-ob -ba-s u,ccEl lesbœufset lesmoutonspiétinent tout cequ'Ils

peuvent piétiner...Étant donnéleparallèle avec lesdeuxtextesprécédents.dansARMTXXVII27.l'agent duverbe kabâsum(1. 19-20)quisetrouve danslepassage cassé doit également être le bétaildesdemu-mesma-tim(1.15).

32RSO VII9:25-30: I-ell-ma hl-lim,

ta

a·na pa-ni-laiz-za -zu.i-bo-ai-sigab-buburuj-me.i-du-ku ki-t-me-e,lé-ma buru, e-re-bi.e-n-iq, «IIn'y a pasun seul hommedansmon entourage .tous s'occupentàla destruction descriquets.Quand l'affaire des criquetsserapassée...».

33SAA1104 et221 emploientégalementle verbe dâkum. 341. 7-8 a-da-ki-luùda-ka-su. û-ul e-te-le.

35IV i 31-32 rnas-dàbt-fb-sar-rt = fa-bi-ta û-ka -as-la -ad,buruc-a ab-zi-zi= e-ri-ba i-di-ik-ki , ..11 chassera les gazelles .ilferapartirles corbea ux... Le parallèleentreana iuituet le textedeMari inviteàse demanders'ilne faudrai t pas. pour ce dernier.traduire erbum par «corbeau...Toutefoisle corbeau nesemble pas attestésousla formeerbumen palée -babylonien. mais arib umouereb um.Deplus.lesdégâtsrapportéspar Sumhu-rabidansce texteinédit fontdavantagepenserà ceuxcausés par une invasion de criquets:destruction dugrain desterres en bordure du fleuve et de la récolte tardive.tout comme dans ARMT XXVII 26par exemple. Le terme buru, demeurecependant ambigu dansde nombreux contextes , par exemple dan s les ..Instructionsdu fermier": cf. M. Civil. The Farm er:s Instructions, Barcelone , 1994.p.30.1.66 et commentaire. p. 87-88.

36ARM T X X YII33:7·9elARMTXXYII34:],,10'. 37A.3816 +A.3872et ARMT XXVII26.

(11)

-BrigitteLIONet CécileMICHE L

comme dansARMTXXVII32 quidécrit unesituation absolumen tcatastrophique,lesdeuxrécoltes ayant étéintégralement détruites sur l'ensemble dudistrictdeQattunân.

Le besoin d'acc élérer lestravaux de moisson néce ssiteunaccroissement de la main-d' œu vre: c'est pourq uoiZakira-Hammû réclameàdenombreusesreprisesl'envoidemoissonneur spar leroi38.

On noteraenfinqu'A RM TXXVII31envisagepeut-êtredeslivraisonsdegrainau districtafin de

compenserles pertesqu'ilasubies.

Cesmesuresne semblentcependantpasavoir étécomplètementefficaces. Au contraire,lestextes montrentquecesinvasions ont eude graves conséquencessurleplanéconomiqueet,parconséquent,sur le plan social.

Les invasions se répètent parfoisplusieurs années consécutives, aumoinsdeux selon AR MT

XXV II27 à 30, trois ans d' aprèsA.294 3.Les effets néfastesduphénomène se trouventalors cumulés.

A.294 3 signale ainsi qu'il n'y a plus d'orge ancienne (se ûs) : il s'agit de la moisson de l'année

précédente,dont unepartie aurait normalementdûêtreconservée tantpourassurer lasoudureque comme semence pour permettre les moissons de l'année suivante; or, du fait des invasions successives de

criquets, la moisson n'a pas été faite les années antérieures et cette réser ve d'orge fait défaut. Cette

situationcatastrophique provoque lesraidsdeshabitantsde Zalluhân chez leursvoisinsdu Yapturum et duZalmaqqum,

Dans le district de Qattunân, les musk ênum dont les récoltes ont été anéantie s à plusieurs

reprises , émigrent vers des zones moins rouchées-". Lesjourna lierset autres tra vailleurs isolés se

trouventen chômage techniqueetvontchercher du travaildansd' autresrégion s40.Lepalaischerche à empêc her ces départs,à la foispar la contrainte en faisantsurveillerlesrouteseten arrêtant ceux qui tententdepartir, etenpersuadantlespropriétairesdes'entraider afin desauverlarécolte41.Lestextesne

permetten t pas cependantde savoirsicesmesures ont réussiàlimiter l' exode42.

3, COLLECTE ET UTI LI SATI ON CULINAIRE DES INSECTES

Ilsembleque, lorsde cesinvasions,le principalsoucideshabitants soitde sauverleursrécoltes

entuant(ouenchass ant)lemaximum d'insectes.Enrevanche,lorsquel'arrivéedescriquetsn'atteintpas

des proporti on s dramati ques pouvant gravement nuire aux cultures, les crique ts sont volo ntiers

recherchés, capturésetconsommés.

Lechoixentreces deux possibilités.tuerou ram asser lesinsectes, effectuéen fonctiondeleur nombre, estclaireme ntattestédansunelettrenéo-assyrienne,dueàNabû-duru-usur,haut fonctionnaire sous lerègne de Sargon II:

«On m'aécrit cecidepuis le Pal a is:"Lescriquets(er-bi-li) . tous ceuxque luramasse s etto us ceu x que

tu tues. inscris-Iles et) en voi e (ces informati o ns) au Pal ais" . C..) Lor sq u'ils étai ent peu nombreux , nou s les

avo ns ramassés [...

J

,

nous en avons re mpl i de s mesures-sun. et nous (les) y avo ns mesuré s. Lorsq u'ils éta ie n t

nombr eux. nous le s avons tués au mili eu deschamps4 3.»

38ARMTXXVII27: 30,40: ARMTXXVII28:32-36 : ARMTXXVII29:23,27et 34-37:ARMTXXVII30:2',5'el

9'-11',

39ARMTXXVII26,27,29, 30.

40ARMTXXVII26.

41ARMT XXYII26,pourlesmesures decontramte:ARMT XXVII33el34, pour l'entraide.

4211estpeuprobableque ce phénomène aileuune ampleursuffisante pourprovoquerl'abandonderégions entières .

B.Lyonn et a constatéune désertificationdu triangledu HaburaudébutduIle millénaire,ce quicorrespondraità l'unedes

régionssensiblesde nostextes:maislesinvasionsdecriquets danscesecteur nesuffisent pasà ellesseulesà expliq uer le

phénomène;toutau pluspourrait-on yvoirl'un des multiplesfacteursqui.additionnés.ontaboutiàune telleconséquence.

43SAA122 1:4-7el r.3-6.

(12)

-Criquets et autresinsectesàMari

3.1.La recherchede criquets

Les rares textes de Mari ayant trait à la consommation de criquets illustrent davantage la

collecte desinsectesque leur rôleexactdansl' alimentation.

Le plus ancien desdocuments sur cc suje t date de l'époque du Royaumede Haute-Mésopotamie, d'aprèslespersonn agesquiy sont mentionnés'r".Il s' agitd'unmémorandumqui,parmi diversesdenrées destinéesàl' alime ntation,énumère une commandede criquets:

«Au sujet des criquets àenvoyer à Hkur -lu- ti l'~5.»

À l'époque de Zimrî-Lîm, deux gouverneursannoncent à leur souverain qu'ayant repéré ces

insectes dans leur district, ils en ont capturé un certain nombre qu'il sexpédient au roi.La première missiveéma nede Yaqqim-Addu, alors en posteàSaggarâtum :

«Enoutre, il vientde survenirdescriquets-r c nrc rdansla vallée, (exac te me nt) la partie dela vallée de Dùr-Ya hdun-Lim entre la Table el le Dé tour.Les criq uets recouvre nt(to ut).Àl'heure actuelle.j'ai fait porterces criq ue ts chez mon Seigneur46.»

La seconde estenvoyéeparKibrî-Dagan,depuis Terqa:

«Le jouroù j'ai fait porte rcelte tablette de moi à mon Seigneur, des criq uets sont arri vés à Terqa. Le jour où ils sont arri vés. il faisa it chau d et ils ne se sont pas posés. Mainten an t donc. je vie ns de faire porter chez mon Seigneur tous les criquets que l'o n aaurapésol7.»

Aucune mention n'estfaitequantàlamanièredontils ont procédépour attrapercescriquets.En revanche,danslesdeux cas,l'expéditeurprécisequ'ils'agitd'individus voyageanten bande,et le lieu de leurcapture.

3.2.L'usagealimentaire des criquets

Tous ces criquets envoyé s au roi doivent être destin és aux cuisines. La consommation de crique ts au Proche-Ori ent était déjà connue par un relief néo-assyrien du palais de Senn achéri b à Ninive48,qui montredesserviteurs apportantdesbrochettesdecriquetsàun banquet royaI49.

ÀMari.la lettredeYaqqim-Addu,ARMII 136,montre claireme ntque les criquetssontdestinés

à

r

alimentation:

44Y~ûb_EI et Hkur-lu-til.Cf.P.Villard...Lesad ministrateursde l'époque de Yasmah -Addu..,§3.6.2el §3.7.3,à paraître danslesactesducolloq ueMari.Ébla tllesHourrites.Bku r-lu -nl.qui doit recevoir lescriquets.estconnucomme

administrateurenpostedansla région de Subat-Samas.

ol5ARMTXXIII 10 1:6' -8"(copiédansM.A.R.1.5,p.352)as-lumsa-as-sa-a r, a-nadIM-Iu-til.(Ia- pa· r )i. im.

46ARMIl107:22-27ùburussa-an-sa-a ri-na ha-am -qt-im.sa ha-am-qi-imsabàdkÎ-;a- a h.du . /j.; m.ii-ta-ab-iiii-tup a-tu-ri-tm.a-di sa-har -re -ta-a buru c-héra·ki·b{aj.,,·nu·um·maburuj -hâtu-nu-tia-'lase-er.be-li-ia û.la-bi-tam.Cf.ci-dessus

n.15.

47ARMIII62:5-18 ue-um !up-pi an-në -e-em. a-na se-erbe-li- ta./l·sa ·bri·/am].er-bu-û.a-na (tJer.qaki•film-qu- tu-nim,U4-mu -um laim-qû-tu-nim,sa -hu-un- ma.ti· Jullir-bi-su.i-na-an-na a-In lu-um-ma. er-bt-i. (m la-li sai-ba-ru-ni m. a-na se -er be-lt- ia ,u.f-t [a-bi j.lam.Cettelettreafaitl'objetd'unenouvelle traductiondeJ.-M.Durand.Archives épistola ires du palaisde Mari(àparaî tre) .

48A.Layard.Monumentsof Ninive Il.Londres.1853.pl. 9 a.etA.Patterson.Assyrian Sculpture.Palace of Sinac tierib.

LaHaye.1915,p.89;Galerie51. 11-17.

ol9Laconsommationdescriquets est largement attestée. nonseulementdansladocumentation mésopotamie nne, mais aussi danslaBible(Lb'.XI21-23,MtIIIol.Mc16) et dansles sourcesclassiques.mêmesi lesGrecset lesRomainsnesemblent pasavoirparticulièreme ntappréciécesnourrituresetlesatt ribuent plutôt aux populations...bar bares..(lesréférences ontété rasse mbléespar1.C.Beavis.tnsectsandOmertnvenebrasesin Classica lAntiquuy,Exeter.1988.p.62-78 ).Pline noteainsique le criq uettlocustaï..est unmetsfavoridesParthes.comme la cigale ..(XI.35.106).signe qu'à l'époqueromaine le goûtpour ces nourritures avait dû se maintenir au Procbe-Or tent. Les tra dition s islamiques ne sont pas unani mes à propos de la conso mmation descriquets;certai nesla jugentcondamnable,d'autres la disent licite et indiquent que le Prophète lui-mê me aurait mangé cesanimaux;cf.~f.J. Kister...TheLocust's Wing:Sorne NotesaboutLocusts intheHadttn»,LeMuséon 106 . 1993.p.347-359.Àl'époq ue contempo raine.le phénomèneest encoreattesté auMoyenetau Proche-Orient.cf.A.Jaussen. CoutumesdesArabesau paysdeMoab,Paris.19o18.p.250.

(13)

BrigitteLIONerCécileMICHEL

«Le cuisi nier-lurakkûm qui sc trouve à Saggarâtum n' a pasdecriquets. Or voici ce que l'on m'a dit:

"MonSeigneur a fait pren d re des criquets à Subat-Samas." Mainte nant donc,je vien s d'envoyer le cuisinie

r-lurakkûm chez mon Seigneur(afin)qu'onlui don ne descriq uetspour sonofficeso.»

En effet, dans le reste de la documentati on mésopot ami enne, les criq ue ts intervi en ne nt à plusieursreprisesàcôt éd'au tresproduits de consommation -'1. Lescriquets sontsouve ntassoc iésà des légumes secsou des condiments,com me dan s cette lettre paléo -ba bylo nienn edeLarsa :

«Envo ie- mo i des erb u,du cresson, dukasû(?).despois chiches,des lentilles el de l'ai152.»

Cela laisse penser qu'ils ont pu serv ir d'accompagnement à des plats plus consistants. Ils

peuvent d' autre part entrerdansla composition de préparationsliquides, comme l'indique le livredes

rêves assyrie n qui. àcôté de soupes d' or ge, de pois chiche s ou de lentilles,énumère une soupe de

criq ue ts53

Lescriquetsintervienne nt plus spéc ialement dans la préparationdelaseuce-iiqqum:témoinun

texte de Tell Hannal où l'acqu isitionde criquets sembleindispe nsablepourcettepréparation-'":

«Autre chose. Nous allon s prép arer [pour toi] une sssce-ëtqq um. (Mais) [nous n'avons] pas de

criquets. Et lescriquets, 1 pi4 ban,sont àtadispositi oneton nous (les) apromis.Achèt e (en plus) 3 ban de criquetslàoù ilyena,et envoie-(Ies) nous. »

Cettesauce-liqqumest connue parailleurs comme unemixtureàbasede poisson55.Le itqqum de criquets et le iiqq um de poisson entrent par exempledans la composition de différentes potions

prescrites encas de problèmesgénito -u rinaires, Cesremèdesdoivent être ingurgités mêlés à d'autres liquides; le Iiqq um de poisson se boit ainsi mélangé à de l'eau et le [iqqu m de criquet à du jusde

501.4-13hl1u-ra-ku-um.sa i-nasa-ga-ra-ûmkiwa-as-bu,sa-ar-sa- ar u-uli-Lu.ù ki-a -amiq -bu -nimam-ma -mi;ii-lus u-ba-al-dutube-fi, sa-or- sa- ar d-sa-al-qé-em. i-na- an- naa-nu- um-maiUlu-ra-ke-em.a-na se-erbe-H-ia,as-ta-ar-da msa-ar-sa -ar,

[a-na]te-er-ti-Su li-di-nu -Lum. Cettelettre afait l'objet d'une nouvelle trad uctiondeJ.-M.Durand, Archi ves épistolaires du palais de Mari (àparaître).

51Parexempledans YOSII15=AbB 9 15 : 27-28, une lettre palé e- babylo nienn e deLars a,adressée à unefemme, l'expéditeur termine samissiveenlui demandantd' avoirpourlui un bon geste:100 er-bi-iù û-ku- ul-tam, salgi-ô-gélkù-babbar Lu-bi-lim, «Envoie-moiunecenta ined'erbuetde lanourri t ure pour(unevaleur)d'unsixième(de sicle)d'argent.".Cf. aussi

unelettre deSippar,AbB 5231,malheureusementtrès cassée;le début dela lettremen tionne 3 gur de grainel3,1 gur depois ; même sile contex te est perd u,ilest visiblequelessarsar interviennent aprèsd'autresprodu its comestibles.

52 yO SII152=AbB9 152:24-26er-bi-isà-ah-li-i,k(al-s(ll-iha-lu- rika-ke-e ,ù su-misu-bi-Lam.

53A.L.Oppenh eim,DreamBook,p.315,Sm 2073+:Hi,4-13(et commentaire p.271) ;ils'agit d'unesériede protases, mais lesapodosessonttoutes perdues.di~utu12ar-ala-nakü ...[,di~ulUI2 ar-za-nasigskû(...l.di~utul2ar-za-namûd kû( [,diS ulUI2ar-za-n amar-rikû [...[,di~utuf ar-za-ria ki-larnSi(g5kû...[,di~utul2buruç-musenkû[...[,di~utul2 zi-ba-ahkû [ J,dis

UIU!2 gu-gal (kû ...J,dis utul2gû-rur(kû...[, diS utul2gû-n[fg-har- ra kû, ...S'(il mange] une soupe de bouillie [d'orge...[, S'il mangeunesoupedebouillied'orge debonnequalité [...J.S'ilmange une soupedebouillied' orge ausang[...l.S'il mange une soupe de bouillie d'or ge amère [ J,S'[il mange] une soupede bouillied'orgede bonne qualité (achetée au) marché [...[,S' il mange une soupe de criquets[ I,S'il mange une soupe de zi-ba-ah ( J,S'[ilmange] unesoupe de poischic hes [..-J.S'[il mange)une soupede lentilles( ]. S'[i!mange] une soupe de versees(?) l

-54A.Gœtze, Sume r14 ,1958,nOI7 : 15-22ia-ni-tamsi-qa-am. ni·sa-ka -ak-ku·[um ].sa-an-sa-ar-ni ul(ni -su ], ù~a-an­ $a-ar-(ni).1(pi)4(bénj-ta-àm igi-kai-ba-as-ëi,ù iq-bu-n u- èi,3(ban )sa-an-sa-ar a-sori-bo-tu. ia-ma-am-matu-bi-ta-ni-ii. Le CA DZ,«zarzar»,p.74a cite le passage mais inte rprètelessarsarcomme deslégumes,tandisque CA DSI3,p.100alitzanza r et

propose decomprendre ce term e comme une épice.Ces deuxinterprétationssont àcorriger.LeCADSil, sakânu.p. I5Ia-b, renvoieàR.Frankena,AbB6,p. 17, n.e, qui donne la lectureetle senscorrects du passage.

55AHw~iqqu(m),p.1248a, et CADS/3,slq q u, p.99-100 .Leiiqqumintervientdans les versionsdeHAR-ra=hubullu

trouvéesàEmar el Ugarit,dans lasérie consacréeauxpoissons. Dans cenesérie, ontrouve égalementleiiqqumdecriquets: Emarv1/2.p.434,nO74171 d=EmarvII4,p. 130.n"555:38'-40',cf.Hh 79d-h.

al-l u-us-sa-a kU6 ii.iq-qu [a jl- lu- üs-sa-asig5 kU6 si-iq-q [u

(14)

Criqu ets etautresinsectes àMari

grenade56 On peut songerà unesorte desaumure, ouàune saucecomparable au garumde l'antiquité romaine .LaMishnaatteste d'ailleur s ce genredepréparationàbasede criquets-".

Ceparallèle entre poissonsetcriquetsdansla préparationduiiqqumestd' autant plusintéressant qu'il se re produitdansles attestations du!ura kkûm58; lesdeux seules occurrences de ce dernieren relation direct e avec un produit de conso mmation figurent dans AR M II 136 cité ci-dessus, où le !urakk ûm doit se voir remet tre descriquets pour son office, et dansARM XXI 87, oùdes !urakkûm reçoivent 90 poissons-" . Il est donc prob able que le lurakkûm soit un cuisinier spécialisé dans la prép aratio n du iiqqum ouautres aliments de ce type.À Mari, le lurakkûm appar tientaupersonne ldu palais;il pourrait faire partie de ces spécialistesétrangersrecherchés pourleur s compétences.En effet. ARMTXXV I295 faitétatd'un!urakkûm du nom deSillî-Tispak , sans douted'origine esnunnéennéO Cetteoriginegéographiquepeutêtre rapprochéedu texte deTell Harmal, citéci-dessus,quidocumentela prépara tiondusiqqum,

Par aille urs, toutcomme les poissons,les criquetsne sont pas comptés à l'unité maismesurés ausû tu,tantdan s le texte de Tell Harmal qu' à l'époque néo-assyrienne (SAA 1221)61 À Mari,une expression figurée fait référence à un homme qui «es t comme une sacoche de cuir re mpli e de criquets62»,faisantparlà allusionà sonagitationfrénétiq ue : l'imagerenvoie làencore àune multitude grouillante d'insectes.Maisles criquets nesemblent pas avoirétécomptés àl'unité.

4_LES AUTRES INSECTES DANS LA DOCUMENTATIONDE MARI

4.1.erhizzu et ergilu

Lescriquets ne sont pas les seuls insecte s envoyés au roi pour le plaisirde son palais .ARMT XXVII64,une lettre au roi deZakira-Hammû,gouverneurde Qanunân,document eune autre espèce, vraisembla blement destinée elle aussi aux cuisi nes. Il s'agit du terme d'er hizzu, qui demeure pour l'instantunhapaxlegomenon.

«À propos des erhizru dont mon seigneur m'a écrit. ici, où l'on capture des er gilu, iln'y a pas d'erhizzu. J'ai envoyé 5 Hanée ns et ils ont pris des erhizs: u à Musilânum, qui fait partie du royaume de Talha yûm.Mais comme la route estlongue.ces erhizzu sont mortsdans (leur)couffin.À présent, j'ai scellé de mon sceau(un envoide)38 erhizzu,etjelesaifait porterchez mon seigneur63.»

56AMT 59:26 al-us-sakU6ina anu pa-tan nag"ilboiraletiqqum de poissondansdel'eau,àjeun>,;27 al-us-saburu, ina agi!lIu-ur-menag.«il boiralesioqum decriquet dansdu jusde grenade».La1.21dumême textefait interve nirdual-us-sa buru~-irda, <iiqqumd'écrevisse(?)».

57Zeraim.Terumoth10 9 etNezikin.Eduyoth7 2, où les criq uetssont citésavec lepoisson.Lesprépara tionsculinaires

salées à basede criquets sont attestéesjusqu' ànosjours:d'aprèsl'EncyclopédieQuillet.la Schistocerca graga ria se prépare bouillie,friteouconservée danslesel.

58J._M.Durand,ARMT XXI.p.98,n. 2. aproposé de voirdansleturakkûm untechnicien del'ali mentati on.L'auteu r

rapproche en effetcetexted'ARM X86:r.7.oùce termeau féminin.turakkùum.apparaîtà côtéde nuluntimatum:"en voie-moiunelurakkitum ouune nuhattimatum».

590 n peutnoter aussique leLugal-e.Ill,94-95,mentionnecôte àcôtelespoissonsetles criquets(buruj):J.vanDijk.

LUGALUD-ME!..AM-biNIR-GAL,Leidcn.1983,p.64.

60 Cette lettred'Usur-awassumentionneégaleme ntlesnoms de deuxserviteursdu lurakkûm,quiseraient également d'origineétrangère.L' existence de cesdeuxaidesmontrequele Iurakkûmesten faitàla têted'unservice des cuisines.

61Dans

ros

Il15=AbB 915,ils sontcomptés, cf.n.51ci-dessus,maisle chiffredonnéest global.puisqu'ils'agild'u ne centaine.

62ARMT XXVI168:6-7 ki-ma Iu-up-pi-imfa buruc-héma-le-et.Ensumérien,lesennemisdéferlant engrandnomb re

sont fréquem mentcomparésà une invasionde criquets:cf.W.Heimpel. Tierbilderin der sumerischenLiteratur,Rome, 1968. p.440·457.

631.4-18:ai -ium er-tu-iz-zifa be-li ii-pu-ra-am.an-ni-ki-a-ama-surer-gi-la-tim i-bo-ru.er-hi-ir-ru u-uli-ba-at- t e-e,

5lû-me sha-ni-ias-pu-ur-ma.i-namu-si-la -lIim-{o}k i, saha-la-osta_al _lta·Y[i)'ki.er-hi-ii-ri ii-qu-u-nim. ùkask alru-qa-at-ma.

i-na li-ib -biE,lqu-up. pi_im. er-hi-ir-ruIi-nai-mu-ta, i-na-an-naa-nu-um.ma. 38

e

r-tu-n-a

.

i-na ku-nu-ki-inak-nu -kam-ma.a-,IO

(15)

Brig itteLION et Céci leMICHEL

M.Birot faitde l'erhizzu une «sauterelle», tout comme l'ergilu, carnonseulement lesdeux

espèces apparaissentdansle mêmecontexte,maisdeplusil penseque lapremière serait une variante phonétiqued' ergi$u,qui figuredansleslisteslexicales à côtéd'ergilu.

Lesergilu,outre ce texte deMari, apparaissentdansdeux listes lexicalesparallèles HAR-ra :

hubullu(1.239-240)et HAR- gud(B III iv 1-2) : buru,er-gi-lum SU-Ium

buru, er-gi-zum SU-zu m

D'autreslisteslexicales fontintervenirencored' autrestermes, comme Uruanna 40a 17-18 :

buru,er-gi-Ium buru,su-uh-si-lu

buru,er-gi-zum buru,hi-la-mu

er-gi-su

Ces listesrépertorientles ergilu parmi lesburu-,dansles sectionsconsacréesaux insecte s ;par

exe mple HAR-ra les fait inter venir après les zirzi rru etles sas iru et avant les $ar$a ru,ce qui les

rapproch e effectivement des criquets.

Les ergilu apparaissent égaleme nt dans un texte médical,dansla composition d'un remède,

mél angésàd'autres animauxou produitsanimaux dontdes hilammu64.

Cependant,la lettrede Zakira-Hammû ne prou ve pasqu' il faille assimilererg ilueterhirzu, Il n' y a pas de réelle oppositionentre lesdeux espèces. On apprend seulement qu'il y a des ergilu à

Qattunânmaispasd'erhizzu.Le seulfait queZakira-hammu trouve importan t dementionnerla présence

ô'erg itunesuffit pasàprou verque ceux-ci peuvent,lecaséchéant,se substituerexactementauxerh izzu ;

il pourrait aussi biens'agir d'une espèce différente que le gouverne ur se procure plus facilement et propose à Zirnrî-Lîrn à défaut d' autre chose . puisqu'il est de toute façon impossible de répondre

négativementàune demande duroi.

Cetext epeutêtre rapprochéd'ARMTXXVII54.Le roiademandéaumêmeZakira- Harnmûde

luienvoyerdes champignons(kam'âtum). Ses serviteurs, quin'enont pastrou vé, ramènenten revanche

desgip'u,une espèce, précise le gouverneur,«qui ressembleauxchampignons»(tamsilkam'i). Onvoit

ici qu'ils'agit dedeux végétaux différents et,quoi qu'endiselegouverne ur,leurressemblance n'estpas si flagrante, puisqu'ilépro uvele besoin delasouligner...

L' erhizzu doitd' ailleursprobablement se différencier de la famille des criquets par sa taille.

Alorsque ces derni ers sont mesurés au sûtu ou comptés par centaine, les erhi zzu sont dénombrés à

l'unitéprès,puisquedans cetexte onentrouve trente-hui t.

Notons que ces anima ux, une fois mort s, sont jugés impropres à la conso mmation, le gouve rn eur mettant tous ses soins à lesfaire arriver vivantsàdestination,tout commedansle casdes criq uets65. Ilse pourrait qu'il s'agisse, de mêmequepourle poisson,d'unproblème de conserva tion de la viande. En effet,lorsquele roicommande du poissonauscheichdeDûr-Yahdun-Lîm ,il précisequ'Il

désirerecevoirlesanimauxvivams66.

4.2.kalmatum

D' autresinsectesne sontconnus que pour leuractionnuisible.Ainsi enest-il du kalma tum. Sa

seule attestationàMarifigure dansunelettredeYaqqim-Add u auroi.ARM XIV74:

«Le ka lmatum a infesté la farine que j'avais fait moudre auparavant pour les troupes alliées. Une

grandequantité de farineest gâtée. Maintenant, il fautque mon seigneurdonne desinstructionsà Yasîrn-sûm û

afin que. en rem place ment de cette farine <qui> a été gâtée dans le grenier. sa farine soit mesurée aux

maj ordomes et que lesgensdu palais la conso mment. Quant à notre farine. que l'ondevait moudre pour les

rations des gens (dupalais), qu'on l'engrange dans le grenier. afin que notre farine soit à la disposition des

troupes alliées.»

64KAR91r.12.

65Cf.SAA1221,citéci-dessus. 3.

(16)

Criqu ets et autresinsectesàMari

Ladate de ce texte est difficileà préciser,destroupesalliéesétantattestéesdansle royaumeen deux occurrences au moins: pour aider Zimrî-Lîm à combattre les Benjaminitesau début du règne et pour parti ciper à l'expédition de Babylone enZL 9'-10'. Yaqqim-Add u semble avoireu affaire aux

soldats étran gers ences deux occurre ncesv".Danslesdeuxcas,ilse trouvaiten poste àSaggarâtum. Le sens est cependantclair. La farine destinée aux troupe sayant été irrémédiablement gâtée. Yaqqim-Adduproposede réserver alorsaux soldats celle destinée aupersonnel du palais.Il faut donc

trouverpour lesgensdu palaisd'autresapprovisionnements.À cette fin,Yasîm-s ûm ûdoitfournir,

peut-être surlesréservesdelacapitale,de nouvellesquantitésdefarine.Ildoitlesremettreauxmajordomes, chargés de la gestion desbien sdu palaisdans lesdiversesprovinceset, à ce titre, intermédiai restout désigné s pour recev oirdesgreniers centraux la farine qu'il faudra ensuite distribueraux servite urs du palais.

L'insecte-kaimalUmqui détérioreainsilesréservesde farine peutfaire penseràuncharançon.

En fait, ils'agitd'un terme trèsgénérique,qui désignediverses sortes d'anima uxnuisiblesaux produit salimen taires, aux plantes,aux textiles, voire aux homme s.Cesdifférentstypes sont bienconnus par HAR-ra=hubulluXIV(M5L8/2):

251 253 254 255 256 257 258 259 260 260a 265 266 267 imuh uh uh-sag-du uh-sa g-du-ï-kü-a uh-a- sà-ga uh-gis-kiri, uh-se uh-se-gis-i uh-zii-lum-ma uh-a uh-nisig uh-zi-da uh-nig-ba

kal-ma -tum

kal-ma-tum kal-mat qaq-qa-di ka t-mat mut-qu kal-mateq-li kal-mat ki-n-i kal-mat ëe-im kai-matëd-ma i-t an-ma ka l-mat su-lup-pi

kal-mata-mes

kat-matar-qi

kal-matqé-mi

kal-matsu-ba-ti

On remarque en particulier que la 1. 266 renvoie à un insecte qui attaque la farine, ce qui

correspond parfaitement àlalettrede Yaqqim-Addu,

Le ka lm atum est égaleme ntbienattesté par lestextesde la pratiq ue.Uneespèce qui s'en prend

au grain apparaît dansuntextepal ée-assyrien de Cappadoce .L' auteurde cette lettre, estimant que son correspondant a été dupé par unelivraisondecéréalesattaquéespar descharançons,lui conseilled'allerse fairerembourserauprès defonctionnairesplushonnêtes,etdedemanderundédommagement:

{(Relati vement à la maisonde

v

atahinnum , (ne) luidonne le règlement total de ses étoffes (que) si

l'on t'a (d'abord) réglé la totali tédes céréales... J'ai apprisque les céréales qu' on vousa remises après mon départétaient infestées de kalmatum,Là-bas,donne-les àdesalahinnum fiables. desquels nous n'ayonsrien à

craindre. et qu'ilsajo utentpourtoi unedemi-mine parmine, sinon unedemi-mineet unejarre par mine68.» Untextepaléo-baby lonien, une lettre deSilli-Sam as venantprobablementde Larsa,énumè re des quantités de grain, puis l'usage qui en a été fait. Une partie de ces stock s sont perdu s du fait de la présen cedu kalmatum:

67À l'é poq ue des troublesavec les Be nj am inites:ARMXIV 70et 71.quise rattac hen tsansdoute au mêm e dossier

qu'ARMXIV69,lettre désor maisattribuéeàSumhu-rabt:aumome ntdel'aideàBabylone:ARM XIV 65.75 et 83.

68 CCT 230,2-5 el 27-35:...a-di.saéa-lâ-hi-nimsu-mau-ra-tam.ü-la-bi-û-kàta -âs-bi -it.tug· hi-lÉ-SUdt-tu-um... a -sa -me-ma :û-tù-tum, sa wc-ar-ki-a :i-di-nu-ni-rku-nu-tt-ni, kà-al-ma-tâm,ld -âp-ta-at:a-ma-kam,a-naa-la-hi-ni :ki-nu -sim. sa lâni-ia-hu-tù :dt-ii-ma.1ma-na-um 1/2ma-na Iu-ûs-bu-ni-kum.lisu-ma id 1 ma.na-um 1/2ma-na. 1dug-ta.

(17)

BrigitteUON et CécileMICHEL

«La nourriture desbovins, 10[+gur (?)Jde grain,aété infestéeparlekalma tum .Je vais ladonner.Il

fautque desbate aux viennent pour l'emporter/59.»

Le kal mat um, à côté du criquet-serrer, figure parmi les fléaux que doit comban re un rituel

trouvéàSultantepe,défini comme:

«Incantation pour chass er d'un champ les chenilles, le s "dév o reurs", les mubattiru ,les criquets

-~ar$ar.lespunaisesrouges,leskalmatu duchamp70.»

On peut compre ndrequele kalmatum duchamp fait parti edesinsectesdestructeurs, au même

titre que,parexemple.lescriquets,ou encorequ'il s' agit d'unterme générique,àtraduirepar « vermine

deschamps»,qui regroupe la totalité desespècesprécédemment énumérées71.

4,3,Lesfourmis (k uIbâbum)

CesinsectesapparaissentàMaridansune curieuse histoire :une lettre adresséeau roirelate les

faitssuivants72:

«...elles sontsorties deterreenfacedu verrou. Elles sontmontéesdepuis lemagasin du(Bîl)[udduri

jusqu'au Bît gallâbîquiest àla porte du (Bît)iuddur i, Pardeux endroits, elles sont montées depuis le Bît

ga/lâbî jusqu'à laportedutemplede Dagan.On l'a ditàAsqudum.Ila procédéàunsacrifice depurification

pour lesalut de mon seigneur.Lesprésages sont sains. Maintenant, ces fourmiset une motte de terre du Bît

iudd urî,je (les)ai mise(s) sousscellés et je lesaienvoyées chezmonSeigneur.})

Cette apparition inattendu ede colonies de fourmi sdansle palaisde Mari semblesuffisa mment

exceptionnellepour que lestémoins s'en soient inquiétéset aientdéc idé de procéder àuneconsultation

oraculaire.

Le term ekulbâbum n'étaitjusqu'à présent attesté qu'aux époques récentes.Il en existe une

deuxièmeoccurrenceàMari,dansun documen tmentionnantuntrèsgrand nombre decesfounnis73.

4.4.Lesinsectescommemotifsdejoaillerie:rimmatumet zumbum

Le term e rimmatum est attesté à Mari à trois reprises.J.-M . Durand a fait le point sur cet insecte,qui apparaît essentiellement comme motifdécorati f entrant dans la composition de bijoux74.

DansARM VII246: 4 ils'agitd'une perle en lapis-lazu lien formederimmatum (1 na, ri-ma- tum z

a-gin), tandisque dansARM XXI223 :42-43,ilest question decollierscomposés de rimmatum et de

mouches-zubbu (1guri-im -ma-tim [...

J

-hâ

ur-]...],[1]güri-im-mia -tim...-h]àùzu-um-bii.

Lerimma tum intervientégalementcomme termedecomparaison,l'auteur voulant signifierla

diffé rence fondamentale quiexiste entre lesÉlami tes et lesgens du royaume de Mari.J.-M.Durand

traduitainsiletexte :

«S'ils {= lesÉlamites] arriventjusqu'aux Bords-de-l'Euphrate. ne se distingueront-ils pointcomme

lesfourmisdelabergequi,l'une estblanche etl'autre noire75?»

69 TCL 172:20-24:[~]à-gal~gus-hé~e IO+?rgurtt.ka -al-ma -tomla-pi-ii{x1.a-na-ud-di-in g~mâ-hâ(x]. li-il-l i-ka-ni-tm-ma. li -tt-ba-t u-ni-ii-tu.

70SIT243:r.1-2 :inim-inim-ma[mu]-nala-kjL[la mu-bar-ti-ra}l$a-$i-ra1sa-ma-ilia ]. kal-mara-saina~àa-sa lu-li-t .

71Cr.E.Reiner.JNES26.1967,p.189-190.

72AR MT XXVI 242:2' - 12'.Le nomde l'expéditeur estperdu. Pour le commentairedecetexte.cf.J.-M.Durand. ARM TXXVIII.p.488. quirapproche ce passagede la collectiondeprésages Summa âlu.

73C

r.

ARM TXXVIII.p.488,n.28 et.ici-même. lacontributiondeM.Guichard."Présages fortuitsàMari».

74A RMT XXI,p.235.et"Fourmisblanchesetfourmisnoires ".Mél.lean Perret.Paris,1990.p. 106-108.

75"Fourmis blanchesetfourmisnoires»,Mél. Jean Per ros.Paris, 1990. p.101-108.Ils'agitdutexteA.3080 :12-17: ium- maa-na a-ah pu-frJa-tim.a-la-ku-um-ma i-la-ku-nim. u-ulki-ma n-im-ma -tim. saki-ta-di-tmsa ii-te-et.pë-s ë-etIltt-te-et.

(18)

Criquets et autresinsectesil Ma n

J.N.Postgate,citantcetexte, n'apas suivicette traduction,mais conserve pour rimmatumle

sensde «perle en forme d'insecte», lacomparaisonportant sur lesperlesblanchesquicontrastent avec

lesperlesnoiresdansuncollier76:

«Ifindeed they come ro the bankof the Euphrates. is it notlike beads in a necklace. distinguished because oneis white andone black?»

La traducti on prop osée par J.N. Postgate perm et de rapp rocher cette attes tationdes autres

mentions du rimmatumàMari.

Lezubb uouzumbu (cf.ci-dessus, ARM XXI223)estbien attesté comme élément de parure.

Quatre perle s en formede mouche s,dontdeux en lapis-lazuli,ontétéretrouvéesàMari. dansle temple

d'IStar datantdu memitlénatre/ ".Elles sont percéesd'un petit trou, comme le montre la figure ci-jointe

et devaient êtreenfiléespourformer uncollier.

" c .~

;

AD 190 22 03 087 AD 18273 0.3088

Desperl esde mêm e type ontété retrouvées sur différent s sites.Lesinventairesde Qatnacitent

desmouchesd' orcomme pendeloques ornantlescolliersde ladée sse78.DansAtra-ha sîs,l'intervention

de Nintu après le Déluge donne une étiologie à ce type de parures. qui semble faire référence à

l' anéantissement de sescréatures,disparues «comme desmouches »79àlasuiteducataclys meet, pe

ut-être aussi,àlaprécipitationdesdieux qui se jettent«comme desmouches»sur le sacrifice que leuroffre

Atra-hasîs après la catastrophe80.Nintu se pare de «gra ndesmouches»et déclare :

«Que[ces}mouches soientdu lapisJazuliàmoncouSI!»

L' épopée de Gilgarnesreprendcetépisode et indique également que la GrandeDéesseporte un

collier de mou ches en lapis en mémoirede l'événement82.Ilestdoncparticulièrement intéressan td'avoir

retrouvé à Mari des ornementsde ce type. dont la form e etla matière corres pondentexac tement aux

indication sde cestexteslittéraires.dansle templed'unegrande divinité féminine.

76Ear lyMesopotamia . SocietyandECO/lOmy attheDawn ofHistory,New-York.1992.p. 85.

77L'unede ces perles figuredansA. Parrot,MAM 1,Letemp led'Ishtar,Paris, 1956.pl.LX.photo208.Le commentaire

decelobjet,p.159-160. bie n que laphotographie soit explicite,hésite entre lareprésentationd'une moucheetcelle d'une

grenouille.

78RA43.p.168. 1. 315etp.170, 1. 337:1 nimkù-gi.

79W.G.LambertetA.R.Millard.Atra-has is,TheBabylon ie n Story ofthe Flood .Oxford. 1969.p.94.IIIiii44.ki-ma zu-ub-b i;Hi19 setermine égalementparki-masu-ub-bi,maisle premierterme dela comparaisonest perdu.

80W.G.LambertetA.R.Millard.Atra -hasis.The Baoylonia n Story ofthe Flood. Oxford.1969,p. 98,IIIv44.en

restituant[ki-ma lou-ub-b ]i.

81p.98.IIIv46.su-bé-e ra-bu-ri ;p.100.IIIvi2-3.zu-ub-bu-üa(ll-nu- tum], lu-Ii uq. ni ki-sa-di-i[a-a-ma].Pourle commentairede tout cepassage.cf.p. 163-164.L'aspectsymbolique de cetteparurea étéétudié parA.Drafkom-Kilrner,«The

Symbolism of the Flies in the Mesopotamien Flood Myth and Sorne Further Implications». dansF. Rochberg-Haltonéd ..

Language, lsteratur eandHistory:Phililogical andHistorical Studies Presented ra EricaRein er,AOS67.p.175-180. 82XI, 163- 164.

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