A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J EAN -P IERRE K AHANE
Sur trois notes de Stieltjes relatives aux séries de Dirichlet
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome S5 (1996), p. 33-56
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1996_6_S5__33_0>
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- 33 -
Sur trois notes de Stieltjes
relatives
auxséries de Dirichlet
JEAN-PIERRE
KAHANE(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse n° spécial Stieltjes, 1996
En
1885, Stieltjes
crut avoir démontrél’hypothèse
de Riemann et lethéorème des nombres
premiers.
C’estl’objet
de deux notes auxComptes
rendus
qui
ont eu unepostérité remarquable. D’abord,
elles ont stimulétoutes les recherches ultérieures sur les zéros de la fonction dzèta et sur
la
répartition
des nombrespremiers. Ensuite,
elles ont introduit un bonoutil, qu’on appelle
dans les traités deprobabilité
le lemme de Kronecker.Enfin,
elles ontinauguré
un nouveausujet,
la convergence desproduits
deséries de
Dirichlet, auquel Stieltjes
lui-même est revenu en1887, qui
a donnénaissance à
beaucoup
de travaux et dont l’intérêt ne meparait
pasépuisé.
Nous allons d’abord
indiquer rapidement
le contenu de ces trois notes.Puis,
nous exposerons une méthodesimple, reposant
surl’analyse
de Fou-rier,
pour démontrer le théorème des nombrespremiers
et l’étendre auxnombres
premiers généralisés
deBeurling;
ce sera notre contribution aucentenaire de ce théorème. Le théorème 1 de la seconde note nous donnera l’occasion
d’évoquer
l’histoire du lemme de Kronecker. Tout le reste de l’ar- ticle sera consacré à lapostérité
du théorème 2 de la seconde note, sur la convergence desproduits
de séries deDirichlet,
et aux travauxque j’ai
encours avec Hervé
Queffélec. À
la suite deStieltjes,
cesujet
ainspiré Cahen,
Landau et Bohr.
Récemment, Delange
et Tenenbaum y sont revenus. Nous montrerons comment il se relie à desquestions
sur l’ordre et sur la somma-bilité des séries de
Dirichlet, qui
ont intéressé Bohrdepuis
sa thèsejusqu’à
la fin de sa
vie,
et surlesquelles quelques progrès
ont été réalisés récemment.(1) Université de Paris-Sud, Mathématique, Bât. 425, F-91405 Orsay Cedex
(France)
Table des matières 1. Les trois notes de
Stieltjes.
2. Le théorème des nombres
premiers.
Une preuve paranalyse
deFourier. Un théorème et un
problème
sur les nombrespremiers généralisés.
3. Intermède
historique.
La loi desgrands nombres,
le lemme de Krone-cker et le théorème 1 de la deuxième note de
Stieltjes.
4. Le théorème 2 de la deuxième note et sa
postérité :
convergence des sériesproduits.
5. La fonction de Lindelôfet la méthode de Bohr. Son extension
grâce
aux
catégories
de Baire. Résultatsoptimaux
sur la convergence d’une sérieproduit
de séries de Dirichlet.6. Ordre et sommabilité. Théorème de Cesàro. Théorème de Bohr.
Définitions de Marcel Riesz. Problèmes et
conjectures.
7. La sommabilité d’une série
produit
de séries de Dirichlet.Références.
1. Les trois notes de
Stieltjes
"Sur une fonction uniforme"’ est le titre d’une courte note aux
Comptes
rendus de l’Académie des
sciences, présentée
par Charles Hermite le 13juillet
1885[S1].
Ils’agit
de la fonctiondéfinie comme somme de la série pour 03C3 > 1 et par
prolongement analytique
en une fonction
méromorphe
dans tout leplan
des s. Riemannqui
avaitétabli ce
prolongement,
au moyen del’équation
fonctionnellequi lie 03B6(1-s) à (( s),
avaitconjecturé
que tous les zérosde 03B6(s)
se trouvent sur la droitecr =
1/2.
Pour montrercela,
il suffit de prouver que(( s)
n’admet aucun zérodans le
demi-plan o-
>1/2.
C’est ce que crut faireStieltjes
en établissant que la série de Dirichlet de1/03B6(s),
- 35 -
converge pour 03C3 >
1/2.
Il annonça dans sa note unedémonstration, qui
fûttrès attendue de ses
contemporains
et ne vitjamais
lejour.
Sur les raisonspossibles
de cette erreur deStieltjes,
et sur lesdéveloppements
récents de l’étude de la fonctionon consultera avec
profit
l’article de H. J. J. te Riele dans la dernière édition des oeuvres deStieltjes [S4].
La note aux
Comptes
rendusqui
suit(3
août1885)
est intitulée "Sur uneloi
asymptotique
dans la théorie des nombres" .Supposant acquis
le résultat de lapremier note, Stieltjes
démontre la formuleLa méthode est
ingénieuse,
et nous y reviendrons. Selon un théorème deDirichlet,
le nombred(n)
de diviseurs de n vérifieC étant la constante
d’Euler,
donc la sérieconverge pour u >
1/2. Il
en est demême,
croitStieltjes,
pour la sérieEn
multipliant
les deux séries(A)
et(B),
on obtientOr,
si les deux séries(A)
et(B) convergent
pour u >1/2,
la sérieproduit
(C)
converge pour a >3/4;
c’est uneconséquence
du théorème 2 de lanote, sur la
multiplication
des séries de Dirichlet. Il enrésulte, d’après
lethéorème 1 de la
note,
qued’où,
facilementComme corollaire
(en fait,
c’est un corollaire de0(x) - x) Stieltjes signale
que,
quel
que soit h >0,
le nombre de nombrespremiers
situés entre x etx(1
+h)
tend vers l’infini avec[S2].
La note "Sur la
multiplication
de deux séries" futpubliée
dans lesNouvelles annales de
mathématiques
en 1887[S3]. Après
avoirremarqué
que, pour deux séries absolumentconvergentes 03A303BC03B1
etI: vj3’
de sommes s ett,
la série
produit 1: Ua; v (3,
écrite dans un ordrequelconque,
est absolumentconvergente
et a pour somme st,Stieltjes
considère le cas où lapremière
série est
convergente
et la seconde absolumentconvergente.
Alors la sérieproduit
estconvergente
et a pour somme leproduit
des sommes, à la seulecondition de sommer la, série
produit
sous la formeoù des
Dn
sont desparties
croissante deN2,
tendantvers M2
et dontl’intersection avec
chaque
horizontale(;3 fixé)
est une sectioncommençante
de N(a ~ ~n(03B2)).
Parexemple,
onpeut prendre 03B1 + 03B2 ~
n(cas
duproduit
de séries de
Taylor)
ou03B103B2 ~ n (cas
duproduit
de séries deDirichlet).
Ence
qui
concerne les séries de Dirichlet.Stieltjes ajoute,
sansdémonstration,
deux
propositions :
1)
si deux séries de Dirichletconvergent
en s = a, etconvergent
absolument en s = a +;3
et et + yrespectivement,
la sérieproduit
converge en s = a +
03B203B3/(03B2 + 03B3);
2)
si deux séries de Dirichletconvergent
en s = cx, la sérieproduit
converge en s = a +
1/2.
Le théorème 2 de la seconde note de 1885 est la
première
de cespropositions,
dans le cas03B2
= 1.- 37 -
2. Le théorème des nombres
premiers.
Une preuve par
analyse
de Fourier.Un théorème et un
problème
sur les nombrespremiers généralisés
En
1896,
Hadamard et de La Vallée Poussin établirentindépendamment
que la fonction
03B6(s)
ne s’annule pas sur la droite 03C3 =1,
et en tirèrent le théorème des nombrespremiers ([Ha], [VP]) :
Depuis
un siècle les démonstrations se sontmultipliées.
Bornons-nous àquelques repères.
Le livred’Ingham
sur la distribution des nombrespremiers
fait excellemment le
point
en1932,
etl’avant-propos
écrit parVaughan
pour l’édition de 1990 est une mise aupoint
actuelle[I].
En 1932également, paraît
l’étude de Wiener sur les théorèmestaubériens, qui
montre bien lelien entre
analyse
de Fourier etrépartition
des nombrespremiers [W].
En1937, Beurling
introduit les nombrespremiers généralisés [Be].
En1949,
Erdös et
Selberg
donnent lapremière
preuve élémentaire du théorème(ne
reposant
pas sur la théorie des fonctions d’une variablecomplexe) ([E],[Se]).
Une preuve élémentaire
simplifiée
est due àWirsing
et àBang ([Ba], [Wi])
en 1962 et 1963. En 1972, Helson donne le
principe
d’une preuverapide,
fondée sur les séries de Dirichlet et la formule de
Plancherel, qui
estexposée
dans le livre d’Ellison et Mendès-France sur les nombres
premiers ([He], [EM]).
En1980,
Newmanpublie
une preuveanalytique
trèssimple [N].
En1984,
Daboussi donne en trois pages une preuve élémentairecomplète [Da].
Voici la méthode
d’analyse
de Fourierque j’ai indiquée
tout récemmentdans la Gazette des mathématiciens
(no 67, janvier 1996).
Jeprendrai
icipour cadre les nombres
premiers généralisés
deBeurling,
dont l’ensemblesera
désigné
parP,
et les entiersgénéralisés correspondants,
dont l’ensemblesera
désigné
par N. La fonction dzèta est iciOn
désigne respectivement
par03C9(x)
etv(x)
les fonctions decomptage
de P et de N. Nous feronsl’hypothèse
que, pour un D > 0 et un 03B5 >0,
on aLa conclusion sera
La formule
permet
deprolonger (( s)
en une fonctionméromorphe
dans ledemi-plai
o- > 1 - 03B5, avec un seul
pôle, simple
et de résiduD,
aupoint s
= 1.Considérons
Comm(
et que la série
¿PEP 1/p2cr
converge pour u >1/2,
la fonctionZ(s)l«s)
se
prolonge
en une fonctionholomorphe
et sans zéro dans ledemi-plan
(j >
1/2,
doncZ(s)
estholomorphe
pour u >1, méromorphe
pouru >
sup(1/2,
1 -03B5)
avec les mêmespôles
et zéros que(( s)
dans ce demi-plan.
Posons, pour t
réel et s >0,
Au
voisinage
de 0, onpeut
écrireen convenant que
Soit
f
EV(1R)
et-39- Alors
et,
en faisant tendre E vers0,
Cette formule
peut s’appliquer
de bien de manières. Montrons d’abord comment l’utiliser pour montrer queZ(s) (donc
aussi(( s ))
n’a pas de zérosur la droite u = 1.
Si
Z(s)
avait des zéros sur la droite 03C3 =1,
ils seraientsymétriques
parrapport
à la droite réelle.Désignons
alors deux d’entre eux par 1 +ito
et1 - ito, par k
leurmultiplicité
et par p une fonctionappartenant à D(R),
detype positif ( ~ 0),
telle quep(to)
=p(-to)
>(1/2)~(0) et
nulle sur leszéros de
Z(1+it)
àl’exception
deto
et-to. Appliquons (1)
àf(t) = ~(t) e2ty,
où y > 0 sera choisi
plus
tard. Lepremier
membre est alors la valeur eny de la transformée de Fourier de la fonction
~(t)~(t), qui
ne diffère de lafonction
que par une fonction E
D(R).
Donc cepremier
membre vautEn
choisissant y multiple
de2x/to
etgrand,
sapartie
réelle estnégative.
Cependant,
commef ~ 0,
le second membre estpositif.
La contradiction établit queZ(s)
n’a pas de zéro sur la droite o- = 1.Choisissons
niaintenant p
eD(R), paire,
etf = ~f0
avecLa formule
(1)
donneet, pour la même raison que
ci-dessus,
lepremier
membre vautOn choisit E > 0 et ~ telle
que ~ 0, ~(0)
=1,
etDans ces conditions
On minore le
premier
membre enintégrant sur [-03B5, 03B5]
et, en faisant tendre03B5 vers
0,
on obtientrjn consequence
pour une constante K convenable. On utilise cette
majoration
sous la formequand
-oc x -03B5, et sous la formEquand s
x y. Enchoisissant ~
de manière queet en
majorant
lepremier
membre de(4)
enintégrant
successivement sui(-00, -f). (-E, 03B5)
et(s, y),
on obtient- 41 -
d’où finalemen
la conclusion annoncée.
Voici une
variante,
pour obtenir0(x) -
x. On choisitf
=cp f1
avecOn obtient
et on
procède
de la mêmefaçon.
On
peut beaucoup
affaiblir la condition(0).
Eneffet,
la preuve est presqueinchangée si,
auvoisinage
de0,
au lieu de "fonction
analytique" (cela
amène àremplacer O(1/y2)
paro(1/y)
dans les formules
(2), (3)
et(4)). Or,
pourqu’il
en soitainsi,
il suffit queIl suffit donc que
pour avoir les conclusions
Sous la condition encore
plus
faibleon auri
A
désignant l’algèbre
de WienerFL1.
Le théorème deWiener-Lévy permet
de passer auxlogarithmes
et d’obtenir1
au
voisinage
de 0. Si((1
+it)
admet un zéro d’ordre k >1/2
ento,
la transformée de Fourier de~(t)~(t)
est la somme dupremier
terme de(2)
et de la transformée de Fourier d’une fonction de classe A àsupport compact, qui
est nécessairemento(1/y)
pour une infinité de valeurs de ydans toute
progression arithmétique
infinie donnée. Or onpeut,
dans lepremier
membre de(2),
choisirp(to)
et~(-t0)
arbitrairementproches
de 1(ce
n’est ni tout à faitévident,
ni difficile àmontrer). Donc,
sous la condition(6), ((1
+it)
n’admet aucun zéro d’ordre >1/2.
THÉORÈME. -
Sousl’hypothèse
pour un E >
0,
on a la conclusionVoici l’idée de la preuve.
L’hypothèse
entraîne que tous les zéros de((1
+it)
sont d’ordre >1/2 donc, compte
tenu de l’alinéaqui précède
que«l + it)
ne s’annule pas. Elle entraîne d’autrepart (même quand 03B5
=0)
que03B6(1 + it )
est localement surR B {0}
une fonction de la classeH 1
deSobolev,
et la preuve se déroule comme pour la classe
C1.
Les détails serontpubliés
ailleurs.
L’hypothèse (7)
est vérifiéequand
avec a >
3/2, qui
estl’hypothèse
deBeurling.
D’autrepart,
unexemple
de
Beurling, adapté
au casqui
nous occupe par Diamond[Di],
montre quel’hypothèse
n’entraîne pas la conclusion. Cela laisse ouverte la
question : suffit-il,
pour laconclusion,
d’avoirl’hypothèse (7)
avec --, = 0 ?- 43 -
3. Intermède
historique.
La loi des
grands nombres,
le lemme deKronecker,
et le t héorème 1 de la deuxième not e de
Stieltjes
Dans les cours de
probabilité
on est amené à démontrer la loi desgrands
nombres
sous la seule
hypothèse
queX1, X2, ..., Xn, ...
est une suite de variables aléatoiresindépendantes,
de mêmedistribution, intégrables
etd’espérance E(X). Quitte
à soustraireE(X),
onpeut
supposerE(X) =
0. Unedémonstration
classique
consiste à définir une suiteYn
telle que p.s.Xn
=Qi
pour ngrand
et à établir d’abord que la série£Yn/n
convergepresque
sûrement, puis
à utiliser un "lemme de Kronecker" selonlequel
la convergence d’une série
03A3 an /n
entraîne que(ai
+ ... +an)/n
tend verszéro.
Or le théorème 1 de la seconde note de
Stieltjes
énonce que, pour toutcr >
0,
la convergence de la sérieE an/n(J
entraîne que(al
+ ... +an)/n03C3
tend vers zéro. Cela suffit pour la loi des
grands
nombres(03C3
=1)
et pourses variantes
(u
>1).
Le "lemme de Kronecker" est un énoncé un peu
plus général, qui
rend lapreuve assez
transparente :
si la sérieSa,,
converge et sien
est une suitepositive
croissante tendant versl’infini,
Il se trouve
généralement
énoncé sansréférence,
et comme Kronecker(1823- 1891)
apublié
l’essentiel de ses oeuvres avant1885,
onpeut
se demander si le lemme de Kronecker n’est paslargement
antérieur à l’énoncé deStieltjes.
Ce n’est pas le cas. Kronecker n’a
publié
son résultatqu’en 1886,
dans unenote aux
Comptes rendus, présentée
parHermite,
danslaquelle
il se réfèreexplicitement
àStieltjes.
Il est intéressant de lire sa conclusion.Après avoir,
dans le dernier
paragraphe
de sa note, donné des théorèmes d’interversion delimites,
avecapplication
à l’estimation de la somme deslogarithmes
desnombres
premiers compris
entre deuxbornes,
il écrit :"
J’ai
déjà
donnéplusieurs
fois lesdéveloppements
contenus dans ce der-nier
paragraphe,
dans lesleçons
queje professe
à l’université surl’applica-
tion de
l’Analyse
à la Théorie desnombres;
ils setrouvent,
enparticulier,
dans le cours du semestre d’hiver 1875-1876
qui
a étérédigé
par M.Hettner,
actuellementprofesseur
à Berlin. Mais c’est pa.r un article de M.Stieltjes [suit
en note la référence à la note du 3 août1885], auquel
la Science doitdéjà plusieurs
Mémoires trèsintéressants, que j’ai
étéporté
àrédiger
cettenote, après
en a.voircommuniqué
lespoints principaux
a mon ami M. Her- mite au commencement deseptembre
1885. "[K]
Rappelons
le rôle du théorème 1 dans la note deStieltjes. Supposant
établi que la série
converge sur cr >
3/4,
le théorème 1permet
d’écrirepour tout E >
0,
d’où0(z) = z
+o(x3/4+03B5) (x
-oo).
4. Le théorème 2 de la deuxième note et sa
postérité :
convergence des séries
produits
La formule
définit formellement la série du second
membre, C, quand
sont donnéesformellement les séries du
premier membre,
A et B. Les coefficients cn sontfournis par
et C
s’appelle
la sérieproduit
de A et de B. Il est immédiat quesi,
enun
point
donné s, A et Bconvergent absolument,
il en est de même pour C. Si A estconvergente
et B absolumentconvergente,
C estconvergente ;
c’est facile à montrer et énoncé parStieltjes
dans son article de 1887. Le théorème 2 de la deuxième note deStieltjes
en 1885 estplus
subtil.-45-
(So)
Si A et B sontconvergentes
pour s = cx et absolumentconvergentes
pour s = a +
03B2 (a réel, Q ~ 0),
C estconvergente
pour s =a +
(1/2)03B2.
Rappelons l’application qu’en
faitStieltjes
aux sériesLes deux sont absolument
convergentes
pour s >1,
etStieltjes
les croitconvergentes
pour s >1/2.
C’est vrai pourA,
et la convergence pour A amême lieu dès que s >
1/3 (Voronoï 1903;
voir Landau III[L2,
p.100]);
c’est encore en
question
pourB,
et le mieuxqu’on
sache est la convergenceen s = 1
(van Mangolt 1897;
voir Landau III[L2,
p.331]
et[He]).
En
1887, Stieltjes indiqua,
sansdémonstration,
deux variantesque j’énon-
cerai avec les notations utilisées
plus
tard par Landau.(S 1 )
Si A et B sontconvergentes
pour s = p et absolumentconvergentes respectivement
pour s =p++ T
et s= 03C1+’,
C estconvergente
pours = 03C1 + ’/( + ’).
(S2)
Si A et B sontconvergentes
pour s = p, C estconvergente
pours=p+1/2.
(Si)
est unegénéralisation
de(So).
Sousl’hypothèse
de(S2),
les séries A et B sont absolument convergentesquand s
>03C1 + 1,
et il résulte de(S0)
que C est
convergente lorsque s
> p +1/2.
On voit que(S2)
apporte uncomplément :
C estconvergente lorsque s ~
p +1/2.
Le rôle de cette translation par
1/2
n’est pas évident. Dans sa thèse en1894,
Cahenénonça
que, sous leshypothèses
de(S2),
C converge dès ques > p. C’est une erreur, relevée par Landau dans son monumental article de 1907 sur la
multiplication
des séries de Dirichlet(Landau
III[Ll,
p.362]) :
il existe un h > 0 et deux séries A et
B, convergentes
en0,
telles que la série C soitdivergente
en h[L1].
Dans ce même article Landau démontre des
généralisations
de(S1)
et(S2),
que nousdésignerons
par(L1)
et(L2).
(L1 ) Supposons
Aconvergente
en p et absolumentconvergente
en03C1+, B convergente
enp’
et absolumentconvergente
enp’
+T’,
avec~ 0,
’ ~ 0, T + T’
>0, 03C1’ ~ 03C1
+ T, p~ 03C1’ + 7’.
Alors C converge aupoint
Les
hypothèses 03C1’ ~
p + T et p~ p’
+T’
nécessitent un commentaire.Si l’une
d’elles,
parexemple
lapremière,
estviolée,
A est absolumentconvergente
aupoint p’
où l’on suppose la convergence deB ;
on voit alorsque C converge en
p’
et on nepeut
rien dire de mieux.(L2) Supposons
Aconvergente
en p et Bconvergente
enp’,
avec|03C1 - pl
1. Alors C estconvergente
en u =(1/2)(03C1
+p’
+1).
La condition sur p
et 03C1’ peut
fairel’objet
du même commentaire que ci-dessus.Nous allons voir que
(Si), (S2), (Li)
et(L2)
sont inaméliorables en ce sens que l’on nepeut
pas diminuer la valeur de s ou o- donnée en conclusion.Pour
(S2 ),
c’est un résultat de la thèse deBohr;
pour(S1), (L1)
et(L2)
celarésulte d’une variante de la méthode de Bohr
que j’exposerai rapidement
dans la suite
(Kahane
etQueffélec
1995[KQ]).
Cependant
onpeut prolonger
ces résultats de deux manières. Lapremière
consiste à introduire une sommabilité liée à un
paramètre
au lieu de la convergence. C’est ce que Bohr a fait en 1950[B3], et j’indiquerai
à la fin de cet article comment onpeut
étendre sa méthode et ses résultats. Onpeut
aussi considérer unproduit
deplus
de deux facteurs. Le cas despuissances kièmes a
étéindiqué
dans un article à la mémoire de H. Bohr[Kal,
p.109].
Un cas
plus général,
avec un énoncéplus précis,
a été étudié parDelange
etTenenbaum
[DT].
Nous allons exposer les résultats de Kahane etQueffélec, qui
contiennent tous lesprécédents [KQ].
Il nous faut d’abord exposer et
exploiter
la méthode parlaquelle
Bohr amontré que la conclusion de
(S2)
est inaméliorable.-47-
5. La fonction de Lindel5f et la méthode de Bohr.
Son extension
grâce
auxcatégories
de Baire. Résultatsoptimaux
sur la convergence d’une série
produit
de séries de DirichletUne fonction
analytique f(s)
définie dans une bande verticale a u b(s
= 03C3 -f-it)
y est dite d’ordre fini si elle y estmajorée
par unpolynôme
en t. La fonction
d’ordre,
ou fonction deLindelof,
estC’est une fonction convexe
(Lindelof 1908).
Sif(s)
est la somme d’une sériede Dirichlet ou son
prolongement analytique
dans ledemi-plan
03C3 > a,03BC(03C3)
est
décroissante,
nulle pour J = 0-a(abscisse
de convergenceabsolue), ~
1pour cr = 03C3c
(abscisse
de convergence, cela résulte du travail depionnier
de Jensen en
1884)
et 03C3c~
wp" laplus petite
valeur de 03C3 pourlaquelle J-l(u)
= 0(Schnee 1908) [HR].
Dans sa thèse(1910),
Bohr construit unesérie de Dirichlet pour
laquelle
Ua =1,
uc = 0 etp(o-)
=(1 - cr) (partie
positive
de 1 -03C3)
sur(0, oo).
Soit A cette série de Dirichlet. La fonction de Lindelôf de son carréA2
est(2 - 203C3)+, donc,
si la sérieA2
converge en unpoint
03C3, on a 2 -203C3 ~ 1,
soit cr~ 1/2. D’après (S2) (avec B
=A,
p =0)
lasérie C =
A2
estconvergente
en (J =1/2,
mais elle n’estconvergente
pouraucun 03C3
1/2 [B1].
L’usage
de cette fonction de Bohrpeut
s’étendre un peu; parexemple,
sila série
Ak (k entier ~ 1)
converge en a, ona k-k03C3 ~ 1, soit 03C3 ~ 1-1/k,
etcela laisse
pressentir quel peut
être le résultatoptimal
pour la convergence d’unepuissance kième
d’une série de Dirichletconvergente
en zéro([Iial], [DT]).
Cependant,
pour montrer que les conclusions que(S1 ), (L1 ), (L2),
et afortiori que les conclusions de leurs
généralisations
à desproduits
deplus
de deux facteurs sont
optimales,
la seule fonction de Bohr ne suffit pas. Ona besoin du théorème suivant.
THÉORÈME [KQ].
-Étant
donnés desPj
réels et des 0Tj 1, j
=1, 2, ..., k,
il existe pourchaque j
une série de DirichletAj, convergente
en
03C1j,
absolumentconvergente
enPj
+ j, dont lafonction
deLindel6f
estpour o- >
Pj,
avec lapropriété supplémentaire
que lafonction
deLindelof
detout
produit partiel
desAi
estégale
à la somme des03BCj(03C3) correspondantes :
La démonstration du théorème serait très laborieuse en
s’inspirant
direc-tement de la construction de Bohr. Elle est au contraire très accessible en
utilisant des séries de la forme
avec
L’ensemble des
si,n,
soitQ,
est un espace de Baire. Sur unG03B4
dense(nous
dirons :quasi-sûrement
sur03A9),
les séries écritespossèdent
toutesles
propriétés requises
pour lesAj
dans le théorème.COROLLAIRE 1.2013
Étant
donnés des03C1j
réels et des 0j ~ 1, j = 1, 2,
... ,k,
soit o- la solution del’équation
(qui
est ~ suppj).
Il existe des séries de DirichletAj
telles quechaque A j
soit
convergente
enPj
et absolumentconvergente
en03C1j+j,
et que leproduit
C =
A1A2 ··· Ak
soitdivergent
en toutpoint
strictement àgauche
de 03C3.Une variante consiste à donner les
P j
mais non lesj.
Il existe alors pourchaque j
une série de DirichletAj convergente en pj
dont la fonction de Lindelof estpour cr
~
03C1j, avec lapropriété supplémentaire
énoncée dans le théorème.- 49 -
COROLLAIRE 2. - Si l’on associe aux 03C1j la solution 03C3 de
on obtient des séries de .Dirichlet
convergentes
auxpoints Pj,
dont leproduit
est
divergent
strictement àgauche
de o-.Pour k =
2,
on voit que les estimations de s et de cr données dans(S1), (L1 )
et(L2)
sont inaméliorables. Eneffet,
sous leshypothèses
de(L1), (C1)
s’écrit
soit
et de
même,
sous leshypothèses
de(L2), (C2)
s’écritsoit u =
(1/2)(p
+p’
+1).
Mais
(C1)
et(C2) suggèrent
des énoncésqui
fontdisparaître
les restric- tions sur p etp’
dans leshypothèses,
à savoir :(L’1)
si A estconvergente
en p et absolumentconvergente
enp +
T, Bconvergente
enp’
et absolumentconvergente
enp’
+T‘,
C estconvergente
en 03C3, donné par(C1 ) ;
(L’2)si
A estconvergente
en p et Bconvergente
enp’,
C estconvergente
en 03C3 , donné par
(C2).
(L’1)
estcorrect,
et c’est le meilleur résultatpossible,
mais(L’)
ne l’estpas : on a un
contre-exemple
en choisissantan et
/3n
décroissant très lentement verszéro,
defaçon
que A converge en 0 et Ben -1,
mais Cdiverge
en 0. Il s’avère que c’est essentiellement le seulcas
d’exception.
(L’2)
est correct sous la seule conditionque |03C1-03C1’| ~ ]
1, et c’est le meilleur résultatpossible.
Dans le cas d’un
produit
de k facteurs on a les résultats suivants.(KQ1).2013
On considère k séries de DirichletAl, A2, Ak,
et onsuppose que
Aj
Estconvergente
enPj
et absolumentconvergente
en03C1j
+j,
avec 0
j ~ 1, j
=1, 2,...,
k. Soit 03C3 la solution del’équation (Ci)-
Alors la série C =
A1A2 ··· Ak
estconvergente
en (J, et c’est le meilleur résultatpossible.
(KQ2).2013
On considère k séries de DirichletA,, A2, Ak,
et onsuppose que
Aj convergente
enpj, j = 1, 2,
..., k. Soit (J la solution del’équation (C2)
et supposons Pl:s;
P2~
...~
03C1k. Alors la série C =A1A2···Ak
estconvergente
à droite(strictement)
de (J dans tousles cas, et aussi au
point (J si (J =1= pi
+ 1 pour toutj,
et c’est le meilleurrésultat
possible
hors ce casd’exception.
Dans l’énoncé
(KQ1)
on asupposé j
> 0 pourtout j
pourpouvoir
utiliser
l’équation (C1 ).
Si l’on supposeseulement j ~
0 l’énoncés’adapte
immédiatement : si tous les
7j
sontnuls,
onprend
pour u le maximum despj ; sinon,
on réduit la somme dans(Cl) aux j
tels que7j
> 0 et onprend
pour u le maximum de la racine de
(C1)
et despj
pourlesquels 7j
= 0.On
peut
aussipréciser
l’ensemble des scomplexes
pourlesquels
laconvergence de la série C est assurée. C’est en
général
ledemi-plan
ferméRs ~ 03C3
(donné
par(Ci)
ou(C2)),
et il y a desexceptions lorsque 03C1k ~ supj~k(03C1j
+7j) (cas (KQ1))
ou03C1k ~
03C1k-1 + 1(cas (KQ2»
Cela contient comme cas
particulier
le théorème deDelange
et Tenen-baum,
relatif au cas(k - 1)(Pk - 03C11)
1. Dans ce cas, etplus généralement lorsque 03A3kj=1(03C1j - pl )
1, la racine de(C2)
est6. Ordre et sommabilité. Théorème de Cesàro.
Théorème de Bohr. Définitions de Marcel Riesz.
Problèmes et
conjectures
Les méthodes de sommabilité de Cesàro
apparaissent
en1890,
dans uiarticle consacré à la
multiplication
des séries deTaylor
considérées aupoin
z = 1. Ici donc
-51-
et
A, B,
C divisent les sériesA(1), B(1), C(l).
Lepremier
théorème de Cesàro est le suivant : si A et B sontconvergentes,
C est sommable par leprocédé
de la moyennearithmétique.
Plusgénéralement,
si A est sommable(C, a) (procédé
de Cesàro d’ordrea)
et B sommable(C, 13),
C est sommable(C,
a +13
+1).
Cesàro avait défini(C, a)
pour a entier. La définition et le théorème furent étendus ensuite à des ordres de sommationréels > -1.
Rappelons
lesdéfinitions, qui
rendent le théorème presque évident : A est(C, cx)-bornée,
resp.(C, a)-convergente (= sommable)
verszéro,
si lescoefficients de
Taylor
duproduit (1 - z)-03B1-1A(z)
sontgrand 0,
resp.petit
o, de ceux de la fonction(1 - z)-03B1-1;
A est(C, a)-convergente (=
sommable)
vers £ si A - ~ est(C, a)-convergente (= sommable)
vers zéro.Bohr et Marcel Riesz ont étendu le théorème de Cesàro aux séries de Dirichlet. De nouveau maintenant
A, B,
Cdésignent
les sériesBohr considérait la
(C, cx)-sommabilité
en serestreignant
aux a entiers.Pour le cas a >
0,
il vaut mieux considérer la sommabilité définie parRiesz,
que nous écrivons
(R, a) [HR].
On diraqu’au point s
=0,
la série A est(R, a)-bornée,
resp.(R, a)-convergente
vers0,
resp.(R, a)-convergente
vers~ si
Il revient au même
d’écrire,
avec les notations familières auxphysiciens,
en
posant p = 03A3an03B4log n (à
ne pas confondre avec la fonctionp(o-)
deLindelöf!),
Le fait que la série
produit
C soit(R , 03B1 + 03B2 + 1)-bornée,
resp. sommable(=
convergente), lorsque
les séries A et B sont(R, a)
et(R, (3)-bornées,
resp.sommables,
vient de la formuleToutes les formules de convolution sur
R+
se transforment enmultiplica-
tion des transformées de
Laplace,
et la transformée deLaplace
de p estprécisément
la série de Dirichlet A.Bohr et M. Riesz attachent à la série de Dirichlet A les ensembles de
couples (03C3, a) (03C3 réel,
cx >0)
telsqu’au point s
= 0’ la série A soit(C, a)
ou(R, a)-sommables.
Ces deux ensembles ont le même intérieur[HR,
pp. 23 et45,
théorème30].
Nousadmettons,
comme le faitBohr,
les résultatssuivants, qu’il
attribue à M. Riesz(une partie figure
dans le livre deHardy
et Riesz sans
démonstration) :
l’intérieur des ensembles ci-dessus est défini par a >03C8(03C3);
sauf si03C8(03C3) =
00 pour tout 0’, 1/-) est une fonction convexe,décroissante,
àpente -1 quand 03C8(03C3)
>0,
nulle à droite d’une certaine valeurwe.
Ainsicette
inégalité n’ayant
de sens,naturellement,
que pour 03C903C8 > -00. Nous admettonségalement
la doubleinégalité
de Bohroù
03BC(03C3)
est la fonction de Lindel6f de la série .4.Dans son dernier
article, posthume,
Bohr s’attache à construire des séries de Dirichlet dont onimpose
les fonctions d’ordre et de sommabilité[Bo4].
Il montre
qu’étant
donné deux fonctions03BC(03C3)
et03C8(03C3)
vérifiant(B)
etvérifiant toutes deux les
propriétés signalées plus
haut pour1jJ,
il existe unesérie de Dirichlet les admettant pour fonctions d’ordre et de sommabilité
respectivement.
Il pose laquestion :
pour la, fonction d’ordre03BC(03C3),
a-t-onnécessairement
1j/ (w J.L - 0) ~ -1 quand
on définit 03C903BC =inf {03C3 | 03BC(03C3)
=0} ?
- 53 -
Une
réponse positive, observe-t-il,
entraînerait tout desuite,
pour la série¿(-l)n /n8, 03BC(03C3) = (1/2 - 03C3)+ (l’égalité
est connue pour (1 ~ 1 et pourcr
~ 0),
c’est-à-dire la validité de laconjecture
de Lindelof.La
réponse
à. cettequestion
de Bohr estnégative;
onpeut
construire des séries de Dirichlet telles que03BC’(03C903BC - 0)
soit arbitrairementproche
de-1/2.
La caractérisation des fonctions d’ordre des séries de Dirichlet resteun
problème
ouvert[Ka2].
Sur la fonction de sommabilité d’autres
questions
seposent.
Onpeut
d’abord considérer la conditionpour une mesure p localement bornée sur
R+,
et pour a > -1 : on dira alors que p est(R, a)-bornée.
Defaçon immédiate, si p
est(R, a)-bornée
etv est
(R, ¡3)-bornée,
p * v est(R,
a +¡3
+l)-bornée.
Onpeut
aussi associerà M la
fonction de sommabilité.Les fonctions
03C8(03C3)
sont maintenant à valeursdans [-1, ~],
et les fonctions1 + 03C8(03C3) s’ajoutent quand
on convolue des mesures. Il serait bon de montrer que les fonctions03C8(03C3)
sont convexes, et de les caractériser.Si
dp
est une mesurediscrète,
on a03C8(03C3) ~
0. Mais il existe d’autres définitions de la fonction de sommabilitéqui permettent
de lui donner[-~, ~]
comme domaine des valeurs. Onpeut
pour celas’inspirer
dela
première
définition que M. Riesz a donné des moyennestypiques
en1909,
et des retouches
qu’il
aapportées
en 1924[R]. Ainsi, si p
=ZOO an03B403BBn (0 À1 A2 ...), on
pourra dire que p est(R0, a,)-bornée
sipour tout entier p
fixé,
et définir la nouvelle fonction de sommabilitéDe la
sorte, 03C80(03C3)
mesure non seulement ledegré
dedivergence
de la série de Dirichlet03A3
ane-03BBn03C3 pour
lespetites
valeurs de u, mais larapidité
de convergence pour les
grandes.
Il serait bon d’établir que03C80(03C3)
est unefonction convexe et que c’est un
prolongement
de03C8(03C3).
Mais lespropriétés
de
(Ro, a)
et de1Po(u)
ne sont pas évidentes.7. La sommabilité d’une série
produit
de séries de DirichletLe
sujet
est traité par H. Bohr dans un article de 1950[B3]
pour unproduit
de deux séries. Engénéral,
leproblème
leplus simple
seprésente
ainsi : on s’intéresse à des séries de Dirichlet ordinaires
(A,
=log n) ;
onsuppose que la série
Aj
est(R, 03B1j)-sommable
en 0( j
=1, 2, ..., ..., k).
Que peut-on
dire de la fonction de sommabilité03C8C(03C3)
duproduit
C =A1A2··· Ak ?
Laréponse
est :et c’est le meilleur résultat
possible quand
les a j sont donnés.La démonstration se trouvera dans
[KQ].
Lapremière étape consiste,
enutilisant les
techniques quasi-sûres
deQueffelec
dans[Q],
à construire lesAj
defaçon
quel’égalité
ait lieu dans(*).
Laseconde,
à savoir la preuve de(*), utilise,
comme chezBohr,
quatreingrédients :
1)
lespropriétés générales
des fonctions de sommabilité(convexité, pente
~ -1)
d’où résulte enparticulier
que2)
le fait que si deux séries sont(R, cx)
et(R, 03B2)-bornées,
leurproduit
est(R, 03B1 + 03B2 + l)-borné;
3)
le fait que la(R, 03B1)-sommabilité
est conservée parmultiplication
parune série absolument
convergente;
4)
une version faible de(KQ2),
à savoir que leshypothèses (ai)
= 0entraînent
1jJc ( (J")
= 0 dès que le second membre de(*)
est nul.On
opère
une récurrence sur k en ordonnant les °J dans l’ordredécroissant,
et on
distingue
les cas03A3j(03B1j - ak)
1et ~
1. Dans lepremier
cas, onutilse