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Excursion géologique au Stromboli
BRUN, Albert
BRUN, Albert. Excursion géologique au Stromboli. Archives des sciences physiques et naturelles, 1901, vol. 4e période, t. 12, p. 86-88
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:147848
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8() '30CIETE D� PHYSIQUE • •
A. 131 un. E:\.cUr:)ion geologique au Stro1nboli.
�I. ,\. B1tuN communique les ohi;rrvations q u·il a faite�
durant nne r.1,cursion yéoloyiqtte au Stron,.boli en mars 4 901.
Ce qui reste du
c1·atère ancien
du volcan forme un llernicercle dont la convexité est tournée vers rest. Cet ancien eratère se trouve a une altitude de 835-926 m.; sa partie ouest a été crevée pour faire pla�e au cratère actuel. l,es parois anciennes sont formées de cinérites et de ldpillis
Source gallica.bnf.fr Bibliotl1èque nationale de France
alternant avec des laves compactes. Les coûtées; peu larges en générât, descendent, en éventait jusqu'à la mer.
Elles ont une épaisseur qui varie de 4 a <0 m. La bouche du cratère ancien a du se trouver a peu de distance de la bouche actuelle il ne s'est fait qu'un déplacement lent vers l'ouest des bouches vomissantes.
Quant au
o'e~'e
?noJf?'Mf. il se trouve inclus dans le cratère ancien. Le Stromboli est un volcanlent;
en 4889,il a commencé à donner une petite coulée de lave, qui augmente peu a peu depuis tors. M. Brun a observé trois bouches, distantes de
FO
a ~00 mètres l'une de l'autre.Celle du sud, qui a 40 m. de diamètre, donne des projec- tions avec explosions plus ou moins violentes; elle rejette
des lapillis, des laves fondues, des
cendres;
entre lesexplosions, qui se succèdent à des intervalles variant de
't à 20 minutes, il s'échappe des gaz avec un bruit
intense;
les paquets de lave roulent a l'ouest jusqu'à la mer. Cette bouche sud lance des blocs pâteux jusqu'à SOO m. de dis- tance. M. Bruu en a observé un dont le volume était d'un mètre cube et qui s'était aplati
surje
sol.La seconde bouche est située à environ 100 m. au nord de la première, son diamètre est de 13
à 20 m.; elle
donne des projections continuelles; la coulée de lave des- cend à la mer vers l'ouest-nord-ouest, le long d'une pente
de 37° d'inclinaison.
Les parois des bouches vomissantes du Stromboli sont
en lave compacte et résistent aux explosions l'altitude des orifices est de 750-760 m. La cause des explosions doit être cherchée dans l'inflammation du gaz hydrogène.
Fttm~'o~.
Les fumerolles, localisées surtout au nord des deux bouches et distantes de 300 à 300 mètres de cel- les-ci, sont énormes. Une fumerolle isolée se trouve au sommet (926 m.") du cratère ancien.CoMe de d~ec<M)K. Les déjections qui tombent à l'ouest disparaissent dans la mer, à cause de la
pente;
mais al'est
il se forme un cône de déjections retenu par les paroisde l'ancien cratère.
Bornai.. Le mouvement de giration que certains auteurs
attribuent aux bombes, n'existe pas; ta bombe n'est
qu'une enclave partiellement artondie par fusion ett~ui,
en sortant du bain fondu, en étire une partie après elle.
Forma~'o s eoHfHttc.s. Celles-ci forment de grandes pentes decinéritesa
t'est;
de nombreux cristaux d'augite sontmis a nu par le frottement du sable, qu) use et polit les roches.
A't'u.s'foM. L'érobion marine est variable et donne des apparences qui dépendent des formes voûtées que peut
avoir la lave; à chaque tempête il se forme une banquette marine au pied du cône de lapillis de l'ouest; comme toute lave refroidie est découpée en prismes de
retrait.
leséboulements se font facilement lorsque le substratum des tufs est érodé par l'eau.
M. Brun n'a jamais observé de Ilammes.
7~<t'0f/)'<tjo/~e. La partie pétrographique donnera lieu à une communication ultérieure, lorsque les déterminations
et les analyses seront terminées. Pour le moment. les observations de M. Brun sont conformes à celles qui sont indiquées sur la carte géologique du prof. Gemellaro. La
lave est un basalte plus ou moins riche en olivine. accom- pagné quelquefois de mica noir. Le fer oxydu)é est princi- palement de deuxième consolidation; le labrador appar- tient au type basique Nm
=
1,565; l'augite est en grands cristaux de première consolidation, angle d'extinction M°sur g'.
La lave des explosions. ramassée encore chaude, pré- sente un verre très foncé dans lequel nagent l'augite, le labrador et l'olivine; le fer oxyduté y est rare et accolé au péridot. Le titane et le phosphore s'y rencontrent aussi.
Enclaves. Il n'a été constaté qu'une enclave authentique de grès; les gabbros; serpentines, calcaires et quartz trouvés sur la plage sont peut-être aussi des enclaves (?)
mises a nu par la mer.
M. Brun a illustré sa communication de projections montrant des coupes géologiques et des instantanés d'ex-
plosions du cratère actuel.