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Méditations en temps de confinement Par le Marc Rey. Aumônier diocésain du MCR pour la Côte d'or

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Méditations en temps de confinement Par le Marc Rey

Aumônier diocésain du MCR pour la Côte d'Or

Dès le premier jour de confinement j’ai rédigé une courte méditation quotidienne à destination, entre autres, des adhérents du Mouvement chrétien des retraités. Le 16 mars le confinement devait être de courte durée, mais…

Voici la compilation de ces méditations.

Lundi 16 mars 2020

Aujourd’hui voici un extrait du second Livre des rois (5, 1-15a) :

En ces jours- là, Naaman, général de l’armée du roi d’Aram, était un homme de grande valeur et hautement estimé par son maître, car c’est par lui que le Seigneur avait donné la victoire au royaume d’Aram. Or, ce vaillant guerrier était lépreux. Des Araméens, au cours d’une expédition en terre d’Israël, avaient fait prisonnière une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman. Elle dit à sa maîtresse : « Ah

! si mon maître s’adressait au prophète qui est à Samarie, celui-ci le délivrerait de sa lèpre. »

Naaman alla auprès du roi et lui dit : « Voilà ce que la jeune fille d’Israël a déclaré. » Le roi d’Aram lui répondit : « Va, mets-toi en route. J’envoie une lettre au roi d’Israël.

» Naaman partit donc ; il emportait dix lingots d’argent, six mille pièces d’or et dix

vêtements de fête. Il remit la lettre au roi d’Israël. Celle-ci portait : « En même temps que te parvient cette lettre, je t’envoie Naaman mon serviteur, pour que tu le délivres de sa lèpre. »

Quand le roi d’Israël lut ce message, il déchira ses vêtements et s’écria : « Est-ce que je suis Dieu, maître de la vie et de la mort ? Ce roi m’envoie un homme pour que je le délivre de sa lèpre ! Vous le voyez bien : c’est une provocation ! »

Quand Élisée, l’homme de Dieu, apprit que le roi d’Israël avait déchiré ses vêtements, il lui fit dire : « Pourquoi as- tu déchiré tes vêtements ? Que cet homme vienne à moi, et il saura qu’il y a un prophète en Israël. »

Naaman arriva avec ses chevaux et son char, et s’arrêta à la porte de la maison d’Élisée. Élisée envoya un messager lui dire : « Va te baigner sept fois dans le

Jourdain, et ta chair redeviendra nette, tu seras purifié. » Naaman se mit en colère et s’éloigna en disant : « Je m’étais dit : Sûrement il va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu ; puis il agitera sa main au-dessus de l’endroit malade et guérira ma lèpre. Est-ce que les fleuves de Damas, l’Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d’Israël ? Si je m’y baignais, est-ce que je ne serais pas purifié ? » Il tourna bride et partit en colère. Mais ses serviteurs

s’approchèrent pour lui dire : « Père ! Si le prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, tu l’aurais fait, n’est-ce pas ? Combien plus, lorsqu’il te dit :

“Baigne-toi, et tu seras purifié.” » Il descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept

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fois, pour obéir à la parole de l’homme de Dieu ; alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant : il était purifié !

Il retourna chez l’homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! »

Voilà bien un texte pour le temps présent ! Un malade contagieux, Naaman, des hommes qui se mettent facilement en colère, le roi d’Israël, Naaman, et qui rendent l’atmosphère tendue.

Et quatre personnages qui font tranquillement avancer les choses. Des personnages de toute condition sociale : une jeune esclave, le roi d’Aram, le prophète Elisée, le serviteur de Naaman. Première leçon : la parole qui guérit peut venir de n’importe qui, et surtout de ceux que l’on n’attend pas. Soyons donc à l’écoute.

Et voilà Naaman, en grand apparat, devant la maison d’Elisée. Et Elisée ne se dérange pas. Il garde le général à distance. Tiens, tiens ! Cela nous dit quelque

chose. Mais cette distance n’est pas vide. Elle est pleine d’une parole. Seconde leçon : On nous demande de nous tenir à un mètre les uns des autres. Dans ce mètre, qu’il y ait une parole, qu’il y ait Dieu.

Et Nanman obéit et accomplit un rite qui ressemble fort au baptême. Sa chair redevient semblable à celle d’un petit enfant. Troisième leçon : Dieu souhaite que nous ayons la pureté des enfants. Aidons-le.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains !

Mardi 17 mars

Aujourd’hui, voici le psaume 24 : Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route.

Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours.

Dans ton amour, ne m’oublie pas, en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin.

Sa justice dirige les humbles,

il enseigne aux humbles son chemin.

Tendresse, amour, bonté, voilà des mots qu’il nous faut savourer comme un bonbon, en cette période compliquée, faite d’inquiétude.

Ce psaume, cette prière, dans sa limpidité, ne demande pas d’explication particulière.

Il demande simplement de s’asseoir, de respirer régulièrement, de prendre ses soucis

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et ses peurs pour les poser dans un tiroir, de refermer ce tiroir, et de lire doucement ces vers pour se laisser bercer dans la paume de Dieu.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Mercredi 18 mars

Aujourd’hui, voici un extrait du livre du Deutéronome : Moïse disait au peuple :

« Maintenant, Israël, écoute les décrets et les ordonnances que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique.

Ainsi vous vivrez, vous entrerez, pour en prendre possession, dans le pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères. Voyez, je vous enseigne les décrets et les ordonnances que le Seigneur mon Dieu m’a donnés pour vous, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession.

Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ; ils seront votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples. Quand ceux-ci entendront parler de tous ces décrets, ils s’écrieront : “Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation !” Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous

l’invoquons ? Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ? Mais prends garde à toi : garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu ; ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour. Enseigne-le à tes fils, et aux fils de tes fils. »

En cette période où nos églises sont fermées, dans quel lieu, dans quel rite le chrétien peut-il dire « je suis chez moi ? » Où est la terre ou les chrétiens sont entrés pour en prendre possession ?

La terre dans laquelle nous sommes entrés par le baptême, c’est la parole de Dieu.

C’est la parole qui s’est faite chair dans le Christ. Voilà notre pays. Voilà notre paysage. Voilà le terreau dans lequel nous pouvons croitre. Quel que soit le lieu où vivent les Chrétiens sur la planète, ils ont une seconde patrie qui leur est commune : la parole de Dieu.

Seigneur, aide-nous à plonger nos racines dans ta parole.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains !

Jeudi 19 mars

Aujourd’hui nous fêtons Saint Joseph, et voici un extrait de l’Evangile de Matthieu (Mt 1, 16.18-21.24a) :

Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.

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Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.

Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer

publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.

On a beaucoup écrit sur Marie alors que ses interventions dans l’Evangile sont peu nombreuses. C’est encore plus vrai pour Joseph. On sait très peu de choses sur lui et, au fond, une seule chose : « il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ».

A l’époque, les croyants avaient de la chance. Un petit songe et hop ! On savait ce que l’on devait faire, si on l’acceptait. Aujourd’hui est-ce plus compliqué ? Il est un lieu secret, une chambre haute comme dit la Bible, où Dieu nous parle. Le problème n’est pas que nous Dieu parle ou pas, le problème est de trouver l’escalier qui mène à cette chambre haute, et Dieu sait, si j’ose dire, que cet escalier est aussi encombré que le grenier de ma grand-mère !

Je n’ai trouvé nulle part l’expression « instinct chrétien » mais c’est de cela qu’il s’agit. Ecouter cette voix qui nous parle à partir de notre profondeur.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains !

Vendredi 20 mars

Aujourd’hui, voici un extrait de l’Evangile selon Saint Marc (Mc 12, 28b- 34) En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »

Jésus lui fit cette réponse :

« Voici le premier : Écoute, Israël :

le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.

Et voici le second :

Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »

Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »

Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit :

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« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

« Chema Israël », « Ecoute Israël ». Jésus cite les dernières paroles de Moïse à son peuple, avant sa mort. Aujourd’hui encore les Juifs récitent cette prière deux fois par jour, au lever et au coucher.

Le mot le plus important pour les Juifs et pour les Chrétiens, celui qui est préalable à tout, celui qui commence cette prière est un verbe à l’impératif : Ecoute !

On apprend aux prêtres et aux diacres à dire des homélies, on dit des prières, on proclame la parole de Dieu. Les Chrétiens parlent beaucoup. Trop. Nulle part on apprend à écouter. Ecouter Dieu. Ecouter son prochain.

Si nous voulons être Chrétiens, si nous voulons aider notre prochain, commençons par nous taire.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains !

Samedi 21 mars

Aujourd’hui, voici un extrait du livre du prophète Osée (6, 1-6) :

Venez, retournons vers le Seigneur ! Il a blessé, mais il nous guérira ; il a frappé, mais il nous soignera. Après deux jours, il nous rendra la vie ; il nous relèvera le troisième jour : alors, nous vivrons devant sa face. Efforçons-nous de connaître le Seigneur : son lever est aussi sûr que l’aurore ; il nous viendra comme la pluie, l’ondée qui arrose la terre.

– Que ferai-je de toi, Éphraïm ? Que ferai-je de toi, Juda ? Votre fidélité, une brume du matin, une rosée d’aurore qui s’en va. Voilà pourquoi j’ai frappé par mes

prophètes, donné la mort par les paroles de ma bouche : mon jugement jaillit comme la lumière. Je veux la fidélité, non le sacrifice, la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.

Laissons de côté l’idée que Dieu envoie les calamités. A l’époque où ce texte a été écrit Homère racontait dans l’Iliade que c’était Apollon qui, par ses flèches, projetait la peste sur l’armée grecque.

Méditons sur la dernière phrase « Je veux la fidélité, non le sacrifice, la connaissance de Dieu plus que les holocaustes. ». Etre fidèle. Pendant la guerre, dans un camp de concentration, Etty Hillesum disait à Dieu que s’il pouvait quelque chose pour elle il l’aurait fait, alors peut-être pourrait-elle quelque chose pour lui, garder dans son cœur une place, sa place, en attendant des jours meilleurs. Car « son lever est aussi sûr que l’aurore »

En ces temps difficile, l’espérance est un acte de volonté. Il faut se forcer un peu car l’attitude positive, le « garder le moral », le « on prend les choses du bon côté », ce ne sera pas un 110m haie, mais un marathon sur la durée.

Dimanche 22 mars

Aujourd’hui, voici un extrait d’une lettre de Paul (Ep 5,8)

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Frères, autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité – et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne

produisent rien de bon ; démasquez-les plutôt. Ce que ces gens-là font en cachette, on a honte même d’en parler. Mais tout ce qui est démasqué est rendu manifeste par la lumière, et tout ce qui devient manifeste est lumière. C’est pourquoi l’on dit :

Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.

Nous sommes confinés, et nous pouvons avoir l’impression d’avoir une vie sociale de taupe. Et du fond de notre terrier nous entendons une voix qui dit « Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. » Notre situation va durer, et plus elle durera plus nous aurons besoin de lumière, plus les autres auront besoin de notre lumière, par téléphone, par mail, par courrier, par pigeon voyageur, par tam-tam, par signaux de fumée…

Un jour cette situation va s’achever, et ce jour-là, prenons cinq minutes pour nous pose la question : « Pendant ces semaines, ais-je eu la volonté de rester une lumière ? »

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains !

Lundi 23 mars

Aujourd’hui, voici un extrait de l’Evangile selon Saint Jean (4, 43-54)

En ce temps-là, après avoir passé deux jours chez les Samaritains, Jésus partit de là pour la Galilée – Lui-même avait témoigné qu’un prophète n’est pas considéré dans son propre pays.

Il arriva donc en Galilée ; les Galiléens lui firent bon accueil, car ils avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête de la Pâque, puisqu’ils étaient allés eux aussi à cette fête. Ainsi donc Jésus revint à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en vin.

Or, il y avait un fonctionnaire royal, dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver ; il lui demandait de descendre à Capharnaüm pour guérir son fils qui était mourant.

Jésus lui dit :

« Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » Le fonctionnaire royal lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! » Jésus lui répond : « Va, ton fils est vivant. »

L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit.

Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant. Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui dirent : « C’est hier, à la septième heure (au début de l’après- midi),

que la fièvre l’a quitté. »

Le père se rendit compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : « Ton fils est vivant. » Alors il crut, lui, ainsi que tous les gens de sa maison.

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Tel fut le second signe que Jésus accomplit lorsqu’il revint de Judée en Galilée.

Que la fièvre quitte ceux qui sont malade, c’est notre vœu le plus cher et l’objet de nos prières. En l’occurrence de qui s’agit-il : du fils d’un fonctionnaire royal. On parle d’un homme au service du roi Hérode Antipas, celui qui a fait décapiter Jean-Baptiste.

Donc un homme dont le métier est probablement à l’opposé du message de Jésus. Et pourtant quand il s’agit d’un enfant, quand il s’agit d’un père, les barrières tombent.

Après une semaine de confinement où j’ai beaucoup téléphoné, où j’ai écouté les informations, où j’ai lu ce qui circule sur Facebook, je me suis forgé une conviction : les chrétiens, en ce moment, doivent plus que d’habitude être la lumière pour ceux qui les entourent. Fortifié par la prière de leurs sœurs et frères certes, mais au-delà de cet « entre soi » que peut être notre communauté.

On dit souvent qu’on « va » à la messe. Pour le chrétien l’expression « être envoyé par la messe » est aussi importante, sinon plus.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Mardi 24 mars

Aujourd’hui, voici le psaume 45 : Dieu est pour nous refuge et force,

secours dans la détresse, toujours offert.

Nous serons sans crainte si la terre est secouée, si les montagnes s’effondrent au creux de la mer.

Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu, la plus sainte des demeures du Très-Haut.

Dieu s’y tient : elle est inébranlable ; quand renaît le matin, Dieu la secourt.

Il est avec nous, le Seigneur de l’univers ; citadelle pour nous, le Dieu de Jacob ! Venez et voyez les actes du Seigneur,

il détruit la guerre jusqu’au bout du monde.

J’ai beau chercher, je ne vois rien de plus à ajouter à ce psaume. Il est à prendre au pied de la lettre : « Dieu est pour nous refuge et force ». Pourquoi aller chercher des idées compliquées ? Tout est là. Quand le monde semble plonger dans le chaos nous sommes lovés dans la paume de Dieu, comme l’enfant qui s’accroche à la jambe d’un parent face à une grosse bête et, de cette position rassurante, tire la langue à ce qui lui faisait peur cinq minutes plus tôt.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Mercredi 25 mars

Aujourd’hui, fête de l’Annonciation, voici un extrait de l’Evangile de Luc (Lc 1, 26- 38) :

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En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.

L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »

À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors :

« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »

Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? »

L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »

Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »

Alors l’ange la quitta.

Quel rapport entre ce texte et cette période de confinement ? La dernière phrase :

« Et l’ange la quitta. » Pourquoi avoir écrit cela, il est évident que l’ange n’a pas collé aux basques de Marie dans les semaines qui ont suivi. Un ange à ses côté quand on va faire les courses, c’est un peu encombrant. Surtout les ailes.

Il y a donc à creuser pour proposer un sens à cette phrase énigmatique.

Quand Marie a-t-elle reçue une nouvelle apparition divine ? On peut penser que ce fut après la Résurrection, même si ce n’est pas noté dans les Evangiles. Elle a donc

attendu plus de trente ans, et trente ans que je ne souhaite à aucune mère. Les commérages, le deuil d’une vie rêvée, la mort d’un fils…

Et pourtant elle a gardé la foi. On la retrouve de temps à autres dans les Evangiles, nullement désespérée. Elle a reçu la visite d’un ange, et cela lui a suffi pendant plus de trente ans.

L’origine de notre foi peut être multiple. Un héritage de nos parents, « quelque chose » ressenti dans une église quand on était adolescent, une prise de conscience lors d’une conversation, le fruit d’une recherche car, comme le dit Saint Augustin « Tu ne chercherais pas si tu n’avais pas déjà trouvé »… En cette période de repli il nous faut tenir ferme, et pour cela se remémorer la source de notre foi. On peut avoir le sentiment que l’ange n’est pas à nos côté, mais un jour il a été là.

Dans ces méditations j’essaye de faire court, mais en cette fête de l’Annonciation je souhaite également rendre hommage aux « oui ». Dans un patelin perdu du bout de la Méditerranée une jeune fille a dit « oui » à l’inattendu. En ce moment tant de personnes disent « oui » à une mission pour laquelle elles ou ils n’étaient pas préparées. Les gendarmes sont militaires, et donc plus ou moins préparés à une situation de guerre, les médecins et infirmiers savent ce qu’est la maladie, mais les caissiers et caissières de supermarchés, les commerçants et commerçantes, les

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routiers, les postiers… ? Et pourtant, sans que ce soit explicite, ils sont des milliers, ces « oui, parce que c’est mon boulot et que je suis utile ».

Je souhaite dédier cette fête de l’Annonciation aux salariés derrière les caisses de mon supermarché.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Jeudi 26 mars

Aujourd’hui un extrait du livre de l’Exode (Ex 32, 7-14) qui se situe pendant que le peuple d’Israël était dans le désert, au pied du mont Sinaï, sur lequel Moïse discutait avec Dieu :

En ces jours-là, le Seigneur parla à Moïse : « Va, descends, car ton peuple s’est corrompu, lui que tu as fait monter du pays d’Égypte. Ils n’auront pas mis longtemps à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre ! Ils se sont fait un veau en métal fondu et se sont prosternés devant lui. Ils lui ont offert des sacrifices en

proclamant : “Israël, voici tes dieux, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.” » Le Seigneur dit encore à Moïse : « Je vois que ce peuple est un peuple à la nuque raide. Maintenant, laisse-moi faire ; ma colère va s’enflammer contre eux et je vais les exterminer ! Mais, de toi, je ferai une grande nation. »

Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu en disant : « Pourquoi, Seigneur, ta colère s’enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Égypte par ta grande force et ta main puissante ? Pourquoi donner aux Égyptiens l’occasion de dire : “C’est par méchanceté qu’il les a fait sortir ; il voulait les tuer dans les montagnes et les exterminer à la surface de la terre” ? Reviens de l’ardeur de ta colère, renonce au mal que tu veux faire à ton peuple. Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Israël, à qui tu as juré par toi-même : “Je multiplierai votre

descendance comme les étoiles du ciel ; je donnerai, comme je l’ai dit, tout ce pays à vos descendants, et il sera pour toujours leur héritage.” »

Le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple.

Le peuple d’Israël en a fait voir de belles à son Dieu, et nous ne valons pas mieux ! L’expression « peuple à la nuque raide » est bien trouvée. Quand on a la nuque raide on ne peut pas baisser la tête et reconnaître ce qui nous dépasse. On ne peut en vouloir à Dieu de s’irriter.

Vient ensuite le marchandage entre Moïse et lui, avec des arguments de bazar oriental. Et Dieu change d’avis. Plus précisément il redevient ce qu’il est

profondément : un Dieu qui aime son peuple, sans condition.

Dieu n’accuse pas, ne punit pas. Celui qui accuse et punit, c’est moi-même envers moi-même. Avec une appréciation humaine humaine, j’ai raison de le faire. Mais si Dieu lui-même pardonne, qui suis-je pour me punir ? Le caillou dans ma chaussure existe. Il ne s’agit pas de le faire disparaître, mais de l’enlever et de le poser à côté pour continuer son chemin, en le gardant en mémoire pour éviter qu’un autre ne vienne dans la chaussure.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains !

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Aujourd’hui le psaume 33 :

Le Seigneur affronte les méchants pour effacer de la terre leur mémoire.

Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoisses, il les délivre.

Il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu.

Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre.

Il veille sur chacun de ses os : pas un ne sera brisé.

Le Seigneur rachètera ses serviteurs :

pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge

Quand on a besoin de lui, le Seigneur est là. Et quand on n’en a pas besoin ? On connaît tous ces amis dont on oublie de prendre des nouvelles jusqu’à ce qu’on ait quelque chose à leur demander. Mauvais calcul car à ce moment-là on risque d’avoir perdu leur numéro de téléphone.

Le prophète Isaïe, qui ne connaissait pas le téléphone, s’exprimait autrement :

« Tournez-vous vers le Seigneur, maintenant qu’il se laisse trouver. Faites appel à lui, maintenant qu’il est près de vous » (Chapitre 55, verset 6)

Il est des chemins qu’il faut parfois débroussailler pour pouvoir les emprunter quand on en a besoin.

Samedi 28 mars

Aujourd’hui un extrait de l’Evangile de Jean (Jn 7, 40-53) : En ce temps-là,

Jésus enseignait au temple de Jérusalem. Dans la foule, on avait entendu ses paroles, et les uns disaient : « C’est vraiment lui, le Prophète annoncé ! » D’autres disaient : « C’est lui le Christ ! » Mais d’autres encore demandaient : « Le Christ peut-il venir de Galilée ? L’Écriture ne dit-elle pas que c’est de la descendance de David et de

Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? » C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui. Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui.

Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent :

« Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » Les gardes répondirent : « Jamais un

homme n’a parlé de la sorte ! » Les pharisiens leur répliquèrent : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! »

Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit :

« Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce

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qu’il a fait ? » Ils lui répondirent : « Serais- tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »

Puis ils s’en allèrent chacun chez soi.

« Aucun prophète ne surgit de Galilée. » Un peu de géographie de la Terre sainte : Au sud la Judée, avec Jérusalem et son temple. C’est le centre du monde juif. Plus au nord la Samarie, et encore au nord, avant le Liban, la Galilée, peuplé de Juifs que l’on reconnaît tout de suite à cause de leur accent. La phrase peut se traduire par « Aucun prophète ne vient de chez les ploucs. » Et pourtant…

Dans notre confinement, nous recevons des paroles multiples, telles celles de notre Pape hier soir qui nous a tous béni, seul sur la Place Saint Pierre. Et aussi des paroles que l’on pourrait mépriser. Qui sont nos Galiléens d’aujourd’hui ? Au sujet de qui avons-nous, à tort, une conviction : « La parole de Dieu ne peut pas passer par

elle/lui », à cause de sa catégorie sociale, de son sexe, de sa couleur de peau, de son orientation politique, de son quartier, de son pays…

Le vent de l’Esprit saint souffle où il veut. A nous de chercher sa trace, comme on cherche les œufs dans le jardin le matin de Pâques.

Dimanche 29 mars

Aujourd’hui un extrait de l’Evangile de Jean (Jn 11, 3-7.17.20-27.33b-45) (Lecture brève)

En ce temps-là, Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare, envoyèrent dire à Jésus :

« Seigneur, celui que tu aimes est malade. »

En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples :

« Revenons en Judée. »

À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »

Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »

Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »

Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »

Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez- vous déposé ? »

Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer.

Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent :

« Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »

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Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre. »

Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. »

Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »

On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure,

afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »

Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »

Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire.

Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »

Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

Je souhaite m’attarder sur un détail étrange : « il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait ». Son ami est malade et il ne court pas le rejoindre. Les sœurs de Lazare lui en font d’ailleurs le reproche. Pourquoi cette attente ? Pour pouvoir épater la galerie en le ressuscitant ? Cela m’étonnerait.

Je devine dans cette attente une vérité plus grande : Jésus ne pouvait empêcher Lazare de mourir. Nous disons dans le Credo que le Père est tout puissant. Mais il ne peut empêcher les milliers de décès actuels, malgré nos prières. Notre Premier

ministre a affirmé hier que les deux semaines à venir seraient plus difficiles que les précédentes. Ce n’est pas parce que nous prions mal, ou pas assez, que Dieu n’agit pas. Ce n’est pas parce qu’il est absent. C’est qu’il est impuissant dans ce cas.

Alors, le Credo ment ? Non. Car Dieu est notre Père. Je suis Papa et je ne peux

empêcher mes enfants de faire des bêtises et de souffrir. La toute-puissance de Dieu, c’est celle de l’amour. Et ce n’est pas rien. Ma prière est, quand cela va mal, de me souvenir que Dieu m’accompagne tendrement. Que je ne suis pas seul.

Caché dans l’Ancien testament, dans le livre de Ben Sirac le sage (35, 18) il est une phrase qui résume tout : « Les larmes de la veuve coulent sur la joue de Dieu ».

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Lundi 30 mars

Aujourd’hui le psaume 22 :

Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre. Il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. Ton bâton me guide et me rassure. Tu

prépares la table pour moi devant mes ennemis. Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie. J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

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En lisant ce psaume il me revient en mémoire une anecdote. C’était « avant », au printemps de l’année dernière. J’étais assis dans un pré, en train de rêvasser. Non loin de moi deux jeunes brebis se régalaient en broutant. Le début de ce psaume me revint en mémoire. Un moment de bonheur hors du temps.

En ces temps difficiles, fouillons notre mémoire. Bien au chaud sur une étagère se trouvent des souvenirs heureux. C’est le moment de les sortir, de souffler dessus pour enlever la poussière, de les caresser, puis de les remettre sur l’étagère et de faire un peu de place pour ceux à venir. Car le Seigneur nous en offrira d’autres. Le psaume l’affirme.

Post scriptum : Les brebis s’appellent Pixelle et Fossette. Elles vivent dans le Morvan.

On me dit qu’elles vont bien, sur leurs prés d’herbe fraiche.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Mardi 31 mars

Aujourd’hui le psaume 101 : Seigneur, entends ma prière : que mon cri parvienne jusqu’à toi ! Ne me cache pas ton visage

le jour où je suis en détresse ! Le jour où j’appelle, écoute-moi ; viens vite, réponds-moi !

Les nations craindront le nom du Seigneur, et tous les rois de la terre, sa gloire :

quand le Seigneur rebâtira Sion, quand il apparaîtra dans sa gloire, il se tournera vers la prière du spolié, il n’aura pas méprisé sa prière.

Que cela soit écrit pour l’âge à venir,

et le peuple à nouveau créé chantera son Dieu :

« Des hauteurs, son sanctuaire, le Seigneur s’est penché ; du ciel, il regarde la terre

pour entendre la plainte des captifs et libérer ceux qui devaient mourir. »

« …le peuple à nouveau créé… ». On entend dans les medias « Il y aura un avant et un après », « Plus rien ne sera comme avant » et d’autres affirmations similaires. Les politiques et les sociologues le disent, et pourquoi ne pas leur faire confiance ? Mais à titre individuel ? Une caissière de supermarché me disait hier que des clients

reviennent quatre fois dans la journée pour contourner les limitations d’achat de papier toilette, de lait, de pâtes… On m’a rapporté l’expression entendue dans une allée : « Premier arrivé, premier servi ».

Les sociétés vont peut-être changer, on l’espère en mieux, mais le cœur de

l’homme ? Ne nous préoccupons pas de celui du voisin et regardons en nous-mêmes.

Suite à ce confinement, suite à ce Carême si particulier, y aura-t-il un avant et un après ?

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Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Mercredi 1er avril

Aujourd’hui un extrait du livre du prophète Daniel (3, 14-20.91-92.95). Nous sommes dans les années 600 avant Jésus-Christ. Une partie des Juifs a été déportée à

Babylone et c’est à la cour du roi Nabuchodonosor que se déroule ce récit : En ces jours-là, le roi Nabuchodonosor parla ainsi : « Est-il vrai, Sidrac, Misac et Abdénago, que vous refusez de servir mes dieux et d’adorer la statue d’or que j’ai fait ériger ? Êtes-vous prêts, maintenant, à vous prosterner pour adorer la statue que j’ai faite, quand vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la harpe, de la lyre, de la cornemuse et de toutes les sortes d’instruments ? Si vous n’adorez pas cette statue, vous serez immédiatement jetés dans la fournaise de feu ardent ; et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? »

Sidrac, Misac et Abdénago dirent au roi Nabuchodonosor : « Ce n’est pas à nous de te répondre. Si notre Dieu, que nous servons, peut nous délivrer, il nous délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main, ô roi. Et même s’il ne le fait pas, sois-en bien sûr, ô roi : nous ne servirons pas tes dieux, nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as érigée. »

Alors Nabuchodonosor fut rempli de fureur contre Sidrac, Misac et Abdénago, et son visage s’altéra. Il ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu’à l’ordinaire. Puis il ordonna aux plus vigoureux de ses soldats de ligoter Sidrac, Misac et Abdénago et de les jeter dans la fournaise de feu ardent.

Le roi Nabuchodonosor les entendit chanter. Stupéfait, il se leva précipitamment et dit à ses conseillers : « Nous avons bien jeté trois hommes, ligotés, au milieu du feu ? » Ils répondirent : « Assurément, ô roi. »

Il reprit : « Eh bien moi, je vois quatre hommes qui se promènent librement au milieu du feu, ils sont parfaitement indemnes, et le quatrième ressemble à un être divin. » Et Nabuchodonosor s’écria : « Béni soit le Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago, qui a envoyé son ange et délivré ses serviteurs ! Ils ont mis leur confiance en lui, et ils ont désobéi à l’ordre du roi ; ils ont livré leur corps plutôt que de servir et d’adorer un autre dieu que leur Dieu. »

Le printemps 2019 semble si loin ! Souvenons-nous. Il a été marqué, pour le pays et pour l’Eglise, par l’incendie de Notre-Dame. Nous avons en mémoire cette photo prise dans la cathédrale, avec au premier plan les débris de la voute de la nef. On y a vu, au fond, la croix toujours debout, signe du Christ. Mais nulle part n’a été évoqué un second élément. Toute cette scène était éclairée. Par l’opération du Saint-Esprit ? Hé bien pourquoi pas ? Cette lumière venait de plus loin qu’un simple trou dans la voute.

Dans la fournaise ils étaient trois hommes et toi, Seigneur. Sois notre lumière dans l’attente de la Résurrection.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Jeudi 2 avril

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Aujourd’hui un extrait du livre de la Genèse (Gn 17, 3-9)

En ces jours-là, Abram tomba face contre terre et Dieu lui parla ainsi : « Moi, voici l’alliance que je fais avec toi : tu deviendras le père d’une multitude de nations. Tu ne seras plus appelé du nom d’Abram,

ton nom sera Abraham, car je fais de toi le père d’une multitude de nations. Je te ferai porter des fruits à l’infini, de toi je ferai des nations, et des rois sortiront de toi.

J’établirai mon alliance entre moi et toi, et après toi avec ta descendance, de

génération en génération ; ce sera une alliance éternelle ; ainsi je serai ton Dieu et le Dieu de ta descendance après toi. À toi et à ta descendance après toi je donnerai le pays où tu résides, tout le pays de Canaan en propriété perpétuelle, et je serai leur Dieu. »

Dieu dit à Abraham : « Toi, tu observeras mon alliance, toi et ta descendance après toi, de génération en génération. »

Dieu parle à Abraham… et à nous. Au début d’un baptême, le célébrant demande aux parents « Quelle nom avez-vous choisi pour cet enfant » et ce prénom, ce nom de chrétien, est proclamé. Abram reçoit un nom, comme le bébé.

Notre prénom de chrétien nous donne une mission dans le cadre de l’alliance avec Dieu : porter du fruit avec son aide. Il peut s’agir d’enfants, de paroles ou de gestes de consolation, de bonnes actions… Autant de graines dont certaines germeront. Ainsi nous engendrerons de génération en génération.

Un détail : Le nomade Abram vivait à l’époque près d’Hébron, dans la zone désertique des monts de Judée. On peut être confiné avec sa famille dans un appartement et tout aussi seul dans le désert. Et pourtant porter des fruits à l’infini.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Vendredi 3 avril

Aujourd’hui le psaume 17 : Je t’aime, Seigneur, ma force : Seigneur, mon roc, ma forteresse,

Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire ! Louange à Dieu !

Quand je fais appel au Seigneur, je suis sauvé de tous mes ennemis.

Les liens de la mort m’entouraient, le torrent fatal m’emportait ;

des liens infernaux m’étreignaient : j’étais pris aux pièges de la mort.

Dans mon angoisse, j’appelai le Seigneur ; vers mon Dieu, je lançai un cri ;

de son temple il entend ma voix : mon cri parvient à ses oreilles.

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« Seigneur, mon, roc, ma forteresse » La Révolution industrielle nous a fait croire que nous pouvions tout maîtriser, mais un virus microscopique nous a démontré le

contraire, et nous sommes dans la tourmente. Même après la fin du confinement beaucoup de choses vont changer.

Dans cet univers mouvant, dans cette mer chaotique on a, on aura besoin de quelque chose de solide. C’est le sujet du psaume.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Samedi 4 avril

Aujourd’hui un extrait de l’Evangile de Jean (11, 45-57)

En ce temps-là, quand Lazare fut sorti du tombeau, beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie

et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens

pour leur raconter ce qu’il avait fait. Les grands prêtres et les pharisiens réunirent donc le Conseil suprême ;

ils disaient : « Qu’allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous le laissons faire, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation. »

Alors, l’un d’entre eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n’y comprenez rien vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité

les enfants de Dieu dispersés. À partir de ce jour-là, ils décidèrent de le tuer. C’est pourquoi Jésus ne se déplaçait plus ouvertement parmi les Juifs ; il partit pour la région proche du désert, dans la ville d’Éphraïm

où il séjourna avec ses disciples. Or, la Pâque juive était proche, et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem pour se purifier avant la Pâque. Ils cherchaient Jésus et, dans le Temple, ils se disaient entre eux :

« Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »

Les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres : quiconque saurait où il était devait le dénoncer, pour qu’on puisse l’arrêter.

« Il vaut mieux qu’un seul homme meurt pour le peuple ». Jean affirme que Caïphe annonce là le sens de la mort de Jésus. Une autre approche est possible, qui concerne Caïphe en tant que dirigeant politique. Il dit « un homme » comme il dirait « un

poireau » ou « une table ». Pour lui cet homme est un numéro au sein d’une multitude.

Il est un axiome dans le domaine du journalisme : la perception d’un évènement est égale à son intensité multiplié par la distance. L’incendie d’une maison dans notre rue est aussi importante qu’une guerre en Syrie. Dieu ne voit pas les choses ainsi, et nous invite à faire de même. Pour lui le « un » de « un homme » ne signifie pas

« cinq moins quatre » ou « dix moins neuf ». Il signifie « unique » et donc précieux.

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17

58 955 morts du Coronavirus dans le monde, cumulés au 4 avril, c’est 58 955 drames individuels.

226 873 personnes guéries à la même date c’est 226 873 bonheurs, 226 873 matins de Pâques.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Dimanche 5 avril

Aujourd’hui nous sommes le Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur.

J’ai placé à la fin de ce mail le beau texte du jour de Saint Paul dans la lettre aux Philippiens (2, 6-11) dont les historiens pensent qu’il reflète le Credo des premières communautés chrétiennes.

Mais aujourd’hui je voudrais évoquer un mot de deux lettres, une conjonction :

« et ». « Conjonction », quel joli mot ! « Joindre ensemble ». Et aujourd’hui ce petit mot est très important : « Dimanche des rameaux et de la passion du Seigneur ». Il joint deux évènements d’égale importance. L’entrée glorieuse à Jérusalem, qui préfigure la résurrection, et la Passion, le triomphe temporaire des ténèbres.

La période présente expose des profondeurs de l’homme parfois insoupçonnées, et des remarques sont faites qui révèle plus de ceux qui les affirment que de la réalité objective. Certains ne veulent pas voir la catastrophe parce que cela pourrait nuire à leur moral ou à leur confort. D’autres ne voient que la noirceur des évènements en cours et le désespoir qu’ils engendrent.

L’Eglise, par ce « et », nous invite à accueillir, à tenir ensemble, comme le Père, ces deux extrémités. Ne pas être le ravi de la crèche et ne pas avoir le visage d’un basset hound. Etre réaliste, tout simplement, et d’un réalisme chrétien qui sait qu’au bout, il y a les cierges allumés de la nuit de Pâques.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! PS : Je vous joins une photo d’un basset hound !

Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.

Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes.

Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.

C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus

tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame :

« Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.

Lundi 6 avril

Aujourd’hui le psaume 26 :

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ?

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18 Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ?

Si des méchants s’avancent contre moi pour me déchirer,

ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires, qui perdent pied et succombent.

Qu’une armée se déploie devant moi, mon cœur est sans crainte ;

que la bataille s’engage contre moi, je garde confiance.

J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants.

« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. »

Il y a un combat, certes, contre l’épidémie, mais il en est un autre, propre à chacun : contre nos peurs.

Dans mon métier j’ai eu la chance de suivre une formation de préparation aux situations de crise, et une phrase m’a marquée : « Imaginez que la crise est une personne qui vous est extérieure. La question est : est-ce que c’est elle qui va gagner ou vous ? »

Etre inquiet, avoir peur, c’est normal. Mais il y a d’une part ma pensée, et de l’autre la peur. Entre les deux ma volonté, aidée par le Seigneur qui est le rempart de ma vie.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Mardi 7 avril

Aujourd’hui un extrait du Livre du prophète Isaïe (49, 1-6) :

Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m’a caché dans son carquois. Il m’a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je manifesterai ma splendeur. »

Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces. »

Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur, ma récompense, auprès de mon Dieu. Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël.

Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. Et il dit :

« C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d’Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut

parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

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« Je fais de toi la lumière des nations ». Un couple de fiancés m’a contacté pour reporter leur mariage à cause de la situation actuelle, et ils m’ont demandé s’ils

« devaient faire quelque chose » tout de même, en préparation.

Je suis frappé de la lourdeur administrative de nos célébrations, surtout dans l’esprit de ceux qui vont en bénéficier. Est-ce qu’on a bien tout fait ? Les papiers, les cases à remplir… C’est nécessaire mais ce n’est pas vital. Nuance !

Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Dieu « C’est trop peu que tu sois mon serviteur », c’est-à-dire que tu fasse ce qu’il faut pour être un bon petit soldat, « Je fais de toi la lumière des nations ». Ça, c’est vital !

J’ai répondu aux fiancés : « Vous n’avez rien à faire. J’émets seulement une

suggestion : en ces temps de stress, que vous preniez cinq minutes pour vous poser et vous demander si, en ce moment, vous êtes une lumière l’un pour l’autre ».

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains !

Mercredi 8 avril

Aujourd’hui un extrait du livre d’Isaïe (50, 4-9a) :

Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.

Il est proche, Celui qui me justifie. Quelqu’un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ? Qu’il

s’avance vers moi ! Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ; qui donc me condamnera ?

« Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé. » Au milieu de cette quatrième semaine de

confinement, voilà une phrase qui décrit la responsabilité du chrétien.

Dans la loi, il y a deux concepts fondamentaux : l’obligation de moyen et l’obligation de résultats. Si un garagiste répare votre voiture et que vous avez un accident, il est condamné car il a l’obligation de résultats. Si vous allez voir le médecin pour une maladie et que, malgré ses soins, vous êtes toujours malade, vous ne pouvez lui faire un procès. Il a une obligation de moyens.

Le chrétien a une obligation de moyens. Il a le devoir par son baptême d’être disciple, d’ouvrir l’oreille et de soutenir son prochain par la parole. Résultats ou pas. Nous serons jugés non pas sur ce que nous avons réussi mais sur ce que nous avons tenté.

Quand j’étais adolescent, à l’aumônerie, nous avions une religieuse comme animatrice, sœur Brigitte. A l’issue d’un camp elle m’a dit « Marc, souviens-toi toujours que les autres ont besoin de toi. »

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains !

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20 Jeudi 9 avril

Aujourd’hui, Jeudi saint, un extrait de l’Evangile de Jean (13, 1-15)

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père,

Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas,

alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer,

Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu,

se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.

Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds

? » Jésus lui répondit :

« Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »

Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »

Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous

ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »

C’est ma fête ! Certes ce n’est pas que la mienne. En 1969, Paul VI a fait du Jeudi- Saint une fête du sacerdoce où tous les prêtres sont invités à renouveler

l’engagement qu’ils ont pris à leur ordination. Le Jeudi saint est ainsi considéré comme la fête des prêtres.

Mais l’Evangile du jour montre Jésus effectuant le geste diaconal par excellence.

D’ailleurs le pape François, quand il lave les pieds en ce jour, porte une étole diaconale. Donc c’est aussi de mon point de vue la fête des diacres. Merci de me l’avoir souhaitée.

Qu’est-ce que l’ordination diaconale a changé dans ma vie ? Un emploi du temps plus rempli, certes, mais au fond une seule chose : j’apprends, avant de mener une

action, à me poser la question « En quoi suis-je utile ? ». Et cela a changé beaucoup de choses. En mieux.

Le diacre est signe du service, comme le prêtre est signe du pasteur. Cela signifie que lorsque quelqu’un voit un diacre il doit se poser la question « Et moi, suis-je aussi au

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service ? » Le diacre n’est pas le serviteur de service. C’est Giminy cricket, assis sur l’épaule de Pinnochio, et qui lui murmure en permanence à l’oreille le mot

« serviteur », ou en grec « diakonoy ».

Lavons-nous les pieds les uns les autres et lavons-nous aussi les mains ! Vendredi 10 avril

Aujourd’hui, vendredi saint, la Passion selon Saint Jean (18, 1 – 19, 42) (Le texte étant long, je l’ai placé après la courte méditation.)

Dans le livre de l’Apocalypse on trouve la phrase « … et il se fit un silence d’environ une demi-heure. » et c’est cette attitude qui s’impose à l’issue de la lecture du texte ci-dessous.

J’ai envie de respecter ce silence. Je vous partage seulement l’une des plus belles conclusions de livre que je connaisse, celle de « Pilote de guerre », d’Antoine de

Saint-Exupéry. Nous sommes en 1944. L’auteur, pilote, sait que la guerre est perdue.

Sa base doit déménager vers le sud.

« Nous ne dirons rien. Nous assurerons le déménagement. Lacordaire seul attendra l’aube pour décoller, afin de remplir sa mission. Il rejoindra directement, s’il en revient, la nouvelle base.

Demain nous ne dirons rien non plus. Demain, pour les témoins, nous serons des vaincus. Les vaincus doivent se taire.

Comme les graines. »

En ce temps-là, après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis.

Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes. Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit : « Qui cherchez-vous? ». Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen. » Il leur dit : « C’est moi, je le suis. » Judas, qui le livrait, se tenait avec eux. Quand Jésus leur répondit :

« C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à terre. Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous? ». Ils dirent : « Jésus le Nazaréen. » Jésus répondit : « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. ». Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés. »

Or Simon-Pierre avait une épée ; il la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus. Jésus dit à Pierre : «

Remets ton épée au fourreau. La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ? ». Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs se saisirent de Jésus et le ligotèrent.

Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. »

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Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre. Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. Cette jeune servante dit alors à Pierre : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? » Il répondit : « Non, je ne le suis pas ! » Les serviteurs et les gardes se tenaient là ; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer.

Pierre était avec eux, en train de se chauffer.

Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la

synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. ». À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! » Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ». Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe.

Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? » Pierre le nia et dit : « Non, je ne le suis pas ! » Un des

serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista : « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? ». Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta.

Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui

l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal. Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? ». Ils lui répondirent : « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme. ». Pilate leur dit : « Prenez-le

vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. ». Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.

Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ?

» Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? ». Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre

témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. ». Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? »

Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs, et il leur déclara : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? ». Alors ils répliquèrent en criant : « Pas lui ! Mais Barabbas ! ». Or ce Barabbas était un bandit.

Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé. Les soldats tressèrent avec des

épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau

(23)

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pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient : « Salut à toi, roi des Juifs ! ». Et ils le giflaient.

Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit : « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. ». Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur

déclara : « Voici l’homme. » Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le! Crucifie-le! ». Pilate leur dit : « Prenez-le vous-

mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Ils lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus : « D’où es-tu? » Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher, et pouvoir de te crucifier ? » Jésus répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand. »

Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais des Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à

l’empereur. » En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade au lieu dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha. C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » Alors ils crièrent : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » Les grands prêtres répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. » Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié.

Ils se saisirent de Jésus. Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieudit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha. C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.

Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. » Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec. Alors les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate : « N’écris pas : “Roi des Juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs.” » Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. »

Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats.

Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie-Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple :

« Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture

s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une

branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

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(Ici on fléchit le genou, et on s’arrête un instant.)

Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez.

Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.

Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit.

Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts. À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

Samedi 11 avril

Sur le site internet où je copie la Parole de Dieu il est écrit « Le samedi saint, l’Eglise demeure auprès du tombeau dans le silence ».

Tout repose. Que nous disent les historiens de ce jour ? Le corps de Jésus a été

déposé dans un tombeau neuf. Il ne faut rien voir d’honorifique là-dedans. A l’époque les corps des suppliciés étaient déposés à part car on pensait que leurs restes

pouvaient souiller les autres dépouilles.

Une partie des disciples, désorientés par les évènements, a déjà quitté Jérusalem, craignant pour leur vie. J’imagine que le reste attend la fin du Sabbat pour filer en Galilée car les déplacements sont interdits durant cette journée par la religion juive.

Certains historiens parlent de « perte de foi en Jésus », d’autres de « crise radicale de leur foi ». En tous cas chacun rentre chez soi, tels les disciples d’Emmaüs.

Nous sommes en confinement, et nous revient en mémoire les bons moments de la vie « avant », à l’époque où on pouvait se toucher. Ils gardent en mémoire leur expérience au contact de Jésus. Nous attendons en sachant que plus rien ne sera pareil. Même si, dans la Palestine sous domination romaine, rien ne change, les disciples ne peuvent êtres comme ils étaient avant leur rencontre de cet homme.

Tout repose. C’est le temps de la mémoire et du retour sur soi. La pierre est roulée devant le tombeau. L’avenir est silencieux.

Prions bien les uns pour les autres et lavons-nous les mains ! Dimanche 12 avril

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