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Les enjeux de la réforme de la politique agricole dans le

secteur de la viande bovine

E. Boutitie

To cite this version:

(2)

E. BOUTITIE Minist!re de l’Economie et des Finances Direction de la Prévision

Les

enjeux

de la réforme de la

politique agricole

dans le

secteur

de la viande bovine

L’offre communautaire de la viande bovine

a

toujours pose

de gros

probl6mes

de

régula-tion, passant

de

périodes

de

quasi pénurie

à des situations tr6s excédentaires comme celles

que 1’on a connues ces deux dernières ann6es.

Les instruments mis en

place

par la

Communauté n’ont pas été réellement

effi-caces pour les raisons suivantes :

- il coexiste dans le secteur de la viande bovine des

systèmes

de

production

très diffé-rents, avec des couts de

production

très

dispa-rates : les

systèmes

extensifs du Massif Central et les

systèmes

intensifs de 1’Ouest et du Nord de

l’Europe.

Un instrument

régulant

1’offre d’un

système

de

production

ne

permet

par forcement de

reguler

celle d’un autre. - le

developpement

des viandes de porc et de volailles a

pesé

sur 1’evolution de la

consom-mation de viande rouge rendant encore

plus

précaire

1’equilibre

offre-demande. -

ce secteur est étroitement

dependant

du

secteur laitier. En France sur 100 vaches en

1991,

57 étaient laitières et 43 de race à

vian-de. La

majeure partie

de la

production

de vian-de est done issue du

troupeau

laitier. Cette

proportion

est encore

supérieure

en moyenne

dans la CEE.

- les accords d’association notamment

avec

les pays de 1’Est conduisent à

importer

des

quantités

de viande et d’animaux

importantes

chaque

année.

- même s’il existe certains marches à

1’ex-portation

vers les pays

tiers,

ils sont

limites,

cloisonnés et le

prix

des

6changes

est souvent

un

prix

de

dumping

lie à 1’ecoulement de

stocks de viandes

congel6es.

Dans le cas d’un pays comme la

France,

la

definition d’une

politique agricole

coh6rente à la fois sur les céréales et la viande bovine est

delicate.

Alors que nos avantages

comparatifs

nous

poussent

a demander une

regulation

de 1’offre

par les

prix

dans le secteur des

céréales,

la

presence

de

systèmes

de

productions

extensifs,

moins

compétitifs

en matière de coûts de revient que les

élevages

intensifs du Nord ou

de 1’Ouest nous

oblige

à nuancer le discours en

matière de viande bovine. La

negociation

sur

la réforme de

1’organisation

communautaire des marches (OCM) viande bovine a bien

mon-tré les difficultés que la Communaute avait à

pousser

trop

loin une

logique

d’extensification

qui

pourtant

permettrait

de maintenir nos

sys-tèmes de

productions

du Massif Central. Tout

1’enjeu

des futures

adaptations qui

seront

nécessaires sera soit de choisir

explicitement

1’un ou 1’autre des

systèmes

de

production,

soit

de trouver des instruments

qui puissent

être

efficaces pour les deux

systèmes

sans remettre en cause 1’existence du

système

extensif

qui

joue

un role

important

en termes

d’occupation

du territoire.

Pourquoi

une

réforme de la

PAC ?

Si les modalités de la réforme ont donné lieu à de

longs

debats,

sa nécessité n’était pas

contestee.

Indépendamment

des contraintes externes

qui pesaient

sur la Communaute dont les

resti-tutions à

l’exportation

faisaient

l’objet

de

cri-tiques

de

plus

en

plus

vives,

le

dispositif

de

soutien interne par les

prix

devait être modifié

car :

- il conduisait à

une

augmentation

reguliere

de la

production

que les baisses de

prix

gra-duelles ne

permettaient

pas

d’endiguer.

Cette

progression

excédait très

largement

celle de la consommation

qui

était affectée par des pro-duits concurrents a des

prix

moins élevés.

- le solde

exportable s’accroissait,

pesant

lourdement sur le

budget

communautaire,

non

seulement en ce

qui

concerne les restitutions

mais aussi par 1’intervention sur les marches.

- l’accroissement considerable des

depenses

ne

permettait

pas pour autant d’améliorer

significativement

le revenu des

agriculteurs.

- les

prix

élevés constituaient une incitation

a la

poursuite

de 1’intensification

pouvant

à

terme poser des

problèmes

d’environnement. Tous ces

arguments

ont été essentiellement

développés

dans le secteur des céréales

qui

constituent le coeur de la réforme. Ce secteur a

particulièrement

été mis en avant parce

qu’il

s’agissait

d’une revolution pour les

produc-teurs

qui

ne connaissaient pas encore le

concept

de soutien par des aides directes se

substituant

partiellement

au soutien des

prix,

contrairement aux éleveurs bovins. Mais les

motivations

profondes

de la réforme de

l’orga-nisation commune du marché des céréales sont

aussi valables pour le secteur bovin.

Quelles

que soient les

critiques qui

pouoaient

être

faites

sur les

propositions

initiales de la

Commission,

son

projet

a U

ait une réelle coherence.

La

Commission, qui

souhaitait

pouvoir

dis-poser d’outils efficaces de maitrise de

1’offre,

a

résolument choisi de contraindre

quantitative-ment tous les

producteurs qui

ne

pourraient

supporter

une baisse des

prix

de 35 %. Les

pro-ducteurs ne souhaitant pas réduire leur

pro-duction

(par

le

gel

des terres) devraient

(3)

Ceux dont les couts de

production

étaient

trop

élevés étaient contraints de

geler

15 % de leur surface pour bénéficier d’aides

compensatrices

à l’hectare sur

l’intégralité

de leur surface

(gelée

et non

gelee).

Cette orientation avait au moins

théorique-ment deux autres

avantages :

- elle

permettait

une

conquête

du marché

interieur des céréales

puisque

ces dernières

redevenaient

comp6titives

par

rapport

aux

produits

concurrents

importés.

- elle incitait à freiner voire arreter la ten-dance de

progression

annuelle des rendements a 1’hectare.

Elle cumulait donc deux instruments de

regulation

de l’offre (sur les surfaces et sur les

rendements) avec un instrument de relance de

la demande.

En ce

qui

concerne la viande bovine

1’esprit

des

propositions

de la Commission était simi-laire.

Une baisse des

prix importante

(15 %)

com-pensée

uniquement

pour les éleveurs

respec-tant t des criteres d’extensification. L’extensification

jouait

ici le role d’outil de

regulation

quantitative

comme le

gel

des

terres pour les céréales. La baisse des

prix

était dimensionnée pour

permettre

a la viande de boeuf de conserver, voire d’accroitre sa

com-pétitivité

par

rapport

aux viandes blanches

(porc

et volaille).

L’extensification enfin était

presentee

comme nécessaire pour limiter les

pollutions

dans les zones

d’élevage

intensif.

Les outils mis en

place

pour la

production

laitière étaient

plus classiques.

La

regulation

de la

production

était naturellement assur6e par le mécanisme des

quotas.

La Commission

justifiait

la baisse du

prix

du lait (10 %) par les

economies que réaliseraient les

producteurs

sur les

charges

d’alimentation animale du fait

de la baisse du

prix

des céréales. Une

prime

compensatrice

à la vache laitière venait

pre-server les revenus des

producteurs

les

plus

extensifs.

Malgré

sa

coherence,

de très nombreuses

critiques

ont

cependant

été formul6es à 1’en-contre des

propositions

de la Commission par les Ministres de

1’Agriculture qui,

sans

remettre totalement en cause

1’esprit

initial,

ont

largement

modifie les modalités

d’applica-tion.

Les

negociations

en Conseil des Ministres

ont conduit a une

modification importante

des modalités

d’application

de la

réforme.

Les

principaux points

de discussion

qui

ont

révélé des conflits d’intérêts entre les Etat membres sont les suivants :

-

l’ampleur

de la baisse des

prix

des c6r6ales. Outre la modification

importante

de la forme du

soutien,

qui

a fortement fait

réagir

1’ensemble des

organisations syndicales

agri-coles refusant des aides

qui

leur

paraissaient

être

déresponsabilisantes,

deux clans se sont

affront6s. D’une

part,

les

partisans

d’une

bais-se forte

qui

assurerait une meilleure

reconquê-te du marché interieur et restituerait mieux

aux

producteurs

les

signaux

du march6. Il

s’agissait

ici de mettre l’accent sur une

régula-tion de l’offre par les

prix.

D’autre

part,

les

partisans

du maintien d’une

politique

de

prix

élevés avec une maitrise

quantitative

forte

limitant au besoin nos

exportations

subven-tionnées. Les Allemands soutenaient ce

der-nier

point

de vue ainsi que les Néerlandais

qui

voyaient

d’un mauvais oeil fondre leurs

avan-tages

comparatifs

en matière

d’approvisionne-ment en denrées à bas

prix

pour l’alimentation

animale.

- le

degré

de l’incitation à 1’extensification

en viande bovine. Les pays du Nord trouvaient

inacceptable

que les

producteurs

intensifs

soient

complètement

exclus du benefice des

primes

à

1’61evage.

La France a aussi demande

que le seuil d’exclusion en UGB par hectare

soit transforme en seuil de

plafonnement.

Deux

arguments

ont été avances : le

carac-tere

insupportable

des baisses de revenu

induites chez les

producteurs

de taurillons

tout d’abord. Les difficultés administratives

générées

par un seuil d’exclusion ensuite : on

risquait

en effet d’inciter les éleveurs à

&dquo;omettre&dquo; de declarer des animaux avec toutes

les

consequences

sanitaires

qui pourraient

en

découler.

C’est

pourquoi

un seuil de

plafonnement

a

finalement été retenu. Il diminuera

progressi-vement de

3,5

UGB/ha en 1993 à 2 UGB/ha en

1996. 11 est à noter que ce seuil est

beaucoup

moins

pénalisant qu’en

apparence

puisque

la definition du

chargement

retenu, ne

comptabi-lisant que les animaux

primables

(brebis,

bovins males et vaches allaitantes) et les vaches

laitières,

conduit à des nombres d’UGB/ha

significativement

inférieurs au taux

de

chargement généralement

utilise

englobant

l’ensemble des animaux

presents

sur

1’exploi-tation,

notamment les animaux de moins d’un

an et les

génisses.

Enfin,

les

propositions

initiales

généreuses

de la Commission

quant

au niveau de la

prime

bovin male ont conduit certains pays dont la France à

revendiquer

des montant

plus

élevés de

compensation

pour les éleveurs extensifs

(augmentation

de la

prime

à la vache

allaitan-te de 75 à 120

Ecus,

creation d’une

prime

pour

les

élevages

extensifs de 30 Ecus/tête pour les moins de

1,4

UGB/ha ;

voir 1’encart 1 pour le detail des mesures arrêtées). Finalement il a

aussi été accordé au mais

ensilage

la même

prime qu’aux

c6r6ales. Cette aide

supplémen-taire viendra compenser le

plafonnement

des

primes

pour les

producteurs

intensifs.

Cette

negociation

en &dquo;échelle de

perroquet&dquo;

peut

conduire à

s’interroger

à la fois sur la

réelle incitation à 1’extensification incluse dans la nouvelle

politique

et, surtout, sur 1’efficacite

de la maitrise de la

production

mise en

place.

En

effet,

le SCEES a démontré que seulement

(4)

France en 1996. En

1993,

le seuil de

3,5

UGB

par hectare ne sera

quasiment

pas

pénalisant

(0,3

% des vaches allaitantes et 4,3 % des bovins males). Par

ailleurs,

83 % des vaches allaitantes et 60 % des bovins males b6n6ficie-ront de la

prime

&dquo;extensification&dquo;.

Toutefois, compte

tenu des

risques

de d6ra-page de la

production,

le nombre total de

primes

distribu6es a été

contingent6

au niveau

regional

ou national pour les bovins

males,

le

dépassement

du

troupeau

de reference

condui-sant à une diminution du nombre de

primes.

II

semble que la France s’oriente vers le choix

d’un

troupeau

de reference nationale pour

obtenir la

plus grande souplesse

compte

tenu

des mouvements

interrégionaux

de ces

ani-maux. En ce

qui

concerne les vaches

allai-tantes, le

contingentement

sera au niveau

individuel,

ce

qui implique

une

gestion

des

droits à

prime

et de leurs transferts entre pro-ducteurs.

Sur ce dernier

point

le

reglement

commu-nautaire

prévoit

que 15 % des transferts sans

foncier

peuvent

passer par une reserve

admi-nistrée,

le restant 6tant transmis par un

dispo-sitif de

gestion

marchande

plus

ou moins

enca-- Baisse des prix r6glementaires de 15 % en trois ans a partir de 1993.

- Augmentation des primes a 1’6]evage

Vache allaitante : 1992 50 Ecus / vache

1995 120 Ecus / vache Bovin male : 1992 40 Ecus 12 mois

1995 90 Ecus à 10 mois 90 Ecus a 22 mois

- Plafonnement

progressif des primes

3,5 UGB / ha en 1993

2 UGB / ha en 1996 - Prime supplémentaire aux 6levages extensifs

Pour les chargements inférieurs a 1,4 UGB / ha : 30 Ecus / vache allaitante / an 30 Ecus / bovin mdle / an

- Instauration de quotas de primes individuels en vache allaitante et d’un troupeau de

reference pour les bovins males (reference : meilleure des années 1990, 1991 et 1992). - Attribution de la prime c6r6ales (2 132 F / ha) au mais ensilage.

- Plafond a l’intervention degressif : 350 000 t en 1996. - Octroi de la prime a la vache allaitante aux troupeaux mixtes

(moins de 120 000 kg de quota laitier).

Mesures d’accompagnement communautaires

- aides à I’extensification

- aides 6 la reconversion de terres arables en p5turages extensifs Mesures d’accompagnement nationales

- exoneration des parts d6partementales et r6gionales de la taxe sur le foncier non bati - augmentation de I’indemnite spbciale montagne de 11 %

- prime à I’herbe pour les chargements inf6rieurs a 1 UGB / ha : 300 F / ha de surface

fourragère en 1995. Extension a 1,4 UGB / ha sous certaines conditions de part de

surface en herbe dans la SAU.

- mesures de prise en charge d’int6r6ts

dree. Le

dispositif

français

n’a pas encore 6t6

arrêté,

mais il fait

1’objet

de vifs débats entre les tenants d’une

gestion

purement

adminis-tree et ceux

qui

souhaitent une

gestion plus

marchande. Dans tous les cas, il est vital de

disposer

d’un

système

suffisamment

souple

qui

ne freine pas les restructurations dont ce

sec-teur aura besoin. Il

faut,

par

ailleurs,

tout

faire pour

permettre

aux éleveurs

qui

le

sou-haitent d’extensifier et donc de céder ou de

bénéficier de droits à

prime

hors foncier. Il est clair

cependant

que des transferts

interrégio-naux

trop

massifs de droits à

prime

doivent

être évités.

En ce

qui

concerne la

production laitière,

la

baisse des

prix

de 10 %

compensée

par une

prime

à la vache pour les extensifs a été

reje-tee par une

majorité

d’Etats membres. En

effet,

cette

prime

était

particulièrement

one-reuse (1400 MEcus/an) alors même que

l’int6-ret d’extensifier la

production

laitière est très discutable.

Quelles

évolutions au-dela de la

réforme

pour

satisfaire

les contraintes internes et

externes (GATT) ?

Faute d’une maitrise suffisante de la

pro-duction,

une

adaptation

de la réforme de

l’or-ganisation

commune du marché de la viande

bovine sera avant tout nécessaire pour des

rai-sons internes. Des simulations réalisées avec

le modèle MAGALI en France ont montre

qu’après

une diminution de la

production

dans

les années 1993 à 1995 du fait d’un effet de

cycle,

le niveau de la

production

en 1997 sera au moins

egal

a celui de ces deux dernières

années de crise. Cette simulation

n’intègre

pas la

prime

à 1’herbe décidée par le Gouvernement

français

et la

prime

à la vache allaitante aux

troupeaux

mixtes

qui

devraient

nécessairement avoir un effet de relance

sup-plémentaire

dans ce secteur.

Ainsi,

il

apparait

clairement que la réforme de Mai 1992 ne

per-mettra pas de

régler

le

problème

de

surproduc-tion intra-communautaire.

Cette situation difficile au

plan

interne

risque

d’être

aggravée

par une contrainte sur nos

exportations

subventionnées de viande

bovine sur pays tiers. Contrairement au

sec-teur des c6r6ales ou il

pourrait

etre

imagine

de baisser

davantage

les

prix

interieurs pour

pouvoir

exporter sans

restitution,

la difference

entre le

prix

communautaire et le

prix

mondial de la viande bovine ne laisse aucun

espoir

de

contourner ainsi une éventuelle contrainte

quantitative impos6e

par le GATT. En

effet,

même une baisse des

prix

de la viande bovine

coh6rente avec celle des céréales

permettant

de

maintenir sa

compétitivité

par

rapport

aux

viandes blanches ne serait pas suffisante.

Les autres contraintes

impos6es

par le

com-promis

de

Washington

(acces minimum au

marché

communautaire,

tarification et réduc-tion de 36 % des elements tarifaires d’ici à

1999,

reduction du soutien interne de 20 %) ne

devraient pas poser de

problème

pour le

(5)

dans la boite &dquo;bleue&dquo; c’est-a-dire dans la

cate-gorie

des aides

qui

seraient pour un

temps

exemptées

de reduction.

Les contraintes internes et externes seront par ailleurs d’autant

plus

difficiles à

supporter

que le revenu des éleveurs

specialises

en

vian-de bovine est très inférieur à celui de la

moyenne des

exploitations

(-60 % environ).

La maitrise de la

production

passera

pour-tant foreement par une diminution du soutien aux

produits

dans ce secteur. 11 semble que la

comparaison

de 1’effet de la diminution des

prix

payés

aux

producteurs

sur 1’evolution de

1’offre pour les céréales et la viande bovine montre que le

phénomène

de fuite en avant

(augmentation

de 1’offre pour compenser les

pertes

de recettes dues à la baisse des

prix)

est

moins

prononce

dans le secteur de la viande bovine

(figure

1). On retombe

cependant

sur un

problème qui

n’a pu

jusqu’a

present

etre

résolu. Une

politique

de reduction du niveau de soutien ne

permet

pas aux

producteurs

extensifs de survivre. De

plus,

les conflits d’in-teret entre les Etats membres sont tels

qu’il

sera difficile d’obtenir une

politique rigoureuse

pour une

categoric

de

producteurs

tout en

pre-servant d’autres

categories.

La France a choisi un outil de

type

diffé-rent en instituant la

&dquo;prime

a 1’herbe&dquo;. Il

s’agit

de reconnaitre à 1’actif de la

production

extensive de viande bovine des effets externes

positifs

sur 1’environnement

qui

ne

peuvent

etre

rémunérés,

en l’absence de

marché,

que

par des transferts directs. Ces derniers doi-vent

cependant

être

decouples

de la

produc-tion pour éviter tout effet pervers

d’augmen-tation

intempestive

d’une offre de

produits

qui

ne trouveraient pas de

place

sur le

mar-ché. Il ne convient pour autant pas de

cumu-ler ce

type

d’instrument avec des niveaux de

primes

à

1’61evage classiques

surdimension-nés pour ne pas créer les conditions d’une

relance artificielle dans un secteur dont

1’6quilibre

offre-demande

pourrait

etre dura-blement menace.

La France ne doit pas craindre de

revendi-quer un

recentrage

des aides communautaires sur le secteur extensif. Nous

disposons

d’une abondante surface

fourragère

et d’un savoir faire certain dans ce domaine. De

plus,

la

part

de la France dans des

dépenses

communau-taires ainsi recentrées serait bien

supérieure

à celle dont elle

disposait

avant la réforme de la PAC. Des estimations sommaires d6montrent

que, même avec la réforme de la PAC de Mai

1992 dont 1’orientation vers 1’extensification

est

douteuse,

notre taux de retour s’ameliore nettement,

passant

d’un peu

plus

de 20 % à

près

de 25 % (encart 2). On ne

peut

cependant

oublier

qu’une

telle orientation aura des

consequences importantes

sur les

élevages

intensifs

specialises

de

Bretagne

et des

Pays

de Loire. 11 faudrait de

plus

tenir

compte

des différents

systèmes,

naisseurs,

naisseurs-engraisseurs

et

engraisseurs,

et de la localisa-tion des outils de transformation

(abattoirs,

ateliers de

découpe)

existants. Mais ne faut-il

pas

mieux,

pour

reguler

la

production

de

(6)

develop-per ses

production

hors sol de porc et de

volaille

grace

à la baisse du

prix

de 1 alimenta-tion

animale,

et recentrer le soutien en viande

bovine sur les zones

plus

extensives ?

Compte

tenu de l’ensemble de ces

elements,

l’augmentation

de la taille des

exploitations

de viande bovine est une evolution nécessaire et

ineluctable pour les éleveurs de viande bovine. Plus de 56 % d’entre eux avaient

plus

de 50

ans en 1990 contre moins de 50 % pour la moyenne des

exploitations.

Cette structure de

la

pyramide

des

ages

pourrait

être un atout

dans ce secteur.

Ainsi,

à

partir

d’une

hypothè-se de maintien des flux d’entrée annuels dans

la

profession,

le nombre

d’exploitations

pour-rait diminuer de 33 % entre 1990 et 1999

(encart

3),

les

exploitations

restant en

place

ayant

alors une taille

économique qui

leur

per-mettrait de mieux faire face à leur nouvel environnement. Cette

appreciation plutôt

encourageante

merite

cependant

d’être

nuan-cee par l’observation des évolutions de ces

der-nieres années. La

politique

de cessation d’acti-vite laitière a en effet conduit a une

augmenta-tion du nombre d’éleveurs

specialises

en

vian-de bovine

depuis

1986.

Plus que

jamais

1’evolution du secteur de la viande bovine sera donc difficile à

gérer,

les

enjeux

des restructurations à venir pour les éleveurs 6tant semble-t-il bien

plus importants

que ceux dans le domaine des céréales dont on

parle

pourtant

beaucoup plus.

Y. LEON,

M. QUINQU

INRA Station d’Economie et

Sociologie

rurales 65 rue de St-Brieuc 35042 Rennes Cedex

Effets de la

réforme

de la PAC

sur

les

régions d’élevage

1

/ Tendances de 1’evolution

au

niveau

communautaire

Les estimations

qui

suivent sont d6riv6es de simulations réalisées à l’aide du modèle MISS. Mis au

point

à la Station d’Economie et

Sociologie

rurales de 1’INRA de

Rennes,

MISS

est un outil

d’exploration

des

consequences

des

changements

des

politiques agricoles

chez les

principaux

acteurs mondiaux. II

permet

de

mesurer les effets de ces

changements

sur

divers indicateurs :

budget,

revenu

agricole,

balance

commerciale,

cout pour le

consomma-teur. Le modèle MISS est mondial. Il est

cen-tré sur la CEE et les Etats-Unis

(Guyomard

et

al 1992).

Trois scenarios de simulation sont compa-rés. Chacun

correspond

à la simulation des effets d’une variante de

politique

agricole,

caractérisée par un ensemble

d’hypotheses

d’evolution des volumes et du

prix

des

quanti-tes offertes et demand6es

(Guyomard

et al

1992).

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