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Le frottis cervico-vaginal au cours du suivi obstétrical : démarche d'amélioration du dépistage du cancer du col de l'utérus par les sages-femmes à la Maternité Régionale Universitaire de Nancy

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-01888424

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Submitted on 5 Oct 2018

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Le frottis cervico-vaginal au cours du suivi obstétrical :

démarche d’amélioration du dépistage du cancer du col

de l’utérus par les sages-femmes à la Maternité

Régionale Universitaire de Nancy

Mélanie Pisaneschi

To cite this version:

Mélanie Pisaneschi. Le frottis cervico-vaginal au cours du suivi obstétrical : démarche d’amélioration du dépistage du cancer du col de l’utérus par les sages-femmes à la Maternité Régionale Universitaire de Nancy. Médecine humaine et pathologie. 2009. �hal-01888424�

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(3)

Université Henri Poincaré, Nancy I

École de Sages-femmes Albert Fruhinsholz

Le frottis cervico-vaginal au cours du suivi

obstétrical

Démarche d’amélioration du dépistage du cancer du col

de l’utérus par les sages-femmes à la Maternité Régionale

Universitaire de Nancy

Mémoire présenté et soutenu par

PISANESCHI Mélanie

(4)

Directrice de mémoire : Mme M.T. BELGY

Expert : Dr T. ROUTIOT

(5)

SOMMAIRE

Sommaire ...3 Introduction ...6 Partie 1 ...7 1. Anatomie ...8 2. Histologie...9

2.1. Histologie du col normal...9

2.1.1. Portion exocervicale:...9

2.1.2. Portion endocervicale :...9

2.1.3. La zone de jonction : ...10

2.2. Histologie du col au cours de la grossesse. ...11

3. Le frottis cervico-vaginal...12

3.1. Frottis conventionnel (ou de Papanicolaou)...12

3.2. Frottis en milieu liquide. ...12

3.3. Conditions optimales pour la réalisation d’un frottis cervico-vaginal. ...13

3.4. Frottis conventionnel de Papanicolaou ou frottis en milieu liquide ?...13

3.5. Le frottis pendant la grossesse. ...14

4. Le papillomavirus humain (HPV) ...15

4.1. Généralités...15

4.2. HPV et cancer du col de l’utérus...16

4.3. HPV et grossesse...17

5. Dysplasies du col de l’utérus ...18

5.1. Le classement des dysplasies ...18

5.2. L’apport du dépistage cytologique...19

5.2.1. Classification cytologique :...19

5.2.2. Conduite à tenir face à ces anomalies ...20

5.2.3. Chez la femme enceinte ...21

5.3. Evolution des lésions ...21

5.3.1. En général...21

5.3.2. Pour la femme enceinte...22

6. Cancer du col de l’utérus...23

6.1. Facteurs de risques ...23 6.2. Histopathologie ...23 6.2.1. Carcinomes épidermoïdes ...24 6.2.2. Adénocarcinomes ...24 6.3. Evolution naturelle ...24 6.4. Le diagnostic ...24 7. Les traitements ...25 7.1. En général...25

7.1.1. Les lésions intra-épithéliales de bas grade ...25

7.1.2. Les lésions intra-épithéliales de haut grade ...25

7.1.3. Le cancer invasif ...25

7.2. Pendant la grossesse...26

7.2.1. Les lésions intra-épithéliales de bas ou de haut grade ...26

(6)

Partie 2 : Vers une amélioration du dépistage du cancer du col de l’utérus par les sages-femmes à la MRAP ...28 1. Méthodologie d’action ...29 1.1. Le premier point ...29 1.2. Le deuxième point...29 1.3. Le troisième point ...30 1.4. Le quatrième point ...30

2. L’Etat des lieux...31

2.1. Les objectifs de l’état des lieux...31

2.2. L’enquête...31

2.2.1. Caractéristiques de l’étude ...31

2.2.2. Population étudiée...31

2.2.3. Accès aux dossiers médicaux...32

2.2.4. Description des données collectées ...32

2.2.5. Traitement des données...32

2.2.6. Les résultats...33

2.2.7. Conclusion ...35

2.3. Les entretiens ...36

2.3.1. La mise en place des entretiens...36

2.3.2. Caractéristiques des entretiens ...36

2.3.3. Description des données collectées ...36

2.3.4. Les résultats...36

2.3.5. Conclusion ...38

2.4. Conclusion de l’état des lieux ...40

3. Stratégies d’amélioration du dépistage du cancer du col par les sages-femmes a la MRAP...41

3.1. La fiche de recueil d’information...41

3.1.1. Caractéristiques de la fiche ...41

3.1.2. Population concernée ...41

3.1.3. Objectifs de la fiche de recueil...42

3.1.4. Description des données collectées ...42

3.2. La matinée de formation ...43

3.2.1. Objectifs de l’intervention...43

3.2.2. Caractéristiques de l’intervention ...43

3.2.3. Description de l’intervention ...44

4. Evaluation des actions ...45

4.1. La fiche d’évaluation de l’intervention ...45

4.1.1. Caractéristiques de la fiche d’évaluation ...45

4.1.2. Description des données collectées ...45

4.1.3. Les résultats...46

4.1.4. Conclusion ...47

4.2. La fiche de recueil d’information...48

4.2.1. Caractéristiques de l’étude ...48

4.2.2. Population étudiée...48

4.2.3. Description des données collectées ...48

4.2.4. Modalité de recueil et d’informatisation des données...49

4.2.5. Limites de l’étude...49

4.2.6. Résultats de l’étude ...50

4.2.7. Conclusion ...54

4.3. Conclusion de l’évaluation des actions ...57

(7)

Conclusion...61

Abréviations...62

Bibliographie ...63

TABLE DES MATIERES ...66

(8)

Introduction

Le cancer du col de l’utérus est classé au 8ème rang des cancers féminins (en 2000, près de 3 400 femmes ont développé un cancer du col de l'utérus) et au 5ème rang en ce qui concerne les décès féminins, soit environ 1000 décès par an. (1)

En 2004, le nombre de frottis anormaux a été estimé à 222 350, dont 20 à 30 000 correspondent à des lésions précancéreuses (CIN 2/3). Cependant l’évolution de ces lésions vers le cancer n’est pas systématique.

Le facteur de risque majeur de développement de lésions cervicales est l’infection à papillomavirus humain (HPV) transmise par voie sexuelle (CIRC et OMS). Il existe plus de 200 types d’HPV différents, responsables d’infections génitales. Ces virus sont classés en HPV à faibles ou hauts risques. Ils sont responsables de l’apparition de lésions précancéreuses et de cancers invasifs. (2)(3)

Le moyen de dépistage des dysplasies cervicales est la réalisation d’un frottis cervico-vaginal. L’ANAES recommande qu’un frottis cervico-vaginal soit réalisé au moins tous les 3 ans chez les femmes de 25 à 65 ans, après deux frottis annuels consécutifs sans anomalie. (4)

Par ailleurs, les femmes venant consulter pour leur grossesse n’ont pas toutes de suivi gynécologique régulier. En 2000, dans la population générale, 40% des femmes n’avaient pas réalisé de frottis dans les deux ans et 34% dans les six ans. (5) On pourrait donc penser que la grossesse est un moment propice au dépistage de la population. D’autant plus que de nos jours, en France, la moyenne d’âge pour une première grossesse est de 29 ans (INSEE - Institut National de la Statistique et des Etudes Economique). Ceci place une grande partie des femmes enceintes dans une tranche d’âge à risque élevé de dysplasie cervicale (30-45ans). (6)

Nous allons, dans une première partie, faire quelques rappels théoriques sur l’anatomie et l’histologie du col de l’utérus, la réalisation d’un frottis cervico-vaginal, l’infection par le virus HPV et les dysplasies cervicales. Nous parlerons aussi brièvement du cancer du col de l’utérus et des différents traitements possibles.

Dans une seconde partie nous réaliserons un état des lieux de la situation du dépistage du cancer du col pendant la grossesse par la sage-femme à la Maternité Régionale Universitaire de Nancy afin de mettre en avant les difficultés présentes. Nous présenterons par la suite la stratégie d’amélioration mise en place afin de corriger les différents problèmes découverts lors de l’état des lieux ainsi que son évaluation.

(9)
(10)

1. ANATOMIE

Le col constitue la partie inférieure de l’utérus, située sous l’isthme de l’utérus. Il a une forme cylindrique de 2,5cm de diamètre pour une longueur de 3 à 4cm. Il est percé dans sa partie vaginale par un orifice, l’orifice externe du col. Cet orifice se prolonge pour former le canal cervical qui abouti à un second orifice au niveau de l’isthme utérin, l’orifice interne du col. Le canal cervical qui traverse le col, met en relation la cavité utérine et le vagin.

La portion du col s’étendant à l’extérieur de l’orifice externe est appelée exocol et la portion du col située au dessus de l’orifice externe est appelée endocol.

Le stroma cervical est constitué d’un tissu fibromusculaire dense traversé par les réseaux vasculaires, lymphatiques et nerveux du col. Le réseau artériel du col est constitué par les branches cervicales et vaginales des artères utérines dérivées des artères iliaques internes. Les veines du col cheminent parallèlement aux artères pour se jeter dans le plexus veineux hypogastrique. Les vaisseaux lymphatiques du col se jettent dans les ganglions iliaques externes et internes, les ganglions obturateurs et paramétriaux. Le réseau nerveux du col est issu du plexus hypogastrique. L’endocol possède des terminaisons nerveuses sensitives étendues. En revanche, celles-ci sont peu nombreuses au niveau de l’exocol.

Daprès :

http://www.gsk.fr/gsk/votresante/cancercoluterus/comprendre.html Frappart L., Fontanière B., Lucas E., Sankaranarayanan R. Daprès : Histopathologie du col utérin - Atlas numérique Exocol

Endocol

Zone de jonction Canal cervical

(11)

2. HISTOLOGIE

2.1. Histologie du col normal.

Le col de l’utérus, composé de ses deux portions, exocol et endocol, comporte également deux épithéliums bien distincts séparés par une zone de jonction.

Exocol Zone de jonction Endocol

2.1.1. Portion exocervicale:

Dans sa portion vaginale, le col de l’utérus est tapissé d’un épithélium Malpighien, pavimenteux, stratifié et non kératinisé. Il comprend cinq couches de cellules et est séparé du chorion par une membrane basale. Le renouvellement de l’épithélium est assuré par la multiplication de cellules situées en profondeur qui gagnent la surface. Les cellules de l’épithélium suivent ainsi un processus de maturation et se chargent en glycogène avant de s’éliminer par desquamation.

CT=tissu conjonctif, BM=membrane basale, L1=cellules basales, L2=cellules parabasales, L3=cellules intermédiaires, L4=cellules superficielles L5=cellules desquamant. 2.1.2. Portion endocervicale :

Le col est ici recouvert d’un épithélium cylindrique réparti en une unique couche cellulaire. Celle-ci présente des reliefs positifs, ou papilles, et des reliefs négatifs formant des invaginations dans le chorion, ou cryptes glandulaires. Cet épithélium est

D’après : Histopathologie du col utérin - atlas numérique Frappart L., Fontanière B., Lucas E., Sankaranarayanan

(12)

composé de deux types de cellules avec en majorité des cellules ciliaires, le deuxième type étant les cellules secrétantes à mucus.

D’après : D’après : Histopathologie du col utérin - atlas numérique Frappart L., Fontanière B., Lucas E., Sankaranarayanan R.

2.1.3. La zone de jonction :

La zone de jonction sépare ces deux épithéliums, elle est constituée d’un épithélium pavimento-cylindrique. En fait, sa position réelle varie au cours de la vie génitale, sous l’influence des œstrogènes. Elle se situe habituellement à moins de cinq centimètres de l’orifice du col mais elle pourra être positionnée sur l’exocol (ectopie) à chaque fois qu’il y aura une sécrétion importante d’œstrogènes (naissance, puberté, grossesse) ou un apport exogène (contraception). Elle forme alors un ectropion. Inversement la zone de jonction peut être ascensionnée dans l’endocol en cas de carence hormonale, notamment après la ménopause.

Remarque : Lorsque l’ectopie est constituée, l’épithélium cylindrique endocervical se trouve directement au contact du milieu vaginal (pH différent, agressions mécaniques…). La “réparation” se fait à partir de la zone de jonction, par une intense prolifération et différentiation des cellules basales jonctionnelles qui sont à l’origine du processus de métaplasie malpighienne.

(13)

2.2. Histologie du col au cours de la grossesse.

Lors de la grossesse, les épithéliums tapissant le col de l’utérus subissent plusieurs modifications cytologiques et histologiques.

Du point de vue cytologique, un des éléments caractéristiques de l’état gravide est la présence de cellules dites naviculaires, qui sont des cellules de la couche intermédiaire à bords plicaturés et à cytoplasme clair et riche en glycogène.

On observe une augmentation du volume du col lors de la grossesse qui est associée histologiquement à une hyperplasie cellulaire. Cette hyperplasie concerne particulièrement les couches basales et parabasales où on retrouve une hyperactivité. Celle-ci concerne aussi bien l’épithélium Malpighien que cylindrique. Elle atteint un sommet à 28 semaines pour régresser au premier mois du post-partum. (10) Les glandes endocervicales présentent, elles aussi, des modifications hyperplasiques et sécrétoires.

De plus, on retrouve au niveau tissulaire, un contexte inflammatoire important. La grossesse va également entrainer une extériorisation de la zone de jonction, ainsi qu’une hypervascularisation du col.

Toutes ces réactions sont typiques de l’imprégnation hormonale, plus particulièrement de l’action de la progestérone, et caractérisent donc l’état gravide.

(14)

3. LE FROTTIS CERVICO-VAGINAL

Le frottis cervico-vaginal (FCV) est une technique de dépistage des anomalies cellulaires au niveau du col de l’utérus, recommandée pour le dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus. (4) Grâce à ce dépistage, une prise en charge rapide et précoce peut être débutée permettant l'augmentation de chance d'une guérison complète de la maladie. Ce procédé est peu coûteux, simple et acceptable, indolore et reproductible, non invasif et sans contre-indications. C’est une cytologie se basant sur une technique d’abrasion afin d’analyser les cellules que l’on aura détachées de l’épithélium grâce à un outil adapté. La réalisation du FCV a évolué ces dernières années, ainsi la technique conventionnelle, dite de Papanicolaou, fait progressivement une place à une nouvelle technique appelée cytologie en milieu liquide.

3.1. Frottis conventionnel (ou de Papanicolaou).

Cette technique est réalisée lors d’un examen sous spéculum après avoir débarrassé le col de ses secrétions. L’outil adapté à cette technique est appelé spatule d’Ayre celui-ci peut être associé à une brosse (Cytobrush®). La forme particulière de la spatule d'Ayre permet de recueillir par raclage des éléments de la partie endovaginale de l'exocol et du cul de sac vaginal postérieur, de la zone de jonction et de l'endocol si l'orifice cervical externe est perméable. Si l'orifice cervical externe est étroit ou fermé, on pourra avoir recours à une brosse endocervicale "Cytobrush®".

Un étalement sur plusieurs lames sera immédiatement réalisé, le tout sera fixé et coloré avec la coloration de Papanicolaou. L’étalement doit être régulier, linéaire et continu. Il faut réaliser une couche mince de cellules sans les écraser.

3.2. Frottis en milieu liquide.

Le frottis en milieu liquide est aussi appelé cytologie en couche mince ou en monocouche. La technique de réalisation diffère peu du frottis conventionnel. La spatule de Ayre est ici remplacée par une brosse qui sera introduite dans l’orifice cervical afin de collecter, dans un geste de rotation, des cellules de l’endocol, de la zone de jonction et de l’exocol. L’extrémité de cette brosse sera ensuite plongée dans une solution de conservation, de dispersion et de transport des cellules jusqu’au laboratoire

(15)

de cytopathologie. La répartition sur lame des cellules qui proviennent de ce prélèvement est régulière, proche de l’étalement monocellulaire et évite donc les images de superposition.

3.3. Conditions optimales pour la réalisation d’un

frottis cervico-vaginal.

En 2002, l’ANAES émet des recommandations pour le dépistage du cancer du col de l’utérus. Elle recommande le dépistage systématique des femmes asymptomatiques, sexuellement actives ou ayant été sexuellement actives, âgées de 25 à 65 ans par un frottis tous les trois ans après deux frottis normaux à un an d’intervalle.

Quelle que soit la technique, conventionnelle ou en milieu liquide, le frottis doit être bien réalisé pour que l’échantillon prélevé soit valable. Afin d’obtenir des résultats de qualité, la réalisation des frottis du col de l’utérus implique le respect d’un certain nombre de recommandations selon l’ANAES (4) :

 Le frottis devrait être effectué à distance des rapports sexuels (48 heures), en dehors des périodes menstruelles, de toute thérapeutique locale ou d’infection et si nécessaire après traitement oestrogénique chez la femme ménopausée ;

 Il faut éviter de faire un toucher vaginal avant le frottis ou d’utiliser un lubrifiant  Avant de faire le frottis, le col doit être correctement exposé à l’aide d’un

spéculum ;

 Le prélèvement doit concerner la totalité de l'orifice cervical externe et l'endocol.

 Il est important d’expliquer à la patiente le but de l’examen, la technique et de la rassurer ;

3.4. Frottis conventionnel de Papanicolaou ou frottis

en milieu liquide ?

De nombreuses études ont été menées afin de déterminer laquelle de ces deux techniques était la plus performante. (7)(8) Les résultats de ces études restent controversés et il n’y a pas dans la littérature actuellement disponible de preuves suffisantes pour privilégier le frottis en milieu liquide en termes de sensibilité et surtout de spécificité. (9)

(16)

de même que le frottis en milieu liquideréduit significativement le nombre de frottis non interprétables. De plus le frottis en milieu liquide permet l’utilisation du matériel résiduel pour d’autres méthodes diagnostiques telles que la réalisation d'un test HPV. Par ailleurs le frottis en milieu liquide est plus coûteux que le frottis conventionnel et les aspects coût/efficacité sont inconnus. Ils doivent être considérés et nécessitent des études complémentaires.

3.5. Le frottis pendant la grossesse.

L’éversion de l’endocol durant la grossesse, associée à la croissance de la muqueuse endocervicale va plutôt favoriser les prélèvements cytologiques. Mais l’exposition de la muqueuse glandulaire à des traumatismes ou à une inflammation provoque une augmentation des mécanismes de réparation. L’exposition des cellules cylindriques au pH vaginal acide conduit à une métaplasie squameuse qui peut être interprétée comme une dysplasie.

D’autre part, l’hypervascularisation du col de l’utérus au cours de la grossesse favorise des phénomènes hémorragiques lors des prélèvements. Ceux-ci sont rapidement jugulés par le tamponnement.

De plus les modifications sécrétoires et hyperplasiques des glandes endocervicales peuvent augmenter la présence de cellules atypiques de signification indéterminée. La présence de cellules trophoblastiques peut également être à l’origine d’ambiguïtés dans l’interprétation du frottis.

Dans tous les cas, un cytologiste averti de l’état de grossesse de la patiente ne sera pas gêné dans son interprétation du frottis. Il est donc impératif de préciser l’état gravide de la patiente sur le bon de demande d’examen.

En ce qui concerne l’efficacité du frottis pendant la grossesse, les données de la littérature permettent d’affirmer que la valeur de la cytologie pendant la grossesse ou le post-partum est comparable à la valeur de la cytologie en dehors de ce contexte. (10) Le frottis présente la même sensibilité (20,5 %) ou spécificité (24 %) qu’avec une population non enceinte. (11) Le taux de faux négatifs ne semble pas être modifié par l’état gravide. En revanche, le taux de faux positifs, bien que rare, semble légèrement augmenté pendant la grossesse du fait de l’hyperplasie des couches basales. La concordance entre la cytologie seule et le résultat histologique final est de 58% à 86%.

(17)

4. LE PAPILLOMAVIRUS HUMAIN (HPV)

4.1. Généralités

Le Papillomavirus est un petit virus de la famille des Papovaridiae. C’est un virion non enveloppé, icosaédrique, de 55 nm de diamètre. Il possède un ADN bicaténaire, circulaire et fermé. Il existe plus de 200 types d’HPV différents et on en découvre encore chaque jour. (13) L’HPV va atteindre la peau et les muqueuses, mais il aura un tropisme tissulaire variable selon le type d’HPV en cause. Par exemple les HPV 6 et 11 sont retrouvés dans plus de 90% des verrues génitales, l’HPV 1, quant à lui est responsable des verrues dites vulgaires. (14)

Après avoir pénétré dans la cellule, l'ADN de l'HPV s'insère dans le noyau et l'ADN cellulaire au voisinage de gènes proto-oncogènes ou anti-oncogènes, dont l'action régulatrice sur la reproduction cellulaire se trouve perturbée. Ce qui pourra entrainer par la suite des phénomènes dysplasiques aboutissants à une cancérisation.

On classe les différents types d’HPV en deux catégories en fonction de leur rôle dans la cancérisation : les HPV dits « à bas risques », non oncogènes (ex : 6-11-40-42-43-44-54…) et les HPV dits « à hauts risques », oncogènes (ex : 16-8-31-35-39-45…)

L’infection à Papillomavirus est répandue dans le monde entier, c’est le virus sexuellement transmissible le plus courant. Plus de 70% des hommes et des femmes sont au moins infectés une fois par l’HPV au cours de leur vie. La contamination est, en générale, réalisée lors des 10 premières années de la vie sexuelle de l’individu. La contamination est souvent précoce dans la vie sexuelle, on peut noter que 1/3 des femmes de 15 à 25 ans ont déjà rencontré au moins une fois le virus. (15) Il n'existe pas de traitement contre ce virus.

Il s’agit d’une infection asymptomatique qui, le plus souvent, va régresser et disparaître spontanément, en moyenne, en moins de 8 mois (dans 80% des cas). (16) C’est la persistance de l’infection à HPV qui va engendrer les modifications cellulaires aboutissant aux dysplasies et à la cancérisation. L’HPV persiste chez 3 à 10% des femmes. En général, plusieurs années s'écoulent entre la première infection à papillomavirus et éclosion du cancer.

(18)

Les facteurs de risque de persistance de l’infection à HPV sont: - Le TABAC

- La contraception orale prolongée

- Les autres infections sexuellement transmissibles - L’immunodépression

- La grossesse…

4.2. HPV et cancer du col de l’utérus

Aujourd’hui le cancer du col de l’utérus est bien reconnu comme étant un cancer viro-induit et que le virus HPV est l’agent nécessaire à la carcinogénèse (bien que non suffisant). Le cancer du col ne peut donc s’initier en l’absence d’une infection à HPV. En effet, on détecte l’ADN de l’HPV dans 99,7% des cancers du col utérin. (15)

Seuls certains types d’HPV sont associés aux dysplasies cervicales et au cancer du col de l'utérus : Les virus de type 16 et 18 (appartenant au groupe des HPV oncogènes) sont les plus fréquemment retrouvés dans les cas de dysplasies cervicales et de cancer (70 à 75% des cas). (15) On récence environ 40 types d’HPV infectant l’appareil génital, une quinzaine étant à hauts risques.

Ces virus sont contractés lors d’un rapport sexuel contaminant. Ils pénètrent dans la couche basale de l’épithélium malpighien à l’endroit où elle est le plus accessible : la zone de jonction. Cela explique que ce soit le point de départ des dysplasies cervicales. C’est par contre au niveau des couches plus superficielles de l’épithélium malpighien que le virus va se multiplier, causant un effet cytopathogène visible au microscope optique : la koïlocytose.

(19)

4.3. HPV et grossesse

Lorsque l’on recherche la présence du virus HPV dans les sécrétions génitales de femmes enceintes, le virus est présent dans 15 à 31% des cas. On observe également que la fréquence de l’infection à HPV semble augmenter au cours de la grossesse, en effet on passe d’une incidence de 21% au premier trimestre à une incidence de 41% au troisième trimestre, contre une incidence de 17% dans le post-partum. (17)

L’augmentation de la fréquence de l’infection pendant la grossesse est principalement due à un certain degrés d’immunodépression, secondaire à l’inhibition de l’immunité cellulaire sous l’action de la progestérone. Il s’agit du même phénomène permettant la tolérance immunitaire du fœtus au cours de la grossesse.

(20)

5. DYSPLASIES DU COL DE L’UTERUS

Une dysplasie se définie par la présence d’anomalies cellulaires et architecturales de l’épithélium pavimenteux, au niveau de la zone de jonction du col de l’utérus. Il s’agit d’un état précancéreux. Les facteurs de risque des dysplasies cervicales sont principalement l’infection par le virus HPV mais aussi une activité sexuelle précoce et des partenaires multiples.

Les dysplasies sont dépistées par le frottis cervico-vaginal (cytologie) mais seul l’examen histologique apporte un diagnostic de certitude (biopsie sous colposcopie, conisation…)

Il faut souligner l’importance de la réalisation du frottis cervico-vaginal au cours du suivi obstétrical car de nos jours la moyenne d’âge de la première grossesse en France est de 29 ansselon l’INSEE alors que le pic du nombre de dysplasies cervical est atteint pour une population âgée de 30 à 45 ans. (6) La grossesse, constituant un passage obligé auprès d’une sage-femme ou d’un gynécologue, est donc un moment propice au dépistage.

5.1. Le classement des dysplasies

La classification de Bethesda (Annexe 5) nous propose deux types de dysplasies :

- Les lésions intra-épithéliales de bas grade ou LSIL (Low Squamous

Intraepithelial Lesion) regroupant, selon l’ancienne classification, les condylomes et les CIN1 (Cervical Intraepithelial Neoplasia).

Les CIN1 correspondent à des dysplasies légères. On observe la présence de cellules basales et parabasales à noyau hyperchromatique, jusqu’au tiers inférieur de l’épithélium.

- Les lésions intra-épithéliales de haut grade ou HSIL (High Squamous

Intraepithelial Lesion) regroupant, selon l’ancienne classification, les CIN2 et les CIN3.

Les CIN2 correspondent à la présence de cellules basales et parabasales avec des anomalies cyto-nucléaires plus marquées et des mitoses anormales, jusqu’aux deux tiers inferieurs de l’épithélium.

(21)

Les CIN3 correspondent aux dysplasies sévères, associant une hyperplasie des cellules basales, une désorganisation de la stratification, d’importantes anomalies cyto-nucléaires et mitoses anormales de cellules parabasales qui atteignent le tiers supérieur de l’épithélium, avec une disparition de la maturation de surface.

D’autre part, on peut retrouver des signes histologiques témoignant d’une infection à HPV, surtout dans les dysplasies légères où persiste une certaine maturation épithéliale de surface. En effet, l’HPV ne se multiplie que dans les cellules malpighiennes matures, causant un effet cytopathogène : présence de koïlocytes (cellules superficielles ou intermédiaires dont le cytoplasme contient une vacuole à contour irrégulier), de binucléation, de dyskératose…

Epithelium Normal Dysplasie légère(CIN 1)

Dysplasie modérée (CIN 2)

Dysplasie sévère

(CIN 3/AIS) Cancer invasif

D

Déévveellooppppeemmeenntthhiissttoollooggiiqquueedduuccaanncceerrdduuccoollddeell’’uuttéérruuss

5.2. L’apport du dépistage cytologique

Le frottis cervico-vaginal est un examen cytologique qui permet le dépistage de dysplasies. La colposcopie localise les lésions et c’est uniquement la conisation (ou la biopsie), qui est l’examen histologique, qui réalise le diagnostique.

5.2.1. Classification cytologique :

Pour les anomalies de la cytologie, on note plusieurs catégories :

= Membrane basale = Cellules cancéreuses

= Tissu conjonctif = Cellules épithéliales normales

(22)

- La suspicion de lésion de bas grade. Elles regroupent les modifications

cellulaires correspondant à l’effet cytopathogène induit par l’HPV (les koïlocytes) et les dysplasies légères du col utérin.

- ASCUS (Atypical Squamous Cells of Undetermined Significance): il

s’agit d’une atypie des cellules malpighiennes de signification indéterminée.

- ASCH : il s’agit d’un frottis avec des atypies de cellules malpighiennes

ne pouvant exclure une lésion intra-épithéliale de haut grade. Il correspond dans 40% des cas à une dysplasie de haut grade (HSIL). (7) - AGUS ( Atypical Glandular Cells of Undetermined Significance) : il

s’agit d’anomalies des cellules glandulaires de signification inconnue. - La suspicion de lésion de haut grade.

5.2.2. Conduite à tenir face à ces anomalies

Face à une suspicion de lésion de bas grade, la prise en charge se fait au cas par cas. Il existe néanmoins plusieurs possibilités :

- Refaire un frottis dans six mois et s’il est normal, il convient de refaire un frottis dans six mois puis un an plus tard. Si ces deux frottis sont normaux, il sera réitéré au bout de deux ans. Si des anomalies persistent au deuxième et troisième frottis, on réalisera une colposcopie avec éventuellement une biopsie.

- Faire une colposcopie. Si elle est normale, le frottis sera refait à un an et on reviendra au dépistage classique : Tous les trois ans après deux frottis normaux. Si elle est anormale, une biopsie dirigée sera réalisée si la zone de jonction est bien visible. Sinon, il peut se discuter une conisation. - La recherche d’HPV oncogène n’est pas recommandée dans cette

situation car elle reviendra positive dans plus de 80% des cas. Face à un ASCUS, plusieurs attitudes sont également possibles :

- Réaliser une colposcopie et éventuellement une biopsie.

- Réaliser un frottis de contrôle dans six mois : si les anomalies cytologiques ont disparu, une surveillance annuelle est justifiée. Après deux frottis normaux à 12 mois d’intervalle, le dépistage tous les trois ans sera repris. Si une anomalie est détectée au cours de cette surveillance, une colposcopie s’impose.

(23)

- Réaliser une recherche d’HPV oncogène. Si elle s’avère négative, on réalisera un frottis dans un an puis tous les trois ans. Si elle revient positive, une colposcopie avec éventuellement une biopsie sera nécessaire.

Face à un frottis avec des atypies de cellules malpighiennes ne pouvant exclure une lésion intra-épithéliale de haut grade, la colposcopie voire la biopsie sont recommandées.

Lors d’une AGUS, une colposcopie avec biopsie dirigée et/ou un curetage de l’endocol est recommandé. Si les cellules glandulaires sont de type endométrial, une hystéroscopie avec curetage peut être nécessaire. Si ces examens sont normaux il faut refaire un frottis dans six mois.

En cas de suspicion de lésions de haut grade la colposcopie et la biopsie sont impératives. Le test HPV est inutile car la prévalence du virus y est par définition de 100%

5.2.3. Chez la femme enceinte

La conduite à tenir face à ces lésions va être différente. En effet l’évaluation des anomalies cytologiques par une simple répétition de frottis est insuffisante, il faut réaliser d’emblée une colposcopie et une biopsie quelque soit le type d’anomalie rencontrée (suspicion LSIL, ASCUS, ASCH, AGUS).

La conduite à tenir face à une suspicion de HSIL est la même que celle hors grossesse (colposcopie et biopsie). Dans ces conditions, la biopsie, si elle ne montre pas de lésions invasives, permet de différer le traitement après l’accouchement.

5.3. Evolution des lésions

5.3.1. En général

Au niveau des anomalies cytologiques, on note que lorsqu’on se retrouve face à un frottis ASCUS, le col est normal dans 80 %, on retrouve une lésion de bas grade dans environ 12 % et une lésion de haut grade dans environ 8 % des cas.

Du point de vue histologique, une dysplasie de bas grade (LSIL), régresse spontanément sans traitement, dans 50 à 60 % des cas, dans un délai de 1 à 2 ans. Dans 35 % des cas, elle évolue vers la persistance. Plus rarement (2 à 12 % des cas), une

(24)

dysplasie de bas grade évolue vers une dysplasie de haut grade ou vers un cancer invasif (0,1 à 0,2 % des cas). (6)(18)

Les dysplasies de haut grade évoluent dans environ 60 % des cas vers un cancer du col de l’utérus en l’absence de traitement, et cela dans un délai moyen de 10 ans. (6)

5.3.2. Pour la femme enceinte

L’évolution des lésions après la grossesse est marquée par une stabilité voire une régression. On note 30 à 40% de régressions dans le post-partum.

Le taux de régression est influencé par la gravité des dysplasies, en effet, les dysplasies de bas grades régressent plus fréquemment qu’une dysplasie de haut grade.

Les cas de progression des lésions retrouvés dans le post-partum sont plus rare mais peuvent atteindre, dans certains cas, des taux de 10 à 15%. (7)

(25)

6. CANCER DU COL DE L’UTERUS

Le cancer du col de l’utérus est classé au 8ème rang des cancers féminins, (en 2000, près de 3 400 femmes ont développé un cancer du col de l'utérus) et au 5ème rang en ce qui concerne les décès féminins, soit environ 1000 décès par an. (1) Bien que l’incidence du cancer du col soit en décroissance progressive, le dépistage reste encore insuffisant et un bon nombre de cancer du col de l’utérus reste découvert à un stade avancé.

6.1. Facteurs de risques

Le cancer du col de l’utérus est lié à certains facteurs de risques qui sont, par ordre d’importance : le nombre de partenaires sexuels, la précocité des rapports sexuels, le bas niveau socio-économique et la multiparité.

Le rôle majeur de l’infection par le virus HPV a clairement été identifié, avec un pouvoir oncogène particulier pour les types 16, 18, 31, 33, 35, 39. La gravité de l’infection sera largement influencée par l’immunodépression du sujet.

Le tabagisme est un facteur de risque à part entière, indépendant du comportement sexuel. Les fumeuses ont un risque 2,4 fois plus important de développer un cancer du col de l’utérus. Le mécanisme physiopathologique exact de cette interaction reste incompris. Il semblerait que les agents carcinogènes contenus dans le tabac puissent atteindre et se concentrer dans la zone du col utérin, à l’instar de ce qui se passe avec d’autres organes comme le poumon, la vessie, le foie ou l’estomac. Ces mêmes agents interagiraient avec le papillomavirus, principal cause du cancer du col utérin. (18)

La relation entre cancer du col de l’utérus et prise de contraceptifs oraux a été évoquée mais le lien reste cependant incertain avec un risque relatif faible. (19)

6.2. Histopathologie

Le cancer du col de l’utérus se définit par le franchissement, par les cellules dysplasiques, de la lame basale de l’épithélium du col de l’utérus. Les tumeurs malignes du col utérin sont en majorité d’origine épithéliale et se partagent entre carcinomes épidermoïdes et adénocarcinomes.

(26)

6.2.1. Carcinomes épidermoïdes

Ils naissent de la jonction pavimentocylindrique, laquelle est le plus souvent exocervicale, la lésion étant alors visible à l’exocol. Ils représentent environ 80 à 90% des lésions invasives. (19)

6.2.2. Adénocarcinomes

Histologiquement, l’adénocarcinome est d’origine endocervical mais peut avoir une apparence macroscopique endo- ou exocervicale. Ils représentent 10 à 20% des cas de lésions invasives. (19)

D’autres types de carcinomes beaucoup plus rares existent mais ne seront pas détaillés ici.

6.3. Evolution naturelle

Le cancer du col de l’utérus est classé en différents stades cliniques qui sont fonction de l’extension du cancer à partir de la dysplasie épithéliale.

Le stade I correspond à une tumeur limitée au col de l’utérus, dans lequel on différencie le stade IA (cancer micro-invasif avec une profondeur d’invasion allant jusque cinq millimètres) et le stade IB (cancer invasif franc avec une profondeur d’invasion de plus de cinq millimètres ou d’une largeur de plus de sept millimètres).

Le stade II correspond à une tumeur dépassant les limites du col sans atteindre la paroi pelvienne ni le tiers inférieur du vagin.

Le stade III caractérise l’atteinte de la paroi pelvienne, du tiers inferieur du vagin ou une tumeur qui comprime au passage l’uretère pelvien (stade III « urinaire »).

Enfin, l’extension vers le rectum ou la vessie avec ou sans fistule correspond au

stade IV. Il peut, à ce stade, exister une extension hors du bassin ou des métastases à

distance.

6.4. Le diagnostic

Le signe d’appel, en dehors de circonstances de dépistage ou d’examen clinique systématique, est la métrorragie, classiquement provoquée, souvent spontanée. Les leucorrhées associées ou la douleur peuvent également attirer l’attention et pousser à réaliser un examen sous spéculum. Le diagnostic de formes précliniques s’appuie sur le dépistage cytologique et l’aspect colposcopique du col de l’utérus.

(27)

7. LES TRAITEMENTS

7.1. En général

7.1.1. Les lésions intra-épithéliales de bas grade

La prise en charge de ces lésions peut, tout d’abord, être l’abstention thérapeutique, car le risque d’évolution est faible. Dans ce cas un suivi cytologique régulier sera mis en place à raison d’un frottis à six mois et un à un an (associé plus ou moins à une colposcopie), puis la reprise de la surveillance classique tous les trois ans. Il faut bien évidemment tenir compte du risque de perdues de vue (20%) qu’implique la simple surveillance et ne pas trop hésiter à mettre en place un traitement. (7)

La décision d’un traitement, par résection à l’anse diathermique, par laser ou conisation, sera prise face à une lésion qui ne régresse pas spontanément après un an ou 18 mois de surveillance, ainsi que face à une colposcopie ne permettant pas d’atteindre la zone de jonction ou s’il existe une discordance cyto-colpo-histologique.

7.1.2. Les lésions intra-épithéliales de haut grade

Elles doivent être obligatoirement traitées. Le choix pour la méthode thérapeutique doit prendre en compte le désir de grossesse de la patiente et la compliance pour la surveillance post-thérapeutique.

- La conisation : c’est la méthode la plus souvent indiquée. Elle sera guidée par colposcopie qui déterminera la localisation et la taille de la lésion. La pièce de résection doit impérativement comporter des limites saines.

- Les méthodes de destructions : il s’agit de la cryothérapie ou de la vaporisation laser. Leur réalisation nécessite plusieurs conditions, la lésion doit être de petite taille, totalement visible à la colposcopie et limitée uniquement à l’exocol. (4) Cette méthode sera proposée à une femme jeune, désirant une grossesse et acceptant un suivi régulier.

7.1.3. Le cancer invasif

Le traitement du cancer invasif est composé d’une technique chirurgicale allant de la simple conisation à l’exentération pelvienne dans les formes les plus graves, en passant par la trachélectomie élargie avec coelio-curage préalable et transposition

(28)

ovarienne, ainsi que par l’hystérectomie totale élargie associée à une ablation des ganglions du petit bassin voire à une ablation des ovaires. Au traitement chirurgical va s’associer une radiothérapie (curiethérapie ou radiothérapie externe) et parfois même une chimiothérapie qui aura un rôle radiosensibilisant.

7.2. Pendant la grossesse

Pendant la grossesse la prise en charge de la patiente dépendra du résultat du trépied cytologie-colposcopie-biopsie. Il conviendra à la fois de ne pas sous traiter une lésion chez une femme enceinte mais également de ne pas lui imposer un traitement inutilement dangereux pour sa grossesse.

7.2.1. Les lésions intra-épithéliales de bas ou de haut grade

Face à ces lésions, l’abstention est la règle. En effet, les lésions dysplasiques ne sont pas hormonodépendantes, ce qui permet d’affirmer qu’un délai thérapeutique n’aura pas d’impact sur le pronostic maternel. Il est donc conseillé d’attendre la fin de la grossesse et de réévaluer par une confrontation cyto-colposcopique dans les six

semaines à six mois après l’accouchement avant de poser l’indication d’un traitement car certaines lésions, en particulier de bas grade, peuvent régresser spontanément.

La difficulté principale de la surveillance vient du risque de perdre de vue les patientes lorsqu’on décale le traitement dans le post-partum. Si on ne sensibilise pas la patiente à l’importance du traitement après sa grossesse, le risque de la perdre de vue peut atteindre les 30%. (7)

Si, après cytologie et colposcopie, la biopsie (pendant la grossesse) ne peut exclure une invasion, une conisation diagnostique électrochirurgicale associée à un cerclage doit être réalisée. La conisation pendant la grossesse reste un geste d’exception.

7.2.2. Le cancer invasif

Face à un cancer micro-invasif d’une profondeur d’invasion inférieure à trois millimètres (IA1), il est préconisé de réaliser une conisation après pose d’un cerclage à visée hémostatique. Cette intervention n’est pas sans risque (risque de perte de la grossesse, risque hémorragique maternel, risque de rupture prématurée des membranes

(29)

et risque d’accouchement prématuré plus tard dans la grossesse). On peut laisser évoluer la grossesse et l’accouchement par voie basse est possible.

Avec un cancer micro-invasif d’une profondeur d’invasion de trois à cinq millimètres (IA2), le risque d’atteinte ganglionnaire est de l’ordre de 1 à 8%. Dans cette situation, la conisation sera accompagnée d’un coelio-curage. Si les ganglions ne sont pas atteints, le traitement s’arrête là et la grossesse peut se poursuivre normalement, au contraire, si les ganglions sont touchés, il est nécessaire d’interrompre la grossesse afin de mettre en place le traitement adéquat.

Face à un cancer invasif, le standard est l’arrêt de la grossesse puis la mise en place du traitement conventionnel selon le stade du cancer.

(30)

Partie 2 : Vers une amélioration du dépistage

du cancer du col de l’utérus par les

(31)

1. METHODOLOGIE D’ACTION

Dans cette seconde partie du mémoire, nous avons voulu mettre en place les actions nécessaires à l’amélioration du dépistage du cancer du col de l’utérus par les sages-femmes au sein de la Maternité Régionale de Nancy. Différentes idées ont cheminé tout au long de ces deux dernières années et nous avons souvent dû réévaluer nos objectifs pour finalement mettre en place une stratégie d’amélioration du dépistage du cancer du col de l’utérus en quatre points.

1.1.

Le premier point

Le premier point consistait à établir un état des lieux du dépistage du cancer du col de l’utérus au sein de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy.

Pour ce faire nous avons, tout d’abord, réaliser une étude rétrospective afin d’évaluer l’application des recommandations nationales pour la réalisation de frottis cervicaux-vaginaux chez les femmes enceintes à la Maternité Régionale Universitaire de Nancy. Nous avons ensuite, par le biais d’entretiens individuels, voulu connaître la position des sages-femmes quant à ce dépistage ainsi que leurs habitudes de travail.

1.2.

Le deuxième point

Le deuxième point présente les actions d’améliorations du dépistage du cancer du col de l’utérus par les sages-femmes au sein de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy que nous avons mises en place. Ces actions se basent sur les observations réalisées lors de l’état des lieux et cherchent à répondre au mieux aux problèmes observés.

Les actions d’amélioration consistent, en premier lieu, en la mise en place d’une fiche de recueil d’informations dans le dossier obstétrical. Cette fiche avait pour but de compléter ce dernier. Il y figurerait notamment la notion de frottis cervico-vaginal. Une deuxième action a été également mise en place, il s’agit d’une matinée de formation pour les sages-femmes des consultations obstétricales. Cette formation avait pour thème le dépistage du cancer du col de l’utérus au cours du suivi obstétrical.

(32)

1.3.

Le troisième point

Le troisième point correspond à l’évaluation de nos actions afin d’apprécier l’impact de celles-ci sur la qualité du dépistage du cancer du col de l’utérus par les sages-femmes au sein de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy.

La matinée de formation a été évaluée par un questionnaire distribué aux sages-femmes du service de consultation obstétricale dans le but de réaliser une enquête de satisfaction. La fiche de recueil d’informations, quant à elle, a vu son impact évalué par la réalisation d’une étude prospective sur une centaine de dossiers obstétricaux dans lesquels elle figure.

1.4.

Le quatrième point

Le quatrième point de cette seconde partie nous orientera vers d’autres pistes d’améliorations et abordera notamment les nouvelles réformes de la loi Hôpital-Patient-Santé-Territoire.

(33)

2. L’ETAT DES LIEUX

2.1.

Les objectifs de l’état des lieux

Les objectifs de cet état des lieux sont :

- D’une part, d’évaluer le respect des recommandations nationales sur la réalisation de frottis cervicaux-vaginaux chez les femmes enceintes à la Maternité Régionale Universitaire de Nancy.

- D’autre part, connaître la position des professionnels quant à ce dépistage ainsi que leurs habitudes de travail.

Pour ce faire, nous avons tout d’abord réalisé une enquête rétrospective sur des dossiers obstétricaux de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy puis nous avons réalisé des entretiens individuels auprès des sages-femmes des consultations obstétricales de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy.

2.2.

L’enquête

Au cours du mois de juillet 2007, sur l’initiative du Dr T. Routiot, les Docteurs A. Barbier, M. Muller, J. Fresson et moi-même avons lancé une évaluation des dossiers obstétricaux de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy sur le suivi des recommandations nationales portant sur la réalisation des frottis cervico-vaginaux chez les femmes enceintes.

2.2.1. Caractéristiques de l’étude

Cette évaluation consiste en la réalisation d’une enquête rétrospective chez les femmes suivies en consultation obstétricale en 2005-2006.

2.2.2. Population étudiée

Nous avons réalisé un tirage au sort de 100 dossiers à partir de la base de données Clinicom, auxquels nous avons ajouté 10% de dossiers supplémentaires afin de remplacer ceux qui seraient indisponibles au moment de la saisie des informations.

(34)

Au total, nous avons donc repris aléatoirement 111 dossiers de patientes ayant été suivies et ayant accouché à la Maternité Régionale Universitaire de Nancy en 2005 et 2006.

2.2.3. Accès aux dossiers médicaux

La demande d’accès aux dossiers médicaux à été effectuée et obtenue auprès du DIM de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy.

2.2.4. Description des données collectées

Les données collectées dans les dossiers médicaux concernent :

- Les critères généraux : l’âge de la patiente, sa gestité, sa parité et le consultant (médecin ou sage-femme).

- Les antécédents personnels gynécologiques : un antécédent de frottis anormal, de dysplasie, de traitement pour ces anomalies (laser, cryothérapie, conisation)…

- La présence de la date du dernier frottis de la patiente et son résultat s’il date de moins de deux ans.

- La réalisation d’un frottis au cours de la grossesse si la date du dernier frottis est inconnue, supérieure à deux ans ou si le résultat de ce dernier frottis se révélait anormal.

2.2.5. Traitement des données

La saisie des données s’est déroulée aux archives médicales de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy. Les données ainsi recueillies ont été recensées sur un masque de saisie EPI DATA et analysées par le logiciel SAS, à l’aide du Dr J. Fresson. Afin de préserver le secret médical, nous avons effectué une anonymisation réversible des données, chaque sujet correspondant à un numéro précis.

(35)

2.2.6. Les résultats

Consultants

Dans 20 cas le consultant est un médecin (18 %) et dans 91 cas (82 %), une sage-femme.

Réalisation antérieure d’un frottis

On retrouve la notion dans le dossier obstétrical d’un frottis antérieur dans à peine 38,7% des cas (43 cas). Le résultat de ce frottis est disponible dans le dossier dans 37 cas (86 %). Il est noté normal dans 40 cas (93%), anormal dans 1 cas (lésion de bas grade confirmée en biopsie cervicale CIN1), et inconnu dans 2 cas.

Le délai (en mois) entre la date du dernier frottis et la date de la consultation pour les 43 observations pour lesquelles cette information existe est en moyenne de 13 mois (écart type de 10,7 mois) médiane 12 mois, minimum 1 mois, maximum 64 mois Ce délai est inférieur à 24 mois dans 40 cas (93 %).

Réalisation d’un frottis au cours de la consultation

On relève que 10 frottis ont été réalisés en consultation, les 10 résultats sont disponibles, 9 sont normaux et 1 est noté anormal.

Prise en charge adéquate

Définition : On définit une prise en charge adéquate par la réalisation d’un frottis au cours de la consultation :

- si la notion d’un frottis antérieur est inconnue

- si le délai entre la consultation et la date du dernier frottis est supérieur à 24 mois

- si le délai est inférieur à 24 mois mais que le résultat n’est pas disponible - si le résultat antérieur est anormal

Dans le cas contraire, la prise en charge est inadéquate :

- Par absence de frottis alors qu’il en fallait un : si la notion d’un frottis antérieur n’est pas connue, le délai supérieur à 24 mois ou le résultat précédant anormal.

(36)

Prise en charge inadéquate, frottis non réalisé alors que: 5% 3% 2% 90% Delai > 24 mois Résultat inconnu Résultat anormal Pas de notion de frottis antérieur

- Par réalisation d’un frottis en excès : réalisation d’un frottis alors qu’on a un résultat antérieur normal de moins de 24 mois présent dans le dossier

La prise en charge a été jugée adéquate dans 47 cas (42,3 %). Les 10 frottis réalisés en consultation l’ont tous été à bon escient, ici, il s’agit de l’absence de notion de frottis antérieur. Il n’y a pas eu de frottis par excès.

Les prises en charge jugées inadéquates dans 64 cas (57,7%) correspondent à :

- 3 frottis non faits alors que le délai entre la consultation et le dernier frottis est supérieur à 24 mois ( 26, 64 et 42 mois).

- 2 frottis non faits alors que le délai est inférieur à 24 mois (9 et 10 mois) mais dont le résultat est inconnu.

- 1 frottis non fait alors que le délai est de 13 mois mais avec un résultat noté anormal.

- 58 observations pour lesquelles il n’y a pas eu de frottis alors que la notion d’un frottis antérieur ne figure pas dans le dossier.

Descriptive bivariée

Le pourcentage de prise en charge adéquate est significativement plus élevé si la première consultation a lieu au cours du premier trimestre de la grossesse ( 48 % de prise en charge adéquate versus 12 %).

42,30% 57,70% 0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00%

PEC Adéquate PEC Inadéquate Répartition de la prise en charge

(37)

2.2.7. Conclusion

En revenant dans ces dossiers obstétricaux, nous avons pu observer que la notion de frottis antérieur à la grossesse était présente dans moins de 40% des dossiers. La réalisation d’un frottis antérieur à la grossesse est donc une notion fréquemment manquante dans l’anamnèse des femmes enceintes alors qu’elle est indispensable à une prise en charge appropriée.

D’autre part, sur les 10 frottis réalisés au cours de la grossesse, l’un d’entre eux est revenu anormal. Cette information contribue donc à appuyer l’utilité du frottis au cours de la grossesse.

Il faut également souligner que lors de cette étude, nous avons retrouvé un taux de prise en charge inadéquate de près de 60%.

Face à ce taux important de prise en charge inadéquate, nous devons nous poser plusieurs questions, d’une part sur la qualité des pratiques des professionnels et les solutions d’amélioration à proposer, d’autre part sur la fiabilité de notre étude.

En effet, une des grandes difficultés de cette évaluation provient du fait que l’étude est rétrospective. En effet, lorsque l’information n’est pas présente dans le dossier médical, il nous est impossible de la retrouver autrement.

Une deuxième difficulté provient du dossier médical en lui-même. Il ne contient aucun élément qui pourrait rappeler au praticien la nécessité de rechercher ou de pratiquer cet examen. En effet, aucune rubrique ne concerne cet examen de dépistage, ni dans l’item « antécédents gynécologiques », ni dans l’item « examen de suivi de grossesse »

Les données ainsi collectées peuvent donc être biaisées et les résultats obtenus le reflet d’une sous déclaration.

Il convenait donc de compléter cette étude : Nous proposons d’insérer une fiche de recueil d’informations, sur laquelle figureraient les informations concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus, dans les dossiers obstétricaux. Une étude prospective au sein du service de consultation obstétricale de la maternité régionale de Nancy est donc proposée après la mise en place de cette fiche.

(38)

2.3.

Les entretiens

2.3.1. La mise en place des entretiens

Avant de mettre en place l’étude prospective au sein de la maternité, nous souhaitions connaître la position des sages-femmes de consultations obstétricales en ce qui concerne le frottis cervico-vaginal. Dans cette optique, nous avons réalisé des entretiens auprès des sages-femmes des consultations obstétricales de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy.

2.3.2. Caractéristiques des entretiens

Ces entretiens, individuels et anonymes, se déroulaient en se basant sur une fiche de recueil préalablement établie afin d’avoir une trame de fond pour la conversation. Cette fiche de recueil est présentée en Annexe 1.

2.3.3. Description des données collectées

La feuille de trame pour les entretiens nous a permis d’aborder :

- Les pratiques des sages-femmes concernant le frottis cervico-vaginal

- Leurs motivations tant en ce qui concerne la réalisation que l’absence de réalisation de frottis

- L’évolution de leurs pratiques

- Leur sentiment face à l’arrivée du nouveau vaccin contre certains types d’HPV

- La (ou les) formation(s) qu’elles ont pu recevoir pour la réalisation des frottis.

2.3.4. Les résultats

Les participantes

Neuf des douze sages-femmes des consultations obstétricales ont participé à ces entretiens.

(39)

Les pratiques professionnelles

• La totalité des sages-femmes interrogées reconnait l’utilité de ce dépistage pendant la grossesse et elles interrogent systématiquement leurs patientes sur la date de réalisation d’un frottis avant la grossesse.

• Parmi elles, 80% demande le résultat de ce frottis à la patiente et seulement 45% des sages-femmes interrogées demandent à voir le compte-rendu écrit du frottis.

• Certaines d’entre elles (10%) réalisent systématiquement un frottis en début de grossesse. Sinon, les situations dans lesquelles elles réalisent un frottis au cours de la grossesse peuvent se résumer en trois catégories : le dernier frottis de la patiente date de plus de deux ans (80%), l’absence de notion de frottis chez la patiente (45%) ou l’apparence douteuse du col lors de l’examen au spéculum (20%).

• Si le frottis n’a pas été réalisé pendant la grossesse, elles sont 80% à le réaliser dans le post-partum s’il est nécessaire. La principale raison évoquée de ne pas faire un frottis dans le post-partum est la persistance des saignements lors de la visite post-natale. 10% 80% 45% 20% 0% 20% 40% 60% 80%

Réalisation d'un frottis au cours de la grossesse

Série1 10% 80% 45% 20% Systématiq ue FCV < 2ans Absence de FCV ant Apparence douteuse

(40)

L’évolution des pratiques

70% d’entre elles estiment avoir évolué dans leurs pratiques au cours de leur exercice professionnel.

Elles expliquent s’être améliorées, exercer avec une clinique plus méticuleuse acquise par l’expérience, manifester une attention plus portée sur le suivi gynécologique des patientes et réaliser une anamnèse plus précise et complète.

L’une d’entre elles a modifié ses pratiques par une diminution du nombre de frottis réalisés. Elle le justifie, d’une part par l’amélioration du suivi gynécologique des patientes et d’autre part par le caractère de plus en plus tardif de la première consultation de grossesse.

Leur formation

Aucune d’entre elles n’a eu de formation au cours de ses études sur la réalisation des frottis. Elles se sont formées au cours de leur exercice en se renseignant par leurs propres moyens auprès des médecins, en réalisant des demandes de formation continue ou par les interventions des laboratoires pour la vaccination contre le virus HPV. Certaines se sont aussi procurées les recommandations nationales.

L’influence de l’arrivée des vaccins contre certains types d’HPV oncogènes

L’arrivée sur le marché des vaccins contre certains types d’HPV oncogènes et la campagne d’information l’accompagnant n’ont pas influencé les pratiques des sages-femmes des consultations obstétricales. En effet, ces vaccins sont encore trop récents pour concerner la population de femmes enceintes de la maternité. Les sages-femmes ne se sentent pas concernées.

2.3.5. Conclusion

A la suite de ces entretiens, nous nous sommes aperçus que pour la grande majorité des sages-femmes des consultations obstétricales, la pratique du frottis cervico-vaginal était en accord avec les recommandations nationales.

Il existe cependant quelques pratiques inadéquates, comme par exemple l’absence de réalisation de frottis dans le post-partum du fait de la présence de

(41)

saignements. En effet, les nouvelles techniques de frottis en phase liquide permettent de contourner ce problème par la lyse de l’hémoglobine contenue dans le prélèvement. (9)

Par ailleurs, seules 45% des sages-femmes interrogées demandent à voir le résultat écrit du dernier frottis de la patiente, or certaines patientes peuvent confondre frottis cervico-vaginal et prélèvement vaginal et assurer à la sage-femme qu’elles ont bien eu un frottis récent et normal. La vérification du résultat, bien que difficile à mettre en pratique, est nécessaire.

Il existe également une sage-femme qui ne réalise pas de frottis pendant la grossesse du fait d’un meilleur suivi gynécologique des patientes ou d’une première consultation de grossesse tardive. Or le frottis est indiqué à n’importe quel moment de la grossesse. En effet il est décrit que 40% des femmes en France n’ont pas réalisé de frottis dans les 3 dernières années. (5) De plus, le pic du nombre de dysplasies est atteint dans les populations âgées de 30 à 45 ans (6) alors même que la moyenne d’âge pour une première grossesse, aujourd’hui en France, est de 29 ans (selon les sources INSEE de 2008).

D’autre part, l’absence de formation des sages-femmes pour la réalisation du frottis cervico-vaginal est une notion redondante. De nombreuses sages-femmes auraient aimé avoir des informations afin de pouvoir toutes travailler sur un même modèle. Elles souhaiteraient être capables d’interpréter la gravité d’un frottis pathologique afin de pouvoir informer leurs patientes, avant de les envoyer consulter un médecin. Elles reconnaissent toutes le manque de formation.

Devant cette demande d’information exprimée par les sages-femmes et les observations que j’ai pu faire au cours de mes entretiens, Dr Routiot et moi-même avons décidé de mettre en place une intervention au sein de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy afin de répondre aux attentes des sages-femmes.

(42)

2.4.

Conclusion de l’état des lieux

Cet état des lieux met en évidence de nombreuses imperfections dans l’organisation du dépistage du cancer du col pendant la grossesse.

En premier lieu, on peut souligner le manque de formation et d’information des sages-femmes. Ainsi qu’un certain nombre de disparités dans leurs pratiques de dépistage.

En second lieu, on remarque que le dossier médical a une conception qui ne facilite pas le recueil des données concernant le frottis cervico-vaginal. La fréquence de l’oubli de cette information se voit donc augmentée.

Au vu de ces difficultés, Dr T. Routiot et moi-même avons réfléchi à une stratégie d’amélioration du dépistage au sein de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy.

Afin de faire face à la demande explicite de formation des sages-femmes, nous décidons de mettre en place une matinée de formation. Cette matinée nous permettra d’organiser une intervention lors de laquelle nous reviendrons sur certaines notions nécessaires à la réalisation du dépistage du cancer du col.

D’autre part, dans le but d’améliorer l’utilisation du dossier médical nous proposons d’insérer dans chaque dossier obstétrical une fiche de recueil d’informations. Sur cette fiche apparaitrait entre autre la notion de frottis cervico-vaginal.

(43)

3. STRATEGIES D’AMELIORATION DU

DEPISTAGE DU CANCER DU COL PAR LES

SAGES-FEMMES A LA MRAP

Afin d’améliorer le dépistage du cancer du col de l’utérus au sein de la Maternité Régionale Universitaire de Nancy, nous décidons, dans un premier temps de mettre en place une fiche de recueil d’informations dans tous les nouveaux dossiers obstétricaux de la maternité. Cette fiche a pour but d’améliorer l’utilisation du dossier obstétrical. Dans un deuxième temps, nous réaliserons une matinée de formation des sages-femmes des consultations obstétricales dans le but de répondre aux attentes exprimées lors des entretiens et d’uniformiser les pratiques de ces professionnelles.

3.1.

La fiche de recueil d’information

Dans la continuité de l’étude rétrospective menée en juillet 2007 et des problèmes qu’elle a soulevés, nous avons mis en place, dans chaque dossier obstétrical, une fiche de recueil d’informations dont le but est de pallier l’absence de rubrique spécifique au dépistage du cancer du col de l’utérus.

3.1.1. Caractéristiques de la fiche

Cette action a débuté au mois de décembre 2008.

Pour ce faire, il a été mis en place dans chaque dossier vierge des consultations obstétricales, une fiche de recueil d’informations présentée en Annexe 2.

Cette fiche est à remplir par le médecin ou la sage-femme qui réalise la première consultation de la grossesse de chaque patiente venant consulter à la maternité (pour la grossesse actuelle).

3.1.2. Population concernée

La population ici concernée comprend la totalité des patientes venant consulter à la Maternité Régionale Universitaire de Nancy. Il s’agit de patientes consultant pour la première fois pour leur grossesse actuelle.

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