LE DÉVELOPPEMENT TESTICULAIRE CHEZ LE COQ
II. — MORPHOLOGIE DE
L’ÉPITHÉLIUM
SÉMINIFÈREET
ÉTABLISSEMENT
DE LA SPERMATOGENÈSEM. de REVIERS
Christiane RICHETIN J.-P. BRILLARD
Station de Recherches avicoles,
Centre national de Recherches de Tours, I. N. R. A., ,,
37 - Nouzilly
RÉSUMÉ
Chez le Coq Rhode X Wyandotte (souche M 41) élevé en photopériode constante de i6 h!2¢ h, l’établissement de la spermatogenèse s’effectue en 3 phases successives correspondant à celles
de la croissance pondérale des testicules (de REVIERS, 1971a) :
- phase prépubère : tandis que le poids testiculaire augmente lentement de 2à 6o mg (entre
l’éclosion et l’âge de 6 semaines) les cellules de soutien, précurseurs des cellules de Sertoli, se multiplient activement ; la différenciation spermatogénétique est limitée à la formation de quel-
ques spermatocytes 1 qui sont présents dès l’éclosion ;
- phase pubève : le poids testiculaire augmente rapidement jusqu’à 5 g (de 6 à ig semaines) ;
les cellules de soutien évoluent peu à peu en cellules de Sertoli qui cessent apparemment de se multiplier. Les cellules germinales prolifèrent et se différencient jusqu’au stade spermatozoïde qui est atteint à partir du poids testiculaire de i g ;
- phase adulte : au-delà de 5 g, la croissance testiculaire est marquée par un ralentissement
important
de sorte que le poids des testicules n’augmente plus significativement après l’âgede 20semaines ; ce poids est alors en moyenne de io g. Chez les coqs adultes, la production quo- tidienne de spermatides est alors en moyenne de 100millions par gramme de testicule.
INTRODUCTION
Un
premier
travail effectué chez leCoq
Rhode XWyandotte (souche
M4 i)
élevé en
photopériode
constante de 16 h parjour
a montré que la croissance des testicules est due essentiellement audéveloppement
en diamètre eten longueur
des tubes séminifères et
qu’elle
s’effectue suivant une courbesigmoïde (de Ri~VI!RS,
1971
a).
Dans le
présent article,
nous abordons lacytologie
etl’histologie
del’épithélium
séminifère du
Coq, puis
l’étudequantitative
de l’établissement de laspermato- genèse, entreprise
chez les mêmes animaux queprécédemment.
Une telle étudesemble en effet n’avoir
jamais
été effectuée chez leCoq.
MATERIEL
ETMÉTHODES
Les données concernant les animaux, les conditions d’élevage, le prélèvement des testicules et leur préparation pour l’histologie sont rapportées par ailleurs (de REVIERS, 1971).
Les observations cytologiques et histologiques que nous avons effectuées chez le Coq (cf. Ré- sultats, A et B) nous ont amené à distinguer 4 catégories cellulaires pour l’étude quantitative :
- « cellules germinales basales (gonocytes, spermatogonies et: spermatocytes I prélep- totène) ;
- spermatocytes I en prophase méiotique ;
- spermatides rondes.
Après avoir constaté l’absence de différences significatives entre les nombres moyens de cellules d’une région à l’autre des mêmes testicules, nous avons effectué les numérations dans une
seule coupe de la région équatoriale de chaque testicule, à raison de 10 sections transversales de tubes séminifères prises au hasard dans chaque coupe.
Les nombres Noobservés pour les cellules germinales ont été corrigés selon ABERCROMBIE
(
194
6)
pour obtenir le nombre de centres cellulaires effectivement présents dans les coupes etpermettre les comparaisons quantitatives entre les différentes catégories cellulaires. La relation utilisée est la suivante :
où Ne est le nombre corrigé, e l’épaisseur de coupe (7
IL)
et d le diamètre nucléaire moyen de lacatégorie cellulaire envisagée. Nous avons obtenu les valeurs suivantes pour e/(e -!- d) :
- 0,54 pour les cellules germinales basales ;
- 0,53 pour les spermatocytes 1 en prophase méiotique ;
- 0,66 pour les spermatides rondes.
Cette correction ne peut être appliquée aux cellules de soutien et de Sertoli en raison de la forme irrégulière de leurs noyaux ; il y a donc appréciation par excès du nombre de ces cellules.
Le nombre total Nt de cellules germinales contenues dans chaque testicule a été calculé
par la relation :
-
où Ltest la longueur totale des tubes séminifères (en mètres) : nous l’avons calculée par ailleurs (de RAVIERS, x9!x). En remplaçant dans cette relation Ne par N., nous obtenons une approxima-
tion par excès du nombre total de cellules de soutien et de Sertoli par testicule.
RÉSULTATS
A. -
Cytologie de l’épithélium séminifère
duCoq
I. Les cellules
germinales.
I
. Les
spermatogonies.
Les
générations spermatogoniales
successives duCoq
sontmorphologiquement
peu différentes les unes des autres
(pl. I, i). Leur
chromatine est peuchromophile ;
elle forme un réseau
parsemé
depetits granules plus
ou moins nombreux. Les nucléo- les sont depetite
taille. La forme des noyauxpermet
dedistinguer
deuxcatégories
de
spermatogonies (pl. I, 1 ) :
les unes ont un noyau ovoïde de taille variable(maxi-
mum : 6 X 9
( L ) ;
les autres ont un noyau arrondi etplus petit (!’6
4,5 à 6!,).
Lesspermatogonies
ovoïdes n’ont pu êtredistinguées
desgonocytes.
2
. Les
spermatocytes.
I,es
spermatocytes
Ipréle!totène
duCoq
ressemblent auxspermatogonies
ànoyau arrondi et ne
peuvent
en êtredistingués
que s’ils se trouvent enposition plus
centrale dans les tubes séminifères que les noyaux des cellules deSertoli ;
le stade
lefitolène
est caractérisé parl’apparition
d’un réseau de fins filamentschromo-
philes ;
au stadezygotène (pl. II, 2 ),
le réseau deschromosomes,
devenu trèschromo- phile
subit unepolarisation
et forme un croissant à l’intérieur des noyaux ;puis
les chromosomesépaississent ;
cetépaississement
sepoursuit pendant
le stadepachytène (pl. II, i) caractérisé
en outre par unedispersion
des chromosomes dans le noyau ;au stade
diffus (pl. 1, 2 ),
les contours des chromosomes sont devenus peunets ;
enfinla
condensation des chromosomes est maximumpendant
le stade diacinèseoù le noyau ne contient
plus
quequelques
masses de chromatinedisposées
contre lamembrane nucléaire.
I,e passage de l’une à l’autre de ces différentes
étapes
estprogressif :
si nous lesavons
identifiées,
nousn’avons,
par contre, pas pu les délimiter avecprécision.
Les
spermatocytes
II(pl. II, 2 )
ont un noyau arrondi mais deplus petite
taille(
0
5que
ceux desspermatocytes I ;
leur chromatine forme un réseau diffus danslequel
sontréparties
depetites
masseschromophiles.
3
. Les
spermatides.
Nous avons reconnu 8
étapes
au cours de laspermiogenèse
et les avonsréparties
en 3
catégories : spermatides
rondes « R », enélongation
«el », allongées
« L ».a)
Lesspermatides
rondes : àl’étape R 1 (pl. 1, 2 )
elles ont un noyau très semblable à celui desspermatocytes
II maisplus petit ( 0
3,5( L ) ;
àl’étape R a ,
le réseauchromatique
adisparu ( P l. 1, 3 ) puis
les masses de chromatine fusionnent à lapériphérie
des noyaux dont le centre devient clair àl’étape R a (pl. I, i) ;
à ce momentle diamètre nucléaire des
spermatides
n’estplus
que 3,1 il.b)
Lesspermatides
enélongation :
la contraction nucléaire commencée chez lesspermatides
rondes passe par un maximum àl’étape e1 4 ( P l. 1, 4 )
et donneaux noyaux une forme de croissant ou
légèrement étoilée ;
ces noyaux deviennentensuite piriformes
avec unechromophilie
intense à lapériphérie
mais faible ounulle au centre
(étape el,) ;
à ce moment lesspermatides
orientent leurpointe
versles noyaux de Sertoli et forment des
faisceaux ; l’élongation
sepoursuit
et la chromo-philie
d’ensemble devienthomogène
tout en diminuantlégèrement (pl. 1, 2 ).
c)
Lesspermatides allongées :
àl’étape L 6 (pl.
1,3 ),
lalongueur
des noyaux est maximum(i
X 14( L ) puis
une nouvelle contraction nucléaire survient(la
tailledes noyaux atteint alors o,5 X 9
( L ) qui s’accompagne
d’uneaugmentation
de chromo-philie
et d’une courbure des noyaux(étape L 7 , pl.
1,4 ) ;
lamigration centripète
des
spermatides
a lieusimultanément ;
à la fin decelle-ci,
toutes lesspermatides
sont
rassemblées
en bordure de la lumière des tubes séminifères(étape L s , pl. 1, 4 )
où elles seront
rejettées,
étant alorsdevenues
desspermatozoïdes.
L’évolution
del’appareil acrosomique,
mis en évidence parl’APS,
ne nousa pas
permis
de classer lesétapes
de laspenniogenèse
avecplus
deprécision
carl’acrosome est de taille très réduite chez le
Coq. Indiquons cependant
que legranule proacrosomique apparaît
àl’étape R i ;
ilgrossit
et se transforme engranule
acroso-mique
au début del’étape R 2 ;
à la fin decelle-ci,
il s’accole au noyauqu’il déprime légèrement ;
l’acrosomes’aplatit à l’étape
R3 etprend
une forme de cône lors del’élongation
desspermatides. Ni vésicule ni coiffe acrosomiques
ne sont apparentes.
II. Les cellules de soutien et de Sertoli.
1
. Les cellules de soutien.
Elles ont des noyaux
polymorphes
de taille variable( 3
X 4à 2 X 5 [L,pl. 11, 3 ),
assez fortement
chromophiles
avec une chromatine diffuse contenant de nombreuxpetits granules
très colorablesrépartis
dans tout le noyau.2
. Les cellules de Sertoli.
Elles
ont des noyaux de formeirrégulière, parfois
ovoïde(pl. I, 1 )
avec deprofondes invaginations
de la membranenucléaire. Le grand
axe de ces noyauxest
toujours orthogonal
à la membranebasale ;
leurtaille, variable,
atteintjusqu’à
7 X 9[L. La chromatine
s’y présente
sous forme d’un fin réseau peucolorable,
saufau
voisinage
de la membrane nucléaire où elle estplus dense ;
un ouplusieurs petits granules
trèschromophiles
sont accolés au nucléole.Ces caractères
morphologiques
nouspermettent
de situerl’apparition
despremières cellules
de Sertolitypiques
versl’âge
de 7 semaines.B. -
Structure de l’é!ithélium séminifère
I. Chez le
poussin
à l’éclosion.Les tubes séminifères de
poussin
montrent une couchepériphérique de
cellulesde soutien entre
lesquelles
s’intercalentquelques
cellulesgerminales,
d’autres cellulesgerminales
étant enposition plus
centrale. Ces cellulesgerminales
neprésentent pas
toutes le mêmedegré
d’évolution suivant les sections de tubesséminifères.
Certaines sections n’en contiennent que
quelques-unes,
tout à fait semblables auxspermatogonies
ovoïdes(pl. II, 3 ).
D’autressections, plus évoluées,
contiennent des cellulesgerminales plus
nombreuses dont lesplus
différenciées sont chez 3 des 5poussins étudiés, des spermatocytes
Izygotène (pl. II, 4).
Ainsi l’entrée en fonction- nement de laspermatogenèse
ne se fait pas simultanément dans tous les tubes séminifères d’un même testicule. Cephénomène
est évident dès l’éclosion etpeut
être
observé jusqu’à l’âge
de 12 semaines.Bien que des
spermatocytes
I soientprésents
dèsl’éclosion,
ce n’estqu’à partir
d’un
âge
moyen de 7semaines (poids
testiculairecorrespondant :
100à 250mg)
quenous observons les
premières spermatides
rondes. Taesspermatides allongées
appa-raissent vers 8 à 9 semaines. Enfin les
premiers spermatozoïdes
sont observés dans les voies déférentesquand
lepoids
testiculaire est de i genviron, c’est-à-dire
versl’âge
de 12 semaines.Il semble bien que les
spermatides
rondesn’apparaissent
que dans lestubes
où les cellules de soutien sont
morphologiquement
tout à fait différenciées en cellules de Sertoli.II. Chez le
Coq
adulte.Dans
chaque
section transversale de tubeséminifère,
les différentesgénérations
de cellules
germinales
seprésentent toujours
dans le même ordre en allant de la membranebasale
vers lalumière,
suivant le schémaclassique.
Ainsi nous observonssuccessivement chez le
Coq :
- une ou deux couches de cellules
germinales basales ;
- une à trois couches de
spermatocytes I ;
- une à trois couches de
spermatides, comprenant toujours
desspermatides rondes ;
- enfin
quelques
noyaux de cellules de Sertoli s’intercalent[entre
les sperma-togonies
et lesspermatocytes
I.Chacune de ces couches est formée de groupes
juxtaposés
de cellulesgerminales
au même stade de la
spermatogenèse. I,’effectif
de ces groupes est difficile àapprécier
avec
précision
car ils nepeuvent
engénéral
être délimitésrigoureusement.
Si les
différentes générations
de cellulesgerminales
duCoq
seprésentent
dansun ordre
déterminé
à l’intérieur des tubesséminifères,
il ne nous semblepas,
par contre, que l’unequelconque
de cesgénérations
soit associée de manière fixe auxautres
générations (même
si l’on observe les coupes de tubesséminifères
secteur parsecteur).
Aussi n’avons-nous pu définirjusqu’à
maintenant les associations cellulairestypiques
de cetépithélium séminifère,
si toutefois elles existent chez leCoq.
C. -
Étude quantitative
I. Les cellules de soutien et de Sertoli.
Leur nombre moyen par section
orthogonale
de tube séminifère(coupe d’épais-
seur 7
!.) augmente rapidement
de 20 à q.olorsque
lepoids
testiculaire croît de 2 à5 0
mg(fig.
ia).
Puis ce nombre diminuejusqu’à
10 et ne varieplus significati-
vement
lorsque
lepoids
testiculairedépasse
5 g.Le
nombre total par testicule de ces mêmes cellulesaugmente rapidement jusqu’à
ce que lepoids
testiculaireatteigne
i g et ne s’accroîtplus
que lentement ensuite(fig.
ib).
Dans ce dernier cas il y acependant
une corrélationsignificative (r
=0 , 43 )
entre les deuxparamètres
étudiés(tabl. i).
II. Les cellules
germinales.
I,’évolution
dunombre
de cellulesgerminales
par section transversale de tubes séminifères ou partesticule
est la même pour chacune des 3catégories
étudiées(fig.
2, 3 etq.).
Ce nombreaugmente jusqu’au poids
testiculaire de 5gpuis
neprésente plus
de variationssignificatives (fig.
2a, 3a et 4a).
Il est alors en moyenne de 100pour les cellules
germinales
basales et lesspermatocytes
I mais atteintprès
du doublepour les
spermatides
rondes.Le nombre total par testicule de chacune de ces
catégories
est enrelation
linéaireavec le
poids
testiculaire(fig.
2b,
3 bet 4 b).
Le tableau i donne leséquations
derégression
et montre que les corrélations obtenues sont élevées(r
=0 , 95 ) et
très hautementsignificatives malgré d’importantes fluctuations
individuelles.Ainsi,
pour le
poids
testiculaire de g-io g, le nombre total despermatides
rondes contenuesdans les testicules
varie
de 1,5 à 3,7 milliards(moyenne :
2,5milliards).
DISCUSSION
A. -
Cytologie
del’épithélium séminifère
I. Les
spermatogonies.
L’identification précise
deplusieurs catégories
despermatogonies
ne semblepas avoir été faite chez les Oiseaux. Pour le
Coq,
MILLER( 193 8)
n’en a décritqu’un
seul
type
sans donner de critèresqui permettent
dedistinguer
lesspermatogonies
des
spermatocytes
Ipréleptotène qu’il
décrit àpart.
I,axE( 195 6) sépare
les sper-matogonies
duCoq
en deuxcatégories,
i et 2 ; ses résultats montrent clairementque les
spermatogonies
2 sont en fait desspermatocytes
I enprophase méiotique,
voire même en
première
division de maturation.Chez la
Caille, Y AMAMOTO ,
TAMATE et ITIKAWA( 19 6 7 )
décrivent 3catégories
de
spermatogonies, A, In,
etB,
toutes à noyauovoïde, qu’ils opposent
aux sperma-tocytes
Ipréleptotène
à noyau arrondi. Les critères de forme et de taille des noyaux, et les modificationsd’aspect
de la chromatine surlesquels s’appuient
ces auteursnous
paraissent
insuffisammentprécis.
En effet la taille des noyaux etl’aspect
de lachromatine
peuvent
varier non seulement d’unegénération
à l’autre mais encoredans une même
génération,
en fonction des stades ducycle
cellulaire.II. Les
spermatocytes
I.Notre classification des
étapes
de laprophase méiotique
est à peuprès
la mêmeque celle de MILLER
(ig 3 8). N’ayant
pu délimiter cesétapes
avecprécision
sur coupeshistologiques,
nous n’avons effectué decomptages
cellulaires que pour l’ensemble desspermatocytes
I enprophase méiotique.
Le rendement de celle-ci n’a donc pu être évalué.III. Les
spermatides.
Aucune classification
précise
desétapes
de laspermiogenèse
duCoq
ne sembleavoir été
proposée.
Certaines des modifications que nous avons décrites pour la chromatine desspermatides
ont été observées par MCINTOSH et PORTER( 19 6 7 )
en
microscopie électronique ;
ellescorrespondraient
à des remaniements des nucléo-protéines.
Z I ,OTN
IK
( 1947 )
agénéralisé
certains événements de laspermiogenèse
d’unemanière erronée. Selon lui
l’élongation
desspermatides
passe par unephase
où lesnoyaux s’enroulent sur eux-mêmes en formant une boucle
qui
se déroule ultérieu-rement. Nous avons effectivement observé de telles
spermatides,
mais seulementdans les cas de
spermiogenèse anormale,
relativement rares chez leCoq
adulte :moins de i p. 100des
spermatides allongées présentent
dessignes
évidents dedégé-
nérescence.
IV. Cellules de soutien et de Sertoli.
La transformation des cellules de soutien en cellules
de
Sertoli estprogressive
chez le
Coq ;
il est donc difficile de caractériser exactementl’apparition
despremières
cellules de Sertoli
typiques.
Les modificationsmorphologiques qui
ont lieu lors decette transformation doivent
correspondre
à des modifications fonctionnellesimpor-
tantes car il semble n’exister de
spermatides
rondes que dans les tubes séminifères où sont apparues des cellules de Sertoli tout à fait différenciées auplan morpho- logique.
B. - Structure de
l’épithélium séminifère
Les associations cellulaires de
l’épithélium
séminifère duCoq
nous sont apparues decomposition
tout à fait variable. Nous n’avons donc pas pu déterminer decycle
de
l’épithélium
séminifère chez cetteespèce.
Il ne nous a donc pas étépossible
de nousappuyer sur cette notion pour
repérer
avecprécision
les différentesétapes
de laspermatogenèse. C’est]une
difficultéimportante
pour l’étudequantitative
de celle-ci.La situation serait assez semblable chez la Caille
d’après
les observations deY
AM A MOTO
,
TAMATE et ITIKAWA( 19 6 7 ).
Mais uncycle
del’épithélium
séminifèrea été décrit chez le Canard par SCHONEBERG
(igi 3 ) puis
par Cr,!Ra!ONT(ig58).
L’étude histologique
del’épithélium
séminifère des Oiseaux est d’autantplus
difficile à faire que
chaque génération
cellulairen’occupe
que depetits segments d’épithélium séminifère,
dont la surface nousparaît
encoreplus
réduite que chez l’Iiomme(C L E RM ONT, 1967).
En outre, il ne
peut
exister d’associations cellulairestypiques
que si la duréede vie de
chaque génération
cellulaire est constante, cequi implique
notammentque les
spermatogonies
souches se divisent à des intervalles detemps
fixés. Il semble bien que la méiose et laspermiogenèse
aient une durée constante chez leCoq (de RE
VI E RS
, 19 68)
mais nous ne savons rien de lachronologie
desgénérations
sperma-togoniales.
Or les moindres variations de durée à ce niveaupeuvent
avoir desréper-
cussions
importantes
sur lacomposition
des associationscellulaires,
étant donné larapidité
desétapes
ultérieures de laspermatogenèse
chez leCoq.
C. -
Établissement de La spermatogenèse
De même que la croissance des
testicules,
ledémarrage
de laspermatogenèse
semble
plus
tardif chez les coqs de souche lourde WhitePlymouth
Rock : KUMARANet
TuRNER, 1949 )
que chez les soucheslégères.
L’entrée
en fonctionnement des différenteslignées germinales
n’a pas lieu au même moment dans tous lessegments
de tubes séminifères duCoq ;
cette consta- tation adéjà
été faite chezplusieurs espèces
de Mammifères(CouRoT,
HOCHEREAU-de Ruviups et
O RTAVANT , 1970 ) ;
elle montre que l’établissement de laspermato- genèse
est unphénomène progressif
à la fois dans letemps
et dansl’espace.
Chez le
Coq
il estpossible
que leslignées germinales
n’entrent en activité quepar
petits
groupes, voire mêmeisolément ;
cettehypothèse pourrait expliquer
que
chaque génération
de cellulesgerminales n’occupe
que dessegments d’épithé-
lium sémifère de surface réduite chez l’adulte.
i.
Étude quantitative.
a)
Les cellules de soutien et de Seytoli.Au-delà du
poids
testiculaire de i g, tout se passe comme si les cellules de soutienperdaient
lepouvoir
de semultiplier
en se différenciantpuisque
leur nombre total par testiculen’augmente
que très lentement. Cephénomène explique
que le nombrede cellules de soutien et de Sertoli par section de tubes séminifères diminue
lorsque
ces tubes
poursuivent
leurdéveloppement.
Ce
phénomène rappelle
les observations faites chezl’Agneau (Cou p oT, 19 6 2 ),
le Taureau
(A TTAL
etCouROT, 19 6 3 )
et le Rat(Cr,!RMONT
etP!R!Y,
i957 ;NAG Y ,
1970
)
mais chez cesespèces
il semble que lamultiplication
des cellules de soutiencesse
complètement lorsqu’elles
se transforment en cellules de Sertoli.b)
Les cellulesgerminales.
L’augmentation
du nombre total de toutes lescatégories
de cellulesgerminales
au cours de la croissance testiculaire
provient
engrande partie
de l’entrée en fonc-tionnement de nouvelles
lignées germinales.
ATTAL et COUROT( 19 6 3 )
ont montréchez le Taureau que le nombre de
spermatogonies
souches contenues dans les testi- culesaugmente
bienaprès
lapuberté.
Mais ces mêmes auteurs constatent en outre que le rendement des différentes
étapes
de laspermatogenèse
n’atteint sa valeur définitive que bienaprès l’apparition
des
premiers spermatozoïdes.
Nous n’avons pu évaluer ce rendement chez leCoq,
sinon pour les divisions
méiotiques ;
dans ce cas nous avons étudié l’évolution durapport
R =Q s/Ql
oùQ 1
etQ.
sontrespectivement
des estimations de laproduction quotidienne
despermatocytes
1 et despermatides
rondes. Cetteproduction
est elle-même évaluée par la relation
Q
=Nt/6
où Nt est le nombre total des cellules d’unecatégorie
donnée dans les testicules et 6 la durée de vie de cettecatégorie (6 1
= 5,5 j i
pour la
prophase méiotique ; 6.
=2 ,5 j pour
lesspermatides
rondes : deRE V! E RS , 19
68,
et données nonpubliées).
Nous avons obtenu pour les coqs adultes de cette
expérience : Q
1
=
27 106spermatocytes I/g
detesticule/jour ;
§Q.
= io2 10’spermatides rondes/g
detesticule/jour.
soit
Q z/Qi = 3 ,8,
valeur trèsproche
du rendementthéorique
des divisionsméiotiques.
L’évolution
de cerapport
au cours de l’établissement de laspermatogenèse
montre que le rendement de la méiose semble bien
augmenter
defaçon
trèsimportante
entre
l’apparition
desspermatides
rondes à 7 semaines et 15 semaines(poids
testi-culaire de 5
g).
Au-delà le rendement de la méioseparaît
avoir atteint sa valeur définitive.Notre calcul de rendement fait intervenir la durée 0
qui
n’est connuequ’avec
une assez faible
précision ( 10
à 20p.100 ) ;
nous n’avons pu vérifier que 6 ait la même valeur chez lejeune
et chezl’adulte,
mais ceci semble trèsprobable d’après
ce quel’on sait des Mammifères
(Agneau : C OUROT , 19 6 2 ;
Taureau :A!rAr,
etCouxoT, z 9 6 3 ;
Rat : HoCH!R!au-de
R!VI!RS,
communicationpersonnelle).
De
plus
nous observons desdégénérescences
despermatocytes
1 lors de l’établis-sement de la
spermatogenèse :
elles conduisent à sous-estimerQ i pendant
cettepériode,
donc à surestimer le rendement des divisionsméiotiques.
Accessoirement,
il faut noter que l’activitéspermatogénétique
duCoq
estremarquablement élevée,
biensupérieure
à celle des Mammifères(A MANN , 1970 )
maiscomparable
à celle du Poisson Poecilia reticulata(BILLARD, 19 6 9 ).
En
conclusion,
cette étude montre que l’établissement de laspermatogenèse
se
produit
d’une manière trèsanalogue
chez leCoq
et les Mammifères et se trouve en relation assez étroite avec ledéveloppement pondéral
des testicules.Reçu pour publication en mat 1971.
SUMMARY
DEVELOPMENT OF’ THE TESTIS IN THE RHODE X WYANDOTTE COCKEREL I. - POND!RAI, GROWTH OF THE TESTES AND DEVELOPMENT
OF THE SEMINIFEROUS TUBULES
II. - MORPHOLOGY OF THE SEMINIFEROUS EPITHELIUM AND SETTING UP OF THE SPERMATOGENESIS
Using ponderal and histological criteria, the following observations have been made on I50
Rhode X Wyandotte cockerels from hatching to 34 weeks of age. These animals have been reared under 16 h/24h photoperiod.
Testes grow slowly between the 6th and the 2oth weeks. During these two periods, testis weight is highly correlated with age, after the 2oth week, increase in testicular weight is not statis-
tically significant. A semi-log plot shows that, in fact, the increase in weight is exponential until
the 15th week.
Furthermore, testis and body weights are highly correlated, showing linear relationships
when plotted using log-log scales. A change in the slope of this log-log plot indicates faster growth
of the testes when body weight is over 500 g.
The main factor in testicular growth is the expansion of the seminiferous tubules whose relative volume in the testis reaches the final value of 95 p. ioo when the mean testis weight is
i g. or more. The seminiferous tubules show simultaneous development of their diameter and
length, but only the lenght continues to increase after the meant esticular weight has reached 5g.
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