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Academic year: 2022

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Oxydation des protéines hépatiques et musculaires cltez le bouvillon engraissé par un régime à base d'herbe

Oxidation of hepatic and muscle proteins in fattening steers given fresh grass

I SAVARY-AUZELOUX (1), D MICOL (1), D. DOZIAS (2), I. ORTIGUES-MARTY (])

(I) INRA, Unité de Recherche sur les Herbivores , Theix,63122 Saint-Genès Champanelle, France (2) INRA, Domaine expérimental de Borculo, 613l0 Le Pin-au-Haras

INTRODUCTION

Les consommateurs ont une image favorable de la qualité de la viande produite à partir d'animaux élevés à I'herbe. Nous nous sommes donc attachés à trouver des éléments objectifs per- mettant de déterminer les spécificités de la viande produite à I'herbe par rapport à celle provenant d'autres conduites ali- mentaires.

Par rapport à des régimes à base d'ensilage de maïs, une ali- mentation à I'herbe se caractérise entre autres par un type different de conduite des animaux : animaux élevés à I'exté- rieur, ayant un degré d'exercice élevé et sont soumis à plus de stress thermiques, des apports alimentaires spécifiques en anti- oxydants (vitamine E) (Weiss, 1998) et une richesse en acides gras polyinsaturés n-3 (Wood et al, 1997). Toutes ces caracté- ristiques du régime peuvent favoriser I'oxydation des consti- tuants cellulaires dont les protéines. Or, les protéines oxydées sont des substrats privilégiés pour les systèmes protéolytiques cellulaires, lesquels jouent un rôle majeur dans la dégradation des orotéines à la fois in vivo dans les tissus (les muscles) mais uutri .n phase posl mortem dans la viande. Notre travail vise à tester I'hypothèse qu'un régime favorisant I'apparition de ces protéines oxydées etlou la stimulation des systèmes protéolytiques pourrait exercer un effet bénéfique sur la matu- ration de la viande et donc sur sa tendreté.

r. MATÉRIEL ET MÉTHODES

24 boeufs Charolais d'un an (castrés à 9 mois pendant la période hivernale) ont été répartis en 2 lots < ensilage de maïs > (M) ou < ensilage d'herbe/herbe ) (H). Les animaux ont été conduits à même vitesse de croissance par aiustement des quantités d'aliment distribuées au lot M sur'la baie de la crois- sance effectuée par le lot H. Les animaux du lot M ont reçu de I'ensilage de maïs et du tourteau de soja à I'auge dilués avec de la paille lorsque nécessaire. Au cours de la période hiver- nale, les animaux du lot H ont été alimentés à I'auge à volonté avec de I'ensilage de prairie permanente complémenté avec un aliment concentré commercial. Pendant le reste de I'année, les animaux H ont été conduits sur un pâturage tournant de ray- grass. Les animaux des 2 lots ont été abattus au même âge (30- 32 mois) et au même poids moyen (762-785 Kg).

Le degré d'oxydation des protéines (dosage des carbonyls) a été mesuré dans les muscles rectus abdominis (RA) et semi tendinosus (Sf ainsi que dans le foie des animaux juste après I'abattage des animaux. Le degré d'oxydabilité (potentiel maximal d'oxydation) des protéines des même muscles et du foie a également été mesuré par le dosage des carbonyls après induction d'oxydation provoquée par un mélange de fer et d'ascorbate. Les données sont traitées par analvse de variance.

2. RÉSULTATS

L'alimentation à base d'herbe, riche en acides gras polyinsa- turés n-3, favorise le taux d'oxydation des protéines dans le muscle ST (+ 45oÂ, P<0,04) par iapport au régime à base d'en-

silage de maïs (Figure l). La tendance est similaire, bien que non significative pour le muscle Rl. Nous n'avons pas constaté de différence entre les 2 types de régimes sur les taux de carbonyls hépatiques. Lorsque I'oxydation des protéines musculaires et hépatiques est stimulée par l'ajout de composés pro-oxydants, I'oxydation des protéines musculaires augmente quel que soit le régime alimentaire des bouvillons. Par contre, dans le muscle SI le niveau d'oxydation reste plus élevé (+22.0%, P<0.05) chez les animaux du lot H par rapport aux animaux du lot M. Le niveau d'oxydation des protéines du muscle Àl ainsi que du foie n'est pas (ou peu) modifié par les régimes alimentaires.

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et le foie de bouvilions nourris avec un régime o ensilage de mais ' (M) ou . Ensilage d'HerbeÆIerbe'(H)

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3. DISCUSSION ET CONCLUSION

Les protéines du muscle ST plus oxydées chez les animaux nourris à I'herbe peuvent constituer des substrats privilégiés pour les protéases qui, lors de la maturatton post mortem de la viande, favorisent la dégradation de l'ultrastructure du muscle.

L'alimentation des animaux à I'herbe et l'accumulation de protéines oxydées dans certains muscles pourrait donc poten- tiellement participer à I'augmentation de la tendreté de la viande par une stimulation de I'activité protéases mises en jeu au cours de la maturation de la viande.

Cette augmentation de I'oxydation des protéines musculaires observée chez les animaux nourris à I'herbe n'est Das associée à un niveau plus élevé de peroxydation des lipides musculaires (cf communication de D. Mouty et al). Le statut en vitamines E et en composés antioxydants liposolubles apportés par I'herbe semble avoir un effet protecteur efficace sur les lipides mais pas sur les protéines. Ceci peut s'expliquer par le caractère plus hydrosolubles des protéines et donc moins protégées par les composés antioxydants liposolubles comme la vitamine E (Ogo et al, 1996).

W e i s s W P . , 1 9 9 8 . J . D a i r y . S c i . , 8 1 . 2 4 9 3 - 2 5 0 1 Woods JD., Enser M.,1997. Brit. J. Nutr, 78, 546-560

Ogo Y., Kasai T., Kiriyama S., 1996. Nutr. Biochem,7,77-84.

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