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DE LA CULTURE DU SAIN-FOIN, OUVRAGE CONTENANT, 1 UN MÉMOIRE... :ed by GoogI

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(1)

DE LA CULTURE

DU SAIN-FOIN,

OUVRAGE

CONTENANT, 1

.

UN MÉMOIRE...

:edbyGoogI

(2)

, 1

>

•1- I

»

«*»

\

< *

4 v

I .

DigitizedbyGoogle

(3)

AUX LABOUREURS.

.

Mes Amis

et

mes frères

, c'est

pour vous quej'écris. Le désir decon- tribuer à vôtre bonheur m'a dicté le

Mémoire que je vous adresse sur la Culture du Sain-Foin. Ce nesontpoint des nouveautésqueje vous propose,je neJaisque vous retracer les anciennes pratiques de nos pères. Les écrivains qui nous ont laissé des règles sur l'agriculture, il

y

a plusdedeuxcents

ans, nous parlent des prairies artifi- cielles en luzernes, en trèfleetenSain- Foin. Cettedernière est celle qu'ilconr vientlemieuxa*établirdanslaHaute- Champagne; et lesdifférentesépreuves quej'en ai faites,

mont

misenétatde vous détailler cette Culture danstous ses points, et les avantages qui en doiventrésulter. Vousserezconvaincus de tous ces avantages, si vous lisez cetécritavec attention;etilvous enga- gera sans doute

à

vous les procurer.

(4)

i

1T

La

protection que le Gouvernement accorde aujourd'huiàl'agriculture,est

un motifqui doit vous animer àsortir de l'étatde langueur dans lequelvous étiez tombés.

On

connoît toute l'impor- tance de la culture des terres, etcom- bien ceux qui s'en occupent véritable*

ment ontdroit àl'estime publique.

La

professiondeLaboureuresthonorable

,

ilfautla rendre utile; vous

y

parviens

dre* en suivantcequejevouspropose»

»

«« \

DigitizedbyGoogle

(5)

MÉ MOIRE

SUR LA CULTURE

DU SAIN

-

FOIN

DANS

LA.

PROVINCE

DE CHAMPAGNE.

Les

excellensécritsquiont

paru

depuisplusieurs anne'essurPagri- culture, en

ranimant

le goût

du

public pour

un

art aussi impor- tant quil étoit négligé, ont sans

doute

éclairé

un grand nombre de

cultivateurs; etdéjà plusieurs provinces voient renaître l'émula- tion

dans

leurs

campagnes,

et la terre se prêter

aux

trav

aux

réflé- chis

de

gensquis'honorent aujourr cThui

du

soin

de

la cultiver.

A

(6)

2 CULTURE

La Champagne

profitera

moins de

ces secours qu'aucune autre province.

Son

solest d'unenature particulière qui lui est propre,et

auquel

on

ne peut pas appliquer, avec le

même

avantage,les dif- férentes

méthodes

qui peuvent s'exercer utilementsur les autres natures

de

terre.

L'industrieux auteur

du

traité, intitulé : Prairies Artificielles

pour

laprovince

de Champagne, a

cependant

rendu un

service es- sentiel

à

sa patrie en

y

introdui-

sant la culture

du

Sain-Foin. Il est certain que, jusqu'à présent,

on

n'a rien trouvéde plus propre

pour

fertiliser lesterres

de Cham-

pagne,

qui

ne

connoissent encore d'autre véritable

amendement que

lefumier.

L'abondance du

fourrage,

eu

DigitizedbyGoogh

(7)

DU SAIN-FOIN. 3

nourrissant

une

plus

grande

quan*

tité

de

bestiaux, peut seule four- nir

une grande

quantité

de

fu- miers; ainsi le résultat

de

la cul- ture

du

Sain-Foin estclair,etsou

utilitéestdémontrée.

Mais, comme Ta remarqué

l'auteur

de V Essai sur V amélio-

ration des terres, la

méthode

décritedans letraité des Prairies Artificielles estlongue; et, tandis

que

lesautres provinces ferontdes progrès rapides, avec les secours multipliés qu'on leur présente

de

toutes parts,celle

de Champagne,

n'avancera qu'à pas lents, et ce retard ne peut

que

lui êtrepréju- diciable.

C'est

dans

la

vue

d'accélérer sesprogrès, qu'on se détermine

à

mettrece

mémoire au

jou..Iln'est

que

le résultat

de

diverses expé*

A2

(8)

4 CULTURE

riencesfaites

pendant

septannées, et

Ton

n'y avancerien quinesoit justifié par lesfaits.

On commencera

d'abord par exposer les différentes

méthodes que Ton

a suivies pour se procu- rer

promptement une

prairiearti- ficielle en Sain-Foin.

On

exami- nera ensuite les avantages

de

cet établissement; et,dans lesdétails

de

cette discussion,

on

décrirales ditfe'rens procédés pour bienfaire celte culture,

que Ton

suivrajus*

qu'au défrichement.

Des moyens

pratiques

pour

se

procurer promptement une

prairieartificielle.

.

L'usage

en

Champagne

est

de semer

les

fromens

sur le fumier.

On sème

ensuitedel'orge,

auquel

succèdent alternativement le sei-

(9)

DU SAIN-FOIN.

5

gle et l'avoine, jusqu'à ce

que

la terreépuibée reçoive

de nouveaux

fumiers.

L'objet essentiel étoit d'avoir protnptement

une

quantité

de

Sain-Foin suffisante pour pouvoir

augmenter

le

nombre

des bes- tiaux; et l'on a cru devoir, sans s'arrêter à

aucun

ordre, mettre indifféremment en prés artificiels tout ce qui pouvoit se trouver

de

terre susceptible

de

cette con- version.

En

conséquence, toutes les ter- res qui venoientde porter

du

fro-

ment

ontétéensemencées avec

du

Sain-Foin et

de

l'orge; et toutes celles qui venoient

de

porter

de

l'orge, l'ont été avec

du

Sain-Foin et

de

l'avoine.

On

voit

que

ces Sain-Foinsont été

semés au

printemps; ils ont

A3

(10)

6 CULTURE

parfaitement réussi; ils ont reçu

les atteintes

de

la faulx lorsqu'on a abattu les grains; et,

au mois de mai

suivant, ils ont

donné

la première récolte.

Il est vrai qu'ons'estprivé par- là d'une premièrerécoltedeseigle sur des terres nouvellement fu-

mées,

qui auroit

être abon- dante; mais, outrequ'il n'est pas possible

de changer

tout d'un

coup un

système de culture sans qu'il en résulte

un dérangement

passager,

on

ne craint point d'a-

vancer

qu'on n'en a souffert au-

cun

préjudice; et c'estce qui sera

prouvé dans

la suite

de

ce

mé-

moire,

l'on détaillerales avan- tages

de

la culture

du

Sain-Foin.

Il est évident qu'il n'y a point

de

façon plus

prompte de

sepro- curer tout d'un

coup une

prairie

(11)

DUSÀIN-FOIN. j

artificielle;

mais

la plupart des laboureurs, effrayes

du

sacrifice qu'il faudroit faire de leursmeil- leuresterresàl'établissementd'un

herbage

dont ils n'ont pasencore

médité

toute l'importance,rejet- tera, sans doute, ce procédé.

La

privation

de

plusieursrécoltes

de

grains sur des terres qui

ne

leur rapporteront

que du

fourragepen-

dant

quatre à cinq années, sera toujours

une

pierre d'achoppe-

ment

qui les arrêtera.

C'est pour parer

à

cetinconvé- nient

que

l'oi* acherché d'autres

moyens

pourétablir

promptement

des Sain-Foins, sans

y employer

lesterres nouvellement fumées.

Il est généralement

connu que

des végétaux enfouis améliorent laterre.

Le

sarrasinest

une

plante desplus propres àcetusage,parce

A 4

(12)

1

8 CULTURE

qu'il jette

une

quantité

derameaux

qui .sont remplis

de

sucs lorsqu'il entreen fleur. C'est alors etavant

que

le grain soit formé, qu'il faut l'enterrer à la charrue.

La

terre

se trouvera suffisamment amélio- rée pour receveur

du

Sain-Foin , sur-tout si

Ton

observe exacte-

ment

le procédé qu'on va décrire.

Il faut,

dans

lecourant

de

l'hi-

ver,

donner un

premier labour

à

la terre qu'on destine àmettre

en

prairie;

au mois

de février,

ou au commencement de mars

,

ou donne

le second plus profond

que

le premier; et enfin le troisième vers le i5

ou

le

20

d'avril, plus profond encore

que

le précédent;

car il est important pour le Sain-

Foin que

la terre soit

remuée à

une grande

profondeur :

on

en dira les raisons.

Après

ce dernier

(13)

DU SAIN-FOIN. 9

labour, la terre étant hersée et roulée,

on sèmera

le sarrasin

à

raison de quatre boisseaux par journal (i), et

on

l'enterrera àla herse.

Les

plantes

ne

tarderont pas à paroitre, et pousserontavec d'autant plus

de

vigueur,

que

la terre auraétébien préparée.Lors-

que

ces plantes abonderont

en

.

fleurs, si elles sont trop fortes et trop vigoureuses , il faudra les

faucher et les tirer dans la roje

comme on

fait les fumiers,

pour

les enfouir à la charrue. Si

on

peut les eufouir sur pied sansêtre obligé

de

les faucher, ce sera

de

la peine épargnée.

On

est parve-

nu

à en enterrer

de

cette façon,

* *

(i ) Le purnal dontonparle, estde dix denrées, et contient 55,553pied*

quarre's.

(14)

/

IO CULTURE

quiétoientdelaplus

grande

force.

Cetfe opération bienfaite, ettou- tes les plantes bien recouvertes

,

on

peut

au

bout

de

huit à dix jours

semer

leSain-Foinetpasser dessus la herseàreculons, ilsera suffisamment recouvert. C'est alors

que

s'opèreladécomposition

du

sarrasin , et

que

son actiona pins

de

force

pour

faire lever

promptement

le Sain-Foin.

Ce- pendant

siles travaux

de

la mois- son

ou

d'autres

empêchemens ne

permettoient pas

de

faire cette semaille

dans

le

mois

d'août, il

faudroit ladifférer

au

printemps, parce qu'il est essentiel

que

le

Sain-Foin

puisse avoir le

temps de

pousser des racines asse^pro- fondes pour résister

aux

gelées qui viennent quelquefois dès le

mois de

septembre.

Ce

retardexi-

(15)

DU SAIN-FOIN,

Iï geroit

un nouveau

labour en fé- vrier,etlelabourpourla seraaille.

En

175g,

on ensemença

ainsi

au

mois d'avril trois journaux et

demi

de très-mauvaise terre

en

Sain-Foin, sur des sarrasins en- fouis

au mois de

septembre pré- cédent. Cette terreétoittellement épuisée ,

que

le sarrasin

y

vint

mal

; il

y

avoit

même

des places . considérables

les plantes n'a- voient

pu

subsister.

Ce

qui

y

fut renfermé fut suffisant pour

amé-

liorer le sol

au

pointde produire

de beau

Sain-jfoin; il subsiste encore , et n'a point dégénéré.

Cependant on

necite cet

exemple que

pour faire voir jusqu'où peut aller reflet

du

sarrasin enfoui,

même

en petitequantité.

On

avoit choisi exprès

un

très-mauvaister- rein, sur lequel iln'étoit plus

po*

'

(16)

12 CULTURE

sible de faire venir

du

seigle; ïe

Sain-

Foin y

avoit été

semé

seul,

on

n'avoit pas eu assez de con- fiance

au

sol pourjoindre de l'a-

voine

au

Sain-Foin;

on

vouloit voir d'ailleurs, si ce dernier

semé

seul en printemps résisterait

aux

chaleurs de Tété : elles furentvi- ves en 17^9.

On

a eupleinesatis- facl ionàtous égards.

Malgré

cette épreuve, il sera toujours prudent

de

ne pasprendre

une

terre aussi

dépourvue de

principes nutritifs

pour y

mettre

du

Sain-Foin.

On

se trouvera toujours

mieux de

prendre

une

terre médiocre.

La méthode

qu'onproposen'est pas dispendieuse; le sarrasin est

une

graine quinecoule pas cher, dixsols le boisseauestleplus

haut

prix qu'elle se

vende

dans le cou- rant

de

l'année. Ainsi, pour qua-

(17)

DU SAIN-F01N.

l3 vante sols , on peut mettre

un

journal en état d'être

ensemencé en

Sain-Foin. Quelle différence,

s'il falloit

y

mettre

du

fumier, qui, dansce pays, est évalué jus- qu'à trois livres lavoiture !

Mais

les

hommes

sont inconsé- quens; le présentseul lestouche.

Le

sarrasin, destiné lors

de

lase-

maille à l'amélioration

du

sol

,

change

de destinationlorsqu'il est enfleur;l'appâtd'unerécoltepro- chaine le garantitde lafaulxjus- qu'à la maturité

du

grain, et le

but est

manqué.

C'est ce qu'ona

vu

arriver plusieursfois.

Les

vesces et les navettes, en*

fouies dans le

temps de

la fleur, feront le

même

effet

que

lesarra- sin; c'est

à chaque

laboureur

à

choisir celuide ces troisverdages qu'il préfère d'employer

à

la pré*

(18)

14 CULTURE

paration

de

laterre

qu

ilse déter-

mine

à mettre en Sain -Foin.

0

La

nécessité

de

ces établisse-

mens dans chaque ferme

dépour-

vue de

prairies naturelles , est suffisamment démontrée;ilseroit inutiled'yinsister.

Mais, comme

touslesavantages quienrésultent

ne

sont pas

également connus,

qu'il en est

même

contrelesquels

le préjugé a prévalu,

on

a cru né- cessaire

de

les exposer tous

dans

cetécrit; afin que,réunis sous

un

seul point

de vue

,ilspuissent frap- per les cultivateurs, et les déter-

miner,

par celui

de

leurintérêt

,

à

adopter

une

pratique capable

de

leur procurer

une

aisance

dont

jusqu'à présent ils n'ont

pu

se flatter.

C'est cequ'on

va

faire dans la suite

de

ce

mémoire

,

où Ton

con-

(19)

DU SAIN- FOI

k. l5 sidéreraleSain-Foin, i°.

comme

objet deculture; 2°.

comme

four- rage etpâture; 3°.

comme

denrée

commerçable; 4

0. on parlera

de

lafaçon

de

ledéfricher utilement.

Tous

ces détails,qui

ne

seront

que

le résultat d'une suite d'ex- périences,

un résumé de

faits, fe- ront

une

nouvelle démonstration

de

la nécessité d'étendre la cul- ture

du

Sain-Foin

dans

toute la haute

Champagne.

*

De

la

Culture du Sain-Fozn*

La

meilleure etla plus essen- tielle préparation

à donner aux

terres , est de les bien labourer.

Les

solscrayeux nedifférent

de

la nature des autres sols

pour

les la-

bours qui leur conviennent, qu'à quelques égards qu'il est impor-r tantd'observer.

(20)

l6 CULTURE

Ils se divisent en trois espèces prînci palesqui sont:lacraiedure, qui est

un mélange

de pierre,

de

craie et de terre végétale;

La

craie molle et friable gui est incorporée avec la terrevégé- tale;

Et

lagrèvequin'estaussiqu'une craie modifiée , ressemblant

à

l'extérieur à

du

sable

de

rivière,

mélangée

aussi avec

de

la terre végétale.

La

première espèce n'a

com- munément que

six à sept pouces

de

fonds, au-dessous

duquel

la craie abonde. Cette espèce veut être labourée légèrement, parce qu'en approfondissant trop,

on

ramèneroit la craie pure sur la surface.

Mais

elle leveutêtresou- vent, parce

que moins

elle a

de

fonds,et plus elle

a

besoind'être

(21)

DU SAIN-FOIN. 17

exposéesouventà l'air,

au

soleilet

aux

autres influences, pour rece- voir, dans toutes ses parties, les principes de la végétation.

La

secondeespèce,

au

contraire, veut être labourée

profondément,

pour en exposer

une

plus

grande

quantité

au

bénéfice de l'atmos- phère. Et,

comme

cette espèceest naturellement fort légère, les in- fluences

de

Pair la pénètrent plus facilement; mais, par la raison

de

salégèreté,elleneveut pasêtre si souvent labourée, parcequ'elle n'auroit plus alors assez de con- sistance,et

que

lesplantesauroient

de

la peine à s'y soutenir.

La

troisième espèce veut être labourée

profondément

et plus souvent

que

la seconde, parce

qu

étant brûlante

de

sa nature

,

B

(22)

l8

CULTURE

et d'ailleurs sujette às'affaisseret

à

se

comprimer

, elle a besoin d'être rafraîchie et divisée plus souvent.

Voilà, à-peu-près, ce

que Ton

peut dire en général des sols

crayeux de

la haute

Champagne,

et

de

la façon dont il fautles la-

bourer; mais,

comme

ils se sub- divisentencore en

beaucoup

d'es- pèces particulières,c'est à

chacun à

connoître celui qu'il cultive, et

à

partir des principes qu'on lui

indique, pour régler les labours qu'il convient

de

lui donner.

Cependant

l'usage général des laboureurs

de

cette province, est

de

ne labourer

que

rarement, et

de

n'entamer

que

la superficie;

usage qui n'est fondé sur

aucun

principe,

ou

plutôt quiest contre

(23)

DU. SAIN-FOIN. 19

tout principe, et qui

trompe

sou- vent leurs espérances.

L'abandon de

cette

mauvaise

pratique est ab-

solument

nécessaire pour la cul- ture

du

Sain-Foin, qui veut être

semé

dans

une

terre ameublie,

à une

profondeur convenable,

pour que

la jeune racine quise déter-

mine

toujours en plongeant,trou-

ve

dans les premiers

temps de

sa croissance

une

terre facileà péné-

trer.

Une

foisparvenue

au

fond

du

sillon, elle aura déjà acquis assez

de

force pour s'introduire

dans

la terre ferme,

pour

s'insinuer entre lescraiesetallercherchersa nour- ïiture à

une grande

profondeur

,

sansrien prendre,

ou

bien

peu de

chose, à la terre

de

surface, qui

pendant

cinq années

que

le Sain-

Foin

lacouvre, s'enrichit

dans

le

(24)

20 CULTURE

repos.

La

fraîcheur

que

l'herbage

y

retient lapénètre, letravail des

récoltes la raffermit, les feuilles

quise détachent

y

pourrissent, et après le défrichement, lesplantes et leurs racines retournées

y

dé- posent

un

nouvel engrais. Ainsi, aprèsladettructiondelaprairie,le sol se trouverenouvelé, amélioré

et propre à porter

du

froment.

. Quoiqu'il soit reconnu

que

les terres rouges sontles plus propres

pour

laculture

du

Sain-Foin,cette préférence,fondéesur ce

que

cette espèce

de

sola plusde profondeur, n'est pas

une

exclusion pour les autres.

On

peut assurer, d'après l'expérience, qu'il vient très-bien surlesterres grisesetsurlesterres blanches.

On

en a

semé

sur toutes ces espèces

de

sols, etil

y

esttrès-

bien veau.

(25)

DU SAIN-FOIN, 2\

On

en a

vu

croître et profiter

dans

des fosséscreusésà plusieurs pieds dans le crayon ; la graine

étoit

tombée

clans le fond entre despierrailles

de

craie, lesracines avoient trouvé

dans

les petits in- tervallesassez

de

terrepour yplon- ger et s'ynourrir.

On

en

sema

avec de'l'orge

au

-

mois

d'avril

1762

,

au

mois

de mai

suivant il survint

un

orage furieux,leseauxprirent leurécou-

lement

aumilieu

du champ,

etla violence

du

torrent

dégrada

lesol, enlevalesplantesd'orge.Celles

de

Sain-Foin résistèrent.

Dans

l'es-

pace

de moins de

six semaines,

à compter

des semailles, leurs raci- nesavoient déjà pénétré

au

fond

d

a

labour,et s'étoientinsinuées entre les pierrailles. Elles subsistent

à

(26)

22 CULTURE

présent ( i ) , et sont fortes et vigoureuses.

Ces

expériences qui prouvent

que

Sain-Foin peut venir sur le plus

mauvais

terrein,

démontrent

en

même temps

ce qu'on a dit plus haut, qu'il tire sanourriture

du

fond, sansprendre

que

bien

peu de

chose

de

la surface.

On

seroit presque tenté

de

regarder cette plante

comme

naturelleen

Cham-

pagne.

On

en trouve sur des ter-

mes

fort éloignés des

champs où on

lacultive.

En

supposant

que

ce sont des graines

que

le vent

y a

transportées,ou qui

y

ontéléjet-

tées par quelqu'autre hasard ; il

ne

s'ensuitpas

moins

qu'ilfaut

que

cette plantesoit bien analogue

au

terrein

, puisque des graines jet-

(i ) En novembre 1763*

Digitizedby

(27)

BU SAIN-FOIN. 23

tées sur Pherbe et sur la

mousse

sans

aucune

culture,

y

prennent

racine et s'y maintiennent.

Cet

indice est

comme un

avertisse-

ment de

lanature qui nous convie

à

cultiver

une

plante faite

pour

le pays, pour nous

dédommager

despre'snaturelsqu'elleluirefuse.

Sa

culture substitueroit l'abon-

dance

à la stérilité.

Si le Sain-Foin peut être

semé

surtoutes les espècesde sols

de

la

Champagne,

il peut Pêtre aussi

dans

touteslessaisons etavectou- tes sortesd'autres graines.

On en

a

semé

en

mars

avec

de

l'avoine, enavrilavec

de

l'orge,en

mai

avec

du

sarrasin,en août avec

du

seigle,

ilatoujoursréussi.

Mais

il paroît

que

lameilleure

méthode

est

de

le

semer

seul à la fin d'août.

On y

gagne

,

en

ce

que

la planteayant

(28)

54 CULTURE

joui toute seule d'une nourriture qu'elleeûtéléobligéedepartager avec d'autres,faitdes progrèsplus rapides, et dès le printemps sui- vant elle se trouve en état

de donner une

première dépouille honnête.

Ceci n'infirme pas ce qu'on

a

avancé,

que

leSain-Foin va cher- cher sa nourriture dans la pro- fondeur

du

sol, si l'on fait atten- tion

que

la graine

semée

sur la surface et enterrée à la herse,

y prend

sapremièrecroissance,

que

sa racine s'y forme, et qu'il faut qu'elle la traverseavant

de

s'insi-

mier dans

l'intérieur.

Au

surplus,cequisemble arrê- terlaplupart des laboureurs,c'est

qu

ils se persuadent

que

le Sain-

Foin

veut être

semé

dans

une

terre chargéed'engrais) ce qui les pri- veroit>

DigitizedbyGooqI

(29)

DU SAIN-FOIN. 25

veroit , ainsi qu'on

Fa remarqué au commencement de

cet écrit

,

d'une suite de récoltesen grains.

L'observationestimportante.

Mais on

n'exige pointd'euxdesigrands

sacrifices:voiciencore

un nouveau moyen

deleurconserver leursfu- miers et leurs récoltesordinaires.

Le

Sain-Foin peut se passer

de

fumier;ilnes'en trouve pointdans l'intérieur

du

sol d'où il tireprin- cipalementsa subsistance.Il n'est question

que de

pourvoir àsesbe- soins

pendant

son enfance,et c'est ce qu'on fait parle

moyen

des la- bours.

On

leurconseille

donc de

faire choix,dansleurs terreslespluséloi-

gnées,decelles qu'ilsnecultivent point,

ou

qu'ils

ne

cultivent qu'à perte.

On

leur conseille,dis-je,

de

choisir celles qui ont le plus

de

C

(30)

26 CULTURE

fond,de les labourer

au commen- cement de

l'automne aussi pro-

*

fondement

qu'il sera possible,

de

passer

même

la charrue

deux

fois

dans

la

même

roye afin d'appro- fondir jusqu'à

neuf

à dix pouces, etderépéter cedouble labour

dans

le courant

de novembre. La

terre sera ainsi préparée

pour

recevoir toutesles influences

de

l'air, etse chargera,

pendant

l'hiver, d'une

abondance de

subsistances suffi- sante

pour

la nourriture

du

Sain- Foin. Cette opération, qui se fait après celle des semailles des gros grains,

ne prend

rien sur leurs travauxordinaires.

Au

printemps suivant,ils peuvent

semer

leSain-

Foin

avec del'avoine

ou du

sarra- sin;

ou

s'ils veulent

mieux

faire, ils attendrontàl'automne.

Les

la-

bours,

que

ce retard les

engagera

à mulliplier, tourneront

à

L'avan*

(31)

DU SAIN-FOIN. 27

tage

du

Sain-Foin , qui doit être

semé

sur

un

légerlabouretenterre à la herse. Ils se garderont bien

de

faire

marcher

le rouleau , ni

même

ledos

de

la hersepour ap- planirleterrein avant

que

tout le

Sain-Foinsoit levé; parce

que

sa feuille séminale étant

de forme

arrondie, elle ne pourroit percer

un

terrein

comprimé,

sur-touts'il

survenoitdelapluieaprèsl'opéra- tion.

Mais quand

touteslesplantes serontsorties

de

terre,cetleopéra- tionseferautilementpar

un temps

sec,principalement pourraffermir et

donner

de laconsistance

au

sol.

Du Sain-Foin considéré comme

fourrage

etpâture.

Après

avoir exposé les avan- tages

du

Sain-Foinquant àlacul- ture,iln'estpas

moins

intéressant

C2

(32)

23 CULTURE

de

décrire ceux

que Ton

retire de son usage.

Le

premieretleplusessentielest

de

s'approvisionnerd'une

bonne

et

abondante

nourriturepourtousles

animaux

delabasse-cour,

que Ton

nourritavec

du

foin, etdese met- tre en étatd'en

augmenter

le

nom-

bre

au grand

bénéficede laferme.

Le temps

le plus convenable pour faucherleSain-Foin,est lors- qu'il est en pleine fleur.

Les

ra-

meaux

des plantes sont tendres et succulents; lorsqu'il est fané

avec

attention et à propos, toute cetle fleur

y

reste; il est fin , délicat et savoureux, les

chevaux

et les

bes-

tiaux le

mangent

avecdélices.

La

plupart des laboureursatten-

de

ntpour1ecouperqu'i1soit

tou

t-à- faiten graine,parce

que

jusques-Ià

il prend toujours quelqu'

accrois-

se

m

eut, ce qui

augmente un peu

DigitizedbyGoogle

(33)

DU SAIN-FOIN. 29

la quantité.

On

convient

même

qu'ilpeutêtre

un

peu plusnourris- sant pourdes

chevaux

de travail;

mais

ils ne pensent pas qu'ils se priventpar-làd'une seconde

coupe

quiesttoujoursimportante

quand

il survient

de

la pluie , qui fait

pfomplement

reverdir la prairie, etqui surpasseaussi toujoursdans

les années

de

sécheresse la petile augmentationqu'ils auraient

mé-

nagée en différant le premier fau- chage.

Or

ce bénéfice estentière-

ment perdu quand

ils le font trop tard, parce

que

ne

pouvant

fairele

second

que dans

-l'arrière saison

le soleil n'a plus a<sez de force, et

ne

reste plus assez long-temps sur l'horizon

pour

faner

promptementt Les

pluies surviennent et le foin est

perdu

avecle

temps

etlapeine.

Perte d'autant plus considérable

,

C3

(34)

3o CULTURE

que

l'expérience

apprend que

le regain est le fourragesecqui con- vient le

mieux aux

vaches; il en- trelient l'abondance

du

lait ; le

Sain-Foinde lapremière

coupe au

contraire letarit.

D'autres encoreplus mal-avisés, guidés par

un

fauxprinciped'inté- rêt,ne secontentent pasdelaisser

monter

le Sain-Foinen graine, ils

attendent qu'ellesoit

mûre,

ils la détachent

de

la plante, etcroient nourrirleurs

chevaux

aveclapailie

quireste.S'ilssavoient

combien

ils s'ytrompent à leur désavantage,

ils changeroient bientôt

de mé-

thode.

Ne

voient-ils pas

que

toute plante qui a porté sonfruit jusqu'à parfaite maturité,s'estépuisée

au

pointdesedesséeherFD'ailleurs le

5ain-Foin

ayant souvent

perdu

toutes ses feuillesdans l'opération

(35)

DU SAIN-FOIN.

3l de l'extraction delagraine, il

ne

reste plus

que

des bâtons. Quelle substance peut avoirunetigedessé- chée pour alimenterdes

animaux

qui ont besoind'unenourriturefor- te et succulente?Ils croient avoir

beaucoup

gagné, parcequ'ils ont recueilli

une

graine

de

deTaite qui leur procure quelque argent.

Mais

ils ne pensent pas

que

leurs

chevaux mal

nourris dépérissent, perdent deleurvaleuretn'ont plus la

même

vigueurnile

même

cou- rage,

pour

faire bien et prompte-

ment

lestravaux auxquels ils les les emploient. Ils

ne

pensent pas

que

leursvachesnejettent

que

des

veaux

misérablesqu'ellesn'ontpas la force

de

nourrir,

que

la laiterie

ne

rend rien,

que

les fumiers

ne

sontni bien conditionnésni abon-

dans

, et

que

les profits

de

l'étabîe

C4

(36)

32 CULTURE

sont réduits à très-peu

de

chose.

Ainsi cequ'ilsgagnent parle prix qu'ils retirent de leur graine,

ne

peut faire

compensation

avec ce qu'ils perdent par la

mauvaise

qualitéde leurfourrage.

Cependant

il

y

auroit

du

ridi- cule à proscrire

de

leurs récolles la graine de Sain-Foin, à prêcher rétablissement des prairies artifi*

. cielles et à en ôter les

moyens.

Ils se trouvent naturellement ces

moyens

dans la pratique

du

fau-

chage,

lorsque leSain-Foin est en

fleur.

Après

cettepremière coupe,

lesplantesnetardent pas à réparer les pertes qu'elles ont faites, elles se hâtent

de

reproduire de

nou-

velles fleurs qui fournissent

de

la graine, etc'est celle-là qu'un cul- tivateur intelligentdoit recueillir.

On ne

lui reprocheroitcependant

(37)

DU SAIN-FOIN. 33

pas , s'il avoit

une

prairie plus

que

suffisante pour l'approvision-

nement

de sagrange, d'en mettre

un

canton en réserve pourrecueil»

lir lagraine delapremièresaison.

On

convientqu'ellefournitdavan- tage

que

la seconde, etcette pré- caution seroit sage.

Il

y

a plusieurs façons defaire cette récolte. Les uns fauchent le Sain-Foin,l'enlèvent

quand

il est sec et le battent dans la grange.

Les

autres se transportent sur le

champ,

et égrappent sur pied les graines

que

lesplantesleuroffrent.

D'autres, enfin, font faucher le Sain-Foin

comme

l'avoineavecla faulx garniedecrochets;lematin,

à

la rosée, ils leramassent en pe- tites bottes avec des raleaux

ou

fauchets (

ouvrage

qu'il fautces*

ser aussitôt

que

le soleil

(38)

34 CULTURE

mence

àsécher la terre); sur les dixheures

du matin

ilssetranspor*

tent sur le

champ, y

étendent des draps, prennent d'une

main une

poignée deSain-Foin,et,avec

une

baguette, ilsfrappent légèrement

de

l'autre sur le bout

de

la poi- gnée qui présente la graine, qui cède

au moindre

effort, et

tombe

surles draps.

Les

batteursjeltent etéparpillent derrière

eux

les poi- gnées battues.

Le Foin

est presque suffisamment fané après cette opération, ses feuilles sont con- servées, et il fait encore

un

assez

bon

fourrage.

Cetle dernière

méthode

estpré- férable

aux deux

premières, la seconde est plus dispendieuse et

moins

expéditive.

Dans

la pre- mière, il

y

a

beaucoup

degraines perdues; le fléau brise leurs en-

(39)

DU SAIN-FOIN. 35

veloppes, elles

ne

sont plus pro- pres à lagermination. Cettegraine veut être

semée dans

sacapsule,

comme l'amande

clanssonnoyau.

Le

fléau, en outre, en détachant

dans

Tairelagraine

du

Sain-Foin, en extrait aussi d'une multitude

de

mauvaises plantes qui sont

tombées

sous la faulx aveclui. Il

y

a

même une

espèce de

gramen connu

des laboureurs, sousle

nom

de Fenasse;

(juand sagraine,qui ala forme d'uneaiguille, setrouve

mêlée

aveccelle

du

Sain-Foin, il est presqu'impossible

de

l'en sé- parer. Il faut

donc

préférerlader- nière de ces trois

méthodes,

sur- tout lorsqu'on recueille lagraine

de

la première récolte. Celle

de

la seconde pousse n'étant pas si

abondante

, et les épisétantplus

(40)

36 CULTURE

rares, il paroit plus

avantageux de

les égrappersur pied.

Après

la première coupe

du

.

Sain-Foin, l'usage le plus avan- tageux

que Ton

puisse faire dela

seconde

pousse, est de le faire pâturer.

Cependant

si le

temps permet

d'en faucher

une

partie,

il n'y faut pas

manquer.

Il est d'expérience ,

que

le Sain-Foin

mangé

en verd fait

abonder

le laitage, et lui

donne une

qualité supérieure.

Mais

,

comme

on

Ta

déjà dit , c'est le regain

qu

il

convient

de donner aux

vaches

pendant

Phiver.

Le

Sain-Foin souffre le pâtu- rage

non

seulement des bêles

à

cornes,

mais

encore des bêtes

à

laine. Cette proposition, contraire

à

l'opinion de plusieurs cultiva- teurs qui regardent la dent

du

(41)

DU SAIN-FOIN, 37

mouton comme un

poison

mor-

tel pourdette plante, est prouvée par quatre années consécutives d'expériences.

Dans

l'hiver de

1760

a

1761,

on fit

une

première épreuve.

On

abandonna au

troupeau

un

jour- nal

de

Sain-Foin ; la permission fut

donnée

jusqu'au premier

de

février , parce qu'alors la sève

commençant

à entrer en

mouve- ment

, il eût été

dangereux

d'en interrompre lejeu. (

On

saitqu'il est souvent mortel pour

un

arbre

de

le dépouiller

de

ses feuilles

pendant

la première action de la sève.)

Les

premières impressions

du

soleil ranimèrent lës plantes, etce

champ

dans le

mois

de

mai

fournit aussi

abondamment que

ceux

qui n'avoient point été pâ- turés.

(42)

I

38 CULTURE

Enhardi

par cette expérience,

on

n'hésita pas

dans

l'hiver

de 1761 à 1762

, de mettre en pâ- ture pour le

même temps une

prairie

de

plus de trente jour- naux.

Au commencement de

fé-

vrier la neige couvrit la

campa- gne

jusqu'au 12

de

mars.

Les

troupeaux détenus

dans

les ber- geries jettoient leurs

agneaux

,les

mères

n'avoient point

de

lait,tout périssoit

dans

les fermesvoisines.

Ceux

qui avoient pâturéle Sain- Foin,fortifiésparcette

bonne

nour- riture, supportèrent ce

temps de

| détresse; et

comme on

avoit

eu

l'attention

de ne

livrer les fe- melles

ai&

béliers qu'au

com- mencement

d'octobre, elles jet- tèrent en avril des

agneaux

forts et vigoureux, qui naissant avec l'herbe tendre,setrouvèrent tout

DigitizedbyGoogle

(43)

DU SAIN-FOIN. 39

d'un

coup

dans l'abondance. Ce-'

pendant

le jour tant désiré

de

la fonle des neiges étoit arrive'; les

Sain-Foins découverts offraient

un

tapis

de

verdure.

Le

berger n'y put résister.

Le

jour

même du

dégel, ileut

Timprudenced'y

conduire son troupeau, pas

une

plante

ne

fut épargnée, le solfut paîtri

dans

toute son étendue4,

. tout fut bouleversé. Iln'estpoint ici question des regrets

du

pro- priétaire: il eut la consolation d'appercevoir

au

bout

de

quel- ques jours

de

nouvelles pousses, les plantes s'élevèrent avec la plus

grande

vigueur, et

chaque

journal , à la première

coupe

f

lui

donna

plus

de

quatremilliers pesantde foin sec.

La même

prai- rie fut pâturée

également dans

l'hiver

de 1762 à 1763

sans

que

(44)

40 CULTURE

la récolte

en

ait souffert, et

dans

l'hiver actuel 1764, elle est

em-

ployée au

même

usage.

Il seroit difficile sans doute

de

faire

une

épreuve plus complète

du peu

d'inconvénientqu'il

y

a

à

faire paître les bêtes

à

laine sur leSain-Foin.

Cependant, comme

lesexpériencesenagricultureveu- lent être répétées dans diflérens cantons et sur différentes natures

de

sols avant

de

faire foi, 011 pensequ'ilestà proposde nefaire celle-ciqu'avecprécaution, etd'a- bord sur

une

petite étendue: 2°.

de

respecter les Sain-Foins

dans

les

temps

des pluies ,

dans

la crainte

de

trop paîtriretde con- royer le sol:3°.

de

s'abstenirab-

solument de

ceux qui sont

dans

leur jeunesse,

pour

leur

donner

le

temps de

se piéter, jusqu'à l'âge

(45)

DU SAIN-POIN. 41 de deux

ans:

4

0.

de recommander aux

bergers

de ne

point fixertrop long-temps leurs troupeaux sur le

même

endroit,

mais de

leur faireparcourir la prairie pour les

empêcher de

brouter l'herbe

de

trop près: 5°. enfin de leuren in- terdire

absolument

l'entrée

au commencement de

février.

Il n'est peut-être pas inutile d'observer,

que

, si

Ton

veut faire paître lesvachessur leSain-Foin,

il faut n'y laisser aller les bêles

à

laine

que quand

iln'y

aura

plus de quoi fournir

aux

premières.

Les

bêtes à cornes

ne peuvent manger

après les

moutons

;ceux-

ci laissent

une odeur

sur lepâtu- rage qui dégoûte celles-là. D'ail- leurs les bêtes à cornes

ne

dé- pouillent

que

l'herbe d'une cer- tainehauteur,etle

mouton

,

à

qui

D

(46)

42 CULTURE

il ne faut qu'une herbe courte

,

trouve encore après elles

de

quoi senourrir

abondamment.

Du Sain-Foin

considéré

comme

denrée commerçable.

On

vient d'observer les avan- tages

du

Sain-Foin

dans Pusage

qu'on en peut faire

comme

nour- rituredes

animaux,

considérons- le à présent

comme

denrée

com- merçable;

calculons'son produit

pendant

le cours

de

six années, par

comparaison

à celui

du

sei- gle, qui est l'objet principalde la culture

dans

la haute

Champa- gne

, et voyons si la

répugnance du

laboureur à sacrifier quelques engrais àcelle

du

Sain-Foin, est fondée.

On

suppose

une

terre bien pré- parée , chargée

d'amendeinens

(47)

DU SAIN-FOIN. 43

sufïlsans pour faire

une bonne

terreà seigle.

Un

journal

de

dix denrées decette terre, si

Papnée

est favorable, pourra rendre

un nombre de

quinze gerbes

de

sei- gle par denrée, ce qui fait dix

nombres pour

lejournal.

Chaque nombre

rendra trois boisseauxet

demi de

grain net à porter

au marché

(ce produit est rare).

Cest donc pour un

journaltrente- cinq boisseaux

ou

quatre septiers troishuitièmes,

mesure de Châ-

lons, qui ,

vendus

àraison

de

six livresle septier,

donneront pour

cette

année

,vingt-sixliv. h>.

^

cinq sols, ci

26 5

*

La

seconde

année

, ce

journal sera

ensemen-

cé en avoine, en esti-

x6 5

(48)

44 CULTURE

1ÎT. toi.

De Vautre

part. . .

26 5 mant

son produit

aux

deux

tiers

du

seigle,

ce qui esttrop fort,

on

aura dix -sept livres

dix sols, ci . . .

17 10

La

troisième

année,

le

champ

restera en ja-

chère,etnerapportera

rien

00 00

43

i5

Total du

produitdes

trois dernières an-

nées

43 i5

Pour

les trois années suivantes ,

même

produit

43

i5

insi

un

journal

de

bonne

terre à seigle aura

rendu

,

en

sixans,

(49)

DU SAIN

-

FOIN. 45

quatre-vingt- septliv. 1|V

.

^

dix sols, ci

87

10

Si

Ton

eûtrais ce

même

journal en Sain-Foin,

il n'eût rien

rendu

la premièrèannée,ensup- posant les semailles

faitesenprintemps,ci.

00 00 La

seconde année,lapre-

mière dépouille est

de peu

d'objet

en

l'éva- luant seulement à six centsliv.pesantdefoin sec, à raisonde

douze

liv. le millier,faitsept

liv. quatre sols,ci. . .

7 4 La

troisième, lesplantes

s'étantfortifiéesenau- ront

donné deux

mil-

liers, ci.....

24

#—

——

3i 4

(50)

46 CULTURE

Vit. »oî.

De Vautre

part. ...

3

1

4

La

quatrième, le 3àin-

Foin

dans sa force, (

On

se souvientqu'il -

a

étédit dans le para-

graphe

précédent

que chaque

journal avoit

rendu

quatremilliers),

on

leréduit icià

deux

mille cinq cents , ce qui faittrente liv., ci.

3o La cinquième

,

idem

,

trente livres, ci

3o La

sixième, qui

com-

mence

à dégénérer

,

deux

milliers seule-

ment,

vingt-quatreliv.

24

Total du

produit des six années

...

n5

(51)

DU SAIN* fOI

W.

47 On

neparle point

de

la seconde

coupe

qu'on aura

faire

chaque

année,

ou que Ton

aura

consom-

en pâturage, ni

de

la graine

qu'on

aura recueillie.

On

se con- tente d'en faire

compensation

aveclespailles

de

seigle etd'avoine dont

on

n'a point parlé.

Or

suivant ce calcul,il ebt évi- dent

que

lerapport pécuniaire

du

Sain-Foinsurpassecelui

du

seigle etdel'avoine;

que

le premiern'a

demandé que

la préparation

de

trois labours avant celui des se- mailles, et

que

les autres ont exi- gé les frais

de deux

labours

au moins

,par

chaque

année;

que

le prixde la

semence du

seigle et

de

l'avoine excède

de beaucoup

le prix

de

la

semence du

Sain-Foinf

pui^qu'ona

semé

quatrefois celles- cicontre

une

foisseulementcelle-

(52)

48 CULTURE

;

que

la terre qui a porté le Sain-Foin est

comme

renouvelée

au

boutde six années, et amélio- rée

pour

recevoir

du

froment, et

pour une

suitederécoltes d'autres grains; et

que

cellequi a porté

du

seigle

acommencé

dèslapremière

année

àse détériorer,etseressent déjàde l'épuisement.Les frais

de

récoltesont à-peu-prèsles

mêmes;

mais

ceux

de

battage,

de

criblage, et les soins qu'il faut prendre

du

seigle

dans

le grenier,sont tous à lacharge

de

celui-là.

Le

Sain-Foin

une

fois dans la grange, tout est dit.

Ce

parallèle n'a pas besoin qu'ons'y arrête. Loin d'être con- cluant en faveurdela

répugnance

du

laboureur, il détruitlepréjugé qui l'aéloigné jusqu'à présentd'é- tablirdes prés artificiels. Il n'a besoin

(53)

DU SAIN-FOIN. 49

besoin

que

de calculer

lui-même,

,

d'après l'exposé qu'on vient

de

faire, pour enrevenirfacilement.

De

la

manière

dedéfricher uti~

lemcn

t le

Sain-Foin

. *

Le

dernier avantage à retirer

du

Sain-Foinest,

comme on

l'a dit

précédemment

, d'améliorer le sol, et

de

le préparer, sans

y

mettre d'autre

amendement, à

porter

du froment immédiate- ment

après

que

le Sain-Foin

aura

été défriché. Plusieurs cultiva- teurs paroissent encore douter

de

cette propriété,quoiqu'un simple raisonnement suffise

pour

les

en

convaincre.

Mais on

n'en

donne

point d'autre ici

que

l'expérience.

On

leur affirme qu'à la dernière récolte,

1763, un champ

deSain-

Foin

défriché, contenant

deux

E

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