Une folle histoire de fou
Kiosque LEON BLUM
Canebière
8H-12H et 18H-21H
Musée Nomade de Quotidien
Mouvement et Action pour le Rétablissement Sanitaire et Social – AP HM
8H-12H et 18H-21H
« Le territoire est le disque dur de la mémoire humaine, il imprime et garde en secret ses histoires, intimes, collectives et publiques »
28 juillet –
Samedi 2 août
Le projet
Cette recherche-action vise à partir d’un fait réel à questionner les représentations sociales de la maladie mentale et à les mettre en débat au sein de la population à partir d’une méthodologie originale, citoyenne et participative rassemblant différents acteurs et associations des champs sanitaires, culturels et sociaux de la ville de Marseille.
Il s’agit ainsi d’analyser les constructions d’un discours commun par différents acteurs autour d’un événement mettant en cause un usager de la psychiatrie, de déconstruire et de transformer collectivement cette construction sociale, via un dispositif participatif.
Cette recherche-action se veut évolutive, en construction permanente, elle s’alimente à chaque étape en fonction des rencontres et expériences du terrain, cette construction permanente est constitutive du projet de recherche-action.
L’événement que nous souhaitons étudier nous renvoie à la sociologie d’une ville et de ses habitants.
L’origine
Durant l’été 2013, un étudiant est poignardé à la gorge un vendredi soir, en plein centre de Marseille. La police annonce avoir identifié un suspect correspondant au profil du meurtrier potentiel : un SDF atteint de schizophrénie. Cette personne est arrêtée le lendemain du meurtre, hospitalisée directement en psychiatrie et enfermée dans une chambre d’isolement. Son identité est rapidement révélée et un emballement médiatique s’ensuit.
Cet événement déclenche une dynamique contradictoire : des élus locaux prennent position, soit pour à soutenir l’association et l’équipe médico-sociale qui accompagnent le « suspect », soit pour les discréditer.
Aujourd’hui, le criminel court toujours. Le suspect « privilégié » est libre, mais n’a pas été reconnu « médiatiquement » comme innocent.
Les résultats des recherches scientifiques invalident un lien de simple causalité entre crime et folie, tandis que les représentations collectives persistent à les associer.
Le lieu de partage : un conteneur
Parmi les dispositifs de recueil de données : un conteneur maritime. Il est positionné, durant une semaine, dans des interstices sociaux autant que spatiaux de la ville. Il arrive vide, vierge de toutes orientations pour saisir un instantané des représentations de la santé mentale dans la société. Il sert de contenant et de lieu d'exposition aux expressions sous toutes leurs formes (écrites, orales, photos, vidéos, dessin…) et permettra de recueillir des données éparses : l’origine même du processus. Il est aussi le lieu de débats permanents, foisonnants ou plus cadrés sous forme de tchatchades thématisées.
Ce conteneur maritime, symbole de transport et métaphore du nomadisme multimodal, est piloté par le Musée Nomade du Quotidien. Il fait escale pour une folle histoire de fou à :
Edouard Toulouse : « en semi-liberté » Centre-ville Canebière : « la rue en folie » Les Beaumettes : « une semaine d'évasion » Valvert : « à l'est, on est toujours à l'ouest »