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Compte rendu de : *Hamon (Étienne), Paris-Poulain (Dominique), Aycard (Julie), dir., La Picardie flamboyante. Arts et reconstruction entre 1450 et 1550. Actes du colloque tenu à Amiens (21 au 21 novembre 2012). Textes réunis par Raphaële Skupien. Rennes,

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Bibliographie critique

vales. Toutefois, peut-être parce que le recueil ne rend pas justice à l’im- portance des travaux d’histoire de l’art italiens et allemands, il se dégage du caractère autoréférentiel de cer- tains articles une vision un peu exclu- sive sur des objets d’étude complexes qui sont travaillés ailleurs ou par d’autres questionnements.

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Olariu « Le portrait au Moyen Âge tar- Dimanche à Tronoën »]

Véronique Rouchon Mouilleron

Étienne Hamon, Dominique Paris-Poulain, Julie Aycard dir. : reconstruction entre 1450 et 1550.

Actes du colloque tenu à Amiens (21 au 21 novembre 2012). Textes réunis par Raphaële Skupien. Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2015. 339 p., 85 ill. n. & bl., 1 sché- ma, 40 pl. hors texte en coul.

Florian Meunier : Martin et Pierre Paris, Édi tions Picard, 2015. 360 p., 225 ill.

n. & bl. et coul.

- une nette réévaluation dans les études depuis les années 1990. Ces deux ouvrages, dont la facture diffère, mais le propos converge, viennent à leur tour en explorer le dynamisme et la modernité longtemps mésestimés.

En quatorze contributions pré- cédées d’une excellente introduc- tion problématisée, le volume dirigé par É. Hamon, D. Paris-Poulain et J. Aycard présente la production monumentale et artistique qui s’est la guerre de Cent Ans et les premiers clivages des guerres de Religion. Bien nition géographique de cette pro-- vince, les auteurs font valoir cette perméabilité entre les zones et les hommes comme l’une des condi- tions de la création culturelle et maté- rielle. On sait que l’âge qui se déploie entre 1450 et 1550 (et au-delà) cor- respond partout à une tendance économique et démographique favo- rable. Envisagée durant cet intervalle, relance monumentale.

Les quatre premiers contributeurs du volume (P. Racinet, J. Colaye, J. Maquet, C. Cloquier, regroupés sous « Reconstruction politique et économique ») attribuent à la guerre de Cent Ans des effets variables. Avec - sibles, son achèvement n’est pourtant pas l’unique élément déclencheur de

cette reprise. Pour ce qui concerne le paysage monumental, la reconstruc- tion relève davantage d’un besoin de modernisation et d’adaptation au goût du jour que de la nécessité de pallier les conséquences de destruc- tions. Le phénomène est d’abord observable en ville, comme l’éta- blit la contribution : « Dynamiques urbaines et programmes édilitaires » (J-C. Dumain, M. Beghin, E. de Crouy-Chanel, K. Berthier). Sont examinés les chantiers de Laon après - publics mis en place à Arras et à Amiens (voierie, équipements) et tou- jours à Amiens, ville frontière, l’amé- en 1471 après le rattachement de la cité au royaume de France, puis le réaménagement de l’une des portes sous François Ier. Hors des villes, le phénomène est aussi mis en évi- dence dans les bourgs et les villages (M. Deldicque, D. Paris-Poulain). Il est emmené par des commanditaires à Lucheux), des Grands issus de Picardie, des seigneurs envoyés par le duc de Bourgogne ou par le roi, selon la situation géo-politique d’une province liée à la Flandre et les ral- liements de ses seigneurs à la France.

Le troisième ensemble met pré- cisément l’accent sur les « Réseaux de commanditaires et personnalités artistiques » (M. Deldicque D. Paris- Poulain, F. Meunier, C. Shercuk). À dire vrai, beaucoup d’autres contri- butions classées ailleurs dans l’ou- vrage regorgent aussi de noms de commanditaires et d’artistes, spécia- lement d’architectes, d’ingénieurs, de maçons — un bon index permet d’en prendre conscience. Lus tous ensemble, ces travaux font émer- d’alors, riche interface entre la Flandre, Paris et la Normandie, fasci- nant lieu d’échange entre art français, Avec deux personnalités, l’architecte Scipion Bernard, engagé par Martin Chambiges à Beauvais en 1526, et le cartographe polyvalent Zacharie de Celers, ce portrait artistique régio- nal est brossé jusqu’au milieu du

XVIe siècle. On pourra encore l’étof- fer avec l’ouvrage récent de Stéphanie Diane Daussy, Sculpter à Amiens en 1500 (PUR, 2013) et, évidemment,

par les pages que F. Meunier consacre aux Chambiges en Picardie. Parmi les éléments qui circulent transver- salement d’un article à l’autre, on ne manquera pas de noter l’importance des dessins comme outil d’échange et de diffusion des formes (C. Shercuk, É. Hamon, E. de Crouy-Chanel, K. Berthier, M.-D. Porcheron).

en cette période tardive. Concernant le « Renouveau des modèles monu- mentaux » (J. Aycard, J. Dubois, É. Hamon), l’esthétique gothique

vers 1510-1530, des efforts de chan- gement, dont le coût est jugé rai- sonnable. Ainsi s’explique le succès d’une solution nouvelle dans l’an- cien diocèse de Senlis : la « halle-basi- lique » (église-halle échelonnée, dont le vaisseau central est néanmoins aveugle). À l’échelle non monumen- tale, la « Flamboyance du décor et des images » est évoquée en dernière partie (M.-D. Porcheron, K. Lemé- Hébuterne, A. Gérard et J. Vatelot, F. Lernout). L’attention est atti- rée par le corpus des « puys » amié- nois, grands tableaux mariaux du culte civique, offerts par la confré- rie du Puy Notre-Dame d’Amiens, qui étaient accrochés aux piliers de la cathédrale et sont précisé- ments datés. Il fournit l’exemple d’une combinaison non forcée entre formes gothiques et italianisantes.

Les autres études de cas et plus lar- gement l’ensemble des contributions du recueil l’attestent : c’est à l’époque que nous appelons Renaissance que vécu son apogée.

Philippe Racinet et Julie Colaye « La reconstruction économique en Picardie (1450-1550). L’exemple du prieuré de Juliette Maquet « Une seigneurie picarde au sortir de la guerre de Cent Ans. Boves,

- Christophe Dumain « Laon au lendemain de la guerre de Cent Ans. L’apport des archives comptables pour l’étude d’une Beghin « Regards croisés sur deux chan- Véronique Rouchon Mouilleron

REVUE DE L’ART, n° 195/2017-1, p. 79-87

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Emmanuel de Crouy-Chanel « Tour de La Haye, de Guyancourt, du Kay. Les

aménagements de la porte Montrescu à

XVe siècle et au début du XVIe

« Quelques jalons dans l’étude du mécé- nat des grands commanditaire picards, de Poulain « Renouveler le décor monu- de Saint-Léger de Lucheux et le mécé- Meunier « De Beauvais à Montdidier, l’iti- Camille Serchuk « À la limite. La vie et Aycard « Destruction et reconstruction des églises de l’ancien diocèse de Senlis Dubois « Les grands travaux de restaura- tions de Saint-Samson de Clermont-de- l’architecte au soir de l’âge gothique. Le

« Flamboyance de l’architecture dans les Puys de Picardie. Fonds de tableaux, haut- Lemé-Hébuterne « Construction et orne- mentation des stalles en Picardie à la

e et au début du XVIe siècle.

Gérard et Jennifer Vatelot « Les retables en bois sculpté polychromé du XVIe siècle de l’Oise. Étude et restauration des Françoise Lernout « La Vierge en prière du musée de Picardie, une iconographie singulière ? »

L’ouvrage de Fl. Meunier se pré- sente comme une monographie Martin et Pierre Chambiges, et il déroule leurs carrières respectives d’architectes entre les années 1470 et 1540. Si le père (documenté entre 1473 et 1532, date de sa mort) était déjà connu comme l’un des

entre 1509 et sa mort en 1544). On met à l’actif de Martin trois chantiers majeurs de cathédrales : le transept de Sens, celui de Beauvais et la façade de Troyes. Mais la présente étude permet de rendre à Pierre le second niveau de la façade de la cathédrale

troyenne à partir de 1532, et de cer-

œuvre propre à Troyes et à Senlis, elle reconstitue une personnalité emblé- matique de la première Renaissance, qui mène sa carrière aussi bien dans les châteaux à l’italienne. Ainsi, il uti- lise le style Renaissance pour le châ- teau du connétable de Montmorency à Chantilly en 1527, mais il élabore le de Senlis en 1530.

La première partie du livre explore, sur plus de cent pages, « Le - chitectes, le volume les construit sur une base archivistique qui confère à son ouvrage une solidité et une clarté remarquables. Les pièces jus- de cinquante pages d’annexe, et nom- breuses sont inédites (pour Troyes en particulier). Des fonds imposants ont été écumés, principalement les comptes des cathédrales et les déli- bérations capitulaires. Le nom de Chambiges (avec ses variantes) est très rare (à la différence des multiples Jean de Soissons) et ses occurrences permettent ainsi de le rattacher toujours à la famille des susdits architectes.

Les archives capitulaires livrent aussi des renseignements déter-

aspect qui vient avantageusement taires ecclésiastiques, à titre collectif - ou personnel, peu mis en valeur dans Un chapitre très dense (« Les cha- sionnel du chapitre cathédral, ses - listiques, concernant son église qu’il - fréquentait au premier chef. Pour Troyes, les registres des comptes (revenus des troncs et des quêtes, part de la gabelle et dépenses, collectés sur plus de trente années) procurent une vue précise de la gestion rigoureuse d’une fabrique. Les délibérations du même chapitre démontrent combien aux hommes de l’art tels que Martin ou Pierre, à travers des requêtes d’ex- estime en leur attribuant un salaire et des défraiements très substantiels.

Une étude comparative des titres accordés aux deux architectes et aux maçons de leur équipe (autour de arti- fex, latomus, magister) constate l’octroi du titre architectus à Martin à partir de 1517. Cependant, on ne négligera pas l’exemple de Beauvais, et le texte d’un arrêt du parlement de Paris en 1512 : il révèle qu’en matière d’ex- pertise, si le chapitre faisait appel à des techniciens spécialisés, il omet- aussi les cas d’hostilité des chanoines, pouvant aller jusqu’au procès, à l’en- contre de leur évêque.

Concernant le début de carrière de Pierre Chambiges, le père a clai- rement assuré la promotion du fils, comme nous en renseignent les archives capitulaires. À Troyes, - tier en 1515, au grand dam des cha- noines qui espèrent longtemps une senter à distance par Pierre sur le - chantier de la cathédrale inachevée. À Beauvais, en 1518, Martin exige que les mêmes salaire et avantages que lui.

Pourtant bien loti, et peut-être malgré son père, Pierre abandonne Beauvais Île-de-France et travaille par corres- pondance avec son père. À travers ces éléments, on discerne la mobilité des deux Chambiges, leurs voyages, leur gestion à distance des chan- tiers, le choix judicieux d’exercer sur des sites proches (comme Sens et Troyes pour Martin), y compris si les chantiers sont loin d’être appa- rentés par le style (comme Chantilly et Senlis, pour Pierre). Ces déplace- ments tissent aussi un réseau de rami- Troyes un adjoint, Jean Damas dit à Beauvais, Scipion Bernard devient sans doute un autre de ses gendres…

Les collaborateurs sénonais et beau- vaisins, et de nombreux aspects du travail d’équipe sont ensuite analysés.

La deuxième partie, d’une cin- quantaine de pages, décrit « Les monuments ». Première œuvre connue de Martin, le chantier du transept de la cathédrale de Sens (1490-1515) n’est pas très bien docu- menté par les archives. Toutefois, les deux croisillons ont été menés à bien sans qu’il ait été nécessaire à Martin de séjourner sur place plus de quatre ans au total. Pour le transept

de la cathédrale de Beauvais (1500- 1532), l’auteur retrace la genèse de la construction et va au-delà de la mort de Martin, jusqu’au problème de l’érection téméraire d’une tour lanterne au milieu du XVIe siècle, qui s’effondrera en 1573. La façade de la cathédrale de Troyes est la mieux documentée de toutes : l’arrivée de Martin Chambiges et l’ajournement du projet (1502-1506), la première pierre en 1507, l’élévation graduelle selon le projet du père jusqu’à sa mort, puis la commande de nou- veaux plans à Pierre en 1532 pour le raccordement de la façade avec la À noter un bâtiment adjoint par Martin à la cathédrale et malheureu- sement détruit : une « chambre des comptes », qui fut peut-être la pre- mière salle d’archives conçue par un architecte de renom.

Le dernier volet, d’une centaine de pages, esquisse un panorama sur

« Le style des Chambiges et sa posté- rité ». Le style de Martin est examiné pour les compositions des façades, pour les roses, pour les piliers (rete- nons le motif du trilobe déformé, ou trilobe rampant, et le pilier ondulé, dont le succès fut fulgurant). Une analyse formelle détaillée est fournie, qui démontre comment l’architecte recourt systématiquement à l’inter- section des lignes et à la superposi- tion de plans verticaux, une manière qui se déporte vers un style curvili- néaire dans les années 1520. Quant à Pierre, s’il prolonge le style de son père, ses choix à Senlis sont inter- prétés comme les plus aboutis des recherches gothiques du XVIe siècle.

Sa personnalité est d’autant plus inté- ressante que, dans le même temps, il expérimente le style transalpin pour l’architecture civile.

Les deux ouvrages recensés témoignent ainsi que le dynamisme du premier XVIe siècle ne se juge pas uniquement à l’aune des modèles ita- liens. Il procède d’innovations tech- niques, de solutions qui renouvellent la tradition gothique, d’une effer-

- boyance » est un ingrédient majeur de la première Renaissance française.

Véronique Rouchon Mouilleron

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