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POURQUOI REFUSER LE CONTROLE LOCAL

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Academic year: 2021

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POURQUOI REFUSER LE CONTROLE LOCAL

Pourquoi nous menons l’action contre le contrôle local ? Parmi les

arguments avancés par ceux qui prônent le contrôle local il y a :

– le coût du bac ; – la difficulté d’organiser le déplacement de multiples enseignants et élèves.

• L’indépendance des jurys est la meilleure garantie contre l’iniquité: que l’examinateur soit le prof de l’année ou de l’année passée peut engendrer une vision subjective, positive ou négative, de l’élève, qui ne pose pas problème voire se justifie dans le cas d’une évaluation formative, mais qui est contraire à l’esprit et aux exigences d’une évaluation certificative.

Cette indépendance s’entend au niveau de l’établissement en empêchant les pressions internes (entre enseignants, entre évaluateur et évalués, entre enseignants et administration) comme au niveau du jury lui-même en évitant que l’IPR, représentant du recteur d’une part, évaluateur et supérieur hiérarchique de l’enseignant d’autre part, soit présent dans les délibérations.

• Une meilleure prise en compte du travail et de l’investissement, des progrès des élèves.

• Une évaluation de type CCF ou contrôle continu ne permet pas de juger un niveau globalement, elle intervient sur une partie des connaissances.

L’évaluation faite localement sera nécessairement adaptée aux parties du programme traitées même s’il existe un cadrage national et réduira le rôle des programmes nationaux, pouvant créer les conditions d’une inégalité croissante de formation d’un établissement à l’autre (ex. : les capacités expérimentales où les profs choisissent parmi les 60 épreuves possibles).

• L’évaluation de compétences qui ne sont pas

habituellement évaluées au bac.

• Le baccalauréat a une double fonction de certificat de fin de second degré d’une part et de premier grade universitaire d’autre part. En assurant les deux, il garantit aussi la mise en oeuvre de repères nationaux qui ne sont pas de simples recommandations et une égale reconnaissance du diplôme sur l’ensemble du territoire national. Il n’a jamais été conçu comme une garantie de réussite dans tous les cas dans le supérieur, ce que ne pourrait pas plus réaliser par ailleurs un concours d’entrée à l’Université réclamé ici ou là.

Qu’auraient réellement à gagner les candidats, nos élèves, dans une déconnexion de ces deux rôles, au-delà d’un plus grand sentiment de « sécurité » – et pas pour tous – en Terminale ?

• Le bachotage de fin d’année pourrait disparaître, ou tout au moins être moins prégnant ;

• Le contrôle local risque de conduire à des diplômes maison, qui ne seraient pas reconnus comme diplômes nationaux faisant perdre au bac son rôle de passeport vers l’université et son repère de qualification en terme de grille de salaires.

Le baccalauréat est aussi un élément important dans l’évaluation des lycées. Dans ce contexte, donner la possibilité aux établissements d’intervenir directement dans la délivrance du diplôme induit un biais qui sera préjudiciable à tous : aux élèves dont la valeur du diplôme risque d’être liée à l’établissement fréquenté, aux établissements qui sont déjà soumis à la pression de résultats conformes aux normes nationales. Cette dérive est bien connue au niveau de la délivrance du brevet des collèges.

• C’est la fin de

l’examen couperet. • Le baccalauréat actuel n’est pas, dans ses résultats, un examen injuste ou inéquitable. Même s’il induit chez nombre de candidats un stress bien compréhensible, ses résultats sont dans l’immense majorité des cas conformes à ce que les conseils de classes de fin d’année peuvent pronostiquer.

Les propositions ministérielles pour

« moderniser » le baccalauréat vont dans le sens du développement de ce que nous appelons le « contrôle local » et que nous contestons.

L’évaluation des capacités expérimentales comme pour celle des TPE sont des exemples de ce type d’évaluation.

Par contrôle local, nous entendons que

l’évaluation certificative est menée par un professeur de l’élève ou par un autre professeur du même établissement, sous la responsabilité du chef d’établissement ou d’une commission interne à l’établissement qui peuvent être amenés à choisir les sujets et les critères d’évaluation en fonction de la situation locale.

Certes, une évolution du baccalauréat est

souhaitable.

Les épreuves, et en particulier le second groupe doivent être repensées. Nous avons toujours dit que nous étions prêts à en débattre sans tabous. Nous sommes conscients que de nouvelles

connaissances, voire des compétences doivent être prises en compte, et qu’en conséquence, les conditions de leur évaluation doivent être posées.

Ce qui nous est proposé représente une dérive dangereuse sans régler pour autant ces questions nouvelles.

• Il permet de ne pas écourter l’année scolaire, de ne pas perturber le 3e trimestre

• Les propositions actuelles de Contrôle en Cours de Formation en cours d’année scolaire sont très lourdes, imposent une désorganisation des emplois du temps plusieurs fois dans l’année, et mobilisent des enseignants hors de leurs classes habituelles pendant un temps qui peut dépasser celui des épreuves actuelles. De plus, on ne peut réduire les perturbations de la fin d’année au seul baccalauréat : les procédures d’orientation (conseil de classes, commissions d’appel et d’affectation entre autres) sont aussi un élément important dans l’organisation complexe du troisième trimestre

Si l’évaluation au bac doit être repensée, nous considérons le maintien de jurys indépendants comme essentiel malgré son coût et appelons les collègues à refuser le contrôle local.

Quant à l’évaluation des progrès, du travail et de certaines compétences, déjà prise en compte dans l’évaluation formative de l’année en cours et des précédentes, elle peut parfaitement être reconnue par une meilleure utilisation du livret scolaire. Le SNES a déjà fait des propositions dans ce sens et souhaite qu’un véritable débat sur les équilibres du baccalauréat soit mené plutôt que cette fuite en avant.

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