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Fonctionnement du cerveau de nos enfants face aux émotions

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)Fonctionnement du cerveau de nos enfants face aux émotions Grossièrement, je vais vous expliquer comment s’organise le cerveau: Le cerveau comprend trois parties principales : le cerveau archaïque, émotionnel et le néocortex. Le cerveau archaïque gère les fonctions primaires liées à la physiologie de base (respiration, rythme cardiaque, pression artérielle, sommeil, équilibre…). Il intervient aussi face au danger, pour adopter des comportements instinctifs liés à notre survie, consistant à attaquer ou à fuir. Le cerveau émotionnel est celui qui est stimulé lors du ressenti des émotions, il joue un rôle de régulateur des instincts primitifs de survie provenant du cerveau archaïque. Il intervient aussi dans l’olfaction, l’apprentissage et la mémoire. Le néocortex intervient dans les fonctions cognitives supérieures ( la conscience, le langage, les capacités d’apprentissage, les perceptions sensorielles, les facultés motrices volontaires et spatio-temporelles). Dans cette partie du cerveau il y a plusieurs lobes et le plus important est le lobe préfrontal. Ce lobe participe aux actions suivantes : la réflexion, le raisonnement, la créativité, l’imagination, la résolution d’un problème, la conscience de soi, l’empathie, la compassion, la générosité. Je ne détaillerai pas plus le développement de ces cerveaux chez l’enfant, mais il est essentiel de noter que c’est le néocortex qui permet de réguler les émotions et de ne pas se laisser prendre dans des automatismes, et des réactions en chaine; tel que proférer ou réagir en n’étant plus connecté à l’instant présent et nous coupant ainsi de nous-nous-mêmes et de l’autre. Lorsque nous sommes pris par les émotions, le néocortex ne peut plus agir, ni réguler les émotions. C’est alors le cerveau émotionnel qui prend le contrôle. L’insécurité et la non satisfaction des besoins physiologiques et affectifs fondamentaux conduisent à 3 réactions instinctives possibles, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant. Ces réactions étant dictées par le cerveau émotionnel: l’attaque, la fuite et la sidération. Il est important de noter que durant les premières années de sa vie, le néocortex est en cours de développement. Il n’a alors pas encore la possibilité de contrebalancer les actions du cerveau archaïque et émotionnel. Une grande partie du néocortex mature jusqu’à la fin de l’adolescence et même plus tard ‘jusqu’à 30 ans pour certaines zones de ce cerveau). Donc l’enfant n’a pas physiologiquement parlant tous les moyens pour réguler ses émotions. C’est au travers des expériences qu’il vit: l’observation des personnes bienveillantes qui l’entourent et les apprentissages en sophrologie, en méditation de pleine conscience, yoga… que son cerveau maturera..

(2) L’enfant n’est pas MECHANT mais il est dominé par son cerveau archaïque et émotionnel. L’enfant vit souvent des tempêtes émotionnelles car il est dominé par son cerveau archaïque et émotionnel jusqu’à l’âge d’environ 5/7 ans et parfois encore plus tard. Lorsqu’il éprouve de la colère, de la tristesse ou de la peur, il n’y a aucun moyen d’accueillir tout seul cette émotion, car son cortex préfontal (régulation des émotions, du raisonnement) est immature. A savoir: quand l’enfant est laissé seul avec ses peurs et son stress, son organisme sécrète des molécules de stress: le cortisol. Quand le cortisol atteint un taux élevé et/ ou prolongé, il devient toxique pour le cerveau fragile de l’enfant. Le cortisol peut même détruire des neurones.. Un petit mot sur les émotions Le mot émotion vient du latin « ex »:extérieur+ « movere »: mouvoir/bouger. Le sens premier du mot émotion est donc bouger vers l’extérieur. Or vous l’aurez sans doute déjà remarqué, nous avons tendance à ne pas (trop) exprimer nos émotions. Or tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime. Une émotion non exprimée va s’imprimer, un mouvement vers l’extérieur non fait, met la pression vers l’intérieur!! Lorsqu’une émotion est accueillie, puis ressentie, elle va d’elle-même disparaître pour laisser place à une émotion plus agréable et à une sensation de mieux être. Une émotion vit quelques minutes… A l’inverse si une émotion est refoulée, enfouie par peur d’y être confronté, elle se transforme alors en sentiment. Un sentiment peut durer toute une vie… L’émotion est une réaction à un déclencheur. Souvent, on parle de cause. Ce qui est erroné. Un même déclencheur peut nous faire vivre des émotions différentes. L’auteur, M. Thalmann prend l’exemple d’un enfant qui fait une bêtise. À cette même bêtise, nous pouvons réagir : par la colère, par l’amusement ou par la peur. Cela veut dire que l’émotion n’est pas induite par un événement extérieur, mais bien par notre manière d’interpréter cet événement. La cause d’une émotion est donc intérieure. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons changer les choses puisque ça vient de nous. 🙂 Une émotion est donc une réaction et elle nous permet d’agir immédiatement. En effet, qui dit émotion, dit ressenti. Le ressenti est l’ensemble des modifications physiologiques induites par l’émotion : le coeur qui bat plus vite, les bras et les mains qui se contractent ou au contraire, tout le.

(3) corps qui se tétanise par la peur… Ces modifications physiologiques sont indépendantes de notre volonté, on ne la maîtrise pas! La seule chose que l’on peut faire, c’est d’en calmer l’intensité en respirant calmement et profondément (oui, nous aussi parent!!).. Vous aurez bien compris que face à l’enfant qui fait une colère par exemple, nous sommes aussi responsables, nous parent, de la tournure que vont prendre les choses ! En fonction de comment, on accueille cette colère, et comment nous allons accompagner l’enfant face à l’émotion qui le submerge! Attention ne vous mettez pas trop de pression avec cette éducation bienveillante, vous êtes des humains avec votre lot de fatigues, de responsabilités et d’émotions qui vous submergent vous aussi à certains moments. Le tout est de prendre conscience que votre enfant ne maîtrise pas (toujours) ses émotions et que si vous l’accompagnez et l’autorisez dans la gestion de son émotion cela sera bénéfique pour tout le monde. Afin de mieux gérer ou réguler une émotion, il faudrait: La nommer: Dès lors que l’on met un mot sur l’émotion cela soulage immédiatement. Par exemple, vous pouvez dire à votre enfant: je vois que tu es triste ou je comprends que tu sois triste, c’est difficile ce que tu vis mais… En faite, l’enfant se sent compris et ça n’a pas de prix. Au contraire, si vous lui dites: « arrêtes de pleurer, ça n’arrangera rien… » oui c’est vrai, pleurer n’arrangera peut-être pas le problème mais ça lui aura permis de vivre pleinement son émotion et d’extérioriser ce qu’il ressent face à la situation qu’il vient de vivre! Plus votre enfant ou vous sera précis dans le vocabulaire que vous ou qu’il utilise plus il se sentira compris, moins la réaction sera disproportionné. Petit exercice pour approfondir le vocabulaire: une fois identifier amusez vous à utiliser 2 autres mots pour qualifier l’émotion et ainsi élargir votre vocabulaire émotionnel. Vous arriverez alors de plus en plus à être le plus proche possible de ce que vous ressentez vraiment. Considérer l’intensité: Je vous le reconnais ce n’est pas un exercice facile, mais qui dit émotion dit intelligence émotionnelle. Et l’intelligence émotionnelle commence aussi par la connaissance et conscience de soi et donc de ses propres émotions. Cela est dans la continuité du paragraphe précédent, Vous n’utiliserez pas les mêmes mots en fonction de l’intensité de l’émotion. Par exemple avec la joie: si votre joie est plutôt faible vous direz « je suis content, satisfait »; si elle est de moyenne intensité vous direz « je suis heureux, joyeux » et si elle est forte « je suis excité, euphorique ». La encore plus vous serait précis dans l’intensité de l’émotion, plus vous serez précis dans le vocabulaire utilisé et plus l’émotion sera plus facile à gérer. (Cf tableau vocabulaire et intensité des émotions pour vous donner une base).

(4) L’extérioriser (l’écrire ou (dessiner pour les enfants) ou au moins en parler pour la faire sortir): James Pennebaker a fait 40 ans de recherche sur les liens entre l’écriture et le traitement émotionnel. Ses expériences ont révélé que les personnes qui écrivent sur des épisodes émotionnellement chargés éprouvent une augmentation marquée de leur bien-être physique et mental. Mettre des mots (quand c’est possible) permet alors à la personne d’accueillir l’émotion, puis d’intégrer ce qu’il se passe pour elle pour ensuite pouvoir réfléchir à ce dont elle a besoin. Attention, ne demandez pas à votre enfant de mettre des mots lorsqu’il est en crise. Il ne pourra certainement le faire que lorsque l’émotion sera sur la phase descendante ou voir bien après. Par contre, il est important de reparler des choses avec lui, une fois qu’il est vraiment apaisé… Pendant, le « pic » de l’émotion se sera certainement à vous de mettre les mots. Comme je le disais au-dessus, qui dit émotion dit intelligence émotionnelle. Peter Salovey et John Mayer, psychologues, définissent ce concept comme la capacité à reconnaître, comprendre et maitriser ses propres émotions et à composer avec les émotions des autres. Erika Brodnock (spécialisé en psychologie positive et en intelligence émotionnelle pour les enfants) propose 8 grandes pistes pour développer l’intelligence émotionnelle chez l’enfant: - Apprendre aux enfants à retrouver leur calme en cas de stress ou de colère - Sensibiliser les enfants aux émotions (les connaître, les reconnaitre , comprendre leurs rôles, les accueillir) - Aider les enfants à contre balancer leurs émotions désagréables par des émotions agréables - Nourrir l’estime de soi des enfants - Cultiver et encourager la créativité - Pratique la méditation de pleine conscience - Se poser des questions structurantes en tant qu’adultes pour nous guider dans nos relations avec nos enfants - Encourager les enfants se poser des questions sur eux-mêmes et à mieux se connaître. J’aime à dire qu’il n’existe pas d’émotions négatives ou positives. Toutes les émotions ont une fonction. C’est ce que l’on va donner comme sens à l’émotion qui en fera une émotion agréable ou désagréable. « Toutes les émotions ont une valeur importante » dit Jeanne Siaud Facchin..

(5) Dans son ouvrage, « Emotions : enquête et mode d’emploi », Artmella (auteur et illustratrice du blog conscience quantique), nous illustre les différentes fonctions des émotions: La joie nous indique que tout va bien, nous sommes sur le bon chemin, elle nous permet d’avancer vers nos buts, nos objectifs. La colère nous avertit que quelque chose n’est pas juste ou bon pour nous, elle nous protège, pose des limites pour défendre notre espace et nous permet de revenir dans une zone d’harmonie en soi. La peur nous prévient face à un danger physique ou nous permet de prendre conscience de nos limites psychologiques, quand nous sortons de notre zone de sécurité ou de confort. La tristesse nous accompagne pour accepter le deuil, apprendre la séparation ou le dépassement, elle aide à lâcher nos attachements pour nous en libérer. Qui dit émotion, dit également besoins… Dans chaque émotion se cache un besoin cf tableau ci joint). Et c’est une fois que votre enfant saura identifié ses besoins face à une émotion qu’il arrivera à gérer seul ses émotions. Dans les séances, nous apprenons alors à se poser, à écouter ce qu’il se passe en soi, à comprendre les émotions, puis à écouter les besoins. En fonction des besoins qu’il aura identifier, on expérimentera alors des outils qu’il pourra réutiliser dans son quotidien (exercices de respiration, exercices de sophrologie ou tout autres outils pour extérioriser ce qui le dérange, visualisations positives, temps de relaxation…).. Ouverture pour vous parents: Pour pouvoir accompagner votre enfant dans un moment de crise, il est important que vous ayez vous-même conscience de vos besoins, de vos représentations et de vos angoisses. Comme par exemple, identifier le pourquoi ce moment de crise vous met vous aussi en colère ou vous rend triste ou même vous fait peur! Cela passe par la prise de conscience que bien souvent ce n’est pas l’objet qui traîne au sol qui vous met en colère, mais peut être qu’en réalité c’est plus la pression que vous vous mettez d’avoir une maison parfaitement rangée. Ou peut être que c’est parce que vous êtes fatiguée que vous ne supportez plus cette cuillère qui tombe pour la 3ème fois depuis le début du repas… L’enfant n’est pas capable de comprendre la cause de votre état, si vous ne lui expliquez pas! L’enfant apprend par mimétisme depuis sa naissance alors il n’existe pas de meilleurs outils que de lui montrer comment faire..

(6) Par exemple vous pouvez lui dire: je suis vraiment désolé mais ce soir je me sens vraiment fatiguée! Je n’ai pas de patience et je pense que je peux me mettre rapidement en colère si je dois te demander 3 fois de ranger tes affaires! N’hésitez pas à utiliser les outils que je vous transmets, ou même demandez lui de vous montrer comment faire puis utilisez les quand vous êtes en colère ou triste. S’il voit que vous le faites, il aura aussi envie de le faire. De plus, votre enfant aussi arrive le soir avec sa journée: La voiture tombe de la table et c’est la crise et pourtant vous lui avez rendu! Il est peut-être, lui aussi, tout simplement fatigué, ou alors il se permet avec vous de relâcher toutes les émotions qu’il a contenu pendant la journée (quelque chose qui lui a fait peur, ou qui l’a mis en colère…)! Qui n’a jamais entendu: « mais c’est bizarre tout se passait bien, c’est depuis que tu es là qu’il est comme ça! » rassurez-vous et prenez le même comme un compliment! Vous êtes la personne de référence pour votre enfant, et c’est avec vous qu’il se sent complètement autorisé à vivre et souvent à revivre toutes les émotions qu’il l’ont traversé pendant la journée! Attention, nous sommes bien d’accord que tout le travail proposé à votre enfant, va lui offrir des outils, je vais l’accompagner pour qu’il comprenne, s’approprie et qu’il puisse ensuite gérer au mieux ses émotions! En aucun cas, votre enfant ne fera plus de colère, ou ne sera plus jamais triste!! Les émotions vont encore le traverser, et ce, toute sa vie et HEUREUSEMENT cela veut dire qu’il est en vie!! ;-).

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