Appel à contribution pour la publication d’un ouvrage collectif, à paraitre aux éditions Frantz Fanon (Algérie)
«Télé-enseignement/apprentissage du français à l’université algérienne et ailleurs dans le monde : enjeux, défis et
pratiques innovantes»
Argumentaire
La pandémie de coronavirus a renforcé l’usage du numérique dans l’enseignement/
apprentissage et a contraint les universités algériennes et leurs consœurs aux quatre coins du monde à développer en un peu du temps des plateformes numériques de télé- enseignement afin d’assurer une certaine continuité pédagogique offrant ainsi à des milliers d’étudiants des cours et des travaux dirigés à distance. Toutefois, en dépit de nombreux efforts déployés en vue de numériser les contenus enseignés, nos établissements universitaires peinent encore à s’ancrer dans une réelle pédagogie numérique.
L’inégalité se renforce face à la pandémie. Manifestement, beaucoup d’étudiants ne disposent pas d’ordinateur personnel ou d’internet fixe chez eux. Dans ce sens, l’Unesco ne manque pas de faire remarquer qu’«en outre, alors que les téléphones mobiles peuvent permettre aux apprenants d’accéder à l’information, de se connecter entre eux et avec leurs enseignants, environ 56 millions d’apprenants vivent en des lieux non desservis par les réseaux mobiles, dont près de la moitié en Afrique subsaharienne».
Pour les enseignants, il a été aussi difficile d’assurer ce suivi pédagogique avec les moyens du bord, notamment avec le faible débit de connexion à internet que connait la plupart des régions rurales dans certaines parties de la planète. Selon l’Unesco, «Les enseignants des régions où les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les autres méthodes d’enseignement à distance sont moins disponibles, la transition vers l’apprentissage en ligne a été très difficile, voire impossible».
De surcroit, les appels insistants de la tutelle pour faire accélérer le passage au télé- enseignement n’a pas pris en considération le taux important d’enseignants non formés à cette aventure numérique qui semble visuellement stimulante, mais pose vraiment de grandes difficultés tant aux enseignants qu’aux étudiants. Le contexte de la crise sanitaire actuelle requiert un enseignement repensé et exige de nouveaux dispositifs techno- pédagogiques innovants, tout en portant un regard critique sur le numérique et ses usages pédagogiques (Sauvé et al., 2010 ; Audran et Garcin, 2011 ; Collin et al., 2019).
L’ouvrage collectif que nous publierons sera donc centré sur les pratiques mises en œuvre par les formatrices et les formateurs dans ce contexte inédit. Il sera question de porter un regard critique sur l’usage des plateformes numériques institutionnelles et l'intégration des nouvelles technologies d'information et de communication dans l'enseignement du français en contexte universitaire en Algérie et ailleurs dans le monde, dans une perspective pédagogique et didactique, sans réduire la complexité des questions ouvertes par le sujet.
Les contributeurs sont appelés à faire d’une part un état des lieux de la virtualisation de l’enseignement/apprentissage et de la formation, et de lever d’une autre part le voile sur la spécificité des supports numériques à visée académique et leur usage par les enseignants à la lumière des travaux sur la littératie numérique (Duplàa, 2011 ; Crinon, 2012).
Références
Audran, J & Garcin, C. (2011). «Apprendre en ligne, une question de participation ? », Recherche & formation, n° 68, p. 63-78.
Collin, S., Denouël, J., Guichon, N. & Schneider É. (2019). Critiques du numérique en éducation et formation. Enjeux, méthodes et perspectives. Presse des Mines.
Crinon, J. (2012). Enseigner le numérique, enseigner avec le numérique. Le français aujourd'hui, 178, 107-114.
Duplàa, E. (2011). Lire et écrire internet : définition, enjeux et évaluation des littératies numériques. In A. Desrochers & M.-J. Berger (Éds.), L’Évaluation de la littératie (pp. 255-286). Ottawa : Presses de l’Université d’Ottawa.
Dans le but d’interroger la problématique de l’ouvrage, les contributions attendues, qui pourront être des études de cas, des traitements de données empiriques, des réflexions théoriques doivent s’inscrire dans l’un des axes suivants :
Axe 1 : Télé-enseignement/apprentissage du français et dispositifs technologiques : Comment utiliser ces outils stratégiquement pour améliorer les manières de lire, d’écrire et de communiquer ? Comment faire des choix avantageux parmi les dispositifs disponibles (Moodle, Facebook, Zoom, Google meet, Skype) ? Dans quelle mesure, le télé- enseignement/apprentissage pourrait changer les représentations enseignantes et apprenantes, les démarches et les contenus enseignés, les outils et les modalités de travail ?
Axe 2 : Télé-enseignement/apprentissage du français, enjeux et défis : Comment faire face à l’absence de formation des enseignants et des apprenants au numérique ? Comment pallier aux inégalités et à l’isolement des étudiants vivant dans des zones non desservies par un réseau de téléphonie mobile ou internet ? Quels types de contraintes rencontrées lors de l’évaluation des apprentissages dans un cours en ligne ? Comment évaluer efficacement les savoirs, et les savoir-faire numériques à distance ? Comment aborder les matières qui nécessitent un enseignement présentiel (l’oral, la phonétique, la prosodie, etc.) ?
Axe 3 : Télé-enseignement/apprentissage du français et pratiques innovantes : État des lieux et comptes rendus d’expériences innovantes. Nouvelles formes de formation et d’évaluation. Télécollaboration universitaire et performance des étudiants.
Conditions de participation : Sont acceptées les contributions originales non publiées auparavant dont le résumé de 300 mots doit être accompagné d’une notice bibliobiographique succincte de l’auteur et des éventuels co-auteurs. Les propositions d’article sont à envoyer conjointement aux adresses électroniques suivantes : ouvrage.collectif2021@gmail.com, souadbenabbes04@gmail.com
Dates importantes :
Date limite de soumission des résumés : 20 octobre 2020 Retour des évaluations des résumés : 20 décembre 2020 Retour des contributions finales : 31 mars 2021
Retour des évaluations des contributions par les expert.e.s : 31 mai 2021 Parution de l’ouvrage : Fin octobre 2021
Coordinateurs de l’ouvrage :
Souad Benabbes, Université d’Oum El Bouaghi, Algérie Olivier Dezutter, Université de Sherbrooke, Canada
Comité scientifique
Deborah Meunier, Université de Liège, Belgique Olivier Dezutter, Université de Sherbrooke, Canada Philipe Bonfils, Université de Toulon, France
Jean-Paul Meyer, Université de Strasbourg, France Sarah Théberge, Université de Bishop's, Canada Éliane Lousada, Université de Sao Paulo, Brésil Mahieddine Djoudi, Université de Poitiers. France Françoise Boch, Université de Grenoble Alpes, France Najemeddin Soughati, Université Ibn Tofail, Maroc Samira Bahoum, Université de Rabat, Maroc Anass El Gousairi, Université de Rabat, Maroc Claude Cortier, Université de Lyon, France
Jean Claude Abada Medjo, Université de Maroua, Cameroun Narjess Saidi-d'Outreligne, Université de Jendouba, Tunisie Luc Massou, Université de Lorraine, France
Amel Boultif, Université d'Ottawa, Canada Hicham Jirari, Université de Casablanca, Maroc Jérémi Sauvage, Université de Montpelier, France
Noureddine Bahloul, Université de Guelma, Algérie Karima Ait Dahmane, Université d’Alger 2, Algérie
Abdelkrim Benselim, Université d’Ain Témouchent, Algérie Latifa Kadi, Université d’Annaba, Algérie
Abdelouahab Dakhia, Université de Biskra, Algérie Sid Ahmed Khelladi Université d’Adrar, Algérie Abdelmalek Djediai, Université d’El Oued, Algérie Nawel Saci, Université de Blida 2, Algérie
Souad Saidoun, Université de Blida 2, Algérie
Chibane Rachid, Centre universitaire de Tindouf, Algérie Fatima Zohra Harig, Université d’Oran 2, Algérie
Abderrahmane Bouacha, Université de Tiaret, Algérie Djemaa Bensalem, Université d’El Bordj, Algérie
Souad Benabbes, Université d’Oum El Bouaghi, Algérie
