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Notions de critique historique

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RESEARCH OUTPUTS / RÉSULTATS DE RECHERCHE

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University of Namur

Notions de critique historique

Boland, André

Publication date: 1964

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Citation for pulished version (HARVARD):

Boland, A 1964, Notions de critique historique. Namur.

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(2)

FAC

ULTÉS UNIVERSITAIRES NOTRE-DAME DE LA P

AIX

NAMUR

A. BOLAND

NOTIONS DE

CRITIQUE HISTORIQUE.

Edition 1964.

(3)

INïRODUCTION : Le sens de la critique historique. 1. Notions et définitions.

Le cours de critique historique fut ajouté au programme par une loi de

192

9,

dans le but d'inculquer les principes du travail et de l'esprit scientifiques. Au point de départ, il convient de préciser les termes mêmes de l'énoncé du cours. La critique est la science et l'art de juger de la valeur d'une chose quelconque. Elle n'est pas exclusive au domaine historique : il y a une critique littéraire, sporti-ve, etc. L'histoire - cf. infra plus abondamment - est la connaissance du passé humain.

Les deux notions ensemble forment le concept de critique historique, science et art de juger de la valeur du travail historique (i.e. l'élaboration judicieuse de la connaissance du passé) ou d'un travail historique (i.e. un ouvrage su scepti-ble de communiquer cette connaissance). Plus spécialement et techniquement , la cri-tique historique est appelée à juger de la valeur des documents sur lesquels repose la connaissance du passé. On est ainsi amené à une question précise • le travail his-torique a-t-il été fait selon des règles méthodiques? La critique historique est donc la même chose que la méthode historique.

Cette méthode reposant elle-même sur la possibilité d1une connaissance his to-rique, on peut donner trois definitions descriptives de la critique. Elle est thé o-rie de la connaissance en histoire (définition savante); art de discerner le vrai du faux en histoire (définition vulgaire); ensemble des règles appliquées pour trou-ver, interpréter les documents, en extraire les faits et atteindre ainsi à la v

éri-té historique (définition technique). 2. De l'utilité de la critique historique.

Si ces règles sont simples, voire simplistes, on y contrevient souvent. Les historiens les méconnaissent parfois; et, dans la vie courante, on fait foi à des témoignages sans autre forme de procès. De là une première utilité : l 'applica-tion de règles strictes et logiques dans la formation des jugements de valeur et des choix d'action.

D'autre part, l'exposé des règles de la critique permet de revoir, sur des exemples, ses connaissances personnelles en histoire. Elles sont en effet, un miroir des temps, une expression diversifiée des mentalités, comme les reflets des con-ceptions successives de la vie de l'esprit humain. Née dans le contexte philosophi -que du doute appliqué à l'histoire, la critique a vu, au cours des temps, sa con-ception s'élargir. Chaque éccle historique a son sens de la critique; le connaître peut constituer un moyen de parcourir les grands courants de l'histoire.

Or, aujourd'hui, la dimension historique est devenue comme une donnée f onda-mentale de l'esprit humain; on se plaît à en appeler à l'histoire, on refuse d'aller contre le sens de l'histoire; on cherche à intégrer dans des projets de réformes une résonance historique. La conscience historique qui se dessine prend les traits d1un nouvel humanisme.

3.

La double perspective du cours.

Il s'agit de tenir compte dans le cours de cette triple utilité. Sans doute, le premier objet reste l'exposé de la méthode historique, perspective technique : comment l'histoire se fait-elle, s'écrit-elle ?

A chaque étape de ce processus et en y revenant à son terme, il convient de faire réflexion sur les principes de base de ce processus. Quelle est la yaleur du travail historique? Quelles en sont les limites? C'est là une perspective plus philosophique, de réflexion sur la méthode en histoire.

De cette double perspective, le plan du co~ se dégage. Après avoir situé de façon générale le problème de la connaissance historique, on abordera la méthode historique (le partie) en ses trois moments (analyse, critique, synthèse), puis on

tentera une critique de l'histoire (2e partie) appelée surtout à sa.tisfaire la deu-xième perspective.

(4)

2 Chapitre préliminaire de la connaissance historique.

1. Histoire et histoire.

Le langage est équivoque : le même mot signifie à la fois la réalité h istori-que et la connaissance h:Etorique. Les tentatives pour lever l'équivoque - H~stoire et histoire; Geschichte et Historie; res gestae et rerum gestarum historia - sont insuffisantes. Une complexité réelle fonde la dimension historique : il n'y a vrai -ment Histoire que là où il y a histoire. L'homme n'a vraiment un passé que orsqu1il prend conscience qu'il en a un.

L'histoire apparaît donc comme l'éveil de la conscience à l'existence de la réalité. Elle est acte de connaissance, i.e. appréhension, éveil, prise en charge. Elle n'est pas nécessairement un écrit - ce dernier est un stade ultérieur - ni

re-cherche - malgré l'étymologie du mot grec Historia - car celle-ci est un satde anté -rieur à la connaissance. La connaissance se situe à l'intersection, au noeud; elle apparaît comme une rencontre.

Plus loin, 11 histoire est connaissance du passé humain. "Passé" s I oppose au

présent de la connaissance; mais passé et présent se rejoignent dans le temps -identique et différent à la fois -. Continuité et discontinuité sont au centre de l'opposition fondamentale à la connaissance historique. Le mot "humain" sou_igne la même volonté de retrouver le passé là où il est compréhensible, où il est uni à

l'homme qui veut le connaitre. Derrière les manifestations de vie passée, 1 histo-rien recherche l'homme. Affrontement et réciprocité composent la rencontre hi sto-rique.

2. Le fait historique, objet de la connaissance.

A l'origine, il y a 11événement, eventus, donné le plus primitif. Deux

carac-tères le signalent ~ sa place dans le déroulement temporel - "une pierre est tombée"; "l'enfant a pleuré" - et son instantanéité - car il a un point de départ et un

point de chute -.

Objet de connaissance, l'événement devient un fait historique. Celui-ci est déjà une traduction, un travestis de l'autre. L'appréhension suppose tout un ensem-ble de tenants et d1aboutissements que ne retient pas nécessairement la connaissan-ce, Les mots en histoire rendent tant bien que mal une réalité complexe du passé, quand ils ne la trahissent pas simplement.

Au terme de la connaissance, l'objet est devenu une reconstruction.

r

:

ne peut jamais être une résurrection, ni même une représentation. Le récit d1une ba-taille est comme une nouvelle bataille, à partir de celle du soldat et de celle du général, revue d'un poste idéal d'observation. L'objet était du fieri et la con-naissance en fait de l'esse. Il est connu en tant que passé et ce caractère ajoute à sa nature. Assumé par le présent, le passé reçoit une vie nouvelle.

3,

Le su.jet connaissant,

A l'origine de la connaissance - vue du côté du sujet -, il y a la perc ep-tion. Celle-ci est accueil au donné de l'objet, mais reste liée à un point de vuo. Sur cette perception l'esprit réagit selon une manière limitée par sa menta_ité, son éducation, son tempérament. Le sujet est, lui aussi, dans 11Histoire; il est d'un milieu. Sa compréhension sera marquqe par les trois éléments de sa propre durée émotion, souvenir, conscience.

L'histoire est inséparable de l'historien; elle sera donc une r econstruc-tion. La connaissance historique est du même ordre que la connaissance de soi une reconstruction par l'examen des motifs et des mobiles. Connaissance de aoi et con-naissance des autres sont complémentaires, tout en étant différentes.

Ceci achève de préciser que la connaissance historique est un dialogue entre passé et présent, entre sujet et objet. Comme tout dialogue, celui-ci met en bran-le des qualités et une méthode. Et au terme, l e sujet comme l'objet est enrichi : l'approche de l'autre et de son mystère est toujours source d'enrichissement , la co-naissance participe à la création.

(5)

Première Partie

LA METHODE HISTORIQUE

.

(6)

4

1. L1observa~ion en histoire~

La distinction entre observation directe et observation indirecte est clas -sique. Il ne faudrait ppurtant pas la pousser trop loin : leurs caractères communs définissent la méthode historique à son origine.

1. L'observation directe.

De certains faits contemporains, on peut être observateur; mais les limites de cette observation directe sont évidentes. A côté de choses vues ou entendues, que d'autres qui forment le cimetière vivant ! Et même pour les choses vues, l'at-tention n'est pas toujours soutenue, ni la mémoire fidèle. L'observation elle-même est dépendante de divers éléments géographiques et psychologiques.

Souvent, l'observation directe est une reconstruction. D'une attitude exté -rieure, je remonte à u~ état d'âme intérieur, voire à un fait matériel que je re-constitue. Ici encore, la connaissance des autres maintient ses antinomies.

Même pour des faits contemporains, l'observation directe ne supprime pas le r6le des témoins. Pour savoir le détail d'une bataille, le général est souvent obli-gé de recourir à la mémoire de ses lieutenants. Reconstitua.nt la situation économi-que de la semaine, outre mes observations, j'ai recours à des enquêtes et à des sta-tistiques faites par d'autres.

2. L'observation indirecte.

L'observation directe aboutit quelquefois à une notation. Celle-ci devient l'occasion d'une autre observation indirecte - la connaissance indirecte étant celle qui n'atteint l'esprit de l'historien que par des intermédiaires-. La notation por-te les mêmes marques que l'observation dont elle émane : los récits du sacre de Na-poléon dépendent des circonstances concrètes de l'observation du témoin.

Limitée à un observateur, la notation est fragmentaire. Le fait historique est à l'intersection de mille relations. Une bataille, c'est cello du soldat, celle du général, celle d'un observateur étranger au conflit; et de même pour un événement quelconque, sportif ou politique. Dès lors, l es relations notées se complètent sans d'ailleurs atteindre par leur sommo la réalité historique de l'événement.

Par l'observation indirecte, une ~ouvelle reconstruction s'opère. A partir des récits d'une bataille, l'historien écrira et connaîtra une bataille conceptua-lisée; il racontera ce qu'il aurait pu observer des deux côtés à la fois, une ba-taille idéale vue d'un observatoire idéal. Il peut d'ailleurs y prétendre car il connaît la suite des événements, ce que ne pouvaient imaginer les contemporains de l'événement.

3.

Observation et méthode historique"

On le voit : entre l'observation directe et l'observation indirecte, la dif-férence n'est que de degré. L'appel les témoignages est plus aisé pour des faits présents dont on aurait été soi-même observateur, mais il n'est pas toujours possi-ble, ni automatiquement valable. D'autre part, l'observation du passé n'est pas né-cessairement ni toujours indirecte (v.g. dans l e cas de restes archéologiques ou d'un texte juridique). L'intermédiaire par quoi se distingue l'observation indirecte peut amener une sorte de connaissance directe. Dans l'une et l'autre, on ne peut créer le phénomène.

Voici ce qui distingue 11hj_stoire des sciences de la nature, par exemple. L1 his-torien ne peut provoquer le phénomène qu'il aurait mal observé directement ou indirec-tement, au contraire du physicien ou du chimiste. L'histoire fait partie des sciences de l'homme. Comme passé et présent, observation directe et indirecte se rejoignent dans l'élément humain. Au sein de l'affrontement, une réciprocité demeure.

Et cette réciprocité souligne l'importance du document, de la trace. Si l'his -toire ne peut provoquer le phénomàne1 si le passé ne ressuscite jamais, la connais-sance du passé par les documents progresse sans cesse. De nouveaux documents peuvent être mis à jour; et le dialogue en quoi consiste le travail historique suscite par la sagacité et les questions posées un enrichissement jamais assouvi.

(7)

5

Le document doit être considéré sous le biais de la forme qu'il revêt (2), de l'enquête nécessaire pour le trouver

(3),

de son utilité

(4).

2. La Classification des documents.

1. Les documents bruts sont toutes traces matérielles d'un phénomène historique. a. traces matérielles de vie matérielle : ustensiles, monnaies, habitations, morceaux d'habitation (tuiles, v.g.), objets divers qui signifient l'activité ou 11

u-tulité humaines (v.g. colliers d'attelage), paysages (vues d1avion). Elles se trou-vent dans les musées ou sur place.

b. traces matérielles de vie immatérielle. Tels sont les restes commémoratifs qui sont monumentaux (oeuvres d'art au sens large : stèles, plaques commémoratives, memhirs, dolmans) ou figurés (l'arc de Titus qui met en figures l es victoires de Titus).

Ces traces sont largement répandues, allant des coutumes folkloriques, des langues aux notations mécaniques (films, disques, photos). D'autre part, elles peuvent être représentatives : v.g. un tableau peut aider à déterminer la psychologie duper-sonnage qui y est peint.

2. Les documents humains, ou sources proprement dites, sont toutes traces d'un phéno" mène historique consi0nées par un intermédiaire humain qu'on ne peut délaisser dans l'examen.

a. Les sources orales sont directes : l'interview, l'enquête, le recensement sociologique; ou indirectes, i.e. se basant sur une enquête par transmission. Telles sont les traditions orales, les légendes orales, où se manifestent le goût d'une épo-que et ses formes de récits.

L'importance de ces sources vient du fait qu'elles ont donné naissance à des documents écrits : l es résultats d'enquête, les chansons de geste (selon certaines théories), les évangiles. La critique ne saurait oublier ce fait.

b. Les sources écritGs se divisent en

- - 1) sources commémorative~ ou d'archives, que certains nomment objectives parce qu'elles créeraient le phénomène (!). Ce sont des documents écrits (dessinés ou imprimés) reçus ou rédigés par une personne publique

(=

personne physique ou morale investie, en certaines circonstances, par la loi ou la coutume, d1une autorité sp é-ciale, en tant qu'elle use de cette autorité). Leur importance vient du fait qu'ils équilibrent des intérêts particuliers et ont valeur probatoire éventuelle.

D1une façon générale, t els sont les actes :

a) actes privés, relèvent du droit privé

(=

ensemble des règles ju-ridiques qui s'appliquent entre les personnes); v.g. les actes notariaux, commerciaux, d'achat, de vente, les actes de mariage, etc.

b) actes publics relevant du droit public

(=

ensemble des règles ju-ridiques qui s'appliquent à l'état); v.g. les diplômes, certificats, les traités in-ternationaux, les encycliques.

Pour l'historien, les actes ne sont pas seulement des documents juridi-ques mais encore sociaux, le droit reposant et signifiant une mentalité de droit. Ils se trouvent dans les dépôts d'archives ou sur place, chez les notaires ou dans les entreprises, voire dans des familles privées.

2) sources littéraires : notations circonstanciées de phénomèn s histori-ques (ou récits raisonnés de ces phénomènes). Elles comprennent des

a) sources littéraires historiques, qui prétendent consigner les faits tels qu'ils se sont passés. Ce sont des documents de simple relation (v.g. les Annales, journaux de bord, correspondances); ou. bien à but (v.g. l es chroniques, qui, s'étendant sur un espace de temps large, relient les faits entre eux) ou encore ~ thèse (v.g. les récits hagiographiques ou les Mémoires - des chroniques conte mpo-raines aux événements relatés-).

b) sources littéraires au sens strict : fabliaux du M.A., chansons de geste, les romans;

c) sources d'information qualitatives (presse) ou quantitatives (données chiffrées, statistiques).

(8)

6

3.

L'enquête historique ou heuristique.

Le document se présente sous mille formes. Encore faut-il le trouver

L'heuristique est la discipline historique qui s'attache à chercher le document (1) et en même temps à retrouver la bibliographie qui le concerne (2).

1. L'enquête documentaire.

Nous ne nous arrêtons ici qu'aux sources - i.e. documents humains-. Elles se divisent en sources inédites et sources publiées.

a. Les sources inédites se trouvent dans les dépôts d'archives et les

biblio-thèques (section des manuscrits).

L'histoire des bibliothèques illustre les rapports sociaux. Connues dès la

plus haute antiquité, introduites en Occident par les Croisades, elles s 1épa ouissent

au siècle des humanistes. Nées au cours du m e s., les grandes bibliothèques c onser-vent, à côté des imprimés, une section de manuscrits qui fait leur réputatioL,

L'histoire des archives a plutôt trait à l 1évolu+,ion juridique. Organisées

sous Rome, leur importance, décrue dans le haut-Moyen-Age, revient en force e.vec la restauration du droit romain (XIIe s. et XIIIe s.). Les temps modernes inaugurent la nofion d'archives publiques, avant que la Révolution française vienne leur d nner une

organisation nettement centralisée. A côté de ces dépôts publics, d'autres (c

ommu-nautés, entreprises, privées) complètent souvent la documentation.

L'état sommaire dos richesses des bibliothèques et archives est donné tans des Guides (catalogue de renseignements généraux sur la documentation d'un pays eu d'une matière). D'autre part, los documents classés fmt l'objet d'inventaires (catalogues analytiques succincts des richesses d'un dépôt ou d'un fonds d'archives ou de bi-bliothèques).

b. Les sources publiées forment l'ensemble des collections de textes (suito d1ouvrages publiant, on général in extenso, des documents variés et de diverEcs pr o-venances relatifs à une période ou à une question). Ces collections ont été 11oouvre des érudits et des sociétés des mIIe, XVIIIe s., XIXe s. Exemples : les Acta San

c-torum (.A.ASS), les Monuments Germaniae historica (MGR), la Commission Royale d1Histoi

-re (CRH); les Annales et documents Parlementaires, le Mani teur; les archives ]?haros;

la Pasinomie, etc.

Sur l'état des inventaires et des publications de documents, 11instrun:ent de

travail est le répertoire (catalogue analytique qui, par matières et par périodes, donne surtout l'indication des documents relatifs à une question).

2. L'enquête bibliographique.

Parallèlement à la première, celle-ci recherche des travaux déjà consacrés

aux documents et permet des vérifications de détail au moment où les documon-ts sont

trouvés.

a. L enquête scientifique se base sur les bibliographies (catalogues analy

ti-ques qui, à côté de quelques indications de documents, donnent surtout la liste dos travaux relatifs à une question).

b. L'enquête sommaire permet des vérifications immédiates de détail. fille se fait par les encyclopédies (recueils méthodiques, le plus souvent par ordre al phabé-tique, des connaissances actuelles sur divers points). La Grande Encyclopédie en est l'ancêtre; le Larousse et le Littré en sont les prototypes. Chaque pays possètle son

encyclopédie, ou peu s'en faut. Elle se fait encore par les dictionnaires (recueils

alphabétiques des connaissances actuelles sur un point déterminé). Parmi ceux-ci los dictionnaires biographiques sont très utiles.

c. L'enquête courante, par los Revues, permet de prendre connaissance avec les derniers travaux, les dernières enquêtes, voire les plus récentes publications do documents. Son utilité est sans cesse croissante.

(9)

Annexe bibliographique. Guides généraux :

MALCLES, L .N. , Les sources du travail bibliographique, Genève- Paris:, 1950-1958, r,

3 tomes en 4 vol.

CALOT F, et THOMAS G., Guide pratique de bibliographie, Paris, 1950,

VAN HOVE, J., Répertoire des organismes de documentation en Belgique, 1947. Inventaires :

Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Royale de Belgique, commencé par Vandengheyn, Bruxelles, 13 volumes,

CUVELIER, Les archives de l'Etat en Belgique,

3

vol,, 1914-1930; continu3 par BROUWERS, D.D., Les archives de l'Etat en Belgique de 1930 à 1936.

Ce sont des inventaires généraux; à côté d'eux, une masse d'inventaires par dépôts et par fonds d'archives sont régulièrement publiés.

Répertoires :

POTHAST, A. , Bibliotheca historica medii aevi, 1896, 2 vol. (- 1500).

MOLINIER, HAUSER, BOURGEOIS, ANDRE, Les sources de l'histoire de France (-1715). WATTENBACH et LORENZ, Doutschlands Geschichtsquellen im Mittelalter (ava.it et après 1250).

Bibliographies :

DALIMAN-WAITZ, uellenkunde der deutschen Geschichte, 2 vol., 9e éd., 1931-1932; GROSS, Sources and Litterature of en lish histor. -1485), continué par READ, Bibliography of british history -1603), et par DAVIES, Ibidem, (-1714).

PIRENNE, H. , Bibliographie de l'histoire de Belgique, 3e éd., 1931, corrigé par NOWE et OBREEN.

Encyclopédies :

LAROUSSE, P., Grand dictionnaire universel du XIXe s., le éd. en 17 vol . 1866-76; souvent réédité, actuellement dans le Grand Larousse encyclopédique; 10 vol.

QUILLET, Dictionnaire encyclopédique.

Encyclopédie française, fondée par FEBVRE et MONZIE, 20 vol. depuis 1935, ordre méthodique. Cf. en particulier, los tomes X (Etat moderne), XI (vie interna~ionale), XX (histoire).

Collier 1s Encyclopaedia (USA); Encyclopaedia britannica: der Grosse Herier et der Grosse Brockhaus; De katholieke encyclopédie (P.E.) et la Winkler Prins Ency-clopédie (tenue à jour par le Boek van het .iaar paraissant avec un an de rec;ard sur les événements); Encyclopedia italiana; Encyclopedia universal illustrada (Esp. ). Dictionnaires :

Dictionnaire de théologie, de sÎiritualité, d'Histoire et de Géographie e cclé-siastiques; Dictionnaire du droit Dalloz).

Biographie nationale, 28 vol.+ 2 suppl. (vol. 29 et 30), + un vol. 31 (actuel-lement au second fascicule).

Dictionnaire de biographie française, dir, BALTEAU, depuis 1929, en cours; Dictionnaire des biographies, 2 vol., 1958 (GRilllAL, P.).

Revues :

Revue d'histoire ecclésiastique (RHE) depuis 1900; Revue belge de Philologie ot d'Histoire, depuis 1922; les Annales (hist. éc. ot sociale) depuis 1929; Jat.resbe-richte für deutsche Geschichte depuis 1925; The english historical Review depuis 1886.

Sur les revues, cf CARON et JARYC, Ré ertoire des ériodi ues de lan e fran aise philosophiques, historiques, philologiques et ,juridiques, Paris, 1935 + suppl.37-38); VAN HOVE, J. Répertoire des périodiques paraissant en Belgique, Br. , 1951-5~ (2 sup.

(10)

4.

Le document, témoignage du passé. 1. La signification du document.

8

Le document est toujours un résidu, une information, une trace -

=

marque perceptible aux sens, qu1a laissée un phénomène en lui-même impossible à saisir-.

Comme tel, il est une possibilité de connaissance; et celle-ci, pour naître, est liée au document.

Le document es~ donc une invitation à la connaissance. Trace, il est signe. Et le signe - toute trace - n'existe comme tel qu'en fonction d'une compréh nsion

éventuelle. Pas de signe vrai s1il ne peut être reçu, accueilli

1 compris, admis.

La possibilité de connaissance demande à devenir acte de connaissance.

Par lofait même, le document est un témoignage. Il témoigne de la réalité historique en face d'un esprit susceptible de l'accueillir; il met en relation le sujet et l 'objet de la connaissance. Le document n'est donc pas une fin en soi; il est un moyen qui permet la connaissance : à travers lui c'est le passé que je re-cherche. D'où le sens équivoque des sources dites "objectives" •••

2. Document et connaissance du passé.

Le document n'est pas la réalité hmstorique, il en est le signé, lo t émoi-gnage. D'une façon générale? il est à la fois trop abondant et forcément lacunaire. L'Antiquité et le haut Moyen-Age dont la plupart des documents ont été publ~és, sont encore mal connus. L'époque contemporaine, par contre, malgré les lacunes dues aux guerres et aux destructions, offre une masse dè documents réellement insurmontable. La prudence est de mise, puisque le document même abondant,ne cesse jamais de n1être

qu'un reflet, un miroir de la réalité historique.

Mis en relation avec la connaissance du passé, le témoignage, par le docu-ment, peut être explicite, c'est-à-dire affirmer sur le passé un fragment de vérité. Mais cela ne suffit pas : explicite, il peut l'être volontairement (v.g. les chroni-ques, les sources littéraires proprement dites, les mémoires, la presse, etc.) i.e. avoir été composé pour âtre pris en considération et intéresser et informer le le c-teur. Il peut aussi l'être involontairement (v.g. les papyri égyptiens trouvés dans les tombes du temps des Pharaons; les bulles d'exemption; los rapports de chancelle

-rie).

Plus loin encore, le témoignage représenté par le document revêt un aractère implicite. Car, à côté de ce qu'il dit - en vue ou non d'une connaissance -, il con-tient mille détails qu'il n'a pas cru bon de faire connaître directement. A~nsi les vies des saints nous renseignent plus sur les façons de vivre et de penser à l'époque que sur le destin des personnages en question. De même, des Mémoires de S. Simon nous livrent surtout le tempérament de l'autour.

3.

Document et méthode historique.

Dès lors, les exigences de la méthode historique se précisent et 11enquêto prend uno extension considérable : un témoignage pout être pris dans un sens autre quo celui qu'il a la prétention d'avoir exclusivement. La chronique de Gislebert de Mons peut être étudiée comme source non pas de l'histoire de Baudouin V de Hainaut,

mais du droit,privé et public de l'époque.

A côté de cette première oxigence d'extension, il en est une autre, de

compréhension. Il faut approfondir le sens dernier du document. L'extension ne doit pas forcer ni méconnaître le sens du document. Pirenne a prétendu retrouver dans les documents, à l'appui de sa thèse sur Mahomet et Charlemagne, le témoignage d'é -coles laïquesi en fait, Marrou a montré qu'il s'agissait d'écoles religieuses de type médiéval.

C'est l'esprit de l'historien, on le voit, qui mène l'enquête. Et il n'est pas de sujet d'enquête, qui no demande qu'on l'exploite par mille moyens et qui ne suppose par là même de multiples connaissances et de multiples questions. L'hypothèse

(11)

.

5.

L1herméneutique ou l 'interprétation du document. 1. Le rôle de l'herméneutique.

Par son objet, m1herménoutique - de hermenu, exprimer, faire connaLtre, inter -préter - a, dans la méthode historique, une place à part. Mais cette place n'est pas une postériorité chronologique. L'interprétation du document pousse à en rechercher d'autres et provoque ainsi une extension de l'heuristique.

D'autre part, il n1est pas d1herméneutique vraie sans passage à la critique proprement dite. L'examen du document doit amener un jugement de valeur, lui-même s'insérant dans un ensemble. L'interprétation cherche souvent une confirmation ou une négation d'un pressentiment, d'une hypothèse. Logiquement pourtant - et non pas chro -nologiquement - , l 'herméneutique précède la critique, car avant de poser les ques

-tions précises de la critique au témoignage et au témoin, il convient d'avoir compris ce témoignage et ce témoin.

Au plan de la réflexion, l'herméneutique apparait bien comme un effort de compréhension - das Verstehen -. Toute interprétation qui n'en tiendrait pas compte serait dangereuse et non-avenue. C'est par la compréhension qu'on atteint la connais

-sance, but dernier de la méthode historique. Il en va du document à interpréter com-me d'une visite qu'on reçoit, d'une lettre qu'on lit.

2. L'application de l 'herméneutique.

Au point de départ - et de façon obvie - l'herméneutique s'applique aux mots du document, au signe qu'il représente. Le sens des mots est la première tiche de l 'herméneutique. Les mots ont un sens littéral précis qu'il faut découvrir et rus

-pecter; ex. : vel, senior, sacramentum, servus.

Le dernier exemple montre quo le mot a une histoire et une valeur historique. On a réservé le mot d'esclave au servus de l 'Antiquité, alors que le mot lui-même vient de Slaves vendus sur les marchés do l'an mil. Trop souvent de même, on con -fond régime féodal et régime seigneurial; le XVIIIe s. a fait la confusion pour ré -prouver l'un et l'autre sur une erreur d'interprétation, de compréhensiou. Il en va de même pour les mots comme démocratie, bourgeoisie, Reich, Révolution.

Enfin, au-delà du sens littéral des mots, il y a leur sens réel, qui ne peut se découvrir que dans un contexte, un ensemble. Et l 'examen de cette dernière her -méneutique débouche quasi directement dans le domaine critique, car remettre un té

-moignage dans un contexte - à la fois de l 1Histoire et de l'histoire - revient à le

critiquer au sens technique du terme et à interroger le témoin. (Ex. : le télégramme du gouvernement belge au Roi l e 19 juin 1940 peut, par son interprétation du sens réel, éclairer la question royale).

3.

Les lois de l 'herméneutique.

Au plan de la réflexion, il apparaît que l'herméneutique se fonde sur

le respect du document. Une interprétation qui malménerait le document sous prétexte de le faire parler dans un sens déterminé reviendrait à nier toute valeur à la con -naissance qui en découlerait. La connaissance étant un dialogue, les démarches do l 'esprit qui doivent le faire naître, ne peuvent être que l 'accueil, la bianveillan~ ce, la fidélité.

A côté de ces valeurs morales,11herméneutique exige des aptitudes techniques, Parmi celles-ci les connatssances générales tiennent une place importante : connais

-sance des langues, culture générale, largeur de vues, conscience professionnelle.

Telles sont les fondements techniques du métier d'historien.

Ces connaissances générales ne suffisant pourtant pas encore. Il fawt y ajou -ter des connaissances spéciales relatives au document envisagé : la théologie pour l 'histoire religieuse, l 'économie politique pour les questions économiques etc.

Parmi ces dernières connaissances, certaines ont donné naissance à des sciences d'appoint, dites les "sciences auxiliaires" de l'histoire.

(12)

10.

6.

Los sciences auxiliaires de l'histoire. 1. Ce qu'elles sont.

Los sciences auxiliaires de l'histoire sont des connaissances spéciales qui, habituellement nécessaires pour l'interprétation du document, se sont organisées

au-tour de principes et de lois propres qui leur donnent un caractère nettement déter-miné et scientifique. Elles sont dites auxiliaires en ce sens qu'elles constituent

des instruments adéquats de l 'herméneutique.

Dans leur présentation classique, elles sont dépendantes du contexte qui los

a vu naître. C'est dans le climat de la Renaissance et dans celui d'une révolution

intellectuelle que la méthode historique a précisé ses objectifs. D'emblée, l'his-toriographie de l'époque a mis en relief l'appoint de ces sciences auxiliaires.

Le nombre même de ces sciences est plus que probablement un faux problème.

Et l'épithète d'auxiliaire no peut prétendre établir une hiérarchie quelconque dans la nomenclature. Toute classification laisse dans l'ombre certains aspects et s'avère

imparfaite. Nous proposons ici une diversification selon les e;pèces de documunts. 2. Comment elles se présentent._

Certaines sciences auxiliaires regardent l'étude des documents bruts. Telles

sont, en particulier : l'épigraphie - science des inscriptions, l'archéologie -science des sources monumentales-, la numismatique - science des monnaies et

médail-les-, la métrologie - science des poids et mesures. Le climat de la naissance et du développement de ces sciences est celui d'un retour à l'antique.

D'autres regardent plus spécialement les documents écrits, dans le contexte d1un retour au passé - dans lequel le M.A. a repris sa place - et d'un plus large diffusion des textes historiques. Ce sont la linguistique - science de la langue par-ticulière du document-, la paléographie - science des écritures anciennes et du dé-chiffrement des documents anciens-, la diplomatique - science des diplômes et des actes et spécialement de leur forme-, la chronologie - science des manières d'indi-quer le temps.

Enfin certaines sciences auxiliaires sont annexes à l'étude du document.

Tel-les sont : la généalogie - sciences des origines et de la filiation des familles-,

l'héraldique - science du blason-, la sigillographie - science des sceaux-, la

géographie - science des tacteurs naturels et humains de la terre habitée-. Le

champ d'enquête de ces dernières sciences d'appoint est vaste et leur utilisation

est extrêmement variée.

3.

A quoi elles servent.

Tlles qu'elles sont ainsi présentées, les sciences auxiliaires classiques -au nombre de douze - ne préjugent aucunement de leur utilisation. La class~fication ne doit pas donner le change. La sigillographie, par exemple, est intimement liée à

la diplomatique, de même que la chronologie. La géographie est entièrement autonome,

de même que la philologie, considérée longtemps comme une science auxiliaire. Leur

distinction risque fort d'être et de rester un faux problème.

Car ces sciences et toutes les autres, doivent permettre à l'historien de

connaître le passé. Elles sont des moyens en vue de la connaissance. La paléographie est une illustration de l'histoire culturelle; telle phrase d'une charte, quoique

habituelle, peut introduire dans la connaissance de certains faits historiques. Ainsi posé, le problème des ciences auxiliaires s'élargit singulièrement. Pour interpréter le document, l'historien est amené à demander le secours d'autres disciplines, suivant les cas et suivant le contexte historiographique de son temps.

Aujourd'hui pas d'histoire sans économie, sociologie, psychologie, etc. La

connais-sance tend à prendre la forme d'une convergence de disciplines variées et pose la

question méthodologique des alliances de l'histoire.

(13)

7.

Les alliances de l'histoire.

Nous choisissons trois exemples d'alliances de l'histoire, pour déterminer à

la lumière de la méthode les aspects de rapprochement et de différentiation.

1. Histoire et géographie.

Théoriquement, les deux disciplines ont des points communs, spécialement

de-puis que la géographie humaine a pris l'importance que l'on sait, avec Ratzel et

Vi-dal de Lablache. Des théories tiennent que la géographie explique l'histoire

(Montes-quieu, Taine et l'influence du milieu, Huntington et le déplacement des zones c

lima-tiques; Toynbee et la malchance géographique). Retenons qu'il y a interférence.

Méthodologiguement, histoire et géographie peuvent être amenées aux mêmes

sour-ces de documentation ~ cadastres, listes de propriétaires, actes de vente ou d'achat, atlas de toutes sortes. Pour appuyer une enquête, la géographe ne néglige pas de de-mander à l 'évolution historique des points de base; et, de son c6té, l'historien ne saurait négliger la méthode du géographe de l'observation sur des vestiges pour

pro-longer ses conclusions.

La différence, outre des accents mis autrement, se fonde sur une notion

diffé-rente du temps. Pour le géographe, l'actualité est partie intégrante de la durée qu'il envisage, le temps n1a d'intérêt que pour les vestiges qu'il a laissés jusque dans le

présent (couches géologiques, v.g.). Pour l'historien, le temps est devenir, le fait passé est vu dans ses prolongements; et c'est sur le fait passé qu'il appuie son en-qùête.

2. Histoire et sociologie.

La sociolo~ie étudie une réalité proche de celle de l'histoire, mais il l'en-visage dans ses structures, dans ses ensembles. Partant la sociologie s'est toujours intéressée à l'histoire (Hobbes, Spinoza, Montesquieu, S. Simon, Durkheim) et le rap-prochement se fait plus intime aujourd'hui du fait que le milieu social est devenu un contexte que l'historien ne peut négliger.

Aussi, l'histoire est-elle souvent amenée à demander le secours de la méthode

sociologique. Statistiques, monogfaphies, courbes de longue durée deviennent des doc u-ments élaborés et reconstruits par l'histoire, sur lesquels elle appuie ses conclu-sions. Le rapprochement devient prépondérant quand il s'agit pour l'histoire d' étu-dier des ensembles ou des courants de vie sociale : civilisations, cultures, opinion publique.

Une différence est cependant maintenue. Même remis dans son contexte, c1est le fait par référence à soi-même que l'historien recherche, le fait dans sa singu la-rité et non pas dans ses lignes de structure. Le temps social du soci0logue, d'autre part, est une dimension particulière, multiforme de la structure sociale, qui peut être découpé, voire arrêté; le temps de l'historien est la dimension par excellence et ne peut être découpé, il est durée, devenir, projection et résultat.

3.

Histoire et psychologie.

Dans certains genres, - la biographie par exemple -, l'histoire ne peut

négli-ger les secours de la psychologie. Les hommes, de tous temps, sont métaphysiquement

les mêmes et les réactions humaines ont une constante que la psychologie permet de déceler.

Mais ici encore, ce que l'historien recherche, ce n'est pas la constante,

si-non en ce qu'elle peut l'aider à comprendre une réaction rencontrée dans l e document;

c'est l'individualité, c'est l'unité de conscience qui encadre la multiplicité des

faits historiques.

Le fait dans sa singularité, la réaction dans son individualité, le temps dans

sa particularité, telles apparaissent les caractéristiques de la méthode historique.

L'extrapolation dans le passé reste un danger majeur. Mais même pour rester fidèle

à sa mission, l'histoire ne peut négliger de s'aider en pleine liberté des apports

(14)

12

(15)

1. La critique en histoire : généralités. 1. Place et rôle de la critique.

La critique constitue la troisième phase du travail historique. Il s'agit d'une étape logique, non pas chronologique. De même que l'heuristique ne peut se passer d1un2 première herméneutique, laquelle, souvent, élargit le travail de l'enquête, ainsi

l'interprétation du document aboutit d'elle-même à la critique. Relever le sens réel d'un texte fait appel à la critique; et, de façon générale, la compréhension du docu-ment amène à interroger le témoignage et le témoin. Le respect du document ne supprime pas toute discussion.

Historiquement même, la discussion fut première; et au moment de sa naissance (XVIIe s.), la critique devenait une éthode de doute pour discerner le vrai du faux, un jugement de véracité; le repérage des erreurs prenait la place importante. Plus tard, au fur et à mesure que la méthode élargissait son champ d'investigation et que le document prenait des acceptions de plus en plus variées, la critique devint davan-tage un _j__u,g-ement de valeur porté sur le document.

Dans ce nouveau contexte, la critique apparaît comme un effort technique de reconstructio~ du passé et une première étape de la construction de la connaissance~ Elle occupe donc une place à part dans la méthode historique, entre l'analyse et la

synthèse. Car, si elle pousse la première dans ses derniers développements, elle pré-pare déjà directement la seconde. L'exemple que voici voudrait le montrer.

2. Une application de la critique.

La Laudatio Turiae est un document à la fois brut et écrit . L'état lacunaire dans lequel il nous est p~rvenu oblige l'historien à de multiples démarches. A peine restitué, le texte appelle des précisions de date, de style, de noms. Les unes sont certaines, d'autres incertaines. Au terme de cette première étape, un jugement de va-leur sur le document se dessine.

Au delà de cette première démarche, une autre simpose alors. En fonction du genre littéraire que représente une Laudatio, - un éloge funèbre -, à l'époque où le document fut composé, il faut déterminer la sincérité et la valeur intrinsèque qu'il peut présenter aux yeux de l'histoire. Divers éléments permettent de répondre à cette deuxième question.

Mais la critique ne peut s'en contenter. Une dernière enigme est à résoudre et non des moindres. Que nous apporte le texte pour une meilleure connaissance du passé? Les éléments de l'analyse doivent être groupés, comparés, pesés. A ce prix, la valeur du document peut tirer tous ses effets et le texte reprend sa place dans un ensemble de connaissances préalables qu'il complète, corrige ou simplement confirme.

3.

Les questions critiques.

On le voit : les diverses démarches dont il vient d'être parlé, se présentent comme des .9E._estions logiquement différenciées. Car une logique préside à leur enchai-nement : la réponse donnée à l'une suggère la question suivante. Et si, dans leur for -mulation classique, ces questions trahissent l'ambiance dans laquelle la critique est née, il n'empêche qu'on puisse les développer en tenant compte du contexte nouveau de la méthcde historique.

La critique du témoignage - dite externe - répond à la question : le document est-il vrai? est-il bien ce qu'il est censé être? Il faut donc vérifier le bien -fondé des prétentions du témoignage (authenticité), en déterminer l'origine (prove-nance), restituer, si besoin, le texte (restitution), délimiter le degré du témoi-gnage (originalité).

La critique du témoin - dite interne - répond à la question: le document dit-il vrai? Elle consiste à déterminer si le témoin a bien observé (compétence), bien noté (exactitude), sans vouloir tromper délibérément (sincérité).

(16)

2. La critique externe : en quête de l'original.

1. La critique d'authenticité.

La première opération logique de la critique consiste à vérifier le bien~-fondé des prétentions du document sur lui-même, à contrôler si le document est

réel-lement ce qu'il est censé être. Cette critique, dite d'authenticité, est donc bien la

question fondamentale de l'examen du témoignage. Elle suppose un document qui décline

tous ses titres : auteur, date, lieu, forme et circonstances. Par le fait même~ elle

concerne toutes espèces de documents, aussi bien d'archives que littéraires, monumen-tales, etc.

Au secours de cette critique reviennent les sciences auxiliaires. En effet c1est par l'examen des critères externes et internes qu'elle se fait. On contrôle la matière, l'écriture, les signes de validation et d'authentification (critères

exter-nes) pour s'assurer qu'ils ne contredisent pas les titres du document. De même, les formules employées, la langue sous tous ses aspects, les faits relatés, la chronolo-gie (critères internes) sont pareillément passés au crible.

Pour répondre pleinement à la question d'authenticité, l'appel à la transmis-mission du doc~ment est souvent d1une aide précieuse. Le lieu l'on a trouvé celui-ci peut le rendre suspect. Il s'agit de retrouver les raisons qui expliquent et jus-tifient la présence du document dans un endroit déterminé; sans quoi, il pourrait

bien être un faux, i.e. un document non-authentique.

2. La critique de provenance.

Elle s'applique au cas cù le document ne décline pas tous ses titres et

con-siste précisément à les retrouver, et, par le fait même, à déterminer son oriKine.

Un document peut être muet sur son auteur, sur sa date, sur son lieu de composition,

etc. L'examen de sa provenance devient alors indispensable. Les sources littéraires

du M.A. sont souvent dans ce cas particulier.

Ici encore, critères externes et critères internes doivent être examinés.

L'écriture peut trahir le lieu, la date; l'ornementation du manuscrit, par exemple, permet parfois de retrouver les car~ctéristiques de telle école abbatiale. La langue et les variations dialectales, le s~yle, les opinions émises, les mentions d1 événe-ments sont des critères internes qui permettent de préciser des éléments sur lesquels

le document ne s1exprime pas explicitement.

A cette étape, on fait souvent appel à la tradition indirecte. Celle-ci est l'ensemble des citations faites ailleurs à propos du document étudié, qui aident à en compléter les titres absents. Avant qu'on ne retrouve te_le oeuvre (de Tacite, v.g.)

on peut en connaître l'existence par ailleurs (par Pline, v.g.); l'attestation permet d1attribuer à son auteur l'oeuvre une fois recouvrée.

3.

Le cas du faux,

Si le document ne répond pas - ou répond mal - aux questions ainsi posées, on

est en présence d'un faux, en tout ou en partie. Il y a des faux matériels : ce sont des documents dont le contenu peut être exact mais dont la forme est certainement fausse, i.e. non-authentique; ils ne présentent aucune intention de fraude. Un cas

fréquent est celui d1une copie prise à tort pour un original; souvent il tiendra lieu

et place de l'original si celui-ci n'est pas retrouvé, tout en étant un faux matériel.

Les faux formels recherchent la fraude. Ce sont des documents dont fond et

for-me sont faux, ou dont le fond n'est p~s authentique, tandis que la forme paraît exac-te. Certains cas sont célèbres : la donation de Constantin; tel diplôme de

Charlema-gne à l'église d1Aixt les lettres de Vrain Lucas à l 'académie des sciences (1857). Le faux n'est pas absolument dénué de valeur. Dans certains cas, par

comparai-son avec d'autres sources certainement authentiques, on arrive à faire la part du faux et du vrai dans tel document. Et même si la chose est impossible, un faux

présen-te un intérêt pour la connaissance d'une époque, d'un milieu, d1un faussaire, d1une mentalité. Les poèmes d'Ossian sont des faux de Macpherson qui eurent une influence

énorme; le cartulaire de S. Germain des Prés contient trois chartes fausses qui

(17)

3

.

La critique externe : le cas de la copie. 1. Original et copie.

15

Au terme de la critique d'authenticité et de provenance, qui ne diffèrent entre elles que par le cas rencontré et non pas par leur méthode d'examen, on a établi si le document est vrai ou faux, et dans quelle mesure il l'est. De plus, l'étude des critè -res externes et internes par où elle s'est opérée, en particulier le recours à la tra

-dition indirecte ont le plus souvent déterminé si le document est original ou copie.

Seul l' original intact - i.e. non altéré - peut directement passer au satde de la cri-tique d'originalité. Sur l'original altéré, cf. infra.

Sur la copie est pratiquée la critique textuelle, i.e. de la transmission du

texte - et non plus du document -. Toute copie, en effet, peut être présumée infidèle.

Car elle comporte toujours un risque de fautes ou d'erreurs, i.e. de différence entre le texte de l'original - = tel qu'il a été écrit par l'auteur - et celui de la copie en

question. A côté des erreurs accidentelles, qui se produisent à l'insu du copiste, fa-tigué ou distrait, il peut y avoir des erreurs de jugement, faites consciemment par souci de calrifier le texte et sans intention de fraude. On peut même rencontrer des erreurs volontaires, introduites frauduleusement dans le but de corriger le texte.

La plupart des fautes volontaires se produisent par suppression ou par a ddi-tion. Les premières posent de délicats problèmes de conjecture. Les secondes compren -nent des continuations - type d'une chronique continuée par les copistes successifs -,

ou des interpolations, i .e. mots ou phrases qui n'étaient pas dans le texte original. L'interpolation est accidentelle quand elle se contente d'introduire dans le texte

des gloses ou notes marginales; îormelle quand elle admet un passage totalement nouveau, 2. La critique textuelle : 11emendatio.

L'original altéré (abîmé) et la copie unique doivent subir l'épreuve de 11emen

-datio, car le texte qui se rapproche le plus de celui que l'auteur a écrit est, aux yeux de l'historien, le plus sûr; et la critique interne serait faussée sans l'opé ra-tion sur le texte. Dans un original altéré, seuls les passages absents peuvent être

restitués par conjecture. La leçon qui serait fautive, tout en étant bien de l'auteur,

ne peut être corrigée; le respect du document impose cette réserve importante.

Dans la copie unique, les anomalies permettent de déceler l'erreur ou l 'ajoute.

Fautes de grammaire, ruptures dans la construction, différence subite de style, anachro•· nismes dans l 'emploi des mots, sont des exemples d'anomalies grammaticales. Contresens et passages incompréhensibles sont des anomalies de sens.

Pour les déceler, le recours aux sciences auxiliaires reprend ses droits. La palléographie permet de corriger certains mots en d'autres très proches mais dont la forme correspond mieux aux habitudes d'écriture. La connaissance des institutions dans d'autres cas aide à retrouver le texte qui a toutes chances d'être celui de l'auteur, le texte primitif.

3

.

La critique de restitution de plusieurs copies la recensio.

En face de plusieurs copias, la critique textuelle opère la recensio. Cella-ci

comporte des règles négatives. On ne choisit pas à priori la leçon la meilleure - car elle a pu être corrigée par un copiste intelligent - ; ni la plus ancienne - car une plus récente peut avoir été copiée sur un texte meilleur -; ni celle du plus grand

nombre - car dix leçons qui se copient mutuellement ne valent qu'une seule en face

d1une autre, indépendante.

Positivement, la recension consiste à dresser l'arbre généalogique des copies. Trois systèmes sont, en général, employés : celui des accidents de matière (Clark), des

fautes communes (Lachmann), des variantes (dom Quentin).

Au terme, on a établi l 'archétype, sur lequel on pratique, si besoin, une der

-nière emendatio. Le texte devient celui de l'original "présumé", celui qui a toutes chances de se rapprocher le plus près possible du texte primitif, écrit par l'auteur.

(18)

1

6

4.

Le passage de la critique externe à la critique interne.

1. La place de la critique d'originalité.

Au terme des opérations précédentes, on est arrive a un seul texte : l'original,

amendé en cas d'altération, ou une copie. Corrigée, ramenée à l 'unité, celle-ci, si la

critique textuelle a bien été conduite, présente un texte proche du texto original (en

l'occurence perdu). On lui donnera donc, toutes garanties prises, la même valeur qu'à

l 'original,

Une n~uvelle question se pose aussitôt : quelle est la valeur des diverses par

-ties du texte? Une relation comporte en effet l 'évocation des faits et leur commen

-taire; des statistiques peuvent être tirées d'ailleurs ou fabriquées plus ou moins

adroitement à partir de données éparses. Autrement dit, il s'agit de déterminer le de

-gré de constatation et de dépendance les sources dont le texte s 'est servi, la manière

dont il s'en est inspiré. Or plusieurs espèces peuvent se présenter, depuis la simple

inspiration jusqu'à l 'imitation, et celle-ci jusqu'au plagiat - reproduction par un

auteur d'un autre, sans le citer -. C'est la critique d'originalité.

Celle-ci se distingue de la critique précédente en ce qu'il s'agit de comparer

des oeuvres différentes et non plus des manuscrits divers d'une même oeuvre. Elle se

situe entre la critique externe et la critique in~erne. Car, d'une part, la critique

du témoin devra tenir compte de l 'examen de l 'originalité; et, d'autre part, cet

exa-men est déjà une question posée au témoin en même temps qu'à son témoignage.

2. La critique d'originalité appliquée au document.

Nous l 'avons vu précédemment : tout document est témoignage. Mais un témoigna

-ge peut être direct - de choses vues ou entendues par soi-môme, sans intermédiaire

-ou indirect - rapport de propos d'aut~ui. L'analyse interne du document peut lo dé

-terminer. Si les faits rapportés sont antérieurs à la naissance de l'autour; si des

modifications de style interviennent, ou des excursus, ou deux narrations du même

fait; si des idées sont exprimées qui ne cadrent pas avec ce que nous savons par ail

-leurs de la mentalité du témoin, c'est qu'il s'est inspiré d'autrui, à moins qu'il ne

s'agisse de fautes de copies ou d'interpolations - ce que la critique précédente aura

dû déterminer.

Si ces sources restent introuvables, le document en tient lieu et y gagne on

indépendance. Mais vis-à-vis des sources connues, il s'agit de déterminer le degré de

dépendance ou d'indépendance du document par rapport à son - ou ses modèles. Ce carac

-tère se manifeste par comparaison avec les oeuvres dont il a pu s'inspirer. Des analo

-gies de fond et de forme permettent de le déceler. Ex. : la chronique d1Yperius et la

Flandria Generosa.

Des Fègles do priorité se dégagent ainsi par comparaison. Est inspirée par

une autre l 1oeuvre la plus récente (si l'on peut connaître leurs dates respectives),

l 1oouvre au style le plus pur, celle qui offre des fautes de copie ou de traduction,

colle où les passages communs rompent l'unité. En cas de sources nombreuses, on est

invité à dresser un stemma analogue à celui de la critique textuelle.

3

.

La critique d'originalité étendue aux travaux historiques.

Cos règles et principes trouvent aussi leur ~pplication dans le cas de travaux

historiques, déjà élaborés sur des documents.

Il peut se faire - et le cas n'est pas rare - que des travaux consacrés à une

même période ou à un même fait, se soient inspirés l 'un de l 'autre. La comparaison

peut aboutir à dresser une généalogie des inspirations; c1est un cas fréquent de la

critique d'originalité. Ex. los avis contradictoires sur Pierre Coutereel, maieur de

Louvain au XIVe s. se divisent nettement en deux groupes différents,

Dans ce cas, l'utilisation de la critique d'originalité porrnet souvent de si

-tuer plus exactement le noeud de la,connaissance d'un fait du passé, Par là, il aide

à délimiter les problèmes non résolus et à poser plus nettement les termes de l 'en -quête sur le fait.

(19)

5

.

La critique interne ou du témoin. 1. La crédibilité du témoin.

17

Tout document est le fait d'un homme. Il est le résultat d'une double opéra -tion, psychologique (la perception d'un fait) et matérielle (la consignation de cette perception). L'historien qui ne voit que le résultat doit remonter jusqu'à la premiè -re de ces opérations. De là, l 'importance, de la critique du témoin dans la méthode historique, critique de crédibilité ou d'autorité.

Fondamentale, elle est l 'aboutissement normal et obligé de toute opération critique. Déjà, on 11a vu, l 'herméneutique n'est pas totale si elle n'examine pas le sens réel; or, celui-ci est déjà une question posée à l'auteur. D'autre part, la cri -tique d'originalité s'intéresse au témoin à travers son témoignage - direct ou indi -rect, dépendant ou indépendant.

Plus loin, les questions posées au témoin regardent sa compétence, exactitude4

sincérité. Etait-il en état de bien connaître et de bien comprendre le fait? avait-il les qualités nécessaires pour cela, teciiniques et intellectuelles ? Compétent, di t-il vrai ? car de nombreux éléments peuvent gauchir la véracité. Enfin, compétent, n'a-t -il pas eu l 'intention de tromper? par intérêt, esprit de caste ou de parti, orgueil ou vanité, haine ou ressentiment.

2. La méthode du contrôle.

Il est des faits dont nous n'avons plus qu'un témoin unique. Sa crédibilité dépend des résultats déjà obtenus par la critique externe et d'indépendance. Quélrl.d il y a possibilité, on les confirme par une confrontation de l 'auteur avec lui-même : le témoin est-il en général exact, sincère, compétent? redit-il ailleurs ce qu'il dit ici d'étrange? Les Mémoires de ~arbot sont déjà secoués par sa propre correspondance qui ne dit mot du fait héroïque de mai 1809.

La confrontation du témoin avec d'autres, quand elle est possible, aboutit à des résultats plus intéressants. Si les témoins sont dépendants, l'attestation ne se trouve pas confirmée - les Mémoires de Marbot, sur le point litigieux, ne sont repro -duits que par deux amis. S'ils sont indépendants, la confrontation peut être surpre -nante : le fait héroï que de Marbot est mis en doute par les carnets de marche de l 'ar -mée et par la correspondance de Napoléon.

Ainsi se précisent des règles de confrontation ou de contrôle du témoin. Si 2 confirme 1, il le renforce s'il est indépendant. Si 2 corrige 1, 2 est meilleur sur -tout s 1il est dépendant et si le contrôle peut être direct (de deux témoins d'un môme

fait, l'un a connu l 'autre et l 'a contrôlé). Si 2 nie 1, le partage se fait suivant le jugement d'autorité posé sur l 'un et sur l 'autre; l 'indépendance n'est plus d'un grand secours, et, en cas d'autorité égale, on choisit l 'un et on donne l'autre en note, en remarquant la contradiction.

3

.

La critique et la connaissance du passé.

Du maniement de la critique du témoin dépend la valeur de la construction qu'un prétend élever sur l'étude de la documentation, La critique externe n'était au fond que la toilette du matériau de la connaissance; ce qui importe fondamentalement, c'est ce qu'on tire du matériau en fait d'éléments, plus ou moins certains, qui s'in -tègreront dans un acte de connaissance.

Sur ce plan, il faut relever le maniement plus que délicat, de l'argument du silence, ou négatif, cas-type de la critique du témoin. On le formule ainsi : un fait non-mentionné dans un document authentique, indépendant, par un témoin compétent, sin

-cère, exact par ailleurs, est faux. On a donné diverses preuves de l 'argument, en l'appuyant sur une notion fragile du temps écoulé. En fait, l 'argument ne vaut que si

l'auteur n'a pas pu ignorer le fait ot que si, le connaissant rien n'explique son si -lence à son sujet .

Au terme des opérations critiques, il apparaît qu'elles sont déjà une première étape de la construction historique. C'est en vue de la connaissance du passé qu'elles ont leur utilisation et leurs lois. L'analyse doit aboutir à la synthèse.

(20)

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